Soixante-seizième session,
Réunions virtuelles – matin & après-midi 
AG/EF/3555 

Deuxième Commission: coupés dans leur élan, les pays en développement appellent à refonder le socle des politiques macroéconomiques

La pandémie a encore pesé sur les débats de la Deuxième Commission (questions économiques et financières), où il fut aujourd’hui question de politique macroéconomique, lors de séances entièrement virtuelles.

Dans un contexte d’échanges commerciaux en net recul (moins 9% en 2020), les signes d’un redressement économique sont visibles mais inégaux selon les régions, et « devraient le rester », a d’emblée annoncé la Secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Mme Rebeca Grynspan.  De fait, la pandémie a considérablement ralenti les progrès accomplis par les pays en développement dans la réalisation de leurs objectifs de développement durable (ODD), affectant tous les aspects du financement du développement.

Face à ces défis, les appels à réformer le système commercial multilatéral ont été nombreux.  L’Équateur a rappelé vouloir que ce système, placé sous les auspices de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), soit « universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable ».  Même son de cloche du côté du Groupe des États d’Afrique, qui a insisté sur le rôle central du commerce pour le développement durable et mis en avant la Zone de libre-échange continentale africaine, « cruciale pour la mise en œuvre des ODD et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».  Le Groupe des 77 et la Chine (G77) a d’ailleurs plaidé pour que les produits agricoles originaires des pays en développement aient un meilleur accès au marché.

Si l’on a évité jusqu’à présent une spirale de crises de la dette, la plupart des indicateurs se sont sensiblement détériorés au cours de l’année 2020, a pour sa part prévenu Mme Stephanie Blankenburg, de la CNUCED: une situation laissant craindre « des risques croissants d’insolvabilité externe dans les années à venir » et appelant à réformer l’architecture de la dette souveraine à plus long terme, comme l’a réclamé l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS).  Le rapport de la CNUCED sur « la soutenabilité de la dette extérieure et le développement » envisage, à cet égard, de charger un organisme international indépendant, composé d’experts, de recommander, de coordonner et de faciliter des améliorations progressives de l’architecture financière internationale et du traitement de la dette souveraine.  L’AOSIS a fait valoir que les difficultés sans précédent causées par la pandémie exigent un appui financier et de nouveaux prêts pour aider ces pays à se relever.  Cuba a, lui, recommandé d’envisager l’allègement, l’annulation voire la suppression de la dette.

Préoccupé par l’impact de la pandémie sur les marchés financiers, le G77 a requis des mesures pour s’attaquer aux problèmes de liquidité affectant les pays en développement.  La communauté internationale devrait prévoir suffisamment de liquidités et une marge est nécessaire à tous les pays en développement pour développer divers secteurs - la santé, l’éducation, entre autres.  L’octroi de droits de tirage spéciaux (DTS) supplémentaires leur donnerait cette marge, ont plaidé les pays concernés, en s’appuyant sur la nouvelle allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) à hauteur de 650 milliards de dollars approuvée par le Fonds monétaire international (FMI).

Cette allocation « devrait accroître immédiatement l’accès des pays membres du FMI à des liquidités internationales », a estimé M. Sharon Spiegel, du Département des affaires économiques et sociales (DESA), une mesure saluée comme « un pas dans la bonne direction » par la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Il faut en effet que le système financier international se mette en position de fournir des liquidités au moment et à l’endroit où elles sont les plus nécessaires en cette période de crise systémique, pour garantir le financement du développement durable, a expliqué la CARICOM, en rappelant que le déficit de financement pré-pandémique pour atteindre les ODD d’ici à 2030 s’élevait « à 2 500 milliards de dollars par an ».

Plus largement, la CARICOM a estimé urgent de « complètement réinitialiser » le modèle de développement économique mondial, en saisissant pour cela les opportunités présentées par la prochaine COP26 de Glasgow, et la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il s’agit notamment d’élaborer des normes mondiales permettant d’aligner les investissements des marchés financiers sur les objectifs de développement durable, selon Mme Mariangela Parra-Lancourt, du DESA.  Elle a aussi relayé les conclusions d’un rapport réclamant de toute urgence une aide publique au développement (APD) supplémentaire pour faire face à la pandémie dans les pays en développement, en écho aux demandes du G77, notamment.  Le Groupe des États d’Afrique n’a pas oublié de réclamer une lutte efficace contre les flux financiers illicites et des efforts pour le recouvrement des avoirs.

Lors de la préparation de la CNUCED 15, tenue du 3 au 7 octobre en format hybride à la Barbade et à Genève, les États Membres avaient souligné l’importance de la revitalisation du consensus global sur le développement, a rappelé Mme Maimuna Kibenga Tarishi, une autre intervenante de la CNUCED.  Ce constat a guidé le thème du Pacte de Bridgetown, « De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous », et les quatre transformations recommandées par ce texte: « transformer les économies par la diversification; transformer l’économie pour la rendre plus durable et plus résiliente; transformer les modalités de financement du développement; et transformer le multilatéralisme ».

Enfin, concernant les mesures économiques unilatérales, l’économiste Kenneth Iversen, du DESA, a fait observer que leur nombre avait augmenté ces dernières années, pour atteindre 35 à la fin de juin 2021.  Le rapport du Secrétaire général qu’il présentait rappelle que les mesures économiques unilatérales sont contraires aux principes du droit international.  Une réaction de l’ONU que la Syrie a jugé « trop timide », et que l’Iran a estimé « loin du compte ».  Ces deux États Membres, entre autres, ont appelé à la levée immédiate de ces mesures qui, a martelé El Salvador, « violent le principe de solidarité mondiale, a fortiori quand elles empêchent l’acheminement d’équipements médicaux ».

La Deuxième Commission se réunira à nouveau demain, jeudi 14 octobre, à 10 heures.

RÉUNION VIRTUELLE SUR LES QUESTIONS DE POLITIQUE MACROÉCONOMIQUE

Présentation de rapports et discussion générale conjointe

Mme MAIMUNA KIBENGA TARISHI, Présidente de la soixante-huitième session du Conseil du commerce et du développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté un résumé des travaux de la quinzième session de la CNUCED (CNUCED 15), la première depuis le début de la pandémie de COVID-19.  À cette occasion, les dirigeants mondiaux, les institutions partenaires, la société civile et d’autres acteurs du monde entier se sont réunis pour débattre des nombreux défis pour le développement.  Les discussions se sont concentrées sur les inégalités, la vulnérabilité, les changements climatiques, la dégradation de l’environnement, la dette, la pauvreté, les menaces sur le multilatéralisme ainsi que sur l’exacerbation de ces problèmes en raison de la pandémie.

Mme Tarishi a attiré l’attention sur les inégalités dans l’accès aux vaccins et sur le financement nécessaire pour surmonter les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie.  Alors que les économies avancées reviennent à leurs niveaux de PIB d’avant la crise, la réalité est bien différente pour les pays en développement.  Si cette tendance perdure, a averti l’oratrice, nous ferons face à une nouvelle décennie perdue pour le développement, à l’anéantissement des progrès réalisés ces dernières années et à l’échec éventuel du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Lors de la préparation de la CNUCED 15, les États Membres ont souligné l’importance de la revitalisation du consensus global sur le développement au vu des nouvelles vulnérabilités et inégalités que la pandémie a générées.  Ce constat a guidé le thème du Pacte de Bridgetown, « De l’inégalité et de la vulnérabilité à la prospérité pour tous », et les quatre transformations qui s’imposent pour parvenir à un monde plus résilient, plus inclusif et plus durable: transformer les économies par la diversification; transformer l’économie pour la rendre plus durable et plus résiliente; transformer les modalités de financement du développement et transformer le multilatéralisme.

À ce propos, Mme Tarishi s’est réjouie d’annoncer que les membres de la CNUCED ont décidé que celle-ci devait être revitalisée comme forum international, en s’efforçant de créer de meilleurs liens avec l’Assemblée générale, et en particulier avec sa Deuxième Commission.  Aussi, avec la mise en place du Pacte de Bridgetown au cours des quatre prochaines années, la Commission peut-elle compter sur les contributions de la CNUCED, afin de parvenir à la prospérité pour tous.

Mme STEPHANIE BLANKENBURG, Cheffe du Service de la dette et du financement du développement à la Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté la note du Secrétaire général transmettant à l’Assemblée générale le rapport du secrétariat de la CNUCED sur « la soutenabilité de la dette extérieure et le développement » (A/76/214).

Le rapport analyse l’évolution des principaux indicateurs de viabilité de la dette extérieure en 2020.  Le document indique que si l’on a évité jusqu’à présent une spirale de crises de la dette, en grande partie grâce aux mesures de suspension du service de la dette et à un assouplissement de l’accès aux financements d’urgence concessionnels, la plupart des indicateurs se sont sensiblement détériorés au cours de l’année 2020.  Cette situation laisse prévoir des risques croissants d’insolvabilité externe dans les années à venir.  Le rapport donne un aperçu des principales initiatives qui ont été prises pour atténuer le surendettement des pays en développement, à la suite de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19.

Le rapport conclut que les progrès réalisés sont insuffisants pour éviter, à brève échéance, une aggravation du surendettement souverain et des défauts de paiement des États.  Une approche plus décisive de l’allègement et de l’annulation de la dette s’impose pour la période d’après la pandémie.  Une approche plus systématique de la réforme de l’architecture de la dette souveraine sera toutefois nécessaire à plus long terme, note le rapport.  De ce fait, un pas décisif dans cette direction consisterait à charger un organisme international indépendant, composé d’experts, de recommander, de coordonner et de faciliter des améliorations progressives de l’architecture financière internationale et du traitement de la dette souveraine, conclut-il.

Une autre direction à prendre, selon le rapport, est la promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable.  Une méthodologie internationale a d’ailleurs été arrêtée afin de mesurer et faire le suivi de ces flux illicites, que certains pays d’Amérique latine et d’Europe ont déjà commencé à mettre en pratique.

Mme SHARON SPIEGEL, Cheffe du service de l’analyse et de l’élaboration des politiques au sein du Bureau du financement du développement durable, du département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté le rapport intitulé « Système financier international et développement » (A/76/230), qui énonce des propositions visant à renforcer la coopération internationale et à conforter le filet de sécurité internationale en faveur des pays dans le besoin.

Selon les conclusions du rapport, la crise de la COVID-19 a mis en relief d’importantes lacunes et vulnérabilités du système international, qui rendent encore plus pressants les appels lancés de longue date en faveur de sa réforme.  Les efforts menés dans le but de surmonter la crise actuelle ne doivent pas se limiter à l’apport de secours de courte durée: les États Membres et toutes les parties prenantes pertinentes –notamment les institutions financières internationales– doivent donc « réaligner le système », de manière à pouvoir collaborer à la réalisation du Programme 2030 et à la mise en œuvre de l’Accord de Paris et du Programme d’action d’Addis-Abeba.

De nombreux pays en développement vulnérables ne sont toutefois pas en mesure d’obtenir des financements du marché à un coût abordable.  Les pays ne disposant pas d’une marge budgétaire suffisante devront bénéficier de dons et d’options de financement à très long terme et les banques de développement publiques devront être suffisamment capitalisées de manière à pouvoir jouer leur rôle de source de financement à long terme.

Selon le texte, la crise a fait ressortir la nécessité d’adapter le filet de sécurité financière pour mieux se préparer aux crises à venir et à ne laisser personne de côté.  Il faudra, à cette fin, « accroître le capital et modifier les instruments du FMI pour permettre à l’institution de mieux répondre aux besoins de ses pays membres ».

Le rapport fait aussi état d’une nouvelle allocation de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS), qui devrait accroître immédiatement l’accès des pays membres du FMI à des liquidités internationales.  Les pays affichant de solides positions extérieures devraient volontairement affecter les DTS inutilisés dont ils disposent aux pays les plus en difficulté – y compris les pays à revenu intermédiaire.  En outre, la crise actuelle offre l’occasion de reconsidérer le rôle que pourraient jouer les DTS à l’appui du développement durable, par exemple, grâce à la constitution de nouveaux fonds dédiés à l’utilisation de DTS à l’appui de financements durables.  Il serait, par exemple, possible de transférer les DTS à des banques multilatérales de développement (sans qu’il soit nécessaire de modifier les statuts du FMI), dans le but d’apporter un appui dans les domaines de la santé et du climat, selon les termes du rapport.

Mme MIHO SHIROTORI, Chargée de la Division du commerce international et des produits de base de la CNUCED, a présenté le rapport du Secrétaire général (A/76/215) sur les « Tendances et perspectives mondiales des produits de base », préparé par la CNUCED.

En janvier 2020, l’indice des prix des produits de base sur le marché́ libre de la CNUCED s’établissait à 114,2 points tous groupes de produits de base confondus, mais en avril 2020, il avait reculé́ de près de 36% à 73,5 points.  En mai 2020, l’indice inversait sa tendance pour remonter à 131,9 points en février 2021.  Entre mars et août 2021, 1’indice a augmenté de 14% pour tous les sous-groupes de produits, sauf les matières premières agricoles.

Plusieurs facteurs ont contribué aux mouvements des prix des produits de base entre janvier 2020 et janvier 2021, indique le rapport.  La baisse s’explique largement par une chute de la demande en raison du ralentissement de l’activité économique due à la pandémie de COVID-19 et la hausse est liée à celle de la demande due à une certaine reprise économique.  Ces fortes variations ont d’importantes répercussions pour les pays en développement tributaires des produits de base.  Elles causent, par exemple, une fluctuation des recettes qui entrave les budgets nationaux et la fourniture de biens et services essentiels.  La forte volatilité des prix sape également les efforts de ces pays pour le développement, car elle peut décourager les investissements, creuser les déficits commerciaux et aggraver la pauvreté des ménages.

Pour les pays en développement tributaires des produits de base, qu’ils soient importateurs ou exportateurs, le risque lié aux prix peut être un facteur déterminant des dépenses ou des recettes, ou encore des deux.  Pour Mme Shirotori, seule la diversification économique est en mesure de lutter contre le problème de la dépendance aux produits de base et ces pays devraient étudier la meilleure stratégie en ce sens et mettre en place les infrastructures physiques et institutionnelles nécessaires à cette fin.

Par exemple, les pays dépendant des industries extractives pourraient se doter de politiques encourageant les retombées sur les entreprises locales et parvenir à un meilleur partage de la valeur en donnant des opportunités aux entrepreneurs et en créant des emplois.

M. JOERG WEBER, Chef de la Direction des politiques d’investissement à la Division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED, a présenté le chapitre intitulé « Promouvoir l’investissement en faveur du développement durable » du rapport 2021 sur l’investissement mondial (A/76/243).  Il relève que la pandémie de la COVID-19 a durement touché les revenus, en particulier des segments à faible revenu de la population, augmentant les inégalités.  L’investissement mondial a été beaucoup plus touché, avec une baisse d’un tiers par rapport à 2019.

Avec les programmes de vaccination en cours de déploiement –bien qu’à des vitesses très différentes autour du monde– l’attention se tourne vers les priorités de relèvement.  Pour les entreprises, en particulier les plus grandes entreprises multinationales engagées dans des activités complexes de production, une priorité clef est de rendre leurs chaînes d’approvisionnement plus résilients.

Pour leur part, les gouvernements se préparent maintenant à orienter de nouveaux investissements vers les priorités de croissance, les pays développés étant capables d’orienter les fonds publics vers une relance importante des investissements et les plus pauvres s’appuyant sur des sources alternatives de financement, telles que les banques de développement et sur les initiatives visant à attirer des capitaux étrangers.

Mme MARIANGELA PARRA-LANCOURT, Cheffe de la branche de l’engagement stratégique et de l’intégration des politiques au sein du Bureau du financement du développement durable du DESA, a présenté le rapport intitulé « Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » (A/76/79, A/76/229).  Selon l’oratrice, la pandémie a considérablement ralenti les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), affectant tous les aspects du financement du développement, tandis que les effets des changements climatiques aggravent les risques, en particulier dans les économies les plus vulnérables.  C’est pourquoi les décideurs politiques doivent investir de toute urgence dans l’atténuation, l’adaptation et la résilience, a-t-elle relevé.

Le rapport du Secrétaire général met en évidence cinq questions politiques.  Premièrement, les niveaux d’endettement public et privé augmentent, ce qui entraîne un risque accru de détresse de la dette souveraine dans de nombreux pays en développement et accroît les risques pour la stabilité financière dans un contexte d’endettement croissant du secteur des entreprises.  L’une des recommandations du rapport est de renforcer et de réformer la sécurité financière mondiale pour faire face à la crise actuelle et améliorer la capacité à faire face aux crises futures.  Le FMI est au centre de ce filet de sécurité; il a accordé des prêts, des subventions et des accords de financement pendant la pandémie et a récemment alloué 650 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux (DTS), dont une partie doit être canalisée des pays développés vers les pays en développement.

Deuxièmement, a poursuivi l’oratrice, le rapport estime essentiel de relancer l’activité et les investissements du secteur privé national et international pour sortir de la crise, et le modèle économique dominant doit changer pour s’aligner sur les objectifs de développement durable.  Les gouvernements doivent collaborer pour élaborer des normes mondiales permettant d’aligner les investissements des marchés financiers sur les objectifs de développement durable.

Troisièmement, face à l’élargissement de la fracture numérique, les responsables politiques sont invités à garantir un accès Internet abordable pour tous.

Quatrièmement, l’aide publique au développement (APD) a augmenté en termes réels en réponse à la COVID-19, mais reste inférieure aux objectifs convenus au niveau international.  Une APD supplémentaire est nécessaire de toute urgence pour la réponse à la pandémie, ainsi que des flux de financement du climat, tandis que le financement par des subventions devrait être prioritaire pour les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.

Enfin, le rapport souligne que la mobilisation des ressources nationales est nécessaire pour mettre en place des systèmes de protection sociale, qui ont été essentiels à la réponse à la pandémie.

M. KENNETH IVERSEN, Économiste hors classe de la Division des politiques et de l’analyse économiques du DESA, a présenté le rapport du Secrétaire général (A/76/310) sur les « Mesures économiques unilatérales utilisées pour exercer une pression politique et économique sur les pays en développement ».

Par la résolution A/74/200 du 13 janvier 2020, l’Assemblée générale a prié la communauté internationale de prendre d’urgence des mesures efficaces pour mettre fin au recours unilatéral à des mesures économiques coercitives contre les pays en développement et a demandé au Secrétaire général d’en assurer un suivi, ce dont rend compte ce rapport.

M. Iversen a d’abord fait observer que le nombre de mesures de ce type a augmenté ces dernières années, pour s’établir à 35 à la fin de juin 2021.  Le rapport rend également compte des réponses de 6 États Membres de l’Union européenne, de 3 Commissions régionales de l’ONU et de la CNUCED à la note verbale du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales.  Dans leurs réponses, les États Membres adoptent des points de vue divergents sur les mesures économiques unilatérales.  Certains ont déclaré́ que ces mesures économiques unilatérales étaient admissibles dans certaines circonstances, tandis que d’autres se sont dits opposés à l’imposition de mesures économiques unilatérales, les considérant comme un moyen pour exercer une pression politique et économique sur des pays en développement.

Les pays touchés par ces mesures ont fait état d’effets négatifs sur leur économie et leur développement, en particulier sur les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures.  En outre, les segments les plus vulnérables de la population sont souvent les victimes de ces impacts.  De telles mesures entravent par ailleurs le renforcement du commerce international et des investissements, a ajouté M. Iversen, ce qui n’est pas sans conséquences au regard du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  De plus, dans le contexte de la pandémie, ces mesures coercitives ont eu une incidence sur l’accès aux tests de diagnostic et aux produits de base pour la production de vaccins.

En vertu de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité peut prendre des sanctions obligatoires, mais les mesures économiques unilatérales sont contraires à ses principes et à ceux du droit international, a conclu M. Iversen.

Mme REBECA GRYNSPAN, Secrétaire générale de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport « Commerce international et développement » (A/76/213) établi par le secrétariat de la CNUCED, qui souligne la forte incidence de la pandémie de COVID-19 sur les niveaux et les tendances du commerce mondial.  Sa valeur a en effet chuté de 9% en 2020, le commerce de marchandises ayant reculé de plus de 7% et celui des services de 20%.

Le soutien des politiques publiques dans les grandes économies, le déploiement des vaccins et l’adaptation de l’activité́ économique aux mesures de restriction destinées à atténuer la pandémie devraient améliorer les conditions économiques et contribuer au redressement du commerce en 2021, comme l’indiquent les chiffres des premiers mois de l’année.

Les signes d’un redressement économique sont déjà visibles mais le processus est inégal selon les régions et, selon toute vraisemblance, devrait le rester.  Les pays à faible revenu sont à la traîne du processus de relèvement, surtout en raison de leurs faibles taux de vaccination et de la lenteur des progrès visant à surmonter les obstacles à la vaccination pour tous à l’échelle mondiale.

Les niveaux d’exportations de marchandises des plus petites économies restent, en moyenne, inférieurs de 25% à ceux d’avant la crise.  Aussi, la cible 17.11 des objectifs de développement durable (ODD) visant à doubler la part des pays les moins avancés (PMA) dans les exportations mondiales d’ici à 2020 n’est-elle pas atteinte.  Cependant, le manque de progrès vers cet objectif existait déjà avant la pandémie.

Par ailleurs, les efforts visant à relocaliser les systèmes de production affecteront gravement les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les empêchant d’accéder à toute progression sur l’échelle de développement des chaînes de valeur mondiales.  Les gouvernements pourraient aider les entreprises à se doter de stratégies de gestion des risques et de résilience et inclure dans les accords commerciaux et régimes d’investissement en vigueur des mesures incitant à la diversification des fournisseurs.

Outre les contraintes pesant sur la sécurité alimentaire, les fournitures de produits sanitaires et de vaccins ainsi que les chaînes de valeur mondiales dans leur ensemble et la participation des femmes à la vie active, la pandémie a accentué les tensions s’exerçant sur le système commercial international et mis à l’épreuve la volonté́ des nations de suivre une approche transparente, coopérative et fondée sur des règles.

Renforcer le commerce mondial est impératif pour sortir de cette crise et la reprise doit être à la fois verte et inclusive.  La crise sanitaire n’est pas la seule que la communauté internationale doit affronter.  L’urgence climatique et environnementale menace non seulement les progrès déjà réalisés mais également les perspectives de développement pour les générations futures.  Le système commercial multilatéral devrait être réformé.  Il serait temps de cesser de voir la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques à travers le filtre du commerce pour commencer à regarder le commerce du point de vue des pauvres, des vulnérables et de notre planète, a conclu l’oratrice.

La Secrétaire générale de la CNUCED a ensuite rendu compte des résultats de la CNUCED 15, qui s’est tenue du 3 au 7 octobre à la Barbade sur le thème de la vulnérabilité et de la prospérité pour tous.  Cette conférence était unique à maints égards, s’est félicitée Mme Grynspan.  C’était la première fois qu’un pays de la catégorie des petits États insulaires en développement (PEID) organisait une conférence de la CNUCED, ce qui a permis de mettre en exergue les difficultés des PEID en pleine pandémie.  C’était également la première conférence organisée par « une » Secrétaire générale dans un pays ayant « une » première ministre.  La conférence a été par ailleurs organisée en format hybride, à la Barbade et à Genève.  Enfin, c’est la première fois qu’il y a eu un tel consensus en matière de technologies, d’investissements et de dette.

La conférence a permis de relancer le rôle de la CNUCED sur le commerce et le développement, s’est réjouie la Secrétaire générale.  Les pays se tournent vers cette organisation pour qu’elle se penche sur nombre de questions: l’accès aux vaccins, le financement de la résilience et de la durabilité dans les pays en développement, la gestion de la dette, le renforcement des capacités pour le commerce, le numérique, etc.  « En ma qualité de Secrétaire générale de la CNUCED, je vais travailler avec vous, en vue de concilier les positions divergentes pour une économie multilatérale ne laissant personne de côté », a assuré Mme Grynspan.

Le représentant de la Guinée, parlant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a évoqué la triple crise sanitaire, économique et sociale engendrée par la pandémie, qui a creusé les inégalités, surtout concernant les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA).  Face à la dégradation des conditions d’emploi, à des éventails limités d’activité économique, et à la dépendance aux produits de base, le représentant a demandé à toutes les parties prenantes de redoubler d’efforts pour contribuer au financement du développement, afin de parvenir à une reprise durable.

Soulignant l’importance du renforcement des capacités pour garantir les objectifs nationaux de développement, Le délégué a demandé de s’éloigner d’un modèle économique axé sur les produits de base et de « réorienter le système de développement » pour parvenir à une croissance économique durable, et de fournir aux pays en développement des moyens, tels que l’APD et le transfert de technologies, pour mettre en place des modèles de production et de consommation plus durables.  Le Groupe a aussi demandé davantage de soutien pour permettre aux pays en développement d’améliorer leurs infrastructures sanitaires et de se rapprocher d’une couverture sanitaire universelle.

Préoccupé par l’impact sur les marchés financiers de la pandémie, le représentant a requis des mesures pour s’attaquer aux problèmes de liquidité affectant les pays en développement.  La communauté internationale devrait prévoir suffisamment de liquidités et une marge est nécessaire à tous les pays en développement pour développer divers secteurs - la santé, l’éducation, entre autres - a dit le représentant.

Concernant le développement des infrastructures pour renforcer la résilience et préparer le relèvement après la pandémie de COVID-19 et atteindre les objectifs de développement durable (ODD), le délégué a relevé que beaucoup de pays en développement ont besoin d’aide pour recenser et commencer des projets.  Concernant le commerce international, le Groupe a plaidé pour accroître l’accès au marché des produits agricoles originaires des pays en développement, et encouragé les bailleurs de fonds à mieux tirer profit du Programme d’aide pour le commerce.

Soulignant qu’il y avait lieu de renforcer la coopération au développement, notamment la coopération Sud-Sud - essentielle, même si la coopération Nord-Sud est irremplaçable - l’orateur a évoqué le « principe de responsabilités communes mais différenciées », à savoir que les pays développés devraient être les premiers responsables du financement du développement.

La représentante du Kazakhstan s’est exprimée au nom des Pays en développement sans littoral mais son intervention n’a pas bénéficié d’une interprétation en raison de la mauvaise qualité du son.

La représentante du Maroc, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a estimé que le relèvement post-COVID-19 commande de mettre en avant le multilatéralisme.  Elle a insisté sur le rôle central du commerce pour le développement durable, rappelant que l’urgence est la lutte contre la pandémie, y compris en faisant du vaccin contre la COVID-19 un bien public mondial.  Pour la représentante, la Zone de libre-échange continentale africaine est cruciale pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA).  Le Groupe a en effet insisté sur le rôle central du commerce en tant que moteur de développement durable, rappelant son attachement à un système commercial multilatéral sous les auspices de la l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Le Groupe se félicite de la convocation de la CNUCED 15 et de son document final intitulé « Pacte de Bridgetown », qui guidera ses travaux pendant les quatre prochaines années.

Le Groupe des États d’Afrique a en outre souligné l’importance de lutter contre les flux financiers illicites, tout en assurant le recouvrement des avoirs.  De même, lutter contre la fracture numérique est important pour l’inclusion de l’Afrique, tout en apportant un soutien conséquent aux petites et moyennes entreprises.  Le Groupe a indiqué que le financement du développement est de la plus grande importance, d’où la nécessité de prolonger l’initiative de suspension de la dette afin d’éviter les situations de non-paiement.  Elle a aussi appelé au respect des engagements liés à l’APD et aux financements climatiques.  Enfin, le Groupe a souligné le fort potentiel de l’Afrique avec sa jeunesse, ses opportunités d’investissement durable, sa zone de libre-échange, sa biodiversité et ses possibilités en matière d’énergie renouvelable.  Tout cela fait du continent une puissance mondiale en devenir, a conclu le Groupe des États d’Afrique.

Le représentant de l’Indonésie, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a déclaré que la reprise économique dans la région de l’Asie du Sud-Est reste fragile, car la réouverture progressive dans les États Membres est perturbée par une augmentation des cas de COVID-19 avec l’arrivée et l’émergence de nouveaux variants.  L’économie se redresse toutefois et le produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre dans la région les 4% cette année et même 5,2% l’an prochain, en 2022.  Par ailleurs, la vaccination restant la « priorité absolue » pour maintenir l’élan économique, budgétaire et monétaire, l’ASEAN juge « important » de rendre les vaccins contre la COVID-19 disponibles et abordables pour tous, afin de faciliter le chemin vers le rétablissement et le retour à la normale.

Afin de faciliter cette reprise, les pays de l’ASEAN ont adopté un cadre de relance global, autrement dit, une stratégie qui reflète la prise de conscience selon laquelle la période de reprise est une opportunité d’aller de l’avant, pour mettre en pratique des politiques de développement inclusif et durable.  La stratégie tient compte de la dépendance de la région vis-à-vis du commerce et de sa vulnérabilité aux chocs externes.  Elle prévoit donc d’accroître davantage le commerce et les investissements intra-ASEAN pour renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement et de valeur de la région.  Elle considère aussi qu’il faut donner la priorité au commerce et à l’économie numérique.  Elle veut enfin intensifier les efforts pour promouvoir la durabilité conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030, a expliqué le représentant.

Le représentant de la Jamaïque, qui parlait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a rappelé que le déficit de financement pré-pandémique pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici à 2030 a été estimé à 2 500 milliards de dollars par an.  Les Caraïbes sont la région la plus dépendante du tourisme dans le monde, a-t-il souligné, en expliquant que ces pays continuent de ressentir les effets dévastateurs de la baisse des revenus touristiques et de la réduction des envois de fonds, conséquences directes de la pandémie, entraînant la plus grande récession depuis la crise financière mondiale de 2008.  Des choix politiques contraints pour préserver des vies ont accentué les préoccupations relatives à la viabilité de la dette à moyen terme.

Pour l’orateur, le système financier international devrait être placé en position de fournir des liquidités au moment et à l’endroit où elles sont les plus nécessaires en période de crise systémique.  À cet égard, il a loué la décision du FMI d’approuver une allocation de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux comme un pas dans la bonne direction pour fournir les liquidités nécessaires.

La CARICOM soutient aussi l’appel lancé par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) pour une réforme de l’architecture financière internationale et la nécessité d’un soutien financier accru pour renforcer la résilience des PEID des Caraïbes.  Le délégué de la CARICOM a estimé urgent de « complètement réinitialiser » le modèle de développement économique mondial.  Pour cela, la communauté internationale doit saisir les opportunités présentées par la COP26 de Glasgow, et la prochaine réunion ministérielle de l’OMC, a-t-il conclu.

Au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), le représentant d’Antigua-et-Barbuda a fait observer que la situation des petits États insulaires en développement (PEID) est source de préoccupation en raison des pertes élevées que la crise sanitaire leur a fait subir.  Leur niveau de dette élevé entraîne des difficultés sans précédent et leurs revenus ont diminué de 40%, a indiqué le représentant, ajoutant qu’un appui financier et l’attribution de nouveaux prêts sont nécessaires pour qu’ils se relèvent.  Il a précisé que 11 des 22 PEID avaient déjà des problèmes de remboursement de la dette avant la pandémie.  L’octroi de droits de tirage spéciaux (DTS) supplémentaires aux PEID leur donnerait aussi une bouffée d’air, a-t-il suggéré.

Les petits États insulaires en développement ont beaucoup souffert de l’effondrement du tourisme, a-t-il poursuivi.  Pour l’AOSIS, l’adoption d’un indice multidimensionnel pour changer de catégorie de revenu serait une solution, de même qu’une réforme de l’architecture financière internationale.  Quant aux changements climatiques, la COP26 sera l’occasion de mettre en avant les difficultés des États vulnérables pour adopter des mesures d’atténuation, a espéré le représentant.  Il a conclu en demandant au système de l’ONU et à la communauté internationale de reconnaître que les PEID nécessitent des solutions spécifiques.

La représentante du Qatar a souligné les défis actuels posés par la pandémie au commerce international, notamment pour les PMA.  À ce propos, elle a rappelé que la cinquième Conférence des PMA est prévue en janvier prochain à Doha.  Elle a espéré que le Programme d’action qui en sortira permettra d’aider les PMA à avancer sur la voie du développement.  Le Qatar soutient les diverses mesures prises à l’échelle internationale pour gérer la crise de la dette, ainsi que les initiatives visant à atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19, a-t-elle assuré.  Elle a indiqué que le Qatar avait déboursé plus de 100 millions de dollars pour l’accès aux équipements de protection personnelle dans les pays en développement.  Le pays est prêt à appuyer la communauté internationale pour faire face aux défis de l’heure, a-t-elle conclu.

La représentante de la Thaïlande a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir un système commercial multilatéral inclusif et fondé sur des règles avec l’OMC en son cœur.  Elle réaffirme aussi la nécessité d’un système financier ouvert, juste et guidé par des politiques budgétaires et financières saines pour amortir les chocs économiques futurs.  Elle s’est félicitée, à cet égard, de nouvelles initiatives du G20, des institutions financières internationales et du secteur privé visant à fournir un allégement de la dette et des liquidités aux pays les plus vulnérables en ces temps difficiles.

Pour le long terme, la représentante souhaite une réforme de la gouvernance financière mondiale axée sur le bien-être des peuples afin d’assurer la prospérité pour tous.  Elle a jugé « nécessaire de toute urgence » une gouvernance fiscale internationale plus juste et équitable.  Celle-ci permettra de refléter les besoins particuliers des pays en développement qui tirent parti des incitations fiscales pour attirer les investissements étrangers dans des activités productives de manière ciblée, transparente et temporaire, a-t-elle expliqué.

Le représentant de l’Éthiopie a indiqué que, malgré de multiples défis, l’Éthiopie a accéléré la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba.  Des mesures ont été prises pour stimuler les finances publiques nationales, notamment par une série de politiques fiscales et de réformes administratives qui ont contribué à une amélioration des recettes, a expliqué le représentant.  Il a fait valoir que le pays avait eu une performance déclarée de 135% dans la collecte des recettes fiscales en 2020.  La première phase des réformes de la fiscalité douanière a également conduit à une augmentation du chiffre d’affaires de 275 millions de dollars en 2020.

En outre, le Gouvernement a introduit des mesures politiques de partenariat pour exploiter le potentiel du secteur privé comme source de financement du développement, a expliqué le délégué, avant d’énumérer les domaines dans lesquels 23 projets sont en cours: l’énergie, la route, l’habitat et la santé; des projets financés par les partenariats avec le secteur privé.  Le représentant a également indiqué que le Gouvernement mobilise des ressources financières extérieures et profite des envois de fonds des migrants.  La bonne gestion de la dette publique peut éventuellement permettre à l’Éthiopie d’accéder à des fonds fiduciaires pour la réduction de la pauvreté et la croissance, a assuré le représentant.  Il a enfin appelé les pays développés à respecter leur promesse de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’APD.  Aux créanciers, il a demandé d’agir en faveur de la soutenabilité de la dette par des mesures telles que la suspension du service de la dette du G20.

Le représentant de la Chine a relevé que la reprise économique observée dans le monde reste toutefois inégale entre pays riches, pauvres et ceux en développement.  Il faut dans ce contexte que la communauté internationale s’engage vers une gouvernance économique mondiale orientée vers les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin de favoriser une reprise économique « intelligente », avec l’OMC au cœur de ce travail, a plaidé le représentant.  Il a également demandé de faire bon usage des DTS du FMI et réaliser les engagements d’allègement de la dette décidés par les pays du G20.

En plus de cela, il faut rendre les vaccins disponibles pour les pays pauvres, a ajouté le représentant.  La Chine, seul pays ayant enregistré une croissance positive forte depuis la pandémie, va donner cette année aux pays pauvres, en plus de sa contribution à l’initiative COVAX, 100 millions de doses de vaccins contre la COVID-19.  Elle entend en outre tenir ses engagements d’allègement de la dette pris dans le cadre du G20, a assuré sa délégation.

Selon le représentant de la République arabe syrienne, le commerce international représente un instrument très important de la réalisation du développement durable.  Il a donc jugé regrettable qu’un nombre d’États Membres utilisent l’arme du « terrorisme économique » et punissent les peuples de pays en développement, à travers des mesures coercitives unilatérales qui impactent leur commerce et leur développement.

Il a regretté que les rapports concernant ces points, « comme d’habitude », ne présentent aucune analyse satisfaisante de ces problèmes.  Leur analyse « timide », « insuffisante », mine l’appel du Secrétaire général de lever de telles mesures coercitives « illégales », « inhumaines » et « immorales», qui ont causé de grandes pertes à l’économie nationale, grandement heurté la population syrienne, et posé, bien sûr, d’énormes obstacles à la réalisation du Programme 2030, a déclaré le délégué, avant d’appeler à la levée immédiate de ces sanctions.

Le représentant de l’Équateur a répété son attachement à un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, prévisible, inclusif, non discriminatoire et équitable, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Cette entité devra relever le défi de la reprise mondiale de l’économie post-COVID-19, alors que les pays en développement sont endettés, a-t-il espéré.  Le représentant s’est aussi adressé aux banques de développement en leur demandant de tenir compte des vulnérabilités de chaque pays.

Le représentant d’El Salvador a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle déploie les efforts qui s’imposent sur le plan macroéconomique pour une reprise durable, inclusive et résiliente.  Il a demandé de renforcer les progrès réalisés jusqu’ici vers les objectifs de développement durable (ODD), avec le Plan d’action d’Addis-Abeba comme pilier de développement.  La pandémie, la crise climatique et les catastrophes naturelles continuent d’avoir des effets néfastes sur les pays en développement, qui sont généralement les plus vulnérables, a fait observer l’orateur.

Comme pays à revenu intermédiaire, El Salvador exhorte à tenir compte des aspects multidimensionnels de la pauvreté, selon des critères dépassant le seul PIB par habitant.  Le représentant a jugé important aussi de renforcer la cohérence des systèmes financiers et commerciaux, pour qu’ils soient plus ouverts et inclusifs.  Il faut également veiller à la soutenabilité de la dette et à sanctionner les flux financiers illicites.  Quant aux mesures coercitives unilatérales, a poursuivi l’orateur, elles violent le principe de solidarité mondiale, a fortiori quand elles empêchent l’acheminement d’équipements médicaux.  Le représentant a applaudi, à ce sujet, le dispositif Accélérateur ACT de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour acheminer les vaccins.

La représentante de l’Égypte a appelé les institutions financières et commerciales internationales à travailler avec la communauté internationale pour prendre des mesures communes et efficaces pour maintenir la stabilité des marchés financiers mondiaux et des chaînes d’approvisionnement.  Cela doit se faire, y compris en abaissant les tarifs et en supprimant les barrières commerciales, notamment en ce qui concerne les fournitures médicales, afin de faciliter la libre circulation des échanges et de promouvoir la reprise, a recommandé la déléguée.  Elle a plaidé pour la fourniture d’un soutien rapide aux pays en difficulté, appelant notamment les institutions financières internationales à être autant que possible souples, y compris par l’allégement de la dette, la garantie de liquidités internationales adéquates et l’expansion des prêts et d’options d’assistance technique.

La représentante a en outre appelé à une action internationale pour lutter contre les flux financiers illicites qui épuisent les ressources des pays en développement et limitent leur capacité à mettre en œuvre le Programme 2030.  Elle a aussi invité ces pays à diversifier leurs sources de financement.  L’Égypte le fait déjà en renforçant les partenariats avec le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement, a-t-elle assuré.

Le représentant de la République islamique d’Iran a estimé que le rapport sur les mesures coercitives unilatérales est loin du compte et qu’il ne propose pas de solution, ce qu’il a jugé inacceptable.  Ces mesures coercitives ont débouché sur des souffrances humaines indicibles en période de pandémie, a-t-il asséné.  Il a rappelé que le financement du développement est confronté à des défis plus redoutables que jamais, estimant que les politiques unilatérales hypothèquent les systèmes multilatéraux.  « Ces systèmes ne doivent jamais devenir l’otage de certains pays. »  Chaque État souverain a le droit de participer à un système commercial ouvert, transparent et basé sur des règles non discriminatoires, a-t-il rappelé, dénonçant « les comportements unilatéraux brutaux » dont l’Iran est la cible.  Un nouvel engagement en faveur de la solidarité internationale est nécessaire de toute urgence pour le développement de tous les pays, a conclu l’orateur.

Le représentant du Ghana s’est inquiété du manque de coopération mondiale efficace pour traiter de manière globale de l’impact de la pandémie de COVID-19.  Pour plusieurs pays, des déficits budgétaires béants existent, et la soutenabilité de la dette est préoccupante; la lutte contre la pauvreté a été momentanément perdue et les investissements dans les infrastructures ont été négligés au profit des dépenses sociales.  Pour mieux se remettre de cette pandémie, le Ghana a suggéré l’amélioration du commerce mondial, notamment en garantissant un système équitable fondé sur des règles et qui soit équitable.  Pour les pays d’Afrique, cela comprend un engagement fort envers leur zone de libre-échange devenue opérationnelle en janvier 2021.  Le représentant a également appelé à l’amélioration de l’architecture financière internationale, notamment l’élimination des obstacles au financement concessionnel pour les pays à revenu intermédiaire, afin de permettre aux économies en développement un accès plus abordable et équitable aux marchés financiers.  Pour le Ghana, il est tout aussi crucial d’assurer la viabilité de la dette et d’élargir la portée des droits de tirage spéciaux.  Dans le même temps, la communauté internationale doit continuer de prendre des mesures contre les flux financiers illicites en utilisant l’éventail le plus large possible d’outils pour lutter contre les délits financiers transfrontaliers.  Dans ce contexte, une convention fiscale des Nations Unies pour établir des normes mondiales et établir un organe intergouvernemental inclusif sur les questions fiscales est la bienvenue, a conclu le délégué.

La représentante de Cuba a dit que les États riches doivent tenir leurs engagements en matière d’aide publique au développement.  Il faut en outre examiner la question de la dette et envisager l’allègement, l’annulation voire la suppression de la dette, qui de toute manière a déjà été remboursée, a assuré la représentante.  Par ailleurs, Cuba qui subit et résiste depuis 60 ans à un blocus des États-Unis, condamne ces mesures coercitives unilatérales, contraires à la Charte des Nations Unies.  Ce blocus « illégal et immoral » imposé à Cuba a de graves conséquences sur son développement, en l’empêchant notamment de commercer et de recevoir des investissements étrangers, a-t-elle déploré.

Le représentant du Burkina Faso a déclaré qu’en dépit des efforts déployés par les autorités de son pays, le développement du Burkina Faso reste entravé par un certain nombre de facteurs, au rang desquels la volatilité des prix des produits à l’exportation.  Celle-ci entraîne, à son tour, les réticences des investisseurs.  En outre, si le Burkina salue les mesures déjà prises pour alléger la dette des États en développement, il estime que la communauté internationale devrait envisager un plan de refinancement pour la reprise économique post-COVID-19, a plaidé le représentant.

Selon le représentant du Bangladesh, dont l’interprétation du discours a été coupée en raison de la mauvaise qualité de la connexion, le commerce international a été durement touché par la pandémie et le pays a perdu 9% de ses exportations en marchandises.

Le représentant du Zimbabwe a déploré que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 auquel le pays avait souscrit en 2015 ait été mis à mal par la pandémie.  Face à une crise internationale de longue durée, face également aux changements climatiques et au fardeau de la dette qui se poursuit, le représentant a demandé d’appuyer les pays en situation particulière tels que les petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral.

L’octroi de DST a été salué par l’orateur, qui a aussitôt regretté que trop peu de ces DST aillent aux pays qui en ont le plus besoin.  L’aide publique au développement est quant à elle insuffisante, à ses yeux, c’est pourquoi il a appelé le G7 et le G20 à augmenter leurs initiatives en matière d’allègement de la dette.  Il a aussi réclamé davantage d’accès à l’équipement médical et dénoncé les mesures unilatérales coercitives frappant son pays, qui ne font que priver des communautés entières de vaccins et de droits fondamentaux.  Enfin, il a appelé à réformer l’architecture du système économique international.

La représentante de la Malaisie a noté que la pandémie avait mis à mal des décennies d’acquis économiques et de progrès vers les objectifs de développement durable.  Elle s’est félicitée du rebond du PIB dans son pays au deuxième trimestre 2021 et a fait valoir que la Malaisie s’est dotée d’une politique visant à attirer les investissements internationaux, notamment dans la durabilité écologique.

La pandémie a aussi creusé les écarts entre pays riches et pays en développement, a noté la représentante qui en a appelé à un élargissement de la suspension de la dette pour ces derniers.  Par une approche holistique et des partenariats avec le secteur privé, il sera, selon elle, possible de parvenir à une restructuration de la dette.  Par ailleurs, certaines règles commerciales ont eu un impact délétère et créé des insuffisances dans les approvisionnements mondiaux, notamment pour les vaccins, a-t-elle regretté.  La pandémie exige une économie hautement intégrée et il est important que les pays réexaminent leurs stratégies économiques, a conclu l’oratrice.

La représentante du Costa Rica a souligné que la pandémie avait profondément accru les inégalités entre pays développés et pays en développement et induit un risque de tomber dans une spirale de pauvreté pour ces derniers.  La solvabilité externe des pays en développement dépend des exportations et l’Amérique latine a été particulièrement touchée sur ce plan, a-t-elle fait observer.

La déléguée a parlé de la diversification de l’économie mise en place par son pays, tout en reconnaissant l’impact profond qu’a eu la pandémie sur le tourisme.  Une coopération internationale pourrait relancer le commerce, a-t-elle espéré.  Tout en reconnaissant que la communauté internationale a adopté des mesures de suspension de la dette, elle a jugé ces efforts insuffisants et a demandé de fournir davantage de liquidités en faveur du développement durable.  Le Costa Rica a soumis une proposition de fond pour fournir un financement supplémentaire aux pays en développement, a-t-elle indiqué.  La représentante a estimé qu’il importe d’adopter une démarche plus intégrale au sujet de la relève afin d’éviter que la situation économique ne fasse apparaître des divergences profondes.

Le représentant du Cameroun a relevé que le financement du développement tant éludé est pourtant au cœur même de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Il a appelé à un système commercial multinational juste.  Sur le plan national, le Cameroun a engagé la construction d’un ensemble d’infrastructures qui nécessitent l’accès à des financements, a-t-il dit.  Le représentant a aussi décrié les barrières et autres mesures protectionnistes qui empêchent le pays de pouvoir écouler ses produits à l’échelle internationale.

Le délégué a également évoqué le poids de la dette et a plaidé pour l’élargissement des mesures prises pour assouplir le service de la dette.  Notant aussi que la corruption coûte plus de 150 milliards de dollars par an à l’Afrique, le représentant a appelé au renforcement de la coopération internationale pour lutter contre ce fléau, tout en insistant sur le recouvrement des avoirs.  Enfin, il a indiqué que « si nous ne sommes pas disposés à payer le prix juste des produits agricoles issus du travail des paysannes africaines, ou des produits venant de pays en développement, alors quelle légitimité aurons-nous à parler de la promotion de la femme ou de clamer qu’il ne faut laisser personne de côté? ».

La représentante de la République dominicaine a dit que son pays avait pu vacciner la moitié de sa population.  L’un des grands défis du pays est la dette, a-t-elle reconnu, avant de dénoncer un système financier international injuste.  Elle a donné l’exemple du partage des 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux du FMI: ce sont les nations les plus riches qui vont recevoir les plus grosses parts.  Pourtant ce sont les pays en développement qui ont été les plus affectés par la pandémie de COVID-19, a rappelé la représentante.  Elle a donc recommandé de revoir la manière de distribuer l’aide internationale afin qu’elle parvienne en priorité aux plus vulnérables.  Elle a averti que si cette tendance se poursuit, on risque de voir de nombreux pays rester à la traîne.  Pour rectifier le tir, un multilatéralisme renouvelé est un essentiel, a-t-elle affirmé.

Le représentant du Sénégal a prôné, pour réaliser le Programme 2030, un examen en profondeur des questions relatives à l’architecture de la dette, dans le contexte où la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne verront, en 2024, leurs obligations souveraines arriver à échéance.  Une situation qui risque, s’il n’y a pas d’aménagements conséquents, de mener à une crise de la dette.  Or, le moratoire sur la dette n’est pas une « panacée », a-t-il reconnu, y voyant surtout un palliatif qui ne fait que différer la solution au problème.  Le représentant a recommandé, comme solutions valables, l’annulation de la dette pour les pays plus vulnérables ou l’octroi de prêts concessionnels à faible taux et à maturité longue.  Le Sénégal est également en faveur d’un assouplissement des règles de plafonnement de l’endettement et du déficit budgétaire, a poursuivi le délégué, même s’il a reconnu que ces règles causent un « véritable blocage » pour les pays en développement.

Le représentant a en outre jugé nécessaire d’améliorer les règles du système fiscal international.  Il s’est félicité à cet égard de l’accord entre les pays du G20 et de l’OCDE visant à instaurer un impôt minimum mondial de 15% sur les entreprises dans les pays où elles réalisent des bénéfices.  Enfin, il a appelé à lutter contre les flux financiers illicites qui appauvrissent les pays en développement et les empêchent de financer leur développement.  À cette fin, il a recommandé d’œuvrer, au sein de la communauté internationale, à créer des sanctions pénales et financières dans les pays « refuges » à l’encontre des personnes et institutions financières qui reçoivent et utilisent ces avoirs.

Le représentant des Maldives a déclaré que son pays avait, du fait de la pandémie, perdu un tiers de son activité économique.  Avec aujourd’hui 85% des personnes vaccinées, le pays espère accueillir cette année un million de touristes, soit 60% des niveaux de 2019, a-t-il annoncé.  Le représentant a également déclaré que les pays en développement comme le sien consacrent 20% de leurs revenus au service de la dette.  « La situation est intenable et appelle à la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba et des engagements des pays du G20 en faveur d’une annulation de la dette. »  Il appelle également à étendre les garanties de crédits pour couvrir les taux d’emprunts et simplifier l’accès aux instruments traditionnels de crédit, a ajouté le représentant.

Le délégué a également demandé de revoir l’architecture financière internationale, afin que ses institutions soient au service de tous les pays.  Sur un autre plan, le représentant a demandé que l’OMC se saisisse de la question des subventions à la pêche, qui en réalité favorise la surpêche.  Alors que se tient bientôt la COP26 à Glasgow, il a demandé aux États industrialisés de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, afin de préserver le climat et de garantir la survie de pays, comme les Maldives, qui sont menacés par la montée des océans.

Le représentant de la Fédération de Russie a appelé les pays à faire davantage d’efforts pour réformer le système commercial mondial sans discrimination, dans des domaines tels que l’agriculture et la pêche notamment.  Il a dit que son pays appuie le renforcement de réseaux se renforçant mutuellement, tels que la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) ou l’ASEAN.  Le commerce international doit triompher des rivalités régionales croissantes, a souligné le délégué.

Il a, par ailleurs, dénoncé les sanctions économiques coercitives unilatérales qui empêchent de réformer l’architecture financière internationale.  Il a aussi appelé à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une crise globale de la dette, y compris la dette souveraine, en renforçant, si nécessaire, le rôle des banques de développement, afin de rendre plus favorables les conditions de prêt.

La représentante du Bélarus a appelé à garantir la stabilité financière et économique des pays en développement, mais aussi à garantir une croissance durable dans ces pays, en utilisant les instruments de partenariat.  Le système pourrait être plus équilibré en corrigeant des problèmes tels que les barrières commerciales a-t-elle suggéré.

Face à la situation des pays en développement grevée par la dette, le chômage et d’autres facteurs négatifs, elle a jugé absolument indispensable de respecter la liberté du commerce, ce qui exclut de fait les sanctions unilatérales et les mesures protectionnistes.  Elle a particulièrement insisté sur les problèmes qu’engendrent les mesures de sanctions économiques, qui ralentissent le développement économique des pays touchés et sapent les efforts internationaux permettant de réaliser les objectifs de développement durable (ODD).

La représentante du Venezuela a noté que le commerce contribue à la croissance à long terme et a appelé à un système commercial international qui soit « juste et transparent » et qui exclue les mesures unilatérales.  Elle a jugé essentiel d’adopter un traitement spécial et différencié, adapté aux spécificités nationales.  Elle a souhaité que les pays en développement puissent davantage participer aux processus de décision au niveau international.  Pourtant, le système financier international n’a pas de système différencié permettant de réduire les inégalités dans les pays du Sud et il revient aux pays développés de tenir leurs promesses au titre de l’APD, a-t-elle demandé.

Évoquant le rapport du Secrétaire général qui fait état des effets négatifs des mesures économiques coercitives unilatérales, la représentante a appelé à lever le blocus imposé au Venezuela par les États-Unis.  Elle a condamné le fait que les États-Unis prétendent lui refuser l’accès aux droits de tirage spéciaux (DTS), qualifiant cette politique de « criminelle » alors qu’elle s’applique à un tiers des pays dans le monde.  Éliminer ces mesures doit être l’objectif clef du système international, a-t-elle conclu.

La représentante du Nigéria a souligné que la réalisation des objectifs de développement durable(ODD), l’accélération des progrès pour faire face aux défis contemporains et l’ampleur des défis exigent un niveau sans précédent des partenariats mondiaux dans le cadre de la Décennie d’action pour le développement.  La facilitation de l’accès à des ressources financières, aux technologies et aux innovations, le renforcement des capacités, un système commercial plus équitable et la lutte contre les flux financiers illicites sont nécessaires, a-t-elle énoncé.  Les gouvernements nationaux sont en effet privés des ressources nécessaires pour mettre en œuvre des programmes essentiels, notamment pour les femmes et les jeunes, a fait observer l’oratrice.  Elle a également mentionné le système fiscal international qui utilise à son avis un régime inadéquat et qui empêche de lutter contre les abus des multinationales et les paradis fiscaux.

La situation des pays en développement doit se voir accorder l’attention nécessaire, a-t-elle plaidé, en prévenant qu’il faudra prendre des décisions difficiles pour libérer des ressources et mettre en place des synergies.  Pour elle, il est important que la communauté internationale renforce son action et aide les pays en développement à relever les défis de manière intégrée et pérenne.  L’absence d’un système commercial multilatéral basé sur des règles transparentes et inclusives empêche les pays en développement d’optimiser les avantages économiques du commerce international, notamment pour se relever de la pandémie, a-t-elle demandé de ne pas oublier.

Le représentant de la Zambie a fait observer que le remboursement de la dette est entravé du fait de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’économie de son pays.  De ce fait, a-t-il expliqué, le Gouvernement zambien a décidé de négocier avec ses créanciers pour parvenir à la suspension du service de la dette.  La Zambie a déjà reçu le soutien du FMI qui lui a octroyé des droits de tirage spéciaux, a-t-il signalé.  Le représentant a ajouté que son pays espère désormais que ses créanciers des banques commerciales prendront des mesures du même genre afin d’assurer la durabilité de la dette publique zambienne.

Le représentant de l’Angola a indiqué que son gouvernement avait mis en œuvre une campagne de vaccination contre la COVID-19 et pris les mesures nécessaires en vue de faire redécoller l’économie, avec succès.  Le Gouvernement a pris des mesures pour lutter contre l’inflation en misant notamment sur la production de biens locaux, a-t-il donné comme exemple.  Le représentant a indiqué par ailleurs que l’Angola appuie la proposition de création d’un bureau régional de la CNUCED en Afrique, au même titre que pour certaines régions.  Il a enfin plaidé pour la suspension du service de la dette pour les pays qui en ont besoin.

Le représentant du Togo, après avoir longuement présenté la situation de son pays dont l’économie a été touchée par les conséquences de la pandémie mais a fait preuve de résilience, grâce aux mesures gouvernementales, a dit souscrire aux recommandations formulées dans le rapport du Secrétaire général: l’objectif à court terme devrait être de remédier aux conséquences sanitaires et économiques immédiates de la pandémie.  Les stratégies à long terme devraient, quant à elles, être axées sur le renforcement des capacités de production nécessaires à l’accroissement de la résilience et à la transformation structurelle, en tenant compte des besoins et priorités de chaque pays, a-t-il déclaré.

La représentante de l’Arabie saoudite a dit que son pays est attaché à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Sa délégation estime que cela passe par un accès aux vaccins pour tous, en ces temps de pandémie.  Au plan international, l’Arabie saoudite participe aux efforts mondiaux de promotion dudit programme, a-t-elle fait valoir.  Non seulement l’Arabie saoudite joint ses efforts à la lutte mondiale contre la pandémie, mais elle aide aussi à la lutte contre la corruption.  L’Arabie saoudite a créé un fonds doté de 10 millions de dollars pour les mécanismes de lutte contre ce phénomène, a précisé la déléguée.  Au plan national, elle a mentionné une stratégie concertée développée par les autorités nationales, qui vise à la promotion et au renforcement des investissement locaux.

L’observateur du Saint-Siège a remarqué que les progrès en politique macroéconomique dépendent d’efforts visant la durabilité à long terme.  Il a aussi souhaité que les implications éthiques du développement soient soigneusement étudiées.  L’impact d’un système de santé précaire, éparpillé, a entravé l’accès équitable aux soins, a ensuite regretté le nonce, en constatant que les économies des pays en développement ont été les plus impactées.  À son avis, si l’on veut vraiment progresser dans l’élimination de la pauvreté, il faut améliorer les capacités productives de ces pays.  Appelant à un développement humain intégral, l’orateur a regretté que trop souvent, le développement économique des pays en développement dépend de l’extraction de ressources naturelles.

Ce sont les pays en développement qui se sont le plus endettés avec la pandémie, a encore noté l’observateur en s’inquiétant des risques croissants d’insolvabilité.  Il a donc appelé à alléger le fardeau de la dette, un « geste d’humanité », et à « reconstruire en mieux » après la pandémie, en incluant les populations pauvres à l’activité économique, et en éliminant la corruption.

La représentante du Centre de commerce international s’est montrée préoccupée par les inégalités grandissantes entre régions et par les bouleversements entraînés par la double crise sanitaire et climatique.  Elle a souhaité voir développer un système commercial mondial davantage favorable aux petites entreprises des pays en développement et des pays les moins avancés.  Son expérience montre que les petites entreprises sont demandeuses d’aide et d’opportunités en matière de commerce électronique, a-t-elle témoigné.

Fin du débat sur les pays en situation particulière et vers des partenariats mondiaux

Le représentant de la Fédération de Russie a demandé d’intensifier le potentiel intérieur des pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral.  Il a plaidé pour la réalisation des objectifs des Programmes d’action d’Istanbul et de Vienne, concernant par exemple l’innovation.  Le représentant a recommandé de se concentrer sur la mise au point d’un nouveau programme d’action des PMA.  Il a estimé qu’un rôle important doit revenir aux entreprises, les flux d’investissements privés dans les pays en développement ayant en effet commencé à diminuer dès avant la pandémie, et que les partenariats doivent se baser sur l’intérêt et le respect mutuel.  Pour sa part, la Fédération de Russie participe à des partenariats avec le monde des affaires dans les pays en développement et elle prend des mesures en vue d’institutionnaliser les objectifs de développement durable (ODD) afin que les entreprises s’y tiennent.

Le représentant du Lesotho a rappelé qu’il ne reste plus de temps pour la mise en application du Programme d’action d’Istanbul et peu pour celui de Vienne.  Un programme d’action pour les PMA devrait être plus global, ambitieux et prospectif, a-t-il lancé.  Le représentant a espéré que la communauté internationale allait renforcer les partenariats mondiaux afin d’atteindre les objectifs de ces programmes.  Si la réalisation du Programme à l’horizon 2030 reste la priorité du Lesotho, le représentant a reconnu que le pays est confronté à de nombreux problèmes, notamment parce que, en tant que PMA et pays sans littoral, il subit de plein fouet les effets de la crise sanitaire et les changements climatiques.

Le représentant du Paraguay a rappelé que son pays est membre du comité préparatoire de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA).  Il a souhaité que le Programme d’action qui sera adopté à l’issue de cette conférence puisse permettre à ces pays de se développer.  Il a évoqué les changements climatiques qui sont un problème de grande importance pour les pays enclavés comme le Paraguay.  Le délégué a donc souhaité que les questions écologiques aient une place de choix dans le prochain Programme d’action des PMA.

Pour l’observateur du Saint-Siège, le prochain programme d’action pour les PMA doit accorder une place de choix aux personnes qui sont la ressource la plus importante de ces pays.  Il faut renforcer la capacité des PMA à s’intégrer dans les chaînes de valeurs régionales, a-t-il notamment plaidé, en insistant aussi sur l’importance du renforcement de la connectivité dans ces pays.  L’observateur a en outre rappelé que la bonne gestion des océans et la question des changements climatiques sont des sujets majeurs dans la question du développement des petits pays insulaires en développement (PEID).  Il a appelé à la mise place d’un indice de vulnérabilité propre à ce groupe de pays.

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