SC/14233

Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur le Yémen

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, M. Nicolas de Rivière (France):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur soutien à l’appel lancé par le Secrétaire général le 25 mars pour que les combattants cessent immédiatement les hostilités au Yémen et ont condamné les récentes attaques de drones aériens et de missiles lancées contre l’Arabie saoudite ainsi que l’escalade de la violence aérienne et terrestre dans le conflit au Yémen. 

Les membres du Conseil ont rappelé qu’ils soutenaient résolument l’Envoyé spécial, Martin Griffiths, et l’action qu’il menait pour parvenir à un accord sur un cessez-le-feu national, sur l’adoption de mesures humanitaires et économiques, et sur la reprise d’un processus politique associant toutes les parties qui soit dirigé et contrôlé par le Yémen, comme prévu dans les résolutions pertinentes des organes de l’ONU, notamment la résolution 2216 (2015), ainsi que dans l’initiative du Conseil de coopération du Golfe, son mécanisme de mise en œuvre et les textes issus de la Conférence de dialogue national.  Ils ont exprimé leur profonde inquiétude face à la lenteur des négociations et ont demandé aux parties d’accepter sans tarder les propositions de médiation.  Ils se sont félicités de l’annonce, négociée par la « Coalition en appui à la légitimité au Yémen », d’un cessez-le-feu à Abiyan entre le Gouvernement yéménite et le conseil de transition du Sud, ainsi que du déploiement des observateurs du cessez-le-feu de la Coalition et des efforts faits par la Coalition à cet égard.  Ils ont ensuite demandé aux parties de mettre rapidement en œuvre les dispositions de l’Accord de Riyad.   En outre, ils ont demandé aux parties de s’engager de bonne foi en faveur d’un retour à la paix au Yémen. 

Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde inquiétude face au risque croissant de rupture ou d’explosion du pétrolier Safer, ce qui provoquerait une catastrophe environnementale, économique et humanitaire pour le Yémen et ses voisins.  Ils ont dit qu’il fallait que les houthistes accordent immédiatement un accès inconditionnel aux experts techniques de l’ONU pour qu’ils évaluent l’état du pétrolier, effectuent d’éventuelles réparations urgentes et formulent des recommandations pour l’extraction du pétrole en toute sécurité, en coopération étroite avec l’Organisation. 

Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde inquiétude face à la situation humanitaire catastrophique et aux multiples difficultés humanitaires auxquelles le Yémen devait faire face.  Ils ont noté que le manque de financement pour les importations et les opérations d’aide humanitaire pourrait porter un coup terrible à l’économie du pays et exacerber la grave insécurité alimentaire si des mesures n’étaient pas prises rapidement pour débloquer les fonds déjà promis et fournir des fonds supplémentaires.  Ils ont demandé à tous les donateurs potentiels d’intensifier leur action pour sauver des vies au Yémen. 

Les membres du Conseil se sont également dits préoccupés par l’impact dévastateur de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) qui se propageait partout dans le pays et ont salué le rôle joué par les agents humanitaires et le personnel soignant, qui travaillaient dans des conditions inédites.  Ils ont demandé aux parties prenantes locales de prendre toutes les mesures possibles pour prévenir la propagation du virus au sein d’une population déjà vulnérable – en tenant compte de l’incidence disproportionnée de la COVID-19 sur les femmes et les enfants et des besoins particuliers de ceux-ci –, de lutter contre la pandémie de façon transparente et de faciliter le travail des professionnels de la santé, en particulier dans le nord du Yémen.  Ils ont également demandé aux parties prenantes locales de cesser immédiatement d’entraver l’aide humanitaire afin qu’elle puisse être acheminée efficacement et de faciliter l’accès et la circulation en toute sécurité et sans entrave du personnel humanitaire, des articles humanitaires et des fournitures médicales, en particulier dans le nord du pays. 

Les membres du Conseil ont réaffirmé que toutes les parties étaient tenues d’honorer les obligations que leur imposait le droit international humanitaire, en particulier celles qui concernaient la protection des civils et des biens de caractère civil ainsi que la protection du personnel et des installations humanitaires et sanitaires.  Ils ont de nouveau déploré les pertes de vies civiles, notamment d’enfants. 

Les membres du Conseil ont demandé aux parties d’engager un dialogue constructif avec l’Envoyé spécial aux fins de la mise en œuvre de solutions acceptées de part et d’autre, l’objectif étant de faire en sorte que le port de Hodeïda soit régulièrement approvisionné en carburant et que les revenus ainsi générés puissent être utilisés pour la rémunération des fonctionnaires, opération qui devrait être dûment documentée. 

Les membres du Conseil ont également demandé aux parties de reprendre la coopération par l’intermédiaire du Comité de coordination du redéploiement et de collaborer avec la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda pour assurer la stabilité à Hodeïda. 

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen. 

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