Soixante-seizième session,
1re séance plénière – matin
AG/EF/3548

La Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières lance ses travaux sous le signe de la relance après la pandémie

Lors de sa séance d’organisation, la Deuxième Commission (questions économiques et financières) a approuvé, ce matin, l’ordre du jour et l’organisation des travaux* de sa soixante-seizième session, qui débutera mardi 5 octobre par le débat général et se terminera au plus tard le 24 novembre.  Du fait des circonstances exceptionnelles actuelles dues à la pandémie de COVID-19, une grande partie des réunions se tiendra par visioconférence.

La Présidente de la Commission, Mme Vanessa Frazier, de Malte, a indiqué que le débat général, qui aura lieu du mardi 5 au vendredi 8 octobre en présentiel, portera sur les 14 points à l’ordre du jour**.  Il compte une centaine d’orateurs inscrits et sera précédé d’un discours liminaire de l’économiste Mariana Mazzucato.

Un débat conjoint avec le Conseil économique et social (ECOSOC) aura lieu le 20 octobre sur le thème du « renforcement des capacités productives des pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral, des petits États insulaires en développement pour une reprise plus résiliente et un développement durable dans l’ère post-COVID-19 ».

Quant au dialogue annuel avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales, il se tiendra le 18 octobre et portera sur les inégalités, la résilience et la relance après la pandémie.  Le lendemain, 19 octobre, une manifestation parallèle mettra l’accent sur la transition énergétique pour le développement durable et l’action climatique.

Les autres débats sur chaque question à l’ordre du jour se tiendront en séances virtuelles informelles, du 5 au 18 octobre selon le calendrier publié.  Le représentant de la Fédération de Russie l’a regretté, estimant qu’il était possible de tenir davantage de réunions en présentiel tout en respectant les consignes de sécurité.  Le Groupe des 77 et la Chine a précisé que les circonstances de la pandémie, exceptionnelles, ne devaient « pas créer de précédent ».

La deuxième partie des travaux sera consacrée aux négociations, à la présentation et à l’adoption de projets de résolution.  Les délégations sont priées de faire tout leur possible pour que les projets soient présentés dans les délais impartis, a insisté la Présidente de la Commission.

S’agissant de la nouvelle planification des programmes décidée par une résolution de l’Assemblée générale au début de cette année, de nombreuses délégations ont regretté que le Comité du programme et de la coordination (CPC) puisse renvoyer l’examen de certains programmes à la Deuxième Commission.  Ce n’est pas son rôle et la charge de travail s’en trouverait inutilement alourdie, ont fait observer plusieurs représentants dont la délégation de l’Union européenne.  La Fédération de Russie a néanmoins plaidé pour la mise en œuvre sans discussion de la résolution 75/234 de même que le Groupe des 77 et la Chine pour qui certains programmes du CPC doivent être débattus devant la Deuxième Commission.

La première séance du débat général, le 5 octobre, se tiendra dans la salle de l’Assemblée générale.  Lors des autres séances en présentiel de la Deuxième Commission, les délégués seront répartis sur trois salles de conférence (les salles 1, 2 et 3), afin de respecter les impératifs de distanciation sociale qu’exige la pandémie.  La Présidente s’est réjouie que les délégations aient en majorité choisi de prononcer leurs déclarations en personne lors du débat de haut niveau de l’Assemblée et a encouragé ce procédé durant le débat général de la Deuxième Commission.  Toutefois, conformément aux modalités prévues dans l’organisation des travaux du Comité, les délégations qui le souhaitent auront la possibilité de faire leur déclaration par visioconférence.

Les trois Vice-Présidentes de la Commission sont Mme Nadja Micael (Érythrée), Mme Karolina Krywulak (Pologne) et Mme Claudia Maria Larue (République dominicaine), tandis que Mme Prathma Uprety (Népal) occupe le poste de rapporteuse. 

La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu le mardi 5 octobre, en présentiel, à partir de 10 heures. 

* A/C.2/76/1

** A/C.2/76/L.1/Add.1

RÉUNION D’ORGANISATION

Déclarations

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a souhaité faire des commentaires sur deux points.  Faisant observer que la Deuxième Commission jouit d’une longue tradition de consensus et que son rôle est particulièrement important, il a regretté une érosion du consensus et une absence d’accord concernant les modalités des travaux relatives à la participation en ligne aux réunions.  Si la Fédération de Russie continue de soutenir l’approche du Bureau visant à assurer l’efficacité des travaux en une période difficile, le représentant a estimé qu’un retour au travail en présentiel est essentiel et possible.  Il a en particulier attiré l’attention sur la possibilité de prendre la parole en ligne, qu’il considère comme « une infraction au règlement intérieur de l’Assemblée générale ».  Une modalité qui va à l’encontre de la pratique des débats établie durant la semaine de haut niveau, a-t-il aussi noté.

En ce qui concerne la planification des programmes, le représentant de la Russie a estimé que la Deuxième Commission n’exécute pas le mandat confié par l’Assemblée générale comme il se doit et a suggéré de corriger cette erreur.  Aucune autre instance que la Deuxième Commission ne peut débattre des questions de fond qui relèvent de la Deuxième Commission, a-t-il plaidé.

M. BOUBACAR DIALLO (Guinée), parlant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a trouvé important que la Deuxième Commission promeuve le programme de développement de manière générale et aborde de manière complète les conséquences de la pandémie ainsi que la nécessité de renforcer la coopération multilatérale.

Le Groupe reconnaît que le document proposé par la Deuxième Commission sur ses travaux de la soixante-seizième session s’appuie sur les modalités du document de la soixante-quinzième, en l’améliorant légèrement, a dit le représentant pour qui l’évolution va dans le bon sens.  Il a aussi exprimé sa satisfaction en voyant que les demandes du G77 avaient été prises en compte.  Il s’est donc rallié au consensus.  Il a cependant tenu à préciser que les circonstances de la pandémie, exceptionnelles, ne devaient « pas créer de précédent ».

Le représentant s’est félicité qu’un nombre égal de consultations ait été prévu pour chaque résolution, dans un souci d’équité.  Il s’est aussi félicité que chacun des rapports du Secrétaire général soit pertinent.  De plus, il s’est réjoui du retour en présentiel de certaines séances de la Commission et que la réunion conjointe avec l’ECOSOC se tienne en présentiel, une amélioration par rapport à l’an dernier.

Le Groupe a aussi recommandé que les programmes du budget non recommandés par le Comité du programme et de la coordination (CPC) soient débattus par les Commissions.  Le Groupe des 77 et la Chine ont constaté que le CPC, à sa soixante et unième session de juin dernier, n’a pas approuvé le programme 7 (affaires économiques et sociales), et que ce programme devra donc être débattu devant la Deuxième Commission.

M. JESSE WALTER (États-Unis), soulignant que les réunions en présentiel dépendent de l’évolution de la pandémie, s’est félicité de la décision prise de tenir des réunions en présentiel et à distance, ce qu’il a considéré être le meilleur compromis possible pour parvenir au consensus.  S’agissant de la proposition du Comité du programme et de la coordination (CPC) de renvoyer des points à l’Assemblée générale et à ses commissions, il s’est demandé si la Deuxième Commission avait suffisamment de temps pour mener ces débats et quelles résolutions devraient être sacrifiées pour y faire face.

Mme PEGGY VISSERS, déléguée de l’Union européenne (UE), a appelé la Deuxième Commission à tenir compte de la nécessité d’améliorer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Au sujet de renvoyer les travaux non finis du CPC à la Deuxième Commission, l’Union européenne est contre, a-t-elle déclaré.  Traditionnellement, cela n’est pas fait, pas officiellement en tout cas, plutôt officieusement, comme l’an dernier, a déclaré l’oratrice.  Cette action pourrait ajouter à la charge de travail de la Deuxième Commission, dupliquer les travaux et les débats, a-t-elle craint.  Si toutefois la Deuxième Commission décidait d’aborder ces débats, cela devrait être fait avant d’aborder toute autre discussion, a-t-elle jugé.

M. GEOFFREY BLACK (Canada) a estimé que la Deuxième Commission est la commission « la plus pratique et la plus rationnelle ».  Il s’est réjoui de la revitalisation de ses travaux.  S’agissant de la proposition du Comité du programme et de la coordination (CPC), il a dit qu’un programme de travail trop chargé nuirait aux travaux de la Deuxième Commission et a suggéré de reporter l’examen des budgets programmes de la Cinquième Commission.

M. EMIL BEN NAFTALY (Israël) a commenté la proposition du CPC de renvoyer des points relatifs à la Deuxième Commission à celle-ci.  Il s’est prononcé en faveur du maintien de ces débats au sein de la Cinquième Commission.

Mme SOPHIE ELIZABETH STEWART (Royaume-Uni), s’agissant des questions au programme du CPC, s’est rangée derrière les États-Unis, le Canada et Israël, déclarant qu’elle ne pensait pas que la Deuxième Commission soit l’instance appropriée pour en discuter.

M. COSTA (Brésil) a soutenu le point de vue du Groupe des 77 et la Chine.  Il a rappelé que la question relative au CPC avait déjà été soulevée par les collègues de la Cinquième Commission, dont les membres se plaignent d’être confrontés à toute une série de questions au sujet desquelles ils ne s’estiment pas compétents.  « Il s’agit d’une crise qui émane du CPC », et « ce problème doit être abordé devant la Deuxième Commission », selon le Brésil.  Le point 139 de l’ordre du jour s’y prête, selon le Brésil qui a demandé qu’il soit mis en œuvre.  « Nous sommes l’organe le plus compétent pour en débattre », a-t-il insisté.  « Depuis 2019, le CPC s’est révélé incapable de consensus » et une chose est sûre pour le Brésil, la Cinquième Commission n’est pas la Commission compétente.  Ce point doit être abordé par la Deuxième Commission, qui doit dégager des créneaux pour en discuter.

M. JUAN MIGUEL GONZALEZ PEÑA (Cuba) a apporté son soutien à l’inclusion de la planification des programmes dans les travaux de la Deuxième Commission, considérant qu’il incombe aux commissions d’aborder les programmes et sous-programmes qui n’ont pas obtenu de recommandations particulières du Comité du programme et de la coordination.  Pour lui, il ne fait pas de doute que la Deuxième Commission trouvera le temps nécessaire d’aborder ces points.

M. KODAMA KEISUKE (Japon) a estimé que les discussions de la planification des programmes relèvent de la Cinquième Commission et non de la Deuxième.

M. KIM SUNGJUN (République de Corée) a estimé que, compte tenu du programme chargé de la Deuxième Commission et des restrictions dues à la pandémie, elle doit se concentrer sur son travail.

M. LIU YANMING (Chine) a dit soutenir les discussions du point de l’ordre du jour abordé par le Bureau ainsi que les déclarations du Groupe des 77 et la Chine.

Reprenant la parole, le représentant de la Fédération de Russie s’est félicité de ce « vif débat » et a de nouveau attiré l’attention sur la question des visioconférences.  Il a aussi demandé des explications plus profondes à ses collègues des délégations qui se sont prononcées contre le débat à la Deuxième Commission des questions renvoyées par le CPC, n’ayant « pas entendu d’arguments de fond », juste des arguments d’emploi du temps.  « Il ne sert à rien de renvoyer cette question », « il ne sert à rien non plus de se défiler », c’est un comportement « inacceptable », a-t-il déclaré.  Rappelant que la résolution A/RES/75/243 avait été adoptée, il a jugé que le débat était clos.  Il faut donc mettre en œuvre ce texte, a-t-il martelé.

La Présidente de la Deuxième Commission a répondu à la Russie, déclarant que la liste des orateurs avait déjà été ouverte et que sept à huit délégations avaient choisi la visioconférence.  « J’aimerais montrer au monde que l’on va de l’avant », a-t-elle déclaré, jugeant qu’« il est trop tard pour nous de supprimer cette possibilité ».

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.