Soixante-quatorzième session,
26e séance – après-midi
AG/EF/3529

La Deuxième Commission achève ses travaux en adoptant ses 14 derniers textes, dont la moitié à l’issue d’un vote

Après huit semaines de débats et d’intenses négociations, la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, a terminé, cet après-midi, les travaux de la soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale.  Par la voix de Mme Anat Fisher-Tsin, sa Vice-Présidente, M. Cheikh Niang, Président de la Deuxième Commission, a félicité les délégations pour leur engagement et leur participation constructive dans les négociations qui ont abouti à l’adoption de 47 projets de résolution, ce qui a permis de respecter le calendrier et, pour la première fois depuis de nombreuses années, de ne pas demander une prolongation. 

Face à l’aggravation des inégalités et à l’accélération des changements climatiques, nous avons été mis au « défi de créer un monde réellement durable, équitable et inclusif », a souligné M. Niang pour résumer la teneur de ces semaines de débats.  Il a également retenu le fait que les États Membres ont « une obligation, non seulement morale mais aussi financière » de continuer à chercher des solutions créatives et efficaces pour faire face à ces défis et parvenir aux objectifs de développement durable (ODD) fixés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Au cours de cette séance, la Deuxième Commission a adopté 1 projet de décision et 13 projets de résolution, dont 7 à l’issue d’un vote, et s’est notamment concentrée sur le point de l’ordre du jour consacré au développement durable.  L’un des textes adoptés demande d’ailleurs instamment que les ODD et tous les autres objectifs de développement arrêtés au niveau international soient réalisés pleinement et effectivement et que soient respectés les engagements pris dans les domaines économique, social et environnemental depuis la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement en 1992, qui a constitué un véritable tournant.  Pour autant, plusieurs délégations se sont interrogées sur la redondance et le manque de pertinence de ce texte, qui a été soumis à un vote.  Plus généralement, des voix se sont inquiétées du grand nombre de projets examinés par la Deuxième Commission au cours de cette session, 47 constituant un record, et de la pertinence de plusieurs d’entre eux.

S’inquiétant de l’augmentation constante des émissions globales de gaz à effet de serre et des effets néfastes des changements climatiques, la Deuxième Commission a adopté un projet de résolution sur la Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures, à quelques jours de l’ouverture de la COP25, la vingt-cinquième Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tiendra à Madrid du 2 au 13 décembre, sous la présidence du Gouvernement du Chili.

La Commission a également adopté des textes sur l’Application de la Convention contre la désertification et de la Convention sur la diversité biologique.  Quant au projet de résolution sur le renforcement de la coopération pour la gestion intégrée des zones côtières, il a fait l’objet d’intenses débats et d’un vote.

Sur le thème de l’élimination de la pauvreté, qui constitue l’ODD numéro 1, les délégations ont adopté, par consensus, deux projets de résolution sur les activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies (2018-2027) et sur l’élimination de la pauvreté en milieu rural.  Le troisième projet sur ce thème, qui met en exergue la participation des femmes au développement, a fait l’objet de quatre amendements soumis au vote, dont un relatif à la santé sexuelle et procréative présenté à la dernière minute en cours de séance par les États-Unis.  Ce projet de résolution considère qu’il est indispensable, pour leur émancipation économique et leur autonomisation, que les femmes jouissent du meilleur état de santé physique et mental possible, grâce notamment à un accès équitable et universel à des soins de santé d’un coût abordable et de qualité.

L’aspect financement du développement n’a pas été oublié, et un projet de résolution vise à encourager l’application intégrale et prompte du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, afin de répondre aux problèmes et besoins divers des pays en situation particulière, notamment les pays d’Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et les pays en proie à un conflit ou sortant d’un conflit, ainsi qu’aux difficultés propres aux pays à revenu intermédiaire.  Un autre texte s’attache à promouvoir l’investissement en faveur du développement durable dans les pays les moins avancés.

Enfin, la Deuxième Commission s’est intéressée à la lutte contre les flux financiers illicites, estimant que les progrès en la matière contribuent à atteindre de nombreux objectifs et cibles du Programme 2030.  Si elle suit ses recommandations, l’Assemblée générale demanderait à tous les pays d’œuvrer de concert afin de s’assurer que toutes les entreprises, y compris les entreprises multinationales, paient des impôts dans les pays où elles mènent leur activité économique et créent de la valeur.

Avant de conclure ses travaux, la Deuxième Commission a adopté un projet de décision sur son programme de travail pour la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale.

L’Assemblée générale se prononcera sur ces projets de résolution à une date qui sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

DÉCISIONS SUR LES PROJETS DE RÉSOLUTION

Questions de politique macroéconomique

Par le projet de résolution intitulé « Promouvoir l’investissement en faveur du développement durable » (A/C.2/74/L.68), adopté par consensus, l’Assemblée générale noterait avec préoccupation que de nombreux pays parmi les moins avancés n’attirent toujours pas les investissements étrangers directs qui leur permettraient de diversifier leur économie, malgré une amélioration des conditions de l’investissement dans ces pays. 

Elle encouragerait la promotion de possibilités et mécanismes de financement viables et novateurs, l’objectif étant de débloquer de nouveaux capitaux afin d’investir durablement et d’améliorer les modèles d’activité durables en mettant plus particulièrement l’accent sur les petites et moyennes entreprises.

Aux termes de ce texte, elle soulignerait que les investissements étrangers directs ont des effets divers sur le développement durable et insisterait sur la nécessité de mieux harmoniser ces investissements avec les lois internes et les stratégies nationales de développement durable.

Elle demanderait aux États Membres de réduire les tensions et les autres facteurs de risque et de favoriser les conditions permettant le développement de l’investissement durable à long terme, entre autres par l’adoption de politiques d’investissement ouvertes, transparentes et non discriminatoires.

En se préoccupant par ailleurs du nombre de personnes habitant des taudis, qui se multiplie, elle encouragerait l’investissement dans le logement abordable et adéquat et un investissement soutenu dans les cibles concernant ce secteur parmi les objectifs de développement durable d’ici à 2030.

L’Assemblée se féliciterait de la tenue, du 15 au 17 avril 2019 à New York, de la deuxième Foire de l’investissement en faveur des objectifs de développement durable et prendrait note de la création par le Secrétaire général de l’Alliance mondiale des investisseurs en faveur du développement durable.

Après l’adoption du projet, la Finlande a fait remarquer, au nom de l’Union européenne (UE), que cette résolution envoie un message important et qu’elle a un grand potentiel de peser sur les discussions futures concernant les investissements pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le secteur privé joue un rôle essentiel car il peut investir dans les technologies et la croissance durable, a souligné le représentant.  Quant à l’Aide publique au développement (APD), elle peut contribuer à avancer en ce sens et créer un environnement propice dans les pays concernés, a dit le représentant, plaidant pour des approches novatrices.  Toutefois, pour mettre en œuvre avec succès le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’engagement de tous sera nécessaire, a-t-il relevé. 

Les États-Unis ont voulu apporter des précisions sur le libellé du projet et dit ne pas soutenir la tentative de définir les caractéristiques d’un système indépendant de l’ONU.  Par ailleurs, le représentant a renvoyé à son intervention du 21 novembre faite devant la Commission.

Pour le Nigéria, ce projet vise à harmoniser les investissements avec le Programme 2030.

Par le projet de résolution intitulé « Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable » (A/C.2/74/L.69), adopté par consensus, l’Assemblée générale, consciente que les progrès accomplis en matière de réduction des flux financiers illicites pourraient contribuer à atteindre de nombreux autres objectifs et cibles du Programme 2030, prendrait note avec satisfaction de la réunion de haut niveau sur la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs que sa présidente a convoquée au Siège, à New York, le 16 mai 2019, et déciderait de poursuivre les débats sur la question en s’appuyant sur l’élan donné par cette réunion.

Elle engagerait les pays et les organisations multilatérales et internationales compétentes à continuer de fournir une assistance technique et au renforcement des capacités aux pays en développement qui en font la demande et à appuyer les initiatives des pays d’Afrique et d’autres régions, afin d’améliorer les moyens dont ceux-ci disposent pour prévenir, détecter et combattre les flux financiers illicites et renforcer les bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs et de favoriser ainsi le développement durable.

L’Assemblée encouragerait les acteurs nationaux et internationaux à poursuivre leurs efforts visant à lutter contre les problèmes que sont la fixation de prix de transfert non conformes au principe de l’indépendance mutuelle des parties et l’établissement de fausses factures commerciales.

Elle demanderait à tous les pays d’œuvrer de concert en vue d’éliminer l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices et de s’assurer que toutes les entreprises, y compris les entreprises multinationales, paient des impôts dans les pays où elles mènent leur activité économique et créent de la valeur.

Après l’adoption du projet, l’Union européenne a appelé à ne pas se limiter au recouvrement des avoirs en ce qui concerne le renforcement des bonnes pratiques tel que le recommande le texte.  Elle aurait donc souhaité que celui-ci porte un titre différent.  La délégation a insisté sur l'importance du Groupe de réflexion interinstitutions, et a engagé à revitaliser les travaux conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle s’est dite convaincue que la résolution sur les flux financiers illicites pourrait être examinée tous les deux ou trois ans, ce qui permettrait d’inclure davantage de fond au projet de résolution. 

Les États-Unis ont renvoyé à leur position du 21 novembre.  Si la lutte contre les flux financiers illicites est essentielle, le libellé du texte entrave selon eux la capacité de lutter ensemble.  Le représentant américain a demandé s’il était opportun de débattre des flux financiers illicites au sein de l’Assemblée générale, et a regretté l’absence de définition juridique claire de ce concept.  Il a recommandé des mesures et pratiques nationales permettant de lutter contre les flux financiers illicites.  Le projet met « trop l’accent sur le retour des profits du crime », sans mettre l’accent sur « les enquêtes et les poursuites », a-t-il regretté.

Le Liechtenstein a loué l’importance donnée au secteur privé dans le recouvrement des flux financiers illicites.  Jugeant problématique que la résolution, notamment au paragraphe 28, confonde recouvrement des avoirs et retour des avoirs, il a en outre appelé à examiner le projet tous les deux ans.

Le Nigéria a remercié toutes les délégations ayant soutenu le projet.

Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement

Par le projet de résolution intitulé « Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement » (A/C.2/74/L.13/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale noterait avec satisfaction la tenue du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement le 26 septembre 2019, immédiatement après le Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé sous les auspices de l’Assemblée générale, et se féliciterait du Document final de Buenos Aires issu de la deuxième Conférence de haut niveau des Nations Unies sur la coopération Sud-Sud, tenue du 20 au 22 mars 2019.

Réaffirmant qu’il importe de répondre aux problèmes et besoins divers des pays en situation particulière, notamment les pays d’Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et les pays en proie à un conflit ou sortant d’un conflit, ainsi qu’aux difficultés propres aux pays à revenu intermédiaire, l’Assemblée générale soulignerait qu’il faut s’efforcer d’appliquer intégralement et promptement le Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, tenue à Addis-Abeba du 13 au 16 juillet 2015.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée prendrait acte du rapport établi par le Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement et noterait que des progrès, encore qu’inégaux, ont été signalés dans les sept domaines d’intervention du Programme d’action d’Addis-Abeba, tout en relevant que de nombreuses lacunes subsistent dans leur mise en œuvre.  Elle prendrait également note avec satisfaction des conclusions et recommandations arrêtées sur le plan intergouvernemental à l’occasion du forum de 2019 du Conseil économique et social sur le suivi du financement du développement et appellerait à leur application intégrale, effective et rapide.

Prenant note des activités que mène le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale et des contributions initiales de l’Inde au fonds de contributions volontaires, de la Norvège à un projet multidonateurs destiné à soutenir les travaux du Comité, de ses sous-comités et les activités de renforcement des capacités y afférentes, ainsi que des contributions de l’Union européenne et d’autres pays aux organes subsidiaires du Comité, elle engagerait les États Membres à contribuer davantage au fonds de contributions volontaires de façon à faciliter la participation des pays en développement.

Elle se féliciterait des progrès accomplis dans le démarrage des activités des trois composantes du Mécanisme de facilitation des technologies et de la tenue du Forum annuel de collaboration multipartite sur la science, la technologie et l’innovation pour la réalisation des objectifs de développement durable, ainsi que de la mise en service de la Banque de technologies pour les pays les moins avancés, invitant les États Membres ainsi que les organisations internationales, les fondations et le secteur privé à augmenter le montant des contributions financières volontaires.

Après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leur déclaration du 21 novembre et ont réitéré leur position selon laquelle il est inapproprié pour l’ONU de se prononcer sur des projets concernant les banques multilatérales.

Le Canada a jugé important que l’ONU reste un acteur important pour mettre en œuvre les ODD mais a exprimé sa déception quant au paragraphe 16 qui a été modifié sans consultation préalable avec les États.

L’Australie a déploré la référence aux « États » et non aux « États Membres » dans le libellé du projet de résolution et regretté que des modifications aient été apportées sans négociations préalables avec toutes les délégations. 

Développement durable

Le projet de résolution intitulé « Renforcement de la coopération pour la gestion intégrée des zones côtières aux fins du développement durable » (A/C.2/74/L.31/Rev.1) a été adopté sans vote pour le texte pris en entier, mais tel que révisé oralement et avec des votes sur deux paragraphes.

Le premier visait à maintenir le paragraphe 2 du préambule en l’état, dans lequel l’Assemblée générale est invitée à réaffirmer les dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.  L’amendement a été approuvé par 149 voix pour, 8 voix contre (Colombie, République tchèque, Croatie, République islamique d’Iran, Guinée équatoriale, Turquie, Serbie, Venezuela) et 8 abstentions (Algérie, Cambodge, Chine, El Salvador, Mauritanie, Niger, République arabe syrienne, Zambie).

Le deuxième vote portait sur la modification du paragraphe 12 tel que contenu dans le document A/C2/74/CRP.2.  Il a été approuvé par 108 voix pour, 4 voix contre (Australie, Japon, Israël, États-Unis) et 49 abstentions.  Cet amendement prévoit de remplacer le mot « Membre » par « côtier » comme qualificatif du mot « État » dans les paragraphes 4, 5 et 6 du dispositif.

Aux termes du projet de résolution, l’Assemblée générale soulignerait que la gestion intégrée des zones côtières est un processus dynamique de gestion et d’utilisation durables des zones côtières, prenant en compte simultanément la fragilité des écosystèmes et des paysages côtiers, la diversité des activités et des usages, leurs interactions, la vocation maritime de certains d’entre eux, ainsi que leurs effets à la fois sur la partie marine et la partie terrestre.  Aussi, elle engagerait les États côtiers à envisager de définir et d’appliquer un modèle de gestion intégrée des zones côtières, notamment au moyen d’outils de planification nationaux et d’une approche écosystémique qui intègre la terre, la mer et les bassins versants. 

L’Assemblée les engagerait également à envisager de créer des mécanismes de coordination appropriés, ou de renforcer ceux qui existent, pour la gestion intégrée et le développement durable des zones côtières et marines et de leurs ressources, aux échelons local, national et régional.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée soulignerait qu’il importe de nouer des partenariats, de réunir des acteurs multipartites pour tenir compte de différents intérêts dans les processus et stratégies de planification et de faire en sorte que le modèle de gestion par zone soit élaboré à partir des meilleures informations disponibles.  Elle demanderait au Programme des Nations Unies pour l’environnement et aux autres entités compétentes de l’ONU d’appuyer l’action menée par les États Membres pour promouvoir et appliquer une gestion intégrée des zones côtières et pour mobiliser des partenariats et des initiatives aux échelons national, régional et infranational.

Présentant le projet de résolution, le Maroc a expliqué que la gestion intégrée de la zone côtière est un processus dynamique, qui tient compte des interactions entre pays.  Il a loué la coopération constructive des délégations et des groupes régionaux durant les consultations et a souhaité que ce texte promeuve la cohérence entre tous les acteurs.  Il a ensuite lu un amendement oral au paragraphe 12 du dispositif.

L’Algérie a retiré ses amendements aux paragraphes 4, 5 et 6 du dispositif.

La Colombie a regretté l’absence de consensus autour du projet, et El Salvador a rappelé que les zones côtières étaient une source de revenus économiques essentielle et que leur gestion devait être intégrée et durable.

Le Venezuela a rappelé à nouveau que son pays ne fait pas partie de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.

Les États-Unis ont reconnu l’importance de la gestion intégrée des zones côtières, avant de renvoyer à leur déclaration formulée à la séance du 21 novembre.

Le Japon a vivement regretté que la déclaration orale du Secrétariat relative à la proposition du budget-programme pour 2021 n’ait été distribuée que la veille de la date prévue de l’adoption, et a estimé que les délégations ne disposaient pas des informations nécessaires. 

La Serbie a souhaité que soit inscrit au compte rendu de séance qu’elle avait souhaité voter pour la modification du paragraphe 2.

La République tchèque a aussi souhaité corriger son vote sur le paragraphe 2 du préambule: elle souhaite que soit inscrit au compte rendu qu’elle avait souhaité voter pour la modification du paragraphe 2.

Le projet de résolution intitulé « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable » (A/C.2/74/L.36/Rev.1) a été adopté avec 126 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 49 abstentions.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait acte avec satisfaction de la tenue du Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé les 24 et 25 septembre 2019 sous ses auspices ainsi que de l’édition 2019 du Rapport mondial sur le développement durable.  Elle noterait que la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement a constitué un véritable tournant ouvrant la voie à d’importants instruments et engagements internationaux qui guident l’action menée pour combler les écarts de développement au sein des pays développés et des pays en développement et entre eux, dont la Convention sur la diversité biologique, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (les Conventions de Rio), ainsi que le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait instamment que les objectifs de développement durable et tous les autres objectifs de développement arrêtés au niveau international soient réalisés pleinement et effectivement et que soient respectés les engagements pris dans les domaines économique, social et environnemental depuis 1992.  Elle insisterait sur la nécessité de recenser, de manière systématique et intégrée et dans un souci de cohérence réelle des politiques, les lacunes, les obstacles, les synergies et les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des engagements et des instruments relatifs au développement durable.

Constatant que les pratiques de consommation et de production durables peuvent être des moyens économiques et efficaces de permettre le développement économique tout en réduisant les incidences sur l’environnement et en veillant au bien-être de la population, l’Assemblée soulignerait qu’il importe de promouvoir l’objectif de développement durable 12, en vue de contribuer à la réalisation de tous les objectifs.

Tenant compte de l’adoption du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables ainsi que du lancement de la stratégie « One Plan for One Planet » 2018-2022, elle réaffirmerait qu’il faut que ce type d’initiatives continue de favoriser la mise en commun des bonnes pratiques et la fourniture d’autres formes d’assistance technique en vue de la transition vers des modes de consommation et de production durables.

Elle constaterait qu’il importe de poursuivre les efforts en cours et de prendre de nouvelles mesures pour mettre en place des politiques, des cadres, des partenariats et des instruments qui permettent d’utiliser plus rationnellement les ressources, de réduire les déchets et de systématiser le recours aux pratiques viables dans tous les secteurs de l’économie.  Elle constaterait également le rôle majeur que joue le secteur privé dans l’adoption de pratiques de production plus économes en ressources.  Elle constaterait le lien existant entre déchets plastiques et modes de consommation et de production durables, et encouragerait chacun à redoubler d’efforts à tous les niveaux afin de réduire, réutiliser et recycler les plastiques, et de trouver des méthodes novatrices pour lutter contre les différents types de déchets plastiques, y compris les détritus plastiques marins

En adoptant ce texte, l’Assemblée exhorterait la communauté internationale à continuer d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités scientifiques et technologiques de manière qu’ils évoluent vers des modes de consommation et de production plus durables.

Après le vote demandé par les États-Unis, la Finlande a dit que l’Union européenne (UE), dont les États membres se sont abstenus, avait souligné à plusieurs reprises que ce texte est redondant et non pertinent et qu’il ne contribue pas à mettre en œuvre le Programme 2030.  Toutefois, le représentant s’est félicité qu’il reconnaisse l’importance des modes de production et de consommation durables.

S’exprimant également au nom du Liechtenstein, de la Norvège et de l’Islande, la Nouvelle-Zélande a indiqué que ces pays se sont abstenus sur ce projet de résolution, invitant à travailler pour qu’il soit davantage pertinent.

Le Canada, qui s’est abstenu, s’est dit convaincu que la Deuxième Commission joue un rôle essentiel dans la réalisation du Programme 2030 mais a estimé que davantage d’efforts doivent être faits pour que cette résolution ait une valeur ajoutée pour les travaux de la Deuxième Commission.

Les États-Unis ont estimé que la Deuxième Commission devrait contribuer aux priorités mondiales en termes de développement durable mais que ce projet de résolution n’y contribue pas.

Au nom du G77 et de la Chine, l’État de Palestine s’est dit convaincu de la pertinence et de l’importance de cette résolution dans le cadre du développement durable comme dans celui de la revitalisation des travaux de la Deuxième Commission.  Il a réaffirmé les principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ainsi que ceux du Programme 2030.  Il a regretté qu’il ait été impossible de trouver un consensus, arguant que le G77 et la Chine ont pourtant négocié de manière constructive.

Le projet de résolution intitulé « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/74/L.37/Rev.1) a été adopté sans vote.  Mais la Commission a recouru au vote pour rejeter par 106 voix contre, 50 voix pour et 4 abstentions (Mexique, Rwanda, Saint Marin et Turquie) l’amendement oral qui a été proposé par les États-Unis.  Les États-Unis auraient voulu que la résolution souligne les trois dimensions du développement.

Un vote séparé a été demandé sur le paragraphe 9 du projet qui a été maintenu par 116 voix contre, 46 voix pour et 5 abstentions.  L’Union européenne a déclaré qu’aujourd’hui « nous réaffirmons notre engagement à l’Accord de Paris sur le changement climatique.  Le report du GIEC publié hier confirme notre engagement climatique ».  La déléguée de l’Union européenne a regretté l’absence de référence à la biodiversité, y compris en Chine. 

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait que les changements climatiques constituent l’un des plus grands défis de notre temps et s’inquièterait profondément de l’augmentation constante des émissions globales de gaz à effet de serre.  Elle demeurerait vivement préoccupée par le fait que tous les pays, en particulier les pays en développement, sont exposés aux effets néfastes des changements climatiques et en subissent déjà de plus en plus les conséquences, notamment les sécheresses persistantes et les phénomènes météorologiques extrêmes, la dégradation des terres, l’élévation du niveau de la mer, l’érosion du littoral, l’acidification des océans et le recul des glaciers, qui continuent de menacer la sécurité alimentaire, la disponibilité en eau et les moyens d ’existence, et de compromettre les efforts visant à éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions et à assurer un développement durable. 

Consciente des risques sanitaires importants posés par les changements climatiques, elle soulignerait que l’adaptation aux changements climatiques et leur atténuation sont un impératif hautement prioritaire à l’échelle planétaire.

Se félicitant de l’adoption de l’Accord de Paris et de son entrée en vigueur rapide, le 4 novembre 2016, l’Assemblée exhorterait toutes les Parties à l’Accord à appliquer celui-ci dans son intégralité et engagerait les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui ne l’ont pas encore fait à déposer dès que possible leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion, pour le rendre universel.

L’Assemblée rappellerait que l’Accord de Paris vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.  Elle constaterait avec préoccupation que les contributions déterminées au niveau national présentées à ce jour par les Parties à l’Accord de Paris ne sont pas suffisantes et que des mesures doivent être prises pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète.

Soulignant qu’il importe au plus haut point de renforcer la capacité d’adaptation et la résilience et de réduire la vulnérabilité face aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques extrêmes, l’Assemblée exhorterait les États Membres à continuer de participer aux processus de planification de l’adaptation et à améliorer la coopération aux fins de la réduction des risques de catastrophe.

Soulignant également qu’il faut remédier aux conséquences économiques, sociales et environnementales des changements climatiques, elle insisterait sur le fait qu’il faut prendre des mesures à tous les niveaux pour agir plus énergiquement en faveur de la résilience, grâce, notamment, à la gestion durable des écosystèmes, et renforcer la résilience afin de réduire les conséquences et les coûts des catastrophes naturelles.

Après le vote, les États-Unis ont regretté le libellé du paragraphe 9 qui marque, selon eux, les intérêts d’un État Membre.  La représentante a réitéré le retrait de son pays de l’Accord de Paris.    

Le projet de résolution intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique » (A/C.2/74/L.41/Rev.1) a été adopté sans vote.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale engagerait les entités des Nations Unies à tenir compte du fait que la neutralité en matière de dégradation des terres pourrait accélérer la réalisation des objectifs de développement durable.  Elle inviterait les Parties à la Convention à prendre des mesures pour s’assurer que leurs institutions compétentes tiennent compte de la gestion des risques de sécheresse, des informations sur le climat et des évaluations des effets des changements climatiques dans les processus de décision et les initiatives pertinents.   

Elle inviterait la Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière et les autres entités compétentes des Nations Unies à continuer d’aider ensemble les États parties touchés par ce fléau à élaborer et à appliquer des politiques nationales et régionales sur les tempêtes de sable et de poussière.  Elle soulignerait qu’il importe que les Parties à la Convention et les partenaires cherchent à assurer la participation égale des femmes et des hommes à la planification, à la prise de décisions et à l’exécution à tous les niveaux et continuent à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans les politiques et les activités de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée engagerait les pays développés parties à la Convention et les autres parties concernées à appuyer activement les efforts déployés par les pays en développement parties à la Convention pour promouvoir des pratiques de gestion durable des terres et s’efforcer de parvenir à un monde neutre en matière de dégradation des terres en fournissant des ressources financières substantielles, provenant de toutes sources, en facilitant l’accès aux technologies appropriées selon des modalités arrêtées d’un commun accord et en apportant d’autres types d’appui, notamment sous la forme de mesures de renforcement des capacités.

Après l’adoption, les États-Unis ont renvoyé à leurs déclarations du 21 novembre et précisé leurs préoccupations quant à certains libellés.  Ils se sont également préoccupés du fait que le texte reprenne des passages tirés de précédentes conventions des Nations Unies.  Ils ont aussi noté que la charge de travail de la Deuxième Commission, avec 47 résolutions, était trop importante. 

Par le projet de résolution intitulé « Application de la Convention sur la diversité biologique et contribution au développement durable » (A/C.2/74/L.66), adopté par consensus, l’Assemblée générale exhorterait les parties à la Convention à assurer la cohérence et la complémentarité du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 avec les autres processus internationaux existants ou à venir, en particulier le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Accord de Paris et les autres processus, cadres et stratégies.  Elle réaffirmerait sa décision de convoquer un sommet sur la biodiversité au niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui se tiendrait avant la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention, en 2020, afin de souligner la nécessité d’agir de toute urgence aux plus hauts niveaux à l’appui d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 qui contribue au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et permette à la communauté mondiale de progresser vers la concrétisation de la Vision 2050 pour la biodiversité, intitulée « Vivre en harmonie avec la nature ».

Elle engagerait chacune des parties à prendre, en étroite collaboration avec les parties intéressées, des mesures concrètes pour atteindre les objectifs énoncés dans la Convention sur la diversité biologique et dans les protocoles y relatifs, à savoir le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques et le Protocole de Nagoya, et leur demanderait de s’acquitter, de manière coordonnée et efficace, des obligations et engagements qui sont les leurs au titre de la Convention et des Protocoles, soulignant à cet égard qu’il faut agir à tous les niveaux pour surmonter toutes les difficultés susceptibles de faire obstacle à l’application de ces instruments.  Elle inviterait instamment les parties à la Convention à faciliter le transfert de technologies pour permettre l’application efficace de la Convention conformément à l’article 16 et aux autres dispositions pertinentes de cet instrument.

Constatant avec préoccupation que les parties à la Convention n’ont guère progressé dans la réalisation des objectifs d’Aichi relatifs à la diversité biologique et dans l’application du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, l’Assemblée prierait toutes les parties d’accélérer et d’intensifier les efforts déployés à cette fin, sachant que de tels efforts contribuent à l’application du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Constatant que les parties à la Convention ont réaffirmé que des ressources financières, humaines et techniques devaient être fournies et mobilisées auprès de toutes les sources, en veillant à la mise en œuvre effective du Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique et du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 qui doit lui succéder, l’Assemblée soulignerait qu’il faut continuer d’évaluer toutes les ressources mobilisées du point de vue des résultats obtenus en matière de diversité biologique, et se féliciterait à cet égard que les parties à la Convention aient décidé d’augmenter sensiblement le montant global des fonds provenant de sources diverses consacrés à la diversité biologique en vue de la mise en œuvre du Plan stratégique.

Au nom de l’Australie, du Canada et de la Norvège, la Nouvelle-Zélande ainsi que l’Union européenne ont regretté que la date et le lieu du Sommet ne soient toujours pas connus.  Les États-Unis ont rappelé que toute incidence budgétaire de ce sommet doit être imputée aux États intéressés par le Sommet.  La Suisse a soutenu l’idée d’organiser ce sommet durant le débat général de la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale.

Le projet de résolution intitulé « L’éducation au service du développement durable dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/74/L.48/Rev.1) a été adopté par consensus après un vote sur une modification du paragraphe 13 du dispositif demandé par Israël.  Le maintien du paragraphe 13 a été voté par 162 voix pour, 4 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël) et 3 abstentions (Géorgie, Japon, Papouasie-Nouvelle-Guinée).  Le paragraphe se lit: « Invite les organisations des Nations Unies, en particulier l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), à aider les États qui en font la demande à se donner les moyens de promouvoir l’éducation au service du développement durable, notamment grâce à la mise en commun des connaissances l’établissement de normes communes, l’autonomisation et la mobilisation des jeunes, l’échange de pratiques de référence, la collecte de données, la recherche et la réalisation d’études ».

Si elle suit les recommandations de sa Commission, l’Assemblée commencerait par réaffirmer que l’éducation au service du développement durable est un pilier de la réalisation du développement durable, qu’elle fait partie intégrante de l’objectif de développement durable relatif à l’éducation de qualité et qu’elle est un catalyseur essentiel de tous les autres objectifs de développement durable. 

L’Assemblée appellerait la communauté internationale à assurer l’accès de tous à une éducation équitable et de qualité à tous les niveaux de manière à ce que tous, sans distinction de sexe, d’âge, de race ni d’appartenance ethnique, y compris les personnes handicapées, les migrants, les autochtones, les enfants et les jeunes, notamment ceux qui sont en situation de vulnérabilité, puissent accéder à l’apprentissage tout au long de leur vie et acquérir ainsi les connaissances et les compétences nécessaires pour participer pleinement à la vie de la société et contribuer au développement durable.  Elle encouragerait les gouvernements et les autres parties prenantes concernées à multiplier les initiatives d’éducation au service du développement durable en mettant en œuvre le cadre intitulé « L’éducation en vue du développement durable: vers la réalisation des objectifs de développement durable » (L’EDD pour 2030) comme moyen d’assurer le suivi du Programme d’action mondial pour l’éducation au service du développement durable après 2014.  Elle noterait que la conférence internationale de lancement du cadre proposé sera organisée par le Gouvernement allemand et se tiendra en juin 2020, à Berlin.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée inviterait l’UNESCO, en sa qualité d’organisme chef de file pour l’éducation au service du développement durable, à coordonner la mise en œuvre du cadre proposé, et à insister sur l’importance de veiller à ce que des ressources suffisantes soient allouées à l’éducation au service du développement durable.

Avant le vote, Israël a réclamé une volonté politique pour améliorer l’éducation pour tous, mais a estimé que la résolution s’écarte à dessein de cet objectif au paragraphe 13, selon lui. 

Après le vote, le Japon a appelé à une citoyenneté responsable, et réaffirmé son engagement infatigable en faveur d’une éducation au service du développement.

Par le projet de résolution intitulé « Développement durable dans les régions montagneuses » (A/C.2/74/L.50/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale, consciente que les bienfaits que procurent les régions montagneuses sont essentiels au développement durable et que les écosystèmes montagneux jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau et en autres ressources et services essentiels d’une grande partie de la population mondiale, engagerait les États à adopter une vision à long terme et des approches intégrées, notamment en incorporant des politiques pour les régions montagneuses dans les stratégies nationales de développement durable.

Elle prendrait note du Partenariat de la montagne, la seule alliance établie sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies qui regroupe, à titre volontaire, des partenaires déterminés à améliorer les conditions de vie des habitants des régions montagneuses et à protéger les environnements montagneux du monde entier, et prendrait note également du cadre d’action du Partenariat de la montagne sur la mise en œuvre du Programme 2030 dans les régions montagneuses ainsi que des activités menées au titre de l’initiative Produits de la montagne lancée dans le cadre du Partenariat de la montagne.

Elle soulignerait la vulnérabilité particulière des populations vivant dans des régions montagneuses, qui ont souvent un accès limité aux services de santé et d’éducation et à la vie économique et sont particulièrement exposées en raison des effets néfastes des phénomènes naturels extrêmes, et inviterait les États à renforcer la coopération en veillant à la participation effective et à l’échange des connaissances et données d’expérience de toutes les parties concernées.

Elle soulignerait que les populations pratiquant l’agriculture familiale et les peuples autochtones jouent un rôle important en tant que gardiens du patrimoine naturel et culturel, et engagerait les États Membres à appuyer les activités organisées dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), conformément au plan d’action mondial qui l’accompagne, afin de promouvoir, le cas échéant, des politiques nationales qui favorisent la sécurité de la propriété foncière, l’accès aux ressources, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et qui donnent des moyens d’agir aux groupes en situation de vulnérabilité, et de mettre en œuvre des mesures concrètes garantissant, aux jeunes en particulier, des possibilités d’emploi décent dans les zones rurales.

Elle soulignerait que les traditions et les savoirs des peuples autochtones vivant dans les zones montagneuses et les connaissances des communautés locales montagnardes, particulièrement dans les domaines de l’agriculture et de la médecine, doivent être pleinement pris en considération, respectés et promus dans les politiques, stratégies et programmes de développement des régions montagneuses.

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

Le projet de résolution intitulé « Participation des femmes au développement » (A/C.2/74/L.28/Rev.1), a été adopté sans vote tel qu’amendé, après un vote séparé sur les paragraphes 18 et 19 du dispositif qui ont été maintenus par 136 voix pour, 12 voix contre et 7 abstentions (Algérie, Bélarus, Brunei Darussalam, Colombie, Fédération de Russie, Guinée équatoriale, Jamaïque).

Le premier amendement (A/C.2/74/L.73) avait pour but qu’au paragraphe 17, le mot « soins » soit remplacé par le mot « services ».  Il a été adopté par 130 voix pour, 26 voix contre et 5 abstentions (Algérie, Colombie, Émirats arabes unis, Guinée équatoriale, Ouganda).

Le second (A/C.2/74/L.74) avait pour but que les mots « ainsi que des textes issus de leur examen » soient ajoutés à la fin du paragraphe 8, qui fait référence notamment à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing et à la Conférence internationale sur la population et le développement.  Il a été adopté par 118 voix pour, 37 voix contre et 7 abstentions (Algérie, Barbade, Brunei Darussalam, Colombie, Guinée équatoriale, Malaisie, Trinité et Tobago).

Le troisième (A/C.2/74/L.75) avait pour but qu’au paragraphe 19 du texte, on lise « accès aux services de santé » au lieu de « accès aux soins de santé ».  Il a été adopté par 136 voix pour, 25 voix contre et 4 abstentions (Algérie, Colombie, Guinée équatoriale, Émirats arabes Unis).

Un quatrième amendement, présenté durant la séance par les États-Unis (A/C.2/74/CPR5) rejeté par 18 voix pour, 119 voix contre et 16 abstentions, avait pour but de supprimer les mots « services » et « notamment de santé sexuelle et procréative » dans le paragraphe 18, et les mots « notamment de santé sexuelle et procréative » dans le paragraphe 19.

Aux termes du texte, l’Assemblée générale, notant l’importance des organismes et organes des Nations Unies, en particulier les fonds et programmes, et des institutions spécialisées, qui favorisent la participation des femmes au développement, conformément à la résolution 71/243 sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, soulignerait qu’il importe que les gouvernements, les organisations

internationales, dont l’Organisation des Nations Unies, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les syndicats et les autres parties intéressées créent, aux niveaux national et international, dans tous les domaines de la vie, un environnement propice à la participation effective des femmes et des filles au développement.

Elle demanderait aux États, aux organismes des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales agissant dans les limites de leur mandat respectif, ainsi qu’à tous les secteurs de la société civile, notamment les organisations non gouvernementales, et à chaque femme et chaque homme de s’engager pleinement et de renforcer leurs contributions en vue d’assurer l’application et le suivi de la Déclaration et le Programme d’action de Beijing des textes issus de sa vingt-troisième session extraordinaire et du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement ainsi que des textes issus de leur examen.

Elle soulignerait qu’il faut prendre des mesures pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence et de discrimination à l’encontre des femmes et des filles, y compris dans le monde du travail, par le renforcement des mécanismes institutionnels et des cadres juridiques.

Elle considèrerait qu’il est indispensable, pour leur émancipation économique et leur autonomisation, que les femmes jouissent du meilleur état de santé physique et mental possible, grâce notamment à un accès équitable et universel à des soins de santé d’un coût abordable et de qualité, à l’information en matière de médecine préventive et à des services de santé de la meilleure qualité, y compris dans les domaines de la sexualité et de la procréation, que, sans cette indépendance économique, les femmes sont davantage exposées à toutes sortes de risques, y compris celui de subir des actes de violence et celui de contracter le VIH et le sida, et que, lorsqu’elles ne peuvent jouir pleinement de leurs droits fondamentaux, les chances qui s’offrent à elles dans la vie publique et privée, y compris celles de recevoir une éducation et de s’émanciper sur les plans économique et politique, sont considérablement réduites.

Elle engagerait les gouvernements à investir, avec l’appui de leurs partenaires de développement, dans des projets d’infrastructure et autres, visant notamment à assurer l’approvisionnement en eau et l’assainissement dans les zones rurales et les quartiers de taudis.

Avant le vote, l’Argentine a profondément regretté de devoir voter ces amendements et a indiqué vouloir voter en faveur des termes inscrits dans le document original comme proposé par le Groupe des 77 et la Chine.  L’accès aux soins de santé est un engagement de base, a insisté l’Argentine, et cette terminologie a longuement été utilisée, depuis 1994, et est inscrite dans le Programme 2030.  Elle a donc regretté que d’aucuns tentent de saper le consensus et de déséquilibrer cette résolution. 

Le Royaume-Uni a prévenu qu’il serait « extrêmement déplorable » que les progrès sur la question des soins de santé et les soins reproductifs soient entravés, et a prévenu que l’adoption des amendements seraient un « retour en arrière ». 

Après l’adoption du projet tel qu’amendé, la Finlande, au nom de l’Union européenne, a rappelé qu’elle était un fervent défenseur du droit des femmes, de la parité et de l’autonomie des femmes et des filles.  Le libellé sur les changements climatiques et la perte de biodiversité aurait dû être renforcé car ces facteurs ont des conséquences délétères sur les femmes et les filles, particulièrement dans les pays en développement.  Concernant les divergences d’opinion sur les droits des femmes, il a regretté que ce sujet divise si profondément les délégations, et appelé à trouver un terrain d’entente.

Le Canada a déclaré que la parité permettait un développement accru pour tous, et que la participation des femmes au développement serait incomplète sans « la santé sexuelle et génésique ».  Cela inclut l’accès à des médicaments et des soins, et à choisir de se reproduire au moment opportun.  Il a regretté que certains aient tenté de renverser le consensus et l’équilibre. 

Les États-Unis se sont dit engagés à promouvoir les droits des femmes, mais ont dit ne pas accepter les références à la santé sexuelle et génésique, ainsi qu’à toute formulation qui dit que le droit à l’avortement est inaliénable.  Chaque pays peut décider de financer le droit à l’avortement, a précisé la délégation.  Les États-Unis ne considèrent pas l’avortement comme un moyen de planification familiale.  Ils se sont aussi opposés à toute référence aux soins de santé universels, mais ont indiqué toutefois s’associer au consensus.

La Suède a appelé à faire cesser la régression dont les femmes et les filles sont actuellement victimes.  Elle a déploré une tentative de saper le consensus sur ces questions.  Toutes les femmes et les filles devraient pouvoir prendre leur propre décision concernant leur corps et leur avenir, a-t-elle plaidé. 

Le Nigéria a réitéré l’importance qu’il accorde à l’autonomisation des femmes et s’est dissocié de toute référence au « groupe lexical controversé ».

La Libye, qui a voté pour le projet de résolution, n’est pas d’accord avec tous les aspects du texte, mais a cependant fait preuve de souplesse.  Le représentant a remarqué cependant que certains tentaient de tirer parti du consensus pour inscrire des notions controversées.

La République islamique d’Iran a souhaité se dissocier de la phrase figurant à la fin du paragraphe 8.

Le Saint-Siège s’est félicité que le projet mette l’accent sur le cœur des questions comme l’éducation de qualité, le développement et l’élimination de la pauvreté en milieu rural.  Il a souhaité réitérer que chaque Commission devait se concentrer sur ses discussions, et qu’il n’était bon pour personne que des doublons apparaissent ou que des questions controversées entravant les travaux d’une Commission se transmettent à une autre Commission.

Le projet de résolution intitulé « Éliminer la pauvreté en milieu rural en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (A/C.2/74/L.22/Rev.1) a été adopté par 121 voix pour, 49 voix contre et 2 abstentions (Palau, Turquie).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, saluant les efforts déployés par les pays en développement pour éliminer la

pauvreté en milieu rural et les progrès remarquables accomplis à cet égard, tout en notant avec préoccupation que les principales lacunes subsistent, constaterait avec une vive préoccupation que les progrès accomplis sur la voie de la réduction de la pauvreté restent inégaux, étant donné que 1,46 milliard de personnes vivent encore dans la pauvreté multidimensionnelle.

Elle considèrerait qu’il importe de promouvoir le développement économique et social du monde rural et que c’est une stratégie efficace et un bon moyen à utiliser, à l’échelle mondiale, pour éliminer la pauvreté.

Elle rappellerait que les ruraux ne bénéficient toujours pas des retombées de la croissance économique, qu’en 2015, 79% des personnes vivant dans l’extrême pauvreté habitaient des zones rurales et 41% de la population d’Afrique subsaharienne subsistaient avec moins de 1,90 dollar par jour, et recommanderait aux pays de promouvoir par leurs politiques nationales un développement social, économique, agricole et rural spécifique et coordonné.

Elle se dirait consciente du rôle et de l’apport décisifs des femmes vivant en milieu rural, notamment des petites exploitantes et des agricultrices, des femmes autochtones et des femmes des communautés locales, et de leurs savoirs traditionnels, dans la promotion du développement agricole et rural, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté en milieu rural.

Elle considèrerait qu’il importe d’organiser l’emploi au service de la promotion de la croissance en faveur des pauvres vivant en milieu rural et encouragerait les entités des Nations Unies et les partenaires de développement à aider les pays qui en font la demande à faire une place à l’emploi dans leurs politiques d’investissement et stratégies de réduction de la pauvreté.

Par ce texte, l’Assemblée estimerait qu’il faudrait concevoir, appliquer et poursuivre des politiques économiques et sociales tenant compte des questions de genre.

Elle encouragerait les États Membres, les organisations internationales, le secteur privé et les autres partenaires à élaborer des programmes qui favorisent le travail décent dans les zones rurales et l’investissement dans les activités agricoles et les activités non agricoles connexes, en particulier pour les jeunes.

Mondialisation et interdépendance

Le projet de résolution intitulé « Rôle des Nations Unies dans la promotion du développement à l’heure de la mondialisation et de l’interdépendance » (A/C.2/74/L.26/Rev.1) a été adopté après un vote par 127 voix pour, 2 voix contre (États-Unis et Israël) et 45 abstentions.

Un amendement au projet (A/C.2/74/CRP.6), demandé par les États-Unis, a été rejeté par 46 voix pour, 113 voix contre et 4 abstentions (Japon, Norvège, République de Corée, Turquie).

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale serait consciente que l’existence d’un système multilatéral revitalisé, dont l’ONU serait le centre, est indispensable à une nouvelle approche, selon laquelle la mondialisation serait envisagée de manière plus équitable, plus inclusive et plus durable afin que les conséquences néfastes qu’elle entraîne ne mettent pas en péril les moyens de subsistance des personnes ni la viabilité de la planète.

Elle réaffirmerait que l’Organisation des Nations Unies doit jouer un rôle décisif dans la promotion de la coopération internationale au service du développement et dans l’action menée pour assurer la cohérence, la coordination et la réalisation des objectifs et mesures arrêtés par la communauté internationale, et exprimerait de nouveau sa volonté résolue de renforcer la coordination au sein de l’Organisation.

Elle encouragerait les États Membres à faire progresser sans attendre les réformes économiques, selon qu’il convient, à inventer un nouveau modèle de croissance, à s’attacher à assurer un développement qui profite à tous et, dans le même temps, à renforcer la coopération internationale et éviter le repli sur soi et le protectionnisme afin de favoriser l’ouverture de l’économie mondiale et d’accroître les effets positifs de la mondialisation.

Elle réaffirmerait que la création, le perfectionnement et la diffusion d’innovations et de nouvelles technologies ainsi que du savoir-faire connexe, dont le transfert de technologie selon des modalités arrêtées d’un commun accord, constituent de puissants moteurs de la croissance économique et du développement durable.

Elle réaffirmerait également la nécessité de promouvoir la mise au point, le transfert et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement en faveur des pays en développement, à des conditions favorables, y compris privilégiées et préférentielles, arrêtées d’un commun accord.

Remarques de clôture

M. CHEIKH NIANG, Président de la Deuxième Commission, a félicité les délégations pour leur engagement dans les travaux de la Commission et leur participation constructive au cours des consultations informelles sur les projets de résolution, ce qui a permis de respecter le calendrier et, pour la première fois depuis de nombreuses années, de ne pas demander une prolongation.  Selon les recherches effectuées par le Bureau de la Deuxième Commission, c’est même la première fois que la Commission termine ses travaux aussi tôt, depuis 1976 au moins.

Comme l’avait fait observer un intervenant au cours du débat général à l’ouverture des travaux de la Deuxième Commission, « l’humanité est en train de modifier sans équivoque l’équilibre de la planète », a rappelé M. Niang.  Face à la hausse des inégalités et à l’accélération des changements climatiques, nous avons été mis au « défi de créer un monde réellement durable, équitable et inclusif », a-t-il lancé aux délégués.  Quant à la séance conjointe avec le Conseil économique et social, elle a souligné « l’importance de solutions fondées sur la nature pour parvenir au développement durable ».  De ce débat, M. Niang a également retenu le fait que « nous avons une obligation, non seulement morale mais aussi financière » de continuer à chercher des solutions créatives et efficaces face aux changements climatiques et à la grave perte de biodiversité.  En ce sens, a-t-il indiqué, les événements parallèles ont permis d’explorer la pauvreté de revenu et les modèles émergents d’activités économiques pour le développement durable.

Le soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies nous donnera une excellente occasion de « remettre les pendules à l’heure » dans les travaux de la Commission, a invité M. Niang.  D’ores et déjà, a-t-il poursuivi, les 47 projets de résolution adoptés cette année fournissent une excellente base pour les travaux du système des Nations Unies mais aussi aux États Membres pour la réalisation du Programme 2030.  De grands progrès ont déjà été réalisés dans les domaines des politiques macro-économiques, de la finance et de la coopération internationale, a voulu croire le Président de la Commission.  Il a également noté l’importance croissante accordée aux questions sociales et environnementales et l’enracinement d’une approche intégrée dans les travaux de la Commission.

Aux nombreuses délégations qui souhaitent réviser et rationnaliser l’organisation du travail de la Deuxième Commission, M. Niang a suggéré de réfléchir à la manière d’être plus efficace dans la couverture de questions de fond qui sont importantes au regard des défis mondiaux actuels et futurs et dans la manière de donner des orientations politiques pour aller de l’avant.  Si nous n’avons pas toujours pu parvenir à un compromis sur les 47 textes à l’examen au cours de cette session, nous pouvons être d’accord sur le fait que nous devrions tous rester concentrés sur notre objectif commun de créer la prospérité pour tous, a conclu M. Niang, avant de remercier toutes les équipes qui ont contribué aux travaux de la Deuxième Commission.

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