Soixante-quatorzième session,
9e & 10e séances – matin & après-midi
AG/SHC/4262

Troisième Commission: les délégations dressent un bilan plus que mitigé de l’égalité hommes-femmes à l’approche des 25 ans de la Déclaration de Beijing

La Troisième Commission a poursuivi, aujourd’hui, son examen de la question de la promotion des femmes en passant en revue les progrès réalisés dans l’avancement des droits des femmes mais aussi, et surtout, les défis qu’il reste à surmonter pour réduire les discriminations et l’exclusion dont elles sont victimes, tant sur les plans du travail, de la santé, de l’éducation, de la vie familiale et des migrations.  Un bilan contrasté alors que 2020 s’annonce comme une « année jalon » en vue de la difficile réalisation de l’égalité femmes-hommes. 

Comme l’a rappelé Djibouti, l’année prochaine marquera en effet le vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le dixième anniversaire de la création d’ONU-Femmes et le cinquième anniversaire de l’adoption du Programme 2030. 

Si les instruments ne manquent pas, les résultats restent maigres, 40 ans après l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Il importe donc, ainsi que l’a souligné l’Espagne, de « faire preuve de davantage de volonté politique ». 

Même si nous avons progressé au cours des 24 dernières années, nous sommes loin des objectifs que le monde attend de nous pour assurer « l’équilibre de genre », s’est inquiété Israël.  « Et s’il est vrai que l’égalité universelle des sexes n’est pas une tâche qui incombe à une seule personne ni même à un seul pays, cela n’exempte personne de la mener à bien. »

Alors que bon nombre d’États saluaient les progrès accomplis vers une meilleure représentation des femmes au sein du système des Nations Unies, l’Éthiopie s’est enorgueillie d’avoir atteint la parité femmes-hommes aux plus hauts niveaux de responsabilité politique, 50% des postes ministériels étant ainsi occupés par des femmes.  L’élection d’une femme à la tête de l’État en 2018, puis la désignation de femmes pour présider la Cour suprême et la Commission nationale électorale sont, selon elle, autant de signes que les avancées nationales doivent à présent être répliquées au niveau régional. 

S’agissant de l’emploi, terrain parmi les plus propices aux discriminations, le « deux poids, deux mesures » entre hommes et femmes a également été fustigé par une majorité de délégations.  Les Maldives ont notamment déploré que la participation des femmes sur le marché du travail formel reste nettement inférieure à celle des hommes et que les emplois domestiques ne soient pas encore reconnus.  Le Costa Rica s’est, lui, vanté de disposer d’une politique nationale qui vise à lutter contre la discrimination au travail et en comptabilisant le travail domestique non rémunéré.  De son côté, l’Islande s’est enorgueillie de l’entrée en vigueur, l’an dernier, de la première loi au monde sur l’égalité salariale.

Un accent particulier a également été placé sur le sort des femmes et des filles migrantes.  Le Saint-Siège a ainsi exprimé son inquiétude pour les travailleuses migrantes qui, selon lui, risquent non seulement d’être exploitées dans leur travail mais aussi de souffrir d’exclusion sociale.  Voyant dans le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières un « cadre important de lutte » contre ces violences et discriminations, l’observateur a également mis en garde contre le risque pour les femmes migrantes en situation irrégulière de devenir victimes de la traite des êtres humains et des formes modernes d’esclavage. 

Confronté à la situation des femmes migrantes qui, alléchées par des offres d’emploi à l’étranger, se retrouvent victimes de « réseaux de recruteurs véreux », sans pouvoir le plus souvent bénéficier d’une représentation diplomatique résidente, le Cameroun cherche à faciliter leur rapatriement et à prévenir la récurrence de telles mésaventures à travers des campagnes de sensibilisation. 

Tout en soulignant l’impact délétère des sanctions unilatérales sur le bien-être des femmes vivant sur son territoire, l’Iran a fait état d’un projet de loi prévoyant d’accorder la citoyenneté iranienne aux milliers d’enfants nés de mère iranienne et de père étranger.  Un texte considéré comme « une grande avancée pour les femmes » compte tenu du nombre élevé de réfugiés accueillis par l’Iran dans un contexte de fortes migrations. 

Le Nigéria a, pour sa part, insisté sur la nécessité de répondre au fléau de la violence sexiste dans les situations de conflit ou postconflit, tandis que la Bolivie s’est alarmée de la prévalence des féminicides, « véritable pandémie » qui frappe l’Amérique latine et les Caraïbes.  Le Kenya a pour sa part salué la déclaration historique conclue par l’Éthiopie, la Somalie, la République-Unie de Tanzanie et l’Ouganda, visant à appuyer la coordination des efforts d’élimination de ce phénomène, notamment au niveau des régions frontalières. 

À son tour, le Brésil a souligné ses efforts pour promouvoir le « droit à la vie dès la conception » et son opposition à l’avortement comme moyen de contraception, tout en se disant favorable au droit à la santé sexuelle et à la protection des couples de même sexe, au nom de la politique familiale.  De son côté, le Panama s’est félicité de mesures nationales permettant aux femmes d’accéder au planning familial mais a reconnu que des difficultés subsistaient en matière de prise en charge des femmes enceintes, en particulier des adolescentes, une préoccupation également partagée par El Salvador. 

L’impact des changements climatiques sur la vie des femmes a également suscité nombre de préoccupations, à commencer par le Viet Nam et la Namibie, qui a expliqué que la sécheresse actuelle, la pire depuis trois décennies, se faisait cruellement ressentir sur les femmes en milieu rural.  Une catégorie particulièrement exposée aux risques d’exclusion et de discrimination, selon le Ghana, qui a appelé la communauté internationale à davantage reconnaître les femmes comme « agents de changement » au moment où commence la décennie d’action pour réaliser le Programme 2030. 

La Troisième Commission entamera demain, à partir de 10 heures, son débat sur les droits de l’enfant après avoir écoulé la liste des orateurs intervenant au sujet de la promotion des femmes.

PROMOTION DES FEMMES

Promotion des femmes (A/74/38, A/74/137, A/74/224, A/74/235)

Suite donnée aux textes issus de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/74/220, A/74/222)

Suite du débat général

Mme DEBORAH NYI (Myanmar) a expliqué que son pays mettait en œuvre sa stratégie nationale 2013-2022 de promotion des femmes, qui prévoit que toutes les femmes aient un accès égal aux ressources, opportunités et services et vise à garantir leur représentation à tous les niveaux de prise de décisions.  Le Gouvernement a aussi créé quatre groupes de travail technique chargés de la mise en œuvre de ce plan, a-t-elle ajoutée, avant de préciser que le Myanmar a adopté une politique de tolérance zéro en ce qui concerne la violence à l’encontre des femmes.  « Nous travaillons à renforcer le cadre juridique pour mieux protéger les filles et les femmes », a-t-elle insisté.  La représentante a aussi expliqué que son gouvernement était en train de rédiger un projet de loi sur la protection et la prévention de la violence à l’égard des femmes pour s’assurer que l’arsenal juridique du Myanmar soit plus en phase avec la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elle a expliqué que ce projet de loi mentionne la nécessité de protéger les femmes contre toutes les formes de violence dont le viol conjugal, la violence sexuelle et le harcèlement, notamment sur le lieu de travail et dans les lieux publics. 

Par ailleurs, la représentante a précisé que le Plan de développement durable du Myanmar, adopté en 2018, promeut les droits des individus, notamment des femmes et des filles, pour leur permettre d’avoir accès à des emplois décents, libres de toute forme de discrimination.  Elle a précisé que l’autonomisation économique des femmes était une priorité du Gouvernement.  Elle a ensuite cité la création, en 2019, au sein de la chambre basse du Parlement, la « Pyithu Hluttaw », de la première commission des droits des femmes et des enfants, dont l’objectif est de garantir que les femmes aient les mêmes opportunités que les hommes dans le monde politique, économique, social et culturel.

Mme TESFAMARIAMHOL (Érythrée) a estimé que les 12 orientations prioritaires de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes doivent rester « notre boussole » et que le vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing doit être l’occasion de faire le bilan sur la parité.  Soulignant le rôle déterminant joué par les femmes érythréennes pour l’autodétermination et l’indépendance du pays, la déléguée a assuré qu’elles continuent aujourd’hui de lutter activement pour la parité et contre les discriminations.  L’Érythrée, a-t-elle souligné, est déterminée à reconnaître la participation égale des femmes et des hommes pour construire une société prospère.  Cette égalité est aussi un prérequis pour le développement durable, l’objectif étant d’offrir à tous les citoyens un moyen de subsistance durable, a précisé la représentante.  Elle a ajouté que préserver le pouvoir décisionnel des femmes et leur contribution à la marche de la nation, est une priorité de son gouvernement, lequel a présenté en mars son rapport périodique sur les discriminations faites aux femmes. 

Mme NESRINE ELMANSOURI (Tunisie) a déclaré que l’égalité femmes-hommes a toujours été une priorité de la Tunisie, comme en témoigne l’adoption du Code du statut personnel dès 1956 et la réaffirmation du principe de l’égalité entre les sexes dans la Constitution de 2014.  La Tunisie a également ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et 7% des femmes candidates ont été élues lors des dernières élections.  La représentante a aussi indiqué que la Tunisie poursuit son programme d’établissement de politiques locales qui tienne compte de cette problématique et dans le cadre desquelles un accent particulier est accordé au rôle des femmes dans les zones rurales.  Un programme multisectoriel a d’ailleurs été signé avec 19 millions de dollars alloués à la seule protection sociale des femmes en zone rurale, a-t-elle précisé. 

Saluant la célébration prochaine des 25 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et du vingtième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur la problématique des femmes, la paix et la sécurité, la représentante a relevé que ces commémorations interviendront aussi dans le cadre du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, ce qui vient rappeler l’importance du multilatéralisme dans les liens femmes-hommes.  Elle a rappelé à cet égard que son pays a organisé, avec ONU-Femmes et le PNUD, le dernier forum sur l’égalité femmes-hommes, dont le but est de donner aux femmes davantage voix au chapitre sur les grandes questions de société.  En dépit de ces progrès, les discriminations dont souffrent les femmes demeurent une difficulté et un obstacle majeur pour le développement durable, a-t-elle constaté, jugeant que des stratégies nationales doivent intégrer toutes les parties prenantes et bénéficier d’une coopération régionale. 

M. FREDRIK HANSEN, observateur du Saint-Siège, a rappelé les paroles du pape François pour qui « un monde sans les femmes ne fonctionne pas », et a appelé la société à faire progresser les droits dérivant de la dignité intrinsèque des femmes et des filles.  Il faut notamment s’assurer de disposer des ressources et de la volonté politique nécessaires pour combattre les facteurs rendant les femmes et les filles vulnérables, a poursuivi M. Hansen.

Le Saint-Siège reste profondément préoccupé par les violences et discriminations auxquelles les femmes restent aujourd’hui encore confrontées, malgré des progrès importants, a poursuivi l’observateur.  Il a notamment cité le sort des femmes migrantes et en particulier des travailleuses migrantes, qui risquent non seulement d’être exploitées dans leur travail mais aussi de souffrir d’exclusion sociale.  Ces femmes, a insisté M. Hansen, doivent être les bienvenues, protégées et intégrées au sein de nos communautés, dans la dignité.  Elles doivent aussi bénéficier d’une pleine égalité devant la loi, notamment par l’accès aux systèmes de justice, et doivent bénéficier en ce sens de mesures spécifiques. 

Pour l’observateur, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières offre un cadre important de lutte contre les violences et discriminations dont ces femmes sont menacées.  M. Hansen a insisté à cet égard sur le risque, pour les femmes migrantes en situation irrégulière de devenir victimes de la traite des êtres humains et des formes modernes d’esclavage que sont l’exploitation sexuelle et le travail forcé, dénonçant en outre les cas « abominables » de trafic de nourrissons.  Il a appelé les États à prendre toutes les mesures législatives nécessaires pour combattre ces crimes haineux et à faire appliquer efficacement ces lois. 

M. DINH NHO HUNG (Viet Nam) s’est préoccupé de l’impact des changements climatiques sur la vie des femmes et a appelé à considérer la femme comme un acteur dynamique du changement, à la fois en termes d’adaptation et de réduction des risques.  C’est pourquoi, en vertu du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, le Viet Nam a adopté des mesures visant à promouvoir le leadership des femmes dans le but de comprendre, gérer et réduire les risques de catastrophes et d’améliorer la préparation aux catastrophes. 

Il a expliqué qu’afin de renforcer la mise en œuvre de ces actions au plan local, son gouvernement a mis en place, dès 2016, des principes directeurs sur les meilleures pratiques à suivre pour associer les femmes aux programmes communautaires sur les risques de catastrophes.

Le Viet Nam a travaillé en étroite collaboration avec ONU-Femmes, le PNUD et d’autres agences des Nations Unies pour renforcer les capacités des femmes en matière de changements climatiques, notamment à travers la formation, la sensibilisation, la résilience ainsi que pour appuyer leur participation au processus de prise de décisions.  Ces projets, s’est-il félicité, ont contribué à améliorer le statut des femmes aussi bien au sein de leur famille que de leurs communautés. 

Mme AISHATH FAREENA (Maldives) a souligné que la garantie des droits des femmes et des filles est la pierre angulaire du développement durable.  Les Maldives, a-t-elle assuré, ont une société qui traite les deux sexes en tant qu’égaux.  Alors que le pays traverse une période de transition, son gouvernement accorde une place importante à l’éducation et, dans ce cadre, s’emploie à garantir la parité au niveau secondaire.  Au niveau supérieur, les femmes sont de plus en plus nombreuses à recevoir des diplômes, a-t-elle fait observer. 

Les Maldives ont par ailleurs adopté une loi sur les violences domestiques qui reconnaît cette violation des droits de l’homme comme un crime, a poursuivi la représentante.  Soucieux d’améliorer la participation des femmes à la vie sociale et politique, le pays a aussi fait passer une loi sur la parité en 2016.  Toutefois, bien que cette loi soit en place, le défi consiste à la mettre en œuvre, a concédé la déléguée, jugeant essentiel de sortir des stéréotypes de genre et de rôles traditionnels associés aux femmes.  Le Gouvernement travaille également au renforcement de la place des femmes aux postes exécutifs, comme l’atteste la proportion de 35% de femmes aux postes gouvernementaux et la nomination, en octobre, de deux femmes à la fonction de juge de la Cour suprême.  Elle a cependant déploré que la participation des femmes sur le marché du travail formel reste inférieure à celle des hommes et que les emplois domestiques ne soient pas encore reconnus.  Face à ces défis, le Gouvernement œuvre à l’inclusion des femmes, notamment dans les zones reculées du pays, et tend à faciliter la création de petites et moyennes entreprises par des femmes. 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a indiqué que son gouvernement place l’autonomisation des femmes au rang de priorité.  Il a en voulu pour preuve la loi sur les femmes et l’emploi adoptée en 2018.  Le Gouvernement argentin en est par ailleurs à la troisième année de mise en œuvre du Plan national 2017-2019 pour la prévention et l’élimination de la violences faite aux femmes, dont l’objectif est de permettre l’application effective de la loi sur le même thème.  Le pays a d’autre part adopté récemment une loi sur la parité dans la politique, avec pour objectif de permettre une égalité réelle des chances en lien avec les postes exécutifs, a poursuivi le représentant.  De plus, a-t-il ajouté, l’Argentine a renforcé ces dernières années sa coopération avec ONU-Femmes au travers de l’ouverture d’un bureau et du lancement de plans et programmes d’autonomisation.  Il a salué les acquis de la Déclaration de Beijing, et a indiqué qu’à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la cette Déclaration et de son Programme d’action en 2020, l’Argentine prévoit d’analyser le niveau de mise en œuvre des efforts visant à garantir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. 

Après avoir énuméré les avancées de son pays en matière de condition de la femme, M. MICHAEL BARUCH BAROR (Israël) a rappelé l’appui de sa délégation aux efforts de la Présidente sortante de l’Assemblée générale pour assurer l’équilibre de genre à l’ONU.  Le représentant a souhaité que ces efforts se poursuivent.  Mais plus important encore, a-t-il ajouté, Israël espère voir le jour où ces mesures ne seront plus nécessaires et où nous serons capables de juger les gens par leurs seules capacités et non par leur genre ou toute autre considération identitaire.  « Dans l’attente du vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration de Beijing, nous sommes préoccupés par le fait que, même si nous avons progressé au cours des 24 dernières années, nous sommes loin des objectifs que le monde attend de nous aujourd’hui », a constaté le représentant qui, avant de terminer, a déclaré que s’il est peut-être vrai que l’égalité universelle des sexes n’est pas une tâche qui incombe à une seule personne ni même à un seul pays, cela n’exempte personne de la mener à bien.

Mme GARGARD (Pays-Bas) a expliqué qu’elle était d’origine libérienne, née aux États-Unis puis élevée aux Pays-Bas.  Je viens donc d’une lignée de femmes fortes qui ont survécu à la guerre, à la pauvreté et au racisme, a-t-elle dit.  Elle a déploré le fait que depuis bien trop longtemps, la majorité du monde a vécu dans la pauvreté, pendant que la minorité festoie.

Nous avons mis l’argent au-devant du bien-être, et en façonnant ainsi notre production, les femmes se retrouvent marginalisées, a dénoncé la représentante qui a expliqué que le système ne fonctionne que pour ceux qui ont de l’argent.  Elle a prévenu qu’à moins de changer le système actuel, les objectifs de développement durable demeureront hors de portée.

Ce système est un monstre que nous avons-nous même créé, a-t-elle poursuivi.  Et si les 26 personnes les plus riches possèdent plus que les plus pauvres, c’est parce que vous en avez décidé ainsi, a-t-elle accusé. 

Mme MERYL MICHELLE DIEDRICKS (Afrique du Sud) a déploré que la feuille de route que constituent la Déclaration et le Programme d’action de Beijing montre un recul, s’inquiétant des défis qui persistent en matière de violence, de discriminations, de pauvreté et de barrières sociales.  Elle a également pointé le patriarcat ainsi que la violence sexiste et obstétrique.  Ces défis sont des freins au progrès, a-t-elle dénoncé.

La déléguée a ensuite souligné que l’autonomisation et la parité des femmes et des jeunes filles font partie des priorités du Gouvernement sud-africain dont les efforts sont issus du cadre institutionnel mis en place pour promouvoir l’égalité entre les sexes.  Des progrès ont notamment été enregistrés en matière de représentation des femmes dans les instances de décision.  Mme Diedricks a aussi évoqué le travail effectué par l’Afrique du Sud auprès des travailleuses migrantes.  Elle a jugé nécessaire que les femmes aient accès à des avoirs productifs, y compris la terre.

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a expliqué que son gouvernement a fait de la lutte contre les féminicides une de ses priorités, moyennant notamment une révision de son cadre normatif.  Outre les programmes de sensibilisation et d’éducation mis en place pour faire avancer cette cause, un amendement a été voté dans la loi sur les violences domestiques.  Selon le délégué, il sera désormais plus simple et plus rapide de tenir les agresseurs de femmes à distance.  Le représentant a d’autre part relevé que les femmes sont des protagonistes importantes des programmes sociaux nationaux, y compris le programme sur les familles. 

M. de Souza Monteiro a ensuite indiqué que le Brésil s’efforce de promouvoir le droit à la vie dès la conception et est opposé à l’avortement comme moyen de contraception.  Il est néanmoins favorable au droit à la santé sexuelle et considère que les femmes jouent un rôle crucial pour promouvoir les droits de l’homme.  Il a aussi fait valoir que l’unité familiale, y compris les couples de même sexe, constitue le fondement de la société brésilienne.  À ses yeux, il est nécessaire de promouvoir un environnement familial sain afin de donner aux femmes la place qui leur revient et de lutter contre les discriminations et les violences qu’elles subissent, notamment domestiques.  Il a enfin assuré que les femmes autochtones, les femmes d’ascendance africaine ou celles vivant en zone rurale méritent l’attention du Gouvernement brésilien, de même que les femmes entrepreneurs et leur accession au crédit.

Mme KAMAL (Égypte) a fait le point sur les progrès réalisés par son pays en matière d’autonomisation des femmes et de parité hommes-femmes, précisant qu’ils avaient été réalisés grâce à des stratégies lancées au niveau gouvernemental et non gouvernemental.

Au niveau de la représentation des femmes dans les instances de décision, elle a précisé qu’en Égypte, huit femmes disposent d’un portefeuille ministériel, ce qui marque un record dans l’histoire de ce pays.  Le pays compte également 90 députés femmes et le taux de femmes travaillant dans le secteur public est de 44,5%.

L’Égypte a également lancé un prix pour les organisations qui œuvrent à l’autonomisation des femmes et à la parité.  La loi sur les investissements vise quant à elle à garantir l’égalité des chances en matière d’investissements pour les femmes et les hommes.  Par ailleurs, la Cour suprême a fait de la discrimination un crime qui s’accompagne d’amendes.

La représentante a également cité la mise en place d’un arsenal contre la violence à l’encontre des femmes: un numéro gratuit a été créé, de même que des programmes de prévention et d’appui psychologique pour les victimes.  Un guide à l’adresse des magistrats a également été élaboré pour ce qui concerne la violence contre les femmes.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a exhorté à intensifier les actions pour la mise en œuvre du programme pour les femmes, la paix et la sécurité.  C’est dans ce sens que son pays compte lancer un centre de paix international dédié à la femme et est disposé à accueillir toute proposition d’initiatives concrètes venant d’autres États Membres visant à appuyer l’inclusion des femmes dans les processus de paix. 

S’agissant de la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing, la Namibie s’enorgueillit d’avoir d’ores et déjà envoyé son cinquième rapport couvrant la période 2014-2019.  Le représentant a notamment indiqué que son pays avait réalisé d’importantes avancées en matière de participation des femmes, notamment en politique et dans la prise de décisions, l’éducation, l’élimination du VIH/Sida et de sa transmission mère-enfant.  Mais en dépit de ses avancées, des défis persistent, en particulier les violences à l’égard des femmes dans le milieu familial, a-t-il indiqué

Un autre défi est les changements climatiques et leurs effets dévastateurs sur les femmes en Namibie.  M. Gertze a notamment expliqué que son pays est en train de vivre la pire sécheresse depuis trois décennies et que celle-ci se fait particulièrement ressentir sur les femmes en milieu rural qui travaillent dans l’agriculture de subsistance.

Pour faire face à ces multiples défis, la Namibie a identifié cinq priorités sur cinq ans: l’éradication de la pauvreté et la sécurité alimentaire, l’élimination des violences à l’égard de la femme, l’accès aux ressources, le droit à la santé reproductive, ainsi que les changements climatiques. 

Mme FATMA NDAW DIENG (Sénégal) s’est inquiétée de la féminisation de la pauvreté et du fossé croissant en matière d’égalité entre les sexes, dans les zones rurales.  Elle a indiqué que les femmes représentent 60% de la main d’œuvre du secteur agricole du Sénégal et qu’elles produisent 80% de la nourriture.  La représentante a ensuite passé en revue les différentes initiatives prises par son gouvernement pour promouvoir la parité et qui, s’est-elle félicitée, ont débouché sur une plus grande participation des femmes en politique ainsi que sur de plus importants investissements dans les programmes de promotion de l’égalité des sexes.

Mme Ndaw Dieng a aussi parlé des progrès réalisés en matière d’accès à l’eau et d’amélioration des routes dans les zones rurales, ainsi que pour réduire le taux de déscolarisation chez les jeunes filles.  Des comités régionaux ont été mis sur pied pour combattre la violence sexiste et le Sénégal s’attelle à améliorer sa collecte de données.  Elle s’est toutefois préoccupée de la persistance de pratiques nuisibles.

Mme PATRICIA YAYI (Cameroun) a attiré l’attention sur la situation des migrantes, notamment les femmes camerounaises attirées par « d’alléchantes offres » d’emploi à l’étranger qui se retrouvent victimes de « réseaux de recruteurs véreux », le plus souvent, a-t-elle précisé, dans des pays où le Cameroun n’a pas de représentation diplomatique résidente.  Cette situation a profondément ému le peuple et le Gouvernement de son pays, qui a pris les dispositions pour non seulement faciliter le rapatriement de ces infortunées, mais aussi et surtout prévenir la récurrence de telles mésaventures à travers des campagne de sensibilisation. 

À cet égard, elle a tenu à saluer le rapport du Secrétaire général 74/222 ainsi que ses recommandations qui appellent notamment à renforcer les actions visant à prévenir et réprimer les atteintes aux droits des travailleuses migrantes. 

Dans un autre registre, Mme Yayi a indiqué que le Cameroun a réalisé des avancées considérables en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, de même que sur le chemin de l’égalité des sexes, la participation de la femme à la vie politique, le renforcement de son accès à la justice ainsi que l’amélioration du statut sociojuridique des femmes.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a d’emblée regretté que les viols et autres formes de violence sexuelle continuent d’être utilisés comme armes de guerre durant les conflits.  « Nous voulons lutter contre les stigmatisations subies par les victimes de ces violences sexuelles. »  Il s’agit également, pour elle, de leur rendre justice et de briser cette culture de l’impunité et y mettre un terme.

La représentante a ensuite partagé avec l’assistance les stratégies de prévention menées par son pays ainsi que pour fournir un appui physique, mental et psychologique aux victimes.  Elle a annoncé la tenue, du 18 au 20 novembre prochain, d’une conférence internationale consacrée à la justice et aux survivants intitulée « Time For Justice: Putting Survivors First ».  Cette manifestation, qui marquera les cinq ans du Sommet mondial pour mettre fin aux violences sexuelles commises en période de conflit, permettra d’évaluer les progrès et obtenir des engagements en matière d’action, a-t-elle expliqué.

Elle a ensuite indiqué qu’en tant que parrain de la résolution 1325 sur les « femmes, la paix et la sécurité », le Royaume-Uni continuera de faire de cette question une priorité au sein du Conseil de sécurité, notamment dans le cadre du vingtième anniversaire de l’adoption du texte.  Elle a précisé que les efforts seront axés sur l’appui aux femmes œuvrant dans le cadre du maintien de la paix, ainsi que sur la participation des femmes dans les processus de paix avec un accent particulier mis sur certains pays, tels que l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Yémen.

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE (Ghana) a relevé que, selon les conclusions du rapport du Secrétaire général, les femmes et les filles rurales sont particulièrement vulnérables et touchées par la pauvreté et les effets des changements climatiques.  De plus, elles souffrent beaucoup d’exclusion et de discrimination dans l’accès aux ressources productives et aux services sociaux.  Au moment où commence la décennie d’action pour réaliser le Programme 2030, la communauté internationale doit faire davantage pour changer de discours, afin de mieux reconnaître les femmes comme agents de changement et pour instaurer les conditions leur permettant de prendre leur place dans la société. 

La déléguée a ensuite cité les lois et politiques de promotion de la femme adoptées par son gouvernement, comme le congé de maternité de trois mois et l’égalité salariale.  Le Gouvernement a aussi adopté des mesures pour renforcer les capacités des femmes et protéger leurs droits dans le domaine du droit foncier et des successions.  Les femmes rurales bénéficient de l’éducation gratuite et sont sensibilisées à leurs droits civils et politiques, a-t-elle ajouté.  Mme Pobee a aussi parlé de ce qui est fait dans son pays pour encourager les femmes entrepreneurs et lutter contre la violence basée sur le sexe.  Il existe, par exemple, un organe consacré au soutien des victimes de cette violence qui dispose déjà de 87 bureaux dans tout le pays.

Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) a fait état, ces dernières décennies, d’une augmentation du nombre de filles scolarisées et de femmes ayant un travail rémunéré.  Les femmes ont également réalisé de grandes avancées en termes de droit à la propriété et de droit au mariage et au divorce, sur un pied d’égalité avec les hommes.  Cependant, s’est-elle préoccupée, les femmes représentent 70% des pauvres et deux tiers des adultes analphabètes dans le monde.  De plus, environ 90% des victimes de conflit sont des civils, dont la majorité sont des femmes, des personnes âgées et des enfants.  La représentante a aussi relevé qu’à l’échelle mondiale, le taux de représentation parlementaire des femmes se situe juste au-dessus de 23%.  Elle a jugé essentiel d’établir un ordre mondial juste et équitable qui place la personne au-dessus de l’argent et protège l’environnement.

M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a indiqué que l’investissement dans l’égalité des sexes est des plus pertinents, aucun pays ne pouvant se permettre de ne pas utiliser la moitié de ses ressources humaines.  L’exemple de mon pays montre qu’investir dans les femmes et les filles paye, a-t-il dit.  La Norvège a alloué environ 448 millions de dollars pour les efforts éducatifs au niveau mondial en 2019, la somme en faveur de l’éducation des filles ayant été accrue de 5,5 millions de dollars.  Le délégué a précisé que son pays compte augmenter ses investissements en faveur de l’accès à la santé reproductive et sexuelle, pour les filles comme pour les garçons, de 85 millions de dollars entre 2017 et 2020.  « Les garçons et les filles doivent avoir accès à une éducation sexuelle complète pour faire les bons choix à l’avenir. »

M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran) a reconnu qu’en dépit des avancées dans la promotion de droits des femmes et des filles, l’Iran a encore du travail à faire pour garantir un statut digne et égal à toutes les femmes iraniennes.  Toutefois, a-t-il fait valoir, les efforts de renforcement des capacités et des compétences des travailleuses ont permis de faire passer le nombre de postes exécutifs tenus par des femmes à 18,3%.  D’ici à 2021, au moins 30% des postes de directeur devraient être occupés par des femmes, a-t-il pronostiqué.  Il a ajouté que le nombre de femmes candidates aux élections législatives à venir en 2020 devrait lui aussi augmenter considérablement.  En mai 2019, de longues délibérations au Parlement ont conduit à amender la loi sur les droits civiques. 

Un projet de loi a également été voté pour donner la citoyenneté iranienne aux milliers d’enfants nés de mère iranienne et de père étranger.  Compte tenu du grand nombre de réfugiés accueillis par l’Iran, ce texte devrait être vu comme une grande avancée pour les droits des femmes, a-t-il souligné.  Il a par ailleurs noté que les filles sont désormais plus nombreuses à être admises à l’université que les garçons.  Dans le cadre du sixième plan de développement national, des mesures de contrôle et d’évaluation sur la participation et l’inclusion des femmes ont été mises en place en février 2019.  Elles ont notamment permis de relever le rôle croissant des entrepreneuses et des entreprises dirigées par des femmes dans l’économie iranienne. 

Toutefois, a regretté le délégué, l’impact des sanctions imposées à l’Iran sur le bien-être des femmes ne doit pas être sous-estimé.  Il est selon lui alarmant que des sanctions unilatérales continuent d’être appliquées, ce qui a des conséquences directes sur les politiques sociales et les allocations budgétaires.  Pour le représentant iranien, ces punitions collectives qui frappent la population civile du pays constituent une violation du droit international humanitaire. 

M. JOSÉ MARÍA BASTIDA PEYDRO (Espagne) a regretté que 40 ans après l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, beaucoup reste à faire.  Des mesures contre la violence ont certes été mises en œuvre, et des signes positifs de la participation des femmes dans les parlements ont été notés.  Mais c’est insuffisant, a déploré M. Bastida Peydro.  Nous disposons d’instruments précieux, mais nous devons faire preuve de davantage de volonté politique, a martelé le représentant. 

L’Espagne est à l’avant-garde de cet engagement, a-t-il poursuivi.  Parmi ses priorités, l’Espagne compte opérer une réduction de la fracture salariale et augmenter la participation politique des femmes.  Par ailleurs, le pays continue de mettre en avant le programme pour les femmes et la paix et la sécurité.  L’Espagne a également présenté, avec la Finlande, l’initiative « Engagement 2025 » pour appuyer la participation des femmes aux processus de paix. 

M. EDGAR SISA (Botswana) a indiqué que son gouvernement avait intégré l’égalité des sexes et la parité à sa vision 2036 et à son plan national de développement.  Il a cité en exemple la politique agricole nationale qui pourvoit aux besoins des femmes en matière de sécurité alimentaire et appuie leur accès aux ressources productives.  De plus, a-t-il ajouté, de nouveaux mécanismes ont été mis en place pour faire avancer l’égalité et l’autonomisation des femmes et des filles.  Cela a permis, a-t-il dit, de faire des avancées significatives en la matière.

De fait, la participation et la représentation de la femme dans la prise de décisions dans le secteur public sont de l’ordre de 44%, tandis dans les entreprises d’État, ce taux avoisine les 26,9%.  La présence féminine dans les organisations de la société civile et le secteur privé est respectivement de l’ordre de 45% et de 21,3%.  Plus de 80% des programmes d’élimination de la pauvreté sont destinés aux femmes.  En revanche, avec 6,3%, la participation des femmes dans le législatif demeure très faible au regard de la moyenne régionale et internationale.  Sur le registre de la violence à l’égard des femmes, le Botswana continue de mener des campagnes de sensibilisation au sein des communautés et des médias et de mettre en œuvre des stratégies nationales et des textes de loi.

Mme EKA KIPIANI (Géorgie) a indiqué que son pays avait adopté, l’an dernier, un plan d’action de lutte contre la violence à l’encontre des femmes et la violence domestique pour la période 2018-2020.  Le troisième Plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 est également en vigueur depuis l’an dernier, et la Géorgie s’est engagée à mettre en œuvre 10 engagements d’ici à 2020 pour marquer le vingtième anniversaire de ce texte « historique ».

Pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes, le Plan d’action pour les droits de l’homme 2018-2020 accorde une attention particulière aux femmes rurales et à l’accès équitable aux ressources.  Une enquête sera en outre prochainement lancée par le Conseil parlementaire pour l’égalité des sexes pour faire la lumière sur la participation des femmes aux programmes économiques de l’État et leur accès à la formation professionnelle.  Le but est d’identifier les obstacles à leur plus pleine participation, a expliqué la représentante.

Mme Kipiani a aussi expliqué que le Code du travail avait été amendé le 3 mai 2019 pour tenir compte du harcèlement sexuel sur le lieu du travail et dans l’espace public.  Également amendée en 2019, la loi sur l’élimination de toutes les formes de discrimination couvre désormais les relations de travail et précontractuelles, ainsi que l’éducation, la protection sociale et la santé.  Elle a toutefois déploré que la poursuite de l’occupation, par la Fédération de Russie, des régions géorgiennes d’Abkhazie et de Tskhinvali empêche son gouvernement d’étendre ce cadre de protection des droits aux femmes et aux filles qui se trouvent de l’autre côté de la clôture de barbelés « érigée illégalement ».

M. GUILLERMO ROQUE FERNANDEZ DE SOTO VALDERRAMA (Colombie) a annoncé que le Président Iván Duque avait fait figurer pour la première fois dans le Plan national de développement 2018-2020, un pacte sur l’égalité des femmes dont l’objectif est de déboucher sur la création d’un système national pour les femmes.  Le Plan national de développement s’articule également autour d’une législation de développement robuste qui vise à impulser un élan à la promotion de la femme.  Les mécanismes institutionnels chargés de l’égalité entre les sexes ont été renforcés, à l’image de la création, au sein du Ministère de l’agriculture et du développement rural, d’une direction pour les femmes rurales.  Le Conseil présidentiel pour l’égalité de la femme a été renforcé et la stratégie « Plus de femmes, plus de démocratie » a été lancée dans le but de promouvoir leur participation politique.  Une budgétisation sexospécifique est appliquée et des progrès notables ont été réalisés en matière de collecte de données ventilées par sexe.  Enfin, la mise en œuvre du modèle d’approche différencié en matière de droits permet de veiller à la protection de droits de l’enfance dans toutes ses dimensions.

Le représentant s’est également enorgueilli du fait que pour la première fois de son histoire, la Colombie a une femme vice-présidente et un cabinet ministériel paritaire.  Le Gouvernement vise également à ce que 50% des postes de haut fonctionnaire soient occupés par des femmes d’ici à 2022.

Mme ISBETH LISBETH QUIEL MURCIA (Panama) s’est félicitée de l’amélioration enregistrée dans la participation des femmes au système des Nations Unies.  Elle a expliqué que son pays s’efforce d’intégrer davantage de femmes aux postes à responsabilités, notamment dans la sphère politique, précisant que le Gouvernement panaméen compte aujourd’hui 37% de femmes.  Des efforts considérables restent néanmoins nécessaires pour progresser vers la parité, a-t-elle reconnu, jugeant que les femmes et les filles doivent être considérées comme des agents de changement à part entière.  À ses yeux, leur autonomisation effective dépendra de la qualité de l’éducation dispensée.  Dans cet esprit, le Panama s’est doté d’une politique d’État qui vise à permettre aux femmes d’occuper des postes de direction, à mieux prévenir les violences, notamment les féminicides, et à permettre l’inclusion des femmes des zones rurales. 

Reconnaissant que des difficultés subsistent en matière de prise en charge des femmes enceintes, en particulier les adolescentes, elle a indiqué que des mesures permettaient à présent aux femmes d’accéder au planning familial.  Elle a ajouté que son pays avait lancé, au mois de septembre, une campagne nationale contre la traite des personnes.  Enfin, elle a reconnu que les hommes doivent être les premiers à soutenir les filles et les femmes pour éliminer toutes les pratiques et discriminations visant les femmes. 

M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie) a indiqué que son gouvernement avait promulgué, en 2019, une loi contre les violences domestiques, et que le Ministère des affaires étrangères bulgare avait récemment organisé une table ronde d’experts internationaux pour appuyer le lancement du premier Plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a apprécié l’importance de la représentation de la société civile dans ce plan d’action qui, a-t-il précisé, s’attache à améliorer la participation des femmes au marché du travail, la parité en matière de revenus et de prises de décision, mais aussi à changer les stéréotypes sur le genre dans toutes les sphères de la vie publique. 

M. Panayotov a rappelé que l’Assemblée nationale de Bulgarie est présidée par une femme et que le poste de directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI) est assuré par une Bulgare.  Il a ajouté qu’en Bulgarie, 49% des postes de management sont occupés par des femmes, une proportion qui place son pays au second rang de l’Union européenne dans ce domaine, et au premier rang de l’Union pour ce qui est des métiers scientifiques, pour moitié occupés par des femmes en Bulgarie.

Mme TARIDAI (Ukraine) a indiqué que les résultats d’une étude montrent que 77% des Ukrainiens sont convaincus que la parité joue un rôle pour promouvoir la démocratie et que son pays continue d’améliorer son cadre législatif en matière de parité.

Elle a ensuite expliqué que le programme pour les femmes et la paix et la sécurité a été intégré aux réformes du secteur de la défense ukrainienne.  Selon les statistiques, 27% des soldats du pays sont des femmes, soit une augmentation de 25% depuis 2014.  Des dispositifs de lutte contre les discriminations dans le domaine de la défense sont en train d’être mis en place; les femmes peuvent occuper de hauts postes militaires et devenir officier; et à échéance 2025, l’Ukraine souhaite engager des conseillers de sexe féminin dans le domaine de la défense. 

Mme Taridai a aussi indiqué que les femmes occupent un tiers des positions ministérielles au sein du nouveau Gouvernement et que d’une manière plus générale, l’Ukraine se concentre sur la lutte contre les stéréotypes, ainsi que sur la collecte de données ventilées par sexe.

Mme SÁNCHEZ (République dominicaine) a affirmé que son pays s’est fixé comme principe fondateur l’égalité femmes-hommes, laquelle est, du reste, reflétée dans sa constitution.  Il est particulièrement actif sur cette problématique par le biais de son Ministère de la femme et de plusieurs programmes spécifiques, dont le Programme relatif à l’égalité femmes-hommes dans la fonction publique, mis en œuvre avec le concours du PNUD, ainsi qu’un programme élaboré à l’intention du secteur privé.  En août 2019, le Ministère de la femme et le PNUD ont ainsi indiqué comment les entreprises pouvaient être certifiées en matière d’égalité femmes-hommes.  Parallèlement à ces programmes, a-t-elle poursuivi, le Gouvernement a publié une liste de 100 indicateurs permettant de mesurer les progrès accomplis en lien avec la lutte contre la violence, l’utilisation du temps et le recours aux technologies.  Il a également mis en place un service d’appel téléphonique fonctionnant 24 heures sur 24 afin de mieux répondre aux violences faites aux femmes.  Sur plus de 20 000 appels, quelque 600 femmes ont pu être sauvées de la mort, a-t-elle précisé.  Elle a assuré que son gouvernement met tout en œuvre pour que l’égalité femmes-hommes soit « une réalité moins lointaine ». 

Mme ELISENDA VIVES BALMAÑA (Andorre) a constaté que la violence faite aux femmes « intimide et handicape », et que c’est une forme de violence généralisée qui se perpétue.  Dans ce contexte, elle a salué l’apport des rapports du Secrétaire général, qui sont, selon elle, révélateurs des difficultés que continuent de rencontrer les victimes de ces violences.  Elle s’est notamment alarmée du sort des femmes et des filles migrantes, qui sont potentiellement victimes de la traite de personnes.  La déléguée a souligné le rôle crucial joué par la société civile pour permettre aux femmes de mieux connaître leurs droits et d’en user.  À cet égard, la représentante a indiqué que son pays s’était doté, en 2017, d’une loi sur les professionnels de la santé prévoyant un ensemble de mesures pour les femmes, dont le droit à un traitement digne.  Elle a ajouté que l’Andorre entendait assurer l’égalité des sexes et des chances dans toutes les activités publiques à l’échelle du pays.  D’ores et déjà, le Gouvernement est paritaire, de même que le Parlement, qui est présidé par deux femmes, s’est-elle félicitée.

Mme ROSHELLE YANIQUE HENRY (Jamaïque) a expliqué que les efforts de la Jamaïque ont visé à réduire la violence sexiste, fournir des services aux victimes et traduire en justice les responsables.  Une loi pour la prévention du harcèlement sexuel a été présentée au début de cette année.  La Jamaïque dispose également d’un bureau spécial qui travaille avec les hommes sur des questions telles que la masculinité.

Pour encourager des attitudes plus saines, a-t-elle poursuivi, le Programme « ambassadeurs hommes-femmes » a été lancé cette année afin d’améliorer l’égalité entre les sexes, de lutter contre la discrimination et la violence sexiste à l’école, ainsi que pour appuyer la parité dans les institutions d’éducation.  La Jamaïque poursuit également ses efforts pour corriger les problèmes de sous-performance des garçons à l’école, les filles ayant de meilleurs résultats scolaires, a également expliqué la représentante.

M. MHER MARGARYAN (Arménie) a déclaré que les femmes et les jeunes étaient le principal moteur du changement « fondamental » qu’a connu son pays en avril et mai l’an dernier.  À l’heure actuelle, a-t-il enchaîné, les femmes occupent 25% des sièges de l’Assemblée nationale et d’ici à 2021, le quota de représentation électorale féminine devrait atteindre 30%.  Il a aussi cité l’adoption, au mois de septembre, de la Stratégie et du Plan d’action pour la politique de genre 2019-2023 qui, a-t-il précisé, met l’accent sur l’élimination de la discrimination et l’élargissement des opportunités économiques pour les femmes.  De son côté, le Plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, qui a été adopté en février 2019, privilégie la parité dans le secteur de la sécurité, y compris dans le cadre des activités de maintien et de consolidation de la paix.

M. JÖRUNDUR VALTÝSSON (Islande) s’est inquiété du nombre élevé de réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et a appelé les États concernés à envisager de les lever.  Il s’est enorgueilli du fait que son pays a été classé en tête de l’Indice mondial des disparités entre hommes et femmes pendant 10 années consécutives, tout en se disant conscient que des défis persistent.  Une pleine égalité entre les sexes n’advient pas toute seule, mais exige une série d’investissements ciblés dans l’infrastructure sociale ainsi que des outils politiques novateurs.

Il a cité en exemple l’entrée en vigueur, l’an dernier, de la loi sur l’égalité salariale qui fait de l’Islande le premier pays au monde à exiger que les employeurs obtiennent une certification sur la base d’une norme de gestion salariale égalitaire pour les aider à analyser leur structure de salaire afin de rectifier toute discrimination.  Le respect de l’obligation judiciaire est ainsi transféré de l’employé à l’employeur, et l’Islande espère ainsi éliminer l’écart salarial d’ici à 2022.

M. Valtýsson s’est ensuite inquiété des efforts, l’an dernier, au sein de la Commission sur la condition de la femme, visant à inverser les progrès réalisés en termes d’autonomie corporelle, d’éducation sexuelle, de santé et de droits sexuels et reproductifs et de violence sexiste.  Il a également dénoncé la politisation croissante des droits des femmes qui survient, a-t-il relevé, en même temps que le mouvement #METOO fait la lumière sur le harcèlement systématique, la violence et le sexisme « de tous les jours » auxquels les femmes sont soumises dans toutes les sphères de la société.  La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme et une réalité inacceptable pour trop de femmes, a-t-il dénoncé.

M. DANIEL ZAVALA PORRAS (Costa Rica) a affirmé que la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes a constitué un tournant pour son pays en matière de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et d’intégration de la problématique femmes-hommes à l’échelle de l’État.  C’est ainsi, a-t-il indiqué, que les femmes représentent 45,8% des membres du Parlement national depuis 2018 et que le Gouvernement costaricien est le premier de l’histoire à être paritaire.  De surcroît, les femmes bénéficient désormais de l’égalité de traitement dans le secteur public. 

Le Costa Rica dispose aussi d’une politique nationale pour l’égalité 2018-2030 qui vise à faire progresser le pays vers la parité, tout en luttant contre la discrimination au travail et en comptabilisant le travail domestique non rémunéré.  Le pays est également doté d’une politique de prévention des violences faites aux femmes, qui constitue un cadre d’action s’appuyant sur 77 réseaux locaux dans huit régions du pays.  Il a conclu en lançant un appel à la coopération pour l’assistance et l’échange de pratiques optimales sur la réalisation des droits des femmes. 

Mme MUDITA BAJRACHARYA (Népal) a déploré la persistance de la violence sexiste dans les sphères publiques et privées, mais aussi de la discrimination « sur différents fronts ».  Elle a indiqué que la Constitution du Népal prohibe toute forme de discrimination sur la base du sexe, pénalise la violence à l’encontre des femmes et garantit les droits de filiation, sans oublier l’exigence faite à l’État d’adopter des mesures de discrimination positive dans les domaines de l’éducation, la santé, l’emploi et la sécurité sociale.  Le droit des femmes à la propriété est assuré, de même que leur participation dans toutes les structures de l’état sur la base de l’inclusion proportionnelle, a-t-elle ajouté.  Elle a expliqué que grâce à la politique de quotas, les femmes ont obtenu, en 2017, 41% des sièges lors des élections fédérales, provinciales et locales.  Les plans de développement du Népal sont sexospécifiques et ont permis de renforcer la présence des femmes en politique ainsi que dans la fonction publique et les forces de sécurité.  De plus, les programmes scolaires abordent dorénavant les problèmes de la violence domestique, la traite des êtres humains, les droits des femmes et les pratiques nuisibles.

Mme FARIDAH ISMAILA MOHAMMED (Nigéria) a expliqué que grâce à ses multiples programmes sociaux et à la faveur du redressement économique et de la croissance, son pays a pu sortir de nombreuses femmes de la pauvreté pour les mener vers l’autosuffisance.  De fait, a-t-elle poursuivi, pour maintenir et promouvoir la femme dans le domaine de l’entrepreneuriat, son gouvernement encourage la Banque centrale et le secteur bancaire dans son ensemble à adopter des mesures incitatives qui sont également appuyées dans le cadre du projet « Nigeria Women Project » mené en partenariat avec la Banque mondiale. 

La représentante a insisté sur la nécessité de répondre au fléau de la violence liée au genre notamment dans les situations de conflit ou postconflit.  Pour combattre ces violences « souvent ignorées », le Gouvernement a créé un système de tableau de bord électronique sur la violence sexiste afin d’améliorer la documentation et de mettre en place un mécanisme pour surveiller et répondre aux violences.  Cette initiative vise aussi à renforcer les efforts de poursuite et d’assurer une compensation pour les victimes et leurs familles, a-t-elle précisé. 

Mme NORAH ABDULAZIZ H. ELGIBREEN (Arabie saoudite) s’est enorgueillie du train national de réformes de fond pour redonner à la femme saoudienne la place qui lui revient au sein de la société.  L’examen approfondi de la législation en vigueur avant la réforme a en effet révélé que la femme ne jouissait pas de tous ses droits fondamentaux.  Des changements visant une autonomisation accrue ont été opérés, notamment pour surmonter les obstacles économiques qui contribuent à l’exacerbation des crises sociales.  L’égalité d’accès à l’éducation a été généralisée à tous les niveaux de l’enseignement, l’accent étant mis sur les zones rurales.  Des programmes de formation professionnelle et de développement agricole rural, par exemple, aident les petits exploitants des deux sexes à améliorer leur production et leurs moyens de subsistance, tout en créant des opportunités d’emplois et en réduisant l’exode rural.  D’autre part, le programme de la famille productive, menée par la Banque du développement social, reçoit 240 millions de dollars par an pour aider ces familles et favoriser la distribution de leurs produits aux niveaux local et international. 

Par ailleurs, depuis avril 2017, la femme saoudienne n’a plus besoin de l’accord de tutelle pour travailler dans la fonction publique.  Un certain nombre de décrets ont été émis en 2018 en faveur de la participation des femmes dans plusieurs secteurs.  Des amendements ont également été introduits dans le Code de la famille et le Code pénal, s’agissant des droits de garde et de tutelle, de l’égalité entre époux, du divorce et des droits civils, y compris le droit au travail, à l’éducation, à la résidence et au voyage.  L’oratrice a fait remarquer que la femme arabe est encore en butte à des difficultés d’ordre économique, législatif, social et administratif en raison de la vague de terrorisme et des conflits armés dans la région. 

M. YOUSSOUF ADEN MOUSSA (Djibouti) a rappelé que 2020 verra le vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration de Beijing, le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, le dixième anniversaire de la création d’ONU-Femmes et le cinquième anniversaire de l’adoption du Programme 2030.  L’an prochain marquera donc un jalon important pour la promotion des droits des femmes, a-t-il dit, appelant à une « réflexion » pour qu’advienne la réalisation de l’égalité femmes-hommes.  Le représentant a salué, à cet égard, l’élan pris par les délégations lors des négociations et délibérations de la Commission sur le statut de la femme. 

Sur le plan national, il a fait état d’initiatives prises par le Ministère de la femme et de la famille.  Ces initiatives, intitulées « Autonomisation économique et renforcement des communautés de femmes », ont pour objectif de renforcer les capacités des femmes marginalisées et vulnérables, a-t-il précisé.  Il a ajouté qu’en collaboration avec le Canada, le Maroc, la Guinée et Singapour, son pays avait coorganisé à New York, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, un atelier consacré à la participation accrue des filles et des femmes à la filière sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, en vue d’un développement équitable et durable. 

M. JOHN KYOVI MUTUA (Kenya) a fait le point sur les initiatives lancées par son pays pour appuyer la parité citant notamment l’adoption d’une politique nationale pour contrer les violences à l’égard des femmes, ainsi que celle visant à l’éradication des mutilations génitales féminines.  Cette dernière mesure s’est également vu renforcer par la signature, entre l’Éthiopie, la Somalie, la République-Unie de Tanzanie et l’Ouganda, d’une déclaration historique visant à appuyer la coordination et la coopération des efforts d’élimination de ce phénomène, notamment au niveau des régions frontalières, a-t-il précisé.

M. Mutua a aussi évoqué la politique nationale d’autonomisation économique de la femme ainsi que celle visant à promouvoir la protection et la prévention des violences à l’égard de la femme grâce à la mise en place de centres de rétablissement dans tous les grands hôpitaux du pays où les victimes disposent, en plus des soins, d’un accès à la justice.  Sur le volet « femmes, paix et sécurité », une évaluation de la première version du Plan d’action national de mise en œuvre de la résolution 1325 a été menée, a-t-il dit.

Le représentant a également mis en exergue les efforts de son gouvernement visant à promouvoir la représentation féminine au sein des postes de décision.  À cet égard, un projet de loi a été soumis au Parlement dont l’objectif est d’améliorer la représentativité de groupes spécifiques tels que les femmes, les jeunes ainsi que les personnes en situation de handicap.

Mme DEANDRA CARTWRIGHT (Bahamas) a déclaré que son pays croyait fermement en une approche holistique et inclusive en matière d’égalité entre les genres et d’autonomisation des femmes.  Ainsi, a-t-elle ajouté, le Gouvernement des Bahamas a mis en place un service au sein du Ministère des services sociaux pour évaluer de près l’accès aux services et aux ressources publics par le biais de systèmes d’information et de communication performants.  Concernant l’égalité salariale, elle a noté que les quelque 20 000 fonctionnaires du pays étaient traités sur un pied d’égalité.  Une fois la politique nationale d’égalité des genres mise en œuvre, les disparités persistantes dans le privé s’atténueront, a-t-elle prédit.  Elle a en outre assuré que les Bahamas sont déterminées à poursuivre la pleine mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes, à travers des mesures de protection et de promotion des droits des femmes et des filles.  Mme Cartwright a également appuyé les travaux d’ONU-Femmes Genève, qui contribuent, a-t-elle dit, à une mise en œuvre tenant compte de la problématique femmes-hommes du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

M. JEROEN COOREMAN (Belgique), qui s’exprimait au nom d’un groupe de pays, a souligné qu’au cours des 40 dernières années, beaucoup d’avancées ont été enregistrées, mais qu’aucun pays n’a réussi à pleinement éliminer les violences à l’encontre des femmes, ni les inégalités en matière de parité. 

Les discriminations persistent et dépassent les frontières économiques et culturelles.  De plus, de nouveaux défis associés aux développements technologiques, au terrorisme ainsi que d’autres modifications au sein des sociétés influent négativement sur la condition de la femme, s’est-il inquiété.  Il a appelé à œuvrer à une ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Mme MARIA ROSENY BALTAZAR FANGCO (Philippines) a expliqué que son pays avait promulgué la Magna Carta des femmes, la traduction, à l’échelon national, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Diverses lois ont également été promulguées aux Philippines pour promouvoir l’avancement des femmes, dont récemment la loi sur le congé de maternité prolongé, qui passe ainsi de 60 à 105 jours.  Les Philippines ont également mis en place le Programme de transfert d’argent conditionnel qui vise à fournir un revenu aux mères pour les aider à élever leur famille et pour assurer la scolarisation de leurs enfants.

Malgré les lois et cadres mis en place aux Philippines, les femmes et les filles du pays continuent d’être particulièrement vulnérables à la pauvreté, aux catastrophes et aux chocs macroéconomiques, a expliqué Mme Fangco.  De plus, les femmes et les filles qui sont dans des situations de pauvreté ou qui sont victimes de catastrophes naturelles peuvent devenir la proie de trafiquants d’êtres humains ou de travail forcé. 

La représentante a souligné que la lutte contre le trafic d’êtres humains, tout particulièrement d’ordre sexuel, constitue une des principales priorités du Gouvernement philippin.  À ce sujet, les médias sociaux et la technologie sont utilisés pour combattre les auteurs de ces crimes en facilitant la dénonciation des cas de trafics.  En utilisant le paradigme des 4P -prévention, protection, poursuite et partenariat-, les Philippines continuent de se battre contre les trafiquants d’êtres humains.

Mme RAZIYE BILGE KOCYIGIT GRBA (Turquie), au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, a constaté que les inégalités ont féminisé la pauvreté, et qu’au sein de nombreuses sociétés, les foyers dirigés par des femmes divorcées, séparées, célibataires ou veuves risquent davantage de sombrer dans la pauvreté.  Elle a estimé que des mesures de protection sociale s’imposent pour lutter contre la féminisation de la pauvreté, tout particulièrement à l’intention des femmes âgées.  Les femmes âgées qui doivent s’occuper de leurs familles sont d’autant plus vulnérables en termes économiques, a-t-elle signalé.

Face au vieillissement des sociétés, Mme Kocyigit Grba a estimé qu’une attention accrue doit être accordée aux défis spécifiques qu’affrontent les personnes âgées et que la situation des femmes âgées doit être prise en considération.

Elle a appelé à prendre des mesures efficaces et à considérer les personnes âgées non comme un fardeau, mais comme un acteur de la société.  L’image des personnes âgées contribuant activement à la société devrait pouvoir susciter l’attention du grand public pour combattre les pratiques d’exclusion, a-t-elle estimé. 

M. TAREQ MD ARIFUL ISLAM (Bangladesh) a souligné que son pays comptait le plus grand nombre de femmes dirigeantes politiques au monde, précisant que 50 sièges du Parlement sont réservés à des députées.  La prise en compte des questions de genre est l’un des facteurs expliquant le développement miraculeux que connaît le Bangladesh, a poursuivi le représentant, qui a ensuite indiqué que les autorités du pays s’appuyaient sur le boom économique actuel pour s’attaquer aux tabous du mariage d’enfants, de la violence contre les femmes ou encore du trafic d’êtres humains.  Pour relever ces défis, il a expliqué que le Bangladesh s’efforçait d’intensifier la participation des femmes et des filles aux activités socioéconomiques propices au développement humain. 

D’autre part, le représentant s’est réjoui que le rapport du Secrétaire général salue le développement et la mise en œuvre, par son pays, de plans d’action liant lutte contre les changements climatiques et prise en compte des questions de genre.  « Nous reconnaissons l’importance des efforts d’ONU-Femmes et du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui, ensemble, mettent en œuvre au Bangladesh un projet d’autonomisation des femmes en faveur d’un développement résilient aux changements climatiques. » 

Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a expliqué que, dans son pays, les amendements constitutionnels de 2008 et de 2016 étaient principalement axés sur la participation des femmes dans la vie politique.  Ces derniers ont permis d’imposer des quotas dans les conseils élus et de consolider le principe d’égalité et d’équité afin d’augmenter la participation des femmes dans la vie publique, l’emploi et les processus de prise de décisions, s’est-elle félicitée.  Le Plan d’action 2014-2019 met l’accent sur la nécessité de préserver et d’améliorer les gains dans la protection des droits des femmes.  Dans le même temps, le Plan national d’action de lutte contre la violence faite aux femmes et le renforcement de la protection juridique des femmes continuent d’être renforcé.  Le Gouvernement poursuivra aussi sa politique d’éducation gratuite pour tous et de formation, notamment à l’intention des femmes au foyer, des femmes rurales et des femmes handicapées. 

De nombreux efforts ont également été réalisés pour pénaliser la discrimination, et amender le Code pénal pour pénaliser diverses formes de violences contre les femmes.  Le Gouvernement vise également à promouvoir la protection sociale des femmes, moyennant notamment la loi de 2015 sur la protection des enfants à risque.  De plus, l’amendement constitutionnel de 2016 met l’accent sur le principe d’égalité et de non-discrimination entre citoyens.  Cet amendement a également permis de créer le Conseil national des droits de l’homme.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée (RPDC)) a parlé de la protection continue dont bénéficient les femmes de son pays en matière de droit, grâce à un large éventail de lois qui mettent notamment l’accent sur l’emploi et l’éducation.

Il a rappelé que son pays dispose, depuis le 30 juillet 1946, d’une loi qui permet aux femmes de participer aux activités de l’État et à la vie sociale sur un pied d’égalité avec les hommes.  En RPDC, les femmes ont droit à un congé de maternité, et la Journée internationale de la femme et la fête des mères sont célébrées partout dans le pays, une volonté, selon lui, d’inculquer le respect.  De plus, une proportion de plus en plus importante de femmes occupe des postes de directeur au sein des ministères.  Le représentant a aussi assuré que les nouvelles auberges pour travailleurs fournissent des conditions de vie « excellentes » pour les femmes.

M. Kim a enfin rappelé que quelque 200 000 jeunes femmes et filles ont été soumises à l’esclavage sexuel par l’armée japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.  Dénonçant ce crime contre l’humanité, il a appelé le Japon à ouvertement admettre ses crimes et s’excuser.  Le représentant a par ailleurs affirmé que des jeunes femmes originaires de son pays seraient détenues contre leur volonté en République de Corée.

Mme AL KAABI (Émirats arabes unis) a indiqué que dans le cadre des opérations de maintien de la paix, et en collaboration avec ONU-Femmes, des formations au maintien de la paix à l’intention des femmes ont été mises en place par son gouvernement.  Une initiative existe également pour étudier le rôle des femmes dans les processus de reconstruction postconflit, laquelle permet de faire avancer la réalisation du programme pour les femmes et la paix et la sécurité.

La représentante a ensuite indiqué que suite aux élections du Conseil national fédéral, qui se sont déroulées ces derniers jours, cet organe sera formé pour la première fois de 50% de femmes.  Enfin, Mme Al Kaabi a indiqué que son pays a fourni une contribution de 15 millions de dollars américains pour soutenir ONU-Femmes sur trois ans.

Mme NAWAL AHMED MUKHTAR AHMED (Soudan) a déclaré que la femme soudanaise a été impliquée dès le début de la « glorieuse révolution » de décembre, couronnée par la formation d’un gouvernement de transition civil.

Elle a expliqué que la Constitution du Gouvernement de transition accorde une grande attention aux droits des femmes.  De même, la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est au centre des préoccupations du nouveau gouvernement.  Elle a précisé que la participation des femmes au Conseil législatif de transition est de 40%.  Par ailleurs, le Gouvernement de transition dispose d’une stratégie pour faire face à la violence sexiste.  C’est une priorité car c’est un véritable obstacle à la promotion des femmes, a-t-elle commenté.  La représentante a également parlé des campagnes de sensibilisation contre le mariage forcé et des mutilations génitales féminines, entre autres.

Mme CYNTHIA CHIDIAC (Liban) s’est élevée contre l’injustice, les inégalités, les disparités et l’absence de parité dont sont victimes les femmes à travers le monde.  Année après année, rapport après rapport, déclaration après déclaration, les discriminations à l’égard des femmes sont toujours là, et les engagements pris pour combler les écarts ne sont malheureusement pas tenus, a-t-elle dénoncé.

Elle a appelé à la levée de toutes les barrières qui entravent l’autonomisation des femmes et à combattre la violence à l’égard des femmes.  Il importe également de s’assurer qu’elles aient accès aux soins de santé et à respecter leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.  Il faut cesser toute forme de stigmatisation, violence et discrimination, a-t-elle souligné.

Mme INASS A. T. ELMARMURI (Libye) a jugé important de fournir des aides humanitaires pour aider les femmes à faire face aux défis qui entravent le développement durable.  Elle a appelé à partager le fardeau et à prendre conscience des difficultés auxquelles font face les pays de transit, notamment lorsque ce pays est en situation instable. 

En Libye, a poursuivi Mme Elmarmuri, les femmes occupent des sièges dans les instances de décision, et le Conseil présidentiel a créé une unité de renforcement des femmes.  Elle a précisé que la Libye tient à défendre les droits de la femme, dans le respect de ses spécificités religieuses.  La Libye a mis en place des garanties contre les violences faites aux femmes et le harcèlement, considéré comme un crime sanctionné par le droit. 

M. PARK CHULL-JOO (République de Corée) a déploré que les femmes continuent de représenter la majorité des personnes les plus pauvres au monde.  Il a aussi parlé des femmes migrantes qui sont particulièrement vulnérables à la violence sexiste et a indiqué que son pays avait redoublé d’efforts pour lutter contre ce type de violence.  Le Gouvernement se préoccupe également de la formation professionnelle des femmes.  C’est ainsi que quelque 3 000 entreprises sont contrôlées chaque année.  De même, des procédures de recours ont été mises en place pour les victimes de violence sexuelle.

S’agissant de la mise en œuvre de la résolution 1325 sur les femmes et la paix et sécurité, il s’est inquiété de l’écart qui persiste entre la réalité et la théorie.

M. Park a ensuite fait part de la volonté politique de son gouvernement de rétablir l’honneur des « femmes de confort » de la Seconde Guerre mondiale.  C’est une obligation morale, a-t-il affirmé.

Mme GAGHADAR (Trinité-et-Tobago) a indiqué que son gouvernement travaille à la représentation égale des deux sexes à tous les niveaux de la vie civique et électorale, comme en témoignent l’entrée en fonctions, en mars 2018, de sa première Présidente, Mme Paula-Mae Weeks, et les 30% de ministres femmes. 

Mme Gaghadar a aussi cité le projet de loi sur le harcèlement sexuel au travail, déposé au Parlement cette année, ainsi qu’un programme de refuges pour victimes de violences domestiques qui vont s’ajouter aux huit foyers déjà mis en place par des ONG dans le pays. 

Après avoir mentionné les efforts de son gouvernement pour l’éducation professionnelle et l’égalité des chances, la représentante a décrit les réalisations de son pays en matière d’accès des femmes aux services de santé et de planning familial, de promotion de l’allaitement maternel et d’assouplissement des horaires de travail pour les employées, ainsi que la création d’un directorat de la santé des femmes.

M. RUMONGI (Rwanda) a rappelé que quand le Rwanda s’était engagé en faveur de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, en 1995, le génocide s’était achevé tout juste un an auparavant.  « Les difficultés pour honorer les engagements rwandais semblaient insurmontables, surtout au vu des événements glaçants qui venaient de se dérouler », a relaté le représentant.  Mais aujourd’hui, s’est-il enorgueilli, le Rwanda s’est érigé en champion en matière de genre.  Il a notamment indiqué que les femmes représentent 50% du cabinet, 51% des députés à la chambre basse et 38% du sénat.  Au niveau décentralisé, la représentation des femmes s’est améliorée entre 2016 et 2018, passant de 16,7% à 26,7% pour les maires de districts.

Pour combattre les violences, les centres à guichets uniques permettent de prendre en charge les victimes de violences sexuelles et sexistes.  Le Rwanda s’est également doté de lois pour promouvoir l’égalité, notamment en ce qui concerne la propriété ou l’héritage.  La budgétisation sexospécifique est appliquée et dans le secteur de la santé, le système d’assurance permet aux femmes d’avoir accès à des services de santé de qualité.  Par ailleurs, un système de SMS a été mis en place pour signaler les cas de mortalité maternelle et infantile.  Enfin, des bourses à l’endroit des femmes ont été mises en place pour leur permettre de suivre des formations dans les filières des technologies de l’information et des communications.

M. RENÉ ALFONSO RUIDÍAZ PÉREZ (Chili) a indiqué que son gouvernement avait lancé un programme sur le genre qui vise à consolider l’égalité des droits et des devoirs, la pleine autonomie économique et la tolérance zéro face à la violence, tout en promouvant la participation des femmes dans toutes les sphères publiques et privées.  Plus d’un an après les élections législatives, avec des listes électorales qui présentaient au minimum 40% de femmes, le nombre de sièges occupés par une femme est passé de 16% à 22%, et des commissions parlementaires sur l’égalité entre les femmes et les hommes ont été créées dans chaque chambre du Parlement. 

Pour promouvoir l’autonomisation économique et le leadership des femmes et des filles, le représentant a jugé essentiel d’assurer l’égalité des chances au travail, de partager les responsabilités dans la prise en charge des membres de la famille et d’assurer un meilleur accès aux postes de direction.  Le secteur privé a aussi une grande responsabilité dans la création d’une culture organisationnelle basée sur le principe d’égalité de genre, a-t-il souligné. 

M. Ruidíaz Pérez a ensuite rappelé que le Chili accueillera cette année la COP25 et la Conférence régionale des femmes qui sera consacrée aux mesures d’atténuation face aux changements climatiques et au fossé numérique.  Elle visera aussi à encourager un plus grand nombre de femmes à embrasser des carrières axées sur les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, a-t-il ajouté.  Il a par ailleurs annoncé que pour la première fois en 30 ans, le Forum de coopération économique Asie-Pacifique a adopté, jeudi dernier, au Chili, la Feuille de route sur les femmes et la croissance inclusive. 

Mme LILIANA STEPHANIE OROPEZA ACOSTA (Bolivie) est d’emblée revenue sur le phénomène des féminicides en Amérique latine et dans les Caraïbes.  C’est une situation alarmante et « une véritable pandémie », a-t-elle affirmé, en parlant d’« un mal » qui requiert d’innombrables politiques publiques de prévention, de protection mais aussi de poursuites judiciaires.  En Bolivie, a-t-elle affirmé, c’est une « priorité nationale ».  Face aux chiffres élevés de féminicides et d’infanticides, le pays a en effet adopté de nombreuses lois, parmi lesquelles une stratégie d’urgence et un plan d’action contre les féminicides et la violence machiste.  Sur le plan politique pourtant, a conclu la représentante, la Bolivie est le troisième pays au monde où la femme est le mieux représentée.

Mme NADYA RIFAAT RASHEED, de l’État de Palestine, a rappelé que la semaine dernière, des marches de femmes ont eu lieu « dans tout l’État de Palestine » pour faire valoir qu’il n’y aura « pas de libération de notre patrie sans libération des femmes ».  Mais si les femmes palestiniennes se battent elles aussi pour leurs droits, elles doivent d’abord lutter pour leurs libertés fondamentales mises à mal par une occupation militaire brutale, a souligné la représentante.  Les pratiques illégales de la Puissance occupante et l’expansion des colonies de peuplement israéliennes en territoire palestinien sont encore aggravées par les violences que subissent au quotidien les femmes palestiniennes, a-t-elle martelé, dénonçant notamment l’arrestation et le placement en détention de milliers de civils, dont des femmes et des filles. 

Selon la déléguée, ces mesures coercitives s’accompagnent d’une série sans précédent de « punitions collectives » qui affectent tous les aspects de la vie et constituent autant de violations de la quatrième Convention de Genève.  La forme la plus vive de ces punitions est le blocus illégal imposé à la bande de Gaza, où deux millions de personnes vivent dans des conditions inhumaines.  Elle a prévenu que ces conditions font notamment peser une forte pression sur les femmes, qui sont souvent à la tête de leur famille et régulièrement en butte à des violences basées sur le genre du fait de l’occupation. 

Malgré ces conditions difficiles, le Gouvernement de l’État de Palestine poursuit ses efforts de mise en œuvre des programmes et projets visant à promouvoir les droits de femmes et lutter contre les formes de violence à leur encontre.  Avec le concours d’agences de l’ONU, le Ministère de la condition féminine a mis au point un plan d’action en soutien de sa stratégie multisectorielle 2017-2022 sur le genre.  En outre, le Gouvernement a adopté un plan d’action national afin de mettre en application la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, qui reconnaît le rôle des femmes et des filles dans les processus de paix et de sécurité.  En conclusion, la déléguée a appelé à l’action collective pour prévenir les violations du droit international et faire cesser l’occupation israélienne des terres palestiniennes. 

M. SOUMELA (Burkina Faso) s’est félicité que la population de son pays soit composée de femmes à 51,3%.  Afin de réduire les inégalités sociales et de genre et de promouvoir la femme comme actrice indispensable du développement, le Gouvernement burkinais s’est engagé, au travers du Plan national de développement économique et social 2016-2020, à accroître de 21%, en 2015, à 50%, en 2020, la proportion de femmes chefs d’entreprise.  Dans le domaine de l’autonomisation économique, il a mis en place un accompagnement technique et financier au profit des femmes entrepreneurs, a ajouté le représentant, précisant que les femmes ont acquis les mêmes droits que les hommes en matière de protection sociale.  À cet égard, a-t-il dit, l’adoption de la loi sur l’assurance volontaire permet aux femmes et aux filles exerçant dans le secteur informel de bénéficier d’une couverture sociale. 

Le représentant a par ailleurs relevé que la parité est devenue une réalité au niveau de l’éducation primaire et que le Gouvernement, soucieux d’assurer le maintien des filles à l’école, a engagé la lutte contre les « pratiques traditionnelles néfastes » et les grossesses non désirées et précoces.  En matière d’inclusion, a indiqué le représentant, des efforts sont déployés pour mieux impliquer les personnes handicapées, tandis qu’une attention particulière est accordée à l’accès à la justice des femmes en difficultés.  Quant à la participation des femmes aux sphères de décision, un quota d’au moins 30% pour toute liste de candidature aux postes électifs est prévu par la loi de 16 avril 2009.  Enfin, s’agissant de l’implication des femmes dans la prévention, le maintien de la paix et la résolution des conflits, le Burkina Faso a mis en place un groupe de travail « femmes, paix et sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel », ainsi qu’une cellule nationale des femmes du G5 Sahel. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a rappelé que les femmes continuent d’être marginalisées et que les conflits dans le monde demeurent un obstacle à l’élimination des violences à l’égard des femmes, notamment pour les femmes vivant sous occupation.  Elle a notamment décrié la situation des femmes au Cachemire, et l’exacerbation de leurs souffrances: leurs enfants sont enlevés et placés au secret et certains ne reviendront jamais.  Le sort des personnes qui souffrent sous occupation a été examiné mais les auteurs de ces crimes contre l’humanité continuent de bénéficier de l’immunité, a accusé Mme Lodhi, qui a appelé à se mobiliser face à cette situation. 

La représentante a ensuite indiqué que la Constitution pakistanaise garantit les droits égaux et la participation des femmes.  « Aucun pays ne pourra prétendre à la gloire si les femmes ne sont pas aux cotés des hommes sur un pied d’égalité », a-t-elle conclu, citant le père fondateur du Pakistan.

Mme GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo (RDC)) a souligné que dans son pays, les femmes représentent plus de la moitié de la population.  C’est la raison pour laquelle leur participation à la réalisation des objectifs de développement durable s’avère indispensable.  C’est aussi la raison pour laquelle la RDC a ratifié tous les instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux relatifs aux droits des femmes.  La représentante s’est particulièrement dite fière de la prise en compte de la promotion du genre dans les institutions sécuritaires nationales, comme en atteste le fait que des femmes aient rang de général d’armée.  Elle n’a pas pour autant oublié que les femmes congolaises sont toujours victimes de violence sexuelle et de violence fondée sur le sexe à cause des conflits « répétitifs » que mènent les groupes armés dans la partie orientale du pays.  Pour combattre ce phénomène, le Gouvernement a lancé une stratégie nationale, déterminé à éliminer toutes les violences grâce à une politique de « tolérance zéro ». 

Mme ALGOUMARETT (Niger) a rappelé que les femmes rurales représentent 43% de la population mondiale et qu’elles ont longtemps été considérées comme des laissées-pour-compte, malgré leur contribution à l’économie mondiale.  Au Niger, chaque année, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme, une attention particulière est accordée aux femmes et aux filles vivant en milieu rural, a-t-elle indiqué, avant de préciser qu’au Niger, 78% des femmes vivent en milieu rural, 63% sont pauvres et 80% analphabètes. 

Le Niger a adopté un certain nombre de mesures dont la prise en compte du harcèlement sexuel et des mutilations génitales féminines dans le Code pénal.  La représentante a aussi cité l’adoption de la loi sur les quotas en vue d’une meilleure représentativité des femmes au sein du Gouvernement, dans les postes électifs et dans la nomination aux postes de hautes responsabilités administratives.  Le Niger a également créé un observatoire national pour la promotion du genre et mis en œuvre un cadre de concertation des stratégies de l’autonomisation économique des femmes et de lutte contre les violences basées sur le genre.  Avec l’appui de ses partenaires, le Niger a pu mettre en place plusieurs programmes et projets, et plusieurs infrastructures ont été réalisées afin de favoriser le développement économique et améliorer la qualité de vie des populations en général et des femmes en particulier, en vue de faciliter l’accès aux services sociaux de base.

Enfin, la déléguée a souligné la situation particulière des femmes et des filles dans la région du bassin du lac Tchad.  « Confrontées aux violences aveugles perpétrées par les terroristes de Boko Haram, enlevées contre leur gré, transformées en esclaves sexuelles et en bombes humaines, elles constituent ici encore les victimes expiatoires d’un conflit qui n’a que trop duré », a déclaré Mme Algoumarett.

M. PERKS MASTER CLEMENCY LIGOYA (Malawi) a déclaré que le Gouvernement de son pays restait pleinement engagé dans la réalisation de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes.  Sur ce dernier point, il a estimé que l’autonomisation était l’un des principaux moyens de concrétiser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le représentant a expliqué que le Gouvernement du Malawi avait orienté sa politique agricole pour permettre plus facilement aux femmes de devenir des propriétaires terriens et d’accéder à des programmes de prêts dans les villages.  Ce sont 4,5 millions de femmes qui, à ce jour, ont pu bénéficier de ces dispositifs, a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs signalé que 20 000 mariages d’enfants avaient été annulés par l’État, ce qui contribue selon lui à la promotion et à la protection des droits des enfants à l’éducation, « qui est une étape importante vers l’autonomisation des femmes et des filles ». 

Mme ALZAYANI (Bahreïn) a souligné la volonté de son pays de promouvoir une participation équitable et durable de la femme dans la vie économique et politique.  Mon pays, a-t-elle dit, a adopté les meilleurs critères internationaux en matière de parité et mis en œuvre des mesures nationales visant à établir un « équilibre » entre les deux sexes.  Le pays s’attache donc à une meilleure représentativité de la femme sur la scène politique et à sa participation accrue dans les secteurs scientifique et technologique.  La représentante a en effet décrit son pays comme « le chef de file » de l’égalité des chances.

M. ADONIA AYEBARE (Ouganda) a indiqué que son pays a adopté la Stratégie africaine pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de la femme 2018-2028, pour compléter l’Agenda 2063 qui parle d’une Afrique où le développement est centré sur la personne, où les femmes réalisent leur potentiel et où elles et les filles sont émancipées.  En Ouganda, les femmes comptent pour 51% de la population.  Le Gouvernement a donc fait des progrès importants dans l’élaboration des cadres juridiques, des politiques et des programmes pour protéger les droits des femmes et faire avancer l’égalité des sexes.  La Constitution ougandaise interdit par exemple les lois, coutumes et traditions qui violent la dignité, le bien-être et l’intérêt de la femme.  La Constitution protège d’ailleurs la politique de discrimination positive qui a permis des progrès importants dans la représentation des femmes au Gouvernement. 

La discrimination positive a aussi été introduite dans le secteur de l’éducation et la représentation politique, comme en attestent les quotas réservés aux femmes au Parlement et dans les conseils locaux.  La Politique du genre et le Plan d’action national pour l’avancement des femmes ont renforcé la protection des droits des femmes et leur participation dans les processus de prise de décisions et dans la gouvernance.  Ils ont aussi influencé l’autonomisation économique des femmes, leur accès à la santé reproductive et celui des filles à l’éducation, tout comme ils ont permis d’intensifier la lutte contre la violence faite aux femmes, a conclu le représentant. 

Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a souligné que son pays a participé à plusieurs projets avec ONU-Femmes et d’autres organismes du système de l’ONU.  Elle a également fait savoir qu’au Venezuela, en dépit des attaques et des mesures unilatérales coercitives qui touchent la population, le Gouvernement continue de se mobiliser à la faveur des femmes.  Nous avons garanti la parité dans l’éducation primaire et la majorité des universitaires sont des femmes, s’est-elle notamment félicitée.  Pour combattre la violence sexuelle et sexiste, le Gouvernement vénézuélien a également promulgué des lois novatrices.

Mme ELLENI HENOK (Éthiopie) a indiqué que la Constitution éthiopienne stipule expressément que les femmes ont des droits égaux à ceux des hommes dans les domaines politique, économique et social.  Dans cet esprit, le pays s’est doté, en 1993, d’une stratégie de développement et de changement pour les femmes, tandis que les lois sur la famille et le droit pénal ont été révisés afin de garantir une meilleure protection des femmes contre la violence et les mauvais traitements. 

Depuis la transition politique d’avril 2018, a poursuivi la déléguée, l’Éthiopie a redoublé d’efforts en matière de participation des femmes au développement socioéconomique.  Sur le plan politique, elle a atteint la parité aux plus hauts niveaux de responsabilité, 50% des postes ministériels étant ainsi occupés par des femmes.  L’élection d’une femme à la tête de l’État en 2018, puis la désignation de femmes pour présider la Cour suprême et la Commission nationale électorale sont, selon elle, autant de signes des progrès réalisés au niveau national, qui doivent à présent être répliqués au niveau régional. 

Le Gouvernement prend également le défi de la violence à l’encontre des femmes et des filles à bras le corps.  La politique de justice pénale adoptée en 2011 jette les bases d’une protection spécifique pour les plus vulnérables, parmi lesquels figurent les femmes et les filles.  Un plan stratégique permettant de répondre de manière intégrée et multisectorielle à ce problème a aussi été mis en place.  De plus, a précisé la représentante, une stratégie nationale de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, accompagnée de plans d’action contre les mutilations génitales, les mariages précoces et les enlèvements d’enfants, a été adoptée en 2013.  La déléguée a rappelé à cet égard qu’à l’occasion du Sommet mondial sur les filles, en 2014, l’Éthiopie a confirmé son engagement à mettre fin aux mutilations génitales et aux mariages d’enfants d’ici à 2025. 

M. SONAM PALDEN (Bhoutan) a souligné que c’est la philosophie nationale du « bonheur national brut (BNB) » qui dicte tout l’agenda et le processus du développement.  Cette philosophie, a-t-il expliqué, cherche à consolider un développement centré sur la personne et à faire de chaque homme, chaque femme et chaque enfant des participants égaux au processus de développement.  Toutes les politiques nationales sont évaluées sous l’angle du BNB dont l’égalité des sexes est un des paramètres.  Le principe de non-discrimination est d’ailleurs consacré par la Constitution et en vertu du douzième plan quinquennal, le Gouvernement a adopté une approche bidimensionnelle pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes.  Dans ce cadre, des politiques sont mises en place, assorties de mesures d’appui en faveur des femmes et des filles, avec pour objectif de lever tous les obstacles qui limitent leurs chances d’aller de l’avant et leur potentiel. 

L’intégration de la perspective genre dans les politiques, plans et programmes de toutes les agences nationales bénéficie d’une attention au plus haut niveau.  La Politique nationale d’égalité des sexes sera d’ailleurs la base du plan d’action qui illustre la vision d’une société où l’égalité est réelle et surtout l’égalité des chances.  Maintenant que le Bhoutan s’apprête à quitter la catégorie des pays les moins avancés (PMA), il réalise qu’il doit compter sur son capital humain et dans ce cadre, l’autonomisation économique des femmes ne saurait être sous-estimée. 

Avec près 60% de femmes dans le secteur agricole, le Gouvernement sait qu’il est crucial de mettre en œuvre des politiques pour le renforcement des capacités, l’entrepreneuriat et la participation des femmes rurales.  Le représentant s’est donc dit heureux que 46,6% des bénéficiaires du Programme pour l’avancement économique en milieu rural soient des femmes.  Concluant sur le vingtième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité en 2020, le représentant a fait observer que son pays, jeune contributeur de troupes et d’effectifs de police aux opérations de paix de l’ONU, a déjà atteint l’exigence minimum pour le déploiement de femmes Casques bleus et s’est engagé à faire en sorte que les femmes représentent près de 50% de son unité de police constituée.

M. ALBERT SHINGIRO (Burundi) a énuméré les nombreuses mesures prises par son pays pour assurer la réalisation du Programme d’action de Beijing, citant notamment l’adoption d’une législation visant à promouvoir la participation des femmes à la prise de décisions.  Il a également cité le renforcement des sanctions à l’égard des auteurs des violences faites aux femmes.

En matière de consolidation de la paix et de réconciliation, a-t-il poursuivi, le Burundi, avec l’appui de ses partenaires, a mis en place un réseau de femmes médiatrices qui compte plus de 600 femmes qui jouent un rôle fondamental dans la résolution pacifique des conflits par le dialogue et la culture de la non-violence dans le pays. 

Au niveau du secteur de la santé, le représentant a cité la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans.  De plus, a-t-il ajouté, le taux de femmes qui accouchent dans les structures de santé est passé de 40% en 2005 à 85% en 2018.  Après avoir énuméré les défis existants et émergents, notamment les violences sexistes, il a sollicité l’appui de ses partenaires aux efforts nationaux qui ont déjà produit des résultats tangibles. 

Mme ALGHARABALLY (Koweït) s’est dite heureuse de voir le nombre accru des femmes parmi le personnel de l’ONU.  L’engagement du Koweït en faveur de l’égalité de genre est consacré dans la Constitution, a souligné la représentante, qui a attiré l’attention sur la loi sur l’égalité salariale.  La Koweïtie a désormais accès aux plus hauts postes du pays, s’est enorgueillie la représentante, avant de se désoler des souffrances de la femme palestinienne et d’appeler à la fin de l’occupation.  Elle a exprimé la détermination de son pays à continuer de contribuer au budget d’ONU-Femmes.

Mme PAULOMI TRIPATHI (Inde) a souligné que l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme constituent une part intégrale de la stratégie de développement de son pays.  L’Inde accorde la plus haute importance à la représentation des femmes dans les centres de décisions.  Nous sommes fiers que la toute première femme à avoir présidé l’Assemblée générale, Vijaya Lakshmi Pandit, ait été indienne, et tout aussi fiers qu’une autre Indienne, Hansa Mehta, ait contribué à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Les femmes indiennes qui participent aujourd’hui à la recherche spatiale sont une autre source d’inspiration.

La représentante a ensuite cité les mesures prises par son pays en matière de santé reproductrice, soulignant que chaque femme qui donne naissance dans le milieu hospitalier bénéficie de soins gratuits.  Elle a tout de même dénoncé le fait qu’une délégation ait « politisé » les débats, en faisant référence à des questions qui relèvent des affaires intérieures de l’Inde.  C’est regrettable, et surtout de la part d’un pays qui viole régulièrement les droits des femmes sur l’autel d’un prétendu honneur.  « Nous ne souhaitons pas poursuivre ce genre de débats avec la délégation en question et nous lui demandons de s’en tenir à l’ordre du jour », s’est impatientée la représentante.

Mme LALA MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) s’est tout d’abord félicitée de voir la représentation des femmes au sein de l’ONU augmenter.  Elle s’est ensuite particulièrement préoccupée du sort des femmes et filles otages ou portées disparues en raison d’un conflit armé.  De telles situations mettent les femmes et les filles face à un haut risque d’exploitation, d’abus, de trafic, d’esclavage, de prostitution et autres formes d’activités criminelles, a alerté la représentante.

Mme Mehdiyeva a ensuite passé en revue diverses actions qui ont été mises en œuvre par l’Azerbaïdjan en faveur des femmes.  Ce pays a notamment identifié les barrières, grâce à une collecte de données, et il a ainsi été possible de mettre en œuvre des politiques et programmes adaptés aux besoins spéciaux des femmes et des filles.  Des centres de ressources ont également été mis en place dans huit régions, lesquels offrent aux femmes et filles rurales un accès gratuit à des bibliothèques, ordinateurs et Internet.  Un autre projet appuie les capacités de développement des femmes rurales au travers de formations et services pour leur permettre d’accéder au marché de l’emploi.  L’entrepreneuriat féminin est également pris en considération.

Enfin, a expliqué la représentante, l’Azerbaïdjan a pris d’importantes mesures pour améliorer la situation des femmes réfugiées et déplacées internes.  Tout particulièrement, 156 000 d’entre elles ont pu obtenir un nouveau logement pendant la seule année 2018.  Deux projets ont également pour objectif de prévenir et éliminer la violence basée sur le genre parmi les réfugiés et déplacés internes.

Mme PETRA MIJIĆ (Croatie) a souligné qu’au niveau national son pays a mis en œuvre une politique en faveur de la parité afin d’éliminer les discriminations sexistes.  Ces mesures, a-t-elle expliqué, visent une participation « adéquate » des femmes aux plans politique et économique. 

L’objectif du Gouvernement est également de permettre à la femme de concilier vie professionnelle et privée.  Des mesures ont également été adoptées pour combattre la violence domestique.  En effet, a-t-elle souligné, la violence domestique demeure l’une des formes de violence qui fait rarement l’objet de réglementation dans le monde.  À cet égard, elle a indiqué qu’à partir de 2020, le Code pénal croate stipulera que « les relations sexuelles sans consentement comme étant l’égal du viol ».

M. MAHMADAMIN MAHMADAMINOV (Tadjikistan) a fait le point sur les mesures prises par son gouvernement, en collaboration avec les organisations internationales et la société civile, pour promouvoir les droits des femmes.  Il a expliqué que le cadre juridique et normatif relatif au genre se divise en deux parties: la protection des droits des femmes dans les domaines de la politique, de l’éducation et de l’économie, d’une part, et de l’autre, la protection des droits des femmes dans la famille, y compris contre diverses formes de violence, et les droits reproductifs.

Le représentant a ensuite passé en revue les lois, programmes et stratégies dont s’est doté le Tadjikistan en matière de genre, parmi lesquels la loi sur la prévention de la violence domestique, le Programme pour la prévention de la violence domestique 2014-2023, le décret sur l’établissement et l’allocation de subventions pour appuyer et développer l’entrepreneuriat féminin 2016-2020, ou encore la Stratégie nationale pour l’activation du rôle de la femme 2011-2020.

M. ALIE KABBA (Sierra Leone) a déclaré que la question de la violence à l’égard des femmes demeure l’une des priorités de son gouvernement.  Parmi les mesures les plus récentes figure la promulgation d’amendements à la loi 2012 sur les infractions sexuelles pour pénaliser le viol et les autres formes de violence sexuelle.  La Sierra Leone s’est aussi engagée à accroître la représentation des femmes dans le processus de prise de décisions, comme en témoigne l’augmentation du nombre de nominations à des postes de haut niveau.  Le pays a en effet, pour la première fois, une femme procureure générale et une autre ministre de la justice.  L’intégration de la perspective genre dans le Plan national de développement 2019-2023 est pleinement alignée avec les objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Nous sommes conscients, a dit le représentant, de la nécessité de redoubler d’efforts pour placer les femmes au cœur des programmes, comme ceux de l’égalité des chances dans toutes les sphères de la vie, mais aussi ceux de la lutte contre les changements climatiques et la dégradation de l’environnement.  Le Gouvernement travaille aussi de manière stratégique avec les acteurs de la société civile et les partenaires au développement sur des initiatives visant à éliminer les pratiques cruelles et inhumaines, les mariages précoces, sans oublier le droit des veuves à l’héritage. 

« Notre nouveau gouvernement reconnaît que, traditionnellement, la femme à El Salvador a vécu dans un climat généralisé d’exclusion, de violence et d’abandon », a déclaré Mme EGRISELDA ARACELY GONZÁLEZ LÓPEZ (El Salvador), mettant l’accent sur les efforts des autorités du pays pour inverser cette tendance.  Pour la première fois de son histoire, a-t-elle affirmé, El Salvador est dirigé par un gouvernement paritaire, conformément à la vision égalitaire du Président Nayib Bukele.  Entre autres actions de ce dernier en faveur des femmes, la représentante a notamment mentionné l’adoption d’une politique intégrée d’assistance aux femmes victimes de violence sexiste.  Cette politique, a-t-elle précisé, vise à porter secours à toutes les femmes victimes de violence, y compris les femmes âgées, les femmes autochtones, les femmes handicapées et les femmes migrantes.

La représentante a en outre jugé préoccupant le nombre d’adolescentes salvadoriennes qui tombent enceintes.  Ces dernières, a-t-elle ajouté, font face au niveau le plus élevé de violence envers les femmes.  Pour remédier à cette situation, la représentante a indiqué que son pays avait l’intention de renforcer les services spécialisés d’intervention à destination des jeunes femmes enceintes.

M. DEE-MAXWELL SAAH KEMAYAH (Libéria) a indiqué que son pays procède à la révision de sa politique nationale de genre afin de renforcer la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles en faveur d’un développement durable et inclusif.  Un amendement constitutionnel est aussi en cours d’élaboration pour octroyer des sièges supplémentaires pour les femmes, les personnes handicapées et les jeunes au Parlement.  Le représentant a également fait état des progrès « constants » en ce qui concerne la participation des femmes au secteur de la sécurité.  Les forces armées du Libéria déploient tous les efforts pour accroître le recrutement de femmes d’ici à 2022 dans le but, notamment, de remplir le quota en matière d’égalité de genre dans les opérations de paix de l’ONU, a-t-il indiqué. 

Pour atténuer les disparités auxquelles les femmes rurales sont confrontées, le Gouvernement du Libéria a également institué un programme annuel pour rassembler les femmes des différents secteurs afin de promouvoir la participation politique et l’accès aux processus de prise de décisions des femmes rurales.  Le Gouvernement reconnaît par ailleurs l’impact profond des changements climatiques sur les femmes rurales et l’importance de leur contribution à l’atténuation.  Plusieurs mesures, dont la loi sur la gestion des catastrophes, tiennent compte de la participation des femmes et d’autres groupes vulnérables. 

M. Kemayah a par ailleurs appelé ONU-Femmes à augmenter le nombre d’experts techniques travaillant auprès des gouvernements nationaux pour appuyer la sexospécification au niveau des programmes.

Droits de réponse

La République de Corée a récusé les accusations d’enlèvement proférées par la RPDC.  Il s’agit de dissidents qui ont décidé de se rendre en République de Corée de leur libre chef et qui y vivent en tant que citoyens ordinaires, a-t-elle affirmé.

Le Japon a rejeté les chiffres mentionnés par la RPDC, affirmant que ceux-ci se basent sur des erreurs historiques.  Voilà plus de 70 ans, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, que le Japon a promu la démocratie et le respect des droits de l’homme et a contribué à la paix en Asie-Pacifique et dans le monde.  Il a appelé la RPDC à surpasser la méfiance et l’a invitée à travailler « ensemble avec nous » pour un avenir meilleur. 

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a insisté sur le fait que les crimes de violence sexuelle commis par le Japon contre 3 000 femmes coréennes sont des crimes contre l’humanité.  L’histoire, a-t-il martelé, ne peut être changée malgré le déni.  Il a appelé le Japon à endosser sa responsabilité des crimes d’esclavage sexuel et à s’excuser.  S’adressant ensuite à la République de Corée, il a indiqué qu’une enquête lancée par des juristes de la RPDC avait identifié des cas d’enlèvement.  Dès lors, il a exhorté ce pays à rapatrier ses citoyens.

Reprenant la parole, le Japon a souligné ses effort « sincères » pour régler la question des femmes de réconfort.  Il a rappelé l’accord diplomatique avec la RPDC qui a, selon lui, réglé de manière définitive cette question.

Le Japon veut échapper à ses responsabilités, et ces crimes contre l’humanité ne sont pas prescriptibles, a rétorqué la RPDC.

 

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