Soixante-seizième session,
1ere & 2e séances plénières – matin & après-midi
AG/SHC/4315

La Troisième Commission débute sa session 2021 par un débat général axé sur les inégalités, les atteintes aux droits humains et les vaccins contre la COVID-19

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles a entamé, aujourd’hui, les travaux de sa soixante-seizième session, qui s’inscrit à nouveau dans l’ombre de la pandémie de COVID-19 et de ses effets sur les droits humains.  L’ouverture du débat général a ainsi été l’occasion pour de nombreuses délégations de réclamer un accès juste et équitable aux vaccins, cette question étant pour elles le reflet des inégalités qui continuent de pénaliser le monde en développement.  Au cours de cette première séance, organisée en présentiel, il a aussi été question de lutter contre les discriminations, de droit à l’autodétermination et d’appels à la solidarité internationale. 

L’appel le plus retentissant est venu du représentant « officiel » de l’Afghanistan, qui a averti que, faute d’une action immédiate de la communauté internationale, le peuple afghan sera durablement privé de ses droits par le « régime illicite » des Taliban.  D’ores et déjà, a-t-il indiqué, les défenseurs des droits humains, les journalistes et les membres de la société civile ne peuvent plus exercer leurs activités et les violations du droit international humanitaire sont légion dans le pays.  Aux manifestations de femmes pour leurs droits, les nouveaux dirigeants ont répondu par la menace, les flagellations et les arrestations, a dénoncé le délégué, avant d’évoquer des cas de torture et d’exécutions extrajudiciaires. 

Autre intervention remarquée, celle du Pakistan qui a fustigé l’annexion du Jammu-et-Cachemire par l’Inde, laquelle s’obstine, selon lui, à refuser le droit à l’autodétermination de la population locale à majorité musulmane, aujourd’hui « dépossédée de ses droits et de ses terres ».  Assurant que les exactions indiennes sont « documentées », la délégation a appelé l’Assemblée générale à accepter les recommandations du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en faveur de la création d’une commission d’enquête. 

Si le droit à l’autodétermination a également été défendu par l’Azerbaïdjan au nom du Mouvement des pays non alignés, des délégations alliées ont préféré s’élever contre les mesures coercitives unilatérales et leurs conséquences humanitaires et socioéconomiques.  Ces sanctions bafouent le multilatéralisme, a estimé la Chine.  Et elles exacerbent encore les difficultés rencontrées par les pays en développement pour se remettre de la pandémie, a renchéri le Groupe des 77, pour qui les débats de cette année doivent porter sur les stratégies de lutte contre toutes les inégalités, à commencer par l’accès de tous aux vaccins et la généralisation de leur production via des transferts de technologie et de savoir-faire. 

Même son de cloche du côté du Groupe des États d’Afrique qui, par la voix du Gabon, a déploré que seulement 2% des plus de 5,7  milliards de doses administrées dans le monde l’aient été en Afrique.  Plaidant pour une accessibilité universelle, y compris pour les pays faisant l’objet de sanctions, il a souhaité que les vaccins soient considérés comme des « biens publics mondiaux », faute de quoi, a-t-il averti, la polémique « entraînera des dommages équivalents à la pandémie elle-même ». 

Rappelant de son côté que la région de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) accueille un grand nombre de migrants et de réfugiés, le Malawi a jugé urgent que ces populations soient intégrées dans les stratégies de prévention et de riposte à la COVID-19 des pays d’accueil. 

Au nom du Groupe des Amis des peuples autochtones, le Mexique a, quant à lui, défendu le principe d’une action vaccinale contre la COVID-19 qui tienne également compte du droit de ces peuples à exercer leur médecine traditionnelle. 

Représenté par le Guatemala, le Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA) a relevé que la crise actuelle a été considérablement aggravée par des éléments structurels comme la pauvreté et des inégalités extrêmes, tandis que le Chili, au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, mettait en garde contre une discrimination accrue de ces personnes en raison de la pandémie.  L’Union européenne s’est, elle, déclarée préoccupée par l’augmentation du travail des enfants en cette période sombre, appelant également à inclure les femmes et les filles dans des plans de relance qui tiennent compte de la nécessité d’éliminer et de prévenir la violence sexuelle et sexiste. 

En début de séance, le Président de la Troisième Commission, M.  Mohammed Siad Doualeh, de Djibouti, a présenté l’organisation des travaux de l’instance et la planification des programmes.  Il a également félicité ses Vice-Présidents, Mme Hanne Carlé, de la Belgique, Mme Devita Abraham, de Trinité-et-Tobago, et M.  Joongil Shin, de la République de Corée, ainsi que la Rapporteuse, Mme Maria-Iuliana Niculae, de la Roumanie. 

La Troisième Commission poursuivra son débat général demain, vendredi 1er octobre, à partir de 10  heures. 

Interventions avant le débat général

Avant l’ouverture du débat général, le Brésil a rappelé que l’Assemblée générale, dans sa résolution 75/243 (paragraphe 9), a décidé que dans l’éventualité où le Comité du programme et de la coordination (CPC) ne pourrait pas formuler de conclusions ni de recommandations au sujet d’un programme du projet de budget-programme, celui-ci serait passé en revue par les commissions pertinentes chargées de ces mandats.  Cela doit être fait rapidement pour que la Cinquième Commission puisse en débattre et les approuver, a souligné la délégation, appuyée par l’Égypte

Cuba a lui aussi appuyé cette proposition, avant de demander que toutes les délégations soient traitées sur un pied d’égalité lors des travaux de la Troisième Commission, notamment en ce qui concerne l’assignation de salles pour les consultations officieuses.  La délégation cubaine a également fait état de problèmes d’accès à la plateforme en ligne en raison de l’imposition de mesures coercitives unilatérales à son pays.  Elle a jugé inacceptable de ne pouvoir participer sur un pied d’égalité aux travaux de la Commission.  Cette position a été appuyée par la Fédération Russie qui a souhaité que soit inclus dans les travaux de la Commission un débat sur les questions budgétaires.  Elle a également rappelé qu’un consensus a été atteint au cours d’une réunion récente du CPC sur la nécessité de débattre des programmes liés au budget. 

Tout en reconnaissant que le travail du CPC n’a pas avancé sur certains programmes, le Royaume-Uni a rappelé que le Comité a débattu de ces programmes pendant plus d’un mois sans parvenir à une conclusion en raison de points litigieux en matière budgétaire.  La délégation a suggéré de ne pas se charger ces questions au sein de la Troisième Commission.  Elles seront débattues en Cinquième Commission, ce qui est approprié pour les questions budgétaires, a fait valoir le Royaume-Uni, appuyé par l’Union européenne qui a elle aussi prié les délégations de traiter de ces questions dans la commission pertinente.  Un avis partagé par les États-Unis qui ont estimé à leur tour que les points évoqués relèvent de la Cinquième Commission. 

En réponse à ces commentaires, le Présidentde la Commission a assuré qu’un point sur les travaux du CPC est inscrit au programme de travail.  Il a d’autre part indiqué que les consultations officieuses sont d’ores et déjà ouvertes en ligne et qu’il reste des détails à régler pour les consultations en présentiel. Tout sera fait pour garantir l’égalité entre les délégations, a-t-il dit.  Cela concerne aussi l’accessibilité de la plateforme pour certains pays, a ajouté le Président. 

La République arabe syrienne est également intervenue pour souhaiter que le rapport la concernant lui soit soumis avant d’être envoyé à la Commission. 

Suite du débat général

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. AHMED TIDIANE SAKHO (Guinée) a estimé qu’il est « incontestable » que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les difficultés rencontrées par les pays en développement et que les mesures coercitives unilatérales ont encore aggravé ces défis, limitant gravement la capacité des pays à combattre et à se remettre de cette crise.  Les pays qui supportent le poids de ces mesures ont besoin du soutien de la communauté internationale, a-t-il affirmé, avant de se féliciter que le thème de l’espoir ait été retenu pour cette soixante-seizième session de l’Assemblée générale.  À cette aune, il a souhaité que les discussions de cette année sur le développement social continuent de se concentrer sur les impacts de la COVID-19 ainsi que sur des stratégies visant à s’attaquer aux différentes formes d’inégalité.  À cet égard, il a souligné l’importance d’assurer un accès équitable à des vaccins sûrs et abordables, tout en appelant à la généralisation de la production, y compris dans les pays en développement, grâce à une diffusion appropriée de la technologie et du savoir-faire, via l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). 

Le représentant s’est par ailleurs félicité de la convocation, le 22 septembre, d’une réunion de haut niveau pour marquer le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.  Assurant que le G77 et la Chine restent unis derrière les valeurs des textes de Durban, il a invité toutes les délégations à envisager ce vingtième anniversaire comme une occasion de s’élever solidairement contre le racisme et la discrimination raciale, fléaux encore aggravés par la pandémie actuelle. 

Il a ensuite rappelé que le renforcement du multilatéralisme et de la coopération internationale, en particulier la coopération Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire, est fondamentale pour le développement durable et à la promotion du Programme d’action de Copenhague, ajoutant cependant que la coopération Sud-Sud devrait compléter la coopération Nord-Sud plutôt que s’y substituer.  Il a également salué les efforts déployés par les États Membres pour soutenir les familles vulnérables, avant d’appeler à davantage d’investissements dans des politiques et programmes axés sur la famille en tant qu’outils pour lutter contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale.  Il a d’autre part insisté pour que le bien-être et les perspectives des personnes handicapées soient prises en compte dans les efforts de réponse à la COVID-19. 

Le délégué a indiqué que, comme les années précédentes, le G77 et la Chine soumettront quatre projets de résolution au cours de cette session.  Il a également invité les États Membres à se joindre aux préparatifs du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2024.  Enfin, il a réaffirmé le plein soutien du Groupe à la mise en œuvre accélérée de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, soulignant la nécessité de prendre des mesures pour éliminer toutes les formes de violence et de discrimination contre les femmes et les filles. 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a salué les efforts déployés dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Tout en se félicitant des progrès accomplis sur le plan sanitaire, il s’est dit préoccupé par les obstacles persistants dans la fourniture de vaccins à de nombreux pays.  Il a ainsi déploré que seulement 2% des plus de 5,7 milliards de doses administrées dans le monde l’aient été en Afrique.  Il a donc appelé à une solidarité internationale accrue pour garantir une distribution juste et équitable des vaccins, plaidant pour une accessibilité universelle, y compris pour les pays faisant l’objet de sanctions et en situation de vulnérabilité.  Les vaccins doivent être considérés comme des « biens publics mondiaux », faute de quoi la polémique sur les vaccins « entraînera des dommages équivalents à la pandémie elle-même », a-t-il averti. 

Le délégué a ensuite affirmé que, 20 ans après leur adoption, la Déclaration et le Programme d’action de Durban restent « notre guide » pour garantir le respect universel des droits humains et les libertés fondamentales, l’état de droit, la justice, l’égalité et la non-discrimination.  Saluant l’adoption par l’Assemblée générale d’une Déclaration politique sur les textes de Durban et d’une résolution prévoyant la création de l’Instance permanente des personnes d’ascendance africaine, il a invité les États à renforcer les lois qui interdisent la discrimination raciale et à prévoir des voies de recours en cas de violations de la protection contre le racisme.  Il a en outre souligné la nécessité de mettre en œuvre les stratégies internationales, régionales et nationales visant à éradiquer la pauvreté.  Dans ce cadre, il importe de renforcer les capacités des personnes pauvres, notamment par le biais de l’autonomisation des femmes et des filles.  Il convient aussi de créer un environnement politique et réglementaire qui réduise les inégalités et permette à tous, y compris aux peuples d’ascendance africaine, de bénéficier de la croissance économique mondiale. 

S’agissant de la promotion de la femme, le délégué a indiqué que son Groupe déposera un nouveau projet de résolution sur le veuvage.  Le Groupe est en effet préoccupé par les difficultés économiques et la discrimination auxquelles sont confrontées les veuves à travers le monde, en particulier dans les pays en développement.  Il estime que la protection des droits humains des femmes et des filles, quel que soit leur état matrimonial, est essentielle à l’éradication de la pauvreté et à la réalisation du Programme 2030.  Applaudissant par ailleurs les progrès réalisés au niveau mondial en faveur des droits de l’enfant, le représentant a jugé indispensable d’investir dans les enfants africains.  Selon lui, les efforts devraient être axés sur la mise en conformité des efforts menés pour la dignité des enfants en Afrique avec tous les autres objectifs de développement convenus au niveau international. 

Il a également réitéré l’engagement du Groupe de lutter contre le trafic transnational de drogues et d’armes ainsi que contre la corruption, plaidant pour une approche équilibrée et globale de la politique antidrogue, qui accorde une large place à la prévention et au traitement.  Il s’est, d’autre part, alarmé qu’en ce qui concerne les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées, de nombreux programmes nationaux restent sous-financés, ce qui laisse les pays d’accueil et les communautés sans ressources sur lesquelles compter.  Il a donc appelé la communauté internationale à mettre en place un véritable partage des responsabilités et à trouver des solutions durables aux déplacements forcés. 

M. JUN ZHANG (Chine), s’exprimant au nom d’un Groupe de pays, a appelé à une approche mondiale fondée sur la solidarité alors que la COVID-19 continue d’avoir des conséquences dévastatrices.  Nous sommes préoccupés par le recours aux mesures unilatérales coercitives contre des pays en développement, a-t-il souligné.  Il a dénoncé des mesures qui bafouent le multilatéralisme et mis en garde contre leurs conséquences sur le plan humanitaire et socioéconomique.  Le représentant a également dit sa préoccupation quant aux conséquences dévastatrices de ces mesures pour les populations des pays concernés. 

De nombreux rapports indiquent que les mesures unilatérales coercitives entraînent de nombreuses pénuries, a-t-il affirmé, notant que ces mesures exacerbent la pauvreté et mettent à mal le bien-être social y compris celui des femmes, des jeunes, des personnes âgées et des personnes handicapées. 

Le représentant a ensuite exhorté les États à s’abstenir de recourir à des mesures économiques et financières contraires au droit international et à la Charte des Nations Unies.  Les circonstances actuelles doivent nous pousser à faire preuve d’unité et non pas à nous diviser, a-t-il souligné. 

Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud), intervenant au nom du Groupe restreint LGBTI, a souligné que seuls neuf pays ont dépénalisé les relations homosexuelles consenties et un pays a dépénalisé l’existence des personnes transgenres, depuis l’adoption des Objectifs de développement durable en 2015. 

Néanmoins, à ce jour, a-t-elle déploré, 68 pays pénalisent toujours les relations homosexuelles consenties, 13 pays pénalisent de façon explicitent l’existence des personnes transgenres et 37 autres pays pénalisent les personnes transgenres en les taxant de vagabondage, de prostitution, de problème de moralité ou encore de nuisances publiques.  

Mme Joyini a souligné qu’il incombe aux États de dépénaliser des relations homosexuelles consenties pour prévenir les actes de violence discriminatoire.  À ce titre, la représentante a estimé que l’inclusion sociale exige le démantèlement de toutes les lois qui pénalisent l’orientation sexuelle et l’identité ou l’expression de genre.  

M. JULIEN BOURTEMBOURG de l’Union européenne a déclaré que les droits humains sont une priorité transversale dans le travail de l’ONU, notamment dans le contexte de la pandémie mondiale de COVID-19, qui continue de creuser les inégalités et touche de manière disproportionnée les personnes les plus vulnérables. 

Il s’est dit alarmé par le rétrécissement de l’espace et l’environnement dangereux pour la société civile et a condamné fermement les menaces, les attaques, les meurtres et toute forme de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits humains.  Il a appelé les États à renforcer la protection de ces derniers, notamment en ligne où les discours haineux prolifèrent.  Le délégué a également dit accorder une attention particulière aux défenseurs des droits humains qui subissent des représailles après s’être engagés dans le système de l’ONU.  Il a exhorté à améliorer le règlement du Comité chargé des organisations non gouvernementales afin de rendre ses décisions plus transparentes, de prévenir la politisation, et d’éviter la « réélection permanente » de ses membres, entre autres.  L’UE, pour sa part, continuera à soutenir activement la société civile indépendante et les défenseurs des droits de l’homme, y compris en fournissant un soutien financier d’urgence sur une base quotidienne. 

Préoccupé par l’augmentation du travail des enfants dans le monde durant la pandémie, le représentant a appelé à inverser cette tendance et d’empêcher que l’avenir d’une génération entière ne soit mis en danger.  Il a également estimé que les femmes et les filles doivent être intégrées aux plans de relèvement face à la COVID-19 qui, a-t-il souligné, doivent tenir compte du genre, et reconnaître la nécessité urgente d’éliminer et de prévenir la violence sexuelle et sexiste. 

Poursuivant, Le délégué a affirmé que l’Assemblée générale est le lieu approprié pour aborder la situation des droits de l’homme dans les différents pays, estimant que cette question n’est pas la prérogative exclusive de l’Examen périodique universel (EPU).  Il a fait savoir que l’Union européenne suit de près la situation très préoccupante des droits de l’homme en Afghanistan et qu’elle prévoit de déposer un projet de résolution condamnant le coup d’état militaire du 1er février 2021 au « Myanmar/Birmanie ».  Il a déploré l’absence d’amélioration de la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC), pour ensuite exhorter la Chine à respecter les droits des minorités au Xinjiang, au Tibet et en Mongolie intérieure.  Il a notamment encouragé le Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à publier son rapport sur les allégations de graves violations des humains perpétrées dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang, pour ensuite appeler Beijing et le Gouvernement de Hong Kong à respecter le principe d’« un pays, deux systèmes ». 

Le délégué a également décrié la répression en cours au Bélarus et la poursuite du conflit au Tigré.  Concernant la Syrie, a-t-il ajouté, l’UE demandera un accès humanitaire complet, sûr et immédiat à toute personne se trouvant en Syrie, tant par-delà les lignes de front que de part et d’autre de la frontière. 

Dans une motion d’ordre, la République Arabe syrienne a regretté que certaines délégations continuent de recourir au terme « régime » pour faire référence à son pays, insistant sur le fait que « personne n’a le droit d’utiliser des termes discriminants à l’égard de délégations ».  Elle a prié la présidence d’appeler les États Membres à respecter le règlement intérieur et les principes de la Charte et de recourir à ses pouvoirs pour faire respecter le règlement et préserver un environnement diplomatique sain.  La délégation a ajouté qu’elle se réserve le droit de demander davantage de motions d’ordre si nécessaire. 

Le Président de la Commission a rappelé que cette question soulevée à maintes reprises lors de la soixante-quinzième session, et que ce n’est ni à la présidence, ni au secrétariat d’y répondre. 

M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili), qui s’exprimait au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, a appelé à ne pas ignorer les problèmes de droits de l’homme auxquels sont confrontées ces personnes dans le contexte de la pandémie.  À cet égard, il a jugé urgent de placer les personnes âgées au centre des politiques publiques, et donc de revigorer les programmes à leur intention, ce qui sera crucial pour les efforts de rétablissement, en particulier en ce qui concerne les politiques sanitaires, économiques et sociales. 

Il a relevé que la pandémie de COVID-19 a amplifié la pratique répandue de la discrimination contre les personnes âgées.  En outre, il est important de reconnaître comment l’intersectionnalité peut affecter les personnes âgées et leur pleine jouissance des droits humains et des libertés fondamentales, en particulier celles qui sont marginalisées, confrontées à la stigmatisation, à la discrimination ou à l’exclusion, et en situation de vulnérabilité. 

Le représentant a ensuite indiqué que les changements significatifs dans la structure démographique que provoque le vieillissement des sociétés dans le monde entier, représente à la fois une opportunité et un défi important.  L’opportunité est de pouvoir bénéficier des nombreuses contributions que les personnes âgées peuvent apporter à la société, et le défi est de concevoir et mettre en œuvre des politiques à long terme qui favorisent l’inclusion sociale, la solidarité intergénérationnelle, ainsi que la protection des droits de l’homme et la dignité des personnes âgées. 

Relevant qu’il existe une lacune dans le cadre juridique international des droits de l’homme concernant les personnes âgées, le Groupe des Amis des personnes âgées est convaincu que la meilleure façon d’y remédier est de mener des discussions ouvertes, franches mais aussi urgentes avec tous les États Membres et les parties prenantes concernées, à propos des mesures concrètes à prendre afin de combler cette lacune.  Une meilleure collaboration entre les secteurs concernés, tels que la justice pénale, la santé et les services sociaux serait également opportune. 

S’exprimant au nom du Groupe des Amis des peuples autochtones, M.  JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a rappelé que les peuples autochtones représentent 6,2% de la population mondiale.  Ils constituent la plus grande partie de la diversité culturelle mondiale et parlent la majorité des langues du monde, tandis que leurs terres sont parmi les plus riches en biodiversité et en ressources.  Toutefois, a-t-il relevé, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière une multitude de défis préexistants auxquels ces peuples sont confrontés, comme la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le manque d’accès à des services de santé et sociaux.  Il est donc essentiel, selon lui, que les stratégies de relance soient conformes au Programme 2030 et s’assurent que les voix des peuples autochtones soient entendues.  De même, il importe de garantir une distribution équitable de vaccins sûrs et efficaces, en tenant compte du droit des peuples autochtones à exercer leur médecine traditionnelle. 

Le délégué a également constaté que l’impact disproportionné de la pandémie a affecté d’importants processus de l’ONU intéressant les peuples autochtones.  Dans contexte, a-t-il rappelé, les organisations des peuples autochtones, à travers leur organe temporaire de coordination, ont demandé de reporter à la soixante-dix-septième session de l’examen par l’Assemblée générale de mesures supplémentaires pour le renforcement de leur participation aux réunions de l’ONU sur les questions qui les concernent.  Le Groupe appuie pleinement cette demande, convaincu que des consultations inclusives sont indispensables pour garantir le meilleur résultat possible de ce processus, a précisé M.  Sandoval Mendiolea. 

Il a, d’autre part, dit compter sur les travaux de la Troisième Commission pour faire avancer les préconisations de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Faire progresser ces droits implique également la protection des défenseurs des droits humains autochtones, qui sont trop souvent victimes d’attaques et de représailles, a-t-il fait valoir, dénonçant une réalité qui s’est amplifiée depuis le début de la pandémie.  De même, alors que les femmes et les filles autochtones sont confrontées à une « pandémie de l’ombre », aucun effort ne doit être épargné pour les protéger et assurer leur pleine participation à la vie politique, économique, sociale et culturelle.  Enfin, le représentant a souhaité que les travaux de la Commission contribuent à inverser la tendance à la disparition des langues autochtones.  «  Toutes les deux semaines, quelque part dans le monde, une langue parlée meurt avec son dernier locuteur », a-t-il prévenu, avant de souligner l’importance de la Décennie internationale des langues autochtones, qui doit débuter en 2022.  Il s’agit d’un outil clef pour préserver, revitaliser et promouvoir les langues des peuples autochtones, a-t-il conclu, encourageant tous les États Membres à soutenir ces efforts. 

M. PERKS MASTER CLEMENCY LIGOYA (Malawi), intervenant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que la discrimination fondée sur le sexe est l’un des principaux obstacles au développement.  Il a mis en avant le Protocole de la SADC sur le genre et le développement visant à éliminer les obstacles à la réalisation de l’égalité des sexes.  Mais malgré ces progrès louables, la région fait toujours face à de nombreux défis, a-t-il reconnu.  Il a cité la discorde générale entre le droit écrit et le droit coutumier; la mise en œuvre de lois et de politiques pour l’égalité d’accès aux ressources; l’inégalité des sexes sur le lieu de travail et dans le choix de carrière; la charge disproportionnée du travail de soin non rémunéré ainsi que le manque de reconnaissance des rôles multiples que jouent les femmes.  M. Ligoya a ensuite décrit les différentes stratégies mises en place par la SADC pour lutter contre ces problèmes, dont la Stratégie régionale multidimensionnelle pour l’autonomisation des femmes. 

Poursuivant, le représentant a relevé que le nombre d’enfants vivant dans une pauvreté multidimensionnelle était passé à 1,2  milliard, soit une augmentation de 150 millions d’enfants.  Il a insisté sur l’importance de l’éducation, en particulier des filles, notamment dans le contexte de la pandémie, et a assuré que les États membres de la SADC continuent à investir massivement dans le secteur de l’éducation. 

La SADC est également aux prises avec le problème des mariages d’enfant, des mariages précoces et forcés qui constituent une grave violation des droits de l’enfant, a-t-il appuyé, précisant que 125 millions de femmes africaines sont mariées avant l’âge de 18 ans.  La SADC a adopté une loi type en 2016 sur l’éradication du mariage des enfants et la protection des enfants déjà mariés.  Et des progrès significatifs ont également été réalisés dans l’interdiction des mariages d’enfants et la réinscription à l’école des filles après l’accouchement.  Cependant, la pandémie de COVID-19 constitue une menace pour nos progrès et nos acquis durement gagnés, a-t-il mis en garde. 

Après avoir attiré l’attention sur les effets dévastateurs du VIH/sida sur les adolescents et les jeunes, M. Ligoya a indiqué que la région de la SADC accueille un certain nombre de migrants d’origines diverses, dont la complexité de la gestion ne cesse d’exiger une attention et des ressources substantielles.  Il a souligné l’importance que les réfugiés soient inclus dans les stratégies de prévention et de riposte à la COVID-19 de leur pays d’accueil.  La SADC mobilise par ailleurs les efforts de lutte contre le crime transnational organisé et le contrôle des drogues. 

M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID, (Malaisie) qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a souligné bien qu’« assiégé » par la pandémie, l’ASEAN  est restée unie dans ses efforts pour relever les défis communs et faire progresser son rétablissement global après la pandémie.  Il a évoqué la création d’un fonds pour la riposte à la COVID-19 pour fournir des vaccins aux populations des pays membres de l’ASEAN.  Un cadre complet pour le relèvement ainsi qu’un cadre stratégique pour les urgences de santé publique ont également été mis en place.  Le représentant a fait part de son appui au Mécanisme COVAX et appelé à combler d’urgence l’écart vaccinal. 

Sur le volet des droits humains particulièrement exacerbés par la pandémie, les États membres ont travaillé en étroite collaboration avec la Commission intergouvernementale des droits de l’homme de l’ASEAN pour mettre en œuvre ses programmes prioritaires.  Il a également évoqué la tenue, le 21 septembre, du dialogue de l’ASEAN sur les droits humains. 

En ce qui concerne le développement social, l’ASEAN veille à la pleine mise en œuvre du Cadre régional et du Plan d’action pour la mise en œuvre de la Déclaration de l’ASEAN sur le renforcement de la protection sociale, entre autres.  Une attention spéciale est par ailleurs accordée à la santé mentale dans le cadre d’initiatives régionales de riposte à la pandémie. 

Le représentant a ensuite passé en revue les efforts déployés par l’ASEAN pour renforcer le rôle des femmes dans la construction d’une communauté cohésive, dynamique, durable et inclusive dans un monde post-COVID-19.  Le rôle des femmes est également visible dans les questions de paix et de sécurité dans la région, a-t-il ajouté. 

L’ASEAN reste également profondément engagée dans la lutte contre la criminalité transnationale et l’extrémisme.  Les réunions ministérielles annuelles de l’ASEAN sur la criminalité transnationale continuent notamment de coordonner au plus haut niveau la réponse de la région aux crimes transnationaux tels que la traite des êtres humains, le terrorisme, la cybercriminalité et le trafic de drogue. 

Mme LEYLA NOVRUZ (Azerbaïdjan), au nom du Mouvement des pays non alignés, a déclaré lors du dix-huitième sommet du Mouvement, l’importance de la démocratie pour garantir la liberté d’expression des peuples à définir leur système politique, économique, socioculturel et garantir leur pleine participation à tous les aspects de la vie a été rappelé.  Les Chefs d’État et de gouvernement du Mouvement ont ajouté que la démocratie n’appartenait à aucun pays ou région en particulier et qu’il est important de respecter la souveraineté et le droit à l’auto-détermination.  

Les droits humains doivent être pris en compte sans discrimination, respectant la non-ingérence dans les affaires des États et en tenant particulièrement compte des situations particulières à chaque pays, a-t-elle souligné.  Mme Novruz a noté que les Chefs d’État et de gouvernement du Mouvement ont condamné des actes de racisme et de discrimination, de xénophobie à l’égard des migrants et les stéréotypes qui leur sont assujettis sur la base du culte religieux, en appelant à renforcer les lois existantes lorsque des actes d’intolérance sont commis contre des migrants. 

La représentante a par ailleurs relevé que la crise alimentaire représente un grand défi pour la lutte contre la pauvreté et la faim.  Elle a appelé à renforcer les systèmes d’information et d’alerte précoce de la FAO pour empêcher les crises alimentaires dans l’avenir. 

M. LUIS ANTONIO LAM PADILLA (Guatemala), au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA) a relevé que la crise de la COVID-19 a été aggravée par certains éléments structurels comme la pauvreté et les inégalités extrêmes.  Il a appelé à renforcer les systèmes de santé de manière urgente ainsi que les systèmes d’adaptation pour lutter contre les changements climatiques.  Les pays membres de la SICA lancent un appel pour que les vaccins soient accessibles à tous, a-t-il ajouté, demandant à garantir leur distribution de manière équitable et à un prix abordable.  

Le représentant a ensuite souligné l’engagement des pays de la SICA à mettre la priorité sur des actions en faveur des personnes d’ascendance africaine, des peuples autochtones, des migrants et des personnes handicapées.  Nous promouvons également la participation politique pleine et entière des femmes, mais cet objectif doit se voir accordé davantage de priorité économique dans nos programmes, a-t-il reconnu, appelant à de meilleurs financements. 

Il a par ailleurs appelé à assurer des migrations ordonnées et régulières, afin de garantir la dignité à tous les migrants.  Il va nous falloir mettre l’accent sur les fonctions et les responsabilités des pays d’origine, de transit et de destination, a-t-il noté, insistant sur l’importance d’éviter les approches qui aggravent la vulnérabilité des migrants.  C’est grâce à l’inclusion que nous arriverons à un monde exempt de racisme et de discriminations, a-t-il souligné, en saluant les importants progrès réalisés par l’ONU sur ce point. 

M. NNAMDI OKECHUKWU NZE (Nigéria), au nom d’un Groupe de pays, a rappelé l’adoption, il y a 20 ans, de la Déclaration de Durban pour souligner que la lutte contre l’intolérance et la xénophobie devaient demeurer une priorité pour la communauté internationale.  Toutes les personnes naissent égales en droit et en dignité. Toute personne a le potentiel de contribuer de manière bénéfique à une société donnée, a estimé l’orateur qui a condamné « toute tentative de justification d’une hiérarchie des races ».  Malgré des efforts de longue date, les discriminations, le racisme et l’intolérance persistent et il faut aider les victimes via la Déclaration de Durban, notamment les personnes d’ascendance africaine et asiatique. 

 Le représentant s’est notamment préoccupé de la brutalité des forces de l’ordre, de la montée de la désinformation en ligne et des discours de haine de la part de personnalités publiques, qui ont fait augmenter le nombre d’incidents ciblant en particulier les jeunes et les personnes âgées.  Il a également appelé à s’engager en faveur des victimes de l’esclavage et du colonialisme.  Les États concernés doivent prendre des mesures concrètes pour accélérer la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, en garantissant le droit des victimes à des recours et à des réparations, et en prenant des mesures efficaces pour éviter que de telles actions ne se reproduisent, a-t-il estimé.   

En tant que délégué de la jeunesse de son pays, M.  TREJO MUNGCIA (Mexique) a constaté que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les plus grands défis de l’humanité, affectant la pleine jouissance des droits et libertés fondamentaux.  Face à cette crise, dont l’impact a été disproportionné pour les personnes en situation de vulnérabilité, le Mexique s’est employé à réaffirmer par ses actions les principes d’universalité, d’interdépendance, d’indivisibilité et de progressivité des droits humains, a-t-il souligné dans une intervention préenregistrée.  L’expérience du Mexique montre qu’une coopération entre les différents organismes nationaux a un impact positif sur le bien-être des populations et le développement durable. 

Le délégué a ensuite indiqué que son pays présentera quatre projets de résolution au cours de cette session.  Il soumettra tout d’abord un texte sur la protection des migrants, qui intégrera les vulnérabilités causées par la pandémie tout en préparant le terrain pour le Forum d’examen des migrations internationales, en mai 2022.  Le Mexique facilitera par ailleurs la résolution sur le problème mondial de la drogue, qui inclura les tendances actuelles du marché illicite et la nécessité de répondre au problème par une approche de santé publique et de droits humains.  En outre, il présentera la résolution biennale sur la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme.  Enfin, il cofacilitera avec la Nouvelle-Zélande la résolution sur l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. 

Après avoir observé une « apparente polarisation » dans les travaux de la Troisième Commission, le délégué a rappelé que cette instance est un « espace pour faire avancer l’agenda international des droits de l’homme ».  Dans ce cadre, le Mexique continuera de promouvoir les droits de toutes les personnes en situations de vulnérabilité, notamment les filles, les adolescents, les femmes, les personnes handicapées, les personnes LGBTIQA+, les peuples autochtones, les personnes d’ascendance africaine, les personnes âgées, les réfugiés, les déplacés et les migrants.  Enfin, a-t-il noté, le Mexique se targue d’avoir une politique étrangère féministe, qui place l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes et des filles au centre de sa diplomatie.  Selon lui, la reprise mondiale ne sera efficace que si les politiques mises en œuvre intègrent une approche de genre et des droits humains.

M. ABDALLAH Y. AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a indiqué les multiples défis auxquels est confrontée la communauté internationale requièrent une coopération multipartite plus forte. Son pays a joué un rôle actif dans les efforts de riposte à la pandémie de COVID-19, par le biais de sa présidence du G20, l’année dernière.  Le Royaume a ainsi fourni un montant de 800 millions de dollars US destinés à quelques pays dans leur lutte contre la pandémie. De même, il a apporté son appui aux efforts internationaux conjoints pour faciliter la livraison de vaccins conformément aux droits de propriété intellectuelle et aux conventions internationales pertinentes. 

L’Arabie saoudite reste par ailleurs engagée à assumer un rôle humanitaire de premier plan en fournissant une aide aux pays les plus nécessiteux et affectés par des crises naturelles et humanitaires, a assuré le représentant.  C’est ainsi « le plus grande pays fournisseur d’aide humanitaire et de développement dans les pays arabes et musulmans », et le troisième pays au niveau mondial, selon la plateforme financière de suivi de l’ONU. Son pays est encore le plus grand donateur pour le Yémen où les aides ont dépassé 18 milliards de dollars US durant les six années écoulées. Poursuivant, le représentant a évoqué les réformes adoptées en faveur de la femme saoudienne, se basant sur le principe de discrimination positive, aux niveaux législatif, social et familial.  Il a cité des actions en faveur des enfants en Arabie Saoudite, mais également en Palestine et au Yémen. 

La meilleure approche pour sortir de la crise causée par la pandémie de COVID-19 est de garantir l’universalité des droits humains, a affirmé M.  KARL LAGATIE (Belgique).  Il a ajouté que ce principe d’universalité s’appliquait de toute évidence aux femmes et aux filles.  Aucune tradition, religion ou coutume, ne peut justifier la discrimination liée au genre et à la violence basée sur le genre, a-t-il affirmé, précisant que la Belgique continuerait à suivre de près la situation des droits humains en Afghanistan.  La pandémie de COVID-19 a engendré une recrudescence de la violence à l’égard des femmes et des filles, a ensuite relevé le représentant.  Il y a plus de 25 ans, nous nous sommes engagés à prendre des mesures audacieuses pour l’égalité des genres, a-t-il rappelé.  « Aucun pays n’a complètement réussi. »  Il a attiré l’attention sur la situation des personnes LGBTIQ+, souvent exclues. 

Vingt ans après la Conférence mondiale contre le racisme, trop de personnes sont encore victimes de discrimination, a ensuite dénoncé le représentant belge.  Rappelant que la Troisième Commission est un forum de dialogue, il a salué l’occasion d’engager un dialogue avec les procédures spéciales.  Pour lui, ces mécanismes indépendants revêtent une importance primordiale.  Le représentant a enfin souligné l’importance de la société civile, dont le rôle est aujourd’hui sous pression en de nombreux endroits dans le monde.  Réaffirmant l’engagement de la Belgique en faveur de la protection des droits humains, il a dit espérer un accueil bienveillant à la candidature belge au Conseil des droits de l’homme pour la période 2023-2025. 

M. ANDREJ DOGAN (Croatie) a expliqué que son pays faisait des droits des femmes et des filles une priorité avant de souligner l’importance du Forum sur l’égalité entre les générations, qui doit favoriser la mise en œuvre de politiques à travers des partenariats innovants.  Il a ajouté que cette initiative est une réponse opportune et transversale aux défis posés par la COVID-19.  La Croatie fait partie du Groupe des Amis des Nations Unies pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles et met en place plusieurs initiatives visant à lutter contre l'inégalité en matière d'emploi et contre les stéréotypes sexistes, et à mieux accompagner les victimes de violences basées sur le genre.  

Notant l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les inégalités sociales qui frappent déjà les groupes vulnérables, le représentant a indiqué que la Croatie va adopter un plan cadre stratégique visant à répondre aux besoins de tous ces groupes, dont les victimes de violences, les mineurs non accompagnés, les victimes de la traite, les sans-abri, les chômeurs de longue durée et les jeunes non couverts par le système de sécurité sociale, pour leur assurer un accès égal à des prestations de qualité et à des services sociaux.  Enfin, il s’est inquiété des conséquences de la pandémie qui a entraîné une augmentation des sentiments antisémites, des discours et des crimes de haine, du racisme, de la xénophobie et de l’intolérance envers les minorités et autres groupes vulnérables - en Europe et au-delà. 

M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a déclaré que le droit à l’autodétermination des peuples, qui figure dans l’Article 1 de la Charte de l’ONU, est une condition de la pleine jouissance des droits des peuples, y compris le droit au développement, et représente une « justification morale et juridique » du processus de décolonisation.  Or, a-t-il déploré, ce droit est nié à des peuples comme ceux du Jammu-et-Cachemire.  Depuis sept décennies, a dénoncé le délégué, les populations du Jammu-et-Cachemire illégalement occupé par l’Inde se voient refuser leur droit légitime à l’autodétermination.  En août 2019, a-t-il poursuivi, l’Inde a décidé d’annexer le Jammu-et-Cachemire dans le cadre d’une opération que ses « dirigeants extrémistes » ont appelée « la solution finale ».  L’Inde a ainsi arrêté tous les leaders politiques du Jammu-et-Cachemire, emprisonné 13 000 jeunes, torturé des personnes, utilisé le viol comme arme de guerre et réprimé violemment des manifestations pacifiques. 

Cette « punition collective » est également passée par la destruction de villages et de quartiers entiers ainsi que par le refus de la liberté d’expression et de religion, a accusé le représentant.  L’Inde a transformé la majorité musulmane du Jammu-et-Cachemire en population dépossédée de ses droits et de ses propres terres, a-t-il renchéri, précisant que tous ces faits sont documentés, notamment dans des rapports du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH).  Affirmant attendre que soit mise en application la résolution du Conseil de sécurité prévoyant l’organisation d’un plébiscite en vue de permettre à la population d’exercer son droit à l’autodétermination, il a appelé l’Assemblée générale à accepter les recommandations du HCDH en faveur de la création d’une commission d’enquête sur les violations des droits humains commises au Jammu-et-Cachemire. 

Le délégué a également constaté que l’islamophobie est une « expression pernicieuse » de la haine et de la discrimination raciale.  À cet égard, il s’est félicité que la Déclaration adoptée à l’occasion du vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Durban ait reconnu l’islamophobie comme telle.  Aujourd’hui, a-t-il ajouté, l’islamophobie est devenue la « politique officielle » en Inde, où les musulmans sont privés de leurs droits, chassés de leurs foyers et persécutés.  Face à ce fléau qui tend à s’étendre dans le monde, le Pakistan appuie l’appel de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en faveur de la création d’une journée internationale de lutte contre l’islamophobie. 

M. MICHAEL BARUCH BAROR (Israël) a dénoncé la persistance du racisme dans le monde, tout en mettant en garde contre la tentation d’utiliser la question du racisme à des fins politiques.  « Nous espérons que les États Membres auront bientôt le courage d’accorder la priorité au fond plutôt qu’à la politique. »  Il s’est ensuite inquiété du creusement des inégalités entre les sexes, notant qu’en dépit des progrès réalisés, « nous sommes très loin des résultats espérés ».   

L’un des changements positifs de ces dernières années est la place qu’occupent les jeunes dans les discussions sur l’avenir, a-t-il ensuite relevé. Cependant, quand on écoute ce que la jeunesse dit de nous, nous avons peu de raison d’être fier, a-t-il noté, car pour eux, nos débats semblent peu pertinents car nous ne sommes pas en lien avec la réalité.  Après avoir dénoncé l’incapacité de l’ONU à traiter les questions des LGBTQI+, il a invité l’Organisation à réfléchir aux priorités des jeunes. 

M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a salué le rapport du Secrétaire général sur le développement social dans lequel il relève les conséquences posées par la pandémie de COVID-19 dans plusieurs pays, tout en reconnaissant la nécessité d’une politique sociale efficace pour une meilleure reprise.  La prise en compte de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est cruciale au Ghana, a-t-il poursuivi, en faisant valoir les progrès qui y ont été réalisés dans ce domaine, notamment à travers un processus d’examen de la politique du genre et sa mise en œuvre stratégique alignée sur les objectifs de développement durable (ODD).  Après avoir fait état de la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes dans son pays, M. Agyeman a renouvelé son appel aux États Membres pour la mise en place de politiques visant à éliminer la pauvreté et à promouvoir des moyens de subsistance durables pour les femmes, en particulier celles qui vivent dans les communautés rurales. 

Enfin, tout en reconnaissant les progrès réalisés par la communauté internationale dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale, le représentant a dit rester préoccupé par la récente augmentation de la discrimination, des discours de haine, de la stigmatisation et de l’intolérance, tant physique qu’en ligne.  Le Ghana, a-t-il assuré, soutient la recommandation formulée dans le rapport du Secrétaire général en faveur de la participation des victimes d’inégalités raciales aux consultations sur les questions relatives aux droits de l’homme. 

ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

En prélude à la poursuite, dans l’après-midi, du débat général, M. ABDULLA SHAHID, Président de l’Assemblée générale, a fait valoir qu’en tant qu’organe exécutif de l'Assemblée générale, la Troisième Commission a la possibilité d’impulser des changements politiques, économiques, humanitaires et sociaux dans les sociétés.  Le renforcement du consensus et de la coopération dans son travail est essentiel pour consolider la confiance des populations dans le système des Nations Unies et dans le multilatéralisme, a-t-il estimé.  

Il s’agit, pour lui, de « nous réunir pour élaborer et mettre en place des politiques orientées vers l’action » afin de faire face à la spirale des problèmes sociaux, humanitaires et culturels qui se sont multipliés dans le contexte de la COVID-19. 

Notre engagement envers les droits de l’homme, l’un des trois piliers de l’organisation, ne doit pas faiblir, a-t-il martelé.  Cet engagement comprend la lutte contre l’inégalité des sexes, l’autonomisation des jeunes et la lutte contre le racisme, les inégalités et les injustices, a précisé M. Shahid. 

En ce qui concerne l’égalité des chances, il a évoqué ses rencontres, durant la semaine de haut niveau, avec des femmes dirigeantes pour entendre directement de leur part comment renforcer l’égalité des chances.  Il a indiqué qu’il compte poursuivre cette approche dans le cadre d’un « tour d’écoute » auprès des femmes et des jeunes filles lors de chacun de ses voyages, ainsi qu’à l’Assemblée générale, sur ce qui peut être amélioré. 

Les représentants de la société civile, en particulier, jouent un rôle important dans la lutte contre les inégalités et sont des moteurs et des amplificateurs potentiels de nos actions.  Alors que les restrictions dues à la pandémie ont empêché la participation pleine et effective de la société civile. 

M. Shahid s’est également engagé à faire entendre la voix des organisations de la société civile, notant que les restrictions dues à la pandémie ont empêché leur participation pleine et effective aux travaux de l’ONU.  À cet égard, il a salué l’engagement du Président de la Troisième Commission à organiser une réunion interactive et informelle avec les organisations de la société civile pendant la présente session.  Parmi les autres priorités qui seront toutes mises en évidence cette année, il a cité l’équité en matière de vaccins, la nécessité d’une relance durable verte/bleue, et les efforts pour lutter contre le racisme et la xénophobie. 

Peu de problèmes ont mis en évidence les inégalités et provoqué des frictions sociales autant que la question de l’équité vaccinale ou les impacts socioéconomiques de COVID-19, a relevé M. Shahid qui s’est engagé à défendre un accès abordable, accessible et non discriminatoire aux vaccins.  De même, il a promis d’utiliser toutes les plateformes disponibles pour plaider en faveur d’une guérison plus verte, plus durable et plus équitable. 

Enfin, le Président de l’Assemblée générale a annoncé son intention de convoquer une réunion informelle de haut niveau en juin 2022, pour commémorer la première Journée internationale de lutte contre les discours haineux, qui s’inscrira, a-t-il précisé, dans le prolongement de l’adoption de la Déclaration politique lors de la commémoration de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. 

Reprise du débat général

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a, pour commencer, regretté que plus de 80% des vaccins sont allés à des pays à revenu élevé.  L’inégalité face aux vaccins doit donc être abordée sérieusement et de toute urgence.  Il a appelé tous les États et les parties prenantes à considérer les vaccins comme un bien public mondial et à travailler ensemble à leur distribution équitable dans le monde.  Les Philippines ont contribué à hauteur de 1,1  million de dollars à COVAX et ont participé aux essais de solidarité menés par l’OMS.  « Nous sommes déterminés à soutenir les approches multilatérales visant à assurer un accès équitable aux vaccins », a-t-il dit. 

Le représentant a par ailleurs fait savoir que son gouvernement veille à la sécurité et à la sûreté des femmes.  En outre, 58 opérations de lutte anti-traite ont été menées, au cours desquelles 172 personnes ont été secourues et 35 suspects arrêtés.  Un pédophile a également été condamné à la perpétuité.  Les Philippines sont également prêtes à travailler à la création d’un instrument juridiquement contraignant sur les droits des personnes âgées, et estiment par ailleurs que les migrants ont des rôles clefs à jouer face à la COVID-19.  À cet égard, il a indiqué que les Philippines et l’Indonésie déposeront à nouveau la résolution relative aux violences à l’égard des travailleuses migrantes et a appelé les États Membres à appuyer la « Déclaration politique pour la lutte contre la traite des personnes ». 

M. GONZALO ARNALDO RIVERA ROLDAN (Pérou) a indiqué qu’en tant qu’État multiculturel et multiethnique, son pays s’engage à respecter pleinement les droits de l’homme individuels et collectifs des peuples autochtones et afro-descendants.  Exprimant son plus grand soutien à la résolution sur les droits des peuples autochtones, il a souligné la nécessité de progresser dans la défense des droits de propriété intellectuelle et de la reconnaissance de leurs langues, sachant que la Décennie internationale des langues autochtones sera inaugurée en 2022. 

Son pays soutient également le processus de mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action de Durban, qui établit, selon lui, une série de lignes directrices visant à mettre en œuvre des mesures concrètes pour lutter contre le racisme et la discrimination. 

Au sujet de la criminalité organisée transnationale, dont la corruption, M. Rivera Roldan a fait remarquer que ces fléaux affectent le bien-être des sociétés et ne permettent pas la pleine jouissance des droits des personnes.  Ils représentent donc une priorité pour le Pérou, a-t-il dit, en expliquant ainsi pourquoi son pays attache une importance particulière aux travaux de suivi du quatorzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (Kyoto-avril 2020). 

En ce qui concerne les différentes formes de mobilité humaine, le Pérou promeut une approche globale de leur traitement, dans le respect des droits de l’homme, a poursuivi le délégué.  Le Pérou a accueilli 1,2  million de migrants en provenance du Venezuela, dans le plein respect des droits de l’homme et des citoyens, a-t-il fait valoir.  Le pays collabore avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) afin de parvenir à une réintégration économique, productive et civique, en temps voulu et de manière efficace, de ces personnes.  Pour finir, le représentant a pressé la communauté internationale de renforcer les lignes de financement pour faire face à ce processus de migration, qui est selon lui « le plus dramatique de l’histoire de l’Amérique latine ». 

Mme MYRIAM OEHRI (Liechtenstein) a fait observer que la pandémie de COVID-19 a davantage affaibli le respect des droits de l’homme et exacerbé les injustices fondamentales ainsi que les inégalités entre les États et au sein de ceux-ci.  À cet égard, a-t-elle dit, le Liechtenstein reste préoccupé par l’incidence négative des mesures prises pour lutter contre la pandémie sur le plein exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris le droit à l’éducation, les droits civils et politiques, ainsi que l’égalité entre les sexes. 

Évoquant la situation en Syrie, Mme Oehri a déploré les plus de 350 000 personnes tuées au cours des 10 années de conflit.  Elle a aussi dénoncé l’assassinat par la junte militaire de plus de 1 000 personnes au Myanmar, sans compter les 8 000 détentions arbitraires et les plus de 230 000 civils déplacés par la force.  Ce sont les minorités religieuses, en particulier les Rohingya, qui ont le plus souffert, a-t-elle remarqué, annonçant l’intention de son pays de soutenir les actions en justice en cours devant la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale.  Elle a, de même, jugé alarmantes la détérioration rapide de la situation en matière de sécurité ainsi que les violations et les abus des droits de l’homme et des libertés fondamentales en Afghanistan.  Là encore, la déléguée a appelé au respect total du droit international applicable en la matière. 

Poursuivant, Mme Oehri a insisté sur la lutte contre l’esclavage moderne et la traite des êtres humains, qui reste une priorité essentielle pour le Liechtenstein.  L’initiative FAST lancée par le Liechtenstein place les institutions financières au cœur de la lutte contre ces crimes, a-t-elle souligné.  Elle a invité tous les États intéressés et le système des Nations Unies à se joindre aux efforts de son pays pour diffuser et mettre en œuvre le plan FAST afin de progresser sur une partie importante du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. JUN LIANG MARK SEAH (Singapour) a constaté que la pandémie de COVID-19 a retardé la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans de nombreux pays, notamment ceux en développement.  Bien que des vaccins aient été développés avec succès, leur accès reste très inégal, a-t-il déploré, appelant tous les pays à s’engager à « vacciner le multilatéralisme », à garantir une vaccination abordable et équitable, et à soutenir le rôle central de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans la coordination des ripostes sanitaires internationales.  Le délégué a ensuite indiqué que son pays a une approche des droits humains fondée sur une forte adhésion à l’état de droit, son but étant de bâtir une société juste et inclusive.  Il a fait valoir que tous les pays ont le droit souverain de déterminer leurs propres systèmes juridiques et politiques.  À ce titre, aucun pays ou groupe de pays n’a le pouvoir d’imposer son modèle de droits humains aux autres, a-t-il déclaré, justifiant ainsi l’opposition de Singapour aux résolutions par pays, qu’il considère comme « motivées politiquement ». 

En tant que petit État insulaire pratiquement sans ressources naturelles, Singapour s’en remet à son peuple, a ajouté le représentant.  C’est pourquoi le Gouvernement singapourien s’emploie à promouvoir le bien-être des groupes vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées et les femmes.  S’agissant de ces dernières, Singapour est déterminé à accélérer leur autonomisation mais reconnaît que davantage doit être fait.  C’est dans cet esprit que 2021 a été déclarée « Année de célébration des femmes de Singapour » afin de souligner les contributions inestimables des femmes dans la construction de la nation.  Alors que 2021 marque aussi le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, l’élimination de toutes les formes de racisme et de discrimination raciale est une autre priorité pour Singapour.  L’histoire nous a appris que notre société ne peut pas être fracturée en lignes raciales et religieuses, a relevé le délégué, se disant fier de préciser: « un mariage sur cinq à Singapour est interethnique ». 

M. NAZIR AHMAD FOSHANJI (Afghanistan) a averti que, depuis la prise de pouvoir « illicite » par les Taliban, le peuple afghan est confronté à une violation systématique de ses droits humains et de ses libertés fondamentales.  Il a indiqué que les défenseurs des droits humains, les journalistes et les membres de la société civile ne peuvent plus exercer leurs activités.  Dans le même temps, la situation socioéconomique s’aggrave dans le pays et des millions de personnes ont besoin d’aide.  Remerciant le Secrétaire général d’avoir convoqué une réunion ministérielle humanitaire de haut niveau pour répondre aux besoins croissants de l’Afghanistan, le délégué a également salué l’annonce de contributions en faveur du peuple afghan.  Celui-ci souffre en effet d’une intensification des violations du droit international humanitaire, notamment dans la province du Pandjchir, où une campagne militaire est menée par les Taliban avec l’appui de personnels étrangers. 

Selon le représentant, les populations de villes entières ont été contraintes de quitter leurs foyers dans plusieurs provinces.  Malgré cela, le peuple continue de lutter pour ses droits fondamentaux et la préservation des réussites de ces dernières années, a-t-il ajouté, faisant état de manifestations pacifiques de femmes.  Les Taliban y ont répondu par la menace, des flagellations et des arrestations, a dénoncé le délégué, avant d’évoquer des cas de journalistes torturés, « l’apartheid de genre » dans les universités et les femmes désormais empêchées de travailler.  De plus, on signale des exécutions extrajudiciaires de détenus et de fonctionnaires, qui s’ajoutent à des pendaisons dans les rues, a-t-il ajouté, appelant à ce qu’une mission d’établissement des faits soit nommée pour que les Taliban répondent de leurs actes.  Avant de conclure, il a demandé un soutien international constant pour aider le peuple afghan à surmonter la catastrophe humanitaire et à jouir à nouveaux de ses droits.  « Il faut agir maintenant, sinon il sera trop tard .» 

M. ROBERT KEITH RAE (Canada) a expliqué que sa déclaration coïncide aujourd’hui avec la toute première « Journée nationale de la vérité et de la réconciliation » établie sur les conseils de survivants du régime des pensionnats autochtones – un régime colonial qui a tragiquement éloigné des enfants autochtones de leur famille, de leur culture et de leur langue, et causé un traumatisme intergénérationnel.  « La découverte de tombes anonymes d’enfants autochtones, cet été, est à la fois triste et choquante pour les Canadiens et les gens du monde entier », a insisté le représentant, avant de se féliciter que le 30 septembre sera dorénavant pour les Canadiens l’occasion de « réfléchir à l’héritage douloureux des pensionnats autochtones ».  Il s’agit d’honorer ceux qui ont été perdus, de reconnaître les effets délétères du colonialisme et s’engager de manière significative vers la réconciliation – dans le cadre d’un effort national plus large pour veiller à ce que les droits des peuples autochtones soient pleinement respectés et mis en œuvre.  C’est pourquoi, il a expliqué que le Canada s’est engagé à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. 

Par ailleurs, le représentant du Canada s’est particulièrement inquiété de la situation des femmes afghanes, avant de prévenir que ce régime sera isolé sur la scène internationale si les Taliban ne respectent pas le droit international humanitaire ni ne protègent les droits de la personne, en particulier les pleins droits des femmes et des filles.  Il a appelé à redoubler d’efforts pour protéger les droits humains dans les zones de conflit et de tension en citant l’Éthiopie, le Bélarus, le Venezuela, la Corée du Nord, la Syrie et le Myanmar, et appelé à mener une enquête sur les allégations de violations des droits de l’homme au Xinjiang.  Enfin, il a jugé indispensable que les média et la société civile dans le monde entier puissent continuer d’exercer leur liberté d’expression et de faire progresser l’inclusion. 

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a souligné que son pays a pris les mesures appropriées pour faire face à la pandémie de COVID-19, traitant ses citoyens et ses résidents sur un pied d’égalité, notamment les populations les plus vulnérables.  Une attention toute particulière a été accordée aux travailleurs expatriés à travers la prise de mesures visant à leur assurer un accès à la vaccination et l’établissement d’un système de contrôle et de responsabilité pour les employeurs.  Aujourd’hui, s’est-elle enorgueillie, le Qatar occupe la deuxième place dans le monde en matière de primovaccination et la cinquième place pour la vaccination complète. 

En matière de développement social, la déléguée s’est félicitée des actions entreprises visant à la promotion de la condition de la femme.  Dans ce contexte, elle a appelé les États Membres à soutenir le projet de résolution sur les préparatifs de la célébration du trentième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2024, dont l’État du Qatar facilite les consultations au nom du Groupe des 77 et la Chine.  Mme  Al-Thani a également souligné l’importance de la mise en œuvre de la résolution 75/275 de l’Assemblée générale, présentée par le Qatar et intitulée « Journée internationale des femmes juges », cette journée devant être commémorée pour la première fois le 10 mars 2022.  Toujours sous la rubrique du développement social, elle a exhorté à soutenir le projet de résolution présenté par le Qatar, le Brésil et l’Espagne visant à « Faire face aux défis rencontrés par les personnes atteintes de maladies rares et leurs familles ».  Sur le volet humanitaire, elle n’a pas manqué de mentionner le rôle « pionnier » de son pays dans le processus d’évacuation de plus de 40 000 personnes d’Afghanistan, y compris des femmes et des enfants.  Pour finir, la représentante a dit attendre avec impatience l’ouverture prochaine de la Maison des Nations Unies à Doha, qui est en passe de devenir la « capitale de l’action internationale multilatérale dans la région ». 

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a indiqué que son pays s’était porté candidat au Conseil des droits de l’homme pour la période 2023-2025 et a fait part de son engagement à lutter contre la discrimination ethnique, religieuse, et raciale.  Elle a également souligné l’importance du dialogue interreligieux qui reste la base du rapprochement entre les États.  Elle a appelé à la coopération internationale pour garantir l’égalité des sexes conformément au Programme 2030 et aux engagements pris dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. 

La représentante a fait part de l’engagement de son gouvernement à protéger les droits socioéconomiques des personnes migrantes.  Elle a plaidé pour une coopération intergouvernementale sur les questions de migration et pour ensuite appeler les États à adhérer à la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.  La déléguée a dénoncé la politisation du vaccin contre la COVID-19 et a appelé à accorder un soutien accru au Mécanisme COVAX.  Le Kirghizistan a par ailleurs obtenu de bons résultats dans la lutte contre l’apatridie, étant devenu le premier pays au monde à résoudre ce problème.  À ce titre, le pays a décidé d’octroyer à 500 enfants Afghans le droit d’étudier dans les universités kirghizes, a-t-elle fait savoir. 

Une coopération internationale constructive est plus que jamais d’actualité dans le contexte de la pandémie de COVID-19, a souligné M. GENNADY V. KUZMIN (Fédération de Russie).  Malheureusement, nous devons constater que la pandémie n’a pas su fédérer la communauté internationale, a-t-il déploré.  À l’inverse, la crise a exacerbé les fractures sociales au sein des pays et entre eux, et certains pays ont utilisé la situation pour atteindre des objectifs politiques. 

La pression s’est accrue sur des pays déjà victimes de mesures restrictives illégales, a dénoncé le représentant russe, relevant que les critiques s’étaient multipliées contre les pays jugés indésirables.  Pendant ce temps-là, les défenseurs de l’ordre mondial ont continué à violer les libertés fondamentales et ont permis un nouveau type de discrimination, la discrimination vaccinale, a-t-il affirmé.  Le représentant russe s’est étonné que les décideurs politiques puissent décider de reconnaître un certain vaccin ou non, et non les médecins.  Et l’ONU n’a pas su réagir de manière efficace, a pointé le délégué. 

Ce dernier a ensuite décrété que la lutte contre le néonazisme devrait fédérer plutôt que diviser, jugeant inacceptable toute tentative de justification des actes barbares des nazis.  La politique de l’Ukraine et des pays baltes visant à discriminer des minorités nationales, notamment dans l’enseignement des langues, constituent des violations des droits humains, a-t-il également dénoncé.  Le représentant s’est enfin dit favorable au rôle central de coordination de l’ONU pour renforcer les efforts internationaux dans la lutte contre les menaces pesant sur le droit international. 

M. CRAIG JOHN HAWKE (Nouvelle-Zélande) a déclaré que la pandémie actuelle de COVID-19 a, non seulement, mis en exergue les inégalités qui existent déjà, mais les a également exacerbées.  Les États Membres doivent respecter leurs engagements dans le domaine des droits humains, et ce, même pendant les périodes de crise. 

Le représentant a rappelé que les femmes, les enfants, les peuples autochtones, les personnes handicapées, les personnes LGBTI+ et les membres d’autres minorités sont disproportionnellement touchés par la pandémie et les réponses apportées.  À cet égard, la Nouvelle-Zélande et le Mexique présenteront un projet de résolution sur l’inclusion des personnes handicapées aux processus de prise de décisions, a-t-il annoncé, ainsi que sur la place des femmes et des filles.  Tous ces groupes endurent un risque accru de violence domestique, de mortalité et d’insécurité économique. 

Mme RAZIYE BILGE KOCYIGIT GRBA (Turquie) a déclaré que son pays avait adopté une approche fondée sur les droits de l’homme pour répondre à la pandémie.  Dans des circonstances difficiles, la Turquie a fait tout ce qui était en son pouvoir pour répondre aux besoins des personnes vulnérables, dont les femmes et les filles, les enfants, les réfugiés et les migrants, entre autres, a assuré la déléguée.  De nombreux progrès relatifs aux objectifs de développement durable à l’horizon 2030 risquant d’être invalidés par la pandémie et les changements climatiques, les plans de riposte doivent tenir compte des répercussions de la pandémie sur les femmes et les filles, a-t-elle dit, en assurant d’ailleurs de leur pleine participation dans « tous les domaines de la vie » et de la société civile turque. 

Les flux de migrants et de réfugiés créent aussi un frein aux droits des enfants, a continué la déléguée turque.  En tant que pays accueillant le plus grand nombre de réfugiés dans le monde, la Turquie continuera d’aider 1  million d’enfants réfugiés de la Syrie voisine.  La Turquie assure aussi le renforcement de sa démocratie, alors même qu’elle est menacée par de graves problèmes de terrorisme, a-t-elle ajouté. 

Poursuivant en soulignant la grande importance qu’accorde la Turquie à tous les organes compétents en matière de droits de l’homme, la déléguée a toutefois exprimé son trouble de voir resurgir des mouvements racistes, antisémites et islamophobes en Europe continentale.  Tout comme elle a jugé important de promouvoir la protection des musulmans de Chine, comme la minorité ouïgoure.  La Turquie suit de près cette question sur le plan international, y compris à l’intérieur de l’enceinte onusienne, a-t-elle dit. 

La représentante turque a également soutenu la population palestinienne, plaidant pour un règlement du conflit israélo-palestinien selon une solution à des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. 

Réclamant une motion d’ordre, le représentant de la République arabe syrienne a regretté l’utilisation par la Turquie de la locution « régime syrien », un usage porteur de « conséquences graves » selon lui.  La délégation syrienne a donc demandé au Président de la Troisième Commission de faire usage de son autorité pour que cesse « cet usage offensant ».  « Il n’existe pas de régime syrien mais une République arabe syrienne », tout comme il n’existe pas de « régime uni » au sujet des Nations Unies, a martelé le représentant. 

M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a exhorté à redoubler d’efforts pour combattre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les intolérances qui y sont liées à l’échelle mondiale, alors que nous travaillons ensemble pour répondre à la pandémie de COVID-19.  Les actes de racisme ont gravement compliqué notre réponse à la pandémie, s’est-il inquiété, notant que les victimes du racisme systémique ont été durement touchées par la COVID-19, alourdissant le bilan des victimes.  Le délégué s’est félicité, à cet égard, que l’Assemblée générale des Nations Unies ait tenu une réunion de haut niveau pour commémorer le vingtième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, ainsi que l’adoption de la Déclaration politique y afférente.  « Profitons de cet anniversaire pour renouveler notre engagement à combattre le racisme, éliminer la discrimination raciale, la xénophobie et les intolérances qui y sont liées, où qu’elles se trouvent et à tout moment », a-t-il pressé.  Pour sa part, l’Afrique du Sud se réjouit de faciliter la résolution sur le racisme au nom du Groupe des 77 et la Chine. 

Par ailleurs, l’Afrique du Sud souhaite réaffirmer son attachement à la politique d’une seule Chine et espère que la question de Hong Kong, du Xinjiang et du Tibet pourra être résolue dans le contexte et le respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États Membres. 

Au plan interne, l’Afrique du Sud s’engage à poursuivre sa vision d’une société non sexiste et non raciale dans laquelle les femmes sont des partenaires égales et actives aspirant à un monde juste et équitable, a dit le représentant.  Il a assuré que son pays continue de donner la priorité à la promotion des femmes et à l’égalité des sexes, et à placer ces programmes au centre du travail du Gouvernement.  Pour finir, M.  Mabhongo a fait part de son inquiétude face à l’augmentation des niveaux de déplacement sur le continent, rendant hommage aux pays qui ont ouvert leurs portes et accueilli des réfugiés malgré leurs propres défis.  L’Afrique du Sud appelle en outre la communauté internationale à garantir le respect du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme ainsi que l’application des principes humanitaires, pour assurer la protection de ceux qui ont besoin d’aide humanitaire. 

M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a déclaré que les multiples restrictions que nous avons connues en raison de la pandémie de COVID-19 ne peuvent en aucun cas justifier une restriction des droits humains.  Il a invité la Commission à mener une réflexion approfondie sur l’interaction entre ces restrictions et nos droits humains en gardant à l’esprit une conception des droits de l’homme inaliénables, universels, interdépendants et indivisibles en toute circonstance et en tout lieu.  Cette réflexion devrait nous aider, a-t-il dit, à faire face aux futures crises en préservant la valeur de la démocratie, du dialogue, de la coopération et de la solidarité, comme des outils clefs de la défense du caractère universel des droits de l’homme. 

M. Skokni Tapia a plaidé en faveur de la promotion du multilatéralisme, qui privilégie la recherche de consensus sur des sujets d’intérêt commun.  Il a expliqué que le Chili a proposé, en 2020, un instrument mondial contraignant pour la préparation et la réponse multidimensionnelle aux pandémies.  Il a ajouté que cette proposition a été appuyée des pays de toutes les régions du monde ainsi que par la société civile, pour aboutir à une résolution qui fut adoptée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la préparation mondiale aux pandémies.  Face à cette pandémie et crise mondiales, le représentant du Chili s’est dit persuadé que la protection du système universel des droits de l’homme est le meilleur moyen de renforcer la capacité de prévention du système multilatéral, en coopération avec la société civile, le secteur privé, les universités et tous les autres acteurs concernés par le système universel des droits de l’homme. 

M. MAURIZIO MASSARI (Italie) a appelé à rendre nos sociétés plus égalitaires, plus inclusives, plus vertes et plus justes.  « C’est uniquement lorsque les droits de l’homme sont pleinement garantis pour tous, que les sociétés peuvent être vraiment pacifiques, résilientes et durable », a insisté le représentant.  Mettant l’accent sur le développement rapide des technologies numériques, « sources d’opportunités et de nouveaux défis », il a appelé à la promotion et la protection des droits humains en ligne comme hors ligne.  Il a également insisté sur la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre toutes les formes de violence contre les femmes et les filles, y compris les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines et le mariage précoce et forcé des enfants. 

Après avoir noté que les développements en Afghanistan ont compromis les acquis durement acquis dans le domaine des droits des femmes, le représentant a exhorté la communauté internationale à ne ménager aucun effort pour protéger les droits humains des personnes LGBTI, des personnes handicapées, des personnes âgées, des personnes appartenant à des minorités et toutes les personnes vulnérables.  Mettant l’accent sur l’importance de la voix des jeunes, le représentant de l’Italie a indiqué que son pays accueillera à Milan, en marge de la COP26, un événement baptisé « Youth4Climate: Driving Ambition », pour proposer aux jeunes du monde l’opportunité d’élaborer des propositions concrètes pour la pré-COP et la COP26.  Il a ensuite donné la parole à deux délégués de la jeunesse, Mlle  Stefania Bait et M.  Marco Demo, qui par une déclaration vidéo ont notamment souligné le rôle crucial des compétences numériques. 

M. ADRIAN DOMINIK HAURI (Suisse) a plaidé pour un multilatéralisme revitalisé, un objectif que la Suisse défend depuis longtemps.  La Suisse est d’avis que ce n’est qu’ensemble et avec un engagement fort en faveur de l’universalité et de l’indivisibilité des droits de l’homme que des solutions durables sont possibles, a dit le délégué, en soulignant que le pilier « droits de l’homme » de l’ONU est de la plus haute importance, ce qui comprend le travail des organes de Traités, du Conseil des droits de l’homme et de la Troisième Commission.  Illustrant son propos, M.  Hauri a cité en exemple les effets désastreux sur les droits de l’homme des changements climatiques et de la dégradation continue de l’environnement, qui exigent des réponses urgentes. 

En effet, a-t-il fait valoir, comment garantir le droit à l’eau potable lorsque les rivières s’assèchent ou sont polluées?  Comment garantir le droit à la santé lorsque les vagues de chaleur et les inondations se multiplient?  « C’est à nous, la communauté internationale, de trouver et d’élaborer les réponses. »  C’est pourquoi, lors de la session du Conseil des droits de l’homme (CDH) en cours à Genève, la Suisse, conjointement avec le Costa Rica, les Maldives, le Maroc et la Slovénie, présente une résolution qui reconnaît le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable.  Le délégué a aussi plaidé pour le respect des droits de l’homme, qui figure au cœur des solutions permettant de faire face aux conséquences de la COVID-19.  Pour reconstruire en mieux et édifier des sociétés résilientes, il est essentiel, a conclu M.  Hauri, que toutes les voix soient entendues. 

M. MARÍA BASSOLS DELGADO (Espagne) a d’entrée de jeu indiqué que la lutte en faveur de l’égalité des sexes qui demeure l’une des priorités de la politique étrangère de son gouvernement qui codirige la coalition d’action pour la justice et les droits économiques du Forum Génération Égalité et participe au Pacte sur les femmes, la paix, la sécurité et l’action humanitaire. 

L’Espagne, avec l’Allemagne, présentera en outre une nouvelle résolution sur le droit à l’eau potable et à l’assainissement.  Le contrôle et la prévention des maladies infectieuses trouvent dans ces droits un allié indispensable, a estimé l’intervenant, évoquant notamment le contexte de la pandémie. 

Une autre source de préoccupation pour l’Espagne est la discrimination et la violence à l’encontre des personnes LGBTI dont les droits ne sont pas respectés ni garantis.  Bien que des progrès remarquables en matière d’égalité ont été globalement réalisés sur cette question, la tendance est inverse dans plusieurs pays.  Enfin, le délégué a mentionné un projet de résolution sur lequel travaille l’Espagne, ainsi que le Brésil et le Qatar, pour répondre aux défis, aux difficultés et aux besoins des personnes vivant avec une maladie rare. 

Soulignant les revers provoqués par la pandémie de COVID-19, M. JOHN  KYOVI MUTUA, (Kenya) a appelé à davantage de multilatéralisme, un esprit d’unité et une action concertée pour un accès au vaccin sans entrave, notamment aux pays en développement et aux pays les moins avancés.  Prenant acte du fait que les femmes et les filles sont affectées de manière disproportionnée par la pandémie, le représentant a indiqué que le Kenya s’emploie à autonomiser ce groupe « essentiel » de la population nationale.  Le Gouvernement a, en outre, mis en place un projet spécial chargé de mettre en place des stratégies contre les impacts de la pandémie notamment « des stratégies économiques ciblant les femmes ». 

Concernant les enfants, eux aussi très touchés par cette crise, il a indiqué que son pays a « levé plus de 5 milliards de dollars » pour un meilleur accès à l’éducation, progressant ainsi sur la voie de la parité.  Après avoir indiqué que le Kenya entend toujours mettre en œuvre la couverture sanitaire universelle (CSU) en 2022, il a fait état des programmes de santé en faveur des plus vulnérables, notamment les ménages à faible revenu, les femmes, les jeune et les personnes handicapées. 

En tant que professeur de cardiologie pour femmes, Mme ANGELA MAAS (Pays-Bas) a souhaité évoquer les trois menaces majeures pour l’égalité de genres dans le domaine de la santé.  Première de ces menaces, la pandémie de COVID-19 a particulièrement frappé la population féminine mondiale, a-t-elle relevé, soulignant le lourd tribut payé par les travailleuses de la santé, à la fois en première ligne, mal payées et souvent astreintes à des tâches familiales.  De plus, les fermetures d’écoles ont entraîné des pertes d’emplois et généré plus de stress à la maison, tandis que les confinements ont été marqués par une montée de la violence domestique.  Les campagnes de vaccination ont par la suite montré que des populations vulnérables comme les femmes se révèlent aussi plus sceptiques quant aux avantages des vaccins, a constaté cette représentante des femmes au sein de la délégation néerlandaise. 

Autre menace majeure, les maladies cardiovasculaires constituent le premier facteur de mortalité pour les femmes depuis plus d’une décennie.  Une récente étude de la commission des femmes du Lancet sur la santé cardiovasculaire a démontré l’existence de nombreux parallèles entre la COVID-19 et les maladies non transmissibles, compte tenu de l’importance des questions liées au genre, des problèmes socioéconomiques et des inégalités ethniques.  À cet égard, Mme Haas s’est déclarée stupéfaite que l’homme blanc de 62 ans soit toujours la norme dans la pratique clinique relative aux maladies cardiaques.  Les femmes restent sous-étudiées, sous-diagnostiquées et sous-traitées, a-t-elle constaté, ce qui entraîne chez elles des taux de morbidité et de mortalité plus élevés.  Cela doit changer si nous voulons atteindre les ODD 3 et 5 d’ici à 2030, a plaidé la praticienne.  

Selon elle, la troisième menace est la crise climatique mondiale, la hausse des températures aggravant presque toutes les maladies et affectant de manière disproportionnée les populations vulnérables.  Les changements climatiques nuisent à la biodiversité et au système alimentaire, ce qui implique de nouveaux risques pour la santé des familles et des enfants, a-t-elle alerté, appelant décideurs et professionnels de la santé à soutenir une réponse mondiale urgente à ce phénomène.  Partisane d’une plus grande égalité des sexes en matière de santé, Mme Haas a souhaité que des stratégies sensibles au genre soient élaborées dans tous les domaines de soins médicaux.  À ses yeux, les femmes sont également essentielles pour créer la culture dont le monde a besoin pour faire face aux catastrophes qui menacent la santé de tous. 

M. NGOSA SIMBYAKULA (Zambie) a affirmé que conformément à l’engagement pris lors du Sommet de Copenhague mondial pour le développement social, son gouvernement est résolu à réduire la pauvreté et continue à mettre en œuvre des politiques visant à atténuer les effets des changements climatiques et d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les impacts socioéconomiques de la pandémie de COVID-19.  « Nous restons engagés » dans la mise en œuvre de programmes de protection sociale dont la couverture est ciblée sur les pauvres et les personnes vulnérables, avec un accent particulier sur la réduction de la pauvreté, de la faim et de la vulnérabilité des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées. 

Au volet régional, la Zambie n’a cessé d’attirer des personnes venant des pays voisins, a dit M. Simbyakula, rappelant que son pays a ouvert ses portes aux réfugiés et demandeurs d’asile dès 1966, avec un premier camp de réfugiés à Kaoma, dans l’ouest du pays. 

Aujourd’hui, le pays compte trois camps de réfugiés situés dans les provinces de l’Ouest, du Nord-Ouest et de Luapula dans le nord du pays.  En date du mois de mai 2021, la Zambie a accueilli un total de 98 976 personnes, dont 69 427 réfugiés et 4 161 demandeurs d’asile, a-t-il précisé.  Par conséquent, le Gouvernement, avec l’aide des partenaires de développement, continue à offrir des services sociaux aux personnes concernées, notamment en matière de protection de l’enfance, et s’est engagé à leur garantir l’accès aux services de base.  Jusqu’à présent, le Gouvernement a réinstallé et intégré localement environ 6% des anciens réfugiés angolais et rwandais, a informé le représentant. 

Mme POLLY IOANNOU (Chypre), a déploré, pour la quarante-septième année consécutive, que la Turquie continue sa politique d’occupation.  La question humanitaire des personnes disparues reste une plaie ouverte pour des centaines de familles sur l’île, a-t-elle rappelé. 

Elle a déclaré que le sort de 992 des personnes disparues en 2002 reste à déterminer, regrettant que la Turquie refuse de fournir des informations de ses archives militaires qui pourraient permettre de trouver et d’identifier un grand nombre d’entre elles.  « La Turquie doit permettre l’accès sans entrave à toutes les zones pour les recherches et que les dépouilles puissent être exhumées .» 

La représentante a, en outre, dénoncé l’introduction illégale à Chypre de colons venant du continent dans le but de modifier la démographie insulaire.  Elle a également estimé que la Turquie méprise les valeurs culturelles et religieuses, comme en témoigne, le vol de plus de 50 000 trésors religieux et culturels revendus à l’étranger. 

Enfin, la représentante a réitéré l’appel de Chypre à la Turquie d’annuler la décision de réouverture de la zone clôturée de Varosha restée sous le contrôle exclusif de l’armée turque depuis 1974.  Il s’agit là d’une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU a-t-elle déploré. 

M. JUKKA SALOVAARA (Finlande) a relevé que la pandémie de COVID-19 a eu de graves répercussions sur la jouissance des droits des femmes et des filles, en particulier pour les femmes et filles autochtones, ainsi que les femmes défenseuses des droits humains.  Nous risquons de perdre des décennies de progrès durement acquis, notamment dans les domaines des mutilations génitales féminines, le mariage des enfants et l’accès aux services de santé sexuelle, a-t-il mis en garde.  Évoquant la détérioration de la situation en Afghanistan, la Finlande a appelé à garantir les droits fondamentaux de toutes les femmes et les filles dans le pays et dans tout autre pays. 

M. Salovaara a ensuite appelé à veiller à ce que la voix de la société civile et des défenseurs des droits humains soit entendue et leur participation active assurée dans les processus de l’ONU.  Nous devons également être plus efficaces dans l’engagement des jeunes, a-t-il ajouté, avant de céder la parole à deux délégués de la jeunesse. 

Dans un message préenregistré, Mlle KATRI LEPPÄLAAKSO et M.  YURI BIRJULIN, délégués de la jeunesse de la Finlande, ont souligné que même les États, considérés autrefois comme progressifs ont adopté des lois privant les femmes de leur droit à disposer de leurs corps.  Nous demandons des comptes à ceux qui ont commis des violations des droits des femmes, ont-ils déclaré, appelant à criminaliser la violence et le harcèlement fondés sur le genre.  Ils ont également demandé aux États Membres de mettre en œuvre leurs plans d’actions nationaux « Femmes, paix et sécurité » et « Jeunes, paix et sécurité ».  La violence a laissé des traces sur une femme sur trois, ont insisté les deux délégués: « il s’agit d’une menace publique qui doit être traitée comme telle ». 

Mme MARIA THEOFILI (Grèce) a déclaré avoir été très sensible à l’alarme sonnée par le Secrétaire général, la semaine dernière, face à la menace des changements climatiques,  la Grèce ayant subi cet été des feux de forêt gigantesques et dévastateurs.  Elle a indiqué que combler les écarts de genre et atteindre la parité hommes-femmes dans tous les domaines est une priorité pour son pays, dans un souci d’égalité, de développement social et de justice. 

La Grèce a toujours été favorable au droit à l’information pour assurer une citoyenneté responsable, c’est pourquoi elle entend soumettre à la Troisième Commission une initiative conjointe ayant trait à la sécurité des journalistes et à leur protection. 

S’agissant de Chypre, la déléguée a fermement condamné les « violations des droits et libertés fondamentales » envers son peuple, « à la suite de l’invasion militaire turque » et de « l’occupation illégale de 47% de l’île ».  Ces « violations », selon la déléguée, incluent des atteintes aux droits de personnes déplacées, des « personnes enclavées » ainsi que l’expropriation de propriétaires légitimes.  La question des citoyens grecs et chypriotes disparus est lancinante, des familles demeurant dans l’incertitude quant au sort de leurs proches plusieurs décennies après les événements.  En outre, près de 200 000 Chypriotes grecs sont déplacés au sein de leur propre pays, et leur douleur a été ravivée à la suite de récentes déclarations des dirigeants de la partie turque de l’île.  Ces dernières années, la Turquie a pris des mesures en faveur des droits des « personnes enclavées » ; hélas, celles-ci surviennent trop tard, a protesté la déléguée grecque, notant que la question de la spoliation et de la destruction de biens en zone occupée n’est pas résolue non plus. 

Mme CHANSORACHANA SIENG (Cambodge) a expliqué que son pays attache une grande importance à la mise en œuvre du Programme 2030, qui doit apporter une contribution significative au bien-être économique, à la protection sociale et à l’amélioration des droits de l’homme.  À cet égard, elle a misé sur les donateurs et les partenaires de développement pour contribuer au financement du développement. 

Elle a par ailleurs appelé à éviter la politisation des principes applicables en matière des droits de l’homme, prévenant que cela peut aboutir à des conflits meurtriers. 

La représentante s’est aussi élevée contre les sanctions commerciales, économiques et financières unilatérales qui continuent d’être imposées aux pays en développement en raison de divergences politiques, alors que chaque État Membre a pourtant le droit souverain de tracer le destin de son pays.  Ces mesures coercitives unilatérales violent les droits de l’homme et sont contraires à l’esprit de la Charte des Nations Unies; elles entravent également les efforts de développement des pays en développement, selon Mme Sieng. 

La représentante a ensuite assuré que le Cambodge est déterminé à promouvoir l’égalité des sexes et les droits des femmes.  Continuant à travailler avec le secteur privé et les partenaires de développement pour s’assurer que les objectifs nationaux, y compris les objectifs de développement durable, profitent à toutes les femmes et les filles, le pays soutient dans le même élan la protection et la promotion des droits des personnes en situation de handicap, a assuré Mme Sieng. 

Mme MARIA DEL CARMEN SQUEFF (Argentine) a d’emblée souligné que la pandémie de COVID-19 a mis à nu les problèmes de la pauvreté extrême et des conditions injustes et inégales entre les pays et au sein même des pays.  En ce sens, la Commission du développement social que son pays préside est devenue un lieu central pour partager les bonnes pratiques et promouvoir les objectifs, à savoir lutter contre la pauvreté, et promouvoir le plein emploi et l’inclusion sociale à la lumière des défis mis en lumière par la pandémie.  C’est pourquoi, le sujet prioritaire pour la session qui débutera en février 2022 sera consacrée à l’élimination de la pauvreté et la faim dans toutes leurs formes et dimensions. 

La représentante a ensuite appelé au respect des droits de toutes les femmes, les enfants et des personnes LGBTI. 

Mme MONA JUUL (Norvège) a souligné que les conséquences de la pandémie pour la protection des droits humains demeurent dramatiques.  Des millions d’enfants n’ont pas pu suivre leur éducation, augmentant ainsi le risque de pauvreté et de violence, a-t-elle mis en avant, citant également l’augmentation du nombre de mariages d’enfants.  De même, les normes démocratiques continuent d’être mises au défi, s’est-elle inquiétée.  Elle a décrié les mesures ciblées prises par certains gouvernements pour réduire l’accès à l’information, étouffer la société civile et réprimer la contestation pacifique.  Partout, nous voyons des individus ou des groupes qui se mobilisent contre la discrimination et l’intolérance, a cependant salué la représentante norvégienne.  Mais il est condamnable que pour avoir défendu les droits de certains, certains défenseurs deviennent la cible de menaces et d’harcèlements, a-t-elle dénoncé. 

La représentante a ensuite relevé que le travail pour mettre fin à la discrimination contre les femmes est bien loin d’être achevée.  Nos efforts de relève doivent avoir en leur cœur une perspective de genre, a-t-elle incité.  La représentante a ensuite attiré l’attention sur la situation des personnes handicapées, disproportionnellement touchées par les entraves liées à la riposte contre la COVID-19, une question qui, a-t-elle ajouté, figurera en tête du programme du sommet mondial sur le handicap que la Norvège accueillera en février prochain. 

M. MITCHELL FIFIELD (Australie) s’est dit particulièrement préoccupé par les incidences importantes de la COVID-19 et de leur utilisation comme prétexte pour restreindre les caractéristiques essentielles des sociétés ouvertes et libres.  Des groupes ciblés, en particulier, les défenseurs des droits humains, les personnes LGBTI et les peuples autochtones, ont fait l’objet de représailles et d’une stigmatisation accrue.  Le Gouvernement a exhorté les États Membres ainsi que l’ONU à faciliter la participation de la société civile « afin que les voix de toutes les parties prenantes puissent être entendues », appuyant le rôle important de la société civile. 

Le représentant s’est également dit très préoccupé par le fait que la liberté d’expression -en ligne et hors ligne- est de plus en plus menacé dans le monde entier, s’inquiétant notamment des menaces à l’encontre des journalistes.  Il a aussi souligné que la pandémie ne doit pas servir de prétexte pour les détentions arbitraires.  Enfin, l’Australie continue de plaider pour l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances. 

Exerçant son droit de réponse, la représentante de la République arabe syrienne a dénoncé les tentatives de porter atteinte à la crédibilité de la réponse humanitaire à la crise en Syrie.  Au lieu de verser des larmes de crocodile, certains États devraient plutôt lever les régimes de sanctions imposés à la Syrie; ces dernières ayant très gravement affecté la qualité des interventions humanitaires de l’ONU et d’autres ONG, a-t-elle affirmé.  Elle a signalé à l’Union européenne que le peuple syrien souffre beaucoup des carences en médicaments, appelant à davantage d’humanité envers le peuple syrien.  

Concernant les couloirs humanitaires transfrontaliers, elle a estimé que ceux-ci devaient également servir à la reconstruction de services de base tels que l’éducation.  Elle a par ailleurs dénoncé les agissements de la Turquie qui a fait de l’eau une arme contre le peuple syrien.  

Le représentant du Bélarus a rejeté les accusations d’instrumentalisation de l’immigration à l’encontre de son pays.  

Le représentant de la Chine a souhaité répondre à l’Union Européenne et au Canada.  Il a assuré que la région du Xinjiang était prospère et stable et que de nombreux journalistes et diplomates s’y rendaient. 

Il a ensuite rappelé qu’Hong-Kong fait partie de la Chine et affirmé que la justice y est respectée, pour ensuite décrier la politisation des droits humains. Il est ensuite revenu sur les propos du Canada quant à la détention d’une citoyenne chinoise et de deux Canadiens.  Le Canada ignore les faits, a accusé le représentant chinois, dénonçant une persécution politique contre la vice-présidente d’Huawei.  Le représentant a enfin tenu à rappeler la responsabilité du Canada dans la répression des peuples autochtones. 

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a souhaité répondre aux propos de la délégation de l’Union Européenne, affirmant que les questions soulevées au sujet des droits humains en RPDC ont été fabriquées par des « forces hostiles » dans le but de nuire à la dignité de son pays et de miner son développement.  Il s’agit d’un complot politique, a-t-il asséné.  Le représentant a ensuite rappelé que l’Union européenne est un théâtre de violation des droits humains, sous la forme notamment de discriminations raciales et d’islamophobie. 

Prenant la parole à son tour, la déléguée de la Turquie a regretté l’intervention de la Grèce qui a dressé le portrait d’une interprétation biaisée de l’histoire et de la situation actuelle.  Elle a souligné que les Chypriotes turcs fondateurs de l’État de Chypre ont été chassés des organes exécutifs et judiciaires en 1963, et que les atrocités commises à l’encontre de ces populations sont répertoriées dans les archives de l’ONU.  La seule occupation sur l’île, est celle qu’ils endurent depuis plus de 50 ans, menée par l’Administration chypriote-grecque, a-t-elle affirmé.  La représentante a ensuite rejeté les mensonges et accusations infondées de la Syrie, des tentatives désespérées, selon elle, de faire écran à la destruction que sème le régime face à sa propre population.  

Dans un droit de réponse, la déléguée du Canada a appelé la Chine à autoriser un accès sans entrave et authentique aux observateurs en matière des droits de l’homme.  Elle a indiqué qu’il y a quelques jours son pays a accueilli des citoyens canadiens emprisonnés par le Gouvernement chinois.  Le Canada a respecté l’état de droit et les citoyens canadiens ont payé un lourd tribu pour nos engagements.  S’agissant des droits des peuples autochtones, la déléguée a indiqué que les Canadiens travaillent avec le comité pour la vérité et la réconciliation, à cet égard. 

Chypre a répondu à la Turquie en rappelant que la République de Chypre est le seul État reconnu par la communauté internationale.  Selon la délégation, les violations commises à Chypre proviennent de l’occupation par la Turquie, laquelle tente de faire diversion en annonçant la réouverture de la zone clôturée de la ville de Varosha.  Les événements passés ne peuvent pas être utilisés comme justificatifs de ces violations, a-t-elle estimé avant de préciser que, contrairement à ce qu’affirme Ankara, les Chypriotes turcs n’ont pas été chassés des institutions gouvernementales chypriotes mais se sont retirés à la demande de la Turquie.  À cet égard, a ajouté la délégation chypriote, la décision concernant Varosha est une tentative délibérée d’altérer les fondements convenus et d’imposer la division de l’île de manière permanente.  Elle a d’autre part indiqué qu’en ce qui concerne le patrimoine culturel chypriote, les dommages sont importants et la vaste majorité des artefacts n’ont pas été récupérés.  Quant aux personnes disparues, la Turquie doit fournir des informations sur leur sort. 

La Chine et le Canada ont ensuite exercé un deuxième droit de réponse.

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