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De retour du Mozambique après le passage de deux cyclones, le Secrétaire général plaide pour une action climatique ambitieuse

La déclaration suivante a été faite, aujourd’hui, par M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Je viens d’achever une visite de solidarité au Mozambique où j’ai écouté en personne des témoignages d’hommes, de femmes et d’enfants à Beira dont la vie a été bouleversée par le cyclone Idai, une des deux catastrophes climatiques extrêmes qui se sont abattues l’une après l’autre sur le pays, au début de cette année.

Les cyclones Kenneth et Idai n’ont épargné ni personne ni rien.  Près de 650 personnes ont perdu la vie et plus de 160 000 ont dû fuir.  Ceux qui ont survécu ont perdu leur maison, leurs biens, leurs moyens de subsistance.  Les écoles, les hôpitaux et les infrastructures ont été balayés et des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles, inondées.

Mais j’ai vu aujourd’hui plus que des destructions.  J’ai vu un courage et une résilience énormes chez les gens que j’ai rencontrés.  J’ai vu tant d’enfants dévoués à leur apprentissage dans des classes sans toit, des femmes déterminées à cultiver sans outil ou très peu de terres et des hommes, à reconstruire les maisons pour leur famille.

J’ai écouté leur histoire et j’ai vu leur lutte au moment où ils commencent le travail ardu de la reconstruction de leur pays et de leur vie.  Ils ne peuvent pas le faire seuls.  L’ONU s’est engagée à rester et à aider les gens mais nous avons besoin de davantage d’appui de la part de la communauté internationale.

La population de Beira que j’ai vue aujourd’hui a beaucoup en commun avec ceux que j’ai rencontrés récemment à Sainte-Lucie dans les Caraïbes et aux Tuvalu dans le Pacifique.  Ils sont tous sur la ligne de front de l’urgence climatique mondiale.  Ils n’ont que très peu contribué à la crise climatique mais ils en sont souvent les premières victimes.

C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un leadership politique courageux et d’une action climatique audacieuse pour un changement transformationnel.  Mon message est clair: taxer la pollution plutôt que les gens; arrêter d’utiliser l’argent du contribuable pour subventionner les combustibles fossiles; et stopper la construction de nouvelles centrales à charbon d’ici à 2020.

La population de Biera a le droit d’attendre de la communauté internationale une solidarité forte et un appui concret, en particulier de la part de ceux qui contribuent le plus aux causes de l’évolution du climat.  Ce n’est pas seulement l’avenir de contrées éloignées qui est en péril mais celui de notre planère tout entière. 

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