ECOSOC/7021

​​​​​​​ECOSOC: au débat sur l’intégration, M. Guterres rappelle qu’il faut une action mondiale coordonnée pour sortir de la crise

Le débat consacré à l’intégration, tenu aujourd’hui par le Conseil économique et social (ECOSOC), a permis d’entendre les avis de diverses parties prenantes du système onusien impliquées dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, y compris le Secrétaire général qui a réitéré son appel à tous -gouvernements, société civile, secteur privé et partenaires de développement- pour accélérer une action mondiale coordonnée afin de mieux sortir de cette crise et de tenir ensemble les promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. António Guterres a déclaré que ce segment de l’ECOSOC, axé sur l’intégration de toutes les dimensions du développement durable, peut jouer un rôle clef pour garantir que la réponse à la COVID-19 reste fidèle au Programme 2030.  Ce fut aussi l’avis des États Membres, des organes subsidiaires de l’ECOSOC, des entités des Nations Unies et d’autres parties prenantes, qui ont pris part à cette session organisée virtuellement, du fait de la pandémie en cours, sur le même thème que la session 2020 du Forum politique de haut niveau pour le développement durable: « Action accélérée et solutions transformatrices: une décennie d’action et des résultats pour le développement durable. »

Les travaux, présidés par le Vice-Président de l’ECOSOC, M. Mher Margaryan (Arménie), ont également été marqués par la présentation du rapport annuel du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination pour 2019 et la tenue de deux débats virtuels sur les thèmes « Se remettre sur la bonne voie pour réaliser les objectifs de développement durable » et « Ne laisser personne à la traîne dans le contexte de la COVID-19 et de la Décennie d’action ».

Le rôle de coordination et de contrôle de l’ECOSOC a été évoqué dans ce contexte, en rappelant que le segment d’intégration a pour mission d’examiner et de réunir les contributions des États Membres, des organes subsidiaires de l’ECOSOC, des entités des Nations Unies et d’autres parties prenantes.  Ces acteurs du développement doivent ainsi « promouvoir l’intégration équilibrée des trois dimensions du développement durable » et formuler des recommandations pratiques à soumettre au Forum politique de haut niveau, dont la session commence demain.

Message d’ouverture du Secrétaire général

Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a indiqué que six mois après le début de la pandémie de COVID-19, nous commençons seulement à percevoir la gravité de ses conséquences mondiales sur la vie et les moyens de subsistance.  Il a relevé que la pandémie met à nu des inégalités structurelles généralisées et omniprésentes, allant de l’insuffisance des infrastructures de santé aux lacunes de la protection sociale qui sont désormais une question de vie ou de mort pour beaucoup.  De même, la pandémie annule des décennies de progrès dans la lutte contre la pauvreté et la faim et met encore plus d’obstacles sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable, s’est inquiété le Secrétaire général.

Dans ce contexte, l’ONU s’est mobilisée sur tous les fronts pour protéger des vies et atténuer les conséquences négatives de la pandémie sur le plan économique, à commencer par la coordination de la riposte sanitaire par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rappelé M. Guterres.  « Je suis fier de ce que nous avons réalisé jusqu’à ce jour, avec l’expédition de produits médicaux et d’équipements de protection individuelle dans plus de 130 pays et une aide à plus de 150 millions d’enfants pour qu’ils puissent accéder à l’éducation », s’est-il réjoui.  Il a aussi souligné que l’ONU a lancé un appel mondial à soutenir les personnes et les pays les plus vulnérables, à soutenir la recherche et le développement pour un vaccin humain abordable et accessible à tous.  L’ONU a en outre convoqué le plus grand rassemblement de dirigeants du monde depuis le début de la pandémie, afin d’affiner et accélérer l’action mondiale en faveur des pays en développement.

Pour l’avenir, a-t-il prescrit, nous devons mener des efforts pour aboutir à des économies et des sociétés plus résilientes, inclusives et durables.  Il est impensable de revenir aux cadres et aux systèmes qui ont provoqué cette crise, a-t-il prévenu.  Selon lui, cette époque sans précédent appelle « une réflexion profonde et une action forte ».  De même, face à la fragilité, les dirigeants de toutes catégories doivent être humbles et reconnaître l’importance vitale de l’unité et de la solidarité, à la fois au sein et au-delà de la famille des Nations Unies.

Le Secrétaire général a affirmé que les nouvelles structures et capacités mises en place dans le cadre de la réforme du système des Nations Unies pour le développement renforcent la coordination et la capacité onusienne à agir rapidement et avec plus d’unité et d’impact.

Au sujet de ce segment de l’ECOSOC, axé sur l’intégration de toutes les dimensions du développement durable, il a espéré qu’il joue un rôle clef pour garantir que la réponse à la COVID-19 reste fidèle aux promesses du Programme 2030.  En tant que Président du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), il a dit être déterminé à ce que le système des Nations Unies soit au centre d’une reprise cohérente, centrée sur les personnes et façonnée par les droits de l’homme.

Pour le Secrétaire général, « nous devons travailler ensemble plus étroitement que jamais », dans un multilatéralisme en réseau, inclusif et efficace, qui relie l’ensemble du système des Nations Unies aux organisations régionales, aux institutions financières internationales, à la société civile, aux entreprises, aux villes, aux régions et à d’autres.  Il a également rappelé que nous sommes confrontés à des défis extrêmement complexes et interdépendants, avant de réitérer son appel à tous -gouvernements, société civile, secteur privé et partenaires de développement- pour accélérer une action mondiale coordonnée afin de mieux nous sortir de cette crise et de tenir ensemble les promesses du Programme 2030.

Rapport annuel du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination

Au nom du Secrétaire général de l’ONU, Mme Simona Petrova, Secrétaire du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS), a présenté le rapport 2019 du Conseil et évoqué ses activités récentes en rapport avec la crise de la COVID-19.  Sous la présidence du Secrétaire général, le CCS a reconnu que les défis extraordinaires mondiaux engendrés par la pandémie exigent une unité extraordinaire dans les objectifs et les actions.  Le CCS, en tant que forum unique de haut niveau, espace politique stratégique et moteur d’intégration et de cohérence, joue un rôle de catalyseur pour mobiliser les capacités, la volonté politique et les ressources nécessaires pour répondre de manière décisive à cette crise, tout en restant attaché à la mise en œuvre inébranlable des objectifs de développement durable (ODD).

Le programme du CCS en 2019 était axé sur un certain nombre d’initiatives prospectives.  Le CCS a abouti à un ensemble intégré d’approches à l’échelle du système et de réflexions sur l’avenir du travail, l’avenir de l’éducation et de l’apprentissage et l’avenir de l’alimentation, ainsi que le soutien aux capacités de développement dans le domaine de l’intelligence artificielle.  Des publications officielles de l’ONU ont été faites sur ces différentes thématiques au cours de l’année 2019.

Mais en raison de la pandémie, à bien des égards, « l’avenir de » est devenu « la réalité de », a relevé Mme Petrova.  En à peine 100 jours, nous avons assisté à une accélération des tendances dans presque tous les aspects de la vie, avec des impacts profonds sur l’emploi, l’éducation et la numérisation qui, autrement, auraient pu prendre des années pour se matérialiser, a-t-elle poursuivi.  Elle a souligné que pour accélérer les progrès de mise en œuvre des ODD, une contribution cohérente et percutante de l’ONU est essentielle pour la réduction des inégalités, d’autant plus que la pandémie a exacerbé les vulnérabilités préexistantes.  Une équipe spéciale sur les inégalités avait été justement créée en 2019, codirigée par ONU-Femmes et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.  Cette équipe entend tirer parti du récent appel du Secrétaire général à l’action pour les droits de l’homme et se concentrer sur les priorités, les besoins et les perspectives des diverses communautés mondiales afin d’éclairer une réponse multilatérale efficace et durable.

Il ne sera pas possible de mettre en œuvre une action accélérée pour atteindre les ODD sans disponibilité de données et de statistiques de haute qualité, opportunes, ventilées et ouvertes, souligne le rapport du CCS.  Une feuille de route pour des données et statistiques innovantes des Nations Unies pour aider à l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes a d’ailleurs été adoptée à la session du printemps 2020 du CCS et servira de tremplin pour une reprise plus efficace de l’appui en faveur de la Décennie d’action.  En outre, un ensemble de normes pour la communication des données financières à l’échelle du système des Nations Unies –le « Cube de données à l’échelle du système »- a été adopté pour fournir des données opportunes, harmonisées et vérifiables sur les flux de financement en rapport avec les ODD.

Par ailleurs, alors que la crise de la COVID-19 se déroulait, le Comité de haut niveau de la CCS sur la gestion a mobilisé ses réseaux fonctionnels sur les ressources humaines, la technologie, les achats et les finances et le budget pour soutenir la continuité des activités dans l’ensemble du système des Nations Unies.  En tant que Président du CCS, le Secrétaire général a encouragé la famille des Nations Unies à penser « hors des sentiers battus » et à chercher des solutions innovantes qui répondent aux besoins immédiats et prennent en compte la résilience, l’inclusion et la durabilité.  Mme Petrova a, enfin, rappelé les propos du Secrétaire général: « depuis 75 ans, nous cherchons à rassembler le monde dans des relations de coopération productives pour la résolution de problèmes mondiaux et le bien commun ».  C’est cet objectif qui anime le CCS et dicte l’engagement du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination à travailler dans l’unité au fil des années à venir.

Messages du Président du Segment

À l’ouverture du segment d’intégration, M. Mher Margaryan a présenté un message clair: le Programme 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques doivent rester nos cadres directeurs.  De ce fait, nous devons continuer à tirer parti des nombreux liens entre les ODD et les cibles pour reconstruire des sociétés inclusives qui résistent aux futures pandémies, aux événements liés au climat et à d’autres défis.  De même, il faut veiller à ce que nos réponses donnent la priorité aux groupes les plus marginalisés et vulnérables, sans laisser personne de côté.

En concluant les travaux, il a rappelé que les discussions du segment aideront à préparer les examens thématiques du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, dont la réunion commence demain.  Ils fourniront également des messages de l’ECOSOC qui aideront à accroître la cohérence et la coordination de ses organes subsidiaires et du système des Nations Unies dans son ensemble.  Il a souligné que le Programme 2030 et ses 17 objectifs sont plus importants que jamais pour guider les efforts de relance et rendre les pays et les communautés plus inclusifs, égaux et résilients.  Nous devons garder à l’esprit que la Déclaration politique du Sommet des ODD 2019 a identifié 10 domaines prioritaires dans lesquels nous avons besoin d’une action urgente pour accélérer la mise en œuvre du Programme 2030, a-t-il conclu.

La Section des communiqués de presse a effectué ce résumé des travaux du segment d’intégration à partir des documents envoyés par le Secrétariat de l’ECOSOC, qui sont également disponibles sur le site internet de l’ECOSOC.

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