Soixante-quinzième session,
Dialogues virtuels – matin & après-midi
AG/SHC/4292

La Troisième Commission s’inquiète du sort des enfants et des populations autochtones en temps de pandémie

L’urgence d’adopter des mesures pour atténuer les répercussions néfastes de la pandémie de COVID-19 sur les droits des enfants figurait au cœur des préoccupations des délégations de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, qui a poursuivi, aujourd’hui, son dialogue interactif virtuel avec les titulaires de mandat.  La vulnérabilité des peuples autochtones a également mobilisé l’attention des États Membres qui se sont interrogés sur les moyens de les protéger en cette période de crise. 

Les États Membres ont notamment entendu la Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, Mme Charlotte Petri Gornitzka, alerter que 42 à 66 millions d’enfants supplémentaires sont susceptibles d’être poussés dans l’extrême pauvreté du fait de la COVID-19 et que plusieurs milliers d’enfants risquent de mourir prématurément en raison des difficultés économiques des familles, de l’interruption des services de santé et de la suspension des campagnes de vaccination. 

La pandémie va probablement aggraver la crise mondiale de l’apprentissage avec la fermeture d’écoles et l’exclusion numérique, et la malnutrition va augmenter chez les enfants qui dépendent normalement des repas scolaires, a-t-elle signalé.  Et la crise va également mettre en danger la santé mentale des enfants et aggraver les risques que les mesures de confinement leur font courir.  Une attention et un investissement urgents en faveur des enfants les plus vulnérables, marginalisés et exclus n’ont jamais été aussi cruciaux, a-t-elle souligné. 

Face à cette situation, plusieurs délégations ont appelé à mettre les enfants au centre des politiques numériques pour permettre à chacun d’eux d’avoir accès à l’éducation, le Bangladesh se disant notamment préoccupé des répercussions que pourrait entraîner l’écart numérique. 

Le numérique constitue un outil précieux pour les nombreux États confrontés à la fermeture des écoles, a reconnu le Président du Comité des droits de l’enfant, M. Luis Ernesto Pedernera Reyna.  Mais il représente aussi des dangers pour la santé physique et mentale des enfants, a-t-il relativisé. 

À ce sujet, la Rapporteuse spéciale sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, y compris la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et autres contenus montrant des violences sexuelles sur enfant, a alerté que la pandémie s’est traduite par une recrudescence de la violence contre les enfants, marquée notamment par de nouvelles formes d’exploitation et d’abus sexuels perpétrés tant en ligne que hors ligne.  Cette situation menace d’aggraver encore davantage la situation de millions d’enfants dans le monde, qui se trouvent déjà dans une situation socioéconomique précaire, s’est inquiétée Mme Fatima Singhateh.  

Avec l’émergence de nouvelles formes et manifestations d’exploitation sexuelle par le biais des TIC, a-t-elle enchaîné, on ne saurait trop insister sur la nécessité de lutter contre l’exploitation et les abus sexuels des enfants en ligne où ces deniers passent de plus en plus de temps pour apprendre et rester en contact avec leur pair en raison des restrictions liées à la pandémie.  

La Rapporteuse spéciale a indiqué qu’elle compte mener une réflexion sur les différentes formes d’abus et d’exploitation des enfants en ligne en vue de mieux répondre et combattre ce phénomène et a également encouragé les États à se doter d’un cadre juridique solide pour assurer la protection des enfants sur le plan national. 

Pendant cette journée de dialogues organisés en ligne, les délégations ont également entendu le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, M. José Francisco Calí Tzay, attirer l’attention sur la vulnérabilité de ces derniers face à la COVID-19, principalement en raison d’un accès insuffisant aux soins de santé et à l’eau potable et de leurs problèmes de santé antérieur.  

L’expulsion croissante de ces peuples de leur terre et la perte de leurs moyens de subsistance traditionnels, combinées aux difficultés de la COVID-19, a aggravé l’extrême pauvreté et la malnutrition au sein de ces communautés.  Pourtant, a déploré M. Calí Tzay, les peuples autochtones sont rarement pris en compte dans les plans d’urgence et n’ont été inclus, dans la plupart des pays, que tardivement dans la réponse des États à la pandémie de COVID-19, voire pas du tout. 

Pour autant, le Canada a indiqué que sur le plan national, les Premières Nations, les Inuits et les Métis avaient joué un rôle de premier plan dans la conception et la mise en œuvre d’une réponse très efficace à la pandémie. 

M. Calé Tzay a loué, à cet égard, le savoir-faire médical ancestral des peuples autochtones qui, selon lui « sont à même de collaborer pour limiter la pandémie », renvoyant à l’expérience positive du Chili le premier pays à avoir reconnu un système de connaissance médicale traditionnelle. 

Les délégations ont également achevé le dialogue entamé vendredi dernier avec la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants. 

La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain mardi 13 octobre à partir de 10 heures.   

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Déclarations liminaires de titulaires de mandat au titre des procédures spéciales, suivies d’un dialogue interactif

M. LUIS ERNESTO PEDERNERA REYNA, Président du Comité des droits de l’enfant, a rappelé qu’il y a un an était célébré le trentième anniversaire de la Convention sur les droits de l’enfant, se félicitant qu’à cette occasion, plus de 100 États se soient engagés en faveur de la promesse mondiale « un droit pour chaque enfant ».  Si la communauté internationale s’unissait, elle parviendrait à une meilleure prise en compte des droits des enfants, « dans un environnement sans guerre ni explosion, plein d’amour et d’empathie », a-t-il observé, citant les commentaires d’une jeune Iraquienne.  Pour le Président du Comité, nous ne sommes plus aujourd’hui dans le contexte de l’anniversaire de la Convention puisque la crise liée à la pandémie de COVID-19 met en danger les progrès réalisés.  Les enfants sont en effet touchés physiquement et psychologiquement par cette crise.  La perte de revenus des parents et l’augmentation de la pauvreté augmentent les risques de violences et d’abus à l’encontre des enfants, a-t-il averti, avant d’appeler les États à mettre les garçons et les filles au centre de la riposte à la pandémie et du redressement post-COVID-19.  Il est également essentiel de maintenir les services de base pour que les enfants aient accès à la santé, à l’eau et à l’assainissement, ainsi qu’aux services de protection de l’enfance.

Évoquant les travaux effectués par le Comité durant l’année écoulée, il a indiqué que la réunion, en mars dernier à Samoa, a permis de nouer un dialogue avec les États insulaires du Pacifique, mais aussi avec des représentants de la société civile et de nombreux enfants.  Les membres du Comité ont ainsi pu se rapprocher de la réalité des États et intensifier leur vision des questions à traiter à Genève, a-t-il assuré, plaidant à cet égard pour une plus grande coopération interinstitutionnelle.  Il a toutefois ajouté qu’en raison de la pandémie, le Comité n’a pas pu se réunir comme prévu  ces derniers mois.  La session de mai a été reportée à septembre et s’est tenue de manière réduite, a-t-il expliqué, tout en saluant le fait que ses activités se poursuivent en ligne.  Il s’est ainsi félicité que le Comité ait été l’organe ayant traité le plus de décisions sur des communications individuelles.  Par ailleurs, il a indiqué qu’une invitation avait été lancée à 95 États parties en ce qui concerne la procédure simplifiée de présentation des rapports.  Enfin, il a rappelé l’appel lancé par le Comité aux États pour qu’ils s’assurent que le système d’organes conventionnels soit financé à partir du budget ordinaire.  

Dialogue interactif

Constatant que les enfants figurent parmi les principales victimes de la pandémie, la République de Corée a encouragé les États à mettre l’accent sur la participation des enfants dans les efforts faits pour les aider à traverser cette crise. 

À son tour, l’Espagne a estimé que le respect des enfants implique qu’on tienne compte de leurs droits et qu’ils puissent participer aux processus de prise de décisions les concernant.  Quelles mesures spécifiques permettraient de gérer cette pandémie au regard des droits des enfants, a-t-elle demandé. 

Réitérant son soutien à l’appel lancé aux États par le Secrétaire général afin qu’ils priorisent l’accès des enfants à l’éducation et à la santé, l’Union européenne a souhaité savoir quelles actions concrètes permettraient de garantir que les principes énoncés par la Convention ne soient pas perdus.

La Belgique, qui s’exprimait au nom d’un groupe de pays, s’est félicitée que les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant bénéficient d’un grand nombre de ratifications.  Plaidant pour leur ratification universelle, elle a notamment salué les efforts menés contre le recrutement des enfants et pour la criminalisation de cette pratique.  Pour sa part, la Slovaquie a souligné l’urgence d’adopter des mesures pour atténuer les effets néfastes de la pandémie pour les droits des enfants. 

De son côté, la Fédération de Russie s’est élevée contre les tentatives du Comité visant à imposer ses vues aux États, jugeant notamment inacceptable que soit utilisée une terminologie non agrée internationalement.  L’interprétation large des obligations internationales incombant aux États va à l’encontre de leurs droits, a-t-elle dénoncé, rejetant en particulier l’utilisation incorrecte du terme « genre » au lieu de « sexe ».  Elle a par ailleurs appelé le Comité à réviser ses pratiques en matière de soumission des rapports, tout en lui demandant de respecter le principe d’impartialité. 

Pour sa part, le Royaume-Uni a noté que la pandémie s’accompagne d’une hausse alarmante de nombre de grossesses et de mariages précoces et d’un manque d’accès à la santé sexuelle et génésique.  Il a en outre estimé que la participation des enfants aux processus décisionnels est essentielle pour assurer leur sécurité.  Quelles mesures pourraient être prises pour garantir leur participation pleine et authentique? 

La Hongrie a mis l’accent sur les soins alternatifs fournis aux enfants dénués de soins parentaux, en présentant les actions de son gouvernement dans ce domaine et en matière d’adoption.  Elle a voulu savoir quelles formes de soins alternatifs le Comité recommande pour les enfants handicapés. 

Préoccupée par les impacts multiples de la crise sur les enfants, la Suisse a indiqué qu’elle avait voté pour l’établissement d’un ombudsman des droits de l’enfant pour y faire face.  Quelles mesures devraient être prises pour garantir leurs droits pendant la période actuelle, s’est-elle interrogée. 

La République arabe syrienne a dénoncé les mesures coercitives unilatérales qui exacerbent la crise en Syrie et impactent fortement les droits des enfants.  Elle a ajouté que les forces d’occupation israéliennes ne permettent pas de mener des enquêtes sur les violations des droits de l’enfant dans le Golan. 

Le Bangladesh a estimé que la pandémie a mis en exergue la réalité de la fracture numérique et appelé à mettre les enfants au centre des politiques numériques pour permettre à chacun d’eux d’avoir accès à l’éducation.  Il a souhaité savoir comment le Comité pourrait impliquer les enfants davantage dans ses travaux.  Le Mexique a jugé urgent d’intensifier l’accès des enfants et des adolescents aux informations sur la santé sexuelle.  Il a par ailleurs demandé au Comité de livrer ses idées au sujet du respect des deux Protocoles facultatifs à la Convention. 

Quelles mesures exemplaires pourraient jouer un rôle déterminant en matière de protection de l’enfance, a demandé le Japon, selon lequel la pandémie a fait éclater une grave crise sécuritaire, aux dépends des enfants les plus vulnérables. 

L’Algérie s’est enorgueillie d’avoir mis en œuvre le principe d’une éducation de qualité et sans discrimination entre garçons et filles, ce qui lui a permis d’atteindre un taux de scolarisation de 78%.  Dans le contexte de crise que connaît le monde, elle a invité les membres du Comité à utiliser leur mandat pour s’entendre sur des concepts consensuels en matière de bien-être des enfants. 

La République islamique d’Iran a noté, pour sa part, que le bien-être des enfants, mais aussi leur santé et leur droit au développement sont aujourd’hui menacés en raison de l’augmentation des inégalités entre les pays et de la montée de la pauvreté extrême.  Malgré les pressions externes, l’Iran a continué à veiller à la protection des enfants, notamment contre toutes les formes de violence, a-t-elle assuré.  L’Afghanistan, a souhaité savoir quel a été l’impact de la pandémie sur les travaux du Comité et sur sa capacité à produire des recommandations. 

En réponse aux questions et commentaires des délégations, le Président du Comité des droits de l’enfant a tout d’abord rappelé que les Protocoles facultatifs à la Convention ont pour l’heure été ratifiés par environ 170 États.  Au-delà des questions de ratification, le Comité se heurte au problème de leur mise en œuvre, a-t-il expliqué, ajoutant que les directives de son Comité sur la protection des enfants face à la pornographie devraient aider les États.  Le Président du Comité a d’autre part réitéré son invitation aux États pour qu’ils participent en 2021, si la COVID-19 le permet, à une réunion sur les enfants privés de contexte familial.  À ses yeux, l’institutionnalisation des enfants doit rester l’exception, si possible dans une forme la plus proche de la cellule familiale. 

M. Pedernera Reyna a ensuite noté que comme le prouve la présente réunion virtuelle de la Troisième Commission.  Le numérique, a-t-il soutenu, constitue un outil précieux pour les nombreux États confrontés à la fermeture des écoles.  Mais il présente aussi des dangers pour la santé physique et mentale des enfants, a-t-il relativisé, ajoutant que le grand défi est de permettre aux enfants de participer aux cours en ligne.  Il a invité les États à transmettre leurs avis à ce sujet pour que le Comité puise les intégrer dans ses observations.  Il s’est d’autre part félicité de la conversation biennale de son Comité avec l’UNICEF, un « allié fort » qui a aidé à la diffusion des informations sur les Protocoles facultatifs. 

Enfin, évoquant les impacts de la COVID-19 sur les enfants, « sujet de préoccupation pour tous », il a rappelé que le Comité avait élaboré en avril dernier une déclaration destinée à aider les États à s’orienter dans ces circonstances.  Les enfants ne sont pas trop touchés par la maladie, mais les effets de la crise les affectent directement, a-t-il souligné, appelant les États à investir dans l’enfance, ce qui n’est « jamais une dépense inutile ».  En effet, ils peuvent compter sur un revenu de sept dollars pour chaque dollar investi, a-t-il dit.  Avant de conclure, il a enjoint les États à garantir les services de base pour les enfants, à ne pas perdre de vue l’ensemble des droits mentionnés dans la Convention et à privilégier les questions de pédagogie et de psychologie, dans le cadre d’une perspective holistique. 

Venue présenter son premier rapport devant la Commission, Mme MAMA FATIMA SINGHATEH, Rapporteuse spéciale sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, y compris la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et autres contenus montrant des violences sexuelles sur enfant, qui a été nommée à ces fonctions le 1er mai 2020, a indiqué que cette année, marquée par une pandémie affectant toute une génération, s’est traduite par une recrudescence de la violence contre les enfants.  De plus, de nouvelles formes d’exploitation et d’abus sexuels, tant en ligne que hors ligne, pendant et après le confinement lié à la COVID-19, menacent d’aggraver encore davantage la situation de millions d’enfants dans le monde, qui se trouvent déjà dans une situation socioéconomique précaire.  La pandémie ne fait pas qu’aggraver la situation des enfants, elle risque également de « réduire à néant » de nombreuses réalisations durement acquises en vue de la réalisation du Programme à l’horizon 2030, a-t-elle averti.  

Mme Singhateh a indiqué qu’avec l’émergence de nouvelles formes et manifestations d’exploitation sexuelle par le biais des technologies de communication, on ne saurait trop insister sur la nécessité de lutter contre l’exploitation et les abus sexuels des enfants en ligne.  En effet, a-t-elle poursuivi, les enfants passent plus de temps en ligne pour apprendre et rester en contact avec leurs pairs en raison des restrictions liées à la pandémie. C’est pourquoi elle compte mener une réflexion sur les tendances, défis et réponses aux différentes formes d’abus et d’exploitation des enfants en ligne, en vue de mieux répondre et combattre ce phénomène.  

Elle a ensuite indiqué que son premier rapport devant le Conseil des droits de l’homme portera sur l’impact de la pandémie sur les enfants sur le long terme et qu’un de ses rapports thématiques sera consacré aux facteurs de risque pour les garçons et ceux qui s’identifient en dehors de la binaire du genre.  

L’accès à la justice, aux réparations et à la réhabilitation des enfants victimes de vente, d’abus et d’exploitation sexuels est un autre aspect important pour lutter contre ce fléau, a-t-elle poursuivi.  Elle a fait part de son intention de renforcer le rôle de son mandat en plaidant pour l’accès à des systèmes judiciaires adaptés aux enfants, la réparation et la réhabilitation des enfants survivants, ainsi qu’en s’attaquant aux causes sous-jacentes qui empêchent la responsabilisation et perpétuent l’impunité.  

Elle a cependant signalé que l’absence de données fiables compromet les efforts de lutte contre la vente et l’exploitation sexuelle des enfants.  

En effet, a-t-elle fait observer, la nature cachée de ces crimes rend la collecte de données difficile, alors qu’il est extrêmement important de les avoir.  Elle a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme désigné pour la collecte de données ventilées sur les différentes manifestations de la vente et de l’exploitation sexuelle des enfants.  

Encourager et assurer la participation et l’engagement des enfants sera un autre aspect crucial de mon travail, a-t-elle ajouté.  Les points de vue des enfants sont indispensables pour comprendre et étayer des preuves solides, et je compte saisir toutes les occasions qui se présentent pour renforcer leur participation et amplifier leurs voix pour leur permettre de devenir des facteurs de changements et de transformation sociale, a-t-elle dit. 

Dialogue interactif 

Le Royaume Uni a voulu savoir quels étaient les modèles de meilleures pratiques en matière de mécanismes solides de protection des enfants.

Le Maroc a évoqué la mise en place par l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) d’un portail dédié au signalement des actes de violences à l’égard des enfants pendant la période de confinement.  Il s’est également félicité de la consécration de la perspective genre dans le mandat de la Rapporteuse spéciale ainsi que de la participation des enfants pour faire entendre leur voix, une approche saluée également par le Mexique.  

Certes, mais comment amplifier la voix des enfants pendant la pandémie de COVID-19, en particulier en ce qui concerne la fracture numérique et la manière de mieux reconstruire, a demandé l’Union européenne, qui s’est également interrogée sur la manière d’atteindre les communautés en situation de vulnérabilité, à l’ère numérique, pendant la pandémie de COVID-19. 

La délégation a également demandé l’avis de la Rapporteuse spéciale sur la relation entre les politiques de protection de l’enfance dans une perspective de genre et l’accès à la justice et à des services de santé complets et adaptés à leur âge.

L’Inde a fait valoir la politique de son pays qui met les enfants au cœur de ses programmes de développement et salué l’action de l’UNICEF, un partenaire à cet égard.  La délégation a par ailleurs rejeté les propos du Pakistan qui aurait affirmé que le terrorisme représente la plus grande menace pour les enfants.

Les Philippines ont souhaité avoir des recommandations sur la façon dont les gouvernements pourraient travailler ensemble et Israël a interrogé la Rapporteuse spéciale sur les moyens de mettre en œuvre une approche générale pour lutter contre les risques d’exploitation en ligne des enfants, notamment durant la période de la pandémie. 

Soulignant le caractère essentiel de la coopération pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants, les États-Unis ont indiqué que, pour lutter contre la traite des personnes, le Département d’État avait récemment consacré une enveloppe de plus cinq millions de dollars au profit de cette coopération, notamment avec les Gouvernements des Philippines, de la Jamaïque, de la Mongolie, et de la République de Corée.  Des programmes sont en cours avec le Ghana.

Dans ses réponses aux États Membres, la Rapporteuse spéciale a expliqué qu’afin de bien mettre en œuvre son mandat, elle doit se « rendre sur le terrain » afin de formuler des recommandations et conclusions.  Pour l’heure, il est « très difficile » de donner des réponses spécifiques. 

Sur la question des mécanismes robustes soulevée par le Royaume Uni, elle a appelé au renforcement des registres de naissance.  Si nous voulons veiller à ne laisser aucun enfant pour compte, « il nous faut recenser chacune des naissance ».  À cet égard, elle a encouragé les États à se doter d’un cadre juridique solide pour assurer la protection des enfants sur le plan national.  Elle a également insisté sur l’importance des enquêtes et de la reddition de comptes.  De même, elle a souligné le rôle important des institutions nationales en matière notamment de sensibilisation. 

Elle a souligné que les consultations et interactions avec les enfants représentent un « aspect crucial » de son travail car eux seuls sont en mesure de comprendre les problèmes auxquels ils sont confrontés.  Pour trouver des solutions, il faut les consulter, a—t-elle insisté.  Elle a fait de l’obstacle que représente la fracture numérique à cet égard et formé le vœu de pouvoir se déplacer rapidement dans les pays pour pouvoir assurer l’interaction continue avec les enfants.  Pour finir, Mme Singhateh a estimé que la lutte contre l’exploitation et les violences sexuelles contre les enfants doit transcender les frontières : si nous voulons trouver une solution à ce problème il faut assurer une coopération entre les États.

DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES

M. JOSÉ FRANCISCO CALÍ TZAY, Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, qui a pris ses fonctions le 1er mai de cette année, a déclaré que si la pandémie de COVID-19 a affecté de nombreuses personnes dans le monde entier, les peuples autochtones se sentent « particulièrement oubliés et laissés pour compte ».

Comme le mentionne la résolution omnibus appelant à une réponse globale à la COVID-19, adoptée en septembre 2020 par l’Assemblée générale, les peuples autochtones sont particulièrement vulnérables à la maladie, et ce, principalement en raison d’un accès insuffisant aux soins de santé et à l’eau potable et de leurs problèmes de santé antérieur.  L’expulsion croissante de ces peuples de leurs terres et la perte de leurs moyens de subsistance traditionnels, combinées aux difficultés de la COVID-19, ont aggravé l’extrême pauvreté et la malnutrition au sein de ces communautés.  Pourtant, a déploré M. Calí Tzay, les peuples autochtones sont rarement pris en compte dans les plans d’urgence et n’ont été inclus, dans la plupart des pays, que tardivement dans la réponse des États à la pandémie de COVID-19, voire pas du tout.  En conséquence, leurs besoins et leurs exigences ne sont pas suffisamment pris en compte et traités par les politiques et programmes nationaux.

Il a indiqué que son rapport donne également un aperçu des violations des droits des peuples autochtones causées ou exacerbées par la maladie elle-même et par certaines mesures prises par les États pour contenir la pandémie ou protéger leurs économies nationales.  À cet égard, M. Calí Tzay a estimé que les réponses efficaces à la COVID-19 et aux mesures de redressement « doivent être un effort de collaboration » entre les institutions autochtones et les institutions étatiques, combinant les connaissances autochtones sur ce qui est le mieux pour leurs propres communautés, avec les services et le soutien financier des États.  

Il a dit craindre que les moyens de subsistance traditionnels et les cultures de beaucoup d’autres peuples autochtones ne disparaissent à mesure que les États accordent la priorité à leurs intérêts économiques avant les droits internationalement reconnus des peuples autochtones.  Il a particulièrement insisté sur les droits des peuples autochtones à la terre et à l’autodétermination, y compris leur droit à un consentement libre, préalable et éclairé avant l’approbation de toute mesure ou projet qui pourrait avoir un impact sur eux.  Cela est essentiels pour renforcer la résilience des peuples autochtones face aux crises partout dans le monde, a-t-il insisté.  En outre, la reconnaissance des droits fonciers des peuples autochtones est indispensable à la gestion durable des ressources limitées de notre planète, et donc essentielle à notre survie à tous. 

En ce qui concerne les priorités thématiques de son mandat, le Rapporteur spécial a indiqué qu’outre les répercussions de la COVID-19, les préoccupations concernant les droits fonciers, les attaques et la criminalisation des peuples autochtones ainsi que les changements climatiques, il souhaite explorer des questions qui, selon lui, nécessitent une attention supplémentaire.  Il s’agit, en particulier, des défis auxquels sont confrontés les peuples autochtones dans les zones urbaines, de l’impact du travail forcé et du travail servile et de l’analyse de la manière dont les évaluations d’impact environnemental et social sont réalisées.  

En ce qui concerne les visites de pays pendant la durée de son mandat, il s’est réjoui de boucler la visite au Danemark et au Groenland initiée par son prédécesseur, mais ses priorités restent l’Asie et l’Afrique.  

Dialogue interactif avec la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants

Après leur interaction avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, les États Membres ont dialogué avec la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants, Mme Najat Maalla M’jid, qui était intervenue devant la Troisième Commission le 9 octobre

Dans un premier temps, le Maroc s’est interrogé sur la durabilité de la relance et les problèmes à surmonter dans un monde post-COVID-19, notamment en ce qui concerne la protection de l’enfance.  Il faut faire plus et renforcer le multilatéralisme qui a été remis en question par la pandémie, a estimé la délégation.  

Quelle est l’importance du soutien des pairs et comment donner aux enfants les moyens d’obtenir l’appui de leurs pairs, a demandé le Portugal.  Notant que près d’un tiers des enfants en âge d’aller à l’école ont été harcelés par leurs pairs ces derniers mois, l’Union européenne a demandé des précisions sur la prévalence de la violence liée à l’enseignement en ligne.  La situation actuelle risque de se développer en crise de l’enfance, s’est inquiété le Japon.  Quelles sont les meilleures pratiques de partenariats entre les gouvernements, la société civile et le secteur privé capables de jouer un rôle notable dans la lutte contre la violence à l’encontre des enfants?  Toujours sur la question de la violence, la Fédération de Russie a déploré que le rapport de la Rapporteuse spéciale présente le milieu familial comme étant hostile à l’enfant, estimant qu’il faut au contraire aider davantage les familles.  

La santé mentale des enfants a également préoccupé de nombreuses délégations, dont celle de l’Autriche qui a demandé à la Représentante spéciale de présenter les résultats préliminaires de son étude sur la question, tandis que la Belgique s’est interrogée sur les stratégies à employer pour rendre les services de santé mentale mieux adaptés aux enfants, insistant en outre sur l’importance des financements et des données.  La Slovénie s’est plus particulièrement inquiétée des répercussions à long terme de la pandémie sur la santé mentale, citant notamment le stress et l’angoisse.  

Le Mexique a jugé essentiel que la riposte à la COVID-19 protège les filles de toutes les formes de violence, insistant en outre sur l’importance de la promotion des démarches visant à solliciter l’avis des jeunes. 

De son côté, le Costa Rica a évoqué la situation des enfants privés de liberté, tandis que le Qatar a profité de son intervention pour parler de la signature d’un accord de coopération entre les musées qataris et des centres de protection des femmes et des enfants victimes de violence domestique qui leur dispensent notamment des ateliers de formation professionnelle. 

Suite à ces questions, la Représentante spéciale a indiqué que, depuis la pandémie, les violences contre les enfants se sont multipliées et que de plus en plus d’entre eux sont victimes de violences domestiques au sein même de leur famille.  Elle a notamment imputé ce phénomène au stress et à l’angoisse liés aux pertes d’emplois et à l’isolement.  Il y a également de plus en plus de violences en ligne, où de nombreux enfants disent ne pas se sentir en sécurité à cause du cyberharcèlement.  Mme M´jid a ensuite appelé à intégrer les stratégies d’appui à la santé mentale aux interventions de lutte contre les violences à l’encontre des enfants, à la riposte à la COVID-19 et à la couverture sanitaire universelle.  C’est essentiel, a-t-elle souligné. 

S’agissant des enfants privés de liberté ou placés en institutions, elle a indiqué que la coopération entre les organisations de l’ONU et la société civile a été réactivée pour leur permettre de travailler en synergie et d’appliquer les recommandations au mieux.  Des interventions exceptionnelles ont été lancées dans le cadre de la riposte à la pandémie où des organismes œuvrent de concert pour prester des services aux plus vulnérables.  

Mme M´jid a ensuite salué les « initiatives brillantes » lancées par les jeunes.  Il faut non seulement prendre en compte leur avis mais voir de nos propres yeux les initiatives lancées par les enfants auprès de leurs pairs notamment pour les sensibiliser.  Pour faire des enfants des artisans du changement, il faut les écouter, les protéger, les informer, et il faut travailler avec eux, a-t-elle insisté. 

La Représentante spéciale a par ailleurs appelé à se saisir ce moment charnière qu’est la COVID-19 pour lutter contre la pauvreté et cibler les plus vulnérables grâce à une couverture sanitaire universelle. 

Dans un premier temps, le Canada a indiqué que les peuples autochtones ont fait preuve de force, de résilience et d’innovation pendant cette pandémie, précisant qu’au Canada, les Premières Nations, les Inuits et les Métis ont joué un rôle de premier plan dans la conception et la mise en œuvre d’une réponse très efficace à la pandémie.  Ces efforts sont ancrés dans leur culture, leurs langues, leurs savoirs et pratiques traditionnels, a indiqué la délégation qui a souhaité savoir comment faire en sorte que la réponse mondiale à la COVID-19 implique véritablement les peuples autochtones. 

Le Mexique a souligné que les connaissances et la médecine traditionnelles sont des ressources fondamentales pour le bien-être des peuples autochtones.  Aussi, quelles sont les meilleures pratiques permettant de garantir le plein exercice du droit des peuples autochtones à leurs propres médecines et pratiques sanitaires traditionnelles, tout en assurant leur plein accès aux services de santé publics ?

L’Union européenne a appelé à garantir aux peuples autochtones le droit à la santé et un accès universel et équitable aux services de santé.   Il faut également garantir un espace sûr pour les défenseurs des droits des peuples autochtones, dénonçant les actes d’intimidation à leur égard.  

L’accès à part entière au service de santé figurait également parmi les préoccupations de l’Iran, tandis que le Danemark, au nom des pays baltes et nordiques, a déploré que la pandémie accentue davantage la situation précaire des peuples autochtones et a encouragé à une plus grande participation de ces peuples dans les organisations de l’ONU. 

Quelles mesures les gouvernements peuvent-ils donc adopter pour aider les peuples autochtones à gérer au mieux cette pandémie, a demandé le Brésil.  Et que pensez-vous faire face aux mesures de coercition exercées à l’encontre des peuples autochtones en période de pandémie, a voulu savoir le Venezuela

La Colombie a passé en revue les mesures prises par son pays en faveur des peuples autochtones durant la pandémie, citant notamment l’existence de mécanismes intégrant différentes cultures et le dialogue engagé auprès des communautés.  Le Chili a indiqué que des informations sont diffusées dans les différentes langues autochtones du pays pour atteindre les différentes communautés et l’Algérie a, elle aussi, parlé des mesures adoptées pour soutenir les populations autochtones sans aucune discrimination dans le contexte de la pandémie.  

L’Inde a regretté qu’il n’existe pas encore de critères universellement reconnus des peuples autochtones alors que la Fédération de Russie a estimé que pas tous les groupes énumérés dans le rapport du Rapporteur spécial relèvent de son mandat. 

En réponse aux questions et commentaires, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones a recommandé à la communauté internationale de tirer les enseignements de la première vague de la pandémie pour soutenir les populations autochtones, notant cependant que le Canada comme d’autres pays ont, d’ores et déjà, ouvert les voies de communication avec ces communautés.  En effet, a-t-il continué, cela peut renforcer la qualité des réponses à la pandémie.  

Au Mexique, qui voulait savoir comment mettre en œuvre les connaissances des médecines traditionnelles autochtones, il l’a renvoyé à l’expérience positive menée par le Chili, le premier pays à avoir reconnu un système de connaissance médicale traditionnelle.  Ce savoir-faire ancestral est appliqué dans les hôpitaux avec succès avec toutes les répercussions positives sur le système de santé.  « Les peuples autochtones sont à même de collaborer pour limiter la pandémie », a-t-il affirmé. 

Quant à savoir que faire pour renforcer la participation des populations autochtones face à la pandémie de COVID-19, il a invité, tout d’abord, à mettre en pratique le contenu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones pour ensuite suggérer de mener des consultations en amont.  Il a par ailleurs dit espérer obtenir une réponse positive rapide pour pouvoir effectuer ses visites dans certains pays d’Asie et d’Afrique.  

Mme CHARLOTTE PETRI GORNITZKA, Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, a rappelé que l’année dernière a été celle du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, « la déclaration la plus complète jamais produite sur les droits de l’enfant ».  Les trois rapports du Secrétaire général -sur les droits de l’enfant; les mariages précoces et forcés; et le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants- démontrent, selon elle, que des progrès considérables ont été accomplis au cours des trois dernières décennies dans les politiques et les pratiques consacrées à la réalisation des droits de l’enfant.  Aujourd’hui, cependant, les enfants sont confrontés à des violations continues de leurs droits, à des inégalités persistantes et systémiques, ainsi qu’à l’impact socioéconomique de la COVID-19, aux changements climatiques et à des crises humanitaires, a-t-elle constaté.

Cela étant, comme le souligne le rapport du Secrétaire général sur les droits de l’enfant, de plus en plus d’enfants survivent après leur cinquième anniversaire et un plus grand nombre sont scolarisés.  De plus, a poursuivi Mme Gornitzka, davantage d’enfants reçoivent les vaccinations et la nutrition dont ils ont besoin, et beaucoup plus ont pu accéder aux services WASH qu’il y a 30 ans.  De même, les effets néfastes de l’institutionnalisation sur le bien-être des enfants sont mieux reconnus et la participation effective des enfants et des adolescents aux questions les concernant est de plus en plus évidente.  De fait, a-t-elle précisé, le rapport exhorte les gouvernements à créer des systèmes nationaux de protection de l’enfance qui soient inclusifs et répondent également aux besoins des enfants réfugiés, migrants et apatrides.  Il les invite aussi à mettre les enfants au centre de leur politique numérique et à les faire participer de manière significative à l’élaboration des mesures environnementales. 

Certains enfants sont confrontés à des défis plus importants que d’autres dans la protection de leurs droits, a observé la responsable onusienne.  Le rapport du Secrétaire général sur les mariages précoces et forcés fait apparaître que 25 millions de mariages d’enfants ont été évités dans le monde au cours de la dernière décennie.  C’est en partie grâce à l’augmentation du taux d’éducation des filles, à l’augmentation des investissements dans le bien-être des adolescentes et à une sensibilisation accrue sur les méfaits du mariage des enfants, s’est-elle félicitée.  Malgré ces progrès, le nombre des filles mariées est encore estimé à 12 millions par an et on assiste, en Asie et en Afrique en particulier, à une augmentation du nombre des mariages précoces ou d’enfants à mesure que les difficultés économiques liées à la COVID-19 s’aggravent.  Pour Mme Gornitzka, il est donc essentiel que la communauté internationale appuie collectivement l’adoption de législations, stratégies, politiques et programmes multisectoriels pour éradiquer ce fléau et s’attaquer à ses causes profondes. 

Dans le même ordre d’idées, comme le montre le rapport sur le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale, les enfants les plus défavorisés sont toujours privés des droits et services auxquels ils ont droit, a encore souligné la Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF, plaidant pour que la lutte contre ces inégalités soit au cœur des efforts collectifs.  Elle a dit penser aux 149 millions d’enfants vivant dans des zones de conflit, mais aussi aux 300 millions d’enfants qui habitent des bidonvilles urbains, aux 663 millions d’enfants vivant dans des ménages confrontés à la pauvreté multidimensionnelle et aux 42 à 66 millions d’enfants supplémentaires susceptibles d’être poussés dans l’extrême pauvreté du fait de la COVID-19.  Plusieurs milliers d’enfants risquent de mourir prématurément en raison des difficultés économiques des familles, de l’interruption des services de santé et de la suspension des campagnes de vaccination, a-t-elle alerté. 

La pandémie va probablement aggraver la crise mondiale de l’apprentissage avec la fermeture d’écoles et l’exclusion numérique.  Dans le même temps, a poursuivi Mme Gornitzka, la malnutrition va augmenter chez les enfants qui dépendent normalement des repas scolaires.  La crise va également mettre en danger la santé mentale des enfants et les risques que les mesures de confinement leur font courir.  Une attention et un investissement urgents en faveur des enfants les plus vulnérables, marginalisés et exclus n’ont jamais été aussi cruciaux, a-t-elle conclu.

Dialogue interactif

L’Italie a jugé alarmant que 12 millions de filles soient encore mariées dans le monde chaque année et a réaffirmé son engagement à lutter aux côtés de l’UNICEF contre le fléau des mariages précoces et forcés ainsi que contre tous les problèmes relatifs à la famille.  Le rôle de l’UNICEF est plus critique encore depuis l’apparition de la COVID-19, a estimé l’Azerbaïdjan qui a d’autre part rappelé que des combats font encore rage dans son pays en raison de « l’agression de l’Arménie ».  De son côté la Pologne s’est déclarée particulièrement préoccupée par le manque d’accès aux service essentiels pour les enfants vivant en situation de conflit armé ou en situation d’urgence. 

Le Maroc s’est félicité des initiatives de l’UNICEF visant à venir en aide aux enfants vulnérables mais a souhaité qu’elles se fassent en tenant compte des mécanismes existants.  Il a également jugé nécessaire de réformer les programmes pour atteindre les enfants dans les zones éloignées.  Le Mexique a reconnu que l’UNICEF joue un rôle vital pour la protection des droits de l’enfant, tout en contribuant à la réalisation des ODD, y compris pendant la pandémie  de COVID-19.  Il a par ailleurs indiqué qu’à l’échelle nationale, son gouvernement a établi une stratégie interinstitutionnelle pour maintenir la coexistence pacifique dans les foyers et réduire la violence domestique.  

L’Union européenne a par ailleurs appuyé la recommandation de l’UNICEF de publier le rapport du Secrétaire général sur le suivi des résultats de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants sur une base biennale.  Dans un esprit de rationalisation des rapports, cette fréquence le fera alterner avec un autre rapport sur les droits de l’enfant de la Troisième Commission, a-t-elle indiqué.  Le Luxembourg, en tant que coprésident du Groupe des amis des enfants et des objectifs de développement durable, a lui aussi soutenu la recommandation du Secrétaire général appelant à lier les questions relatives aux droits de l’enfant aux ODD.  Il s’est également félicité du nouveau calendrier de publication du rapport sur le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants.

Sur ce dernier point, la Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF a indiqué que la publication biennale dudit rapport permettra d’approfondir l’examen des situations et de donner plus de visibilité aux actions entreprises.  Elle a jugé encourageant l’esprit de collaboration qui préside aux relations entre l’UNICEF et les États Membres pour la poursuite de la défense des droits de tous les enfants.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.