SC/14205

Conseil de sécurité: Appel à un mandat élargi et à des ressources supplémentaires pour un meilleur appui de la Mission de l’ONU au Mali à la Force conjointe du G5 Sahel

À quelques jours des discussions sur le renouvellement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix a prévenu qu’avec le mandat et les ressources qu’elle a, la Mission ne peut aller plus loin dans son soutien à la Force conjointe du G5 Sahel.  M. Jean-Pierre Lacroix s’exprimait à la réunion que le Conseil de sécurité a tenue aujourd’hui sur la paix et la sécurité en Afrique, en présence du Président du G5 Sahel et Ministre des affaires étrangères de la Mauritanie, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed.

Distanciation sociale oblige, c’est chacun dans sa Mission que les 15 membres du Conseil font leur déclaration et dialoguent avec leurs invités, grâce à un système de visioconférence spécialement conçu pour eux.

Depuis plusieurs années, a alerté le Ministre mauritanien des affaires étrangères, « l’alliance diabolique des groupes terroristes et des narcotrafiquants ronge le corps sahélien à coups de métastases successives ».  Vantant les victoires engrangées jusqu’ici par la Force conjointe du G5 Sahel, le Ministre a insisté pour que cette dernière soit inscrite au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et souligné que le besoin d’un financement pérenne constitue un objectif de sa présidence mauritanienne.  Le Ministre a dit mesurer combien l’opérationnalisation de la Force conjointe est « une entreprise complexe ».  Mais, a-t-il affirmé, nous avons dépassé le temps des doutes.  L’appui de nos partenaires sous toutes ses formes, et la coopération avec la Mission des Nations Unies sont à tous égards déterminants.

Certes mais avec le mandat et les ressources dont elle dispose, la MINUSMA ne peut aller plus loin dans son soutien à la Force, a tranché le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix.  M. Lacroix a présenté deux options pour aller de l’avant dont la première consisterait à créer un bureau d’appui des Nations Unies dédié et distinct, fournissant un soutien logistique et opérationnel complet et financé par le budget des Nations Unies ou par un fonds d’affectation spéciale.  Il s’agirait d’arrangements temporaires permettant à la Force conjointe de renforcer ses propres capacités, a-t-il expliqué.

La deuxième option viserait le renforcement de la capacité de la Force conjointe à se procurer et à fournir un soutien vital à ses contingents ainsi qu’à effectuer des évacuations médicales en dehors du Mali; le réajustement du modèle de soutien actuel pour permettre à d’autres partenaires de passer des contrats avec leurs propres sociétés de transport de fret pour la fourniture de services de survie plus près des zones d’opérations de la Force; et l’autorisation de la MINUSMA à entreprendre la livraison de fournitures de survie au-delà de sa zone d’opération et étendre son soutien technique.  Le Secrétaire général adjoint a réclamé un appui global, financé par les contributions budgétaires pour pouvoir poursuivre plus facilement une stratégie à long terme en vue de rendre la Force conjointe autonome.

Attendre de la MINUSMA qu’elle fasse davantage pour combler les lacunes en matière de transport, signifie qu’il faut élargir son mandat.  Lui demander de faire plus pour appuyer la Force conjointe nécessite des ressources supplémentaires et une mobilisation de fonds cohérente et durable, a insisté M. Lacroix.  La solution n’étant pas que militaire, le Niger s’est félicité de la Coalition pour le Sahel, formée lors du Sommet de Pau le 13 janvier dernier.  Cette Coalition, a expliqué la France, repose sur quatre piliers que sont la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités, le rétablissement de l’autorité de l’État et le développement économique, « parce que toutes ces questions doivent avancer de pair ».

Sur le terrain, a poursuivi la France, le lancement de la Coalition s’est traduit par la mise en place d’un mécanisme de commandement conjoint entre l’opération française Barkhane et les armées du G5 Sahel; et un engagement accru des partenaires, notamment l’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) qui financent un plan antiterroriste de 2,3 milliards de dollars.  La France n’a pas oublié, dans ce cadre, le lancement de la Task Force Takuba/groupement de forces Takuba qui réunit des forces spéciales européennes en accompagnement des Forces armées maliennes.

Le Sahel est aujourd’hui une région où convergent presque tous les problèmes du monde mais il a la volonté de s’en relever et de devenir la « Région des promesses et des opportunités », a affirmé le Ministre mauritanien des affaires étrangères.  Le renforcement de la Force conjointe n’est qu’un des volets d’une approche internationale globale nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans la région, a souligné le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix.

La Section des communiqués de presse ne couvre que les déclarations faites en visioconférence dont les textes ont été transmis à temps par la Division des affaires du Conseil de sécurité.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a fait le point sur le soutien que la communauté internationale et plus particulièrement la MINUSMA ont fourni, au cours des derniers mois, à la Force conjointe du G5 Sahel dans son processus de montée en puissance opérationnelle.   Il a rappelé qu’à la demande du Conseil, le Secrétariat des Nations Unies vient de procéder à une évaluation du soutien de la MINUSMA à la Force, dont les conclusions ont été prises en compte dans le dernier rapport du Secrétaire général sur la Mission datant du 1er juin 2020.

En dépit du contexte actuel de la pandémie de COVID-19, la lutte contre le terrorisme et l’enjeu du développement de la région du Sahel continuent de mobiliser aux niveaux régional, continental et international pour endiguer la spirale de la violence et créer un environnement propice à la paix et à la prospérité.  Les appels à la mobilisation de ressources additionnelles se poursuivent auprès de partenaires tandis que l’Union africaine (UA) et les organisations régionales continuent d’apporter un soutien politique au combat du G5 Sahel contre le terrorisme et la pauvreté, a indiqué M. Lacroix.

Depuis l’année dernière, la montée en puissance du G5-Sahel est notable et encourageante, notamment à travers la réforme de son Secrétariat permanent et l’élaboration des outils de gestion et d’aide à la décision, a-t-il indiqué.  Sur le plan opérationnel, des avancées ont également été faites dans le renforcement des actions de la Force conjointe dans les domaines de la génération des troupes, la révision du concept d’opération de la Force et dans l’opérationnalisation du Centre sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce.  Par ailleurs, a précisé M. Lacroix, la mise en place d’un mécanisme conjoint de commandement à Niamey a permis de renforcer la coordination avec les autres forces internationales.  Tous ces efforts ont abouti au lancement par la Force conjointe, d’une opération militaire d’envergure, l’opération « Sama », qui est actuellement en cours et bien avancée.

Dans ce contexte, l’appui de la MINUSMA à la Force conjointe par l’approvisionnement en eau, en rations et en carburant a été essentiel, a assuré M. Lacroix.  Au cours des derniers mois, le taux de consommation et de financement de l’appui fourni par la Mission, et généreusement financé par l’Union européenne (UE), est passé de 21% à près de 50%.  Cependant les limites du modèle de soutien actuel entraînent des obstacles importants, en particulier en termes de transport, a regretté le haut responsable.  La MINUSMA a fait tout son possible pour répondre aux demandes dans le cadre de son mandat et des arrangements techniques actuels.  Elle a augmenté le nombre des points de dépôt pour les biens de consommation de survie au Mali, en les plaçant aussi près que possible des zones d’opérations de la Force conjointe, a-t-il précisé.

Cependant, la MINUSMA fonctionne à pleine capacité et ne peut aller plus loin dans son soutien à la Force avec le mandat et les ressources qui lui sont actuellement accordés, a prévenu M. Lacroix.  C’est d’ailleurs aussi ce qui ressort de l’évaluation faite par le Secrétariat qui a conclu que le soutien international à la Force conjointe reste crucial, mais que le modèle de soutien actuel n’est pas adapté pour répondre aux pénuries de transport et d’équipement de la Force conjointe.  À cet égard, l’évaluation a défini différentes options, allant d’un ensemble complet de mesures de soutien à des ajustements plus modestes du système existant, a expliqué M. Lacroix avant d’en donner un aperçu.

Le programme d’appui complet prévoit un Bureau d’appui des Nations Unies dédié et distinct, fournissant un soutien logistique et opérationnel complet, financé par le budget des Nations Unies ou par un fonds d’affectation spéciale.  Il s’agirait d’arrangements temporaires permettant à la Force conjointe du G5 Sahel de renforcer ses propres capacités, a-t-il expliqué.

La deuxième option vise à relever les défis immédiats à court terme: renforcement de la capacité de la Force conjointe à se procurer et à fournir un soutien vital à ses contingents ainsi qu’à effectuer des évacuations médicales en dehors du Mali; réajustement du modèle de soutien actuel pour permettre à d’autres partenaires de passer des contrats avec leurs propres sociétés de transport de fret pour la fourniture de services de survie plus près des zones d’opérations de la Force; et autorisation de la MINUSMA à entreprendre la livraison de fournitures de survie au-delà de sa zone d’opération et étendre son soutien technique. 

Compte tenu de l’évaluation, le Secrétaire général adjoint a réitéré l’appel du Secrétaire général à un appui global, financé par les contributions budgétaires.  Cela permettrait non seulement un soutien prévisible et durable, mais également de poursuivre plus facilement une stratégie à long terme en vue de réduire progressivement ce soutien et rendre la Force conjointe autonome, a-t-il fait valoir.  En outre, cela permettrait à la MINUSMA de se consacrer entièrement à soutenir le processus de paix et la stabilisation du centre du Mali.  Attendre de la MINUSMA qu’elle fasse davantage pour combler les lacunes en matière de transport, signifie, pour M. Lacroix, qu’il faut élargir son mandat.  Demander à la MINUSMA de faire davantage pour appuyer la Force conjointe nécessiterait des ressources supplémentaires et une mobilisation de fonds cohérente et sur la durée.  Le généreux soutien financier de l’UE a été essentiel à ce jour pour maintenir l’appui de la MINUSMA à la Force conjointe, a souligné le haut responsable saisissant l’occasion pour appeler la communauté internationale et les autres donateurs à se manifester et à soutenir cette cause importante.

Pour M. Lacroix, la Force conjointe du G5 Sahel est sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup à faire.  Le renforcement de la Force conjointe n’est qu’un des volets d’une approche internationale globale nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité au Mali et dans la région du Sahel.  L’amélioration de la gouvernance, l’éradication de la pauvreté et la protection des droits de l’homme de tous les citoyens restent essentielles et il reste encore beaucoup à faire pour que ces efforts aient le même poids que les opérations militaires, a-t-il constaté.

Du fait de l’engagement politique au plus haut niveau de ses États contributeurs, la Force conjointe a jeté les bases de l’intégration du droit relatif aux droits de l’homme et des obligations du droit international humanitaire dans sa planification, ainsi que dans la conduite et l’examen de ses opérations militaires, a salué M. Lacroix.  Mais, a-t-il ajouté, des efforts restent toutefois nécessaires pour pleinement respecter cet engagement.  Le renforcement de la composante police de la Force conjointe serait une étape importante à cet égard, non seulement pour améliorer le contrôle des opérations militaires, mais aussi pour soutenir les efforts en les reliant au renforcement de l’État, au soutien du secteur de la justice et à la réforme pénitentiaire et du respect des droits de l’homme.  M. Lacroix en a profité pour saluer le lancement du Partenariat pour la stabilité et la sécurité au Sahel.

La communauté internationale ne peut réussir dans la lutte contre le terrorisme que si elle reste unie et suit une approche globale et commune, a déclaré le haut responsable.  Malgré un début d’année difficile, il y a eu des développements positifs dont la création de la Coalition pour le Sahel, à la suite du Sommet de Pau en janvier, qui a fourni un cadre plus large pour coordonner les initiatives de sécurité, de développement et de gouvernance dans la région.  De plus, a noté le Secrétaire général adjoint, il faudra continuer à soutenir les initiatives régionales, y compris celles de la CEDEAO et de l’UA.

Le Ministre des affaires étrangères de la Mauritanie, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui assure la présidence tournante de la Force du G5 Sahel, a affirmé d’emblée que la situation sécuritaire dans la région se dégrade à vue d’œil et avec une rare constance.  Depuis plusieurs années, a-t-il rappelé, « l’alliance diabolique des groupes terroristes et des narcotrafiquants ronge le corps sahélien à coups de métastases successives ».  Il faut ajouter à cela le fait que le Sahel est déjà structurellement fragilisé par le lourd handicap des effets des changements climatiques, notamment les sécheresses récurrentes qui ruinent les fragiles économies agropastorales, dépeuplant les terroirs et jetant à la périphérie des grandes villes « une population en besoin de perfusion permanente ».  Pour le Ministre, l’insécurité et le sous-développement se sont tellement acharnés sur le Sahel, qu’il en est profondément meurtri.  Mais, a-t-il souligné, la menace sécuritaire qui s’abat sur le Sahel n’est pas seulement une problématique locale; elle est de dimension et de portée mondiales et mérite en conséquence une riposte tout aussi mondiale.  Le Ministre a réitéré la demande faite au Conseil de sécurité d’inscrire la Force conjointe du G5 Sahel au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

En attendant, chacun chez soi et ensemble, les cinq pays ont engagé une action vigoureuse de reconquête des territoires abandonnés et de secours aux populations en détresse.  Leur objectif n’est pas seulement la reprise en main militaire du terrain pris par les terroristes mais aussi et surtout le retour, dans ces endroits ravagés par des criminels, de « l’État protecteur », des services publics si essentiels à la vie des gens, des écoles et des hôpitaux, en priorité.  Le Ministre a assuré qu’aujourd’hui, la riposte est simultanément engagée sur les fronts de la sécurité et du développement.  Plusieurs actions sont en cours, particulièrement intensifiées depuis janvier 2020 dans la zone ravagée des trois frontières.  Le Ministre s’est enorgueilli des victoires « éclatantes », ces dernières semaines, de l’Armée tchadienne contre Boko Haram dans la zone du lac Tchad. 

En matière de développement, la Coalition pour le Sahel, a-t-il expliqué, est un cadre politique, stratégique et opérationnel pertinent, articulé autour de quatre piliers, drainant les efforts vers les domaines de la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités militaires, l’appui au retour de l’État dans les zones de crise et l’aide au développement.  Tout en remerciant les partenaires multibilatéraux et bilatéraux pour leur soutien, le Ministre a prévenu que la mobilisation des fonds pour le financement du Programme d’investissements prioritaires (PIP), n’est pas encore au niveau des attentes.

Il a assuré aux membres du Conseil que les perspectives décrites dans la feuille de route de la présidence en exercice du G5 Sahel sont prometteuses.  En matière de sécurité et de défense, l’action vise le renforcement des capacités opérationnelles de la Force conjointe, l’interopérabilité des forces aériennes, l’amélioration des capacités des forces de sécurité intérieure et le renforcement de l’autorité de l’État dans les zones sensibles. 

Sur le volet développement, l’effort porte sur le Programme de développement d’urgence (PDU), le Cadre d’actions prioritaires intégrées (CAPI), l’appui à l’autonomisation des populations, l’emploi des jeunes sahéliens, et le renforcement de l’intégration régionale.  Le Ministre a dit son intention de renforcer le dialogue intra et intercommunautaire, en promouvant le dialogue politique, religieux et social, en développant l’éducation et la sensibilisation des jeunes au phénomène de la radicalisation, et en s’appuyant sur les leaders religieux mais aussi en renforçant la nécessaire confiance entre les forces de défense et de sécurité et les populations locales.

Passant à la nouvelle donne qu’impose la pandémie de COVID-19, il a constaté que certes, tous les pays se sont mis, à des degrés divers, au confinement pour espérer sauver ce qui peut l’être.  Même si le Sahel a l’avantage de sa jeune population, la fragilité sanitaire et nutritionnelle font que la COVID-19 s’ajoute « à un tableau clinique déjà assez rempli ».  Dès lors, a estimé le Ministre, la question est de savoir quel monde nous voulons construire au sortir de cette crise planétaire sans précédent?  Un monde plus solidaire et plus prospère ou un monde plus fracturé et plus inégalitaire?  Au Sahel, a-t-il expliqué, nous croyons fermement à un engagement fort en faveur d’un multilatéralisme régi par le droit. C’est ce qui peut garantir un avenir meilleur au monde endeuillé qui est le nôtre aujourd’hui.

S’agissant de l’opérationnalisation de la Force conjointe et de l’appui de la MINUSMA, le Ministre a reconnu les progrès réalisés en matière de renforcement des capacités opérationnelles de la Force conjointe et a mis en exergue les perspectives d’évolution à la lumière de la feuille de route de sa présidence.  Remerciant ici aussi les partenaires dont l’Union européenne et son enveloppe de 238 millions de dollars dont 100 déjà engagés pour le matériel de transport, de protection et de communications, le Ministre a insisté sur le « besoin évident » de contributions supplémentaires, bilatérales ou multilatérales.  Le besoin d’un financement pérenne de la Force conjointe reste posé, a-t-il ajouté.

Sur le registre de la formation, il a expliqué qu’il faut à la fois « former sur le tas » et dans l’urgence et envisager la refonte des dispositifs de formation initiale, d’éducation militaire et d’entraînement dans une perspective de temps de guerre qui se prolonge.  L’opérationnalisation de la Force conjointe réside dans sa capacité à conduire et mener des opérations sur le terrain, a martelé le Ministre, saluant l’engagement « exemplaire » de l’opération Barkhane.  Le Ministre a rappelé que la Force conjointe n’agit pas seule, mais au contact des forces nationales et internationales.  Cette coordination se renforcera avec l’entrée de la Force européenne Takuba qui appuiera tout spécialement les Forces armées maliennes. 

En matière d’opérationnalisation de la Force conjointe, il a tenu à souligner les actions réalisées, reconnaissant à quel point il s’agit d’une entreprise complexe s’inscrivant sur le long terme.  Aujourd’hui le temps des doutes sur la pertinence et la capacité de cette Force est dépassé, a affirmé le Ministre, pour lequel la mise en œuvre de l’Accord tripartite MINUSMA, EUTM et Force conjointe du G5 Sahel contribuera significativement au renforcement des capacités de la Force.  À quelques jours des discussions sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA, le Ministre a réaffirmé le soutien ferme des pays du G5 Sahel à la Mission et à la prorogation et à l’élargissement de son mandat.

La Belgique a déclaré que malgré une situation sécuritaire et humanitaire « encore très préoccupante », il y a « de bonnes nouvelles » et parmi lesquelles l’augmentation du nombre des opérations de la Force conjointe du G5 Sahel et l’inauguration, il y a quelques jours, du quartier général de la Force à Bamako.  Étant donné que les terroristes formulent des revendications politiques, il faut pour les combattre, a prescrit la Belgique, l’engagement politique et l’appropriation au plus haut niveau pour pouvoir renforcer les institutions démocratiques du Sahel, rechercher de nouvelles solutions politiques et vaincre la propagande des terroristes.  Les actions visant à lutter contre la stigmatisation de groupes ethniques particuliers et à fournir des services de base, y compris la sécurité ainsi que la lutte contre l’impunité, sont probablement à privilégier. 

La délégation a ainsi estimé que les allégations d’exécutions extrajudiciaires par les forces de sécurité des pays du G5 méritent un examen approfondi plutôt qu’un déni pur et simple.  Les progrès en matière de sécurité et de développement sont bien sûr cruciaux, mais si les droits de l’homme et l’état de droit ne sont pas respectés, ces progrès resteront temporaires et le terrorisme et l’insécurité continueront de prospérer, a mis en garde la Belgique.  Elle a vivement encouragé les cinq pays et leur Force conjointe à accélérer la mise en œuvre du Cadre de respect des droits de l’homme, soutenu par le Bureau de la Haut-Commissaire.  Les pays qui ne l’ont pas encore fait doivent accepter l’offre du Bureau d’ouvrir des représentations sur dans leur territoire, a insisté la Belgique. 

 La situation au Sahel reste l’une des principales préoccupations des États-Unis en matière de sécurité en Afrique, a indiqué la délégation, pour laquelle les problèmes supplémentaires posés par la COVID-19 exigent que la communauté internationale travaille ensemble.  Pour les États-Unis, la Force conjointe du G5 Sahel reste la solution à long terme pour rétablir la sécurité.  Nous sommes, ont-ils dit, déterminés à soutenir cette Force, sur une base bilatérale, par du matériel, de la formation et des conseils afin de combler les lacunes en matière de capacités. La délégation a appelé les autres pays à faire de même et a salué les progrès enregistrés au cours de ces derniers mois. 

Mais, ont prévenu les États-Unis, les opérations de la Force à elles seules ne suffiront pas, compte tenu des causes profondes du conflit qui doivent être traitées par une aide humanitaire coordonnée et une assistance à long terme dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de la gouvernance, de la démocratie et des droits de l’homme.  Les États-Unis ont exhorté les parties signataires de l’Accord d’Alger à honorer leurs engagements.  Les dispositions de l’Accord, ont-ils plaidé, auront un effet stabilisateur non seulement dans le nord du Mali, mais aussi dans toute la région du Sahel.  Une fois que le Gouvernement malien et ses pays partenaires auront pris des mesures concrètes et substantielles sur l'Accord, ils pourront concentrer davantage de ressources et d'attention aux menaces terroristes, ont estimé les États-Unis.  

La viabilité des efforts collectifs pour stabiliser la région dépendra des progrès que font les gouvernements, la société civile et le secteur privé des États du G5-Sahel pour créer une gouvernance efficace et sensible aux besoins du citoyen; pour garantir l’accès de tous aux opportunités; et pour promouvoir les droits de l’homme, le principe de la responsabilité et l’inclusivité.  Les États-Unis ont plaidé pour une participation plus significative des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés à la prise de décisions.  Pris ensemble, ces efforts peuvent instaurer une paix et une stabilité durables, a conclu la délégation, et libérer le potentiel de cette région. 

La Fédération de Russie a dit partager les évaluations alarmantes de la situation au Sahel.  Dans le contexte de la pandémie de coronavirus et des mesures de quarantaine, les activités terroristes se sont à nouveau intensifiées, alors que le trafic de drogue et le crime organisé se développent, a constaté la délégation, qui a également souligné les graves conséquences humanitaires de la pandémie.  Avec les écoles fermées et de plus en plus de personnes qui ont besoin de nourriture et de soins médicaux, il faut craindre un mouvement de radicalisation, a alerté la Fédération de Russie.  Elle a plaidé pour que les pays de la région reçoivent l’aide nécessaire à la lutte contre l’expansion de l’idéologie extrémiste.  Ces pays doivent pouvoir régler les graves problèmes socioéconomiques, renforcer les institutions publiques et favoriser une culture des droits de l’homme. 

La délégation a remarqué qu’en un temps relativement court, la Force conjointe est devenue un élément important de la sécurité régionale, saluant la création d’un mécanisme de coordination conjoint à Niamey.  Elle a aussi appuyé l’initiative de l’Union africaine d’élaborer un plan pour le déploiement des forces en attente et a pris note de la décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine d’adopter un plan d’action pour financer la lutte contre le terrorisme jusqu’en 2024.  Il ne fait aucun doute, a poursuivi la Fédération de Russie, qu’une Force pleinement opérationnelle dépend d’un financement prévisible et stable et de moyens de transport et logistiques appropriés.  Elle s’est dit disposée à envisager les options proposées dans le dernier rapport du Secrétaire général pour améliorer le soutien apporté par la MINUSMA.

Face à la pandémie, la République dominicaine a jugé crucial de sécuriser les gains engrangés au Sahel, une région qui malheureusement continue d’être déstabilisée par les groupes terroristes et la violence intercommunautaire.  Qualifiant de profondément préoccupante la détérioration de la situation au Burkina Faso, au Mali et au Niger, la délégation s’est inquiétée de la coopération accrue entre les groupes terroristes qui tirent profit de la pandémie pour intensifier leurs attaques et usurper l’autorité des États.  Elle a jugé encourageants les progrès accomplis dans l’opérationnalisation de la Force conjointe, ainsi que la mise en œuvre de plusieurs initiatives régionales et internationales, telles que l’opération Barkhane ou bien encore la Coalition pour le Sahel.  Elle a demandé une pleine opérationnalisation de la Force conjointe et sa coopération accrue avec l’Union européenne et la Mission au Mali afin de remédier aux lacunes du modèle de soutien.  La délégation a encouragé les dirigeants au Sahel à garantir une large participation des femmes aux efforts de paix et de sécurité et a souligné l’importance du respect des droits humains, en particulier dans le cadre des stratégies antiterroristes.

Au nom des A3+1, Afrique du Sud, Niger et Tunisie plus Saint-Vincent-et-les Grenadines, le Niger a exprimé sa vive préoccupation face au nombre croissant de déplacés dans le Sahel, soit 1,4 million de personnes, et celui des gens qui ont besoin d’assistance humanitaire, soit 14,7 millions.  La délégation a plaidé pour des ressources supplémentaires afin d’alléger les souffrances humaines.  Elle a attiré l’attention sur les effets des changements climatiques, entre autres, sur l’élevage qui est essentiel aux économies locales.  Le Niger n’a pas oublié les effets de la pandémie de COVID-19 qui pourraient aggraver encore la situation déjà précaire des populations du Sahel.  Il a déploré le fait que les groupes terroristes au Sahel aient ignoré l’appel du Secrétaire général à une trêve humanitaire, cherchant plutôt à profiter de la pandémie pour intensifier leurs attaques meurtrières et leur propagande. 

Pour les A3+1, a souligné le Niger, il est indéniable que depuis le dernier rapport du Secrétaire général, la situation sécuritaire au Sahel s’est détériorée.  Face à la violence sans précédent, les pays du G5 Sahel, qui consacrent entre 15% et 30% de leur budget au secteur de la défense, ont poursuivi leurs efforts contre le terrorisme, avec le soutien indéfectible de leurs partenaires.  Grâce à ces efforts, le 3 mars, la Force interarmées a libéré six otages au terme d’une opération particulièrement complexe.  Le Niger s’est félicité de ce que la situation complexe qui prévaut dans la région du lac Tchad se soit considérablement améliorée, notamment grâce aux excellents résultats de l’opération « Colère de Bohoma », dirigée par l’armée tchadienne, dont le commandant en chef, le Président Idriss Deby Itno, était lui-même sur le champ de bataille. 

Parallèlement, les dispositifs de sécurité du G5 Sahel ont été renforcés avec la création récente, à Niamey, du mécanisme de commandement conjoint de toutes les forces opérant dans le Liptako Gourma, et l’extension de la zone d’intervention de la Force conjointe du G5 Sahel de 50 kilomètres à 100 kilomètres des deux côtés des frontières des États.  La lutte contre le terrorisme s’est aussi renforcée avec le lancement de la Coalition pour le Sahel lors du Sommet de Pau du 13 janvier 2020, et la perspective du démarrage des opérations de la Task Force Takuba/groupement de forces Takuba, dans laquelle seront engagées des forces spéciales européennes.  La délégation a en outre salué la détermination constante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à lutter contre le terrorisme et à instaurer la paix, la sécurité et la stabilité au Sahel.  Elle a appelé la communauté internationale à intensifier son soutien à la lutte contre le terrorisme, en renforçant les capacités militaires des États du G5 Sahel, en aidant au rétablissement de la présence et de l’autorité de l’État dans les zones menacées de terrorisme et en soutenant également les efforts de développement économique et social dans les zones affectées.

Nous souhaitons réitérer la demande légitime consistant à ce que la Force conjointe soit placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a dit le Niger, arguant que cela renforcerait sans aucun doute les efforts de la Force et ceux de la région et du continent, tout comme la dynamique de la lutte contre le terrorisme au Sahel.  Comme cela a été rappelé lors de la quatrième session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État du G5 Sahel tenue le 15 décembre 2019, il est important qu’un plan Marshall soit mis en place pour soutenir les actions de développement, a encore plaidé le Niger.  Il a souhaité que le renouvellement prochain du mandat de la MINUSMA renforcera le cadre de coopération avec le G5 Sahel de manière pratique et durable.  Il faut donc, a précisé le Niger, mettre l’accent sur l’optimisation du mécanisme de soutien actuel, afin qu’il atteigne les bataillons de la Force interarmées avec moins de contraintes, tout en renforçant leurs capacités et leurs compétences.

Dans la poursuite de cette guerre asymétrique, a conclu le Niger, tout doit être fait pour identifier et traduire en justice les auteurs d’abus ou de comportements inappropriés à l’égard de la population civile.  « La réponse dans notre lutte commune contre le terrorisme au Sahel réside dans notre capacité à développer une stratégie solide, cohérente et intégrée pour relever les défis sécuritaires, humanitaires et de développement. »

La Chine a dit activement soutenir les efforts des pays du Sahel pour maintenir la paix, la sécurité et la stabilité et promouvoir le développement dans la région.  Elle s’est dite encouragée de voir que la situation politique au Sahel reste généralement stable et a salué les efforts des pays de la région même si elle partage leurs préoccupations concernant les graves problèmes de sécurité que posent le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et la violence intercommunautaire.  Pour la délégation, des efforts constants devraient être faits pour soutenir des solutions politiques aux problèmes régionaux, et les problèmes africains devraient être résolus de manière africaine et par le biais d’un processus dirigé par les Africains et propre à l’Afrique.  Dès lors, la Chine a demandé à la communauté internationale de respecter la volonté politique du peuple et la souveraineté des pays de la région et de soutenir le rôle important des organisations régionales, y compris l’UA.

Il faut également redoubler d’efforts pour relever les problèmes que posent le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.  La Chine a appelé la communauté internationale à renforcer une coordination efficace et accroître le soutien et les investissements dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.  La Force conjointe du G5 Sahel a joué un rôle important dans le maintien de la paix et de la sécurité régionales, a constaté la Chine, qui aide la MINUSMA à fournir un soutien logistique à la Force conjointe dans le cadre de son mandat et soutient le renforcement du mandat de la Mission par le biais d’un soutien financier.  La Chine a fourni 300 millions de RMB pour soutenir les opérations antiterroristes au Sahel et à la Force conjointe, et continuera à apporter son aide, a-t-elle indiqué.

La délégation a également insisté sur la nécessité d’éradiquer les causes profondes de l’instabilité régionale, dont le sous-développement.  Elle a dès lors appelé à apporter plus de soutien aux pays de la région du Sahel pour éliminer la pauvreté et améliorer les soins de santé, l’éducation et l’emploi, afin qu’ils puissent atteindre les objectifs de développement durable 2030 et l’Agenda 2063 de l’Afrique plus rapidement et plus efficacement.  Pour sa part, la Chine aide activement les pays de la région, notamment en matière d’infrastructures et de connectivité, offrant aussi des bourses pour étudier en Chine.

Dans le contexte actuel de la COVID-19, la délégation a espéré que la communauté internationale pourra travailler en étroite collaboration avec les pays africains pour lutter contre la pandémie et ses impacts sociaux et économiques négatifs.  « Notre soutien ne doit pas rester un slogan politique, mais être mis en œuvre par des actions concrètes », a exigé la délégation en appelant à renforcer les capacités de la MINUSMA.  Le Président Xi Jinping a promis que la Chine travaillerait avec les pays africains pour lutter contre la pandémie, a-t-elle précisé, en mettant en place un mécanisme de coopération pour ses hôpitaux afin de jumeler 30 hôpitaux africains et de faire du vaccin un bien public mondial tout en veillant à ce que les pays africains et en développement soient parmi les premiers à en bénéficier.

L’Estonie a déploré le nombre grandissant d’attaques terroristes contre les civils et les forces sécuritaires nationales et régionales au Sahel.  Elle a souligné la nécessité de renforcer la présence sécuritaire et étatique dans les zones les plus touchées et salué, à cet égard, les efforts de l’UA et de la CEDEAO en vue de mener des opérations antiterroristes.  La mission a jugé encourageant le nombre accru d’opérations menées par la Force conjointe du G5 Sahel ces six derniers mois, ainsi que le renforcement de ses capacités.  Elle a en outre salué les décisions prises par les pays du G5 plus tôt dans l’année en vue d’une flexibilité accrue dans la conduite des opérations par la Force conjointe dans les zones frontalières.  L’Estonie a ensuite plaidé pour une coopération renforcée entre les différents acteurs opérant dans la région face au terrorisme.  L’Estonie contribue à la restauration de la sécurité, y compris en fournissant du personnel à la MINUSMA et en contribuant au Fonds d’affectation spéciale de l’UE pour l’Afrique.  Elle fait également partie de la force européenne Takuba chargée de riposter à la menace terroriste dans la zone Liptako-Gourma.

La délégation a demandé le plein respect des droits humains et du droit international humanitaire dans la conduite des opérations antiterroristes et salué les mesures prises par les pays du G5 pour sensibiliser le personnel de la Force conjointe à ce sujet.  Enfin, elle a souligné la nécessité de remédier aux causes profondes de l’instabilité au Sahel, en particulier la pauvreté et la marginalisation de certains groupes.  Ces aspects doivent être pris en compte dans les stratégies et mandats élaborés avec les pays de la région, a plaidé l’Estonie.

Pas plus tard que le week-end dernier, trois attaques de groupes armés jihadistes dans le nord et l’est du Burkina Faso ont fait plus de 50 morts, a rappelé le Royaume-Uni avant de condamner ces attaques et d’appeler toutes les parties au conflit au respect du droit international humanitaire et à la protection des civils.  Depuis la dernière discussion sur le Sahel, a-t-il reconnu, la COVID-19 a créé de nouveaux défis qui vont renforcer la pression sur des ressources publiques déjà limitées et risquer de détourner l’attention internationale des moteurs de l’instabilité.  Le Royaume-Uni a dit avoir décidé d’aider les gouvernements du Sahel et leurs partenaires humanitaires à gérer l’escalade des besoins et à faire face aux impacts socioéconomiques à plus long terme de la pandémie.  Le Royaume-Uni a rappelé qu’il a déjà déboursé la somme de 665 millions pour contribuer au développement des vaccins, des traitements et des tests pour COVID-19.  Une partie de la somme est allée au Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir les économies vulnérables.

Le Royaume-Uni s’est dit fier de soutenir les efforts de stabilisation du Sahel, dans le cadre de la MINUSMA, de l’opération Barkhane et de la formation dispensée par l’Union européenne.  À titre bilatéral, le Royaume-Uni soutient aussi la Force conjointe du G5 Sahel elle-même, avec une enveloppe de 3,4 millions de dollars, en plus des contributions à d’autres organisations concernées.  La délégation s’est félicitée des progrès accomplis dans la mise en œuvre du dispositif relatif au respect des droits de la personne mais a tenu à souligner que toutes les informations sur les violations que ce soit par des groupes extrémistes violents, des milices « d’autodéfense » ou des forces de sécurité de l’État, doivent faire l’objet d’une enquête pour éviter l’impunité, mais aussi pour renforcer le contrat social entre les citoyens et l’État et éviter de créer des griefs qui alimenteraient la violence.

La France, après avoir présenté ses condoléances aux pays du Sahel ainsi qu’aux familles des victimes à la suite des violences de ces dernières semaines, notamment au Burkina Faso, s’est dite convaincue que la communauté internationale peut réussir à stabiliser le Sahel, « si elle agit de façon unie et déterminée ».  La Force conjointe du G5 Sahel, sous le commandement résolu du général Namata, et les armées nationales de ces pays, ont récemment multiplié les opérations militaires, a-t-elle relevé, rappelant que malgré de lourdes pertes, elles ont obtenu des résultats concrets : neutralisation de nombreux terroristes, saisie d’armes et d’équipements, libération d’otages.  De plus, ces forces armées gagnent davantage en autonomie et en coordination.  Par ailleurs, les pays de la région, dont le Niger, malgré des moyens limités, font montre de résilience et maintiennent une vie démocratique dynamique, a salué la France.

La communauté internationale a accru récemment son soutien, a-t-elle rappelé, ce qui est un gage pour la réussite des efforts collectifs.  À la demande des pays du G5 Sahel, la France, conjointement avec l’UE, a soutenu cette année le lancement de la Coalition pour le Sahel.  Cette coalition repose sur quatre piliers que sont la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités, le retour de l’État et le développement économique, « parce que toutes ces questions doivent avancer de pair », a-t-elle expliqué.   Cette mobilisation se poursuivra avec la tenue d’une première réunion ministérielle des ministres des affaires étrangères de la Coalition, le 12 juin 2020, précédée d’une réunion des ministres de la défense, a précisé la délégation.  

Sur le terrain, a encore indiqué la France, le lancement de la Coalition s’est traduit par la mise en place d’un mécanisme de commandement conjoint entre l’opération française Barkhane et les armées du G5 Sahel; un engagement accru des partenaires, notamment l’UE, l’UA, la CEDEAO et l’UEMOA, qui financent un plan antiterroriste de 2,3 milliards de dollars; et enfin le lancement de la Task Force Takuba/groupement de forces Takuba, qui réunit des forces spéciales européennes en accompagnement des Forces armées maliennes.  Enfin, concernant la MINUSMA, la délégation a estimé qu’elle joue un rôle essentiel dans ce dispositif grâce au soutien qu’elle apporte aux opérations des forces du G5 Sahel.  Pour conclure, la France a appelé à consolider le soutien des Nations Unies aux pays du Sahel, pour les aider à assurer la sécurité de leurs territoires et de leurs populations.

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