SC/13690

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Yémen

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, Anatolio Ndong Mba (Guinée équatoriale):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur adhésion aux accords conclus par le Gouvernement yéménite et les houthistes en décembre 2018 au sujet de la ville et de la province de Hodeïda ainsi que des ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa; du mécanisme relatif à l’exécution de l’accord d’échange de prisonniers; et de la déclaration d’entente sur Taëz, ainsi qu’il est prévu dans l’Accord de Stockholm (S/2018/1134). Ils ont souligné qu’il était crucial que les parties s’acquittent des engagements pris en Suède, dans l’intérêt du peuple yéménite.

Les membres du Conseil ont insisté sur l’importance vitale de faire des progrès pour parvenir à un accord politique afin de mettre un terme au conflit et d’atténuer les souffrances humanitaires du peuple yéménite. Ils se sont félicités que le cessez-le-feu à Hodeïda soit observé et ont salué la volonté politique des parties de respecter l’Accord de Stockholm.

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les allégations relatives à des violations du cessez-le-feu. Ils ont fermement condamné tout acte qui pourrait mettre en péril les progrès accomplis par les parties à l’Accord de Stockholm. Ils ont souligné que l’escalade militaire et les hostilités pouvaient porter atteinte à la confiance entre les parties et compromettre les perspectives de paix. Ils ont rappelé qu’ils avaient demandé au Secrétaire général de faire état du non-respect, par une quelconque partie, des résolutions 2451 (2018) et 2452 (2019).

Les membres du Conseil ont demandé aux parties de saisir cette occasion pour avancer sur la voie d’une paix durable en faisant preuve de retenue, en désamorçant les tensions, en respectant leur engagement en faveur de l’Accord de Stockholm et en en appliquant rapidement les dispositions. Ils se sont félicités à cet égard de la libération de prisonniers par les deux parties comme un signe encourageant. Comme prochaine mesure à prendre dans l’immédiat, les membres du Conseil ont demandé aux parties d’œuvrer de toute urgence avec le Président du Comité de coordination du redéploiement et Chef de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH), afin d’exécuter le plan convenu de redéploiement mutuel des forces de la ville de Hodeïda et des ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa, conformément aux obligations qu’ils ont souscrites et sans plus attendre.

Les membres du Conseil ont également demandé aux parties dans les zones qu’elles contrôlent et en particulier aux houthistes, qui contrôlent les ports de Hodeïda, Salif et Ras Issa, de garantir la sûreté et la sécurité du personnel de la Mission et de faciliter l’entrée et la circulation dans le pays, sans entrave ni retard, du personnel et du matériel de la MINUAAH, des vivres et des articles de première nécessité, conformément à la résolution 2452 (2019), en particulier ceux nécessaires pour lui permettre de se mettre en place et d’entreprendre ses opérations.

Les membres du Conseil ont demandé également aux parties de redoubler d’efforts pour finaliser les dispositions relatives à l’accord d’échange de prisonniers et à la mise en place du Comité mixte de coordination pour Taëz.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait faire des progrès en vue d’un règlement politique global du conflit, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux déclarations de sa présidence portant sur la question, ainsi qu’à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et aux textes issus de la Conférence de dialogue national. Ils ont également souligné qu’il importait d’obtenir la pleine participation des femmes au processus politique et un engagement véritable des jeunes à cet égard.

Les membres du Conseil ont rappelé également qu’il importait pour toutes les parties au conflit de garantir la protection des civils et ont demandé à celles-ci de s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire, y compris le respect des principes de proportionnalité et de distinction. Ils se sont dits à nouveau gravement préoccupés par la poursuite de la dégradation de la situation humanitaire et ont demandé aux parties de faciliter l’entrée et la circulation rapide, sûre et sans entrave sur tout le territoire des articles à caractère commercial ou humanitaire et du personnel humanitaire.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien sans réserve aux efforts inlassables déployés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen et le Président du Comité mixte de coordination et ont demandé à toutes les parties de collaborer de bonne foi avec ces derniers. Ils ont demandé à l’Envoyé spécial de continuer de les tenir informés de tout fait nouveau survenu, afin qu’ils puissent envisager de nouvelles mesures, le cas échéant, à l’appui d’un règlement politique.

Les membres du Conseil ont demandé de nouveau l’application dans leur intégralité des résolutions et des déclarations du Conseil de sécurité, y compris les résolutions 2216 (2015), 2451 (2018) et 2452 (2019), et se sont déclarés prêts à envisager de nouvelles mesures, le cas échéant, afin d’appuyer la mise en œuvre de toutes les résolutions portant sur la question. Ils ont réaffirmé leur ferme attachement à l’unité, à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale du Yémen.

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