SC/14081

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Dang Dinh Quy (Viet Nam):

Les membres du Conseil de sécurité ont à nouveau exprimé leur appui total et unanime au processus de paix en Colombie et réaffirmé leur volonté de collaborer étroitement avec la Colombie pour faire progresser la mise en œuvre de l’Accord de paix final.  Ils se sont félicités de la détermination continue des deux parties à appliquer l’Accord de paix final, dont l’exécution entrait dans sa quatrième année, et ont exprimé leur vif soutien aux activités complémentaires menées à cette fin par la Mission de vérification des Nations Unies et l’équipe de pays.  Ils se sont en outre félicités de la dernière expression de soutien du Président Duque à la poursuite des travaux de la Mission de vérification.  Ils ont souligné qu’il importait que la communauté internationale continue de suivre la situation de près, afin d’appuyer et d’encourager l’application de l’Accord.

Les membres du Conseil se sont félicités des élections locales et départementales d’octobre 2019, qui ont été inclusives et se sont déroulées de façon relativement pacifique, avec la participation du parti politique de la FARC.  Ils ont souligné le rôle central que jouaient les autorités colombiennes à tous les niveaux et à travers tout l’éventail politique, y compris les autorités locales nouvellement élues, dans l’application de l’Accord de paix final, notamment dans le cadre des programmes de développement à vocation territoriale, qui ont progressé grâce à une forte impulsion des pouvoirs publics et à la participation de la population.  Ils ont encouragé les autorités colombiennes à continuer de promouvoir le développement inclusif qui est un élément important pour asseoir une paix stable et durable.

Les membres du Conseil se sont déclarés profondément préoccupés par les informations faisant état de graves problèmes de sécurité dans plusieurs départements de la Colombie et par les menaces, les attaques et les assassinats qui continuaient de viser les dirigeants communautaires et sociaux, notamment ceux des populations autochtones et afro-colombiennes, et les anciens membres des FARC-EP.  Ils ont demandé que les responsables de ces actes soient traduits en justice et que des mesures efficaces soient prises pour améliorer la sécurité, notamment par le renforcement de la présence des services civils et des services de sécurité de l’État dans les zones touchées par le conflit.  Ils se sont félicités de la récente réunion de la Commission nationale des garanties de sécurité et attendent avec intérêt le résultat des travaux qu’elle mène, en partenariat avec la société civile, en vue d’élaborer une politique publique de démantèlement des groupes armés illégaux, y compris des mesures visant à prévenir et combattre l’enrôlement d’enfants.  Ils ont demandé instamment la finalisation et la mise en œuvre du plan d’action de la « Commission intersectorielle sur la sécurité des femmes dirigeantes et des défenseuses des droits de la personne ».  Ils se sont félicités des mesures prises par le Gouvernement pour renforcer la protection des anciens membres des FARC-EP et ont encouragé l’application de ces mesures aux établissements informels où vivent des anciens membres des FARC-EP.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait d’appliquer toutes les dispositions de l’Accord, notamment la réforme rurale, la participation politique, la lutte contre les drogues illicites, y compris les programmes de substitution des cultures, et la justice transitionnelle.  Ils ont encouragé la pleine utilisation des mécanismes établis à cette fin, notamment à travers un dialogue continu entre les parties à l’Accord. 

Les membres du Conseil ont noté que le dialogue national suscité par les manifestations récentes pouvait permettre d’associer différents secteurs à la recherche d’un consensus autour de la mise en œuvre de l’Accord de paix final, notamment les organisations de femmes, les groupes autochtones et afro-colombiens, les groupes environnementaux et la jeunesse. 

Les membres du Conseil se sont félicités de l’adoption d’une feuille de route pour la réintégration et des progrès accomplis dans l’approbation de projets générateurs de revenus et la fourniture de services de base aux anciens membres des FARC-EP.  Ils se sont en outre félicités de la mobilisation continue de la grande majorité des anciens membres des FARC-EP en faveur du processus de paix et ont demandé instamment l’accélération des mesures visant à assurer leur pleine réintégration socioéconomique, politique et juridique, l’accent devant être mis sur les questions en suspens concernant l’accréditation, les terres pour les projets générateurs de revenus et les besoins des femmes ex-combattantes et de celles qui vivent dans des établissements informels. 

Les membres du Conseil se sont félicités des progrès continus réalisés par les trois composantes du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition, avec la participation des victimes.  Ils ont réaffirmé leur plein appui à ces composantes qui jouaient un rôle essentiel dans le processus de paix et ont souligné qu’il importait qu’elles puissent travailler de manière indépendante et autonome.

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