8742e séance – après-midi
CS/14139

Le Conseil salue la Déclaration conjointe et l’Accord signés par l’Afghanistan, les États-Unis et les Taliban comme « des progrès considérables »

Après avoir observé une minute de silence en hommage à l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Pérez de Cuéllar, décédé le 4 mars dernier, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution, présentée par les États-Unis, dans laquelle il salue les « progrès considérables » que représentent, « du point de vue de la fin de la guerre et de la possibilité de négociations entre Afghans », la Déclaration conjointe de l’Afghanistan et des États-Unis (S/2020/185) et l’Accord pour l’instauration de la paix en Afghanistan entre les États-Unis et les Taliban (S/2020/184). 

Dans cette résolution 2315 (2020), adoptée à l’unanimité, le Conseil de sécurité se félicite que toutes les parties afghanes entendent prendre en considération ces deux textes pour mener à bon port la négociation d’un règlement politique inclusif et d’un cessez-le-feu permanent et global.  Le 29 février dernier, ont déclaré les États-Unis, nous avons effectué un « pas décisif » vers une paix négociée en Afghanistan, en annonçant une déclaration conjointe avec le Gouvernement afghan et un accord avec les Taliban.  Nous attendons avec impatience la prochaine étape du processus de paix et nous nous félicitons, en conséquence, ont ajouté les États-Unis, de la déclaration faite par le Président Ashraf Ghani, lors de son investiture le 9 mars, sur la poursuite des discussions et des négociations au cours de ces deux prochaines semaines afin de parvenir à un accord sur un gouvernement inclusif, un gouvernement qui unisse le pays et accorde la priorité à la paix. 

Le décret du 10 mars sur la libération d’un prisonnier taliban contre des personnes détenues par les Taliban, ont fait observer les États-Unis, est une mesure importante qui rapproche les Afghans des négociations.  Le décret veut dire que les pourparlers techniques entre les Taliban et le Gouvernement afghan à Doha peuvent commencer immédiatement.  Aux termes de l’Accord, ont-ils affirmé, les Taliban ont pris l’engagement de mettre fin à leurs relations avec les terroristes internationaux et à empêcher tout groupe ou individu, y compris Al-Qaida, d’utiliser l’Afghanistan pour menacer notre sécurité et nos alliés.  Nous allons, ont prévenu les États-Unis, évaluer avec soin les progrès et voir si les Taliban respectent leur parole. 

Les membres du Conseil de sécurité ont salué ces avancées, le Viet Nam y voyant un « moment historique ».  Ils ont insisté sur la pleine mise en œuvre des engagements pris par toutes les parties, à commencer par la fin de la violence.  Le niveau actuel des attaques perpétrées par les Taliban a été dûment décrié par les États-Unis, en particulier celles contre les forces afghanes qui font craindre pour le succès des négociations. 

Nous n’accepterons aucun gouvernement parallèle ni aucun recours à la force pour régler les différends, a mis en garde l’Allemagne, deuxième contributeur de fonds et de troupes en Afghanistan.  La France et le Royaume-Uni ont plaidé pour une participation effective des femmes au processus de paix.  Dans la résolution, le Conseil de sécurité prie d’ailleurs instamment le Gouvernement afghan de faire progresser ce processus, y compris en participant à des négociations entre Afghans par le truchement d’une équipe de négociation diverse et inclusive composée de personnalités, y compris féminines, de la vie politique et de la société civile afghane.  L’alinéa 12 du préambule de la résolution dit: « Notant que l’Émirat islamique d’Afghanistan n’est pas reconnu par les Nations Unies et le Conseil de sécurité n’est pas favorable à la restauration de cette entité ». 

Dès le début des négociations entre Afghans, le Conseil de sécurité se déclare prêt à envisager de rouvrir le dossier concernant le statut des personnes, groupes, entreprises ou entités inscrits sur la Liste établie et tenue à jour en application de la résolution 1988 (2011).  Il exhorte tous les États à réexaminer sans tarder ce dossier, sachant que le fait que les Taliban prennent ou non des mesures tendant à réduire la violence, à consentir de nouveaux efforts au service des négociations entre Afghans ou de manière générale à cesser d’exécuter ou de soutenir des activités qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan, aura une incidence sur ce réexamen.

Après avoir investi plus de 3 000 milliards de dollars, pendant plus de deux décennies, dans la sécurité et le développement de l’Afghanistan, nous ne pouvons tout simplement pas baisser les bras, ont dit les États-Unis.  Nous allons maintenir notre engagement pour aider l’Afghanistan à asseoir sa souveraineté et son inclusivité et à vivre en paix avec lui-même et ses voisins, ont-ils promis. 

LA SITUATION EN AFGHANISTAN

Texte du projet de résolution (S/2020/191)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions antérieures sur l’Afghanistan, en particulier ses résolutions 2255 (2015), 2344 (2017), 2489 (2019) et 2501 (2019), ainsi que la déclaration de son Président en date du 19 janvier 2018 (S/PRST/2018/2),

Mettant l’accent sur le rôle important que l’Organisation des Nations Unies et sa mission d’assistance, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), continueront de jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité dans le pays,

Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de l’Afghanistan, ainsi que son soutien à la paix, à la stabilité et à la prospérité dans le pays,

Prenant acte de la revendication généralisée et sincère du peuple afghan, qui aspire à une paix durable et à la fin de la guerre, et conscient qu’une paix durable ne peut être instaurée qu’au moyen d’un processus de paix dirigé et contrôlé par les Afghans, devant aboutir à règlement politique inclusif et négocié,

Se félicitant de l’intensification de l’action menée pour faire avancer la réconciliation et saluant et encourageant la poursuite des efforts de tous les partenaires régionaux et internationaux de l’Afghanistan à l’appui de la paix, de la réconciliation et du développement dans le pays,

Se félicitant également de la période nationale de réduction de la violence suscitée par les pourparlers entre les États-Unis et les Taliban et les consultations avec le Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan, en ce qu’elle instaure un climat propice aux négociations de paix, permet une plus grande liberté de circulation et fait baisser le nombre de victimes civiles, et soulignant qu’il importe de faire perdurer les efforts propres à réduire encore la violence,

Soulignant qu’il importe d’appuyer le Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan en matière de renforcement des capacités, en particulier celles des Forces nationales de défense et de sécurité afghanes et de la Police nationale afghane, afin qu’ils puissent sécuriser le pays et lutter contre le terrorisme,

Se félicitant des efforts tendant à entamer sans délai des négociations entre Afghans qui associent toutes les parties, l’objectif étant de parvenir à un accord de paix durable propre à mettre fin au conflit en Afghanistan et à faire en sorte que le pays ne soit plus jamais un sanctuaire pour le terrorisme international,

Saluant l’engagement souscrit par les Taliban d’empêcher tout groupe ou individu, y compris Al-Qaida, de se servir du sol afghan pour menacer la sécurité d’autres pays, ainsi que celui de participer aux négociations entre Afghans avec toutes les parties, l’objectif étant de délibérer et de convenir d’un règlement politique et de la date et des modalités d’un cessez-le-feu permanent et global prévoyant entre autres des mécanismes conjoints d’application,

Réaffirmant qu’il importe de garantir que le territoire de l’Afghanistan ne soit utilisé ni par Al-Qaida, ni par l’EIIL, ni par aucun autre groupe terroriste international pour menacer ou attaquer aucun autre pays, et que les Taliban, de même que tout autre groupe ou personne afghans, s’abstiennent de prêter main forte à des terroristes opérant sur le territoire d’autres pays,

Gardant à l’esprit l’impératif, pour toutes les parties afghanes, de lutter contre le problème mondial de la drogue, l’objectif étant de combattre le trafic d’opiacés en provenance d’Afghanistan,

Notant que l’Émirat islamique d’Afghanistan n’est pas reconnu par les Nations Unies et que le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas favorable à la restauration de cette entité,

1.    Salue les considérables progrès que représentent, du point de vue de la fin de la guerre et de la possibilité de négociations entre Afghans, la Déclaration conjointe de la République islamique d’Afghanistan et des États-Unis d’Amérique pour l’instauration de la paix en Afghanistan (la Déclaration conjointe) (S/2020/185, jointe en annexe A à la présente résolution) et l’Accord pour l’instauration de la paix en Afghanistan entre les États-Unis d’Amérique et les Taliban (l’Accord) (S/2020/184, joint en annexe B à la présente résolution);

2.    Constate et encourage l’appui permanent apporté par l’ONU et par les partenaires internationaux et régionaux et leurs considérables et constantes contributions à la cause de la paix, y compris la disposition de nombreux pays à faciliter ou à convoquer des négociations entre Afghans propres à produire un règlement politique et un cessez-le-feu permanent et global;

3.    Se félicite que toutes les parties afghanes entendent s’employer à mener à bon port la négociation d’un règlement politique inclusif et d’un cessez-le-feu permanent et global en prenant en considération la Déclaration conjointe et l’Accord, souligne qu’il importe d’y associer véritablement et efficacement les femmes, les jeunes et les minorités, et affirme que tout règlement politique doit protéger les droits de tous les Afghans, notamment les femmes, les jeunes et les minorités, satisfaire la forte soif afghane de paix et de prospérité durables et répondre à la forte aspiration des Afghans désireux de conserver et d’étendre les acquis économiques, sociaux, politiques et sur les progrès du développement obtenus depuis 2001, y compris le respect de l’état de droit et l’exécution des obligations internationales du pays, au service d’une gouvernance plus inclusive et responsable;

4.    Prie instamment le Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan de faire progresser le processus de paix, y compris en participant à des négociations entre Afghans par le truchement d’une équipe de négociation diverse et inclusive composée de personnalités, y compris féminines, de la vie politique et de la société civile afghane;

5.  Demande au Gouvernement de la République islamique d’Afghanistan et aux Taliban de s’atteler de bonne foi à des mesures de confiance supplémentaires destinées à créer des conditions propices à la prompte ouverture et au succès des négociations entre Afghans et à une paix durable, y compris à de nouvelles réductions de la violence propres à faire sensiblement baisser le nombre de victimes civiles, notamment parmi les enfants, et à permettre un soutien international accru au pays, avant la conclusion d’un accord de cessez-le-feu permanent et global et de libération des prisonniers;

6.    Appelle tous les États à concourir sans réserve à favoriser l’aboutissement de la négociation d’un accord de paix global et durable qui mette fin à la guerre dans l’intérêt de tous les Afghans et qui contribue à la stabilité régionale et à la sécurité mondiale;

7.    Se déclare prêt, dès le début des négociations entre Afghans, à envisager de rouvrir le dossier concernant le statut des personnes, groupes, entreprises ou entités inscrits sur la Liste établie et tenue à jour en application de la résolution 1988 (2011), conformément à ses résolutions pertinentes, dans le souci de soutenir le processus de paix, et exhorte tous les États à réexaminer sans tarder ce dossier au niveau national, sachant que le fait que les Taliban prennent ou non des mesures tendant à réduire la violence, à consentir de nouveaux efforts au service des négociations entre Afghans ou de manière générale à cesser d’exécuter ou de soutenir des activités qui menacent la paix, la stabilité et la sécurité de l’Afghanistan, aura une incidence sur ce réexamen;

8.    Se félicite que la communauté internationale s’emploie à préparer l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’aide au développement dans tout l’Afghanistan, dans le but de répondre aux besoins humanitaires, de promouvoir la réconciliation et d’étendre les dividendes de la paix, se félicite également des efforts de coopération régionale au service du développement régional et insiste sur l’importance de la coopération internationale et régionale à la reconstruction du pays;

9.    Prie le Secrétaire général de présenter dans les rapports sur l’Afghanistan qu’il l’a chargé d’établir au paragraphe 9 de sa résolution 2489 (2019) les faits nouveaux intéressant les efforts visés dans la présente résolution;

10.   Décide de rester activement saisi de la question.

Déclarations

Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a rappelé que le 29 février dernier, son pays a effectué le « pas décisif » vers une paix négociée en Afghanistan, en annonçant une déclaration conjointe avec le Gouvernement afghan et un accord avec les Taliban.  Mon pays, a-t-elle avoué, attend avec impatience la prochaine étape du processus de paix même si, « malheureusement », l’élection présidentielle et les niveaux inacceptables de la violence commise par les Taliban ont retardé le lancement des négociations entre Afghans.  Accorder la priorité à un gouvernement inclusif et à un Afghanistan uni est essentiel pour l’avenir du pays et en particulier pour la cause de la paix, a souligné la représentante.  Elle s’est donc félicitée de la déclaration que le Président Ashraf Ghani a faite, à son investiture le 9 mars, lorsqu’il a promis que les discussions et les négociations se poursuivront au cours de ces deux prochaines semaines pour parvenir à un accord sur un gouvernement inclusif, un gouvernement qui unisse le pays et accorde la priorité à la paix. 

La représentante a aussi salué l’attachement de M. Abdullah Abdullah à la paix et à l’inclusivité, comme il l’a dit proclamé le 9 mars dernier.  De même, le décret du 10 mars sur la libération d’un prisonnier taliban contre des personnes détenues par les Taliban est une mesure importante qui rapproche les Afghans des négociations, a estimé la représentante.  Le décret veut dire que les pourparlers techniques entre les Taliban et le Gouvernement afghan à Doha peuvent commencer immédiatement. 

Tout ceci, a insisté la représentante, rapproche les Afghans de la possibilité de tracer une feuille de route politique.  Nous espérons, a-t-elle dit, que le peuple afghan saisira cette occasion pour parvenir à un règlement de paix historique qui mette fin au conflit, préserve les acquis de ces dernières décennies en matière de droits de l’homme, de libertés fondamentales et de participation effective des femmes aux institutions politiques et civiles, et qui fasse en sorte que le territoire afghan ne soit plus jamais utilisé par les terroristes internationaux pour menacer le monde.  Les Taliban, a-t-elle affirmé, ont pris l’engagement de mettre fin à leurs relations avec ces terroristes et à empêcher tout groupe ou individu, y compris Al-Qaida, d’utiliser l’Afghanistan pour menacer la sécurité des États-Unis et de leurs alliés.  Nous allons, a prévenu la représentante, évaluer avec soin les progrès et voir si les Taliban respectent leur parole. 

D’autres défis subsistent, a-t-elle reconnu, en citant le niveau actuel des violences commises par les Taliban.  Elle les a appelés à réduire leurs attaques contre les forces afghanes pour assurer le succès des négociations.  Nous comptons, a-t-elle martelé, que les Taliban et tous les Afghans embrasseront les progrès enregistrés dans la condition des femmes et des filles.  Le texte de la résolution, a fait observer la représentante, s’oppose d’ailleurs au rétablissement d’un Émirat islamique, en particulier ses politiques d’oppression contre les femmes, les filles et les minorités.  Après avoir investi plus de 3 000 milliards de dollars, pendant plus de deux décennies, dans la sécurité et le développement de l’Afghanistan, les États-Unis ne peuvent tout simplement pas baisser les bras.  Nous allons, a promis la représentante, continuer à investir dans une relation durable avec le Gouvernement afghan, y compris par une aide au développement et à la sécurité.  Nous allons maintenir notre engagement pour aider l’Afghanistan à asseoir sa souveraineté et son inclusivité et à vivre en paix avec lui-même et ses voisins.

Les progrès considérables endossés aujourd’hui dans la résolution sont, a souligné la représentante, le produit de plus d’un an d’efforts diplomatiques sans précédent auprès des Taliban, en coordination avec nos partenaires, de la région et du monde entier.  Ces efforts ont été rendus possibles par un engagement militaire, diplomatique et économique de 19 ans de la part de l’OTAN et des autres partenaires de la coalition.  « Nous sommes fiers de nos accomplissements mais ce n’est que le début », a reconnu la représentante.

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a regretté les dernières flambées de violences en Afghanistan, avant de rappeler que l’Allemagne est le deuxième contributeur de fonds et deuxième contributeur de troupes en Afghanistan.  Il a appelé à consolider les acquis de ces 18 dernières années en matière de gouvernance.  Il a plaidé pour l’avènement d’un gouvernement afghan inclusif et accepté par tous et exhorté tous les Afghans à agir de manière responsable dans l’intérêt de tous.  « Nous n’accepterons aucun gouvernement parallèle ni aucun recours à la force pour régler les différends », a prévenu le représentant.  Il a estimé que l’accord entre les États-Unis et les Taliban est un tremplin important pour parvenir à une paix durable.  Il a remercié le Qatar pour avoir rendu possibles ces avancées.  Les femmes, a-t-il martelé, doivent faire partie des équipes de négociation.  Nous aurions aimé voir dans la résolution, a avoué le représentant, une référence claire au respect des droits de l’homme.  Il est vital, a conclu le représentant, que les Nations Unies restent aux côtés du peuple afghan et en particulier des femmes afghanes.  La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) doit être dotée d’un mandat robuste. 

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a estimé que la Déclaration conjointe et l’Accord marquent une étape décisive pour l’avènement d’une paix durable en Afghanistan.  Elle a insisté sur l’importance des négociations inclusives entre Afghans et s’est opposée d’emblée à la création de toute administration ou gouvernement parallèle.  Les parties doivent résoudre leurs différends de manière constructive, a-t-elle insisté.  Elle a conclu en se félicitant de la tenue, ce matin même, d’une réunion du Groupe des Amis des femmes afghanes qui a été l’occasion d’insister sur la protection des droits et libertés fondamentales des femmes. 

Cette résolution ouvre une fenêtre d’opportunités pour la réconciliation en Afghanistan, a estimé, à son tour, M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie).  Les Afghans, a-t-il dit, ont plus que jamais besoin d’un soutien collectif de la part de la communauté internationale.  Le représentant les a pressés de commencer au plus tôt les négociations « avec la participation de tous ».  Mon pays, a-t-il affirmé, a fait beaucoup pour lancer un dialogue direct entre Afghans par le truchement du format de Moscou.  Aujourd’hui, l’impératif absolu est d’avancer vers la paix en misant sur ce dialogue entre Afghans avec la participation de toutes les forces politiques du pays, a martelé le représentant.  Il a appelé ces forces à laisser de côté leurs divergences et à agir dans l’unité en faveur d’une paix tant attendue par le peuple afghan.  Les forces politiques, a-t-il précisé, doivent commencer par rejeter la violence.  Le représentant a insisté sur le soutien des pays voisins pour assurer le succès. 

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a salué l’accord « historique » intervenu entre les États-Unis et les Taliban pour mettre fin à ce long conflit.  Il a jugé d’une importance cruciale de garantir la participation significative des femmes, des jeunes et des minorités à la gestion des affaires publiques de l’Afghanistan.  La collaboration et l’assistance des Nations Unies resteront fondamentales pour tracer la voie de la paix durable dans le pays, a estimé le représentant. 

Mme INGA RHONDA KING (Saint-Vincent-et-les Grenadines) a espéré que la résolution permettra de promouvoir des négociations intra-afghanes inclusives en vue d’aboutir à un règlement politique et à un cessez-le-feu complet et permanent.  Ce texte pourrait contribuer aux efforts de tous les partenaires régionaux et internationaux de l’Afghanistan pour mobiliser le soutien au processus de paix, a-t-elle dit.  Elle a insisté sur la nécessité de se concentrer sur les éléments d’une paix durable: unité afghane, réconciliation et confiance dans le processus politique.  Nous appelons en conséquence la communauté internationale à appuyer le processus de paix et les prochains pourparlers intra-afghans, a-t-elle dit, demandant que tous les Afghans, y compris les minorités, les jeunes et les femmes soient pleinement associés à tous les stades du processus de paix, de sa mise sur les rails à son application.  Membre du Groupe des Amis des femmes afghanes, Saint-Vincent-et-les Grenadines, a conclu la représentante, salue le fait que la résolution reconnaisse pleinement le rôle des femmes dans le processus de paix.  Les femmes sont les agents du changement et les architectes de la paix.  « Ce fait indéniable devrait être reflété dans tous les processus de paix », a-t-elle voulu. 

Mme ANNE GUEGUEN (France) a salué l’adoption à l’unanimité de la résolution et a estimé que la priorité est maintenant à la pleine mise en œuvre des engagements pris par les différentes parties.  Mettant l’accent sur l’importance des négociations intra-afghanes, elle a jugé indispensable d’assurer une représentation à ces pourparlers de tous les Afghans, et en particulier des femmes.  La France salue à cet égard la création, aujourd’hui, du Groupe des Amis des femmes afghanes.  Le concept de processus de paix dirigé par les Afghans reste plus que jamais valable, a poursuivi Mme Gueguen, en assurant que la France fera sa part et en appelant tous les pays de la région à faire de même.

M. GERT AUVÄÄRT (Estonie) a salué l’adoption d’une résolution qui exprime une position respectueuse des différents points de vue exprimés par les membres du Conseil de sécurité.  Il a exhorté les parties à surmonter à leur tour leurs différends politiques.  Les accords de Doha et de Kaboul, a-t-il précisé, sont importants pour parvenir à des négociations inclusives.  Il a aussi souligné que les droits des femmes et de l’enfant sont inaliénables.  Cette question, a-t-il insisté, doit être mise en avant dans les prochaines négociations.  Le rôle de la MANUA, a-t-il conclu, reste d’une importance capitale pour accompagner les futurs efforts de paix. 

Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a déclaré que la résolution adoptée aujourd’hui est le signe important de l’engagement du Conseil de sécurité en faveur de toutes les parties en Afghanistan.  Nous attendons, maintenant, a-t-elle dit, la composition des équipes de négociations qui doivent être inclusives et diverses, et la conclusion d’un cessez-le feu global et permanent.  Tout accord, a martelé à son tour la représentante, doit protéger les droits des femmes comme celui de tous les Afghans.  « Un rôle fort de l’ONU reste essentiel pour appuyer tous ces efforts », a-t-elle conclu. 

M. DANG DINH QUY (Viet Nam) a estimé que la Déclaration conjointe et l’Accord marquent un moment historique et a encouragé le Conseil de sécurité à saisir cette opportunité pour agir en faveur d’une paix et d’une stabilité durables en Afghanistan.  L’unité du Conseil sur la résolution adoptée aujourd’hui envoie un message fort au peuple afghan, s’est-il félicité.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a dit appuyer la résolution, convaincu que la signature de l’Accord et la Déclaration conjointe sont des pas importants pour mettre fin au conflit en Afghanistan.  Conscient du fait que les pourparlers inclusifs intra-afghans ne seront pas chose facile, il s’est néanmoins dit confiant et a assuré que la communauté internationale se tient aux côtés du peuple afghan et qu’elle veillera à la participation effective des femmes à ce processus de paix.  Il est tout aussi essentiel que tous les efforts pour protéger la vie soient poursuivis, a souligné le représentant en exhortant toutes les parties à réduire le niveau de violence. 

M. ZHANG JUN (Chine) a estimé que « nous sommes à un tournant de l’histoire de l’Afghanistan ».  Il a salué la Déclaration conjointe et l’Accord et a appelé à de véritables efforts pour que les troupes étrangères se retirent de manière ordonnée, en évitant tout vide sécuritaire.  Il faut à tout prix éviter que les mouvements terroristes tirent parti de la transition, a-t-il prévenu, insistant, au passage, sur la souveraineté de l’Afghanistan.  Le représentant a espéré que les Afghans parviendront à un accord acceptable pour toutes les parties et a exhorté la communauté internationale à promouvoir des bases solides pour une paix durable.  La Chine, a-t-il promis, est prête à continuer de travailler aux côtés de la communauté internationale pour promouvoir une paix durable et le développement. 

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a joint sa voix à ceux qui se sont félicités de ce que les États-Unis et les Taliban soient parvenus à un accord.  Il a soulevé trois points importants, à commencer par le fait que la paix se fait toujours avec ses ennemis.  Rien, a-t-il poursuivi, ne peut se substituer à des négociations pour parvenir à un règlement pacifique.  Les parties afghanes, a-t-il insisté, doivent parvenir à une solution durable pour leur pays et le Conseil de sécurité doit se limiter à accompagner le processus, tout comme les autres parties et les pays voisins.

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