Soixante-quinzième session,
57e séance plénière – matin
AG/12316

« Black Lives Matter », les appels contre la « pandémie du racisme » et le récit d’une « descendante d’esclave » résonnent à la tribune de l’Assemblée

À l’occasion de la Journée de l’élimination de la discrimination raciale, célébrée ce 21 mars, l’Assemblée générale a entendu, ce matin, de vibrants plaidoyers pour mettre fin à la « pandémie vicieuse, dangereuse, abominable, abjecte et omniprésente » du racisme, selon les mots du Secrétaire général.  « Le racisme tue », a-t-il dit.  Plusieurs intervenants, dont le Président de l’Assemblée générale, ont réaffirmé que « Black Lives Matter », tandis que la nouvelle représentante des États-Unis a retracé avec émotion sa vie de « descendante d’esclave », confrontée dans son enfance au racisme dans le sud des États-Unis, et devenue la voix et le visage de son pays à l’ONU.

Le racisme, qui est en bonne partie le legs de siècles de colonialisme et d’asservissement, est malheureusement, bien vivant, dans toutes les sociétés, a d’emblée reconnu le Secrétaire général, M. António Guterres.  « On le voit dans la discrimination et l’exclusion systématiques dont souffrent les personnes d’ascendance africaine, dans les injustices et l’oppression que subissent les peuples autochtones et les autres minorités ethniques, dans l’antisémitisme, l’islamophobie, la persécution de certaines minorités chrétiennes et d’autres groupes religieux, dans les actes de violence horribles commis récemment contre les personnes d’ascendance asiatique, injustement blâmées pour le COVID-19. »

M. Guterres a rappelé que l’année dernière, des personnes du monde entier sont descendues dans la rue pour manifester contre l’injustice raciale, ajoutant que « notre devoir est d’éradiquer le racisme ».  « Nous devons descendre en nous-mêmes, et nous demander chacun, chacune: en quoi suis-je raciste, et en quoi ma société est-elle raciste? » a poursuivi M. Guterres, en appelant à être « délibérément antiraciste ».  Il a enfin mentionné le travail de l’Équipe spéciale pour l’éradication du racisme et la promotion de la dignité de toutes et tous à l’ONU qui vise à discuter du racisme, des préjugés conscients et inconscients, et de créer une organisation antiraciste.

Même son de cloche du côté de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, qui a mentionné la résolution chargeant son Bureau d’établir un rapport complet sur, notamment, le racisme systémique et les violations des droits de l’homme contre les Africains et les personnes d'ascendance africaine par les forces de l’ordre.  À l’instar des représentants du Groupe des États d’Afrique et du Système d’intégration d’Amérique centrale, Mme Bachelet a demandé une accélération de la mise en œuvre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), et a souligné l’urgence de conclure la création de l’Instance permanente sur les personnes d’ascendance africaine.  Le Groupe des États d’Afrique, par la voix du Tchad, a également appelé les gouvernements à œuvrer à une « réparation » du colonialisme et de l’esclavage.

« Être victime de discrimination raciale est une expérience profondément personnelle, à laquelle certains d’entre nous ne peuvent vraiment pas s’identifier », a fait remarquer le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir, suggérant d’apprendre de ceux qui veulent partager leurs expériences.  M. Uzodinma Iweala, Président de l’Africa Center de New York, a ainsi rappelé que « si nous n’agissons pas, le racisme nous tuera tous. »  Après avoir marqué un moment de silence en l’honneur des personnes d’ascendance asiatique tuées cette semaine en Géorgie, il a rappelé qu’il n’y a pas de « petite  » lutte contre le racisme et que celle-ci doit être menée partout.

Mais la déclaration la plus forte est venue de Mme Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis, qui a indiqué que cette commémoration lui est personnelle.  « Je suis non seulement une personne d’ascendance africaine mais aussi descendante d’une esclave, Mary Thomas, née en 1865, elle-même enfant d’esclave. »  Mme Thomas-Greenfield a indiqué avoir été maltraitée durant son enfance dans le sud des États-Unis et y avoir vu le visage détestable du racisme. « J’ai survécu », a-t-elle expliqué, en appelant les victimes du racisme à ne surtout pas l’intérioriser.  « Il faut y faire face, à chaque fois. » 

Jugeant que le racisme est comme un cancer qui se développe s’il est ignoré, Mme Thomas-Greenfield a estimé que cette commémoration offre à l’Amérique l’occasion de réfléchir sur son « péché originel » -l’esclavage- , bien qu’elle n’en soit pas la « source originelle ».  D’autres partagent cette honte avec nous, a-t-elle souligné, ajoutant que les Africains asservissaient leurs compatriotes africains bien avant l’existence des colonies américaines.  Mme Thomas-Greenfield a indiqué avoir été victime de racisme dans d’innombrables contextes internationaux, en citant l’exemple des fouilles trop zélées dans les aéroports. « Le racisme était et continue d’être un défi quotidien, partout. »

Elle a néanmoins indiqué que les meurtres de George Floyd, Breonna Taylor et tant d’autres noirs américains ont suscité une demande de justice raciale -« Black Lives Matter » - afin de démanteler la suprématie blanche et les autres formes de haine.  Faisant valoir son histoire mais aussi la nomination comme Vice-Présidente de Kamala Harris présente à l’ONU cette semaine, la déléguée s’est voulue optimiste et a assuré que « nous pouvons changer les règles ».  Mettre fin à la discrimination raciale, en particulier dans notre système de justice pénale, sera ainsi une priorité absolue pour l’ensemble de l’Administration Biden-Harris, a-t-elle conclu. 

Sur un autre point de son ordre du jour, l’Assemblée générale a décidé de nommer Mme Eileen Cronin des États-Unis et Mme Carolina María Fernández Opazo du Mexique en tant que membres du Corps commun d’inspection (CCI) pour un mandat de cinq ans allant du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2026.  L’Assemblée générale a également pourvu un siège au Comité du programme et de la coordination (CPC), sur recommandations du Conseil économique et social (ECOSOC), en nommant les Philippines, au nom du Groupe des États d’Asie et du Pacifique, pour un mandat débutant aujourd’hui et s’achevant le 31 décembre 2022.

Elle a enfin adopté la décision A/75/L.67 relative à la participation aux séances plénières officielles de l’Assemblée générale à sa soixante-quinzième session.

DÉCISION CONCERNANT LE PROJET DE DÉCISION (A/75/L.67)

Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée

M. VOLKAN BOZKIR, Président de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale a rappelé qu’en 1966, l’Assemblée générale avait déjà reconnu les échecs collectifs dans l’affirmation des droits fondamentaux de l’homme, la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes. C’est ainsi qu’a été créée la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.  Cinquante-cinq ans plus tard, a ajouté le Président, la discrimination raciale continue d’exister.  L’année 2020 a été douloureuse pour de nombreuses personnes d’ascendance africaine à travers le monde, a dit M. Bozkir: les violences ont été filmées, des voix ont brisé le silence et puis le virus a frappé.

L’Assemblée générale, a dit son Président, a déclaré dans la résolution 74/270 qu’« il n’y a pas de place pour la discrimination, le racisme et la xénophobie dans la réponse à la pandémie. »  Cependant, a constaté M. Bozkir, les discours de haine et l’intolérance, les attaques xénophobes et anti-asiatiques ont augmenté avec des conséquences tragiques au cours de cette pandémie.  Des rapports informent que les personnes d’ascendance africaine ont souvent un accès inégal aux soins médicaux et connaissent des taux plus élevés d’infection par le coronavirus et de mortalité qui y est associée.  Elles sont deux fois plus susceptibles de mourir de la COVID-19 que leurs autres populations.  De plus, pour les survivants de la COVID-19, le coût des soins de santé et l’impact socioéconomique de la pandémie les poussent dans la pauvreté.

Le manque de soins de santé, de justice, de logement et d’éducation pour les personnes d’ascendance africaine perpétue les injustices et les inégalités, a observé le Président.  Si les personnes d’ascendance africaine sont laissées sur le côté, il sera difficile d’atteindre l’Objectif 10 de développement durable, en particulier, et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans son ensemble, a-t-il prévenu.  Être victime de discrimination raciale est une expérience profondément personnelle, à laquelle certains d’entre nous ne peuvent vraiment pas s’identifier, a fait remarquer M. Bozkir suggérant d’écouter et d’apprendre de ceux qui veulent partager leurs expériences.  « Nous devons tenir compte de l’impact des politiques sur les personnes les plus vulnérables. » Personne, a clamé le Président, ne devrait être empêchée de vivre la vie qu’il ou elle a choisie pour quelque raison que ce soit, et certainement pas à cause de la couleur de sa peau.

Les gens que nous servons nous observent et regardent si nous respectons les principes des Nations Unies, a mis en garde M. Bozkir qui a exhorté à soutenir le Portugal et l’Afrique du Sud, qui préparent les modalités de la réunion de haut niveau, à l’occasion de la vingtième commémoration de la Déclaration et le Programme d’action de Durban et de sa Déclaration politique.  Les recommandations de la Déclaration présidentielle de la Réunion ministérielle spéciale du Conseil économique et social (ECOSOC) et celles du prochain rapport sur le racisme systémique du Haut-Commissaire aux droits de l’homme nous guideront sur la voie à suivre, a recommandé M. Bozkir qui a aussi misé sur l’examen à mi-parcours de la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine qui devra être l’occasion d’une réflexion sur les échecs passés, les défis en cours, et la réconciliation.  « Black lives matter », a lancé le Président en terminant son allocution.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. ANTÓNIO GUTERRES, a rappelé, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, le jour où, en 1960, la police sud-africaine a tué 69 personnes qui participaient à une manifestation pacifique contre les lois racistes de l’apartheid.  «  Aujourd’hui, l’apartheid n’est plus; malheureusement, le racisme, lui, est bien vivant, dans toutes les régions et dans toutes les sociétés. »  Il a dit que le racisme actuel est en bonne partie le legs de siècles de colonialisme et d’asservissement.  On le voit dans la discrimination et l’exclusion systématiques dont souffrent les personnes d’ascendance africaine, a-t-il insisté.  «  On le voit dans les injustices et l’oppression que subissent les peuples autochtones et les autres minorités ethniques.  On le voit dans les idées répugnantes des suprématistes blancs et autres groupes extrémistes. »  Mêlé à la discrimination, on le voit dans l’antisémitisme, l’islamophobie, la persécution de certaines minorités chrétiennes et d’autres groupes religieux, et dans d’autres formes d’intolérance et de xénophobie, a poursuivi le Secrétaire général.

« On le voit dans les actes de violence horribles commis récemment contre les personnes d’ascendance asiatique, injustement blâmées pour la COVID-19.  On le voit également dans les préjugés intégrés dans les systèmes de reconnaissance faciale et l’intelligence artificielle. »

M. Guterres a rappelé que l’année dernière, des personnes du monde entier sont descendues dans la rue pour manifester contre l’injustice raciale et dénoncer le racisme pour ce qu’il est: une pandémie vicieuse, dangereuse, abominable, abjecte, et surtout, omniprésente.

Il a indiqué que le racisme est un mal profondément enraciné, qui transcende les générations, empoisonne les sociétés et perpétue l’inégalité, l’oppression et la marginalisation.  « Notre devoir, en tant que bons citoyens et citoyennes du monde, est de l’éradiquer. »  Il a appelé à le condamner sans réserve, sans hésitation, sans détour.  « Nous devons descendre en nous-mêmes, et nous demander chacun, chacune: en quoi suis-je raciste, et en quoi ma société est-elle raciste? » a poursuivi M. Guterres.  « Et que dois-je faire pour y remédier? »

Le Secrétaire général a indiqué que le racisme est un phénomène culturel complexe, qui ne se vaincra pas en une journée.  « Pour combattre le racisme, nous devons être délibérément antiracistes. »

Il a rappelé avoir lancé l’année dernière un débat à l’échelle de l’Organisation, piloté par l’Équipe spéciale pour l’éradication du racisme et la promotion de la dignité de toutes et tous à l’ONU.  Cette équipe est chargée, notamment, de nous amener à parler du racisme, des préjugés conscients et inconscients, de la façon dont nous pourrons créer une organisation antiraciste.  « Il en va de notre responsabilité à tous et à toutes », a-t-il affirmé, ajoutant que c’est un problème qui concerne la société dans son ensemble.

Le Secrétaire général a rappelé que cette année marque le vingtième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban par la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  « Il s’agit d’une occasion importante de porter un regard objectif sur notre situation et sur ce qu’il nous reste à accomplir. »

Face au racisme qui peut prendre de nombreuses formes, conscientes et inconscientes, M. Guterres a appelé à combattre, tous les jours, à tous les niveaux.  Il a jugé particulièrement important de reconnaître que les injustices de l’histoire ont contribué à la pauvreté, au sous-développement, à la marginalisation, à l’exclusion sociale et à l’instabilité, au détriment des gens comme des pays.  « Il est temps de reconnaître et de redresser ces torts de longue date et d’en soigner les séquelles. »

La justice réparatrice est un rouage essentiel de la réconciliation, de la prévention des conflits et de la création de sociétés fondées sur l’équité, l’égalité, le respect et la solidarité, a insisté le Secrétaire général, ajoutant qu’elle peut contribuer à réparer le contrat social entre les populations et les États.

Alors que les sociétés deviennent chaque jour un peu plus multiethniques, multireligieuses et multiculturelles, il a souligné la nécessité d’un engagement politique, culturel et économique plus fort en faveur de l’inclusion et de la cohésion.  « Nous devons cultiver la diversité et en tirer les fruits, pas la voir comme une menace. »

Rappelant que les jeunes sont à l’avant-garde de la lutte contre le racisme, il a lancé un appel aux jeunes du monde entier, aux dirigeants et aux éducateurs: « proclamons partout que tous les êtres humains naissent égaux ».

Le suprémacisme est une tromperie diabolique, a martelé M. Guterres.  « Le racisme tue. »

En ce jour et chaque jour, ensemble, débarrassons le monde de ce mal pernicieux qu’est le racisme, afin que nous puissions toutes et tous vivre dans un monde de paix, de dignité et de possibilités, a conclu le Secrétaire général.

Mme VERONICA MICHELLE BACHELET JERIA, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a noté l’impact disproportionné de la pandémie de COVID-19 sur la santé et la perte massive de vies de personnes d’ascendance africaine, de minorités ethniques et d’autres groupes marginalisés et défavorisés.  « Génération après génération, la privation, la discrimination et l’injustice ont façonné les fractures que la pandémie a révélées, exploitées et amplifiées », a ajouté Mme Bachelet.

Après avoir appelé à éliminer la discrimination raciale, Mme Bachelet a rappelé que l’assassinat de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis, l’année dernière, a conduit à des manifestations mondiales contre le racisme et la discrimination raciale et a suscité d’importantes discussions sur les héritages de l’esclavage et du colonialisme.  Elle a expliqué avoir déclenché un débat d’urgence au Conseil des droits de l’homme en juin dernier et l’adoption ultérieurement d’une résolution chargeant son Bureau d’établir un rapport complet sur le racisme systémique; les violations des droits de l’homme contre les Africains et les personnes d’ascendance africaine par les forces de l'ordre; la responsabilité et les réparations pour les victimes; et les réponses des gouvernements aux manifestations pacifiques contre le racisme. 

La Haute-Commissaire aux droits de l’homme a indiqué avoir ce matin informé le Conseil des droits de l’homme de l’établissement du rapport de son Bureau.  Elle a regretté que continuent de se produire les abus de recours à la force et la discrimination raciale commis par les responsables des forces de l’ordre contre les personnes d’ascendance africaine.  Elle a dit que les responsables de l’application des lois auteurs de violations des droits de l’homme doivent être tenus de rendre des comptes.  Il faut des mesures de réparation pour les victimes et leurs familles, a-t-elle insisté.  « Travailler avec les États et les personnes d’ascendance africaine et d’autres communautés touchées pour parvenir à l’égalité raciale et à la justice est une priorité pour mon Bureau », a-t-elle assuré avant d’ajouter que le racisme systémique nécessite une réponse systémique et globale.  Elle a expliqué que cela ne peut se faire sans reconnaître et traiter les liens entre ses manifestations actuelles et le manque de responsabilité et de réparation pour l’héritage de l’esclavage, le commerce transatlantique et le colonialisme, ainsi que les politiques et systèmes successifs de discrimination raciale.  Elle a appelé à des réformes qui s’attaquent aux causes de la discrimination raciale en responsabilisant les victimes.  

Alors que cette année marque le vingtième anniversaire de la Conférence de Durban, Mme Bachelet a expliqué que l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban a été l’occasion pour les États de reconnaître que « l'esclavage et la traite des esclaves sont un crime contre l'humanité ».  Elle a dit la nécessité de rendre justice aux victimes des violations des droits de l’homme, qui résultent du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée. 

Rappelant que l’Assemblée générale a institué la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, de 2015 à 2024, Mme  Bachelet a appelé à accélérer la mise en œuvre du programme d’activités de la Décennie, qui appelle les États Membres à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la discrimination et promouvoir la pleine inclusion des personnes d’ascendance africaine.  « Mon Bureau a conseillé, aidé et soutenu un grand nombre d’initiatives, que j’ai soulignées dans mon rapport présenté au Conseil des droits de l’homme en mars de l’année dernière », a-t-elle dit avant d’exprimer, en tant que Coordonnatrice de la Décennie, l’urgence de conclure la création de l’Instance permanente sur les personnes d’ascendance africaine et d’élaborer un projet de déclaration des Nations Unies sur la promotion et le plein respect des droits de l’homme des personnes d’ascendance africaine.

M. UZODINMA IWEALA, Président de l’Africa Center de New York, a d’abord marqué un moment de silence en l’honneur des personnes d’ascendance asiatique tuées cette semaine aux États-Unis dans l’État de Géorgie.  Il a ensuite plaidé pour la recherche et l’exploration des façons dont la culture, l’économie et les politiques peuvent aider à améliorer les conditions de vie des 1,34 milliard d’habitants de l’Afrique et de tous les peuples du monde.  

M. Iweala a rappelé la douleur que cause, pour un Africain, un Nigérian ou un Américain noir, le souvenir des 69 vies prises par la police lors du massacre de Sharpeville en Afrique du Sud.  Les images de Ian Berry capturant la tragédie des événements du 21 mars 1960 pourraient facilement être celles du monde entier en 2020, voire de l’ensemble de cette dernière décennie, et pas seulement d’il y a plus de 60 ans, a fait remarquer le Président de l’Africa Center. 

Rappelant qu’au cours des 10 dernières années, et jusqu’en 2020, des millions de personnes de toutes les ethnies, races, sexes et âges sont descendues dans les rues pour proclamer que les « black lives matter », il a estimé que si ce slogan n’était pas les mots utilisés à Sharpeville, c’était sûrement le sentiment général des manifestants à l’époque.  Alors qu’ils avaient réclamé la reconnaissance et la protection de leurs droits de l’homme par la police, ils avaient été violemment attaqués comme les manifestants dans les rues de New York, Washington, Baltimore, Maryland, Seattle, Ferguson, Missouri et autres grandes villes à travers les États-Unis et le monde.  

M. Iweala a dit qu’il est difficile de reconnaître pleinement les racines du racisme sans comprendre la façon dont il est structuré au sein des institutions.  La suprématie blanche est au cœur de nombreux systèmes mondiaux y compris ceux qui prétendent promouvoir la paix et la compréhension mutuelle, a dénoncé M. Iweala constatant ses effets corrosifs sur la capacité de ses systèmes à fonctionner.  C’est la croyance en l’idée de suprématie blanche ou religieuse ou ethnique qui alimente des systèmes injustes, qui font que certains peuples se sentent en droit à une plus grande partie des ressources de notre planète et qui les absout de toute responsabilité d’agir pour rendre le monde vivable pour tous, a-t-il ajouté.  « Nous ne verrons jamais de progrès face aux défis mondiaux les plus difficiles tant que le racisme empêchera une véritable coopération. »  Si nous n’agissons pas, le racisme nous tuera nous tous, a averti le Président de l’Africa Center. 

Les systèmes et les structures incroyablement puissants qui régissent notre mode de fonctionnement sont également basés sur cette idée, a-t-il continué.  « En raison de nos histoires compliquées et interconnectées de colonialisme, d’assujettissement, de violence et de résistance, nous sommes tous victimes et responsables. »  Nous partageons la responsabilité de nous assurer que les façons dont le racisme apparaît dans nos systèmes, explicitement et implicitement, sont observées, confrontées et contrôlées afin que nous puissions utiliser notre énergie pour des activités plus audacieuses et plus brillantes, a souligné M. Iweala.  Rappelant la mort et la destruction causées par le racisme depuis trop longtemps, il a prévenu que « si nous n’agissons pas, le racisme nous tuera tous ».  

Saluant le thème de la Journée internationale contre le racisme axé sur les jeunes, l’orateur a déclaré que les jeunes qui combattent contre le racisme seront toujours le présent et l’avenir.  « Nous devons soutenir les jeunes qui nous rappellent notre humanité commune, car si nous ne les soutenons pas, le racisme nous tuera tous »  Il a aussi rappelé qu’il n’y a pas de « petite » lutte contre le racisme.  « Cela se passe dans nos salons, nos cafés, nos lieux de travail, nos lieux de culte.  Cela doit se faire ici, dans cette grande salle de l’Assemblée générale et dans les bureaux des Nations Unies. »   M. Iweala a terminé en invitant l’Assemblée générale à le joindre dans sa volonté de respirer « l’air doux de la compassion, de la coopération et d’une vie sans restriction » avec tous les gens à travers le monde.

Mme AMMO AZIZA BAROUD (Tchad), au nom du Groupe des États africains, a souligné la persistance des discriminations qui visent les personnes d’ascendance africaine.  Elle a salué les progrès et les mesures prises pour lutter contre ces discriminations dans le cadre du Programme d’action de Durban.  Les gouvernements doivent encore renforcer leur action et œuvrer à une réparation du colonialisme, de l’esclavage et de l’apartheid, a-t-elle dit, en appelant de ses vœux un établissement des responsabilités.  L’autonomisation des peuples et l’égalité dessinent la voie à suivre, a-t-elle ajouté.  Elle a insisté sur l’importance d’un enseignement de qualité pour l’édification de sociétés plus inclusives et libres, rappelant que la Déclaration et le Programme de Durban appellent notamment à inclure dans les manuels d’histoire la contribution des personnes d’origine africaine.

La déléguée a rappelé que bien souvent les personnes d’ascendance africaine sont surreprésentées dans les emplois sous-rémunérés.  La Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine est l’occasion de reconnaître la contribution immense de ces personnes et de promouvoir l’égalité, a déclaré la déléguée.  Elle s’est dite préoccupée par le fait que les programmes scolaires peuvent renforcer les stéréotypes, tandis que les enfants d’ascendance africaine sont souvent à l’école placés dans les groupes des élèves les moins performants.  Cette décennie d’action est une chance unique de corriger les injustices du passé, a-t-elle dit, en plaidant pour l’autonomisation des entrepreneurs africains et des mesures de discriminations positives à l’emploi pour compenser les inégalités systématiques.  La déléguée a aussi demandé à ce qu’il soit mis fin aux discriminations aux Nations Unies, encourageant le Secrétaire général à adopter des mesures en ce sens lors des recrutements.  Elle a plaidé pour que tout groupe d’experts sur des questions africaines comprenne des personnes d’ascendance africaine.  En conclusion, la déléguée a redit son attachement à la Déclaration et au Programme d’action de Durban.

Au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, M. DIEGO PARY RODRIGUEZ (Bolivie) a appelé à lutter contre toutes les formes de de racisme et de xénophobie et toutes les intolérances qui y sont associées.  Le représentant a estimé que la lutte contre le racisme devait être une priorité des Nations Unies.  Face aux discriminations dont sont victimes les personnes d’ascendance africaines et les migrants, le représentant de la Bolivie a appelé à mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d'action de Durban adopté en 2010 en marge de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  Le représentant a dit l’importance de mettre en œuvre également les activités liées à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies.  Le représentant a prévenu que le développement durable n’est réalisable que s’il bénéficie à tous sans discrimination.

 Au nom du Groupe des États d’Europe occidentale et autres pays, M. CRAIG JOHN HAWKE (Nouvelle-Zélande) a regretté que les questions de racisme et de xénophobie soient toujours d'actualité partout dans le monde plus de 50 ans après l’adoption de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.  Par ailleurs, la pandémie a mis en lumière et amplifié les inégalités existantes entre les personnes appartenant à des groupes différents, avec un impact disproportionné sur les peuples autochtones, et autres groupes minoritaires, ethniques, religieux ou linguistiques, a-t-il remarqué.  Le représentant a relevé que les personnes les plus susceptibles d'être touchées par la crise sanitaire sont également celles qui souffrent le plus du ralentissement économique qui en résulte.  Il a aussi regretté les conséquences de la pandémie en termes de propagation de la désinformation, de la xénophobie et du racisme contre les personnes appartenant à des groupes minoritaires et marginalisés, y compris contre les étrangers.  « Le racisme n'est pas un phénomène nouveau, mais la crise de la COVID-19 a mis à nu son ampleur et son impact choquants. »

Appelant à être intolérant face au racisme et à la xénophobie, M. Hawke a particulièrement salué le mouvement Black Lives Matter et appelé à s’appuyer sur les mouvements de protestation contre le racisme de l'année dernière pour lutter contre la discrimination systémique et le racisme dans nos sociétés.  Après avoir souligné que la diversité, la compréhension et le respect sont des éléments essentiels de la paix et de la prospérité, le représentant a fait observer que l’ignorance engendre l’intolérance.  Face à ce constat, il a appelé à bâtir une culture mondiale célébrant la diversité des pensées, de l’histoire et des croyances.  M. Hawke a appelé à reconstruire une société post-COVID plus inclusive dans laquelle le racisme n’appartiendra qu’au passé.

Pour Mme LINDA THOMAS-GREENFIELD (États-Unis), cette commémoration est personnelle car elle est non seulement une personne d’ascendance africaine mais aussi descendante d’une esclave, Mary Thomas, née en 1865, elle-même enfant d’esclave.  Indiquant avoir été maltraitée durant son enfance dans le sud des États-Unis, elle a dit avoir vu le visage laid du racisme, avoir été victime de racisme et y avoir survécu.  Les victimes du racisme ne doivent pas l’intérioriser, malgré l’impact qu’il peut avoir sur notre vie quotidienne, a recommandé la représentante.  « Il faut y faire face, à chaque fois. »

Pour elle, le racisme est le problème du raciste et de la société qui produit le raciste.  « Le racisme est endémique dans de nombreuses communautés et sociétés. »  Il se propage parce que beaucoup de responsables le permettent, a protesté la déléguée, remarquant que d’autres regardent ailleurs et prétendent qu’il n’existe pas.  C’est comme le cancer qui, s’il est ignoré, se développe, a averti Mme Thomas-Greenfield.  « Cette commémoration offre à l’Amérique l’occasion de réfléchir sur son histoire sombre, histoire de l’esclavage. “

Si elle a dit que « l’esclavage est le péché originel des États-Unis », elle a ajouté que « l’Amérique n’est pas la source originelle de l’esclavage ».  D’autres partagent cette honte avec nous, a-t-elle souligné en constatant que l’esclavage existe aux quatre coins du monde.  « Les Africains asservissaient leurs compatriotes africains bien avant l’existence des colonies américaines.  Et dans de nombreux endroits à travers le monde, l’esclavage existe encore aujourd’hui. »  Elle a dénoncé le classement de la valeur humaine fait par les hommes qui opposent la suprématie présumée d’un groupe à l’infériorité présumée des autres.  En Amérique, a-t-elle dit, cela prend de nombreuses formes, en particulier « notre héritage de suprématie blanche ».

Cette année, les meurtres de George Floyd, Breonna Taylor et tant d’autres Américains noirs ont suscité une demande de justice raciale, un mouvement qui s’est propagé à travers le monde -« Black Lives Matter » -avec lequel nous devons démanteler la suprématie blanche et les autres formes de haine, a engagé la représentante.  Le FBI, a informé la déléguée, a relevé une augmentation des crimes haineux au cours des trois dernières années en particulier contre les Latino-Américains, les Sikhs, les Américano-Musulmans, les Américains juifs et les immigrants.  Cela n’inclut pas les intimidations, la discrimination, la brutalité et la violence auxquelles les Américains d’origine asiatique sont confrontés depuis le déclenchement de la COVID-19.  

L’attaque qui a eu lieu à Atlanta n’est que le dernier exemple de cette horreur, a regretté Mme Thomas-Greenfield en précisant que la nouvelle administration américaine a décidé de mettre le drapeau en berne en l’honneur des victimes de cette terrible tragédie insensée.  Elle a estimé que la solution à ce fléau est l’unité.  « Le racisme n’est pas unique à l’Amérique. »  Elle a affirmé avoir été victime de racisme dans d’innombrables contextes internationaux, citant par exemple des fouilles trop zélées dans les aéroports, ainsi que la discrimination contre son fils obligé d’attendre derrière les clients blancs pour une table dans un restaurant.  « Le racisme était et continue d’être un défi quotidien partout. »

Pour des millions de personnes, c’est plus qu’un défi, a relevé la représentante.  Elle a cité des endroits où le racisme peut tuer, comme en Birmanie où les Rohingya et d’autres ont été opprimés, maltraités et tués en nombre; ou encore « en Chine où le Gouvernement a commis un génocide et des crimes contre l’humanité contre les Ouïghours et les membres d’autres groupes ethniques et religieux minoritaires au Xinjiang ». 

La représentante a également dit que malgré la prévalence et l’omniprésence de la discrimination raciale, elle garde espoir parce que les communautés et les pays peuvent adopter le changement.  Elle a fait valoir à cet égard son histoire de descendante d’esclaves devenue Représentante des États-Unis auprès des Nations Unies.  Nous pouvons changer les règles, a assuré la déléguée, raison pour laquelle la Vice-Présidente Kamala Harris était à l’ONU cette semaine.  Elle a aussi fait valoir que le cabinet du Président Biden est le plus diversifié de l’histoire américaine et compte le premier Amérindien à un poste ministériel.  

Elle a énuméré les priorités du Président qui ont trait à la lutte contre la discrimination raciale, notamment dans les domaines du logement et des prisons, ou encore tout ce qui est fait pour le respect de la souveraineté des tribus amérindiennes, la lutte contre la xénophobie et la discrimination à l’égard des Asiatiques, des Américains d’origine asiatique et des insulaires du Pacifique.  L’Administration Biden-Harris reconnaissant également comment la pandémie de COVID-19 et la crise économique ont eu des conséquences terribles pour les minorités raciales et ethniques, elle a pris des mesures pour fournir des fonds de secours d’urgence, accroître l’accès à des aliments nutritifs et effacer les prêts fédéraux des étudiants.

Ce n’est que le début, a lancé la représentante, assurant que mettre fin à la discrimination raciale, en particulier dans notre système de justice pénale, sera une priorité absolue pour le Président et pour l’ensemble de l’Administration Biden-Harris.  Elle a appelé tous les pays à ratifier et à mettre en œuvre la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. 

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa-Rica), au nom du Système d’intégration d’Amérique centrale, a rappelé que l’Amérique centrale est une région pluriethnique et pluriculturelle. Le développement durable n’est possible que s’il profite à toutes et à tous, a-t-il ajouté.  Il a vu un « devoir moral » dans la nécessité d’adopter une « approche proactive » pour éliminer toutes les formes de discriminations.  « Le racisme touche tous les pays et nous devons l’éradiquer. »  Il a condamné dans les termes les plus fermes la résurgence actuelle du racisme et de l’intolérance et demandé des mesures concrètes pour y remédier.  Il a rappelé que sa région compte 30 groupes de personnes d’ascendance africaine, celles-ci représentant 18% de la population, avant d’insister sur l’importance d’apporter une réponse spécifique aux femmes d’ascendance africaine.  Il s’est dit en faveur de la création d’un Forum permanent des personnes d’ascendance africaine réunissant les gouvernements et la société civile pour un dialogue autour des droits de ces personnes.  Le délégué a enfin réclamé davantage de ressources pour le financement des activités de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Au nom de l’Union européenne, M. FRANCISCO ANTONIO DUARTE LOPEZ (Portugal) a déclaré qu’il est du devoir commun des États Membres de lutter contre le racisme en tant que fléau mondial.  Il a expliqué que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les inégalités préexistantes avec des conséquences sur les personnes les plus vulnérables.  Le Portugal a exprimé le souci de l’Union européenne de mettre les droits fondamentaux au centre de la riposte face à la pandémie en gardant à l’esprit le devise « Unie dans la diversité » des institutions européennes.  Le représentant a assuré que l’Union européenne continuera à s’opposer à toutes les formes de discriminations qu’elles soient raciales, ethniques, linguistiques, religieuses ou autres, en rejetant toutes les formes d’incitations à la haine en ligne ou dans la vie réelle.  Le Portugal a estimé que la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, adoptée en 1965, demeure la base à partir de laquelle doit s’articuler la lutte contre toutes les formes de discriminations. 

 Mme ANA SYLVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a observé une vague inquiétante de discours de haine et de racisme contre les personnes d’ascendance africaine partout dans le monde.  Elle a rappelé les mesures prises par Cuba, un pays multiracial et où la population est majoritairement métisse, depuis la Révolution, pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale.  Ne se contentant pas des résultats obtenus, le Gouvernement a mis en place en novembre 2019 un programme de lutte contre le racisme et la discrimination raciale dont l’objectif est d’identifier les causes de la discrimination, et de trouver les solutions à ce phénomène, a ajouté la représentante qui a rappelé que la réalisation de la Déclaration de Durban reste l’objectif de Cuba sur la question.

M. ALOYSIUS SELWAS TABORAT (Indonésie) a demandé de « nouveaux outils » pour faire face aux nouvelles formes de racisme et de discrimination, en particulier celles encouragées par l’accès à Internet.  La Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale sont cruciales pour préserver le legs de la Conférence de Durban de 2001, a-t-il estimé.  Ce n’est pas suffisant de condamner le racisme, nous devons agir, a tranché le délégué.  Il a indiqué que son pays a fait de sa diversité, l’une des plus grandes au monde, l’une de ses forces.  Le délégué a ensuite insisté sur le lien entre l’esclavage du passé et le racisme actuel.  Enfin, le délégué a demandé des mesures visant à la promotion de la connaissance des cultures des peuples africains et des contributions de ces derniers à bien d’autres cultures.

M. SERGIY KYSLYTSYA (Ukraine) a constaté la divergence de points de vue au sein du groupe des États d’Europe orientale sur le lien direct entre les droits humains et l’élimination de la discrimination raciale.  Il a ajouté que malgré les avancées dans la lutte mondiale contre le racisme et la discrimination raciale, des crimes contre l’humanité et la persécution de populations persistent toujours.  « L’intolérance et la discrimination conduisent à la violence et aux conflits. »  De plus, la pandémie de COVID-19 ayant exacerbé les défis, il faut redoubler d’efforts pour donner une protection à ceux qui sont victimes de discrimination dans le monde, a demandé le représentant.  À cet égard, il a jugé important de mettre en œuvre la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.  L’Ukraine attend ainsi la mise en œuvre des mesures conservatoires prescrites par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans l’affaire qui l’oppose à la Fédération de Russie sur l’application de la Convention internationale, a déclaré le représentant.

 M. BING DAI (Chine) a indiqué que la Chine s’est exprimée le 9 mars au Conseil de droits de l’homme au nom de 120 pays pour appeler à lutter contre le racisme, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.  Le représentant de la Chine a regretté que les États-Unis aient instrumentalisé ce débat de l’Assemblée générale pour servir leur propre dessein politique en lançant des accusations infondées contre la Chine.  Il a déclaré que les accusations de génocide dans la province du Xinjiang sont fallacieuses et ne reposent que sur des rumeurs sans fondement.  Le représentant a exhorté les États-Unis à cesser d’instrumentaliser les droits de l’homme à des fins politiques et à provoquer des confrontations contreproductives.  Le représentant a invité les États-Unis à prendre les initiatives qui s’imposent pour mettre fin aux meurtres qui se multiplient contre des personnes d’ascendance asiatique et africaine dans leur pays.  

M. BRUNO RIZZI RAZENTE (Brésil) a insisté sur l’importance de la population d’ascendance africaine au Brésil, faisant de cette Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale une journée particulière pour les Brésiliens.  La Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine est une occasion unique de lutter contre le racisme, a fait remarquer le délégué, en soulignant l’attachement du Brésil à la Déclaration et au Programme d’action de Durban.  Il a reconnu que les Brésiliens d’ascendance africaine ne sont pas suffisamment représentés aux échelons supérieurs de la société, y voyant là la persistance des stéréotypes raciaux.  Enfin, le délégué a mentionné la politique de discriminations positives mise en place au Brésil pour y remédier.

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