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Journée de solidarité avec le peuple palestinien: appels à la tenue d’une conférence internationale de paix en 2021

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a, ce matin, observé la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, en tenant une réunion spéciale virtuelle au cours de laquelle de hauts fonctionnaires de l’ONU et représentants d’organisations intergouvernementales et de la société civile ont insisté sur l’importance de faire aboutir la solution des deux États et primer la légalité internationale sur l’usage de la force et les menaces d’annexion de certaines parties du territoire occupé par Israël. 

Cette réunion s’est tenue dans un contexte marqué par le spectre du plan d’annexion d’Israël et le récent décès de M. Saeb Erakat, Secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et négociateur en chef des Palestiniens dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient, véritable « chantre de la cause palestinienne », comme l’a décrit le Président de l’Assemblée générale, M. Volkan Bozkir.

Malgré la suspension par Israël des projets d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a exprimé ses craintes face à l’expansion de la planification et la construction de colonies de peuplement, tandis que les démolitions et les saisies de structures appartenant à des Palestiniens par les autorités israéliennes à travers la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, ont atteint le taux le plus élevé documenté en quatre ans.

De telles actions sont contraires au droit international et sapent les perspectives d’établissement d’un État palestinien viable, a souligné le Chef de l’ONU qui a appelé les dirigeants israéliens et palestiniens à s’engager à nouveau dans des négociations significatives en vue de parvenir à une solution à deux États, qui permettrait aussi de créer des opportunités de coopération régionale. 

Le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a signalé que l’occupation israélienne illégale du territoire palestinien est aggravée par des menaces d’annexion de jure, tandis que le peuple palestinien continue d’être privé de son droit à l’autodétermination et que la pandémie de COVID-19 est particulièrement grave dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.  « Il n’y a guère de raisons de célébrer », a notamment déploré M. Cheikh Niang qui a décrié que 869 Palestiniennes et Palestiniens se sont retrouvés sans abri cette année à la suite de destructions de biens commises par Israël.

Dans un message lu en son nom, le Président palestinien, M. Mahmoud Abbas, a indiqué que « sa main reste tendue et qu’il est prêt à reprendre des négociations ».  Même en ces « heures sombres », il a réaffirmé sa foi et son attachement au dialogue pacifique et à une approche politique et juridique dans la défense des droits de son peuple.  Cela passe par l’application du droit international qui est imprescriptible et qui reste « la pierre angulaire de l’ordre mondial multilatéral fondé sur des règles que nous devons respecter », a martelé M. Abbas pour lequel seule la concrétisation de la solution des deux États, dans les frontières de 1967, permettrait de répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens et des Israéliens et de parvenir à une paix juste et durable, un point de vue largement soutenu par les délégations qui sont intervenues aujourd’hui.  

Dès lors, il a souligné qu’il est temps pour la communauté internationale de prendre les mesures pratiques nécessaires pour traduire dans la réalité le consensus international autour de cette approche et le rejet des politiques coloniales annexionnistes, de l’oppression et du blocus qui n’ont fait que s’intensifier pendant la pandémie au lieu de cesser.

Le Président Abbas a notamment placé ses espoirs dans la convocation, par le Conseil de sécurité et le Quatuor, d’une conférence internationale de paix en 2021 dans le but de lancer un processus de paix « digne de ce nom » sur la base du droit international et des termes de référence acceptés de longue date.

Cet appel a été entériné par le Mouvement des pays non alignés, la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique.  L’Union africaine a, pour sa part, appelé à un règlement urgent du conflit, décriant une situation qui « ressemble à l’apartheid ».  L’Afrique du Sud, en sa capacité de Présidente du Conseil de sécurité, s’est contentée de reconfirmer l’attachement de cet organe à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient fondée sur la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.

De son côté, le Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, M. Syed Mohamad Hasrin Aidid, a demandé aux autorités israéliennes de cesser les démolitions, ainsi que les saisies de biens palestiniens, prévenant que cela menace la constitution d’un état contigu.

La célébration de cette Journée a également été l’occasion pour le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien d’appeler à remédier d’urgence au déficit de financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  M. Niang a notamment alerté que ce déficit a atteint 115 millions de dollars en novembre, ce qui menace la continuité de programmes vitaux de l’Office dont bénéficient 5,7 millions de réfugiés de Palestine. 

Notant que l’UNRWA est devenu le symbole de l’expression de la solidarité de la communauté internationale avec le peuple palestinien, le Président de l’Assemblée générale à, lui aussi, insisté sur l’impératif de traduire ce soutien par des contributions financières au budget de l’Office.  Ne pas soutenir l’UNRWA pourrait poser de graves risques pour la stabilité que la région ne peut se permettre, a alerté pour sa part le Secrétaire général.  

Seule représentante de la société civile, Mme Erica Williams, pasteure et représentante du groupe états-unien de Blacks for Palestine, a dressé un parallèle entre la condition des Palestiniens et celle des Noirs aux États-Unis, en lançant le slogan « Palestinian Lives Matter ».  Elle a fait valoir que « le peuple palestinien vivait dans une pandémie de racisme bien avant que la COVID-19 ne frappe » et a remarqué que cinq jours après l’assassinat de George Floyd aux États-Unis, Ilyad Halak, un homme de 32 ans atteint d’une forme grave d’autisme, a été tué par balle par la police des frontières israélienne.  Elle a également partagé l’expérience de son voyage en Palestine en été 2018, où elle fut le témoin, lors d’un voyage en bus de Bethléem à Jérusalem-Est, d’une scène « cauchemardesque » de fouille par les soldats israéliens.

Auparavant, l’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, avait invité le public à découvrir l’exposition virtuelle « C’est écrit sur le mur: Annexion passée et présente », une exposition qui se tient traditionnellement dans la salle des pas perdus au Siège des Nations Unies.  https://www.un.org/fr/exhibits/exhibit/writing-on-wall-annexation.

En fin de séance, le Président du Comité a lu la liste des chefs d’État, chefs de gouvernement, ministres des affaires étrangères et gouvernements ainsi que d’organisations intergouvernementales qui lui ont fait parvenir des messages de soutien et de solidarité à l’occasion de cette Journée internationale.  Cette liste sera mise en ligne sur le site Web consacré à la question de Palestine (Unispal.un.org).

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