8577e séance – après-midi
CS/13886

Conseil de sécurité: peu contents d’être dans la voiture du maintien de la paix, les jeunes veulent « le siège du chauffeur »

Au cours d’une réunion sur les jeunes, la paix et la sécurité, le Conseil de sécurité de l’ONU, où il est rare que les diplomates n’aient pas « au moins un ou deux cheveux blancs », a entendu les témoignages de trois représentantes de la jeunesse, dont le récit poignant d’une jeune afghane qui, ayant fui Kaboul dans son enfance après la destruction de sa maison, y est revenue des années plus tard pour prendre la tête d’une association de jeunes, « dans une société toujours dominée par les hommes ».  Plusieurs membres du Conseil ont voulu que l’on s’inspire de son exemple pour accroître la participation des jeunes dans les processus de paix.  « Le siège du chauffeur » a été réclamé par Wevyn Muganda, de l’organisation kényane « HAKI Africa ». 

Les stéréotypes dont souffrent les 1,8 milliard de jeunes sur la planète les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel, a déploré Jayathma Wickramanayake.  L’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse a dénoncé le trop-plein d’attention accordée à une minorité de jeunes attirés par l’extrémisme violent.  L’une des conséquences de ces stéréotypes, a-t-elle ajouté, est la « marginalisation et la stigmatisation » de la jeunesse, considérée comme un « problème à résoudre » et une « menace à endiguer », alors que la plupart des jeunes ne sont pas impliqués dans les violences.

Pour lutter contre cette tendance, l’Envoyée a appelé à mettre en œuvre les résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) du Conseil, dans lesquelles ce dernier affirme que les jeunes apportent une contribution importante au maintien de la paix et peuvent jouer un rôle significatif dans la prévention et le règlement des conflits.  S’agissant de la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse, l’Envoyée a proposé la nomination au sein de chaque mission de maintien de la paix d’un point focal jeunesse.  Quant aux jeunes, a-t-elle ajouté, ils n’attendent pas d’être invités à la table des négociations pour lancer des initiatives.

C’est notamment le cas de Mme Sofia Ramyar, qui a dû fuir Kaboul en 1995, après le bombardement de sa maison par un hélicoptère.  Forcée de fuir au Pakistan et de vivre dans des camps de réfugiés sans papiers, elle n’a pu rentrer à Kaboul qu’en 2001 où, « fervente défenseuse de la paix » dans une société « toujours dominée par les hommes », elle est devenue la Directrice exécutive de l’organisation de jeunes « Afghans for progressive thinking-APT ».  Mon organisation, qui a mobilisé plus de 20 000 jeunes depuis 2011, est le parfait exemple d’une structure soutenue par les Nations Unies au service de la paix, a-t-elle déclaré, appelant à lutter contre l’ancienne mentalité des relations entre jeunes et adultes pour confier à davantage de jeunes des postes de responsabilité. 

« La résolution 2250 m’a garantie à moi et à mes pairs un siège dans la voiture mais ce que nous voulons, c’est le siège du chauffeur pour être sûrs d’arriver à destination », a déclaré Wevyn Muganda, militante de l’organisation kényane des droits de l’homme « HAKI Africa ».  Selon elle, les révolutions actuelles sont en effet dirigées par des jeunes gens qui se dressent pour veiller à ce que chacun vive dans une société pacifique, juste et inclusive. 

Plus de la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans, a rappelé le Royaume-Uni.  « Ce n’est pas le cas de nous tous autour de cette table », a-t-il dit, provoquant l’hilarité générale.  En tant que diplomates, nous nous parlons derrière des portes closes où nous voyons rarement des gens qui n’ont pas au moins un ou deux cheveux blancs, ont renchéri les États-Unis.  Mais partout autour de nous, nous avons des exemples de jeunes gens qui fixent et dirigent les agendas politiques.  Ce sont eux qui réclament la fin de la tyrannie et qui défendent les droits de l’homme, ont-ils insisté, notant que c’est le courage de la lauréate du prix Nobel de la paix, la jeune Nadia Murad, qui a permis de braquer les projecteurs sur le sort des Yézidis et d’aider le Conseil à enclencher une action. 

L’Allemagne a, quant à elle, fait part de son admiration pour Greta Thunberg, une activiste suédoise de 16 ans qui a inspiré 1,6 million de jeunes à prendre d’assaut les rues de 125 pays, afin de réclamer aux dirigeants du monde une action sur le climat.  Plusieurs délégations ont salué le premier Colloque international sur la participation des jeunes aux processus de paix, organisé en mars 2019, à Helsinki.  Le document final, intitulé « Nous sommes ici », montre que la participation accrue des jeunes aux processus de paix durant les 20 dernières années a permis de faire le lien entre les « dimensions officielles et officieuses ».  Le Koweït a salué le fait que les missions de paix de l’ONU en Colombie, en Iraq, en Somalie et au Kosovo permettent désormais aux jeunes de contribuer au renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité.  L’Envoyée du Secrétaire général a indiqué que de nombreuses initiatives sont en train de voir le jour, à l’instar des 37 millions de dollars alloués au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la paix et le développement, à travers son « Initiative de promotion de la jeunesse », qui appuie des projets de participation de la jeunesse. 

La Chine a appelé l’ONU à augmenter sa coopération régionale sur la question, notamment avec l’Union africaine (UA), la Ligue des États arabes et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), ainsi qu’à appuyer davantage des projets en faveur des jeunes.  Les jeunes découragés par le manque d’opportunités économiques sont un « terreau fertile pour la propagation d’histoires et d’idées dangereuses », a mis en garde l’Indonésie.  Dans les conflits qui s’éternisent, « ces jeunes désemparés sont une proie facile pour les groupes armés ».  Avec la stagnation des pourparlers de paix en Palestine, les jeunes sont très vulnérables à l’idéologie radicale, a estimé la Fédération de Russie, qui a tout de même trouvé étrange de parler de cette question au Conseil de sécurité, alors qu’on y bloque les discussions sur d’autres thèmes « plus pressants ».  Elle a réclamé le strict respect de la division du travail entre les organes des Nations Unies.  « On n’a pas besoin de la tribune du Conseil pour parler des jeunes », a-t-elle dit d’une question qui relève, selon elle, de l’ordre du jour du Conseil économique et social. 

MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES

Mise en œuvre du programme relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité (S/2019/539)

Déclarations

Mme JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a dénoncé les stéréotypes dont continuent de souffrir les jeunes, qui les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel.  La persistance de ces stéréotypes s’explique par le trop-plein d’attention accordée à une « toute petite minorité » de jeunes attirés par l’extrémisme et la violence.  L’une des conséquences de ces stéréotypes, a-t-elle ajouté, est la « marginalisation et la stigmatisation » de la jeunesse, considérée comme un « problème à résoudre » et une « menace à endiguer ».  De fait, les réponses programmatiques liées aux jeunes et à la paix et à la sécurité ont eu tendance à se centrer sur des approches essentiellement sécuritaires, a déploré Mme Wickramanayake, au mépris du fait que la plupart des jeunes ne sont pas, en réalité, impliqués dans les violences.

Pour lutter efficacement contre cette tendance, il convient de revenir sans cesse à l’esprit et à la lettre des résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) du Conseil, dans lesquelles le Conseil affirme que les jeunes apportent une contribution importante et constructive au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité et qu’ils peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits.

À l’heure actuelle, a indiqué Mme Wickramanayake, le monde compte 1,8 milliard de jeunes, un record.  Environ 90% d’entre eux vivent dans les pays en développement où ils constituent une part importante de la population, a-t-elle précisé, ajoutant que 408 millions de jeunes vivent aujourd’hui dans des environnements affectés par des conflits.  De plus, un jeune sur cinq est sans emploi, sans éducation et sans formation, a déploré l’Envoyée, ajoutant que des millions de filles deviennent chaque année des mères, « alors qu’elles sont encore des enfants ». 

Depuis la publication de l’étude indépendante sur les jeunes, la paix et la sécurité, présentée en avril 2018, les jeunes mettent en œuvre des initiatives de consolidation de la paix dans leurs pays respectifs, sans attendre d’être invités à la table des négociations, a salué Mme Wickramanayake.  Au cours des derniers mois, elle a cependant dit avoir constaté des incidents où des jeunes agents de consolidation de la paix et des jeunes défenseurs des droits de l’homme ont été victimes de violence et d’intimidation de la part des États et des acteurs non étatiques.  L’Envoyée a insisté sur le droit des jeunes à la liberté d’expression. 

Elle a affirmé que le programme relatif aux jeunes et à la paix et à la sécurité est désormais une réalité au sein de l’ONU, de même que la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse, qui est assortie d’un plan d’action commun au système de l’ONU sur les jeunes, la paix et la sécurité.  Ces différents documents font de la question de la jeunesse une priorité du maintien de la paix, a affirmé l’Envoyée.

Dans ce contexte, elle a indiqué que de nombreuses initiatives sont en train de voir le jour, à l’instar des 37 millions de dollars alloués au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la paix et le développement, à travers son « Initiative de promotion de la jeunesse », un fonds spécial dédié à l’appui de projets pour promouvoir la participation de la jeunesse.

L’Envoyée a par ailleurs salué le fait que plusieurs missions de paix de l’ONU permettent désormais aux jeunes de contribuer au renforcement de la cohésion sociale et de la stabilité, comme cela a été le cas en Colombie, en Iraq, en Somalie et au Kosovo.  Elle a exhorté chaque mission de maintien de la paix des Nations Unies à en faire de même, notamment en nommant des points focaux jeunesse pour mettre en œuvre le programme relatif aux jeunes, à la paix et à la sécurité.

Mme Wickramanayake a en outre salué le premier Colloque international sur la participation des jeunes aux processus de paix, organisé en mars 2019, à Helsinki.  Elle a annoncé le lancement d’un document de cadrage, intitulé « Nous sommes ici », adopté lors du Colloque, qui évalue la participation des jeunes aux processus de paix durant les 20 dernières années.  Ce document montre que la participation accrue des jeunes permet de faire le lien entre les « dimensions officielles et officieuses » des processus de paix. 

L’Envoyée a enfin mentionné le futur rapport que le Secrétaire général présentera en mai 2020 sur l’application des résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) du Conseil.  Dans la perspective de la publication du rapport, elle a appelé les États Membres à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour mettre pleinement en œuvre les résolutions.

Mme WEVYN MUGANDA, militante de l’organisation kényane des droits de l’homme HAKI Africa, a déclaré d’emblée que les jeunes sont effectivement des acteurs du changement, les révolutions actuelles étant dirigées par des jeunes hommes et femmes qui se sont dressés sur la ligne de front pour veiller à ce que chacun vive dans une société pacifique, juste et inclusive, conscients qu’ils doivent prendre leur avenir en main.  C’est là, a-t-elle poursuivi, que les résolutions 2250 et 2419, si elles sont pleinement appliquées, peuvent transformer la vie des jeunes et les sociétés.  HAKI Africa a engagé des milliers de jeunes dans des efforts centrés sur les droits de l’homme et la consolidation de la paix.  L’organisation a contribué à la formulation du Plan d’action de Mombasa pour la prévention de l’extrémisme violent. 

« Il ne saurait y avoir de paix sans justice », a-t-elle clamé, en expliquant ses partenariats en matière de justice transitionnelle, notamment avec le Bureau du Procureur de la République du Kenya, dans l’enquête sur l’exécution extrajudiciaire de 136 personnes sur la côte kényane et dont la plupart sont des jeunes.  L’oratrice a aussi évoqué son blog « Beyond the Lines » contre l’extrémisme violent visité par 110 000 jeunes.  Elle a exhorté le Conseil à veiller à l’application des deux résolutions, en améliorant la participation des jeunes aux processus de prise de décisions, la protection des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les jeunes, et l’établissement des responsabilités en cas de violations de ces droits.  « La résolution 2250 m’a garantie à moi et à mes pairs un siège dans la voiture mais ce que nous voulons, c’est le siège du chauffeur pour être sûrs d’arriver à destination. » 

Mme SOFIA RAMYAR, Directrice exécutive de l’organisation « Afghans for progressive thinking-APT », a relaté un traumatisme d’enfance lorsqu’en 1995, un hélicoptère a lâché une bombe sur sa maison à Kaboul, en Afghanistan, ce qui a fait d’elle une fervente défenseuse de la paix.  Forcées de fuir au Pakistan et de vivre dans des camps de réfugiés sans papiers, elle et sa famille n’ont pu rentrer à Kaboul qu’en 2001, où elle est devenue la Directrice exécutive d’« Afghans for progressive thinking-APT » en 2014, dans une société toujours dominée par les hommes.

Les jeunes représentent la majorité de la société afghane et sont aujourd’hui un groupe stratégique pour le changement de leurs communautés, mais également pour des changements structurels, a estimé Sofia Ramyar.  Une nouvelle génération de jeunes hommes et femmes se prépare à prendre le relais en Afghanistan, a-t-elle affirmé.  Mon organisation est d’ailleurs le parfait exemple d’une structure soutenue par les Nations Unies au service de la paix en Afghanistan.  Depuis sa création en 2011, l’APT a mobilisé plus de 20 000 jeunes et étudiants dont la plupart viennent des régions rurales.  En tant qu’organisation chef de file pour la mise en œuvre de la résolution 2250 du Conseil de sécurité, l’APT a organisé de nombreux débats et dialogues et a collaboré avec le Gouvernement afghan à l’élaboration de plans d’action concrets en faveur de l’agenda « jeunes et paix et sécurité ».  Mais même si des efforts ont été faits pour impliquer les jeunes et leur permettre d’occuper des postes de responsabilité, l’ancienne mentalité des relations entre hommes et femmes, jeunes et adultes persiste.  « Cela doit changer », s’est impatientée Sofia Ramyar.

Elle a annoncé que l’an dernier, avec le soutien de l’Ambassade des Pays-Bas en Afghanistan, l’APT a lancé une initiative pour sélectionner le premier envoyé de la jeunesse afghan auprès des Nations Unies, une expérience répétée cette année avec le concours de l’Ambassade d’Allemagne.  En conclusion, elle a fait une série de recommandations pour que les Nations Unies adoptent une approche à long terme et mettent en place des politiques qui font des jeunes une partie intégrante des processus de prise de décisions et du processus de paix en Afghanistan, de la négociation des accords à leur mise en œuvre.  Les jeunes doivent être perçus comme des partenaires égaux et non pas comme des réalisateurs et bénéficiaires de projets.  À cet égard, Sofia Ramyar a estimé que le Bureau de l’Envoyé de la jeunesse des Nations Unies a une position privilégiée pour encourager le développement de plans d’action nationaux en soutien à la résolution 2250 dans lesquels les organisations locales de la jeunesse bien établies peuvent être des partenaires de premier plan.

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a plaidé en faveur d’une plus grande implication des jeunes, et notamment des filles, dans le maintien de la paix.  Plus de la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans, a rappelé le représentant.  « Ce n’est pas le cas de nous tous autour de cette table », a-t-il ajouté, provoquant l’hilarité générale.  Il est donc important de prendre en compte la diversité des points de vue de la jeunesse, a estimé le représentant.  Nous savons que, lorsque les processus de paix sont ouverts, ils ont un tiers de chance en plus d’être durables, a-t-il souligné.  Le représentant a voulu que l’on lutte contre les préjugés par rapport aux jeunes.  Ils sont, a-t-il dit, une source de changement politique et démocratique, comme nous l’avons vu récemment au Soudan.  Le représentant a annoncé une série d’initiatives lancées par son gouvernement pour protéger les jeunes en situation de conflit, mais aussi contre les violences sexuelles.  S’adressant à l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, qui a annoncé le document final du premier colloque international sur la participation des jeunes aux processus de paix, intitulé « Nous sommes ici », il a dit: « Et bien vous êtes ici, et nous vous avons entendu. »

M. JOB OBIANG ESONO MBENGONO (Guinée équatoriale), s’exprimant également au nom de l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire, a salué l’initiative de la Jordanie qui avait veillé, lors de sa présidence du Conseil, à lancer le processus d’examen de la résolution 2250.  Il a jugé indispensable que le Conseil se consulte sur la façon d’aider les gouvernements et les organisations régionales à mettre en œuvre les résolutions 2250 et 2419.  Le représentant a rappelé que plus de 600 millions de jeunes vivent dans des zones fragiles et affectées par les conflits, dont une grande proportion en Afrique, le continent qui a la population la plus jeune au monde, avec environ 400 millions de jeunes de 15 à 35 ans.  Il a attiré l’attention sur les engagements et priorités de l’Afrique pour lever les obstacles au changement, à l’accès à l’éducation et à l’emploi.  Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a d’ailleurs coopéré avec plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, pour réduire les risques de radicalisation et garantir la contribution des jeunes au développement.  Il a recommandé de continuer à investir dans les services de base et d’évaluer les progrès à l’aune de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.   

Rappelant qu’en 2016, on estimait à 408 millions le nombre de jeunes qui vivent dans des situations de guerre et de violence organisée, M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a tout simplement jugé « logique » qu’on les implique dans le règlement des conflits et la consolidation de la paix.  Il est de la responsabilité des gouvernements, a-t-il ajouté, d’élargir l’accès des jeunes à l’éducation et aux opportunités économiques pour qu’ils ne soient pas tentés par l’extrémisme.  Le représentant s’est attardé sur la situation des jeunes dans des pays comme la République centrafricaine ou la Syrie, avant de saluer « le tremblement des jeunes ».  Inspiré par Greta Thunberg, activiste suédoise 16 ans, quelque 1,6 million de jeunes ont pris d’assaut les rues de 125 pays pour réclamer aux dirigeants du monde une action sur le climat.  Cela nous montre, a-t-il commenté, que pour les jeunes, un avenir sûr et pacifique est indissociable des questions des changements climatiques, du développement et de la durabilité, bref du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Ne voyons là ni désobéissance civile ni rébellion.  Non, écoutons ces jeunes, a encouragé le représentant, qui s’est réjoui de ce changement d’attitude dans l’activisme des jeunes.  Aujourd’hui, les jeunes femmes envahissent les rues et les tribunes politiques chez elles et dans le monde entier.  Malala a été, avant Greta, la première jeune femme à s’être dressée à la tribune de l’ONU et à inspirer ses pairs par son courage et sa détermination.  Au mois d’avril dernier, lors de la présidence allemande du Conseil de sécurité, nous avons entendu les lauréates du prix Nobel de la paix, Nadia Murad et Nujeen Mustafa, plaider pour les jeunes réfugiés.  L’Allemagne essaye de faire beaucoup pour les jeunes.  Elle appuie par exemple un projet à Bamako qui encourage les jeunes à s’adonner à des activités culturelles plutôt que de sombrer dans l’extrémisme ou la délinquance. 

Nous devrions, a estimé Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis), entendre plus souvent les jeunes, et une des leçons que nous devrions tirer de ce débat, c’est que nous devons travailler encore plus pour stopper les conflits avant qu’ils n’éclatent.  Nous devons écouter directement les jeunes comme nous le faisons aujourd’hui car ce qu’ils veulent plus que tout, c’est que les conflits cessent pour avoir la chance d’un avenir plus sûr et plus prospère.  En tant que diplomates, a reconnu la représentante, nous nous parlons derrière des portes closes où nous voyons rarement des gens qui n’ont pas au moins un ou deux cheveux blancs.  Mais regardons la réalité en face: partout autour de nous, nous avons des exemples de jeunes gens qui fixent et dirigent les agendas politiques.  Les jeunes n’attendent pas que le changement se produise, ils sont le changement.  Dans beaucoup d’endroits au monde, ce sont eux qui réclament la fin de la tyrannie et qui défendent les droits de l’homme, poussant les responsables à rendre des comptes.  C’est la lauréate du prix Nobel de la paix, la jeune Nadia Murad, qui a été essentielle pour braquer les projecteurs sur le sort des Yézidis et aider le Conseil à enclencher une action.  C’est le courage qu’il a fallu à Nadia pour venir au Conseil et nous raconter la brutalité dont elle a souffert qui a poussé la communauté internationale à agir.

Nous devons, a estimé la représentante, encourager ce type de leadership et donner aux jeunes gens les moyens de réussir.  C’est la raison pour laquelle les États-Unis sont fiers d’investir dans les programmes de leadership des jeunes à travers le monde.  Les États-Unis appuient aussi les programmes qui font des jeunes des partenaires de la cohésion sociale et de la tolérance.  Les jeunes ont joué une rôle critique contre la propagande des terroristes chez eux et à l’étranger, avec des outils, des applications et des approches novateurs.  La représentante a cité le programme de pair à pair, dans le cadre duquel les étudiants développent des campagnes en ligne et des contenus pour prévenir et contrer l’extrémiste.  En avril dernier, les États-Unis ont organisé une manifestation pour les jeunes délégués sur la mise en œuvre de la résolution 2250 où ils ont dénoncé leur sous-représentation systématique en politique et dans les processus de prise de décisions.  Ici, au Conseil, nous devrions donner l’exemple, en invitant plus souvent les jeunes.  Nous ne saurions, a prévenu la représentante, ignorer ou marginaliser 4,5 milliards de personnes.  Nous devons redoubler d’efforts pour amplifier la voix des jeunes et leur contribution comme agents de consolidation de la paix et leaders d’un avenir pacifique et prospère. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a estimé que la prolifération des conflits est un obstacle majeur à la contribution des jeunes à la paix et à la sécurité.  Il a déclaré que de nombreux jeunes du Moyen-Orient rencontrent des difficultés pour réaliser leurs aspirations et que la pauvreté les prive de leur droit à la dignité.  Dans le même temps, a-t-il ajouté, le terrorisme les déprive de leur innocence.  Insistant sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des conflits, le représentant a mis en exergue les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme pour la jeunesse et la paix et la sécurité dans des pays tels que la Colombie, l’Iraq et le Kosovo.  Il a souligné la nécessité de mettre en œuvre un développement et des investissements durables pour renforcer les capacités des jeunes et les empêcher de sombrer dans le crime et l’extrémisme.

M. MUHSIN SYIHAB (Indonésie) a appelé à créer les conditions d’une plus grande participation des jeunes aux processus de maintien de la paix, notamment en s’attaquant aux causes profondes des conflits.  En effet, le manque d’opportunités économiques a de quoi décevoir et frustrer les jeunes, a estimé le représentant, mettant en garde contre le fait que les « jeunes découragés sont un terreau fertile pour la propagation d’histoires et d’idées dangereuses ».  Dans les conflits qui s’éternisent, « ces jeunes désemparés sont une proie facile pour les groupes armés, que ce soit en tant que victimes ou en tant qu’outils de guerre », a–t-il insisté.

Le représentant a appelé le Conseil à prendre ses responsabilités pour faire en sorte que les jeunes jouent un rôle plus important dans les processus de paix.  Il a notamment appelé à mettre l’accent, au sein des missions de maintien de la paix, sur les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration, ainsi que sur la mobilisation de la population, afin de donner aux jeunes une seconde chance en les réintégrant dans leurs communautés. 

Les résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) ne sont pas uniquement destinées aux membres du Conseil, mais bien à l’ensemble des États Membres, a par ailleurs estimé le représentant.  Il a par conséquent appelé à traduire ces textes en partenariats entre les États, les organisations régionales et le système onusien au sens large.

Le représentant a enfin souhaité donner l’exemple de la façon dont son pays s’y est pris pour combattre la radicalisation des jeunes.  En 2019, a-t-il dit, l’Indonésie a promulgué une loi sur la jeunesse, qui sert de fondement juridique à l’intégration des jeunes aux efforts nationaux de développement, en termes d’accès des jeunes à la santé, à l’éducation et aux processus de prise de décisions.  Le pays s’est également doté de 780 ambassadeurs de la jeunesse dans 13 provinces, afin d’aider à combattre le terrorisme et l’extrémisme violent, a-t-il dit.  « L’Indonésie est un pays qui s’est construit avec l’esprit de la jeunesse », a déclaré le représentant.  « Et cet esprit continuera à façonner notre avenir. »

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a appelé tous les États à épauler l’Envoyée du Secrétaire général, tout en se demandant si le Conseil le fait efficacement en abordant des sujets qui sortent de son ordre du jour.  Il a néanmoins reconnu l’importance du sujet pour des pays, comme les pays africains en proie aux conflits.  Mais, a-t-il poursuivi, il est tout de même étrange de parler de cette question alors qu’on bloque les discussions sur d’autres thèmes plus pressants.  Le représentant russe a tenu à préciser que son pays appuie fermement la jeunesse.  Il s’est ému de la situation en Palestine, où avec la stagnation des pourparlers de paix, les jeunes sont très vulnérables à l’idéologie radicale.  Les jeunes comme les Gazaouites, qui se trouvent dans une situation de défavorisés, doivent être protégés de la radicalisation.  Il a aussi mis en garde contre l’utilisation des jeunes par des acteurs extérieurs pour renverser des gouvernements légitimes.  Au bout du compte, a-t-il conclu, la situation des jeunes relève de l’ordre du jour du Conseil économique et social ou d’autres organes spécialisés.  Respectons, a-t-il voulu, la division du travail au sein des Nations Unies.  On n’a pas besoin de la tribune du Conseil de sécurité pour parler des jeunes. 

M. WU HAITAO (Chine) a rappelé que les jeunes dans le monde contribuent à la promotion de la paix et de la stabilité.  Il a appelé à renforcer leur protection dans les zones de conflits et à les encourager à jouer un rôle actif dans le maintien de la paix.  Le Conseil devrait en effet s’efforcer de prévenir et de régler les conflits par des moyens politiques afin de créer un environnement pacifique pour que les jeunes puissent réaliser leur potentiel.  Il a aussi jugé nécessaire d’augmenter la participation des jeunes dans la prévention et le règlement des conflits.  Pour ce faire, l’ONU devrait augmenter sa coopération régionale, notamment avec l’Union africaine (UA), la Ligue des États arabes et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), ainsi qu’appuyer davantage des projets en faveur des jeunes.

Parallèlement, le représentant a appelé à poursuivre la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Il faut prendre des mesures pour éviter que des idées extrémistes influencent les jeunes esprits, notamment en luttant contre le recrutement en ligne et en encourageant les jeunes à devenir un « groupe de personnes positives éprises de paix ».  L’ONU devrait par ailleurs aider les pays en développement à renforcer leur capacité de mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, pour leur permettre d’utiliser pleinement leur dividende démographique.  Cela devrait se traduire par la création d’entreprises et d’opportunités d’emploi pour les jeunes. 

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a déclaré que le Symposium sur la participation des jeunes aux processus de paix, qui s’est déroulé à Helsinki, sert d’excellente plateforme pour apprendre des jeunes agents de consolidation de la paix les domaines à améliorer dans l’application des résolutions du Conseil.  La protection des jeunes dans les zones de conflits doit demeurer une priorité.  Après avoir souligné que les jeunes sont des alliés au potentiel transformateur et novateur « incommensurable », le représentant a insisté sur leur rôle vital dans la prévention et la résolution des conflits.  Ce même rôle devrait être renforcé dans la mise en œuvre du Programme 2030. 

Il a conseillé, dans le cadre de l’application des résolutions du Conseil, de créer des réseaux de jeunes médiateurs au niveau régional; d’élargir les profils et les listes de réserve, et d’établir une ligne budgétaire spécifique pour que le système onusien soit dûment équipé pour mettre les résolutions du Conseil et appuyer les États, à cet égard.  Il a aussi voulu que le Secrétaire général présente chaque année un rapport sur les progrès et les défis et a plaidé pour la création d’un groupe informel d’experts sur les jeunes, la paix et la sécurité, pour pouvoir assurer le suivi systématique de la situation. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) s’est focalisé sur les obstacles qui se dressent contre la participation des jeunes et a exploré des pistes susceptibles de permettre au Conseil de soutenir leur action en faveur de la paix et la sécurité.  Il a constaté que les jeunes « ne nous ont pas attendus pour se constituer en acteurs », et qu’ils contribuent à des solutions innovantes, investissent de nouveaux espaces alternatifs et luttent contre le statu quo.  Il a renvoyé à cet égard au rapport du PNUD sur le rôle de premier plan des jeunes dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.  Le représentant a jugé par ailleurs que ce « potentiel immense » ne saurait se réaliser si les jeunes sont déplacés ou forcés à quitter leur pays à cause de la guerre, s’ils sont endoctrinés par des groupes extrémistes, si leurs écoles et universités sont attaquées ou s’ils sont exclus de la vie politique, économique et sociale. 

Parmi les efforts de son pays, il a cité le projet Média Sahel, de l’Agence française de développement, qui permet à des jeunes du Burkina Faso, du Mali et du Niger de contrer les « fake news », d’avoir accès à des informations fiables et de participer au débat public dans leur pays.  La France appuie aussi la participation des jeunes dans le cadre de sa présidence du G7.  En effet, il y a un mois, des centaines de décideurs de moins de 30 ans se sont réunis à Paris sous le patronage du Président Emmanuel Macron et ont présenté des recommandations tendant à la lutte contre les inégalités, qui seront transmises aux chefs d’État du G7 à Biarritz, à la fin du mois d’août.  La participation des jeunes est aussi érigée en priorité au forum conjointement organisé par la France, le Mexique et ONU-Femmes en 2020, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes.

Le représentant a recommandé au Conseil de soutenir plus systématiquement l’action des jeunes dans la consolidation de la paix, en renforçant le cadre opérationnel des résolutions 2250 (2015) et 2419.  M. de Rivière a estimé dans ce contexte que les interventions devant le Conseil de jeunes comme Kessy Ekomo-Soignet, de la République centrafricaine, Inas Miloud, de la Libye, et Nujeen Mustafa, jeune réfugiée syrienne, étaient importantes.  Il a en outre jugé essentiel que tous les rapports sur les situations des pays intègrent les aspirations des jeunes et la contribution de l’ONU à leur inclusion.  Il a salué en particulier la stratégie jeunesse de la Mission de vérification de l’ONU en Colombie et les efforts du PNUD, du FNUAP et de la Commission de consolidation de la paix visant à mettre sur pied un programme mondial sur la jeunesse, la paix et la sécurité pour épauler les coalitions de jeunes et leurs feuilles de route.  Il a dit attendre les recommandations du Secrétaire général dans son rapport sur les deux résolutions d’ici à mai 2020.   

Pour M. MARIUSZ LEWICKI (Pologne), il faut tout faire pour permettre aux jeunes de grandir dans un monde qui leur offre des opportunités économiques et qui leur garantisse une participation à la vie politique.  L’implication des jeunes est cruciale pour la paix, la sécurité et le développement, a-t-il poursuivi, saluant dans ce contexte les résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) du Conseil de sécurité.  Avec près de 1,8 milliard de jeunes entre 10 et 24 ans dans le monde, dont beaucoup sont analphabètes et vivent dans la pauvreté extrême, le représentant a souligné les risques liés à leur recrutement dans les rangs de groupes terroristes et extrémistes et à leur marginalisation dans les situations de conflit où l’accès au marché du travail et à l’éducation est encore plus compromis.  Tous ces facteurs contribuent au sentiment qu’ils ont de n’avoir aucune perspective d’avenir, a reconnu le représentant pour lequel la situation des jeunes filles est encore plus alarmante puisqu’en plus, elles peuvent être victimes de violences sexuelles, de mariages précoces et forcés et de trafic sexuel.  Il a plaidé pour qu’elles puissent vivre sans préjudices et avec les mêmes opportunités que les jeunes hommes.

La frustration des jeunes et leur manque de confiance dans les institutions publiques ne cessent de s’aggraver parce qu’ils ne veulent plus de promesses creuses et attendent des actions concrètes.  Or, « c’est notre responsabilité de faire le lien entre les politiques et leur impact réel », a estimé le représentant pour lequel un dialogue avec les jeunes s’impose dans le contexte de la réalisation du Programme 2030.  Elle a rendu hommage à l’engagement en faveur de la lutte contre les changements climatiques de la jeune suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, qui est véritablement devenue la voix de la jeunesse.

Pour Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique), les résolutions 2250 et 2419 du Conseil de sécurité soulignent le potentiel immense de la jeunesse pour la réalisation des objectifs de développement durable, alors « œuvrons pour optimiser ce potentiel ».  Selon les estimations, jusqu’à 600 millions de jeunes adultes vivent dans des États fragiles et sont touchés par un conflit, et ces jeunes constituent actuellement la majorité de la population dans ces pays et souvent aussi le gros de leurs forces armées, a rappelé la représentante, alors que les femmes sont souvent les seules responsables de la survie économique de leur famille.  Pourtant ces jeunes et ces femmes se retrouvent trop souvent exclus des processus de paix ou de prise de décisions concernant leurs pays. 

La représentante a insisté sur l’importance de créer un environnement favorable à la participation et l’inclusion des jeunes adultes dans les processus de prévention de conflit et de consolidation de la paix.  Cela permettrait d’accroître la légitimité et la viabilité de ces processus, a-t-elle estimé, en voulant que l’on reconnaisse les jeunes comme des acteurs égaux et puissants qui peuvent apporter une contribution positive.  Cela suppose un changement de normes, de pratiques et d’attitudes, mais c’est de l’ordre du possible, comme en attestent les cas des processus de paix en Colombie et en Afghanistan.

Une inclusion effective ne peut se faire qu’en assurant aux jeunes la dignité, la protection et la qualité de vie auxquelles ils ont droit, a poursuivi Mme Van Vlierberge.  Il a rappelé que la Belgique reste fermement attachée à la promotion des droits de l’homme, condition fondamentale de la paix et du développement.  Elle a également mis en exergue le rôle des nouvelles technologies de l’information, en indiquant que deux tiers des internautes ont moins de 35 ans.  Affranchis des contraintes territoriales, les jeunes peuvent désormais s’inspirer de modèles de référence plus variés et ces technologies peuvent dépasser les lignes de conflit et faciliter la participation citoyenne des jeunes.  La Belgique continuera à plaider en faveur d’une plus grande intégration de l’agenda « jeunesse et paix et sécurité » dans les débats du Conseil de sécurité, a promis la représentante.

La résolution 2419 (2018) souligne que les jeunes ne doivent pas être considérés comme un problème, mais bien comme des acteurs essentiels des processus de paix, s’agissant aussi bien de la prévention que de la résolution des conflits, a rappelé M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou).  Toutefois, ces résolutions notent que les gouvernements et le système multilatéral rencontrent toujours des obstacles à l’inclusion des jeunes aux processus de paix, en dépit du fait que ce sont eux les plus touchés par les conflits armés.  Pour remédier à ces obstacles, il a jugé fondamental de promouvoir le dialogue avec les organisations dirigées par des jeunes et de prendre en compte leurs opinions dans la formulation des politiques et des programmes.  Le représentant a tout particulièrement insisté sur l’inclusion des jeunes femmes dans la prise de décisions, via leur participation aux négociations de paix et à la construction de structures gouvernementales plus ouvertes et plus représentatives.  Les États, les organisations internationales et les donateurs devraient enfin promouvoir le financement d’organisations dirigées par et pour les jeunes, qui cherchent à appuyer les processus de paix à travers des activités de consolidation et de prévention de la violence, a-t-il estimé.

 

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