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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 mars 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Javier Pérez de Cuéllar

La nuit dernière, le Secrétaire général a publié une déclaration dans laquelle il exprime sa tristesse après la mort de son prédécesseur, Javier Pérez de Cuéllar, qu’il qualifie d’homme d’État accompli, de diplomate dévoué et de source personnelle d’inspiration qui a laissé un impact profond sur les Nations Unies et notre monde. 

La vie de Javier Pérez de Cuéllar ne s’est pas seulement déroulée au cours d’un siècle mais aussi tout au long de l’histoire entière des Nations Unies, depuis sa participation à la première réunion de l’Assemblée générale en 1946.

Son mandat de Secrétaire général a coïncidé avec deux ères distinctes dans les affaires internationales: d’abord, certaines des années les plus glaciales de la Guerre froide, puis, avec au bout, une confrontation idéologique, le moment où l’ONU a commencé à jouer plus pleinement le rôle envisagé par ses Pères fondateurs.

Javier Pérez de Cuéllar a joué un rôle crucial dans un certain nombre de succès diplomatiques, dont l’indépendance de la Namibie, la fin de la Guerre Iran-Iraq, la libération des otages américains au Liban, l’accord de paix au Cambodge et, aux derniers jours de son mandat, un accord de paix historique à El Salvador.

Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances à la famille de Javier Pérez de Cuéllar, au peuple péruvien et à tant d’autres à travers le monde dont la vie a été touchée par un leader remarquable et compatissant qui a fait de notre monde un monde meilleur. 

L’ancien Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a écrit au Président du Pérou pour dire que Javier Pérez de Cuéllar, protecteur de la paix, militant des droits de l’homme et défenseur du développement, a fait des changements durables qui ont modifié la trajectoire de la communauté internationale vers un avenir meilleur. 

En mémoire de Javier Pérez de Cuéllar, demain, le drapeau des Nations Unies sera en berne, au Siège de l’ONU à New York comme dans tous les lieux d’affectation dans le monde. 

Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)

Le Secrétaire général a publié une autre déclaration à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur, le 5 mars 1970, du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). 

Il félicite les États parties et déclare que tout au long de la moitié du siècle dernier, le TNP a été un pilier essentiel de la paix et de la sécurité internationales et s’est placé au cœur du régime de désarmement et de non-prolifération nucléaires.  Le Traité a offert à tous ses États parties des avantages concrets en matière de sécurité.  Son statut unique se fonde sur une adhésion presque universelle, des obligations juridiquement contraignantes liées au désarmement, le régime de garanties vérifiables sur la non-prolifération et l’engagement en faveur de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

À la Conférence d’examen de 2020, les États parties vont évaluer la mise en œuvre du Traité depuis 2015 et identifier les domaines où d’autres progrès peuvent être faits et avec quels moyens.  Le Secrétaire général appelle les États parties à profiter au maximum de cette occasion pour renforcer la paix et la sécurité internationales par la promotion de la non-prolifération et du désarmement nucléaires et par des mesures visant à améliorer la mise en œuvre du TNP et parvenir à son universalité.

Syrie

Le Secrétaire général a appris avec consternation que les frappes aériennes contre des zones habitées se poursuivent dans le nord-ouest de la Syrie, alors que des discussions sur le cessez-le-feu ont lieu à Moscou.  Il rappelle à toutes les parties leur obligation, en vertu du droit international, de protéger les personnes et infrastructures civiles.  Il lance un appel urgent à la cessation immédiate des hostilités et au retour au processus politique facilité par les Nations Unies et mandaté par la résolution 2254 (2015). 

Par ailleurs, les Directeurs exécutifs du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM), Mme Henrietta Fore et M. David Beasley, ont achevé une visite de deux jours en Syrie, jugeant plus urgent que jamais de mettre fin à la violence dans le pays et d’en améliorer l’accès.  Les deux Directeurs exécutifs ont aussi souligné la nécessité de fournir aux familles des services de base et d’améliorer leur situation économique. 

L’ONU continue à intensifier son action transfrontalière à partir de la Turquie pour répondre aux besoins humanitaires vitaux de centaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants déplacés.  En seulement quatre jours, ce mois-ci, soit du 1er au 4 mars, 134 camions chargés de nourriture, d’abris, d’eau et d’articles d’assainissement, d’hygiène et de nutrition pour plus de 309 000 personnes sont partis pour le nord-ouest de la Syrie via les postes frontières de Bab al-Hawa et Bab al-Salam, comme l’a autorisé le Conseil de sécurité.  Ces chargements s’ajoutent aux plus de 2 000 camions qui sont partis en janvier et en février. 

Cette aide sauve des vies mais l’ONU a été claire: il faut faire plus pour répondre aux besoins élevés.  Elle plaide pour le passage de davantage de camions à la frontière. 

COVID-19

Aujourd’hui à Genève, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué à la presse que le nombre total des cas signalés se maintient à 95 265, dont 3 281 morts.  Il a dit voir des signes encourageants en République de Corée où le nombre des nouveaux cas semble chuter.

Le Directeur général a affirmé que l’on peut faire reculer l’épidémie mais seulement avec une approche globale, coordonnée et collective qui engage toute la machinerie des gouvernements. 

Des fonds sont débloqués pour appuyer les pays qui en ont besoin, a-t-il ajouté, notant que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont tous deux disponibilisé des fonds pour stabiliser les systèmes de santé et atténuer les conséquences économiques de l’épidémie.

Le Directeur général a jugé normale la peur qu’inspire le COVID-19 mais, a-t-il estimé, elle peut être gérée avec les bonnes informations.  L’OMS a donc lancé une nouvelle campagne sur les médias sociaux intitulée « Be Ready for #COVID19 », qui pousse les gens à se protéger et à être intelligents et informés. 

De son côté, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a indiqué aujourd’hui que la fermeture des écoles dans 13 pays pour contenir la propagation de l’épidémie a interrompu dans le monde l’accès de 290 millions d’enfants à l’éducation, « un précédent ». 

L’UNESCO convoquera une réunion d’urgence des ministres de l’éducation le 10 mars pour parler de la riposte et des stratégies visant à préserver la continuité de l’enseignement et assurer l’inclusion. 

Turquie/Grèce

L’Organisation international des migrations (OIM) exhorte tous les États à faire preuve de retenue et à privilégier une approche équilibrée et humaine des mouvements de population à la frontière.

Ces derniers jours, les équipes de l’OIM et leurs partenaires ont mobilisé des ressources pour offrir appui et assistance aux groupes de migrants qui partent de plusieurs endroits en Turquie vers les pays frontaliers de l’Union européenne.  Ils ont fourni une assistance directe à plus de 2 000 migrants, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres. 

Les évaluations indiquent que beaucoup de ces migrants sont très vulnérables, dont une large proportion de femmes, d’enfants et de familles.  Les migrants qui sont à la frontière entre la Turquie et l’Union européenne et près de la mer Égée n’ont ni nourriture, ni eau et beaucoup d’entre eux dorment dehors dans des conditions hivernales dures. 

L’OIM appelle à des efforts supplémentaires pour partager les responsabilités s’agissant des secours et de la recherche de solutions durables.

Femmes

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) indique que 90% des personnes dans le monde ont l’une ou l’autre forme de préjugés sur les femmes.  C’est ce qu’indiquent de nouvelles données publiées aujourd’hui.

L’Indice des normes sociales relatif à l’égalité des sexes mesure la manière dont les opinions de la société portent atteinte à l’égalité des sexes dans des domaines tels que la politique, le travail et l’éducation.

Selon l’Indice, près de la moitié des hommes et des femmes dans le monde estiment que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques et plus de 40% pensent que les hommes sont de meilleurs patrons d’entreprise et qu’ils devraient être prioritaires lorsque les emplois sont rares.  Enfin, 28% pensent qu’il est normal qu’un homme batte sa femme.

Les informations disponibles sur l’évolution des préjugés dans environ 30 pays montrent que si, dans certains d’entre eux, des améliorations ont été enregistrées, dans d’autres, les attitudes semblent s’être détériorées ces dernières années, signalant que les progrès réalisés ne vont pas de soi.

Comme l’a dit le Secrétaire général, il faut faire reculer les reculs. 

En même temps que l’Indice, le PNUD a lancé la campagne #CheckYourBias, une étude interactive en ligne où les gens peuvent évaluer leurs propres préjugés sur les sexes.

Sida

ONUSIDA a lancé un nouveau rapport qui montre que les inégalités marquées entre les hommes et les femmes continuent de rendre ces dernières et les filles plus vulnérables au VIH.

Le rapport montre que près de 40 ans après le début de la riposte, le sida est toujours la première cause de décès chez les femmes âgées de 15 à 49 ans et qu’environ 6 000 femmes âgées de 15 à 24 ans l’attrapent chaque semaine.

Indice des prix des produits alimentaires

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que pour la première fois depuis quatre mois, les prix mondiaux des produits alimentaires ont chuté, en partie à cause de la peur que l’épidémie du coronavirus (COVID-19) ne ralentisse la demande mondiale.

Au mois de février, l’Indice des prix des produits alimentaires de la FAO a enregistré 1% de moins que le mois précédent mais toutefois encore 8,1% de plus qu’un an plus tôt.

La chute du mois dernier était due à une forte baisse des prix à l’exportation des huiles végétales.

Contribution financière

Nauru est devenu le soixante-quatrième État à avoir payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2020. 

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