8588e séance – matin
CS/13902

Conseil de sécurité: le Représentant spécial pour la Libye esquisse un plan pour éviter une « guerre civile totale »

Alors que les combats pour le contrôle de la capitale libyenne font rage et menacent de s’étendre à l’ensemble du pays, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, a proposé, ce matin, au Conseil de sécurité, trois mesures qui permettraient selon lui d’éviter que le pays ne sombre dans une « guerre civile totale », à savoir l’instauration d’une trêve humanitaire à l’occasion de l’Eïd al-Adha, aux alentours du 10 août, la convocation d’une conférence internationale sur la question et la tenue d’une réunion interlibyenne de représentants issus de toutes les régions du pays.

« Le conflit armé en Libye ne montre aucun signe de ralentissement », a déploré M. Salamé, également Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), qui s’exprimait par visioconférence depuis Tripoli.  Selon lui, en effet, ni le Gouvernement d’entente nationale, basé dans la capitale, ni l’Armée nationale libyenne (ANL) du général Khalifa Belqasim Haftar ne semblent vouloir entamer des pourparlers.  À l’inverse, le conflit, initialement cantonné à Tripoli et à ses alentours, s’est étendu à l’est de la capitale et dans le centre du pays, où les deux parties intensifient leurs raids aériens, a noté M. Salamé.

À ses yeux, cette recrudescence des attaques aériennes est alimentée par le transfert continu d’armes aux parties depuis l’étranger, avec la « complicité, voire l’appui clair », de certains gouvernements, en violation de l’embargo sur les armes.  Au point que la Libye est en train de devenir une zone de recyclage d’anciennes armes et un site d’expérimentation de nouveaux équipements, a mis en garde M. Salamé.  « Plus que jamais les Libyens combattent les guerres d’autres pays, qui semblent satisfaits de régler leurs différends au détriment de la population du pays », a-t-il déploré.  

Parallèlement, le vide sécuritaire causé par les combats à Tripoli et dans les alentours est exploité par Daech dans le sud et le centre du pays, a noté M. Salamé, ajoutant que certaines armes livrées par des appuis étrangers tombent aux mains des groupes terroristes ou leur sont vendues et que certains extrémistes tentaient même de se refaire une légitimité en rejoignant les combats.  « C’est une recette catastrophique », s’est alarmé le haut fonctionnaire, appelant les parties à agir avant que le pays ne devienne un « sanctuaire pour les organisations terroristes ». 

M. Salamé a aussi indiqué que le pétrole, dont la production est mise en péril en raison des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité, risque de devenir une arme de guerre, ce qui aurait également, selon lui, des conséquences désastreuses.

De son côté, la Libye a dénoncé le silence du Conseil de sécurité devant les atrocités commises sur son territoire et les cas avérés d’ingérence dans les affaires intérieures libyennes, l’appelant notamment à condamner les pays qui soutiennent le général Haftar. 

« Si le Conseil avait pris des mesures fortes, l’attaque de Tripoli ne se serait jamais produite », a martelé le représentant de la Libye, qui a par ailleurs indiqué que les forces du Gouvernement d’entente nationale combattent les groupes terroristes en s’appuyant sur des partenariats stratégiques, notamment avec les États-Unis.

La délégation libyenne a également appelé l’ONU à appuyer la proposition du Gouvernement d’entente nationale d’organiser un large rassemblement national, afin d’adopter des lois électorales pour organiser des élections dans le pays d’ici à la fin de l’année. 

Les États-Unis ont appelé à un retour rapide à un processus politique, sous médiation de l’ONU, tandis que la France a engagé les parties à s’accorder sur les paramètres d’une sortie de crise, rappelant qu’en février, à Abu Dhabi, elles s’étaient entendues sur les principes d’une unification des institutions, devant conduire à la formation d’un gouvernement de transition en vue de la préparation des élections. 

Parallèlement, les violations massives de l’embargo sur les armes au bénéfice des deux parties doivent cesser, a exigé Paris, appuyé par de nombreux membres du Conseil de sécurité qui ont entendu l’intervention du Président du Comité 1970 du Conseil de sécurité sur la Libye.

De son côté, la Chine a incité à la prudence afin d’éviter que les sanctions en Libye n’affectent le bien-être de la population.  Il faut aussi éviter que les sanctions ne soient « politisées » et détournées pour peser d’une manière ou d’une autre dans le processus, a renchéri l’Afrique du Sud. 

La situation des migrants a également préoccupé de nombreux membres du Conseil de sécurité qui ont condamné le raid aérien du 2 juillet contre le centre de migrants à Tajoura, dans lequel des dizaines de migrants ont trouvé la mort.  Cette tragédie a notamment poussé l’Allemagne et d’autres à réclamer la fermeture immédiate des centres de détention où 5 000 migrants se trouvent encore.

L’importance d’une collaboration étroite entre les Nations Unies et l’Union africaine pour venir à bout de la crise libyenne a par ailleurs été soulignée à plusieurs reprises, notamment par la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud.

Pour sa part, la Fédération de Russie a estimé que « tout ce qui se passe » dans le pays est le résultat de la destruction des institutions de l’État libyen en 2011.  « La crise en Libye est l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire dans le cadre d’expériences géopolitiques », a insisté la délégation.

LA SITUATION EN LIBYE

Déclarations

« Le conflit armé en Libye ne montre aucun signe de ralentissement », a déploré à l’entame de son discours, M. GHASSAN SALAMÉ, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).  Le haut fonctionnaire de l’ONU, qui s’exprimait par visioconférence depuis Tripoli, a précisé que près de 1 100 personnes, dont 106 civils, avaient d’ores et déjà trouvé la mort dans les combats en cours autour de la capitale libyenne.  De plus, des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter Tripoli et ses environs, a-t-il ajouté, dont des dizaines de milliers de réfugiés qui ont trouvé refuge en Tunisie.  M. Salamé a également indiqué que plus de 100 000 civils résidaient actuellement à proximité de la ligne de front, auxquels s’ajoutent plus de 400 000 personnes qui se trouvent dans des zones directement affectées par les combats.  Ces derniers ont contribué à une détérioration de la situation humanitaire des habitants, a précisé le Représentant spécial, notant les difficultés d’accès de la population à la nourriture et aux soins de santé.

Parallèlement, les parties ne cessent d’ignorer les appels en faveur de la désescalade du conflit, a déploré M. Salamé, comme en témoigne, selon lui, l’intensification des attaques aériennes perpétrées aux moyens d’avions de combat et de drones.  Le périmètre géographique du conflit s’est quant à lui étendu, a-t-il indiqué, précisant que, le 26 juillet, les forces du Gouvernement d’entente nationale avaient lancé un raid aérien contre la principale base arrière de l’Armée nationale libyenne (ANL), dans la région de Joufra.  Le lendemain, a-t-il ajouté, les forces du général Khalifa Belqasim Haftar ont lancé, en réponse, un raid contre la base aérienne du Gouvernement d’entente nationale à Misrata.

Le Représentant spécial a ensuite alerté que le recrutement de mercenaires étrangers ne cesse d’augmenter, tout comme le recours à l’artillerie lourde et aux attaques terrestres.  Dans ce contexte, aucune des deux parties ne s’acquitte de ses obligations du point de vue du droit international humanitaire, a-t-il déploré, à l’image, selon lui, de l’attaque aérienne « tragique » contre un centre de migrants à Tajoura, le 2 juillet dernier, alors même que les coordonnées précises du centre avaient été préalablement communiquées aux parties.  Cette attaque a fait 53 morts et au moins 87 blessés, dont des enfants, a indiqué M. Salamé, ajoutant que des migrants qui tentaient de fuir le site avaient de plus été « cruellement abattus » par les gardes du centre.  Comme si cela ne suffisait pas, en dépit des efforts de l’ONU pour transférer les migrants dans des zones plus sûres, les autorités ont récemment relogé 200 migrants dans des installations qui avaient subi des bombardements.  À cela s’ajoute la tragédie des 150 migrants morts en mer Méditerranée, le 25 juillet, à la suite du naufrage de leurs navires, a indiqué M. Salamé, appelant à trouver une solution aux causes profondes de la question des migrants dans le pays.  Il a précisé que 5 000 migrants sont toujours détenus dans des centres gérés par des agences gouvernementales, et que 3 800 d’entre eux sont exposés aux combats.  Dans ces conditions, M. Salamé a exhorté les autorités libyennes à relâcher tous les migrants détenus dans ces centres.  De son côté, la MANUL a élaboré un plan pour procéder à la fermeture progressive et ordonnées des centres.  Il a appelé le Conseil à appuyer sa mise en œuvre.  M. Salamé s’est également dit alarmé par l’augmentation de la fréquence des attaques contre l’aéroport de Mitiga, avertissant que certains avions civils avaient manqué de peu d’être frappés.

Le Représentant spécial a ensuite signalé que les parties croient encore pouvoir atteindre leurs objectifs par des moyens militaires, précisant que l’ANL est déterminée à reprendre Tripoli, cependant que le Gouvernement appelle les forces du général Haftar à quitter la zone avant toute reprise des pourparlers.  M. Salamé a condamné les appels réciproques à la haine, à la violence et aux assassinats dans les médias libyens et a appelé les parties à cesser ces tactiques afin d’instaurer un dialogue.

Il a aussi découragé toute tentative d’établir un parlement parallèle à Tripoli et s’est inquiété de la persistance des autorités de l’est de la Libye à établir un comité parallèle pour les élections municipales.  De tels efforts ne feront qu’entraver la transition fragile du pays vers la démocratie, a-t-il notamment averti.

La Libye est en train de devenir une zone de recyclage d’anciennes armes et une zone d’expérimentation de nouveaux équipements militaires transférés dans le pays avec « la complicité, voire l’appui clair », de gouvernements étrangers, a par ailleurs averti M. Salamé.  Selon lui, ces appuis externes ont contribué à l’intensification des attaques aériennes, qui ne cessent d’aggraver le confit.  Il a également alerté que l’importation d’armes est accompagnée de pilotes, de formateurs et de techniciens étrangers.  Plus que jamais les Libyens combattent les guerres d’autres pays qui semblent satisfaits de régler leurs différends au détriment de la population du pays, a-t-il notamment déploré.  

Parallèlement, le vide sécuritaire causé par les combats à Tripoli et dans les alentours est exploité par Daech dans le sud et le centre du pays, a noté M. Salamé, qui s’est aussi préoccupé du fait que certaines armes livrées par des appuis étrangers tombent aux mains des groupes terroristes ou leur sont vendues.  Certains extrémistes tentent même de se refaire une légitimité en rejoignant les combats, a-t-il ajouté.  « C’est une recette catastrophique », s’est alarmé le haut fonctionnaire, appelant les parties à cesser les hostilités avant que le pays ne devienne un « sanctuaire pour les organisations terroristes ».

Dans ce contexte, la MANUL réduit son emprunte en raison de la situation sécuritaire dégradée à travers le pays, a regretté M. Salamé.  Toutefois la Mission ne veut pas quitter la Libye et continue de s’entretenir avec les parties pour parvenir à une désescalade.  La MANUL a notamment rétabli une présence opérationnelle dans l’est du pays pour démontrer son engagement à servir tous les Libyens et s’efforce de faire de même dans le sud, où les attaques terroristes ont cependant repris de plus belle, a-t-il précisé.

Sur le plan humanitaire, M. Salamé a indiqué que seuls 30% des 202 millions de dollars nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires du pays en 2019 avaient été alloués à ce jour.  Il a appelé les donateurs internationaux à combler le manque de financement actuel.  Outre la situation humanitaire très difficile, la production de pétrole est mise en péril en raison des problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité, a indiqué le Représentant spécial.  « Le pétrole risque de devenir une arme de guerre dans ce conflit », a-t-il mis en garde, ce qui aurait, selon lui, des conséquences désastreuses.  Il a aussi indiqué que la situation est désastreuse dans le sud du pays en proie à une augmentation de la violence communale, notamment dans la ville de Mourzouq.

Le Représentant spécial a déploré que le personnel de santé et les agents humanitaires continuent d’être pris pour cible dans des attaques, constatant également une recrudescence des disparitions et détentions arbitraires.  M. Salamé a notamment dénoncé l’enlèvement d’un membre élu de la Chambre des représentants à Benghazi par un groupe inconnu et a appelé à sa libération immédiate.  Les enlèvements contre rançon ont également augmenté de façon alarmante à Tripoli, a-t-il précisé.

Face au risque d’une « guerre ouverte au sud de la Méditerranée », M. Salamé a proposé trois mesures: l’instauration d’une trêve à l’occasion de l’Eïd al-Adha, aux alentours du 10 août, assortie d’un échange de prisonniers et de la libération des personnes enlevées ou détenues de façon arbitraire; la tenue d’une réunion internationale sur le conflit libyen; et, enfin, l’organisation d’une réunion interlibyenne où toutes les régions du pays seraient conviées.  « L’heure est venue de mettre fin au climat de suspicion actuel », a estimé M. Salamé, avant d’appeler les autorités à prendre des mesures pour lutter contre la corruption, réformer l’économie et le secteur sécuritaire, lutter contre la traite des personnes et garantir le monopole étatique des forces armées.

M. Salamé a également constaté que rien n’avait été fait pour faire face à la fragmentation des groupes armés et la prolifération des armes légères.  L’État libyen, a-t-il insisté, ne pourra être effectif sans exercer un monopole complet sur les armes.

Il a également estimé que l’ONU devrait être prête à fournir un appui matériel et technique pour accompagner les parties à mettre fin aux hostilités et à reprendre le processus politique.  Le Représentant spécial a ensuite salué les efforts entrepris en ce sens par l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA) et la Ligue des États arabes.  L’heure est également venue pour le Conseil de faire entendre sa voix afin d’éviter une « guerre civile totale » en Libye, a-t-il ajouté.  Seul votre appui permettra d’aider les Libyens à tourner la page de cet épisode « sombre et violent » de leur histoire, a déclaré M. Salamé.

M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne), s’exprimant en tant que Président du Comité 1970 du Conseil de sécurité sur la Libye, a présenté le rapport du Comité pour la période allant du 22 mai au 29 juillet 2019.Il a indiqué qu’une réunion informelle du Comité avait eu lieu le 31 mai dernier et qu’à cette occasion, les membres avaient décidé de prendre des décisions sur quatre des six recommandations qui leur étaient soumises par le Groupe d’experts.Trois de ces mesures visent à assurer une mise en œuvre plus effective des sanctions, et la dernière porte sur le renforcement des mesures visant à empêcher l’exportation illégale du pétrole depuis la Libye, y compris le brut et les produits pétroliers raffinées.

Le Comité a ensuite transmis, le 17 juillet, une note verbale à tous les États Membres afin de leur rappeler leurs obligations dans le cadre de l’application des sanctions établies par le Conseil de sécurité en rapport avec la Libye.Le Groupe d’experts a également soumis de nouveaux éléments au Comité au sujet des violations de l’embargo sur les armes, notamment en rapport avec les frappes aériennes qui ont eu lieu à Tajoura, le 2 juillet.

Le Comité a également tenu une réunion conjointe le 21 juin dernier avec le Comité 1591 du Conseil de sécurité sur le Soudan et le Comité 2206 sur le Soudan du Sud.Les débats ont porté sur la présence de groupes armés du Darfour en Libye et au Soudan du Sud et des moyens communs de gérer la situation.

En ce qui concerne l’interdiction de voyager, a poursuivi le Président, le Comité entend examiner la possibilité d’une exemption pour Mme Aisha Qadhafi.Dans le même temps, le Comité estime que la présence continue de M. Qadhaf Al-Dam en Égypte, au-delà du 23 mai 2019, en l’absence d’une extension de l’exemption par le Comité, est une violation de l’interdiction de voyage.

M. Schulz a par ailleurs indiqué que le 3 juillet, le Groupe d’experts avait soumis trois noms à inscrire dans la liste des sanctions du fait de leur implication dans le trafic de pétrole et d’autres ressources naturelles en Libye.Enfin, le Président du Comité a évoqué de la situation de M. Moncef Kartas, l’un des experts, qui avait été interpellé le 26 mars dernier en Tunisie.Une Cour d’appel tunisienne a ordonné sa libération le 22 mai dernier et le Comité entend continuer de suivre cette situation de près puisque la poursuite judiciaire n’est pas close.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a souligné que les prochaines semaines seront cruciales.  Elle a indiqué que son pays entend poursuivre son soutien aux efforts onusiens pour mettre fin à la violence en Libye et établir un processus de paix. 

La représentante a ensuite invité tous les États Membres à respecter leurs obligations afin de parvenir à la paix, notamment en évitant d’armer les parties au conflit.  À ce propos, elle a regretté que ces derniers continuent de recevoir des armes provenant de l’extérieur, comme l’a expliqué le Président du Comité des sanctions.  Sur le plan humanitaire, Mme Pierce a exhorté la communauté internationale à trouver le moyen de protéger les migrants en Libye, y compris ceux se trouvant dans des centres de détention.   

Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a constaté que la poursuite des combats à Tripoli, dans son quatrième mois, offre aux terroristes une occasion de se regrouper, menace la stabilité de la production pétrolière libyenne et alimente une situation humanitaire de plus en plus grave.  Les États-Unis ont appelé à un cessez-le-feu et demandé le retour rapide à un processus politique sous médiation des Nations Unies, a-t-elle indiqué, tout comme ils appellent toutes les parties à travailler de manière constructive avec le Représentant spécial et la MANUL, afin de parvenir à une solution politique longtemps attendue à ce conflit.  Elle a souligné qu’une paix et une stabilité durables en Libye ne seront possibles que par le biais d’une solution politique.

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a fait écho à l’appel du Représentant spécial à une trêve humanitaire à l’occasion de l’Eïd al-Adha, et à la reprise du dialogue politique.Il a insisté sur l’enlisement de la situation sur le terrain et le risque d’escalade qui rappellent l’urgence d’un cessez-le-feu durable et sans condition.Alors que les combats entreront bientôt dans leur cinquième mois, ils s’intensifient et font désormais peser le risque d’une escalade d’ampleur, s’est-il inquiété.La situation en Libye est une priorité humanitaire, a-t-il insisté, évoquant notamment les 1 000 morts et plus de 120 000 personnes déplacées provoqués par les combats, ainsi que le bombardement du camp de réfugiés de Tajoura.

Relevant également la vulnérabilité de la situation des migrants et des réfugiés en Libye, le représentant a exhorté les autorités libyennes à mettre fin à leur détention systématique et à se conformer à leurs obligations relatives au respect du droit international humanitaire.Il a également jugé essentiel que les infrastructures civiles ne soient pas employées à des fins militaires, et que les personnes civiles, et notamment les migrants, ne soient pas utilisées comme des boucliers humains. Il a en outre averti que cette situation met en péril les efforts politiques et diplomatiques conduits par M. Salamé, et éloigne la perspective d’une sortie de crise politique.

Relevant que les seuls bénéficiaires de la poursuite des combats sont les groupes terroristes et criminels, le représentant de la France a appelé les acteurs libyens à se dissocier « sans ambiguïté » de ces groupes, estimant tout aussi important d’engager dans un travail sérieux, sous l’égide des Nations Unies, sur la gouvernance économique, financière et monétaire de la Libye.

La France exige en outre que les violations massives de l’embargo sur les armes au bénéfice des parties cessent.Afin d’éviter que la situation ne se dégrade encore davantage, ces dernières doivent accepter une trêve humanitaire, sans condition et sans limite de temps, à l’occasion de l’Eïd al-Adha, le 10 août.Cette trêve, a espéré le représentant, pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable, assorti de garanties crédibles et d’une supervision internationale.

M. de Rivière a jugé urgent d’agir en faveur de la reprise du dialogue politique, et de travailler dès à présent sur des mesures de confiance susceptibles de conduire à cet objectif.Il a appelé les parties à s’accorder sur les paramètres d’une sortie de crise, rappelant qu’en février, à Abu Dhabi, elles s’étaient entendues sur les principes d’une unification des institutions, devant conduire à la formation d’un gouvernement de transition en vue de la préparation des élections.Les paramètres d’Abu Dhabi restent valables, et doivent être assortis de réformes économiques et financières en vue d’une gouvernance transparente de la banque centrale, la réforme des revenus pétroliers, et l’unification des institutions financières, au bénéfice de tous les Libyens, a conclu M. de Rivière en appelant les parties libyennes à reprendre les discussions sur cette base, et sous l’égide du Représentant spécial.

Pour Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique), la situation à Tripoli reste très préoccupante alors que le drame des migrants au large des côtes libyennes se poursuit et « doit nous interpeller ».  Il est grand temps que la protection des civils devienne véritablement une préoccupation des belligérants, s’est-elle impatientée en appelant les parties à s’abstenir de toute violation grave notamment à l’égard des enfants, y compris par leur recrutement et leur utilisation dans les combats.  Elle a dénoncé les attaques visant le personnel et les installations médicales en Libye, et a rappelé, « encore une fois », que ceux qui se sont rendus coupables de violations graves du droit international humanitaire, et plus largement, ceux qui menaceraient la paix en Libye, devront rendre compte de leurs actes.  Tous les chefs, militaires ou civils, qui exercent un contrôle, une autorité et un commandement effectif sur leurs subordonnés pourraient être tenus pénalement responsables des crimes commis et poursuivis devant les tribunaux internationaux ou la Cour pénale internationale, les a-t-elle mis en garde.

Notant ensuite que le vide sécuritaire dans le sud du pays profite aux groupes terroristes, la représentante a estimé que la poursuite de l’option militaire ne mènera qu’à davantage de chaos et à une déstabilisation durable du pays, sans oublier qu’elle menace les progrès politiques accomplis depuis deux ans.  Dès lors, la Belgique appelle les parties à retourner sans condition à la table de négociation et les exhorte à s’engager de bonne foi et de manière constructive sur les propositions et idées avancées par le Représentant spécial.  L’urgence d’un cessez-le-feu reste d’actualité et les rumeurs d’une nouvelle offensive autour de Tripoli sont alarmantes, a poursuivi la représentante.  La Belgique insiste en outre sur l’importance d’une participation significative et égale des femmes pour parvenir à une solution inclusive et durable, et appelle au strict respect par tous de l’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité.

La représentante a également espéré que le Conseil de sécurité pourra prochainement adopter une résolution afin que personne en Libye ne doute de sa volonté et de sa détermination.

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a déploré les bombardements des centres hospitaliers et des centres de détention.  Il a dit soutenir les plans allemand et français visant la relocalisation des migrants pris au piège du conflit libyen.  La République dominicaine demande également aux autorités libyennes de collaborer avec le Bureau de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI) afin de traduire en justice les personnes ciblées par des mandats d’arrêt.

Le représentant a également regretté la violation de l’embargo sur les armes en Libye, se disant sidéré de « la désinvolture avec laquelle on parle désormais de l’usage des armes de plus en plus sophistiquées en Libye ».  Il a prédit que ceux créant le désordre en Libye ne pourront aller bien loin dans leur entreprise, et qu’ils seront traduits en justice.   

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a appelé à trouver une solution immédiate pour régler la question des détentions de migrants dans des centres gouvernementaux à travers la Libye.  Elle a également appelé les parties à fournir un accès humanitaire « sûr et sans entrave » aux personnes dans le besoin, y compris dans les prisons et les centres de détention.  Elle a, en outre, exhorté les parties à mettre un terme aux attaques contre des écoles et des hôpitaux.

La représentante polonaise s’est en outre déclarée très préoccupée par les violations de l’embargo sur les armes en Libye.  Elle a appelé à y mettre fin, pour ensuite exhorter les parties à régler le conflit par des moyens pacifiques et par le dialogue.  Elle a salué les efforts entrepris par M. Salamé en ce sens.

M. VLADIMIR K. SAFRONKOV (Fédération de Russie) a averti du risque de désintégration de la Libye, soulignant que tout ce qui se passe dans le pays est le résultat de la destruction des institutions de l’État libyen en 2011.  « La crise en Libye est l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire dans le cadre d’expériences géopolitiques », a-t-il notamment affirmé.  Il a également averti que la situation actuelle favorise l’arrivée de terroristes venant de Syrie.  La Fédération de Russie n’a jamais et n’aura jamais un agenda caché en Libye, a-t-il ensuite promis, avant d’expliquer que son pays a toujours clairement exposé ses positions aux parties en conflit, leur expliquant que l’ONU doit jouer un rôle central dans la résolution de la crise.  Il a, de ce fait, salué le programme de sortie de crise du Représentant spécial, lequel ne pourra être mis en œuvre, a-t-il averti, que si les acteurs intérieurs et extérieurs respectent les règles établies par l’ONU.

Le délégué russe s’est ensuite préoccupé de la situation déplorable dans laquelle se trouvent les migrants en Libye, et a demandé à la communauté internationale de ne point lutter contre les migrants, mais plutôt contre les réseaux qui les exploitent.  Il a aussi réclamé une approche globale sur les violations de l’embargo sur les armes en Libye.  Il a enfin appelé toutes les parties à renoncer à des projets unilatéraux en Libye, les exhortant à adopter des approches privilégiant le bien-être du peuple libyen.

M. TIEMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a regretté que plus de deux mois après le début des hostilités pour le contrôle de la capitale Tripoli, la crise libyenne est plus que jamais dans l’impasse.  Préoccupé par les conséquences sécuritaires et humanitaires des combats, il a également appelé l’ensemble des États Membres à élever une vive protestation face au sort des migrants subsahariens victimes de toutes sortes d’abus et de violations de leurs droits dans les centres de détention, et dont 53 ont péri, le 2 juillet, lors du bombardement du centre de Tajoura.  Il a appelé à une enquête crédible et indépendante sur cette attaque, afin de traduire les auteurs de cet acte devant les tribunaux compétents.  La Côte d’Ivoire souhaite, par ailleurs, que les migrants repêchés au large des côtes libyennes soient traités avec dignité, et que leur rapatriement dans leurs pays d’origine, s’ils y consentent, se déroule en étroite collaboration avec les agences spécialisées des Nations Unies.

S’agissant des violations continues de l’embargo sur les armes, le représentant a appelé à la mise en œuvre effective de la résolution 2473 (2019), qui prescrit la stricte application de l’embargo, à travers le contrôle des vaisseaux au large des côtes libyennes.  Elle encourage aussi une solution politique rapide, pour permettre l’extension de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national, afin d’empêcher la lancinante et dangereuse sanctuarisation de l’État islamique dans certaines parties du pays.

Le représentant a ensuite encouragé le Représentant spécial à coopérer davantage avec l’Union africaine, et a rappelé le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, publié le 5 juillet 2019, qui souligne sa disponibilité à œuvrer, en étroite collaboration avec les pays de la région, à la recherche de solutions durables à la crise en Libye. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a regretté cette « guerre absurde » entre « fils d’une même nation » et a appelé au respect de l’embargo sur les armes en Libye.  Face à la prolifération des appels à la haine, notamment sur les réseaux sociaux, le représentant a également appelé les Libyens à s’abstenir de tout discours susceptible d’exacerber les tensions.

Le délégué koweïtien a, en outre, déploré l’attaque du 2 juillet contre un centre de détention pour migrants, à Tajoura.  Rejetant également les attaques contre des civils, des agents humanitaires et le personnel de santé, il a appelé toutes les parties à la retenue et au respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme. 

Le représentant s’est en outre dit préoccupé par la recrudescence des opérations terroristes dans le sud de la Libye, notamment les attaques contre des installations civiles.  Il a appelé la communauté internationale et l’ONU à soutenir le pays pour lutter contre Daech et les groupes terroristes qui exploitent le vide sécuritaire causé par les combats en cours.  Enfin, M. Alotaibi a appelé les parties à œuvrer en faveur de la tenue d’élections parlementaires libres et transparentes.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a déclaré qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit en Libye.  Il a déploré la situation des migrants vivant dans des conditions inhumaines dans le pays, avant de condamner le bombardement du centre de détention des migrants de Tajoura.  Il a appelé la communauté internationale à examiner la question de ces migrants qui meurent en essayant de traverser la Méditerranée. 

Le représentant a ensuite souligné l’importance d’une collaboration étroite entre les Nations Unies et l’Union africaine pour venir à bout de la crise libyenne, tout en condamnant les ingérences extérieures dans les affaires intérieures libyennes.  Le délégué a aussi dénoncé le silence du Conseil de sécurité qui reste « les bras croisés », ce qui, a-t-il relevé, favorise une certaine permissivité dans ce conflit qui a fait des milliers de victimes.  Il a réclamé l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat et le retour au processus politique, étant donné que ce conflit libyen a des impacts sur plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et même australe.  Il a enfin demandé le respect de l’embargo sur les armes sur la Libye.

M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a déploré la recrudescence des frappes aériennes en Libye et a appelé les parties à s’accorder immédiatement sur une cessation des hostilités.  Il a également appelé à l’ouverture d’enquête indépendante sur le bombardement du centre de migrants de Tajoura, le 2 juillet dernier.

Plus la crise dure, plus elle exacerbe les difficultés humanitaires de la population du pays, a par ailleurs déploré le représentant, condamnant également la prolifération des activités terroristes et de la criminalité transnationale organisée dans certaines régions de la Libye.

Le représentant a par ailleurs déploré l’impasse politique actuelle entre les parties au conflit.  Il est préoccupant de constater que les deux parties n’ont toujours pas accepté de reprendre le processus politique, ce qui est pourtant indispensable pour une désescalade des combats, a-t-il insisté, exhortant ces dernières à créer un environnement propice à la tenue d’une conférence nationale, avec l’appui de la communauté internationale. 

Soulignant le rôle devant être joué par l’Union africaine (UA) dans la résolution du conflit, le représentant a également rappelé l’importance des sanctions, un outil, selon lui, utile pour faire avancer le processus politique.  Toutefois, les sanctions ne devraient pas être politisées pour peser d’une manière ou d’une autre dans le processus, a-t-il nuancé.  Dans ce cadre, le représentant s’est déclaré préoccupé par les violations répétées de l’embargo sur les armes.  Il a exhorté les auteurs de ces pratiques, qui ne servent selon lui qu’à torpiller les progrès et prolonger le conflit, à y mettre un terme.

M. WU HAITAO (Chine) a déploré les répercussions du conflit dans le Sahel, en Méditerranée et dans d’autres régions et a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour relancer le dialogue.  Les parties prenantes doivent répondre aux appels de la communauté internationale en mettant immédiatement fin aux hostilités et en reprenant le dialogue, a-t-il insisté.

Le processus de paix doit par ailleurs être mené par et pour les Libyens, a estimé le représentant, appelant la communauté internationale à respecter la souveraineté du pays.  Les États bénéficiant d’une influence sur les parties devraient toutefois œuvrer de manière constructive à la reprise des pourparlers, a-t-il ajouté, appelant l’Union africaine (UA) et la Ligue des États arabes à agir en ce sens.

Il convient en outre de régler la question des sanctions, a déclaré le représentant, appelant au strict respect de l’embargo sur les armes.  Il faut toutefois faire preuve de prudence et éviter que les sanctions n’affectent le bien-être de la population, a-t-il ajouté.

M. MUHSIN SYIHAB (Indonésie) a fait part de son inquiétude face aux violations de l’embargo sur les armes en Libye.  Il a présenté les condoléances de l’Indonésie à la suite du naufrage du navire qui a coûté la vie à plus d’une centaine de personnes, le 25 juillet dernier, en Méditerranée.  Il a aussi condamné les bombardements qui ont frappé, aujourd’hui, des écoles et des hôpitaux au sud de Tripoli, pour ensuite appeler toutes les parties à éviter de cibler les infrastructures civiles. 

Le délégué a appelé à un cessez-le-feu en Libye, arguant que la solution militaire ne sera d’aucune utilité.  Il a aussi appuyé la tenue d’une conférence nationale au plus tôt afin de débattre de la situation dans le pays, entre Libyens.  Enfin, il a plaidé pour une trêve humanitaire afin de prévenir davantage de pertes en vies humaines.

Mme AGAPI NEHRING (Allemagne) a appelé le Conseil de sécurité à envoyer un message fort et non équivoque à toutes les parties libyennes, et à ceux qui les soutiennent à l’international, réclamant la cessation immédiate des combats en Libye et le règlement du conflit par une solution politique et non pas militaire.  Rappelant que depuis avril, les affrontements ont causé la mort de plus de 1 000 personnes et provoqué une catastrophe humanitaire, la déléguée a condamné dans les termes les plus forts les attaques visant des civils, des infrastructures civiles et du personnel médical.  À la suite de la tragédie de Tajoura, l’Allemagne demande en outre la fermeture immédiate de tous les centres de détention en Libye.  Elle exhorte aussi toutes les parties à revenir à la table de négociation et à respecter un cessez-le-feu immédiat et appuie la relance du processus politique inclusif en Libye sous l’égide des Nations Unies.  Elle demande à tous les acteurs internationaux d’utiliser leur influence pour faire revenir les parties libyennes au processus politique.

Dénonçant ensuite les violations de l’embargo sur les armes, la représentante a estimé que cet afflux massif d’armes était l’une des causes principales du désastre humanitaire en Libye.  L’Allemagne exhorte toutes les parties à prendre les mesures nécessaires pour respecter à la lettre le régime de sanctions et en particulier l’embargo sur les armes.  Le Comité des sanctions du Conseil de sécurité a clairement fait part de cette exigence dans sa lettre datée du 17 juillet 2019, a rappelé la représentante, qui, dans la foulée, a exigé que le Conseil agisse plus fermement sur ce dossier car il y va de sa crédibilité et de sa capacité à faire respecter le droit international et ses propres décisions.

Elle s’est par ailleurs dite soulagée à la suite de la libération de M. Moncef Kartas, qui est l’un des membres du Comité des sanctions sur la Libye, et a réitéré que la Tunisie doit respecter ses obligations sous la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies, et arrêter toutes les procédures judiciaires contre M. Moncef Kartas ou, à défaut, demander l’autorisation de les poursuivre, conformément à la Convention.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a regretté le bombardement tragique d’un centre de détention de migrants le 2 juillet dernier, les naufrages récents d’embarcations de migrants au large des côtes libyennes, ainsi que les attaques contre les civils et le personnel humanitaire en Libye.  Nous faisons face à un cercle vicieux de catastrophes exacerbé par les violations de l’embargo sur les armes, violations dont profitent, au final, les terroristes, a déploré le représentant, appelant à tenir les auteurs de crimes et violations pour responsables.

Le délégué péruvien a, en outre, appelé à un retour au dialogue et à l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat et sans conditions.  Dans cette perspective, il a appelé les pays bénéficiant d’une influence sur les parties à agir immédiatement afin de faire respecter le droit humanitaire et les droits de l’homme en Libye.

M. ELMAHDI S. ELMAJERBI (Libye) a rappelé qu’avant le 4 avril dernier, la Libye attendait la tenue d’une conférence nationale en laquelle les Libyens avaient placé tous leurs espoirs.  Malheureusement, l’attaque de Tripoli est venue tout saper, a-t-il déploré.  Quatre mois après le début de l’attaque, on dénombre des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés et un grand nombre d’infrastructures détruites, y compris des hôpitaux, et le bombardement du centre de détention des migrants Tajoura, le 3 juillet dernier, qui a fait des dizaines de victimes.  Il a fait savoir que le Gouvernement d’entente nationale avait prié le Conseil de sécurité d’établir une mission d’enquête en rapport avec cet événement et de traduire les responsables en justice.  Malheureusement, a-t-il regretté, rien n’a été fait.

Le délégué a ensuite indiqué que Benghazi avait connu des moments similaires le 17 juillet lorsque des miliciens armés s’étaient rendus au domicile d’une députée.  Ils ont tiré sur son époux et l’ont enlevée et on est sans nouvelles d’elle depuis lors, a-t-il déploré.  Il a noté que de tels faits se produisent alors que le général Haftar prétend œuvrer pour la sécurité.  Au contraire, a-t-il poursuivi, il essaye de faire taire des voix dissidentes et viole les droits de l’homme.

Le délégué a regretté le silence du Conseil de sécurité devant ces atrocités et le fait qu’il n’ait jamais condamné l’attaque de Tripoli, ni les cas avérés d’ingérence extérieure dans les affaires intérieures de la Libye ou encore les activités de groupes terroristes dans le pays.  Les forces du Gouvernement d’entente nationale combattent ces groupes terroristes en s’appuyant sur des partenariats stratégiques comme celui avec les États-Unis, a—t-il indiqué.  Il a relevé que des rapports pertinents du Groupe d’experts font état d’ingérences étrangères en Libye, avant de demander au Conseil de sécurité de s’acquitter de ses responsabilités en condamnant les pays qui soutiennent le général Haftar.

M. Elmajerbi a souligné qu’il ne saurait y avoir de solution militaire et encore moins de vainqueur dans ce conflit, ajoutant que le seul perdant est bien la Libye.  Le délégué a indiqué que le Gouvernement d’entente nationale appelle à organiser un large rassemblement national avec toutes les parties prenantes de la société civile, et avec l’appui de l’ONU, afin d’adopter les lois électorales qui vont présider la tenue des élections dans le pays d’ici à la fin de l’année.  Il a émis le vœu que cette proposition des autorités libyennes sera endossée par la communauté internationale et des organismes pertinents.  Revenant sur l’attaque de Tripoli, il a affirmé que celle-ci ne se serait jamais produite si le Conseil de sécurité avait pris des actes forts. 

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