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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 avril 2019

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Libye

Tout au long de la nuit, Tripoli a été le théâtre des combats les plus violents depuis le début des hostilités, avec des tirs aveugles de roquettes dirigés contre un quartier à forte densité de population de la capitale libyenne.  Au moins cinq civils auraient été tués et plusieurs autres blessés.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, a condamné avec la plus grande fermeté ces bombardements, en rappelant que de tels actes peuvent constituer des crimes de guerre dont la responsabilité incombe non seulement aux auteurs mais aussi aux commanditaires.  Dans une déclaration faite hier aux médias, M. Salamé a réitéré son appel à l’unité internationale pour épargner à la Libye les conséquences dévastatrices d’une guerre civile.

Au cours des dernières 24 heures, nous avons également constaté la plus forte fausse du nombre de déplacements de populations en un jour, avec plus de 4 500 personnes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).  Ce chiffre porte à 25 000 le nombre total de personnes contraintes de fuir leurs foyers.

À chaque fois que l’accès le permet, les partenaires humanitaires s’efforcent de répondre aux besoins croissants.  Toutefois, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la demande faite hier pour un cessez-le-feu temporaire en vue de permettre aux civils de quitter librement et en toute sécurité les zones de conflit ne s’est pas concrétisée.  Ceux qui sont pris au piège dans les zones de conflit manqueraient de denrées alimentaires de base ainsi que de carburant et subiraient des coupures prolongées d’électricité et d’eau.

La communauté humanitaire continue d’appeler toutes les parties à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à protéger les civils et les infrastructures civiles.

Hier, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont réinstallé 150 autres réfugiés vulnérables qui étaient détenus au centre d’Abou Selim, à proximité des affrontements en cours, dans le local du HCR situé dans le centre de Tripoli.  Des efforts sont en cours pour mettre davantage de personnes vulnérables en sécurité.

République démocratique du Congo (RDC)

Un accident de ferry se serait produit sur le lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

Le Secrétaire général va écrire au Président Tshisekedi pour lui transmettre ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au peuple et au Gouvernement congolais.

L’ONU est solidaire du Gouvernement face à cet incident et se tient prête à lui apporter son aide, comme demandé.

Soudan

Le Représentant spécial conjoint pour l’Opération hybride ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD), M. Jeremiah Mamabolo, a informé, ce matin, le Conseil de sécurité par visioconférence des derniers développements s’agissant de cette mission à la suite du limogeage du Président soudanais Omar el-Béchir.

Le haut fonctionnaire a déclaré que les changements au niveau fédéral avaient un impact évident sur la situation au Darfour, notamment des manifestations et des actes de violence.  Il a assuré au Conseil que la MINUAD est restée vigilante et maintient une position solide, en particulier dans la zone de responsabilité du Jebel Marra, où ses troupes sont déployées.

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, a également informé le Conseil que, bien avant les derniers événements survenus au Soudan, les besoins humanitaires au Darfour et dans d’autres régions du pays s’intensifiaient déjà en raison de la crise économique.

Elle a déclaré que l’impact direct des récents événements politiques sur les opérations humanitaires était jusqu’à présent limité et que les opérations normales se poursuivaient, mais s’est dit préoccupée par la protection des civils, en particulier au Darfour. 

Corne de l’Afrique

Environ 23,4 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire dans la région de la Corne de l’Afrique, dont 10,7 millions de personnes en Somalie, au Kenya, en Éthiopie et dans la région de Karamoja, en Ouganda.  Ces chiffres proviennent du Groupe de travail de l’alimentation et de la nutrition, une plateforme régionale coprésidée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Lors d’une conférence de presse organisée en début de journée à Nairobi, le Groupe a indiqué que même si la population souffrant d’insécurité alimentaire est plus faible que les chiffres recensés pendant la sécheresse de 2017, le risque que la situation s’aggrave est élevé en raison des prévisions d’un déficit de précipitations et du retard des grandes pluies de mars à mai.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’il suit de près les conditions en cas d’une nouvelle sécheresse régionale et coordonne avec les gouvernements et les intervenants humanitaires.  L’agence est prête à réagir si nécessaire, mais dépendrait d’une augmentation de l’appui des donateurs pour pouvoir le faire.

Afghanistan

Un nouveau rapport de l’ONU indique qu’en dépit d’une réduction du nombre de cas de torture recensés depuis 2016, de nombreux détenus continuent d’indiquer qu’ils ont été l’objet de mauvais traitement.

Le rapport conjoint de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et du Bureau des droits de l’homme a conclu que près d’un tiers des 600 détenus questionnés ont fourni des témoignages crédibles et fiables indiquant qu’ils avaient été torturés.

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a signalé que bien que les politiques lancées par le Gouvernement pour combattre la torture et les mauvais traitements aient permis de réaliser certains progrès, elles demeurent loin d’être suffisantes.

Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Tadamichi Yamamoto, a indiqué que le respect de l’état de droit et des droits de l’homme est la meilleure façon de créer les conditions pour une paix durable.

Iran

Suite aux fortes pluies et aux crues soudaines qui ont touché de nombreuses parties de l’Iran, trois missions interagences de l’ONU se sont rendues dans les provinces de Lorestan, Golestan et Ilam, la semaine dernière, pour y évaluer l’impact humanitaire.

Ces missions ont fait état de dégâts importants sur les cultures, les infrastructures de base et le bien-être des gens.  Une mission est en cours au Khozestan.

L’ONU mobilise un appui en coordination avec la communauté internationale.  L’ONU a également fourni des fournitures de santé d’urgence, des abris d’urgence et des articles ménagers.

Le 10 avril, à la suite d’une requête du Ministère de la santé de l’Iran, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a acheminé par avion des fournitures médicales, notamment pour les traumatismes, le choléra et les maladies non transmissibles.

e-déchets

À Genève, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé un appel à l’action pour mieux gérer les déchets électroniques, dit e-déchets, afin de les transformer en une source profitable de travail décent.

Selon l’OIT, le monde produit jusqu’à 50 millions de tonnes de e-déchets chaque année.  Cependant, seulement 20% sont officiellement recyclés, en dépit d’une valuation de 62 milliards de dollars.  Les e-déchets sont également en train de devenir une ressource importante pour les travailleurs du secteur informel qui récupèrent, réparent, rénovent, réutilisent, réadaptent et recyclent des équipements électriques et électroniques.

L’agence appelle à promouvoir davantage la gestion des e-déchets et les infrastructures de gestion de manière à créer des emplois décents.  Elle exhorte aussi à protéger les personnes qui travaillent avec ces matériaux qui sont toxiques, dangereux et ont un impact négatif sur l’environnement.

Technologie numérique sanitaire

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, aujourd’hui, de nouvelles recommandations sur la façon dont les pays peuvent utiliser la technologie numérique sanitaire pour améliorer les services essentiels de santé.

Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que les technologies numériques sont un outil essentiel pour réaliser la couverture sanitaire universelle, garder le monde en sécurité et servir les vulnérables.

Les directives soulignent aussi que chaque personne doit être assurée que ses données sont en sécurité et qu’elles ne sont pas à risque si elle a accédé à des informations sur des questions de santé sensibles, comme la santé sexuelle et reproductive.

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