Soixante-quinzième session,
102e séance plénière – matin
AG/12357

L’Assemblée générale fixe au 14 septembre la fin de sa soixante-quinzième session et convoque en juin 2022 la Conférence de l’ONU sur la conservation des océans

L’Assemblée générale, qui met aujourd’hui la dernière main à son programme de travail, a décidé de reporter la clôture de cette soixante-quinzième session au mardi 14 septembre* et de tenir l’édition 2020, retardée à cause de la pandémie de COVID-19, de la Conférence des Nations Unies sur la réalisation du quatorzième objectif de développement durable qui se tiendra à Lisbonne du 27 juin au 1er juillet**.  Ledit objectif porte sur la conservation et l’exploitation durables des océans, des mers et des ressources marines. 

L’Assemblée a aussi décidé de convoquer, chaque année, la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement menées par les entités du système des Nations Unies, peu après le débat de la session du Conseil économique et social (ECOSOC) sur la question, afin de tirer parti des discussions qui y auront eu lieu.  Tout en exhortant les États à envisager d’augmenter leurs contributions, l’Assemblée appelle aussi les entités de l’ONU à améliorer la visibilité des contributions reçues, y compris celles faites aux ressources de base et aux fonds de financement commun. 

Les entités sont priées de faire de même pour les résultats obtenus*** , dans un contexte où la COVID-19 fait peser une menace sans précédent sur les gains économiques et de développement durement acquis, reconnaît d’ailleurs l’Assemblée générale dans sa résolution sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  

Elle note que des mesures de soutien supplémentaires s’imposent pour limiter les effets de la pandémie sur la réalisation par le continent du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Dans ce texte doté d’un dispositif de 30 paragraphes de fond, l’Assemblée insiste sur l’accès équitable à des vaccins en Afrique, y compris par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale de la Santé OMS et du Mécanisme COVAX****

Le Groupe de États d’Afrique, le CANZ -Canada, Australie et Nouvelle-Zélande-, la Suisse, le Royaume-Uni, la République de Corée et le Japon ont salué l’adoption par consensus de ce texte, comme une occasion de mettre l’accent sur les domaines « cruciaux et indispensables » à la réalisation du Programme 2030 en Afrique.  Le Japon a insisté sur un processus mené par les Africains eux-mêmes alors que Chine vantait les mérites de la coopération Sud-Sud, en citant les nombreux accords qu’elle a conclus avec les pays africains, dans les domaines du commerce, des investissements et de l’allègement de la dette. 

Les États-Unis se sont justement dissociés de plusieurs dispositions concernant la dette, la Hongrie et la République tchèque, de la référence au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.  Elles ont réitéré leur position selon laquelle il vaut mieux aider les pays à garantir la paix et la prospérité à leurs populations plutôt que de promouvoir les migrations.  La Chine n’a pas manqué de dénoncer « les manipulations politiques » de certains pays pour s’opposer au Programme 2030.  La manière dont le processus s’est déroulé est tout simplement décevant, a critiqué, à son tour, l’Union européenne, accusant « une délégation » d’avoir tenté de faire adopter des dispositions non consensuelles. L’Union européenne en a profité pour rappeler sa coopération sanitaire avec l’Afrique et l’acheminement d’un milliard de doses de vaccin par le Mécanisme COVAX. 

L’Assemblée a également adopté deux résolutions sur la coopération entre l’ONU et la Communauté des Caraïbes ainsi que l’Organisation de la coopération économique*****.  S’agissant du premier texte, les États-Unis se sont dissociés, une nouvelle fois, de certaines dispositions relatives à la dette.  Quant au second texte, l’Union européenne, soutenue par Chypre, s’est dissociée de la référence à la Déclaration de Bakou du 16 octobre 2012 et à la Déclaration finale de la quatorzième Réunion au sommet des chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Organisation de coopération économique, le 4 mars 2021.  Elle a dit avoir décelé dans ces documents des dispositions sur Chypre, contraires aux résolutions du Conseil de sécurité et à l’Assemblée et de manière générale, au droit international. 

La Turquie a rejeté cette « position subjective », avant que l’Arménie ne conteste aussi les contenus « contestables » dans les documents incriminés par l’Union européenne, cette fois, sur le conflit du Nagorno-Karabakh.  Avec l’Azerbaïdjan, elle a échangé des accusations sur les causes de ce conflit.  Les États-Unis ont également émis des réserves et l’Argentine a affirmé qu’elle a lancé un mandat d’arrêt contre le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération économique pour participation à l’attentat terroriste de 1994.  Elle a été critiquée par l’Iran pour sa tentative de manipuler l’Assemblée à des fins politiques. 

Enfin l’Assemblée a décidé de poursuivre à sa prochaine session l’examen de neuf questions dont la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés****** (A/75/974).  La résolution pertinente a été adoptée par 71 voix pour, 12 voix contre et 45 abstentions.  La Fédération de Russie a jugé que la décision de maintenir à l’ordre du jour cette question montre combien l’Assemblée générale peut-être l’otage des États Membres.  Elle a jugé inadmissible que certains tentent de réduire ce conflit à une agression russe.  Il s’agit, a-t-elle martelé, d’une guerre qui dure depuis six ans entre Kiev et les habitants du Donbass opposés au coup d’État de 2014.  C’est bien l’occupation russe de la Crimée et la militarisation de la région qui est à l’origine de toutes les tensions, a rétorqué l’Ukraine, soutenue par l’Union européenne, les Pays nordiques, les Pays baltes, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Géorgie.  Cette question est déjà réglée, a estimé l’Iran, en parlant de l’Accord de Minsk.  Son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée risque de creuser les divisions alors qu’un processus international de règlement est déjà en cours. 

L’Assemblée générale poursuivra l’adoption de ses dernières résolutions demain vendredi 10 septembre à partir de 10 heures. 

*A/75/L.133  

**A/75/L.130  

***A/75/L.134 (sans vote) 

****A/75/L.111/Rev.1  

*****A/75/L.132 et A/75/131  

******A/75/974. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.