Trente et unième session extraordinaire,
2e séance - Matin, après-midi & soir
AG/12293

Session extraordinaire sur la COVID-19 à l’Assemblée générale: appels à faire du vaccin un bien public mondial et à annuler les dettes extérieures

C’est debout, unis dans le silence, en hommage aux 1,3 million de victimes de la pandémie de COVID-19, que les États Membres ont entamé, ce matin, sous la coupole de l’Assemblée générale, la trente et unième session extraordinaire qui se tient sur deux jours. 

Le segment d’ouverture a été suivi de onze heures ininterrompues de débat général auquel ont participé 105 chefs d’État et de gouvernement et ministres, par le biais de vidéos préenregistrées, qui ont partagé leurs expériences sur la riposte au niveau national, et parfois régional.  Les vidéos étaient introduites par les ambassadeurs présents dans la salle. 

« Les participants à cette session sont réunis aujourd’hui pour tracer la voie et mettre fin à la souffrance des personnes que nous servons », a posé d’emblée le Président de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale.  Se voulant rassembleur, M. Volkan Bozkir a souligné que ce n’était pas le moment de pointer du doigt. 

Le Secrétaire général de l’ONU a rappelé à cette occasion son appel à un cessez-le-feu mondial qui doit permettre aux pays de se concentrer sur la lutte contre le virus.  M. António Guterres a recommandé un plan de relance d’au moins 10% du PIB mondial et l’allégement de la dette de tous les pays en ayant besoin.  Ces mesures risquant d’être insuffisantes, il a émis l’espoir que les initiatives du G20 en matière de dette soient élargies afin que tous les pays en développement soient éligibles. 

L’allégement ou l’annulation de la dette des pays mal lotis pour faire face aux conséquences de la pandémie a été un des points forts du débat, alors que, selon les statistiques, 60 pays en développement nécessiteraient à cause de la pandémie une assistance d’urgence, comme l’a signalé M. Munir Akram, Président du Conseil économique et social (ECOSOC).

Ce sont les pays les moins avancés qui ont payé le plus lourd tribut, a précisé le Président du Malawi en sollicitant une annulation « pleine et entière » de la dette de ces pays, ainsi que l’activation d’un mécanisme de financement vital, celui du Fonds monétaire international (FMI), au travers de l’émission de droits de tirage spéciaux.  Il a aussi invité à déclarer les vaccins et médicaments « biens publics communs à l’humanité », dans la lignée de l’appel du Secrétaire général à ce que le vaccin soit un « bien public mondial, accessible à tous, partout ».

Un vaccin qui doit être « universellement distribué à des prix abordables pour tous », a aussi plaidé le Président de l’Azerbaïdjan, M. Ilham Heydar Oglu Aliyev, s’exprimant à l’ouverture en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés (NAM), groupe de pays à l’origine de la convocation de cette session extraordinaire, décidée par la résolution du 5 novembre. Il a salué les efforts de coordination de l’OMS et s’est félicité que celle-ci utilise la base de données du NAM sur les besoins humanitaires et médicaux de ses pays membres. 

Les appels en ce sens se sont multipliés.  « Nous avons besoin de solidarité locale, régionale et mondiale », a demandé le Président de la Bosnie-Herzégovine, tandis que la Ministre des affaires étrangères du Sénégal a réitéré la nécessité d’annuler la dette des pays en développement, en particulier ceux du continent africain.  Le Président de la Serbie a, lui, jugé que les conséquences de la récession mondiale devaient contraindre les institutions financières internationales à faire montre de plus de souplesse, dans le même sens que les Présidents du Honduras, de Cuba, du Pérou et de la Bolivie qui ont lancé des appels à ces mêmes institutions.

En réponse, les pays qui sont en mesure de le faire ont témoigné de leur volonté d’aider, comme la Suisse qui œuvre, dans le cadre du G20 et du Club de Paris, à l’allégement de la dette des pays les plus pauvres.  De son côté, la France a proposé la création d’un mécanisme de don pour qu’une partie des premières doses de vaccin disponibles soit destinée à la vaccination des publics prioritaires dans les pays en développement. 

Le Président des Îles Marshall a salué les partenaires les plus proches du Pacifique qui se sont engagés à aider les petit États insulaires à obtenir des vaccins en temps opportun.  Son homologue de Nauru a fait de même en citant la Chine et les États-Unis, grâce à qui le pays dispose d’équipements de dépistage de qualité.  La Chine, qui a apporté son soutien à l’OMS et défendu l’accessibilité du vaccin pour les pays en développement, a encouragé « les plus grands pays » à jouer un rôle exemplaire pour promouvoir la collaboration.

Les idées de collaboration sur le plan scientifique n’ont d’ailleurs pas manqué, une majorité d’États Membres voulant que le monde se place sous la houlette de l’OMS, dont le travail a été salué, pour poursuivre le combat contre la maladie.

Plusieurs chefs d’État se sont engagés à garantir le succès des outils mis en place par l’OMS: le Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) et le Mécanisme COVAX auquel 172 pays participent à ce jour.  C’est la seule initiative mondiale qui collabore avec les gouvernements et les fabricants pour mettre les vaccins contre la COVID-19 à la disposition du monde entier, ce que le Premier Ministre lao a qualifié de « multilatéralisme vaccinal ». 

Si le Ministre de la santé de la Russie s’est réjoui des trois vaccins russes et le Président de la Turquie des 16 recherches turques en cours, le Président du Venezuela a, lui, vanté le brevet de molécule DR10 et ses propriétés curatives.  Il a aussi saisi cette occasion pour rendre hommage au personnel médical. 

À ce sujet, le Président français a mentionné la mise en place d’une académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les personnels de santé du monde entier.  Il a aussi appuyé la mise en place d’un conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » pour diffuser les informations scientifiques sur les liens entre santés humaine, animale et environnementale.  En écho, le Prince Albert II de Monaco a recommandé de se pencher sur la relation entre les maladies émergentes et la destruction de la biodiversité. 

Avant ce débat, l’Assemblée a décidé d’autoriser la participation des Comores, de Sao Tomé-et-Principe et de la Somalie à ses votes, dans le cadre de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies. 

La session extraordinaire se poursuivra demain, vendredi 4 décembre à 9 heures, sous la forme de dialogues interactifs.

SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE À LA PANDÉMIE DE MALADIE À CORONAVIRUS (COVID-19) - A/RES/75/4

Déclarations liminaires

M. VOLKAN BOZKIR (Turquie), Président de l’Assemblée générale, a estimé que nous sommes confrontés à la récession mondiale la plus profonde depuis la Grande Dépression et au plus grand effondrement des revenus depuis 1870.  Il a ainsi mentionné l’économie mondiale qui a reculé de 4,4%, l’extrême pauvreté mondiale qui devrait augmenter pour la première fois en plus de 20 ans, avec 115 millions de personnes risquant d’être poussées dans l’extrême pauvreté.  Il a également listé les investissements étrangers évaporés, les restrictions commerciales et de voyage, ainsi que les fortes baisses de recettes d’exportation, du tourisme et des envois de fonds qui mettent en péril les moyens de subsistance de milliards de personnes dans le monde.  Les crises humanitaires en cours se sont aggravées, a-t-il encore relevé, ajoutant que la communauté internationale est aujourd’hui confrontée à un « risque grave » où la moitié de la Décennie d’action pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 aura été consacrée simplement à « retourner là où nous étions au début de l’année ».

M. Bozkir a ajouté que cette pandémie avait touché de manière disproportionnée les membres les plus vulnérables des sociétés, à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les réfugiés, les migrants, les personnes vivant dans les bidonvilles et les sans-abris.  Elle a également révélé les inégalités structurelles et les obstacles à la pleine jouissance des droits de l’homme.  Les mesures de confinement ont de leur côté conduit à une augmentation de la violence à l’encontre des femmes.  Les jeunes se sentent frustrés, car leur éducation, leur engagement communautaire et leurs possibilités d’emploi sont limités.  Les perturbations liées à la pandémie dans les services de santé et de nutrition pourraient entraîner une augmentation des taux de décès d’enfants de causes évitables, a encore prévenu M. Bozkir.  Avec la fracture numérique entre les pays en développement et les pays développés ainsi qu’entre les milieux urbains et ruraux, des millions d’enfants n’ont pas accès à l’apprentissage à distance.  À cela s’ajoute l’augmentation des discours racistes, de la haine, de la stigmatisation, des stéréotypes et de la désinformation qui accompagnent la pandémie. 

« Dans ce contexte, la crise oblige à bousculer la façon dont les choses se font, à faire preuve d’audace et à restaurer la confiance dans l’ONU. »  Aucune autre institution n’est aussi étendue, aussi mandatée ou mieux placée sur le plan normatif, a estimé le Président de l’Assemblée pour qui l’ONU doit montrer la voie: cette session extraordinaire de l’Assemblée générale est « un moment historique » pour les États Membres, l’ONU, la communauté scientifique et d’autres parties prenantes, y compris la société civile, de s’écouter les uns les autres, d’engager un dialogue sur les conséquences multiformes de la pandémie.  Ce n’est pas le moment de pointer du doigt, a encore déclaré M. Bozkir.

Le Président de l’Assemblée a exposé sa vision des choses, qui commence par garantir un accès juste et équitable aux vaccins, en renforçant la mobilisation politique et des ressources pour les initiatives multilatérales qui visent une distribution juste et équitable du vaccin.  Il a appelé à travailler ensemble pour protéger les pays les plus vulnérables qui sont à la traîne, c’est à dire les moins avancés, les petits États insulaires en développement et ceux en développement et sans littoral.  Il faut veiller à ce que des ressources financières adéquates soient disponibles pour parvenir à une reprise inclusive et résiliente et relever les défis de la vulnérabilité de la dette et de la réduction de l’espace budgétaire. 

La communauté internationale doit en outre garantir une couverture sanitaire universelle, tout en s’attaquant aux conséquences immédiates de la pandémie.  Elle doit œuvrer à la réalisation des 17 objectifs de développement durable, en tenant l’engagement de ne laisser personne de côté.  Enfin, nous devons nous assurer que les politiques que nous mettons en œuvre pour lutter contre la pandémie ne sapent pas les institutions démocratiques qui sous-tendent la santé à long terme de nos économies et de nos sociétés, a plaidé M. Bozkir, ajoutant que les politiques doivent être universelles, ouvertes, transparentes, responsables et inclusives.  

Mais même à cette époque de tragédie inimaginable, le monde s’est réuni, pour le bien de l’humanité, a fait observer M. Bozkir avant de conclure.  S’adressant aux réfugiés, aux personnes atteintes de maladies sous-jacentes, aux filles et aux garçons qui souhaitent avant tout retourner à l’école, aux personnes en attente de test COVID, aux travailleurs de la santé, et aux familles du monde entier qui pleurent la perte de leurs proches, le Président a lancé: « ne vous découragez pas.  L’ONU travaille pour vous ». 

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déploré qu’en dépit des conseils scientifiques fournis par l’OMS, les recommandations n’aient pas été suivies par certains pays.  Cependant, grâce au travail acharné des chercheurs, les vaccins peuvent devenir disponibles rapidement, a-t-il espéré tout en faisant observer qu’un vaccin ne pourra réparer les dommages causés par la plus grande récession mondiale en 80 ans.  Le Secrétaire général a appelé à ce que le vaccin contre la COVID-19 soit un bien public mondial, accessible à tous, partout.  Il a estimé que l’Accélérateur ACT et son Mécanisme COVAX sont les outils pour y mener.  Toutefois, il a mis le doigt sur le déficit de financement de 28 milliards de dollars, dont 4,3 milliards de dollars sont attendus d’urgence pour les deux prochains mois. 

Le Secrétaire général a rappelé avoir appelé à un cessez-le-feu mondial pour que les pays puissent se concentrer sur la lutte contre le virus et avoir recommandé un plan de relance d’au moins 10% du PIB mondial et l’allégement de la dette de tous les pays en ayant besoin.  Cependant, ces mesures sont à son avis insuffisantes pour éviter une crise de liquidité dans les pays en développement.  Il a émis l’espoir que les initiatives du G20 en matière de dette seront élargies afin que tous les pays en développement soient éligibles. 

Pour l’avenir, des systèmes de santé plus solides doivent être une priorité, a-t-il estimé.  Il a également plaidé pour un nouveau contrat social entre les personnes, les gouvernements, le secteur privé, la société civile, afin de s’attaquer aux racines des inégalités.  En outre, il faut de nouveaux investissements pour reconstruire qui jettent les bases du développement durable et de la neutralité carbone, conformément au Programme 2030 et à l’Accord de Paris.  M. Guterres a ainsi estimé que les marchés, les investisseurs et les décideurs devaient investir dans des infrastructures résilientes.  Il a appelé les pays développés à tenir leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs climatiques.  Il est temps de mettre fin à la guerre suicidaire avec notre planète et 2021 doit être une année pour répondre à notre urgence planétaire, a-t-il déclaré. 

Pour M. MUNIR AKRAM, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), cette crise est non seulement sanitaire et économique mais surtout humanitaire.  Elle a ravi plus d’1,3 million d’âmes, infecté plus de 65 millions d’individus, bouleversé les moyens de subsistance d’un nombre incalculable de personnes à travers le monde, en particulier dans les pays en développement.  Il a tenu à rendre hommage au Chargé d’affaires de la Guinée décédé des suites de la maladie à coronavirus.  Les statistiques économiques sont « tout aussi dévastatrices » car plus de 60 pays en développement, dont 20 confrontés à une crise alimentaire sans précédent, nécessiteraient une assistance d’urgence, et 100 millions de personnes sont plongées dans la pauvreté, a résumé M. Akram.   

Le Président de l’ECOSOC a plaidé pour un vaccin « disponible partout et pour tous »: riches et pauvres, hommes, femmes et enfants.  Une fois prêt, le vaccin devra être administré en priorité aux malades, au personnel sanitaire, aux personnes âgées et aux enfants.  Les gouvernements, pour leur part, doivent faire preuve de transparence dans la production, la distribution et la tarification équitable du vaccin, et s’engager à répondre aux besoins de leur population et à maintenir à flot leur économie, a poursuivi M. Akram.  Or, les pays en développement n’ont pas la latitude budgétaire pour financer le relèvement postpandémie, a-t-il noté, précisant que le Premier Ministre de son pays, le Pakistan, proposera un plan d’urgence pour cette catégorie de pays, faute de quoi, a-t-il dit, la réalisation des objectifs de développement durable ne sera que « chimère ».  Parce que nul ne doit être laissé pour compte, il s’agit de « reconstruire en mieux » et de créer des infrastructures durables, a préconisé le Président de l’ECOSOC, convaincu que la session extraordinaire contribuera à cet objectif important.  De plus, les divers forums de haut niveau prévus en 2021, notamment le Forum politique de juillet, permettront d’avancer vers ces objectifs.  Il est temps d’allier l’acte à la parole, a-t-il lancé à l’adresse des États. 

M. ILHAM HEYDAR OGLU ALIYEV, Président de l’Azerbaïdjan, s’exprimant en sa qualité de Président du Mouvement des pays non alignés (NAM), a rappelé que, devant « la plus grande crise sanitaire de l’histoire récente », avec près de 60 millions de cas signalés et plus d’un million de décès à travers le monde, son pays avait convoqué par visioconférence un sommet du Groupe de contact du NAM le 4 mai 2020.  Une manifestation qui a conduit à la formation d’un groupe de travail en riposte à la COVID-19 et à une base de données sur les besoins humanitaires et médicaux fondamentaux des pays membres du Mouvement.  L’OMS, s’est-il enorgueilli, se sert de cette base de données comme l’un de ses points de référence pour identifier les besoins existants des États membres du NAM face à la pandémie.

« Le NAM souligne l’importance d’un accès abordable, sans entrave et équitable de tous les pays aux médicaments, vaccins et équipements médicaux, qui devraient faire partie intégrante d’une riposte mondiale coordonnée et efficace à la COVID-19 », a poursuivi le Président.  Comme de nombreux vaccins sont actuellement à l’étude, le Groupe attend avec impatience le succès des essais cliniques et espère qu’un vaccin sûr et efficace sera bientôt disponible et considéré comme un « bien public mondial », universellement distribué à des prix abordables pour tous.  « Nous apprécions les efforts de coordination de l’OMS dans le cadre de ce processus et soulignons l’importance de cette Organisation pour faciliter l’accès équitable des populations du monde entier à ce vaccin, une fois qu’il sera disponible. »

Débat général

M. CHARLES MICHEL, Président du Conseil européen, a souligné que les vaccins contre la COVID-19 avaient été développés en moins d’un an, grâce à une coopération mondiale sans précédent.  L’Union européenne a mobilisé près de 16 milliards d’euros de fonds publics et privés pour la recherche de produits de diagnostic et de traitements, a-t-il signalé.  Il s’est déclaré en faveur d’une distribution équitable de ces vaccins, par des dons d’une partie des doses achetées par les États membres de l’Union européenne.  Face aux futures pandémies, il faut pérenniser l’approche de solidarité internationale, en structurant la capacité collective à anticiper, préparer et gérer ce type de crises par la voie d’un traité international sur les pandémies qui s’inscrirait dans le cadre de l’OMS, a recommandé M. Michel.  Son objectif est de mieux surveiller les risques et de mieux financer et coordonner la recherche.  Ainsi, l’expérience de l’Accélérateur ACT doit servir de modèle pour la mise en place d’une capacité de réaction scientifique et industrielle rapide, a préconisé le Président du Conseil européen.  Il a plaidé pour que le « principe fondamental de l’accès universel aux nouveaux vaccins anti-COVID-19 » soit confirmé par un traité.  M. Michel a aussi jugé nécessaire d’améliorer la résilience des systèmes de soins de santé et de réfléchir à la sécurisation des chaînes d’approvisionnement des produits et équipements médicaux.  C’est un enjeu de santé à l’échelle mondiale, qui relève du fonctionnement du commerce international, a-t-il conclu. 

M. LAZARUS MCCARTHY CHAKWERA, Président du Malawi, a estimé que ce sont les pays les moins avancés (PMA) qui ont payé le plus lourd tribut à la pandémie.  Avant celle-ci, 35% de la population des PMA vivaient déjà dans la pauvreté.  Cette session démontre l’efficacité des mesures d’adaptation pratiques fondées sur la collaboration pour défendre l’intérêt commun, a-t-il dit.  La pandémie a réduit à néant les acquis obtenus de haute lutte dans certains aspects du développement durable.  Alors que les recettes publiques diminuent et que les dépenses sociales augmentent, il est probable que la plupart des PMA se trouvent en défaut de paiement de leurs dettes, a souligné le Président.  Pour le moment, la priorité doit être de sauver des vies.  Alors que certains vaccins vont apparaître sur le marché, il a exhorté les dirigeants mondiaux à déclarer ces médicament « biens communs de l’humanité ».  Mais M. Chakwera a demandé une annulation pleine et entière de la dette des PMA.  De plus, il a demandé l’activation d’un mécanisme de financement vital, celui du Fonds monétaire international (FMI), au travers de l’émission de droits de tirage spéciaux à hauteur de 50 milliards de dollars en faveur de ces pays.  Les partenaires doivent respecter l’engagement pris d’allouer de 0,15 à 0,2% de l’aide publique aux PMA, avec effet immédiat, a-t-il insisté.  En outre, le Président a souligné que la connectivité numérique s’est avérée être une bouée essentielle au maintien de l’activité économique, or les PMA ont besoin d’un accès aux informations importantes pour mieux reconstruire.  Ces priorités seront au cœur de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les PMA qui se tiendra à Doha, au Qatar, en janvier 2022.

M. RECEP TAYYİP ERDOĞAN, Président de la Turquie, s’est félicité d’avoir fourni une assistance à 156 pays et 9 organisations internationales, et de mener des programmes dans 16 pays pour les personnes âgées, les personnes handicapées et les orphelins, depuis le début de la pandémie de COVID-19.  Il a aussi félicité le couple de chercheurs Ugur Sahin et Ozlem Türeci, fondateurs de l’entreprise BioNTech, qui ont contribué à la fabrication d’un vaccin et qui participent à la session extraordinaire.  Il s’est réjoui que parmi les 16 recherches de vaccins en cours en Turquie, la phase d’essai sur des humains ait pu commencer pour l’un.  Il a souligné que le « bureau géographiquement dispersé de l’Organisation mondiale de la Santé pour la préparation aux urgences humanitaires et sanitaires » avait été établi à Istanbul en septembre.  Partout dans le monde, les groupes vulnérables et défavorisés sont les plus touchés, a-t-il relevé.  À son avis, l’attention doit être portée sur leurs besoins, en mettant l’accent notamment sur la protection des droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et celles qui sont handicapées.  Le Président Erdoğan a affirmé que 3,6 millions de Syriens sous sa protection bénéficient des services de santé turcs.  Enfin, il a souligné qu’il est nécessaire de lutter non seulement contre la pandémie mais aussi contre l’islamophobie, la xénophobie et le racisme.  Il a aussi déclaré soutenir « l’Initiative d’allégement de la dette » lancée par le G20, dont la Turquie est membre.  

Mme SIMONETTA SOMMAGURA, Présidente de la Suisse, a mis l’accent sur trois points essentiels dans la lutte contre « l’ennemi invisible » qu’est le virus de la COVID-19.  Tout d’abord, a-t-elle fait valoir, le rôle et la valeur du multilatéralisme doivent être soutenus alors que l’on célèbre cette année le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU.  La Suisse s’engage à soutenir son fonctionnement, a-t-elle assuré, jugeant que la crise mondiale actuelle démontre qu’une approche coordonnée est nécessaire pour faire face aux défis sanitaires.  Par ailleurs, a ajouté la dirigeante suisse, faire le lien entre l’économie et la santé est indispensable pour prévenir de telles crises.  « Investir dans la prévention coûte moins cher que de riposter à la pandémie », a-t-elle souligné.   Enfin, si un vaccin est en vue et devrait permettre de contrecarrer la propagation du virus, il convient d’en faire bénéficier le plus grand nombre.  Pour Mme Sommagura, il est possible de s’orienter vers un modèle international plus inclusif et de garantir la santé de tous, conformément au Programme 2030.  Conjointement avec ses partenaires, la Suisse soutient la recherche et le développement d’un vaccin sûr, efficace, accessible et équitablement distribué au niveau mondial.  Elle s’est ainsi engagée pour faire du Mécanisme COVAX un succès.  Elle finance en outre de manière substantielle la lutte contre la pauvreté et œuvre, dans le cadre du G20 et du Club de Paris, à l’allégement de la dette des pays les plus pauvres.  Les contributions et les actions sont importantes mais seuls la solidarité et le multilatéralisme nous permettront de surmonter ensemble la pandémie, a-t-elle conclu.   

M. JUAN ORLANDO HERNÁNDEZ ALVARADO, Président du Honduras, a mis l’accent sur la vulnérabilité de l’Amérique latine aux effets des changements climatiques.  Après avoir mentionné la mise en place d’un fonds de roulement de l’Organisation panaméricaine de la santé, il a appelé à appuyer le fonds de l’Alliance du Vaccin (GAVI) pour l’accès au vaccin contre la maladie à coronavirus. Il s’est ensuite félicité du déploiement d’une équipe internationale d’évaluation des catastrophes au lendemain des ouragans qui ont frappé la région, dont le Honduras. L’ONU et la communauté internationale doivent prendre en compte la vulnérabilité des pays à revenu intermédiaire, a plaidé M. Hernández Alvarado, qui a appelé à une coopération grâce à des mesures novatrices des institutions financières internationales. Le Honduras est, depuis 25 ans, un des pays les plus vulnérables au monde aux effets des changements climatiques. Le Président a aussi lancé un autre appel pour des contributions pour le Fonds vert pour le climat. Il faut pouvoir répondre aux urgences humanitaires et compenser les pertes et les dommages car les dégâts sont colossaux, a-t-il encore plaidé. « Nous demandons à la communauté internationale de ne pas nous laisser seuls », a-t-il insisté, ajoutant que cette situation dépasse les seules ressources du Honduras. 

M. ILHAM HEYDAR OGLU ALIYEV, Président de l’Azerbaïdjan, a estimé avoir pris en temps voulu les mesures nécessaires pour arrêter la propagation de la pandémie dans son pays.  Aujourd’hui, les patients atteints de coronavirus sont traités dans 46 hôpitaux publics, tandis que les laboratoires opérationnels sont passés de 6 à plus de 40.  De plus, le Gouvernement a mis en place des mesures de soutien socioéconomiques et financiers à hauteur de de 2,5 milliards de dollars.  Le Président a souligné que le financement de la lutte contre la pandémie provient uniquement de sources nationales, sans aucun soutien financier extérieur.  Par ailleurs, depuis l’éclosion de la pandémie, l’Azerbaïdjan est en contact étroit avec l’OMS à laquelle il a fait deux contributions volontaires pour 10 millions de dollars, a-t-il dit.  M. Aliyev a rappelé qu’il avait appuyé l’initiative du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie, mais regretté que cet appel soit resté inconnu de « l’Arménie qui a commis en juillet 2020 une provocation militaire ».  « Le 27 septembre et pendant 44 jours, l’Arménie a lancé une agression militaire en bombardant des villes d’Azerbaïdjan le long de la ligne de front ».  L’armée azerbaïdjanaise a défendu ses citoyens et son territoire et a lancé une contre-attaque réussie qui a abouti à la victoire militaire de l’Azerbaïdjan lors des opérations, a rappelé le Président avant de conclure en exprimant l’espoir que cette session extraordinaire de l’Assemblée générale puisse contribuer à la lutte mondiale contre la pandémie et nous rendra plus unis autour de notre objectif commun.

M. KAIS SAIED, Président de la Tunisie, a remercié le Président du Mouvement des pays non alignés pour la convocation de cette session extraordinaire, et salué les efforts internationaux entrepris sous l’égide de l’ONU pour juguler la pandémie dont les répercussions mettent à mal la paix et la sécurité internationales.  La Tunisie a toujours insisté, depuis le début, sur l’importance d’une riposte internationale collective et coordonnée qui tienne compte des besoins des pays et des populations.  Ce pays a pris l’initiative, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et en coordination avec la France, de présenter une résolution qui a été adoptée sur la pandémie, a rappelé le Président.  Cette résolution permet d’élargir le concept de sécurité collective pour y inclure les dimensions sanitaires.  Elle a permis d’adopter une vision commune sur la responsabilité de cesser toutes les opérations militaires et d’observer une trêve humanitaire dans les zones de conflit.  M. Saied a appelé à l’élaboration d’un plan répondant aux besoins de tous et à une « véritable solidarité » en matière d’allégement de la dette extérieure et des pressions économiques.  Il a demandé en outre un accès « équitable » au vaccin une fois qu’il sera disponible.  L’appui doit être à la mesure des circonstances exceptionnelles que nous traversons, a dit le Président, en plaidant pour une protection sociale et une couverture sanitaire universelle, sans oublier le respect des droits fondamentaux de tous.  Cette nouvelle situation est l’occasion d’améliorer la gouvernance pour un avenir meilleur pour les générations futures, a-t-il conclu. 

M.  MIGUEL DÍAZ CANEL BERMÚDEZ, Président de Cuba, a considéré qu’une riposte cohérente à la pandémie de COVID-19, conforme aux protocoles et bonnes pratiques fixés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ne peut être promue à l’échelle mondiale que par cet organisme, « le plus universel et le plus représentatif du système des Nations Unies ».  Selon lui, la pandémie de COVID-19 a mis à nu le coût humain des inégalités mondiales et révélé l’urgente nécessité de renforcer les systèmes de santé nationaux, de promouvoir l’accès universel et gratuit aux services médicaux de base, et de garantir une répartition équitable des ressources vitales.  « Le monde est choqué, par exemple, de voir comment les États-Unis, responsables de 38% des dépenses militaires dans le monde, sont incapables d’assumer la responsabilité des plus de onze millions de cas et des plus de 238 000 morts de la COVID-19 dans ce pays », a déclaré M. Bermúdez.  Cuba, à l’inverse, a mis en place un système de gestion gouvernementale fondé sur la science et l’innovation, qui a renforcé les interconnexions dans des domaines tels que la connaissance, la production et les services sociaux.  « Il s’agit d’un système inclusif, participatif, systémique, transversal et intersectoriel, qui cristallise et atteint ses meilleurs résultats dans les protocoles robustes appliqués pour faire face à la pandémie de COVID-19 et dans l’attitude responsable adoptée par notre peuple », a-t-il ajouté.

M. FRANCISCO RAFAEL SAGASTI HOCHHAUSLER, Président du Pérou, a réitéré son appel pour que les vaccins contre la COVID-19 soient déclarés « biens publics mondiaux ».  À ses yeux, un accès universel, opportun et équitable aux vaccins, médicaments, traitements et équipements nécessaires sera essentiel pour remplir l’engagement du Programme 2030 de « ne laisser personne de côté ».  Partant de cette conviction, il a indiqué que son pays avait rejoint l’initiative COVAX, dirigée par l’OMS, l’Alliance du Vaccin (GAVI) et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI).  Face à cette crise, qui s’ajoute à celle des changements climatiques, il est nécessaire de renforcer l'architecture multilatérale de la santé basée sur l'OMS, a-t-il plaidé.  Mais il convient aussi de réduire les écarts sociaux, de construire des sociétés plus justes, inclusives et durables, et de combler le manque de connaissances scientifique pour comprendre la nature et concevoir des réponses appropriées.  Un effort multilatéral important est, selon lui, indispensable afin de fournir aux pays à faible revenu des ressources pour la formation de ressources humaines de haut niveau, la recherche scientifique, le développement technologique et l'innovation.  En conclusion, le Président du Pérou a appelé les institutions financières internationales à promouvoir les mécanismes de financement et d'investissement dans le développement de ces capacités.

M. LUIS ALBERTO ARCE CATACORA, Président de la Bolivie, a déclaré que le virus avait touché avec plus d’intensité encore les pays les plus vulnérables.  Selon lui, on ne peut parvenir à une solution à cette crise sanitaire que par les efforts conjoints des pays et des organismes spécialisés.  Il a expliqué que la crise politique de novembre 2019 en Bolivie et la « mauvaise gestion par le gouvernement de fait » avaient conduit à la détérioration de la situation économique, aggravée par la pandémie qui a provoqué une contraction de 11% du PIB et l’augmentation du chômage, de la pauvreté et des inégalités.  Le Président a énuméré les efforts de son pays pour obtenir des vaccins et les distribuer au premier trimestre 2021, gratuitement, à trois millions de Boliviens dont les groupes vulnérables et les personnels soignants.  Il a souligné que cette pandémie avait mis en évidence l’inégalité des pays souffrant de systèmes de santé et de protection sociale insuffisants, et la fragilité de segments de la population de ces pays défavorisés, ce qui rend prioritaire la résolution du défi de la pauvreté.  Le Président a donc appelé au respect des engagements de financement du Programme 2030 et d’effacement de la dette, et a recommandé de porter une attention systémique au prix des matières premières, au commerce international, aux revenus du tourisme, à l’emploi et aux recettes fiscales, une stratégie qui nécessite l’appuis de tous les acteurs internationaux.

M. LENIN MORENO GARCÉS, Président de l’Équateur, a réclamé l’apport d’une aide rapide et efficace aux économies les moins développées et à celles à faible et moyen revenu.  Jugeant, d’une part, essentiel que les pays donateurs intensifient leurs efforts pour respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement, il a loué, d’autre part, le soutien des organismes financiers internationaux, qui a permis à l’Équateur de faire face à la situation.  Craignant « une reprise longue, très longue » et un monde post-COVID marqué par la pauvreté, le chômage et les inégalités, « tout comme dans une situation d’après-guerre », le Président a appelé à activer immédiatement les moyens techniques, technologiques et économiques pour en contenir les effets.  Prédisant que non seulement les objectifs de développement durable ne seront pas atteints, mais que certains, déjà réalisés, seront perdus, M.  Moreno a estimé que, « comme toujours », les personnes les plus touchées ont été, sont et seront les populations de la catégorie des plus vulnérables, telles que les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les migrants. 

M. MOKGWEETSI ERIC KEABETSWE MASISI, Président du Botswana, a indiqué qu’en dépit d’un début de pandémie relativement maîtrisé, son pays fait face aujourd’hui face à une augmentation alarmante des cas de COVID-19.  Rappelant que le Botswana avait fait appel à l’aide internationale pour combattre et contenir l’épidémie de VIH/sida, il a souligné que cette solidarité est à nouveau nécessaire pour répondre aux effets de crise actuelle.  Pour endiguer la progression du virus, le Gouvernement du Botswana a décidé d’un dépistage à tous les points d’entrée dans le pays, d’un isolement de tous les cas suspects et d’une stricte mise en œuvre de la distanciation sociale et du port du masque dans les zones publiques.  Mais il a également dû limiter les déplacements et les voyages avec l’étranger, ce qui a eu des répercussions néfastes sur son économie, en particulier sur les petits commerces, a déploré le Chef d’État.  Afin d’atténuer ces impacts, le Botswana a réouvert ses frontières depuis le 1er décembre, tout en s’employant à faciliter l’accès aux crédits.  Constatant que la COVID-19 a mis à nu la dépendance excessive de son pays aux importations de produits alimentaires et de ressources essentielles, M. Masisi a insisté sur l’importance de la solidarité internationale.  Si le Botswana peut compter sur le soutien solide de ses voisins, il s’appuie également sur l’aide fournie par le système des Nations Unies, notamment l’OMS, qui lui a permis d’assurer les achats d’équipements de protection et de matériels de test contre la COVID-19.  Il est indispensable que cette assistance se poursuive, a affirmé le Président, appelant à cet égard à un accès universel et abordable au vaccin.  Enfin, il a jugé impératif de mettre à profit les progrès technologiques pour garantir la mise en œuvre des objectifs de développement durable.    

Le Prince ALBERT II de Monaco a appelé à se mobiliser, de façon coordonnée et solidaire, pour garantir un accès équitable à tous aux vaccins, comme le fait Monaco en contribuant aux efforts internationaux en la matière, notamment au travers de l’initiative « Access to COVID-19 Tools Accelerator » conduite par l’OMS et ses partenaires.  Pour le Prince Albert II, il est impératif de construire des systèmes de santé plus solides et d’améliorer nos capacités à faire face aux situations d’urgence pour être mieux préparés à d’éventuelles futures pandémies.  Il a également mis l’accent sur le lien entre les maladies émergentes et la destruction de la biodiversité, en rappelant que, selon le dernier rapport de l’IPBES publié en octobre dernier, environ 60% des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale.  C’est pourquoi, il a recommandé de traiter ces sujets de façon concomitante, en renforçant les systèmes de gestion des crises sanitaires, tout en développant une approche préventive basée sur la préservation de l’environnement.  Le Prince s’est réjoui que de nombreux pays aient choisi de faire de la protection de l’environnement un axe important de leur plan de relance.  Le propre plan de relance de la Principauté englobe un soutien aux entreprises, commerces et salariés, par la mise en place de plusieurs fonds qui prennent en compte tous les secteurs d’activités, favorisent l’investissement et intègrent les enjeux de la transition énergétique et de la transformation numérique.  Cette dernière était déjà bien engagée à Monaco avant la crise de la COVID-19 et elle a connu une accélération suite aux mesures de confinement, a dit le souverain avant de préciser que le déploiement du numérique ne doit pas se limiter aux services de l’État et aux entreprises, mais également intégrer d’autres sphères.  Il a aussi indiqué que le Gouvernement monégasque avait maintenu les écoles et les cantines ouvertes, tout en y assurant une sécurité sanitaire.

M. BARHAM SALIH, Président de l’Iraq, a indiqué que cette session extraordinaire confirme que nous sommes « une seule famille dans la souffrance », mais déterminée à « assainir la planète », car si un seul village reste contaminé, l’humanité ne sera pas encore saine et sauve.  Cette réunion réaffirme l’engagement collectif et intervient alors que tous les pays suivent les informations émanant d’entreprises, de laboratoires et de chercheurs quant à la mise au point, imminente, d’un vaccin.  Partant, il sera primordial d’éviter les spéculations mercantiles, et leurs conséquences dans le domaine politique, a dit le Président.  Il s’agira de faire également le nécessaire pour garantir l’acheminement rapide d’un vaccin aux pays en développement puis la distribution gratuite aux citoyens une fois sur place.  L’Iraq, en guerre depuis 17 ans, après des décennies d’une dictature, subit les conséquences de la pandémie sur la production et le prix du pétrole, une de ses principales ressources.  M. Salih a salué les sacrifices du personnel de santé, le sens de la responsabilité des Iraquiens et la solidarité des pays amis.  Il a dit sa conviction de l’utilité de cette session, tout en rappelant que le vaccin, à lui seul, ne sera pas suffisant, mais qu’il faudra contrôler l’évolution industrielle pour la protection de la planète.  L’ONU peut aider à instaurer un climat favorable à une action multilatérale pour que notre monde puisse retrouver, très vite, la prospérité normale et que les individus puissent vivre, se déplacer et échanger. 

M. DAVID KABUA, Président de la République des Îles Marshall, a dit que son pays reste l’une des rares nations libres de COVID-19 dans le monde, néanmoins affecté par les sévères restrictions imposées aux importations et un quasi-arrêt du transport aérien.  Alors que le monde avance avec un optimisme prudent en vue de mieux se construire, le Président des Îles Marshall a exhorté toutes les nations à saisir l’opportunité de ce nouveau défi pour atteindre une ambitieuse réduction des émissions et de renforcer la résilience aux impacts climatiques.  « Nous avons l’occasion de transformer les engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris et des ODD en une réalité », a-t-il estimé.

M. Kabua a salué les appels entendus à l’Assemblée générale, et récemment réaffirmés par le G20, sur la nécessite d’une distribution équitable des vaccins.  Il a jugé essentiel que les pays les plus vulnérables, mais aussi les populations les plus vulnérables au sein de ces pays, aient accès aux vaccins et à la protection médicale.  Le Président des Îles Marshall s’est dit particulièrement heureux de constater que les partenaires les plus proches du Pacifique se sont déjà engagés à aider les petit États insulaires à obtenir des vaccins en temps opportun.  Enfin, il a souhaité que le monde saura surmonter ce défi sanitaire en mettant en place un monde plus fort en matière de santé et de développement économique.  Il a jugé particulièrement important que les plus vulnérables soient protégés, mais aussi que le système international prenne le temps de bien comprendre les circonstances uniques et les défis, en particulier pour les petits États insulaires en développement.

M. UHURU KENYATTA, Président du Kenya, a indiqué qu’à ce jour, le Kenya a enregistré 81 102 cas confirmés de coronavirus, dont 53 526 de guérison et 1 427 décès.  Il a fait part de la création du Comité national d’intervention d’urgence et du Centre d’opération d’urgence de santé publique qui assure la surveillance quotidienne de la maladie, le traçage des contacts et la coordination de la riposte.  Le Président a reconnu que, comme dans la plupart des pays du monde, le système de santé kenyan n’était pas tout à fait équipé pour faire face à une crise de santé publique d’une telle ampleur, mais a signalé les efforts menés pour y faire face à travers le programme de renforcement rapide des capacités.  Les établissements de santé ont été agrandis avec des installations d’isolement plus nombreuses, une plus grande capacité de test, plus de lits de soins intensifs et d’oxygène.  Les agents de santé ont été formés et les équipements de protection individuelle (EPI) sont fabriqués localement.  Le Président a également parlé de la surveillance accrue à travers tout le pays, des efforts menés pour inciter au lavage des mains, à la distanciation physique et sociale, au nettoyage des lieux publics, au port du masque dans les lieux publics.  Il s’est aussi vanté des travaux de l’Institut de recherche médicale du Kenya, qui dirige le processus des essais locaux pour l’un des vaccins COVID-19 les plus avancés au monde (vaccin ChAdOx1 nCoV-19), et de la participation du Kenya à l’initiative COVAX.

M. MILORAD DODIK, Président de la Bosnie-Herzégovine, a apprécié que cette réunion permette de se concentrer sur cette menace mondiale, pour vaincre ce fléau des temps nouveaux.  En Bosnie-Herzégovine, le système de santé national a réussi à répondre au défi grâce aux plans et mesures adoptés, aux efforts du personnel de la santé et au comportement exemplaire des citoyens.  La lutte contre la COVID-19 a bénéficié du soutien de l’OMS, de l’Union européenne et d’autres organes internationaux.  Le Président a indiqué que son pays avait besoin d’appui financier pour faire face à la pandémie.  C’est l’élément clef de la réussite contre le virus, a-t-il insisté avant d’attirer l’attention sur les femmes entrepreneures qui sont parmi les plus touchés par le contre-coup économique de la pandémie.  La COVID-19 a aussi exacerbé d’autres problèmes comme les migrations illégales, a ajouté le Président en soulignant l’importance pour tous les pays de respecter leurs engagements internationaux sur cette question.  Au début de la pandémie, a rappelé le Président, les pays riches ont fait montre d’hésitation à aider les autres.  « Pour autant, en temps de crise, aucune nation ne doit se trouver seule ou se sentir abandonnée. »  Nous avons besoin de solidarité locale, régionale et mondiale, a déclaré M. Dodik. 

M. JOÃO MANUEL GONÇALVES LOURENÇO, Président de l’Angola, a déclaré que, depuis le début de l’année, son gouvernement avait mis en œuvre des mesures en vue d’endiguer la pandémie dans le cadre d’un plan d’urgence multisectoriel adapté au profil épidémiologique du pays.  Parmi elles, figurent la surveillance nationale et des frontières, la création et la formation d’équipes d'intervention rapide, et l’application de quarantaines strictes assorties de restrictions des déplacements d’une région à l’autre.  Par ailleurs, a affirmé le Chef d’État, nous avons progressivement accru nos capacités de dépistage et mis en place des infrastructures dédiées exclusivement aux soins des malades de la COVID-19, comme des dispensaires, tout en augmentant de 5 000 le nombre de lits disponibles pour les accueillir, dont plus d’un millier dans les unités de soins intensifs.  « En dépit d’une hausse des cas positifs, 14 742 au 24 novembre, la transmissibilité du virus de personne à personne est en baisse, à hauteur de 0,9% », a observé le Président, qui a cependant plaidé pour une assistance renforcée s’agissant de l’accès aux vaccins.

Selon M. MILO ĐUKANOVIĆ, Président du Monténégro, la pandémie a exercé une pression supplémentaire sur le multilatéralisme mais ne l’a pas brisé, quoique ses conséquences à long terme ne soient pas encore perceptibles.  Elle a déjà mis à genoux l’économie mondiale, a-t-il noté.   Sans une réponse globale et coordonnée, nous ne pourrons pas relever le défi le plus grave de l’histoire des Nations Unies, a estimé le Président.  La crise sanitaire et la crise économique pouvant facilement conduire à la déstabilisation et à l’incertitude, en particulier dans les sociétés vulnérables dont les institutions démocratiques sont encore faibles, le Président Đukanović a appelé à un monde post-COVID fait de coopération plus étroite, de plus grande solidarité et d’empathie plus forte. 

M. MOHAMMAD ASHRAF GHANI, Président de la République islamique d’Afghanistan, a appelé à regarder vers l’avenir et à se préparer à faire face aux effets de la pandémie à long terme.  Dans ce contexte, le Président afghan a félicité le Secrétaire général et les Nations Unies pour leur rôle et leur travail inlassable.  Il a ajouté que son pays est fier d’avoir contribué à la riposte mondiale en tant que cocoordonnateur avec la Croatie des initiatives connexes sur la COVID-19 à l’Assemblée générale.  La résolution omnibus facilitée par notre Mission permanente a créé « un cadre normatif commun pour la riposte », s’est-il félicité avant d’exhorter tous les gouvernements à mettre en œuvre la résolution et à mieux coordonner leur riposte à la deuxième vague et aux impacts socioéconomiques.  Alors que nous entrons dans la deuxième vague de la pandémie et que nous ne savons pas comment le temps froid affectera la nature de celle-ci, le Président a espéré que la communauté internationale saura être en mesure de tirer parti des leçons apprises.  Il a souligné combien la pandémie a transformé notre façon de faire des affaires, de communiquer et de vivre.  « Tout n’est pas négatif », a toutefois lancé M. Ghani en notant que la COVID-19 a poussé à la numérisation de nos activités à une vitesse inconcevable.  Dans ce contexte, il a appelé à réduire la fracture numérique pour permettre aux nouvelles technologies de promouvoir le dialogue politique et de favoriser l’accès et la distribution du vaccin. 

M. FÉLIX ANTOINE TSHILOMBO TSHISEKEDI, Président de la République démocratique du Congo (RDC), a expliqué que depuis mars 2020, son pays a enregistré 12 469 cas de COVID-19 dont 333 cas de décès.  L’impact de la pandémie a été ressenti en RDC dans plusieurs secteurs, dont le secteur socioéconomique, a-t-il reconnu, à telle enseigne que 79% des foyers les plus pauvres ont été touchés par la hausse des prix des aliments et la perte des revenus.  Grâce aux stratégies novatrices déployées, la RDC a cependant pu contrôler la pandémie et en minimiser les répercussions sur le plan social et économique.  La proclamation de l’état d’urgence sanitaire pendant plus de six mois fut accompagnée des mesures de fermeture des frontières, d’isolement entre provinces et de confinement strict. 

Il y a également eu la mise en place d’un Secrétariat technique chargé du pilotage de la riposte sanitaire au niveau national et d’une Task-force présidentielle.  Les activités déployées en vue de réguler la pandémie de la COVID-19 ont consisté notamment à renforcer la communication stratégique; à confiner l’épicentre de l’épidémie et renforcer en même temps les mesures barrières; à intégrer la lutte contre la COVID-19 dans le système national de santé avec une grande décentralisation; à mettre en place la recherche active dans les formations sanitaires; à dépister les voyageurs et migrants au niveau des ports d’entrée et à renforcer et décentraliser le diagnostic COVID-19 à travers le pays et standardiser la prise en charge médicale des patients.  Le Président Tshilombo Tshisekedi a dit envisager de renforcer et redynamiser les activités de la lutte contre la pandémie afin de mitiger au maximum les conséquences négatives d’une possible deuxième vague.

M. MOHAMED IRFAAN ALI, Président du Guyana, a salué les efforts déployés par les Nations Unies dans la riposte à la pandémie de COVID-19, estimant qu’ils démontrent l’efficacité et la nécessité de la coopération mondiale.  Les efforts consentis par l’ONU dans le cadre de cette crise planétaire équivalent à « la plus grande opération d’aide de l’histoire », a-t-il insisté, avant de souhaiter que l’Organisation reste en première ligne, comme ces huit derniers mois, pour organiser les campagnes de vaccination contre le virus dans les pays en développement.  Le Guyana est conscient de l’impact de cette pandémie sur les populations vulnérables, en particulier les enfants, a ajouté le Président.  C’est pourquoi le pays appuie le plan en six points de l’UNICEF pour protéger les plus jeunes face aux effets néfastes de cette crise et les prendre en compte dans les efforts de relèvement mondiaux.  Il faut les aider à continuer d’apprendre en comblant le fossé numérique, mais aussi éradiquer la pauvreté infantile et protéger la santé mentale des enfants et des adolescents, a-t-il plaidé.  M. Ali a par ailleurs réitéré son soutien à l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un nouveau contrat social afin de permettre le transfert de ressources vers les pays en développement et de garantir une répartition plus équitable des fruits du développement.  À ses yeux, la relance rapide post-COVID-19 sera facilitée par ce renouvellement des relations mondiales et par le multilatéralisme. 

M. MATAMELA CYRIL RAMAPHOSA, Président de l’Afrique du Sud, a dit que grâce aux mesures prises par le Gouvernement, l’arrivée du virus dans le pays a été retardée et de nombreuses vies ont été ainsi sauvées.  Le pouvoir exécutif a lancé un dispositif d’urgence sanitaire et élaboré un plan de relèvement pour que l’économie retrouve la voie de la croissance.  S’agissant du continent africain, le Président a relevé que l’Union africaine (UA) a créé un fonds pour le relèvement et désigné des envoyés spéciaux chargés de trouver des soutiens spécifiques pour le continent auprès de l’Union européenne et d’organismes financiers.  Si l’UA a créé une plateforme de pharmacies pour offrir des fournitures médicales aux systèmes sanitaires africains, le Président a aussi évoqué la création d’une plateforme d’accès aux vaccins afin de préparer leur distribution de manière équitable.  L’Union africaine a également élaboré un plan de croissance verte africaine pour une croissance durable.  L’Afrique a besoin d’un soutien durable pour relever de la pandémie, a insisté le Président, qui a réitéré la demande africaine de la suspension du paiement des intérêt des dettes extérieures et la levée des sanctions contre le Zimbabwe et le Soudan pour que ces deux pays puisent financer leur lutte contre la pandémie.  M. Ramaphosa a appelé à soutenir le leadership de l’OMS dans la lutte contre la pandémie.  Il a réitéré la nécessité d’une réponse globale car il ne faut pas que la COVID-19 nous écarte de l’application de l’Accord de Paris pour les changements climatiques et la réalisation du Programme 2030.  « L’égalité doit être au cœur du relèvement », a-t-il conclu. 

M. CHANDRIKAPERSAD SANTOKHI, Président du Suriname, a souhaité une riposte intégrée à la pandémie avant de citer en exemple l’initiative du Canada et de la Jamaïque, appuyée par le Secrétaire général, sur le financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà.  En outre, il a salué l’initiative régionale lancée par le Costa Rica et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), citant la création d’un fonds pour alléger le fardeau économique lié à la COVID-19 et d’un fonds de résilience des Caraïbes.  Le Président a expliqué que son gouvernement a appelé à renforcer le rôle de plaidoyer de l’ONU au sein de la communauté internationale.  En particulier, il a exhorté les institutions financières internationales à concevoir des stratégies spécifiques aux pays et aux régions pour aider les États Membres à renforcer leur résilience financière, économique, sociale et environnementale.  Parmi les mesures urgentes, il a cité l’allégement et/ou la suspension de la dette ainsi que d’autres aides pour permettre aux États les plus fragiles de renforcer leurs infrastructures de santé publique.  Notant l’avancée du processus de mise au point de vaccins, M.  Santokhi a souligné l’importance de veiller à ce que ceux-ci soient accessibles et abordables pour tous.  Mieux reconstruire après la pandémie dépend fortement de l’interprétation que nous donnons au multilatéralisme et de la façon dont nous le mettons en œuvre, a-t-il conclu.

M. IVÁN DUQUE MÁRQUEZ, Président de la Colombie, a indiqué que depuis le début de la pandémie, la Colombie a prêté attention aux plus vulnérables, à la protection de l’emploi et à la promotion d’une relance responsable et progressive de l’économie.  La Colombie a d’ailleurs été le premier pays d’Amérique latine à disposer d’une capacité locale de diagnostic avec les tests moléculaires.  D’autre part, grâce au travail du Ministère de la santé et du Fonds pour la gestion des urgences, les unités de soins intensifs ont été multipliées, a ajouté le Président avant de mentionner le Programme de surveillance durable et de suivi sélectif des données, qui permet d’augmenter les capacités de dépistage, d’accélérer l’identification et, surtout, le traçage des cas positifs.  De la même manière, la Colombie a cherché à atténuer les effets socioéconomiques de la pandémie à travers des programmes tels que Familias en Acción, Jóvenes en Acción, et Colombia Mayor.  De plus, elle a créé un revenu de solidarité dont trois millions de personnes bénéficient et, pour protéger l’emploi, le Programme de soutien à l’emploi formel.  En tant que membre actif du Conseil exécutif de l’OMS, la Colombie a défendu l’accès universel équitable de tous les pays aux futurs vaccins et aux mêmes traitements, reconnaissant l’importance de la vaccination contre la COVID-19 en tant que bien public mondial.  Elle a signé l’accord officiel pour le Mécanisme COVAX.  Le Président Duque Márquez a conclu son intervention en réaffirmant l’importance du multilatéralisme en tant qu’outil pour surmonter cette crise.

M. STEVO PENDAROVSKI, Président de la Macédoine du Nord, a dit que la pandémie a affaibli l’économie et fait des victimes dans son pays.  Le Gouvernement a donc décrété l’état d’urgence durant 30 jours afin de contrôler la propagation de la COVID-19 pour sauver le plus de vies possibles.  Pour M. Pendarovski, cette pandémie l’offre l’occasion de faire montre de solidarité et de promouvoir la coopération internationale pour contenir la pandémie.  La lutte contre la pandémie présente également un dilemme moral entre sauver des vies et faire marcher l’économie.  Le Chef d’État a ajouté qu’il faut sauver des vies en priorité, sans que cela ne se fasse au détriment des droits fondamentaux.   Il a également mis en garde contre le racisme, la xénophobie et la discrimination.  Il a aussi suggéré la création d’un système de santé de qualité disponible pour tous.  « De nombreux défis restent à relever et nous n’avons pas d’autre choix que de nous rassembler pour ne laisser personne de côté », a conclu le Président. 

M. EGILS LEVITS, Président de la Lettonie, a rendu hommage à la communauté médicale internationale pour son dévouement et son professionnalisme dans la riposte à la COVID-19 et dans l’élaboration d’un vaccin.  Aujourd’hui plus que jamais, nous devons faire montre de solidarité pour surmonter cette crise mondiale, a-t-il plaidé, assurant que seule une approche multilatérale permettra d’y parvenir.  Observant que l’OMS est l’autorité chef de file pour la coordination des efforts déployés dans la lutte contre le virus, le Président a appelé au renforcement de son efficacité et a indiqué que la Lettonie a contribué au fonds de l’agence sanitaire onusienne contre la COVID-19.  De plus, des scientifiques lettons participent activement au développement d’un vaccin.  Sur le plan national, a expliqué M. Levits, le Gouvernement a pris des décisions cruciales pour garantir le traçage, la distanciation sociale et la détection.  Il s’emploie par ailleurs à limiter les pertes économiques tout en garantissant une protection sociale à sa population.  Dans le cadre de cette crise, il a également lancé différentes solutions numériques, notamment une plateforme parlementaire et d’autres outils gouvernementaux en ligne, des méthodes d’apprentissage à distance et une application de traçage de la COVID-19 téléchargeable sur les téléphones portables.  Favorable à l’appel du Secrétaire général en faveur d’une reconstruction en mieux, M. Levits a souhaité que la communauté internationale profite de ce choc pour repenser ses modes de production et de consommation.  Nous avons la possibilité de changer d’approche et de trouver des solutions plus durables, a-t-il conclu, appelant à un meilleur partage des informations scientifiquement fiables pendant et après la pandémie. 

Mme KERSTI KALJULAID, Présidente de l’Estonie, a remarqué qu’au moment de la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, l’attention s’est déplacée de l’objectif « sauver des vies tout en sauvegardant l’économie » à celui du « vaccin contre le virus ».  Notre priorité doit être un accès universel et équitable au vaccin, a-t-elle déclaré.  Elle a souligné qu’au sein même des Nations Unies, certains pays n’ont pas eu la chance de pouvoir adopter les impressionnants paquets de sauvetage de l’économie de certains, ou d’avoir les moyens digitaux nécessaires pour endiguer la pandémie.  Face au besoin de solidarité de la communauté internationale, elle a plaidé pour le renforcement du multilatéralisme.  En tant que première nation digitale, l’Estonie a contribué à l’aide pour la lutte contre la pandémie grâce aux technologies numériques, a fait savoir la Présidente en expliquant que les données peuvent aider à détecter les personnes dans le besoin et à prendre les bonnes décisions politiques.  « Pour cela, il faut construire une architecture de confiance mondiale, avec l’OMS à sa tête. »  À cet égard, l’Estonie a signé récemment un Protocole d’accord avec l’OMS, pour certifier les vaccins grâce au numérique, a-t-elle déclaré, avant de signaler aussi les Protocoles d’accord signés avec d’autres pays ou région, notamment avec l’Union africaine, afin de faire avancer la coopération numérique.

M. ALEKSANDAR VUČIĆ, Président de la Serbie, a d’emblée enjoint la communauté internationale à tout mettre en œuvre pour préserver et renforcer le rôle de l’ONU et de ses agences spécialisées, telles que l’OMS, qui ont une place irremplaçable dans les efforts de lutte contre la pandémie de COVID-19 mais aussi dans les actions de riposte socioéconomiques.  Pour le Chef d’État, les réponses aux différents enjeux mondiaux reposent dans une action conjointe et un respect mutuel.  Il a salué à cet égard la tenue de cette réunion extraordinaire à laquelle participent plus de 150 États Membres.  À ses yeux, une telle mobilisation suscite l’espoir pour la réussite de l’humanité.  En tant que pays candidat à l’Union européenne, la Serbie appuie l’approche de cette dernière dans sa lutte contre la pandémie et ses efforts en faveur d’un relèvement vert et durable.  Elle plaide aussi pour un accès égal et équitable au vaccin rendu possible par les échanges d’informations et appuie l’initiative COVAX qui a pour but de distribuer deux milliards de doses au monde entier en appliquant les principes d’humanisme et de non-sélectivité.  M. Vučić a d’autre part jugé que les conséquences de la récession mondiale doivent contraindre les institutions financières internationales à faire montre de plus de souplesse.  Un multilatéralisme efficace et productif est indispensable pour sortir de cette crise mais ce ne sera possible que si un esprit de dialogue et de compromis prévaut, a-t-il conclu. 

M. EMMANUEL MACRON, Président de la France, s’est réjoui de l’action collective portée par l’initiative ACT-A, qui vise à rendre accessibles les outils de la lutte contre la pandémie à tous les pays, et à en faire des biens publics mondiaux.  Il a souligné que 10 milliards de dollars avaient déjà été mobilisés dans ce cadre.  Qui plus est, la France a proposé la création d’un mécanisme de dons pour qu’une partie des premières doses de vaccin disponibles soit destinée à la vaccination des publics prioritaires dans les pays en développement.  Ces doses, d’où qu’elles proviennent, seraient ainsi allouées de façon efficace et équitable, sur la base des recommandations de l’OMS.  Toutefois, les vaccins ne suffiront pas sans personnel formé, et la France soutient l’OMS dans la mise en place d’une académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les personnels de santé du monde entier.  Par ailleurs, M. Macron a dit accorder une contribution financière de 50 millions d’euros supplémentaires à l’OMS pour 2020 et 2021.  Le Président français a souhaité l’établissement d’un niveau d’alerte intermédiaire qui permette de tirer la sonnette d’alarme plus en amont.  Il a de surcroît appuyé la mise en place d’un conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » qui sera chargé de diffuser les informations scientifiques disponibles sur les liens entre santé humaine, animale et environnementale. 

M. NICOLÁS MADURO MOROS, Président du Venezuela, a souligné que la pandémie avait mis en exergue la vulnérabilité de tous les pays du monde, voyant le multilatéralisme comme la solution à la COVID-19, comme le sont aussi la coopération et la coordination internationales.  Mais, a-t-il regretté, celles-ci sont aujourd’hui obscurcies par « des pays puissants du Nord ».  La riposte nationale du Venezuela contre la pandémie est caractérisée par le courage et la bravoure de son personnel de santé, a-t-il salué.  En dépit des menaces contre notre pays, nous avons déployé nos moyens au service de la population, a aussi assuré M. Maduro Moros en vantant les mérites de la politique vénézuélienne de prise en charge intégrale, qui a permis de venir en aide à 90% des personnes atteintes.  En dépit des circonstances créées par la pandémie, des pays puissants ont renforcé leur hégémonie économique pour geler plus de 4 milliards de dollars du Venezuela, s’est plaint par ailleurs le Chef d’État en faisant remarquer que cette somme aurait pu aider le pays à accéder aux médicaments et aux matériels médicaux nécessaires.  « Le temps est venu de lever ces mesures criminelles illicites », a-t-il exhorté.  Il a aussi réclamé que le ou les vaccins soient déclarés par l’ONU et l’OMS comme étant des biens publics mondiaux.  Le Venezuela a déposé auprès de l’OMS le brevet de molécule DR10 dont les propriétés curatives contre la COVID-19 sont avérées, a signalé le Président.

M. RODRIGO ROA DUTERTE, Président des Philippines, a plaidé pour un renforcement de la solidarité dans la lutte contre la COVID-19 et en particulier dans l’élaboration et la distribution d’un vaccin contre cette maladie.  Les produits qui sauvent des vies doivent être accessibles à tous, à commencer par les plus vulnérables, a-t-il souligné, réitérant son appel à un accès universel aux traitements et au vaccin.  Si un pays est exclu en raison de sa pauvreté ou de son manque d’importance stratégique, cette injustice hantera le monde, a prévenu le Chef d’État, ajoutant que nul ne sera en sécurité tant que tous ne le seront pas.  Dans ce contexte, a-t-il ajouté, les Philippines appuient pleinement les initiatives de l’OMS, notamment les mécanismes COVAX et C-TAP.  Aux coté des autres pays non alignés, elle souhaite que l’agence sanitaire onusienne soit dotée des ressources nécessaires pour mobiliser une aide aux pays sans condition préalable.  C’est là notre meilleure chance pour vaincre la pandémie, a-t-il assuré, observant toutefois que les défis liés à la pandémie dépassent les seuls enjeux sanitaires et exacerbent les menaces sur la paix et la sécurité.

Quant à la relance post-COVID-19, il a indiqué que son gouvernement utilise tous les instruments à sa disposition pour protéger les progrès accomplis sur le plan économique et social.  Notre plan de développement fait fond sur une base budgétaire solide, supérieure à 9% du PIB national, a-t-il précisé.  Il s’est enfin félicité que la pandémie ait permis de tirer profit de la technologie et ait ouvert la voie à un développement plus vert et plus résilient.

M. LIONEL ROUWEN AINGIMEA M.P., Président de Nauru, a déclaré avec fierté que son pays n’a pas eu de cas de COVID-19.  Selon lui, l’expérience historique de Nauru est la clef de la réponse mondiale, compte tenu du fait que l’île n’est pas à l’abri des épidémies.  Il a reproché à l’OMS d’avoir tardé à déclarer la pandémie mondiale.  Son gouvernement a immédiatement déclaré un état de catastrophe national qui reste toujours en place.  Il s’agit de mesures proactives, y compris pour sécuriser les frontières tout en les gardant ouvertes de manière contrôlée, a-t-il expliqué.  Nauru dispose d’équipement de dépistage de qualité mis à disposition par ses partenaires comme la Chine et les États-Unis, a indiqué le dirigeant.  Signalant qu’en tant que petit État insulaire en développement (PEID), Nauru n’a pas les moyens de participer à la recherche scientifique sur le virus, M. Aingimea a salué les mécanismes visant à en faire bénéficier tous les pays.  Il a ensuite appelé les institutions financières internationales à venir au secours des pays en développement, et en particulier aux PIED; dans leurs efforts de relève post-COVID-19 et de réalisation des ODD.

Mme RAQUEL PEÑA, Vice-Présidente de la République dominicaine, a indiqué que les résultats obtenus par son pays dans sa lutte contre la COVID-19 sont étroitement liés à la mise en œuvre du plan stratégique de préparation et de riposte élaboré par l’OMS/OPS.  Elle a précisé que, depuis sa prise de fonctions, son gouvernement a mis l’accent sur la communication des risques et la participation communautaire.  Grâce à ce dispositif, il a pu effectuer environ 70 000 tests et distribuer 25 000 kits de protections individuelle à la population.  De plus, le laboratoire national a la capacité de traiter jusqu’à 10 000 tests par jour, ce qui démontre l’importance accordée à la détection et au diagnostic dans cette phase d’atténuation.  S’agissant de la crise économique engendrée par la pandémie, elle a révélé le caractère indispensable de la transition technologique.  Elle a également fait état de mesures incitatives pour soutenir les producteurs et les commerçants nationaux.  Si certaines économies sont plus résilientes que d’autres, l’intégration et la coopération entre les pays sont essentielles, a-t-elle cependant admis, souhaitant que des outils et ressources soient offerts à son pays pour l’aider à relancer son économie et à atteindre les « objectifs communs » pour un monde meilleur. 

M. XAVIER BETTEL, Premier Ministre et Ministre d’État du Luxembourg, s’exprimant au nom du Groupe des Amis des enfants et des objectifs de développement durable, a déclaré que si « nous n’agissons pas rapidement et de manière décisive, cette crise risque d’être aggravée par la création d’une génération perdue d’enfants ».  Cela est d’autant plus urgent que plus de 91% des enfants et des jeunes dans le monde -plus de 1,8 milliard de jeunes- ont été touchés par les fermetures d’écoles, dont 463 millions d’entre eux n’ayant pas pu accéder à l’apprentissage en ligne et à distance.  Par ailleurs, plus de 80 millions d’enfants ne bénéficieront pas de vaccins vitaux, cette année, en raison des perturbations dans les centres de santé submergés par la réponse à la pandémie.  De plus, les enfants déjà exposés à la violence, à l’exploitation et aux abus sont coupés des principaux services de soutien en même temps qu’ils subissent le stress physique et mental supplémentaire imposé aux ménages fragiles.  

En guise d’action rapide, le Groupe propose trois actions clefs.  D’abord, s’engager à fournir un financement adéquat pour protéger et promouvoir les droits et le bien-être de l’enfant, dans les budgets nationaux et la mobilisation de financements extérieurs.  Il faut notamment investir dans les services et les systèmes qui permettent aux enfants de continuer à apprendre, en santé et en sécurité.  Ensuite, s’engager avec les enfants et les jeunes en tant que parties prenantes et créateurs de solutions, notamment en intégrant leurs points de vue et perspectives dans la conception et la mise en œuvre des politiques, programmes, services et processus pertinents de l’ONU.  Enfin, le Groupe propose de se réengager collectivement à atteindre les ODD et à lutter contre la menace existentielle posée par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.  Cette déclaration est appuyée par 174 autres délégations, a-t-il précisé. 

S’exprimant cette fois à titre national, le Premier Ministre du Luxembourg a dit se réjouir des annonces concernant la mise au point de vaccins efficaces contre le coronavirus.  Cela permet d’espérer que nous serons bientôt à même de venir à bout de cette terrible pandémie qui a déjà coûté la vie à un million et demi d’êtres humains, a-t-il dit, ajoutant que pour réussir, il faut être « unis et travailler ensemble ».  Dans cet esprit, le Grand-Duché de Luxembourg a contribué au Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU et au Plan mondial de réponse humanitaire à la pandémie.  Il soutient également des pays partenaires, en Afrique de l’Ouest notamment, pour les aider à renforcer leurs systèmes sanitaires.  Il a en outre intensifié son appui à l’OMS et augmenté de 22% son soutien au GAVI, l’Alliance du vaccin.  Au sein de l’Union européenne, le Luxembourg participe aux efforts pour assurer un accès équitable, partout dans le monde, à des vaccins abordables contre le coronavirus.  Le Gouvernement a ainsi décidé de contribuer au Mécanisme COVAX, a indiqué M. Bettel.

M. KAUSEA NATANO, Premier Ministre des Tuvalu, au nom du Forum des îles du Pacifique, a expliqué que sa région était confrontée à une triple crise: les effets de la COVID-19, la crise climatique et la santé économique fragile de la région en raison des vulnérabilités inhérentes aux petits États insulaires en développement (PEID).  La région du Pacifique a appliqué des restrictions sans précédent qui ont permis aux deux tiers des États membres du Forum de demeurer vierges de toute contamination, les seuls pays au monde à l’être depuis l’apparition du virus.  Si ces mesures ont permis de sauver d’innombrables vies, elles ont aussi fortement limité les échanges avec le reste du monde, notamment l’achat et la distribution de fournitures médicales essentielles qui permettraient d’envisager la réouverture des frontières. 

Les conséquences des mesures anti-COVID-19 ont été dévastatrices sur les économies de la région, a poursuivi M. Natano en prévenant que celles-ci allaient se contracter de 6,1% en 2020, un chiffre sans précédent.  Pendant ce temps, les inégalités croissent, les communautés vulnérables sont encore plus marginalisées.  Plus que jamais, le multilatéralisme est nécessaire, a lancé le Premier Ministre.  Il a porté la voix des nations du Forum -fortement tributaires de l’ouverture des frontières pour les voyages, le commerce et les affaires- en demandant instamment aux dirigeants mondiaux de soutenir la distribution équitable et abordable de traitements et de vaccins contre la COVID-19.  Estimant cependant que les changements climatiques sont la plus grande menace pour les peuples du Pacifique, le Forum a demandé, en cette année charnière pour l’Accord de Paris, que la COVID-19 ne fasse pas dérailler les engagements tenus.

M. ISMAËL OMAR GUELLEH, Président du Djibouti, a salué les programmes et plans de partenariat mondiaux visant à aider les pays à disposer des biens et services nécessaires pour la prise en charge, le traitement et les soins en vue de combattre la pandémie et de surmonter les conséquences humanitaires et socioéconomiques potentiellement catastrophiques de ce virus.  Il a souligné le rôle de leadership décisif de l’OMS pour relever ce défi.  M. Guelleh a soutenu le Mécanisme COVAX pour un accès global et équitable aux vaccins contre le virus ainsi que toutes les initiatives qui contribueront au développement d’outils collectifs de lutte et à leur distribution équitable.  Il s’est réjoui de la hausse des engagements pris dans le cadre de l’initiative Accélérateur ACT visant à accélérer l’accès équitable et juste aux outils de lutte contre la COVID-19, qui ont dépassé la barre des 5 milliards de dollars.  À Djibouti, cette pandémie aura révélé nos capacités à nous rassembler pour procéder à l’élaboration d’une riposte, s’est félicité le Président, en indiquant que son gouvernement avait pris des décisions fondées sur des données factuelles en se basant sur les recommandations de l’OMS.  Un fonds de solidarité a ainsi été créé pour le financement de la riposte initiale face à la pandémie et, depuis 16 semaines, aucun décès n’est à déplorer, ni d’hospitalisation en soins intensifs.  Le Président a aussi fait valoir la gratuité des dispositifs qui conforte le pays dans l’objectif d’atteindre 100% d’adhésion à la couverture santé universelle.  Inclure dans l’assurance maladie un fonds de financement des urgences sanitaires est, pour nous, un objectif fixé, a informé le Président.

M. JOHN BRICEŇO, Premier Ministre de Belize, au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a plaidé pour un accès juste, transparent, équitable et rapide aux matériels de soins essentiels, ainsi que pour la disponibilité des diagnostics et des vaccins, conformément à la résolution 74/274 (2019) adoptée par consensus.  Insistant sur la situation économique et sanitaire critique des pays en situation particulière, notamment les petits États insulaires en développement (PEID), l’Alliance a réclamé un soutien accru et des actions tangibles.  M. Briceño a décrit une situation de dilemme cruel pour les PEID, dont les ressources limitées sont constamment tiraillées entre deux impératifs: bâtir des sociétés résilientes et faire face aux situations d’urgence.  La COVID-19 n’a pas créé de nouvelle situation pour les PEID, elle a simplement levé un voile sur leur situation existante, a expliqué M. Briceño.

L’Alliance a plaidé pour une refonte du système financier international, pour résoudre les problèmes d’endettement des petits États insulaires et pour remédier à leurs ressources fiscales limitées et à leur vulnérabilité face à la volatilité des marchés financiers.  « Sortir de cette pandémie sans apporter de changements tangibles au système international financier et sans permettre aux pays vulnérables un accès aux ressources dont ils ont désespérément besoin, serait un gâchis total », a insisté M. Briceño.

M. JUSTIN TRUDEAU, Premier Ministre du Canada, a rappelé que la pandémie de COVID-19 ne peut-être vaincue que si le virus est battu partout et dans tous les pays.  C’est pourquoi il a mis l’accent sur les efforts déployés par le Canada pour aider les autres pays à lutter contre la pandémie.  Il a noté que les économies développées avaient accordé 20% de leur PIB à des plans de soutien depuis le début de la crise alors que les économies en développement les plus faibles n’ont pu y consacrer que 2% de leur PIB.  Notant aussi que la pandémie avait pour effet d’exacerber les défis humanitaires, le Premier Ministre a appelé à soutenir les pays les plus démunis.  « Dans le cadre de notre relance nous devons investir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et construire des économies plus propres », a-t-il insisté avant de préciser que les efforts canadiens de lutte contre la pandémie tiennent compte des objectifs de développement durable.  Les Nations Unies, a-t-il conclu, peuvent jouer un rôle de premier plan pour renforcer le multilatéralisme en vue de bâtir un monde meilleur, où personne n’est laissé pour compte.

M. EMMERSON DAMBUDZO MNANGAGWA, Président du Zimbabwe, a estimé qu’il est plus opportun que jamais de renforcer le multilatéralisme.  Il s’est félicité de l’adoption de la résolution sur une approche globale et coordonnée à la COVID-19 qui exhorte les États à s’abstenir de promulguer et d’appliquer des mesures et sanctions économiques financières ou commerciales unilatérales.  Les sanctions entravent la pleine jouissance des droits humains fondamentaux, des droits des peuples, y compris le droit à la santé et le droit au développement, a-t-il déclaré.  Il a jugé essentiel d’intensifier la coopération internationale pour contenir, atténuer et vaincre la pandémie.  À cet égard, l’échange d’informations, de connaissances scientifiques et des meilleures pratiques restent essentielles, a dit le Président avant de demander à ce que les vaccins contre la COVID-19 soient un bien public mondial pour être accessibles à tous.  Il a estimé que la pandémie avait fourni au monde la chance de renforcer les mécanismes de la sécurité sanitaire mondiale, invitant à soutenir l’OMS pour qu’elle puisse combler les lacunes existantes dans la préparation à une pandémie.  Pendant la présente « décennie d’action », il est nécessaire d’accélérer l’alignement des plans nationaux et des investissements avec le Programme 2030 dans un monde post-COVID–19, a-t-il déclaré en conclusion.

M. GIUSEPPE CONTE, Président du Conseil des ministres de l’Italie, a rappelé que l’Italie, en tant que premier pays occidental touché par la pandémie, avait dû développer une nouvelle méthode de gestion de crise, mettant le droit à la santé des citoyens au premier plan.  L’Italie a également été parmi les premiers à comprendre l’importance cruciale de la coopération internationale, et d’une approche multilatérale et multidimensionnelle de la pandémie.  Elle a promu l’Accélérateur ACT, la plateforme multilatérale la plus importante pour garantir un accès universel et équitable aux moyens de diagnostic, aux traitements et aux vaccins qui doivent être des biens publics accessibles à tous, a exigé M. Conte dont le pays fait également partie de l’initiative COVAX.  M. Conte s’est aussi soucié de soutenir les pays les plus vulnérables, compte tenu de la connectivité de tous dans le monde actuel, et annoncé que, lors de sa prochaine présidence du G20, l’Italie s’engagerait à travailler avec toutes les parties prenantes.  M. Conte a souligné l’impact de la COVID-19 sur les chaînes de valeur clefs de l’agroalimentaire, en affirmant que la sécurité alimentaire est une priorité pour l’Italie qui attend avec impatience le Sommet 2021 sur les systèmes alimentaires.  De plus, dans le cadre de sa présidence du G20, l’Italie accueillera un sommet mondial sur la santé avec la Commission européenne, a annoncé M. Conte et, en partenariat avec le Royaume-Uni, l’Italie travaille déjà au succès de la COP26, où les jeunes seront au cœur du débat sur la relation entre l’humanité et l’environnement.

M. CHUNG SYE-KYUN, Premier Ministre de la République de Corée, a plaidé en faveur d’une coopération internationale renforcée face à la deuxième vague et expliqué que le Gouvernement avait misé sur trois grands principes -ouverture, transparence et démocratie- pour encourager la participation des citoyens.  Des mesures innovantes telles que des « drive » de dépistage ou encore des centres de traitement résidentiels ont été mises en place, a-t-il indiqué, en assurant vouloir partager les expériences réussies avec le reste du monde.  Il a insisté sur l’impératif d’un accès juste et équitable pour tous les pays aux vaccins.  Faisant partie de la plateforme du Mécanisme COVAX, la République de Corée a alloué 10 millions de dollars à la distribution de vaccins dans les pays en développement.  En outre, elle accueille sur son territoire le siège de l’Institut international de recherche sur les vaccins.  De plus, le Gouvernement a tendu la main aux pays en détresse, en mettant l’accent sur la fourniture d’aide humanitaire, le renforcement des capacités de santé publique et des systèmes de santé, et la réponse aux effets socioéconomiques à long terme.  Le Premier Ministre a d’ailleurs annoncé l’intention de son pays d’augmenter l’enveloppe de son aide publique au développement dédiée à la santé publique.  Enfin, M. Chung a fait valoir les avantages du « New Deal coréen », basé sur l’équilibre régional numérique et vert, en espérant qu’il servirait d’exemple pour les stratégies de développement post-COVID-19.  Avant de conclure, il a rappelé que lors de l’Assemblée générale en septembre, le Président Moon Jae-in avait proposé le lancement d’une « Initiative de coopération en Asie du Nord-Est pour la lutte contre les maladies infectieuses et la santé publique » comprenant les nations de la région.

M. XAVIER ESPOT ZAMORA, Chef du Gouvernement de la Principauté d’Andorre, a salué les diverses initiatives des Nations Unies, notamment le plan de riposte humanitaire global COVID-19, ainsi que les appels du Secrétaire général à un cessez-le feu mondial, à l’action humanitaire et à la lutte contre la violence envers les femmes et la violence domestique.  L’Andorre soutient pleinement le rôle primordial de l’OMS, qu’elle souhaite voir renforcée, car « seule une réponse coordonnée nous permettra d’être à la hauteur des enjeux provoqués par cette pandémie », a estimé M. Zamora.  Il a plaidé pour le principe d’universalité concernant l’accès aux résultats des recherches scientifiques, aux avancées en matière de protocoles de prévention, aux médicaments, aux matériels de protection et surtout aux vaccins: « nous ne pouvons, en aucun cas, permettre que seule une partie de la planète puisse avoir accès aux réponses de qualité.  Il s’agit ici d’un défi mondial auquel nous devons tous faire face de façon solidaire et égale », a-t-il déclaré. 

M. ANDREJ PLENKOVIĆ, Premier Ministre de la Croatie, qui, ayant été testé positif lundi, s’est exprimé à partir de son domicile, a rappelé que sa délégation est coauteur de la réponse globale à la COVID-19.  Pour lui, les récentes déclarations sur l’arrivée prochaine des vaccins constituent une lueur d’espoir.  Le défi suivant est l’accès gratuit et équitable, a ajouté le Premier Ministre, ainsi que la garantie d’informations fiables sur l’efficacité des vaccins.  En matière de relèvement, M. Plenković a insisté sur l’importance de se concentrer sur l’Accord de Paris sur le climat et sur le Programme 2030.  Il a terminé en vantant le système de couverture sanitaire universelle de son pays et les nouvelles mesures fondées sur la technologie afin de lutter contre la COVID-19. 

M. K. P. SHARMA OLI, Premier Ministre du Népal, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) n’était pas seulement une crise sanitaire mais constituait aussi un défi à notre capacité à vivre en harmonie avec la nature.  Il a expliqué que la réaction de son pays face à la pandémie et à ses impacts s’appuyait sur trois piliers: l’accès aux soins de santé, la protection de la vie humaine et une relève durable et inclusive.  M. Oli a expliqué que le Gouvernement a ouvert des centres de dépistage partout dans le pays en collaboration avec 68 laboratoires.  Il a cité la construction de nouveaux hôpitaux pour faire face aux besoins en matière de prévention et de soins.  Le Premier Ministre du Népal a félicité l’ONU et particulièrement l’OMS pour son rôle de chef de file dans la lutte contre la crise sanitaire.  Cette crise nous rappelle selon lui la nécessité de revitaliser le multilatéralisme pour relever les défis de notre époque dont la lutte contre la pauvreté et les changements climatiques.  M. Oli a demandé que la pandémie ne soit pas utilisée comme prétexte pour renoncer à la solidarité et aux engagements internationaux.  Dans ce contexte, il a jugé contradictoire d’utiliser les vaccins pour générer des profits et souhaité qu’ils soient accessibles partout et gratuitement pour les plus démunis à travers le monde. 

Mme KATRIN JAKOBSDOTTIR, Première Ministre de l’Islande, a tiré la sonnette d’alarme en prévenant que la pandémie de COVID-19 ne sera certainement pas la dernière et que cela exige de repenser nos structures et nos sociétés.  Soulignant que l’histoire a montré que les pandémies exacerbent les inégalités dans les sociétés, elle a appelé à en tirer les leçons et à faire en sorte que cela ne soit pas le cas cette fois-ci.  La sécurité et la santé de la nation dépendent de celles de tous les citoyens, a martelé la Chef du Gouvernement en expliquant que l’Islande s’est pleinement engagée en ce sens dans la lutte contre les retombées de la COVID-19.  Elle a constaté à regret que cette pandémie s’est accompagnée d’une pandémie de violence sexiste contre les femmes et de l’augmentation des inégalités entre les femmes et les hommes.  La parité femmes-hommes est véritablement remise en question, a constaté Mme Jakobsdottir, or il faut en faire une priorité alors que nous reconstruisons nos sociétés post-COVID-19.  Il en va de même pour la crise climatique pour laquelle elle a appelé à faire des choix ambitieux pour un avenir plus juste et plus vert.  Pour elle, il s’agit là d’un devoir collectif envers les jeunes de ce monde.  Les questions d’égalité et d’environnement sont inextricablement liées et la clef d’un avenir meilleur.

Mme JACINDA ARDERN, Première Ministre de la Nouvelle-Zélande, a raconté la situation de la COVID-19 dans son pays où le Gouvernement a mis l’accent sur la prévention et l’élimination du virus en adoptant une politique visant à l’éradiquer définitivement.  Elle a ainsi énuméré les mesures telles que les dépistages, la quarantaine, le traçage, et le dépistage aux frontières.  Mme Ardern a aussi mis en exergue la réponse unie du Gouvernement avec tous ses partenaires institutionnels, le secteur privé et la société civile.  La COVID-19 a montré notre interdépendance et le rôle central de l’OMS, a estimé Mme Ardern.  Pour éviter des situations d’urgence de ce type à l’avenir, elle a recommandé de soutenir l’OMS et ses actions, de garantir l’accès des vaccins aux communautés vulnérables, de garantir une distribution équitable et générale pour tous.  Elle a prévenu qu’il faudrait des années pour reconstruire socialement et économiquement après la pandémie.  Elle a suggéré de repenser les politiques de bien-être de la population et de l’environnement.  Mme Ardern a insisté sur le caractère fondamental de l’Accord de Paris.  Elle a exhorté à respecter les engagements financiers pris pour une économie plus verte et durable.  La Nouvelle-Zélande, a-t-elle indiqué, a adopté un style de développement vert et a arrêté la subvention des énergies fossiles; elle vise une économie qui fonctionne pour l’ensemble de la population et non pour quelques-uns.

Selon M. PRAYUT CHAN-O-CHA, Premier Ministre de la Thaïlande, les principaux facteurs qui ont contribué à la réussite de la Thaïlande dans la lutte contre la COVID-19 ont été la force de son système de santé et le dévouement de son personnel soignant, ainsi que l’étroite coopération de tous les secteurs de la société.  Jugeant essentiel de promouvoir les recommandations de l’OMS telles que le port du masque, le lavage fréquent des mains et le maintien des distanciations physiques, le Premier Ministre a aussi souligné l’importance de la coopération en matière de recherche et de développement de vaccins et de traitements pour la COVID-19, ainsi que la garantie qu’ils deviennent des « biens publics mondiaux » accessibles à tous.  

M. IMRAN KHAN, Premier Ministre du Pakistan, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) représente la crise la plus grave à laquelle fait face la communauté internationale depuis la Seconde Guerre mondiale.  Cent millions de personnes vont retomber dans la pauvreté extrême en raison de cette crise sanitaire alors que les pays concernés ne disposent pas des moyens nécessaires pour stimuler leurs économies.  Il a expliqué que le Pakistan a mobilisé huit milliards de dollars, soit 3% de son PIB, pour aider les plus pauvres et maintenir son économie à flot.  « Réduire la dette tout en distribuant des aides pour la relance économique ne sera possible que si nous avons accès à des liquidités supplémentaires », a prévenu le Premier Ministre, en estimant que les aides du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale sont insuffisantes pour faire face à cette crise.  Alors que cinq pays sont déjà en cessation de paiement, il a jugé indispensable l’avènement d’un système commercial basé sur les objectifs de développement durable et d’un système fiscal international plus juste.  Dans l’urgence, il a proposé 10 actions dont la suppression de la dette des pays les moins avancés (PMA), l’attribution de droits de tirage spéciaux à hauteur de 500 milliards de dollars ou encore des mesures immédiates pour arrêter les flux illicites qui vont des pays en développement vers les pays riches.

Pour Mme ERNA SOLBERG, Première Ministre de la Norvège, il faut traiter collectivement la crise actuelle et mettre un terme à cette pandémie le plus vite possible.  Rappelant que le nombre de décès a dépassé 1,3 million de personnes et qu’il y a de nouvelles vagues de confinement alors que nous assistons à un effondrement social dans de nombreux pays, la Première Ministre a appelé à accroître les efforts collectifs tout en saluant les acquis, notamment en termes de vaccins.  Cependant, a-t-elle souligné, il nous faut plus de vaccins, de tests et de mesures thérapeutiques, tout en veillant à l’accès universel à ces outils.  À ce jour, 223 millions ont été mobilisés pour le projet ACT, a rappelé Mme Solberg, appelant davantage de pays à y participer car « l’engagement en faveur de la coopération internationale a fait ses preuves ».  Pour éviter ce genre de situation à l’avenir, elle a encouragé la communauté internationale à se doter d’une feuille de route en vue de renforcer les défenses conjointes.  Dès lors, la Norvège appuie l’appel du Secrétaire général pour convoquer un sommet sur cette question cruciale.

Mme SHEIKH HASINA, Première Ministre du Bangladesh, a rappelé que 1,4 million de personnes étaient déjà mortes de la COVID et que l’épidémie avait appauvri les populations, augmenté les inégalités et perturbé le commerce et le tourisme.  Elle a en même temps relevé que la pandémie avait généré une réponse unie et permis d’apprendre à reconstruire en mieux.  Elle a rappelé que le Bangladesh avait été durement frappé par le virus, mais qu’une réponse rapide du Gouvernement s’était illustrée par un plan de relance de 14,14 milliards de dollars et un élargissement de l’assistance à plus de 25 millions de personnes.  Ces mesures doivent, selon elle, être accompagnées d’un accès équitable et abordable aux vaccins, qui doivent être reconnus mondialement comme un bien public et justifier une collaboration entre les Nations Unies, les institutions financières internationales, la société civile et les gouvernements nationaux.  La Première Ministre a rappelé que l’endiguement de l’épidémie devait avoir lieu dans tous les pays et que les engagements pour le Programme 2030 devaient être renouvelés pour garantir la résilience des prochaines générations devant les futures épidémies.

M. ALLEN MICHAEL CHASTANET, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a rappelé que les petits États sont aux prises non seulement avec les effets de la pandémie, mais aussi avec les effets persistants des changements climatiques et, en tant que pays vulnérables en voie de développement dans un monde très hostile, ils comptent sur la communauté internationale et ses institutions financières.  Si Sainte-Lucie était en bonne voie avant la pandémie, avec l’augmentation de sa croissance économique, la réduction du chômage et un ratio dette/PIB de 59%, l’année 2020 s’est soldée par des revenus inférieurs, des dépenses accrues et des remboursements de dette importants, ce qui a eu une incidence considérable sur les flux de trésorerie du pays.  Comme ils l’ont redit il y a quelques semaines, lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI, les PEID ont besoin d’un financement concessionnel et d’une assistance qui ne dépende pas d’un ratio dette/PIB cible de 60%.  Le Premier Ministre a conclu que les PEID doivent être considérés comme des partenaires, « car nous n’attendons pas d’être les bénéficiaires d’opportunités auxquelles nous n’avons pas droit ».  À ce titre, il a lancé un appel vigoureux aux institutions financières internationales pour qu’elles facilitent l’engagement au plus haut niveau alors que ces pays cherchent à atténuer la crise actuelle. 

Pour M. ALEXANDER DE CROO, Premier Ministre de la Belgique, le plus grand danger aujourd’hui est que cette pandémie nous divise et que la crise sanitaire se transforme en crise géopolitique, en confrontation entre nations et en spirale vers le bas.  Seule la coopération internationale peut nous sauver, a-t-il affirmé, ajoutant que si « nous travaillons ensemble, il y aura de la lumière au bout du tunnel » parce qu’en dépit de toutes les crises des dernières décennies et de la montée des nationalismes, le multilatéralisme est resté ferme.  Grâce à des organisations comme l’ONU, l’OMS mais également l’Union européenne, des progrès ont été possible et des solutions ont été apportées à commencer par la stratégie commune de vaccination.  Les investissements conjoints et la mutualisation des ressources logistiques ont permis d’avoir bientôt accès à un vaccin sûr et efficace, s’est réjoui M. de Croo pour lequel c’est bien le fruit de la coopération internationale.  C’est la raison pour laquelle la Belgique plaide pour un accès libre et juste de tous les pays aux vaccins.  Il a aussi plaidé que la crise de la COVID-19 soit l’occasion de forger une nouvelle économie, pas juste une économie plus durable et plus numérique mais aussi une économie plus juste et plus inclusive.  L’indépendance économique est aussi un gage pour des citoyens plus forts et des voix plus fortes dans le débat politique, a-t-il ajouté, en faisant particulièrement allusion à l’autonomisation des femmes.

M. PRAVIND KUMAR JUGNAUTH, Premier Ministre de la République de Maurice, a indiqué que jusqu’à présent, son pays avait géré avec succès la pandémie de COVID-19 en agissant avec prévoyance.  Après des mesures préventives précoces, le pays a amélioré le dépistage sanitaire aux ports d’entrée, a renforcé la surveillance par les autorités sanitaires, a déployé des équipes d’intervention rapide pour transférer les cas suspects vers un établissement de santé dédié.  Ayant aussi imposé le confinement et le suivi des contacts, l’île a pu détecter et limiter l’étendue de la contamination.  Sur le plan réglementaire, Maurice a imposé le port obligatoire du masque facial dans tous les lieux publics et des mesures de distanciation sociale, tout en intensifiant la campagne de sensibilisation.  En moins de cinq semaines, la chaîne des contaminations locales a été arrêtée, a annoncé le Premier Ministre et, à partir du 15 juin, l’espace aérien a graduellement été réouvert, avec néanmoins des obligations de test PCR et de quatorzaine, a-t-il précisé avant de remercier l’OMS pour son soutien « précieux » dans l’articulation de la réponse à la COVID-19.  Sur le plan économique, Maurice connaît à une contraction de 12 à 14% en raison de la fermeture des frontières et du confinement de trois mois, ce qui laisse craindre des conséquences prolongées, même si le Gouvernement a mis en place un programme d’assistance pour protéger les emplois dans le secteur privé.  Le Premier Ministre a dès lors dit compter sur une assistance mondiale en termes d’allégement du service de la dette, voire d’annulation de la dette, ainsi que d’autres mesures de soutien financier. 

Mme METTE FREDERIKSEN, Première Ministre du Danemark, a plaidé pour une Organisation mondiale de la Santé (OMS) réformée et renforcée avant d’annoncer que le Danemark doublera sa contribution à l’OMS.  Elle a souhaité que l’on fasse de la pandémie une opportunité pour « définir l’avenir que nous voulons ».  Mme Frederiksen a jugé indispensable de promouvoir une économie plus respectueuse de l’environnement, condition sine qua non pour parvenir à des sociétés plus résilientes.  D’après elle, la communauté internationale n’a pas besoin de nouveaux plans puisque les objectifs de développement durable et l’Accord de Paris sur le climat nous montrent la voie à suivre pour parvenir à un monde plus inclusif.  Ces efforts passent par une coopération plus concrète, a insisté la Première Ministre avant d’appeler à ce que l’ONU s’affirme comme le lieu où nous nous réunissons tous pour régler les grands problèmes du monde en général et de cette pandémie en particulier.

Pour Mme SANNA MARIN, Première Ministre de la Finlande, le temps et la manière qu’il faudra pour se remettre de la pandémie dépendent des décisions d’aujourd’hui.  Estimant possible d’équilibrer protection sanitaire et relèvement économique, elle a appelé à une réponse coordonnée, cohérente et homogène des Nations Unies à tous les niveaux, et réclamé des capacités et des ressources pour que l’OMS dirige les efforts au niveau mondial.  Appelant à l’universalité de l’accès aux vaccins, usant de l’adage « personne n’est à l’abri, tant que tout le monde ne l’est pas », elle a aussi prévenu qu’alors que le ralentissement économique se déroulait à une échelle jamais vue, les pays en développement demeuraient les plus durement touchés.  Mme Marin a appelé à une relance verte, inclusive et durable, ainsi qu’à une transformation numérique, essentielle, selon elle, pour progresser vers les objectifs de développement durable; à des efforts de prévention, pour que la COVID-19 ne soit pas le premier chapitre des pandémies à venir; à renforcer la confiance des citoyens dans les pouvoirs publics et la science, l’accès à des informations fiables et factuelles étant la meilleure arme contre la désinformation.  « L’ouverture, la participation du public et la prise de décision démocratique nous rendent plus résistants », a-t-elle conclu, en appelant enfin à prendre en compte les inégalités de genre dans les politiques de lutte contre la pandémie, le virus ayant davantage touché les femmes et les filles en termes de licenciements économiques, d’accès entravé aux services de santé sexuelle et reproductive et de violences domestiques.

Mme ANGELA MERKEL, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a dit que la pandémie de COVID-19 avait mis en évidence le rôle important de l’OMS et de la coopération internationale.  Rappelant les conséquences de la pandémie depuis son déclenchement, Mme Merkel s’est réjouie de voir enfin poindre la lumière au bout du tunnel grâce à l’Accélérateur ACT qui, a-t-elle indiqué, nécessite davantage de financement.  La Chef du Gouvernement a prévenu que la pandémie ne sera vaincue que lorsque tout le monde aura accès à des vaccins efficaces et abordables.  Il faut une coopération internationale forte, a-t-elle conclu.

M. SAMDECH AKKA MOHA SENA PADEI TECHO HUN SEN, Premier Ministre du Cambodge, a estimé que la bataille contre la COVID-19 ne devait être considérée par aucun pays comme son propre agenda géopolitique.  Aucun pays ne doit politiser la question de la santé publique, a-t-il ajouté, voyant en revanche les régions, la solidarité et l’unité mondiales comme des éléments indispensables pour sortir de cette crise.  Il a plaidé pour un cadre multilatéral de la riposte à la COVID-19 qui respecte le droit international, la souveraineté de chaque nation, indépendamment de sa taille ou sa richesse, avec l’ONU et l’OMS comme organisations chefs de file.  Le Premier Ministre a également souligné l’importance et l’urgence du vaccin COVID-19 en tant que bien public mondial, pour lequel l’approvisionnement et la distribution doivent se faire dans un esprit humanitaire pour tous les pays, en particulier les plus vulnérables.  S’agissant de l’impact socioéconomique de la pandémie, le Premier Ministre a mis l’accent sur le rôle de l’aide, mais aussi des facteurs cruciaux comme le maintien du multilatéralisme, la mondialisation, le libéralisme commercial, la chaîne d’approvisionnement régionale et mondiale, les échanges transfrontaliers, les investissements, le tourisme international et la mobilité des personnes.  En ce sens, il a exprimé son plein soutien à l’initiative du Fonds d’affectation spéciale pour la réponse et le redressement COVID-19 du Secrétaire général des Nations Unies, qui a été lancé plus tôt cette année.

M. NGUYEN XUAN PHUC, Premier Ministre du Viet Nam, a recommandé, pour vaincre la COVID-19, de confirmer le rôle central de l’ONU, améliorer la coordination des politiques, prendre des mesures collectivement et promouvoir la coopération internationale et multilatérale.  Il a réitéré son soutien à l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial, à la levée des sanctions unilatérales et à l’apport d’aide à la lutte contre la COVID-19.  Il a par ailleurs demandé que priorité soit donnée à la protection des populations, à la distribution d’un vaccin, et à la stimulation de l’économie, des voyages, des investissements et des échanges tout en maintenant les objectifs du Programme 2030.  Le Premier Ministre a, par ailleurs, décrit les efforts de coopération au sein de l’ASEAN pour la santé et la reprise économique et souligné l’aide médicale fournie par son pays à d’autres nations frappées par la pandémie.

M. STEFAN LÖFVEN, Premier Ministre de la Suède, a dit que la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), qui a déjà coûté la vie à près de 1,5 million de personnes, a mis à jour les défaillances de nos sociétés.  « Si la lutte contre la pandémie est urgente, il nous faut dès à présent nous armer pour éviter les crises sanitaires à venir », a insisté M. Löfven.  Il a salué l’excellence de la communauté scientifique internationale pour produire les vaccins nécessaires.  Il a aussi dit l’importance d’appuyer le Mécanisme COVAX dont le but est de maîtriser la pandémie grâce à un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 et qui exige de tous les pays un engagement et un investissement immédiats et de grande ampleur.  La Suède, a assuré le Premier Ministre, continuera d’affecter 1% de son PIB à l’aide au développement et de travailler à la prévention des conflits et au maintien de la paix.  Il a fait sienne une déclaration du Directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a rappelé qu’il n’y a pas de vaccins contre la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques.  En conclusion, il a appelé les États à jeter ensemble les fondements d’un monde meilleur, plus juste, inclusif et vert. 

M. THONGLOUN SISOULITH, Premier Ministre de la République démocratique populaire lao, a déclaré que son gouvernement avait rapidement pris des mesures préventives strictes contre la COVID-19, telles que la mise en place d’un mécanisme de coordination et le confinement du pays, depuis mars, pour restreindre l’entrée et la sortie des individus ainsi que les mouvements à l’intérieur du pays.  Grâce à ces mesures préventives, il a été possible de contenir l’épidémie à un certain niveau, avec un nombre d’infections « gérable » et aucun décès.  Par la suite, le Gouvernement a progressivement assoupli les mesures préventives pour réduire l’impact sur l’économie, tout en continuant de maintenir les mesures nécessaires.

Sur un autre point, le Premier Ministre a expliqué que son pays est « fermement convaincu » que le développement et la distribution des vaccins contre la COVID-19 sont l’un des facteurs décisifs de la réponse à la pandémie.  Le plus important est que les vaccins soient des biens mondiaux et des biens accessibles à tous sans aucune discrimination.  À cet égard, son gouvernement demande instamment à la communauté internationale de promouvoir le « multilatéralisme vaccinal » ou COVAX, afin de garantir que le vaccin contre la COVID-19 soit un bien public mondial commun. 

M. PEDRO SÁNCHEZ PÉREZ-CASTEJÓN, Président du Gouvernement d’Espagne, a souligné que, face à la pandémie, l’union permet de faire plus. L’Accélérateur ACT, qui garantit que le lieu de naissance ne détermine pas l’accès à un vaccin, a été créé en un temps record, a-t-il remarqué, en se félicitant que plusieurs vaccins aient été développés contre ce nouveau virus en moins d’un an.  L’Espagne vient d’annoncer son plan de vaccination pour janvier, tandis qu’elle continue à travailler avec les États membres et l’Union européenne.  « Ce niveau sans précédent de collaboration internationale devrait renforcer notre engagement ferme et sans équivoque en faveur du multilatéralisme. »  L’interrelation profonde entre la santé, l’économie et les aspects sociaux de cette crise nécessitent des réponses simultanées, selon M. Sánchez Pérez-Castejón qui a appelé, en plus du vaccin, à se concentrer sur le renforcement des systèmes de santé sans négliger les autres maladies.  Le Président du Gouvernement a souligné que les femmes souffrent de manière disproportionnée de l’impact de la crise économique, sociale et sanitaire, appelant à ne pas compromettre les progrès réalisés au cours des dernières décennies concernant l’égalité des sexes.  Seule une action internationale concertée pourra répondre à la crise économique et, même si des mesures très importantes ont été prises dans cette direction dans le contexte des institutions multilatérales, nous devons aller plus loin, a-t-il plaidé.  Il est essentiel de développer les instruments nécessaires pour chaque situation, quel que soit le niveau de revenu des pays, a-t-il déclaré.

M. SUGA YOSHIHIDE, Premier Ministre du Japon, a salué les Nations Unies et l’OMS pour les efforts inlassables qu’ils déploient.  Le Japon continuera de s’efforcer à protéger les vies et le bien-être de son peuple, a assuré le Ministre avant d’exhorter la communauté internationale à ne pas aller vers un monde plus divisé dans sa réponse à cette crise.  Pour sa part, le Japon renforcera notamment sa collaboration avec l’OMS et encourage tous les pays à ne laisser personne de côté dans la couverture sanitaire universelle.  Au niveau national, il a pris une série de mesures de prévention et pour surmonter la pandémie, y compris dans le cadre du Mécanisme COVAX.  Pour ce qui est du renforcement des systèmes sanitaires, le Japon a mis l’accent sur le niveau communautaire au niveau régional.  Il est également en train d’œuvrer à développer la résilience aux épidémies.  Dans ce contexte, il met particulièrement l’accent sur des initiatives dans le secteur de la nutrition et attend le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021.  Avant de conclure, le Ministre a réitéré son souhait de pouvoir organiser l’année prochaine les Jeux olympiques au Japon.  Ce serait symbolique pour pouvoir dire que le monde a réussi à surmonter cette pandémie, a-t-il dit.

M. SABAH KHALED AL-HAMAD AL-SABAH, Premier Ministre de l’État du Koweït, a rappelé les mesures prises par son gouvernement pour contenir la propagation de la pandémie conformément aux informations fournies par l’OMS au niveau national.  Puis il a annoncé les aides accordées par le Koweït aux pays « amis et frères » ainsi que son soutien aux chercheurs pour la découverte et la mise au point de vaccins et pour garantir une distribution équitable.  Le Koweït a octroyé quelque 287 millions de dollars aux pays, aux organisations internationales, aux instituts de recherche dans la lutte contre la COVID-19, a comptabilisé le Premier Ministre.  L’État du Koweït poursuivra ses efforts avec la communauté internationale pour vaincre ce fléau, a-t-il assuré avant de demander l’aide d’« Allah » pour que l’humanité prenne le dessus sur le coronavirus.

M. KEITH ROWLEY, Premier Ministre de Trinité-et-Tobago, a salué la réponse rapide de l’OMS face à la COVID-19 qui, a-t-il ajouté, a réaffirmé le besoin d’une action collective et du multilatéralisme, la pandémie ne pouvant être contrée que par des consultations et la coopération locale, régionale et internationale.  Au niveau national, Trinité-et-Tobago a mis en place un paquet de mesures sociales, économiques et financières pour soutenir la riposte à la COVID-19.  Un comité multisectoriel a été chargé d’établir une feuille de route pour l’après-pandémie qui vise notamment à atténuer les souffrances provoquées par la COVID-19, à relancer l’économie et à établir les fondements d’un relèvement économique durable, notamment en renforçant la protection sociale et la création d’emplois.

Une aide en espèces a également été versée aux personnes négativement affectées par les mesures restrictives, et un système de soins parallèle a été établi pour traiter les malades de la COVID-19, prévenir les risques d’infection avec d’autres malades et assurer la poursuite du fonctionnement du système existant.  En l’absence d’un vaccin efficace, le Premier Ministre a estimé que la stratégie d’atténuation globale de l’OMS est la meilleure pour lutter contre le virus.  Il a ajouté que son pays a demandé des vaccins pour couvrir 33% de sa population dans un premier temps.

M. ION CHICU, Premier Ministre de la République de Moldova, a indiqué que son pays a pris des mesures opportunes et nécessaires pour faire face à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) avec le soutien de ses partenaires au développement.  Il a appelé à soutenir l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est l’instance de référence pour la coordination de tous les efforts sanitaires internationaux.  Pour faire face aux fragilités communes mises à jour par cette pandémie, le Premier Ministre a jugé urgent d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.  Il a rappelé que la santé est un droit fondamental et que nous devons assurer un accès universel aux vaccins et aux médicaments indispensables pour faire face à la COVID-19.  Après avoir rappelé « qu’aucun d’entre nous ne sera à l’abri tant que tout le monde ne sera pas à l’abri », M. Chicu a exhorté tous les acteurs de la communauté internationale à dialoguer et coopérer plus activement pour garantir la dignité de chacun dans un monde plus juste et plus inclusif.

M. HASSAN DIAB, Président du Conseil des ministres du Liban, a indiqué que son pays avait été frappé par la COVID-19 alors qu’il était aux prises avec des « difficultés socioéconomiques et financières existentielles ».  Le Liban, a-t-il relevé, est un pays densément peuplé, avec 6,9 millions d’habitants, dont 2 millions de personnes déplacées ou réfugiées et 500 000 travailleurs migrants.  Après un début de pandémie relativement maîtrisé, grâce à la fermeture de secteurs et un confinement national, le pays a subi les retombées de l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août, a fait remarquer M. Diab.  Le Liban a alors connu une croissance exponentielle du nombre de cas de COVID-19 et son système de santé a été incapable d’y faire face, a-t-il relaté, expliquant pourquoi le Gouvernement avait eu recours à un deuxième confinement, le 14 novembre, laissant les seules entreprises essentielles en activité.  Pour atténuer l’impact de ces mesures, le Gouvernement a mis en place un dispositif d’aide qui ne représente toutefois que 1% du PIB national.  Cela démontre l’extrême nécessité de l’aide internationale pour renforcer le filet de sécurité sociale, a plaidé M. Diab, déplorant que son pays n’ait pas eu accès aux lignes d’urgence du FMI.  En outre, la pandémie a entraîné un retard dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il dit, avant d’appeler la communauté internationale à accorder une attention particulière aux pays en développement.

M. RALPH E. GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a déclaré que si son pays n’a eu à endurer aucune perte de vie humaine en raison de la COVID-19, les petits États insulaires en développement (PEID) comme le sien ont subi une élimination presque totale de leurs revenus et emplois vitaux liés au tourisme.  Il a donc jugé crucial que chaque personne dans le monde puisse accéder à un vaccin contre la COVID-19, avant d’indiquer que la Communauté des Caraïbes (CARICOM) soutient et salue le Mécanisme COVAX.  S’il s’est félicité de l’engagement du mécanisme de garantie de marché COVAX pour soutenir l’achat de vaccins pour les économies à revenu faible et intermédiaire, il a cependant estimé que les paramètres utilisés pour sélectionner les pays qui participeront à cet instrument de financement ne prennent pas suffisamment en compte les « vulnérabilités inhérentes et le manque de résilience économique et climatique » des PEID.  Il a blâmé la base de calcul retenue, qui s’appuie sur le revenu national brut par habitant. 

Pour M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’industrie sucrière des Fidji, ce sommet représente une occasion attendue depuis longtemps de briser l’emprise du nationalisme induit par la pandémie de COVID-19 qui a paralysé la réponse globale à cette crise.  Nous devons reconnaître que les conditions de concurrence dans le cadre d’une riposte mondiale à la pandémie de COVID-19 sont extrêmement inégales.  Tous les pays n’ont pas le même niveau technique et les mêmes connaissances nécessaires pour vaincre le virus.  Tous ne peuvent pas résoudre seuls le problème des défaillances de la chaîne d’approvisionnement.  Tous les pays n’ont pas les capitaux financiers nécessaires pour injecter des milliards de dollars dans leurs économies dévastées.  Les habitants des îles du Pacifique -et tous les petits États insulaires en développement- sont particulièrement et intensément désavantagés par toutes ces contraintes, a déploré le Premier Ministre.  Le fossé entre la rhétorique internationale sur la solidarité et l’action que nous pouvons ressentir sur le terrain est vaste et, alors que nous nous tournons vers la reprise, il risque de se creuser encore davantage, a-t-il averti.

M. EDI RAMA, Premier Ministre et Ministre de l’Europe et des affaires étrangères de l’Albanie, a dressé un parallèle entre la COVID-19 et la grippe espagnole de 1917-1918, rappelant qu’à l’époque de cette dernière, l’ONU et son prédécesseur, la Société des Nations, étaient encore « sur la planche à dessin » et chacun était « laissé à lui-même ».  Cette fois, a-t-il relevé, sous l’impulsion de l’OMS et des Nations Unies, chaque pays a adopté des protocoles unifiés de distanciation sociale qui ont sauvé des millions de vies.  En mai, a poursuivi le dirigeant, le monde s’est réuni à l’occasion de la première Assemblée mondiale virtuelle de la Santé et a appelé à une distribution équitable des vaccins, des diagnostics et des produits thérapeutiques.  Maintenant que les vaccins sont en vue, nous devons nous rassembler une fois de plus pour faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte et pour planifier ensemble la reprise économique mondiale après la pandémie, a-t-il plaidé.  Pour M. Rama, la meilleure façon de lutter contre la pandémie et ses conséquences est de jeter les bases d’une reprise inclusive, verte et durable, conformément aux objectifs de développement durable.  Pour ce faire, nous devons investir dans des systèmes de santé résilients, protéger la planète et placer l’égalité des sexes et l’innovation au cœur des stratégies de relèvement, a-t-il encore préconisé, ajoutant que la COVID-19 est aussi un « test de solidarité et de leadership » à l’échelle mondiale.  Avant de conclure, il a appelé de ses vœux l’élaboration d’un « nouveau plan Marshall », d’une « feuille de route concentrée et unie pour vaincre le virus et assurer un avenir meilleur ». 

M. CLÉMENT MOUAMBA, Premier Ministre de la République du Congo, a estimé que la COVID-19 est la plus grande menace à la stabilité mondiale.  C’est pourquoi les Nations Unies doivent prendre toute leur place pour engager une action mondiale coordonnée face à la pandémie.  S’agissant du Congo, il a déclaré que le premier cas dans le pays est apparu le 14 mars 2020 et qu’au 25 novembre, il y avait 5 574 cas confirmés, 5 003 cas guéris et 97 décès, pour un taux de létalité de 1,6%.  Le Président a énuméré les différentes mesures sanitaires mises en œuvre, dont le couvre-feu, la mise en quarantaine ou bien l’exigence d’un test PCR négatif de moins de 72 heures.  Si ces mesures ont permis de limiter la propagation du virus, a-t-il dit, elles ont toutefois impacté négativement et fragilisé la situation des couches sociales les plus démunies.  M. Mouamba a voulu que « solidarité » et « coopération » soient des mots qui sonnent fort dans cette enceinte.  « Il faut prendre ici la mesure des conclusions pertinentes tirées lors du Somment du G20 à Riyad », a-t-il dit, pour fournir des vaccins sûrs et efficaces et assurer leur accès universel, équitable et à un coût abordable pour tous.  Le Président a en outre souhaité la prolongation du moratoire sur le service de la dette du G20 après juin 2021.  De plus, il a porté un intérêt particulier à l’OMS, qui a mis en place le Mécanisme COVAX qui permet aux pays éligibles à l’aide publique au développement un approvisionnement en vaccins.  Le huitième Sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qu’il a présidé, s’est penché sur le thème de la pandémie et ses enjeux pour la région des Grands Lacs.  Il en est résulté des recommandations, comme le renforcement de la coopération régionale et du partenariat dans la région, de l’intensification des plaidoyers pour mobiliser les ressources nécessaires. 

M. ABDELAZIZ DJERAD, Premier Ministre de l’Algérie, a salué le rôle fondamental de l’OMS qui n’a cessé d’œuvrer pour la coordination des efforts internationaux, ajoutant que la nature même de cette pandémie nous oblige à nous unir pour une solidarité globale.  Il a déploré l’impact du virus sur les gains réalisés par les pays les plus vulnérables, en particulier en Afrique, qui sont déjà confrontés aux changements climatiques, au terrorisme, au conflits armés et à l’immigration irrégulière.  Le Premier Ministre a préconisé une attention aux plus démunis par une responsabilité collective, au lieu d’une approche unilatérale et égoïste.  Une telle approche, contraire au principe de justice, entraînerait des millions de gens dans la pauvreté et la malnutrition du fait de l’impact supplémentaire de la pandémie.  Il a rappelé que l’Algérie a été l’un des premiers pays à fermer ses frontières avant d’imposer des mesures de prévention sanitaire accompagnées du renforcement des hôpitaux et de campagnes de tests, et d’une aide aux entreprises.  « Malgré les difficultés économiques dues à la baisse des cours des hydrocarbures, nous avons respecté nos engagements de solidarité et coordination d’aide internationale » a déclaré M. Djerad, ajoutant que son pays a maintenu sa contribution financière au fonds mondial pour la riposte contre la COVID-19 et au fonds de l’Union africaine.  Enfin, il a souhaité un partenariat mondial renforcé pour l’accès à un vaccin.

Mme VICTOIRE SIDÉMÉHO TOMEGAH-DOGBE, Première Ministre du Togo, a déclaré que pour contenir les risques de propagation du coronavirus, son gouvernement avait pris une série de mesures d’urgence sur les plans sanitaire, juridique et socioéconomique.  Des infrastructures sanitaires dédiées ont été mises en place et le port du masque a été rendu obligatoire au Togo, l’accent ayant été mis sur la protection des personnels de santé, a-t-elle précisé.  En outre, une force spéciale anti-COVID-19 a été créée, et des mesures de bouclage de la circulation adoptées quand c’était nécessaire.  Sur le plan socioéconomique, un programme de revenu universel de solidarité a été instauré, de même que des avantages spécifiques pour les partenaires sociaux et le secteur privé, a ajouté Mme Tomegah-Dogbe.  Elle a enfin déclaré que le Togo adhère pleinement à l’Accélérateur ACT et s’engage à accueillir le vaccin COVAX au bénéfice de l’ensemble de sa population.

M. WANG YI, Conseiller d’État et Ministre des affaires étrangères de la Chine, a d’entrée apporté le soutien de son pays à l’OMS afin qu’elle puisse jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la pandémie.  Il a formé le vœu que toutes les parties parviennent à « généraliser » le consensus pour renforcer la coopération.  Durant cette période éprouvante, l’humanité est en train d’écrire un nouveau chapitre de son histoire.  Nous sommes confrontés à la deuxième vague, a-t-il poursuivi, reconnaissant que « cela va être dur » mais qu’il faut tout faire pour limiter le spectre du virus.  Il a préconisé de mettre à profit la science et les technologies pour renforcer le traitement, le dépistage et le partage de l’information et, enfin, encourager la responsabilité collective dans le monde afin de limiter la prolifération du coronavirus.  Les vaccins sont, à ses yeux, une arme importante pour vaincre le virus et doivent être, dès lors, un bien public accessible et abordable pour les pays en développement.  Nous devons nous préparer à une lutte longue, protéger l’économie, les sociétés et les marchés pour améliorer la résilience et l’emploi, a-t-il indiqué avant d’encourager « les plus grands pays » à jouer un rôle exemplaire pour promouvoir la collaboration.  C’est là la « bonne solution », a-t-il affirmé. 

Soulignant l’acuité du problème de la faim exacerbée par la pandémie de COVID-19, M. AYMAN SAFADI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et des expatriés de Jordanie, a promis de soutenir la création dans son pays d’un dépôt de vivres et de produits pharmaceutiques afin d’aider à lutter contre la faim dans la région.  Rappelant ensuite que son pays accueille plus de deux millions de réfugiés dont plus d’un million de réfugiés syriens, le Ministre a demandé l’aide internationale pour porter ensemble ce fardeau et répondre ainsi aux besoins vitaux de ces populations vulnérables.  M. Safadi a également demandé à la communauté internationale d’apporter son soutien financier à l’UNRWA afin que l’Office puisse poursuivre la fourniture de l’aide humanitaire aux réfugiés.

M. CHRIS FEARNE, Vice-Premier Ministre de Malte, a observé que la pandémie de COVID-19 avait mis en lumière la résilience de nos systèmes de santé.  Dès le début de la pandémie, Malte a cherché à organiser rapidement ses équipes de santé publique et à renforcer son système de santé, a-t-il indiqué.  Malte a également mis en place un système de surveillance approfondie, de tests étendus à tous les niveaux, ainsi qu’une application de vérification des symptômes pour permettre aux citoyens d’être responsabilisés.  Cette pandémie a montré que la coopération internationale est extrêmement importante.  Les limites en termes de santé publique, de capacité et d’expertise cliniques, ainsi que la disponibilité d’équipements et de médicaments, ont été problématiques pour un petit État insulaire comme Malte, a expliqué le Vice-Premier Ministre tout en reconnaissant que les expériences partagées par d’autres pays l’avaient aidé.  Il a déclaré avoir hâte d’une collaboration plus poussée.  Concernant l’arrivée du vaccin contre la COVID-19, il a estimé qu’il devrait être considéré comme un bien public mondial et être disponible pour tous les peuples, partout dans le monde.

Mme EKATERINA ZAHARIEVA, Vice-Première Ministre de Bulgarie, a déclaré que la lutte contre la pandémie ne devait pas se faire au détriment de la démocratie et de l’espace civique, de l’état de droit et des engagements internationaux.  Elle a appelé à la mise en œuvre du plan d’action pour les droits de l’homme du Secrétaire général, soulignant le sort des femmes, au premier rang de la réponse à l’épidémie, et les difficultés économiques subies particulièrement par les enfants, qui justifient les efforts de l’ONU et du plan en six points de l’UNICEF.

Mme Zaharieva a souligné l’importance des objectifs de développement durable, d’investissement dans le domaine sanitaire et d’un soutien au rôle directeur de l’OMS, autant que la feuille de route pour la coopération numérique pour la lutte contre la pandémie et pour le combat contre la désinformation en ligne.  Saluant le plan de réponse humanitaire global, elle a prôné l’aide aux groupes les plus vulnérables et appelé à la levée des obstacles à l’aide humanitaire.  Elle a rappelé que son pays participe à la stratégie de relance économique de l’Union européenne incluant un allégement de la dette et des investissements liés aux objectifs de développement durable.

M. THEMBA MASUKU, Vice-Premier Ministre de l’Eswatini, a appelé le monde à rassembler toutes ses forces pour combattre la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) alors que nous faisons face à la deuxième vague.  « L’Eswatini continue de chercher à sauver des vies en maximisant les ressources dont dispose le pays », a dit M. Masuku avant de souligner les efforts visant à soutenir l’économie nationale.  Il a cité la création d’une facilité particulière pour subventionner ceux qui vivaient du commerce transfrontalier.  Le Vice-Premier Ministre a espéré que le vaccin sera rapidement distribué et parviendra aux régions les plus enclavées du monde et aux personnes les plus démunies.

M. DEMEKE MEKONNEN, Vice-Premier Ministre de l’Éthiopie, a rendu hommage aux personnels de santé mobilisés dans la lutte contre la COVID-19.  L’Afrique, a-t-il souligné, est préoccupée par l’impact socioéconomique de la pandémie, en particulier pour les groupes vulnérables.  C’est dans ce contexte que nous avons besoin d’un train de mesures et d’un stimulus sous la forme d’une mobilisation de capitaux, a préconisé M. Mekonnen.  Selon lui toutefois, la stratégie de redressement doit être verte et résiliente et s’inscrire dans le respect des accords conclus, notamment l’Accord de Paris et le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. MARCELO EBRARD CASAUBÓN, Ministre des affaires étrangères du Mexique, qui s’exprimait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a estimé qu’il est indispensable de pouvoir compter sur l’ONU pour assumer un rôle de chef de file de la coordination à l’échelle mondiale de la relève post-COVID-19.  Il a appelé à penser au-delà du niveau national en affirmant que « moins nous coopérons, moins nous serons en mesure de répondre aux exigences de nos peuples ».  Pour la CELAC, il ne s’agit pas uniquement d’une crise sanitaire, mais bien d’une possible remise en cause du Programme 2030 compte tenu de l’impact socioéconomique de la pandémie.  La pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes connaîtra une hausse 37%, a prévenu le Ministre en appelant les institutions financières internationales à envisager une coordination accrue et des transferts de ressources.  La CELAC est convaincue qu’il faut un accord sur la dette, et que cela ne doit pas uniquement porter sur un allégement de la dette mais bien sur une réforme de fond, le Ministre étant d’avis qu’il faut concevoir de nouveaux instruments financiers.  Les taux d’intérêt sont très bas dans les pays développés, or cela n’est pas relayé par les institutions financières internationales.  C’est pourquoi les pays de la CELAC sont persuadés que le monde développé est en mesure de faire davantage et soulignent l’urgence de la situation parce que « plus on agit vite, moins on souffrira ».  La CELAC a demandé en outre que l’initiative COVAX soit élargie pour inclure les traitements en plus des vaccins.  Saluant le travail admirable fait par l’OMS, le Ministre s’est dit convaincu qu’il faut des mesures extraordinaires et a assuré que les pays de la CELAC sont prêts à faire front commun.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a dit que l’une des constatations de cette crise est que les pays doivent être capables de produire les équipements de protection nécessaires, notamment des masques, des combinaisons de protection pour les médecins et des respirateurs, plutôt que de les attendre d’un pays tiers.  Il a précisé que la Hongrie a, dès les premières prémices de la pandémie, organisé un pont aérien avec la Chine par lequel 185 avions ont livré des équipements à la Hongrie.  Alors qu’une nouvelle ère de l’économie mondiale a commencé, le Ministre a indiqué que son pays a décidé de financer la lutte contre le chômage, « plutôt que le chômage », et de soutenir les entreprises qui prennent des décisions courageuses pour investir dans des circonstances compliquées.  Il a expliqué que plus de 1 300 entreprises hongroises ont décidé d’investir au total près de 3 milliards d’euros et de sauver ainsi 270 000 emplois, sur fonds d’un milliard d’euros d’incitation de l’État hongrois.  Il a souhaité que le vaccin ne devienne pas un problème politique.  « Nous ne devrions pas permettre aux lobbies économiques et commerciaux financés par certaines entreprises de faire pression sur les politiciens ou les gouvernements » a-t-il dit, avant d’appeler à ce que les vaccins soient disponibles pour toutes les populations sans conditions.

Pour M. ALEXEY TSOY, Ministre de la santé du Kazakhstan, la protection de la santé publique est une des priorités de son pays.  Il a remercié l’OMS pour son assistance méthodologique et humanitaire en cette période difficile.  Il a également remercié tous les pays qui ont fourni une assistance humanitaire au Kazakhstan.  En cette période difficile, son gouvernement doit redoubler d’efforts pour prévenir la propagation du virus à travers un plan d’action national.  Il a notamment évoqué une application « COVID-19 Control Center » et les mesures qui ont renforcé le contrôle migratoire et épidémiologique aux frontières.  Jusqu’à présent, les autorités ont procédé à 6,3 millions de tests, soit une capacité maximale de 71 000 tests par jour.  Pour finir, le Ministre s’est enorgueilli que les scientifiques de son pays aient passé avec succès les tests cliniques du vaccin qu’ils ont créé.

M. IVAN KORČOK, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a décrit les mesures de confinement partiel, de port du masque et de restrictions des déplacements mises en œuvre dans son pays, les campagnes de tests au niveau national et l’opération « responsabilité conjointe » lancée par les médecins, les volontaires, la police et les forces armées.  Il a rappelé que les tests avaient identifié 50 000 cas actifs et permis de réduire l’épidémie plus efficacement qu’un confinement national, ce qui a inspiré d’autres pays.  Prônant une coordination internationale des efforts et un accès équitable aux technologies sanitaires et médicales marqué par la collaboration entre secteurs privé et public, il a aussi souligné l’importance du partage d’informations au niveau international et de la lutte contre la désinformation, appelant à une approche de collaboration multilatérale et soulignant les aides humanitaires fournies par la Slovaquie à titre bilatéral et par les organisations internationales.

M. HISHAMMUDDIN TUN HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a déploré que cette pandémie puisse ruiner des décennies de progrès et appelé à empêcher que ce virus ne nous détruise.  Il a noté que le cheminement vers le relèvement ne sera pas linéaire et devra tenir compte des spécificités nationales tout en étant épaulé par des efforts internationaux.  Le Ministre a insisté sur le besoin d’un vaccin accessible et abordable et appelé tout pays qui le posséderait à le partager au nom d’une responsabilité morale qui fait prévaloir la solidarité sur la concurrence.  Il a par ailleurs regretté que cette lueur d’espoir soit ternie par la prolifération des fausses informations sur les vaccins, qui ne visent qu’à remettre en cause les experts, la confiance en la médecine et à promouvoir le nihilisme.  « La désinformation coûte des vies, surtout au moment où nous préparons notre campagne nationale de vaccination », a-t-il déclaré, avant d’appeler les nations à embrasser un multilatéralisme qui, « s’il n’est pas parfait, reste essentiel pour surmonter ce virus mortel ».

Mme RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a déclaré qu’il faut aller au-delà des mesures à court terme et œuvrer à surmonter les inégalités qui perdurent d’un système de santé à un autre.  Pour développer les capacités nationales, elle a privilégié la création d’un écosystème international destiné à faciliter le transfert de technologies et les collaborations entre industries de recherche.  Au-delà de cette pandémie, l’enjeu est de parvenir au renforcement de la gouvernance sanitaire mondiale, a insisté Mme Marsudi. L’Accélérateur ACT et le Mécanisme COVAX, tels doivent être les modèles de notre résilience à venir, a-t-elle encore souligné.

Mme MARISE PAYNE, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a dit que son pays a agi rapidement et avec détermination contre la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) en s’appuyant sur trois axes: le contrôle des frontières, le dépistage et le traçage, et des restrictions sociales proportionnées.  « Nous avons réussi à contenir la pandémie et avons mis en place des ripostes en collaboration avec nos voisins du Pacifique », s’est félicitée Mme Payne.  Elle a souligné le rôle de l’Australie au sein de l’Alliance du Vaccin (GAVI) pour promouvoir l’accès aux vaccins.  La Ministre a rappelé la nécessité de nouer des accords économiques régionaux pour favoriser le relèvement après la crise sanitaire.

M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a estimé que cette session vient à point nommé.  De fait, malgré les bonnes nouvelles quant aux éventuels vaccins contre la COVID-19, la dévastation socioéconomique se sera pas résorbée avant des années et aucun pays ne pourra venir seul à bout des multiples défis complexes posés par cette pandémie, a-t-il averti.  C’est pourquoi, Singapour a été favorable au multilatéralisme en matière de vaccins.  Nous avons coprésidé avec la Suisse le Groupe des Amis du Mécanisme COVAX pour appuyer l’objectif qui est celui d’un accès global et équitable à un ensemble de vaccins sûrs et efficaces, a rappelé M. Balakrishnan.  Il a indiqué pour finir que son pays a contribué à hauteur de 5 millions de dollars des États-Unis à cette initiative.

M. MYINT HTWE, Ministre de la santé et des sports du Myanmar, a fait un tour d’horizon des moyens mis en œuvre dans son pays pour endiguer le virus, précisant le rôle du comité central de prévention et de traitement, et du comité de riposte d’urgence dirigé par le Vice-Président.  Il s’est félicité du système d’information anti-COVID-19 mis en place par son pays qui permet aux lignes d’orientation d’être transmises à tous les niveaux du secteur sanitaire.  Le Ministre a insisté sur les campagnes de sensibilisation de la population aux mesures préventives diffusées sur les médias nationaux et sur les réseaux sociaux.  Il a précisé que les soins et le dépistage sont gratuits grâce à l’aide internationale fournie dans le cadre de l’Alliance du Vaccin (GAVI) et offerte par des pays comme l’Inde, le Japon, la Chine et Singapour.  Enfin, il noté l’effort de son pays pour maîtriser les conséquences économiques délétères de ce fléau.

M. NIKOLAOS-GEORGIOS DENDIAS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a souligné que la persistance des conflits ne fait qu’aggraver l’impact de la pandémie, d’où la nécessité d’appliquer l’appel au cessez-le-feu lancé par le Secrétaire général de l’ONU.  La santé environnementale, animale et humaine constitue une chaîne dont la continuité ne doit pas être rompue, a-t-il souligné, avant de plaider pour une disponibilité universelle du futur vaccin contre la COVID-19.  Le multilatéralisme est le seul moyen de faire advenir « une santé pour un monde », a insisté le chef de la diplomatie grecque, en conclusion.

M. JAN BLATNÝ, Ministre de la santé de la République tchèque, a fait remarquer que la COVID-19 avait pris la communauté internationale « par surprise ».  Pour éviter, « autant que possible », des surprises similaires à l’avenir, il faudra une coopération multilatérale forte, un respect des obligations internationales et un partage d’expériences, d’informations et de bonnes pratiques, a-t-il préconisé.  Car le renforcement de la résilience à tous les niveaux est un facteur clef de la prévention des maladies et « nous sommes tous à bord du même navire », a lancé le Ministre.  Pour cette raison, il a demandé aux représentants politiques et aux instances internationales de ne pas se détourner des principes de solidarité et de l’engagement à ne laisser personne de côté.  Chaque pays du monde doit recevoir le soutien dont il a besoin et la devise « Personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité » ne doit pas être une simple phrase vide, a déclaré le Ministre.  Selon lui, il faut travailler davantage pour sensibiliser le public aux stratégies nécessaires pour faire face à la pandémie et lutter contre la diffusion de la désinformation.  Seules des campagnes de sensibilisation et une communication claire, associées à un engagement politique fort au plus haut niveau possible, peuvent nous apporter des résultats et conduire à l’atténuation de la pandémie de COVID-19, a conclu le Ministre tchèque.

M. SAEED NAMAKI, Ministre de la santé et de l’éducation médicale de la République islamique d’Iran, a indiqué que depuis le début de la pandémie, son pays à exploité toutes les capacités au niveau national pour faire le suivi de la COVID-19 et adopter des mesures strictes d’endiguement de la maladie.  Il a parlé, ensuite, des systèmes de surveillance et de gestion des soins de santé que « nous gérons de façon pionnière ».  Malgré toutes les restrictions dues à des sanctions illégales et unilatérales, le Gouvernement a offert des mesures de financement spéciales pour les populations pauvres.  En particulier, le Ministre a déploré les mesures coercitives unilatérales imposées par les États-Unis et leurs effets négatifs sur « nos efforts de lutte contre la pandémie » qui sapent la possibilité de la population iranienne à avoir accès à des mécanismes de soins.

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a déclaré que le multilatéralisme qui a été essentiel depuis 75 ans pour réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable, est de nouveau mis à l’épreuve par la pandémie.  Il a décrit les mesures immédiates de confinement total imposé par son Gouvernement, y compris la suspension des visas d’entrée qui a porté un coup fatal au tourisme qui représente 80% de PIB des Maldives.  Confronté à une contraction de 30% de son économie, le Ministre a salué l’annonce par le G20 de la suspension de la dette et demandé une distribution équitable des vaccins et traitements.  Il a par ailleurs souligné les innovations des Maldives en matière de gouvernance pendant cette crise et fait part de sa reconnaissance envers la communauté internationale.  M. Shahid a rappelé le danger que font peser les changements climatiques sur l’existence même de son pays.  Il a appelé à des actions collectives autant pour vaincre ce virus que « pour guérir notre planète et lui offrir un avenir plus vert, plus bleu et plus propre ».

M. NURMUHAMMET AMANNEPESOV, Ministre de la santé et de l’industrie médicale du Turkménistan, a déclaré que son gouvernement avait pris d’emblée des mesures sérieuses de lutte contre la pandémie de COVID-19, en renforçant les capacités des personnels de santé et le suivi épidémiologique, sans compter les contrôles aux points d’entrée de son territoire.  Son chef d’État, a-t-il affirmé, a fait en outre preuve de coopération avec les pays de la région en privilégiant des « mécanismes de diplomatie scientifique » visant à faciliter les échanges d’informations et de pratiques optimales dans le cadre de la lutte conjointe contre le coronavirus.

M. LUCA BECCARI, Ministre des affaires étrangères, de la coopération économique internationale et les télécommunications de Saint-Marin, a souligné que son gouvernement a rapidement répondu à cette urgence sanitaire en garantissant le droit à la santé à chaque citoyen et en assurant des traitements appropriés pour tous.

Comme d’autres pays, Saint-Marin, au-delà de la tragédie sanitaire et humaine, a subi des conséquences socioéconomiques négatives en raison des dépenses liées à la santé, la sécurité sociale et aux mesures financières en plus du ralentissement de son système économique.

Pour finir, M. Beccari a fait part du soutien de son pays au travail effectué par l’OMS ainsi que pour son rôle dans la coordination de la réponse sanitaire à l’épidémie.

M. AHMED AL SAIDI, Ministre de la santé d’Oman, a souligné que son gouvernement avait pris toutes les mesures nécessaires pour réduire les répercussions de la pandémie et limiter la propagation du virus autant que faire se peut.  Nous avons multiplié les mesures de prévention et garanti l’accès aux examens et aux traitements gratuits en plus de fournir l’aide nécessaire au secteur de la santé, ce qui a permis de contenir le taux de mortalité comparé aux autres pays dans le monde, a dit le Ministre.  Compte tenu de la pandémie et de la crise économique qui l’accompagne, il a reconnu que le confinement, la fermeture des frontières et autres mesures représentent un défi majeur pour les gouvernements.  C’est pourquoi les solutions futures doivent promouvoir, selon lui, des mesures de prévention communautaires et institutionnelles, en attendant qu’un vaccin soit disponible.  À cet égard, son pays a ouvert plusieurs pistes de consultations et de négociations avec, notamment, l’Alliance du Vaccin pour assurer des quantités nécessaires et une livraison rapide de vaccins pour les populations.  Pour finir, le Ministre a salué le rôle de l’OMS et de ses efforts pour la distribution du vaccin, notamment aux pays qui ont des revenus limités.

M. AOUÉLÉ EUGÈNE AKA, Ministre de la santé publique de Côte d’Ivoire, a déclaré que son pays avait pris très au sérieux l’avènement de la pandémie.  Le Gouvernement ivoirien a élaboré et mis en œuvre rapidement un plan de riposte qui a permis de contenir la maladie.  Ce plan, basé sur le triptyque « tester, isoler, traiter », a permis de contenir le taux de cas positifs à 5% depuis septembre dernier.  Ce qui fait que depuis cette date, la maladie est « sous contrôle » en Côte d’Ivoire.  En date du 26 novembre 2020, le pays avait dénombré 21 199 cas confirmés et 131 décès, soit 0,6% des cas confirmés.  La moyenne d’âge de ces malades est de 45 ans, les plus de 65 ans représentant 21% des malades.  Le taux de guérison est quant à lui de 98,4%, avec 20 852 personnes guéries de la maladie.  Le nombre de personnes actuellement traitées est de 216.  La majorité des cas, soit 97% se trouvent dans la région d’Abidjan, qui est de fait l’épicentre de la maladie.  Face à la persistance de la pandémie, le Gouvernement envisage d’organiser au cours de ce mois, un atelier pour faire le bilan de la riposte, dans le but de l’intégrer dans le système de santé de routine.  Il entend aussi renforcer les campagnes de sensibilisation communautaire pour limiter la propagation du virus.  Des directives sont en outre en cours d’élaboration pour l’utilisation des tests antigéniques ainsi que la mise en œuvre, dès 2021, d’un plan national de vaccination, au regard des avancées scientifiques actuelles, a conclu le Ministre.

M. ERNESTO HENRIQUE FRAGA ARAÚJO, Ministre des relations extérieures du Brésil, a déclaré qu’il faut faire face à la COVID-19 sans pour autant trahir les principes fondamentaux de l’ONU qui respecte la souveraineté des États et « ne sert pas à élaborer les constitutions nationales des États Membres ».  « Les gouvernements doivent répondre à la pandémie avant tout en fonction de leurs contextes nationaux et il n’existe pas de panacée universelle », a-t-il dit avant de critiquer le fonctionnement et la compétence de l’OMS dans la riposte au virus.  Décrivant l’assistance et les mesures d’assistance d’urgence fournies à 67 millions de Brésiliens vulnérables, le Ministre a loué le contribuable brésilien, « plus que tout autre bienfaiteur », pour un effort qui a coûté 8% du PIB, ainsi que son système de santé gratuit et l’assistance aux communautés autochtones.  Il a reconnu la valeur de la coopération internationale, en particulier par l’Accélérateur ACT et les six vaccins nationaux en cours d’élaboration au Brésil qui seront partagés avec d’autres pays.  Le Ministre a aussi souligné l’importance du partenariat pour la famille conclu par son pays avec les États-Unis, la Pologne et la Hongrie.  Il a enfin rappelé que les ennemis de la liberté « savent profiter des crises comme celles de la COVID-19 pour infliger des contrôles totalitaires à la population ». 

Mme AÏSSATA TALL SALL, Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, a d’entrée renouvelé l’appel de son pays en faveur de l’annulation de la dette des pays en développement, en particulier ceux africains.  Le Sénégal, a-t-elle poursuivi, a subi de plein fouet les effets de la pandémie qui a affecté tous les secteurs de la vie nationale.

Pour faire face et surmonter l’impact dévastateur de la COVID-19, le Sénégal a mis en place le Programme de résilience économique et sociale à hauteur de « 1 640 000 000 milliards » de dollars, soit 7% de son PIB.  Grâce à cette réaction vigoureuse du Gouvernement, une récente mission du Fonds monétaire international (FMI) a estimé que la contraction économique de 0,7% prévue en 2020, pourrait être évitée, permettant ainsi à la dynamique de croissance du Sénégal de se prolonger jusqu’en 2021.  Toutefois, a nuancé la Ministre, ces perspectives restent tributaires de l’évolution de la pandémie et de la conjoncture internationale.  La crise nous rappelle, de façon implacable, qu’il n’existe pas d’alternative crédible à la coopération internationale et au multilatéralisme, a insisté Mme Sall.

Mme KATRIN EGGENBERGER, Ministre des affaires étrangères, de la justice et de la culture du Liechtenstein, a estimé que, face à la crise engendrée par la COVID-19, la communauté internationale doit coordonner ses efforts et travailler ensemble pour être efficace.  Si des enseignements peuvent être tirés des réponses apportées jusqu’ici, il ressort que toutes les mesures ne sont pas révélées efficaces pour contenir la propagation du virus.  De plus, a relevé la Ministre, les restrictions aux droits et libertés fondamentaux ont parfois été excessives, tandis que la faim et la pauvreté, la violence sexiste et le racisme systémique ont augmenté.  Les fermetures d’écoles et l’isolement dans les établissements de soins ont privé de leurs droits les plus jeunes et les plus âgés.  La démocratie a également été menacée par les tendances autoritaires et les théories du complot, a-t-elle encore noté, tout en soulignant la capacité « percutante » des sociétés et des économies libres à innover.  Maintenant, a-t-elle poursuivi, nous devons fournir un accès égal et efficace aux vaccins, en tant que biens publics.  « Alors que la crise a entraîné de graves revers pour les objectifs du Programme 2030, nous devons mettre nos sociétés et nos économies en conformité avec notre promesse générationnelle de parvenir à un monde plus durable, égalitaire et pacifique. »  Nous avons besoin d’une nouvelle forme de coexistence durable entre l’humanité et la nature, comme le préconise l’approche « Un monde, une santé », et nous devons renforcer la confiance des citoyens dans leurs institutions de gouvernance, a-t-elle plaidé, jugeant que l’ONU doit montrer la voie vers un avenir meilleur.

M. SAMEH HASSAN SHOKRY SELIM, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a déclaré que la stratégie de lutte de son pays contre la pandémie était axée sur trois domaines distincts mais liés entre eux - sanitaire, économique et social. En coopération avec nos partenaires, nous avons lancé des initiatives nombreuses en phase avec le système des Nations Unies pour faire face à la COVID-19, a-t-il indiqué.  Les conséquences de cette pandémie touchent les économies les plus faibles et les plus pauvres, notamment en Afrique, d’où la nécessité de mobiliser les ressources et d’alléger la dette pour protéger les acquis réalisés ces dernières années dans la lutte contre la pauvreté, a plaidé M. Selim.  Il a souligné en conclusion la nécessité d’appuyer les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.

M. DANIEL NGAMIJE, Ministre de la santé du Rwanda, a déclaré que le défi de la COVID-19, en mettant à l’épreuve les systèmes de santé, a aussi suscité des investissements dans ce secteur qui apportent d’énormes avantages économiques, comme au Rwanda, où un groupe de travail multisectoriel a mis en place des moyens de surveillance solides, des équipes de riposte rapide au niveau local et un suivi des cas à domicile.  Le Ministre a décrit le recours aux technologies numériques pour les campagnes de sensibilisation menées à l’aide de drones, le suivi GPS des transporteurs routiers et des patients par bracelets électroniques, ainsi que l’usage de robots dans les centres médicaux.  Le confinement total au début de l’épidémie, puis partiel dans des localités ciblées s’est accompagné de soins à domicile et de livraisons de médicaments pour les patients immobilisés.  Quant au coût des prises en charge, il a fait l’objet d’accords négociés avec les entreprises du secteur de la santé, y compris les assurances, pour assurer la couverture des patients sans ressources suffisantes.  M. Ngamije a ajouté que l’approche multisectorielle, l’engagement des communautés et le solide leadership en place au Rwanda permettront d’assurer les tests d’efficacité et l’administration à grande échelle des vaccins sur son territoire.

M. LINAS ANTANAS LINKEVIČIUS, Ministre des affaires étrangères de Lituanie, a estimé que l’impact mondial de la pandémie, bien que dévastateur, est également un rappel brutal de la nécessité d’un multilatéralisme efficace.  Alors que l’espoir de vaccins efficaces grandit, il faut assurer leur disponibilité à un prix abordable pour tous.  Il a également insisté sur le besoin d’informations fiables et fondées sur des faits.  En période de pandémie, la peur et l’incertitude donnent lieu à la désinformation et même aux théories du complot.  Les répercussions de la COVID-19 se feront sentir longtemps après que le virus sera contenu, a-t-il déploré.  Il faut en conséquence prendre des mesures pour que les systèmes de santé soient plus résilients et réactifs à l’avenir.  La sécurité sanitaire et la préparation aux situations d’urgence doivent devenir partie intégrante du développement durable, a-t-il insisté.  Il a souligné que la pandémie a obligé à adopter rapidement des solutions technologiques et a relevé qu’après cette crise, il va falloir développer davantage ces compétences.

Le Prince FAISAL BIN FARHAN AL-SAUD, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, a souligné les retombées socioéconomiques majeures de la pandémie qui a surpris le monde entier.  Malgré les avancées technologiques, la pandémie a mis en lumière la fragilité de notre ordre mondial, a-t-il relevé.  C’est pourquoi, il a recommandé de laisser de côté les différences et d’agir de façon concertée pour travailler sur la voie de la stabilité économique, en développant une croissance économique durable permettant de se relever de la récession.  Il a souligné que le G20, dont le Royaume assure cette année la présidence, avait amendé son programme initial afin qu’il reflète les nouveaux faits sur le terrain.  C’est ainsi qu’une promesse de 500 millions de dollars a été faite, lors du Sommet extraordinaire de mars dernier, pour appuyer les efforts de lutte contre la pandémie et améliorer la préparation d’urgence.  Ce sommet, a-t-il rappelé, s’est également prononcé sur une série de mesures, dont une initiative de suspension de la dette des PMA.

M. MIKHAIL MURASHKO, Ministre de la santé de la Fédération de Russie, a déclaré que pour lutter contre le virus, il importe de donner la priorité au travail d’analyse pour lequel la Russie dispose d’une expérience unique.  Il a rappelé que la mise en œuvre d’un arsenal de dépistage précis avait évité une situation dramatique dans le pays.  Il s’est félicité que la Russie ait élaboré des traitements novateurs comme les deux vaccins Spoutnik V et Epina Corona, bientôt suivis par un troisième vaccin.  Fort de ce portefeuille de traitements, la Fédération de Russie est prête à collaborer avec d’autres pays dans le cadre de l’OMS dont elle a loué le travail de coordination, déplorant la politisation des commentaires qui accompagnent ses campagnes de vaccination internationales.  Le Ministre a aussi évoqué, outre l’aide aux États frappés par la COVID-19, l’importance du renforcement du travail médical avec l’OMS sur les maladies non transmissibles et aussi sur la tuberculose, qui contribuent à l’aggravation des risques pour les personnes atteintes de COVID-19.

M. ALEXANDER SCHALLENBERG, Ministre des affaires européennes et internationales de l’Autriche, a mis en garde contre toute forme de « nationalisme vaccinal », préconisant au contraire un accès précoce, équitable et abordable aux vaccins pour tous.  Le Ministre s’est dit encouragé par des initiatives telles que l’Accélérateur ACT et son Mécanisme COVAX, auxquels son gouvernement a déjà promis 31 millions d’euros.  L’Autriche, a-t-il ajouté, a également promis 1 million d’euros au Fonds des Nations Unies pour l’action face à la COVID-19 et pour le relèvement, une contribution qui sera augmentée à un total de 2,1 millions d’euros.  Le Ministre a par ailleurs constaté que la pandémie était rapidement devenue une « infodémie », avec « une érosion générale de la confiance envers les experts, les gouvernements, la science et la technologie ».  Non seulement les conspirationnistes et les gens en marge du spectre politique sont méfiants, mais la pandémie a prouvé que la désinformation peut se propager plus rapidement que le virus et infecter la pensée, s’est alarmé le Ministre.  Il en a conclu que nous avons besoin de l’OMS en tant qu’autorité dirigeante et de coordination, ainsi que de plateformes de réseaux sociaux qui jouent leur rôle.  Le Ministre a, enfin, encouragé chacun à prendre ses responsabilités et à contribuer à la formulation d’une « réponse immunitaire à la désinformation ».

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