Cinquante-sixième session,
8e & 9e séances – matin & après-midi
SOC/4860

Commission du développement social: la jeunesse demande à être davantage associée à la réalisation des objectifs de développement durable

Les deux séances de la Commission du développement social de ce jour ont été marquées par plusieurs interventions de représentants de la jeunesse, au lendemain de la clôture du septième Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), qui avait rassemblé pendant deux jours plus de 500 participants.

Une représentante des jeunes, Mme Ruxanda Renita, est venue informer la Commission des débats tenus lors du Forum, consacré au « rôle des jeunes dans l’édification de la viabilité et de la résilience des communautés urbaines et rurales ».  Rappelant que près de la moitié de la population mondiale a aujourd’hui moins de 25 ans, elle a lancé des appels aux jeunes pour les inciter à mener plusieurs combats: lutter en faveur d’une gouvernance plus transparente et de la protection de la biodiversité, tout en combattant les changements climatiques, l’extrémisme ou encore les flux financiers illicites.

Aux Nations Unies et à ses États Membres, Mme Renita a conseillé de « ne pas toujours reporter au lendemain » les efforts à mener pour atteindre les cibles du développement durable prévues pour 2020.  Elle n’a pas oublié non plus de dénoncer l’« état catastrophique » des fonds des Nations Unies destinés à faciliter la participation des jeunes aux travaux de l’Organisation.  « On ne peut pas compter sur la passion des jeunes et ne pas investir réellement en eux », a-t-elle lancé. 

Fournissant un exemple de la volonté de participation des jeunes, le délégué jeunesse qui représentait les Pays-Bas a expliqué que les jeunes de son pays avaient pu préparer leur propre contribution au rapport national sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a aussi insisté sur la nécessité de faciliter le développement des talents des jeunes, tout en faisant observer que c’était un objectif beaucoup moins facile à réaliser en milieu rural, notamment pour les jeunes femmes.

À leur tour, d’autres délégués jeunesses sont intervenus lors du débat général de la Commission.  Ceux de la Bulgarie ont prôné le dialogue interculturel et l’utilisation du sport comme instrument capable de favoriser l’égalité et la compréhension mutuelle.  Celle qui représentait l’Allemagne a appelé les délégations à imaginer un monde où chacun pourrait être un leader pour la mise en œuvre du Programme 2030 car chacun aurait les compétences nécessaires pour ce faire.  Ceci a amené les représentant de la jeunesse roumaine à plaider pour un soutien financier accru aux jeunes disposant de faibles revenus, afin de compenser les « coûts cachés » d’une éducation présentée comme gratuite. 

Au total, plus de 50 délégations ont pris la parole aujourd’hui.  Nombre d’entre elles ont, plus généralement, mis l’accent sur l’importance de l’éducation pour tous, y compris pour les personnes âgées et celles vivant avec un handicap, afin de permettre à chaque membre de la société d’apporter sa contribution à la réalisation des objectifs de développement durable.

Il s’agit aussi d’offrir aux jeunes, aux femmes, aux personnes handicapées ou âgées et aux membres de tous les groupes encore trop marginalisés, de contribuer à l’innovation, que plusieurs délégués ont présentée comme un élément essentiel pour réaliser les objectifs.  Ainsi, le représentant du Japon a indiqué que son pays participerait, demain, à un événement parallèle sur le thème des compétences numériques pour les personnes âgées.  À cette occasion, sa délégation a invité une Japonaise de 82 ans, qui met au point des applications pour téléphone mobile, pour expliquer comment les technologies peuvent améliorer le sort des personnes âgées. 

La représentante de l’Union internationale des télécommunications (UIT) était aussi là pour rappeler que la moitié de la population mondiale n’a toujours pas accès à Internet, et que les femmes, les personnes âgées ou handicapées font face à des obstacles supplémentaires pour se connecter.  Même les jeunes, a-t-elle indiqué, n’ont pas toujours les capacités numériques que les employeurs recherchent. C’est pourquoi une campagne UIT-OIT a été lancée en faveur « des aptitudes numériques pour des emplois décents pour la jeunesse ».

Certains intervenants, comme le représentant de l’Azerbaïdjan, ont aussi reconnu que la pauvreté relative avait progressé ces dernières années dans les pays développés.  En outre, pour que le développement durable ne s’entende pas comme la préservation sur le long terme de gains au bénéfice de pays déjà développés, le délégué du Saint-Siège a plaidé pour un partage avec les plus pauvres, au lieu d’une « économie de l’exclusion » basée sur des pratiques discriminatoires qui empêchent la pleine participation des pauvres.  Dans un même sens, l’ONG Soroptimist International a invité à « rompre les cercles vicieux où le bonheur est associé aux gains personnels ». 

Tout au long de la journée, les délégations ont mis en avant les politiques sociales qu’ils ont mises en place pour lutter contre l’exclusion et pour réduire les inégalités.  Celle de la Bolivie, par exemple, a rappelé qu’en 12 ans, son pays avait réduit l’écart de revenu entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres, qui est passé de 1 à 128 en 2005 à 1 à 47 aujourd’hui.  Dans le même temps, la Bolivie a réduit de 28% à 17% en 2017 son taux de pauvreté extrême. D’autres ont présenté des politiques sociales innovantes, comme la Finlande avec son expérience de revenu minimum de remplacement de divers minima sociaux destiné à inciter les bénéficiaires à rependre un travail, même temporaire ou à temps partiel.

Ce débat a aussi été l’occasion de lancer des appels à la solidarité internationale, avec une demande insistante aux pays développés pour qu’ils honorent leurs engagements en matière d’aide publique au développement.

La Commission du développement social reprendra et achèvera son débat général lundi 5 février, à partir de 10 heures.

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Thème prioritaire: stratégies d’élimination de la pauvreté visant à parvenir à un développement durable pour tous

Déclaration

Mme RUXANDA RENITA, Représentante de la jeunesse, est venue informer la Commission du développement social des débats tenus lors du Forum de la jeunesse du Conseil économique et social (ECOSOC), qui s’est achevé hier.  Le Forum prend de l’ampleur, a-t-elle affirmé, en précisant que pour la première fois il avait été coorganisé par des organisations de jeunes.  Elle a en outre rappelé qu’actuellement, près de la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans et 50 millions de jeunes sont migrants ou réfugiés.

Présentant les conclusions du Forum, Mme Renita a expliqué que celui-ci avait identifié la résilience comme une problématique transversale du développement durable.  Elle a mis en avant plusieurs des thématiques discutées, en mettant notamment l’accent sur la nécessité de faire respecter le droit à l’eau potable et à l’assainissement.  Elle a aussi réclamé plus d’espace pour les jeunes dans l’accès aux technologies renouvelables et écologiques, demandé qu’on s’assure de la robustesse, de la résilience et de la souplesse des sources d’énergie dans les régions frappées par les changements climatiques et insisté sur la nécessité pour les villes de fournir des services de proximité et des logements pour leurs jeunes.  Elle a encore appelé à appuyer les réseaux de migrants et à considérer l’inclusion sociale comme un processus et non seulement comme un résultat à atteindre. 

La session du Forum de la jeunesse a permis d’avoir des discussions sur des sujets de fond, s’est félicitée Mme Renita.  Elle a appelé les jeunes à lutter pour une gouvernance plus transparente et en faveur de la protection de la biodiversité, ainsi qu’à combattre les changements climatiques mais aussi l’extrémisme ou encore les flux financiers illicites.  Elle a exhorté les Nations Unies et ses États Membres « à ne pas toujours reporter au lendemain » les efforts pour atteindre les cibles du développement durable prévues pour 2020.  « Ne sommes-nous pas tous fatigués ou ennuyés d’utiliser toujours les mêmes stratégies et de ne pas mieux prendre en compte nos communautés? », a-t-elle lancé.

Enfin, la représentante a dénoncé l’« état catastrophique » des fonds destinés à faciliter la participation des jeunes aux travaux des Nations Unies, alors même que ces derniers sont devenus, ces dernières années, de plus en plus présents au sein de l’Organisation.  « On ne peut pas compter sur la passion des jeunes et ne pas investir réellement en eux », a-t-elle conclu. 

Suite du débat général

M. SIDY GUEYE, Secrétaire permanent, Ministère de la famille, de la femme et du genre du Sénégal, a indiqué que son gouvernement avait opérationnalisé plusieurs programmes qui ciblent notamment les jeunes et les femmes.  Il a parlé du programme d’urgence de développement communautaire, « qui a généré beaucoup d’espoir parmi la population » en fournissant des outils postrécoltes et des moyens de créer des microentreprises.  Le volume des dépenses consacrées aux secteurs sociaux a doublé, et le Gouvernement s’attache aussi à assurer une couverture maladie universelle, avec pour objectif une couverture de 75% d’ici à 2020.  Des bourses économiques ont également été offertes dans le cadre d’un autre programme, tandis que le projet d’appui à la réduction de la migration cible la création d’emplois en milieu rural. 

Un axe important de l’intervention de l’État consiste à mettre en place des fonds qui doivent être octroyés à des conditions plus souples, précisant que cela contribue au développement des petites et moyennes entreprises.  Pour promouvoir l’emploi des jeunes, le Gouvernement a lancé un programme d’urgence qui octroie des bourses pour favoriser un « entreprenariat rapide ».  En outre, l’agence de la grande muraille verte met en place de nombreux programmes de lutte contre la désertification, ce qui, a espéré le représentant, aura un impact direct sur la population des trois plus grandes régions du pays. 

M. MIWAIS BAHEEJ, Directeur général de la planification et de la consolidation du Ministère de l’économie de l’Afghanistan, a indiqué que le Cadre afghan national pour la paix et le développement, qui sert de feuille de route pour assurer le développement du pays au cours des cinq prochaines années, accordait une attention particulière à la réduction de la pauvreté et à l’inclusion sociale.  Dans ce cadre, il a annoncé le lancement, au mois de mars 2018, d’un programme visant à créer un million d’emplois dans différents secteurs.  De son côté, le Ministère de l’économie vise à augmenter la production nationale afin qu’elle reprenne sa place dans les marchés domestiques et qu’elle se substitue aux importations.  Il a mentionné des analyses en cours qui doivent identifier plusieurs produits importés capables d’être produits sur place afin de créer des perspectives d’emplois pour 200 000 personnes au cours des deux prochaines années.

M. Baheej a ensuite indiqué que de nombreuses villes afghanes accueillent un nombre important de réfugiés rapatriés et de personnes déplacées, ce qui exerce de fortes pressions sur leur économie déjà faible.  Aussi le Gouvernement et la Banque mondiale se sont accordés pour mettre sur pied un plan à moyen et plus long terme pour aider à absorber cet important afflux de personnes déplacées dans l’économie du pays.  Il a aussi parlé du projet « des emplois pour la paix » qui a permis de créer 1,7 million d’emplois rémunérés pour la population rurale depuis 2014, avec un salaire moyen de 6 dollars par jour.  L’Afghanistan s’est en outre doté d’une politique nationale de la jeunesse pour répondre au manque d’investissement dans le capital humain ainsi qu’au problème du taux important de chômage parmi les jeunes.

M. ABDESSAMAD LAURANI (Maroc) a mis en avant les grands progrès réalisés par son pays depuis 15 ans en matière de développement social et économique ainsi qu’au plan des libertés publiques et individuelles, qui se sont traduites par de grandes avancées en matière d’éducation et de réduction de la pauvreté.  Le Maroc a en outre souhaité intégrer la jeunesse dans les différents aspects de sa politique de développement social, en lui offrant des emplois décents et en l’incitant à prendre des initiatives, a ajouté le représentant.

M. Laurani a par ailleurs vanté un « modèle marocain » en matière notamment de développement de l’accès à l’eau potable ou encore de protection de l’environnement.  Il a évoqué les politiques nationales en faveur de l’égalité hommes-femmes, de la protection de l’enfance ou encore du soutien aux personnes âgées.  Le Maroc, a-t-il aussi expliqué, a entrepris une importante réforme de sa couverture sociale et dispose d’un programme national qui vise spécialement la famille et les personnes âgées, ainsi que de fonds de développement en faveur de différentes catégories de la population.  Enfin, le Maroc dispose d’une stratégie nationale relative à l’immigration qui permet de garantir les droits des migrants quel que soit leur statut. 

Mme GEISSEL, déléguée jeunesse de l’Allemagne, a invité les délégués à mettre de côté leurs ordinateurs portables et smartphones pour prêter attention aux idées innovantes des jeunes.  Elle a souligné que les jeunes aiment les échanges interculturels et le dialogue.  Les jeunes ont une vision d’une société où l’égalité de droits et de chances est une réalité, a-t-elle assuré.  Il en va de même pour l’orientation sexuelle, a-t-elle ajouté, invitant les délégués à imaginer ce qu’aurait été leur vie s’ils ne pouvaient pas épouser la personne aimée.

Elle a ensuite cédé la parole à son collègue, qui a appelé à imaginer un monde où chacun pourrait être un leader pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, car chacun aurait les compétences nécessaires pour ce faire.  Il a appelé à renforcer la présence des jeunes au sein de l’ONU, moyennant notamment la création d’un programme à l’intention des délégués de jeunes.  Il faut aussi, à son avis, appuyer les organisations de jeunes qui permettent à ces derniers d’obtenir des compétences pour appuyer la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  « Lorsque vous prenez une décision, a-t-il ensuite lancé, prenez le moment de réfléchir si vous avez au préalable écouté la voix de ceux qui seront le plus directement impactés par celle-ci. »

Mme PATRYCJA PUZ (Pologne) a d’abord mis l’accent sur la politique de la famille suivie par son pays, en précisant que le Gouvernement avait l’an dernier investi plus de 3% du PIB dans des programmes liés à la famille, ce qui a permis notamment de faire baisser de quatre points le taux de pauvreté infantile, alors que dans le même temps le nombre de naissances augmentait.  Le Gouvernement a en outre lancé un programme de logements en faveur des familles et dispose de programmes pour les foyers qui comptent un enfant handicapé. 

La représentante a ensuite présenté le Programme gouvernemental de participation des personnes âgées, qui doit permettre à celles-ci de rester actives et indépendantes le plus longtemps possible.  De même, le Gouvernement a révisé à la hausse les pensions de retraites les plus faibles.  Enfin, la Pologne a adopté une stratégie pour un développement responsable axé sur la personne afin de mieux couvrir les personnes exposées à la pauvreté et l’exclusion sociale.  Le revenu minimum, a précisé Mme Puz, a été augmenté et le chômage a pu être réduit, se situant désormais nettement en dessous de la moyenne européenne. 

PASCAL FOUDRIÈRE, Directeur adjoint des affaires européennes et internationales, Ministère des solidarités et de la santé de la France, a dénoncé l’échec des politiques publiques à s’attaquer au creusement des inégalités.  « L’Europe doit actualiser ses modèles sociaux pour les adapter aux enjeux du XXIe siècle », a-t-il lancé.  Il a estimé que la tenue récente du Sommet de Göteborg était une première étape importante car il s’agit d’un engagement impliquant notamment les parlements.  Pour le délégué, la lutte contre la pauvreté doit être un objectif globalement partagé.  Il a préconisé un champ d’intervention allant du logement à la santé, en passant par l’éducation, la culture et les loisirs.  Il a appelé à plus de cohérence et d’ambition, soulignant que les politiques publiques de lutte contre la pauvreté doivent se renforcer et s’articuler avec les autres politiques sociales.  Il faut aussi insister davantage sur l’innovation et l’expérimentation sociale pour dépasser l’échec des politiques passées, a-t-il ajouté.

Passant ensuite à la question du handicap, il a préconisé une véritable politique d’accompagnement.  Il a parlé de la réunion, le 20 septembre 2017, du Comité interministériel du handicap, précisant que celui-ci illustre la volonté du Président Macron de faire des questions de handicap une priorité nationale.  Il a expliqué que des mesures sont prévues à cet égard en matière de scolarisation, de logement et de transports publics.  Dans la perspective des Jeux Olympiques de 2024, qui se dérouleront à Paris, la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) entend par exemple investir une somme considérable dans l’adaptation des transports.  Il a aussi indiqué que des incitations à l’embauche seront par ailleurs mises en œuvre pour favoriser l’emploi des personnes handicapées.

Mme NAJAT DAHAM AL ABDALLAH (Qatar) s’est dite convaincue de l’importance de la protection des droits fondamentaux.  Le Qatar, a-t-elle indiqué, a donc fait d’importants efforts pour créer des environnements favorables aux différentes composantes de la société, afin que chacun y puisse jouer son rôle.  Ainsi, le Qatar entend investir dans le potentiel des jeunes et assurer leur participation à la société et à l’innovation, ce qui permet aussi de lutter contre le terrorisme.  Le Qatar a en outre adopté des programmes en faveur des personnes handicapées, a poursuivi la représentante, avant de mentionner aussi les efforts de son pays pour assurer le développement par le sport.  Le Qatar, a-t-elle rappelé à cet égard, organisera en 2020 la coupe du monde de football.  La déléguée a également mis l’accent sur les programmes de son pays en faveur de la famille.

La représentante a ensuite dénoncé les défis rencontrés par le Qatar du fait de l’embargo dont il est l’objet depuis plusieurs mois et qui a des répercussions néfastes sur les conditions de vie de nombreuses catégories de la population.  Le Qatar n’en poursuivra pas moins ses politiques de développement social et de coopération avec les Nations Unies, a conclu la représentante. 

Mme RALITSA DIKANSKA, déléguée jeunesse de la Bulgarie, a indiqué que la participation politique des jeunes était devenue une tradition dans son pays, les jeunes ayant contribué de manière notable au Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a estimé que les jeunes devaient être en mesure de jouer un rôle moteur dans le changement social.  Elle a ensuite annoncé que les délégués jeunesses de son pays allaient prochainement lancer un projet dans les universités bulgares pour sensibiliser les jeunes aux objectifs de développement durable et encourager la recherche en faveur de leur réalisation.

À son tour, Mme ASSYA PANDZHAROVA, autre déléguée jeunesse de la Bulgarie, a indiqué que le dialogue interculturel et le sport étaient des instruments essentiels dans le développement des sociétés, en ce qu’ils favorisent l’égalité et encouragent une compréhension mutuelle.  Elle a évoqué les résultats bénéfiques d’une manifestation sportive ayant rassemblé des jeunes de divers horizons, avant d’assurer que les délégués jeunesse bulgare œuvraient sans relâche pour promouvoir l’intégration des migrants et des réfugiés.

Mme JAHKINI BISSELINK, déléguée jeunesse des Pays-Bas, a mis l’accent sur les moyens de renforcer la résilience des communautés tant urbaines que rurales.  Elle a jugé essentiel de permettre la participation des jeunes à la réalisation des objectifs de développement durable, ce qui se fait aux Pays-Bas par exemple par le biais d’un rapport spécifique préparé par les jeunes sur le processus de mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Elle a souligné l’importance d’un dialogue inclusif entre groupes de jeunes différents.  Elle a enfin insisté sur la nécessité de faciliter le développement des talents des jeunes, en faisant observer que c’était beaucoup moins facile en milieu rural, notamment pour les jeunes femmes.  C’est en reconnaissant le potentiel des jeunes de toutes les communautés qu’on pourra renforcer la résilience de cette catégorie de la population, a conclu la représentante. 

M. SAMEDIN ROVCANIN, délégué jeunesse de la Serbie, a souligné que les jeunes insufflent un nouvel élan au changement social.  Il a souligné qu’en autonomisant les jeunes pour leur permettre de mettre en œuvre les objectifs de développement durable en matière de qualité de l’éducation, de réduction des inégalités et de pauvreté, on pourra créer une génération de dirigeants capables de s’attaquer aux défis de la durabilité énergétique et de la croissance économique, permettant ainsi de réaliser l’ensemble des objectifs de développement durable.  Le délégué a ensuite parlé de la signature récente, d’un cadre de partenariat pour le développement entre la Serbie et l’équipe de pays de Nations Unies pour la période 2016-2020, précisant que celui-ci fournit des directives pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable, mettre en place un cadre financier et initier un dialogue sur leur mise en œuvre.

Mme IOANA COVEI et M. VLAD MACELARV, délégués jeunesse de la Roumanie, ont plaidé pour un soutien financier accru aux jeunes disposant de faibles revenus, afin de compenser les « coûts cachés » d’une éducation gratuite, tels que le transport ou l’achat de fournitures scolaires.  Il y a une corrélation pernicieuse entre le manque d’éducation et la pauvreté, qui peut toucher plusieurs générations, ont-ils déclaré.  Ils ont ensuite défendu un meilleur accès à l’éducation des personnes handicapées, ainsi que le bénéfice pour ces dernières de conditions de travail appropriées et d’une rémunération adéquate.  Ils ont ensuite évoqué les cas d’exclusion en raison d’une appartenance ethnique, mentionnant les jeunes Roms de Roumanie.  Mais, ont-ils remarqué, « il est naturellement très difficile de convaincre des personnes marginalisées par un système qu’elles doivent travailler à l’intérieur de ce système pour le retourner en leur faveur plutôt que de le rejeter complètement ».

M. KAI SAUER (Finlande) a plaidé en faveur d’une action déterminée et intégrée pour mettre en œuvre la vision que représente le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en recourant à des indicateurs de suivi.  Pour sa part, la Finlande mène actuellement plusieurs réformes et projets pilotes liés aux droits économiques et sociaux.  M. Sauer a notamment cité le lancement d’une expérience qui sera menée pendant deux ans sur quelque 2 000 personnes consistant à remplacer toute une série de prestations sociales de base telles que les allocations familiales, maladie ou chômage, par un revenu plancher non imposable de 560 euros.  L’idée est d’encourager les bénéficiaires à accepter un emploi temporaire ou à temps partiel, et de rendre le système social plus incitatif et plus autonomisant.  Il vise aussi à réduire la bureaucratie, a expliqué le représentant.

M. Sauer a ensuite rappelé la nécessité d’adapter les sociétés aux besoins d’une population vieillissante, en promouvant des mesures qui garantissent la bonne santé, les capacités et les ressources des aînés.  Il est important de pouvoir considérer aussi les personnes âgées comme des consommateurs et des bénévoles, a-t-il noté.  Enfin, M. Sauer a rappelé que « la technologie modèle chaque jour le monde ».  La Finlande, qui considère l’innovation comme un élément essentiel pour réaliser les objectifs de développement durable, est fière d’accueillir le premier des laboratoires de l’innovation technologique des Nations Unies, qui se concentrera sur des domaines dans lesquels la Finlande a une riche expérience, comme l’économie circulaire, l’éducation, la paix et la sécurité, et la santé.  « Nous devons nous assurer que l’innovation technologique bénéficie aussi à l’innovation sociale », a conclu le représentant. 

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a constaté que les causes profondes de la pauvreté extrême n’avaient pas changé et que dans certains pays, la pauvreté avait même avancé.  Elle a souligné qu’outre la volonté politique, les gouvernements devaient disposer de suffisamment de ressources matérielles et financières, de transferts technologiques et de savoir, afin de progresser dans l’élimination de la pauvreté.  Elle a appelé les pays développés à honorer leur engagement en matière d’aide publique au développement, engageant par ailleurs la communauté internationale à créer une véritable culture de solidarité.  « Les politiques protectionnistes et discriminatoires à l’égard des pays du Sud doivent cesser », a lancé la représentante, appelant les pays développés à assumer leur responsabilité historique face à la gravité de la crise environnementale.  À ses yeux, les pays pauvres ne devraient plus avoir à payer une dette extérieure qui a déjà été largement remboursée.  En outre, a-t-elle suggéré, les milliards consacrés aux dépenses militaires devraient être consacrés au développement.

La représentante a indiqué que son gouvernement avait mis en œuvre une stratégie de développement qui se focalise sur l’être humain et vise notamment les personnes handicapées.  La politique jeunesse accorde la priorité à la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes dans le marché du travail ainsi qu’à leur participation au processus de prise de décisions à tous les niveaux.  En outre, Cuba devant compter, d’ici à 2030, 3,3 millions de personnes âgées de plus de 60 ans, le Gouvernement s’attache à assurer la qualité de vie de cette tranche de la population.  La représentante a par ailleurs indiqué qu’en dépit de l’embargo imposé contre son pays, Cuba avait déjà réalisé plusieurs objectifs de développement durable: le pays a enregistré son plus faible taux de mortalité infantile en 2017, l’accès à la santé est universel et plus des deux-tiers du budget national sont consacrés à l’amélioration de la qualité de l’éducation, la santé, le bien-être social, la culture, les sports et la recherche scientifique et technique.

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a fait valoir le fort potentiel agropastoral de son pays, où le secteur agricole emploie 80% de la population active.  « Mon gouvernement alloue 15% du budget national à l’agriculture », a-t-il dit.  Le délégué a ensuite détaillé le projet de loi visant à renforcer la protection juridique des personnes handicapées, dont le nombre est estimé à plus de deux millions dans le pays, grâce notamment à la promotion de l’insertion sociale et de l’égalité des chances et à l’adaptation des services publics et privés pour leur bénéfice.  Le Gouvernement malien, a-t-il poursuivi, a adopté en 2016 le Cadre stratégique pour la relance et le développement durable pour la période 2016-2018 dont l’objectif est de promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et du renforcement des capacités dans un « Mali uni et apaisé », a-t-il dit.  M. Konfourou a également déclaré que les autorités attachaient une grande importance à la prise en charge sanitaire du plus grand nombre possible de la population malienne.  Enfin, le Gouvernement a institué le « mois de la solidarité », célébré chaque octobre, a conclu le délégué. 

M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde) a estimé que la route sera encore longue pour réduire nettement les disparités entre pays.  L’éradication complète de la pauvreté reste un objectif difficile à atteindre, a poursuivi le représentant.  Pour Cabo Verde, le développement sans exclusive implique de satisfaire les besoins de tous les groupes.  Le pays cherche non seulement à mettre en place des politiques de qualité pour satisfaire les aspirations des jeunes, mais aussi à répondre aux besoins des personnes handicapées ou encore des personnes âgées.  Le représentant a également rappelé l’importance des partenariats extérieurs pour avancer sur la voie du développement.  Il a dès lors regretté que le reclassement de Cabo Verde, qui est passé en 2008 de la catégorie des pays les moins avancés à celle de pays à revenu intermédiaire, l’exclue des prêts publics, alors que les investissements directs étrangers ne sont pas suffisants pour réduire à eux seuls les inégalités.

M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a indiqué que 5,8% de la population de son pays vit dans la pauvreté, une situation qui a conduit le Gouvernement à établir la « Vision 2036 » et le Plan national de développement 11, lesquels sont alignés sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.  Un système de protection sociale ciblant les plus vulnérables et les plus nécessiteux est doté de fonds équivalant à 4,4% du produit national brut (PNB) du pays.  Ce système couvre les plus démunis, les orphelins et enfants vulnérables, les soins de santé à domicile, les vétérans de la Deuxième Guerre mondiale et leurs veuves, ainsi que les personnes âgées et ceux souffrant de handicap. 

En outre, pour lutter contre la malnutrition, le Gouvernement a mis sur pied une stratégie nationale dans ce domaine et établi deux centres de nutrition d’enfants et d’adolescents à Gaborone et Francistown, ainsi que dans des écoles primaires et des centres de santé.  Le Botswana a également mis sur pied une agence de développement de l’entrepreneuriat citoyen afin de soutenir les petites et moyennes entreprises, y compris celles des jeunes et des femmes.  Un sondage organisé par le Gouvernement a permis de constater que le niveau de pauvreté dans le pays avait baissé sur la période de 2010 à 2016, passant par exemple de 6,4% à 5,8% pour la proportion de gens vivant avec moins de 1,90 dollars par jour.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a souhaité que les travaux de la Commission débouchent sur l’adoption d’un texte orienté vers l’action.  Il appelé à axer l’attention sur la situation des pays les plus démunis, soulignant notamment l’importance d’élaborer des partenariats plus forts afin de fournir des emplois décents et de veiller à la sécurité alimentaire des populations.  Le Bangladesh a réussi à réduire la pauvreté au cours des cinq dernières années, ce qui donne au pays des bases solides pour pouvoir réaliser les objectifs de développement durable, s’est félicité le représentant.  Un comité de suivi de mise en œuvre du Plan d’action national des objectifs de développement durable a notamment été mis sur pied.  Des filets de sécurité sont prévus, a-t-il dit en précisant que le Gouvernement veille à la situation de toutes les tranches de la population pour que personne ne soit laissé de côté.

Le représentant a aussi fait valoir les progrès réalisés au Bangladesh pour réduire la mortalité infantile et la malnutrition, ainsi que pour améliorer la couverture vaccinale.  M. Bin Momen a ensuite parlé des difficultés sociales et environnementales liées à l’arrivée des réfugiés rohingya et a souhaité leur retour pérenne.  Pour conclure son intervention, il a de nouveau insisté sur l’importance d’élaborer des partenariats avec toutes les parties prenantes.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a rappelé le lien fort qui existe entre développement social et croissance économique, ces deux domaines se renforçant mutuellement.  Malgré les immenses progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté au niveau mondial, les disparités persistent entre pays et au sein des États, a constaté la représentante qui a misé sur une croissance économique inclusive pour promouvoir un développement social pérenne.  Le Pakistan considère que l’éducation est le principal investissement à faire pour l’avenir, a-t-elle dit avant de parler des mesures prises à cet égard dans son pays.  Ainsi, le Pakistan a pu envoyer à l’école plus de 2,5 millions d’élèves supplémentaires grâce à des innovations destinées à lutter contre la déscolarisation. 

La représentante a ensuite prôné l’égalité hommes-femmes dans le développement économique et social.  Mme Lodhi a également en mis en avant, comme un exemple de coopération Sud-Sud, le Corridor économique Chine-Pakistan, qui doit permettre de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à réaliser les objectifs de développement durable en offrant des opportunités économiques non seulement au peuple du Pakistan mais à tous les peuples de la région.

Mme MARÍA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que l’élimination de pauvreté était l’objectif suprême de son gouvernement, précisant que les politiques et stratégies adoptées en la matière étaient axées sur les personnes et les communautés.  Elle a indiqué que les politiques adoptées depuis 2007 avaient débouché sur des résultats notables en matière de croissance équitable, d’augmentation de l’emploi et de réduction de la pauvreté.  Le pays a aussi dépassé l’objectif de 50% d’émancipation des femmes, s’est-elle félicitée.  Des lois promeuvent l’investissement et l’accès au crédit, tandis que la Banque productive et différentes coopératives permettent à la population d’accéder aux richesses du pays.  La représentante a mentionné l’éducation gratuite et universelle dans son pays, où la population jouit aussi du droit à la santé et au logement.  Mme Rubiales de Chamorro s’est aussi enorgueillie des avancées réalisées au Nicaragua dans la lutte contre la pollution et l’accès à la culture.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a décrit un contexte mondial très sombre « qui donne plutôt une sensation de recul que de progrès ».  Le fossé entre ceux qui n’ont pratiquement rien et ceux qui ont beaucoup plus que ce dont ils ont besoin ne cesse de se creuser, a-t-il fait remarquer.  La Bolivie a, pour sa part, mené des politiques publiques qui ont permis de diminuer les écarts de revenu, passés d’un rapport de 1 à 128 entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres en 2005, à un rapport de 1 à 47 12 ans plus tard.  De même, la pauvreté extrême a chuté de 28% en 2005 à 17% en 2017.  Avec 12,6% de son PIB, la Bolivie est le pays qui a le plus d’investissements publics en Amérique du Sud et elle contribue d’ailleurs activement à la croissance économique de la toute la région, a poursuivi le représentant.

Le représentant a également cité une baisse de la déscolarisation en Bolivie, passée de 4,5% à 2,5%, une diminution de près de 50% de la mortalité infantile et une forte baisse de la malnutrition chronique, alors que la couverture de l’approvisionnement en eau potable a considérablement augmenté.  La Bolivie a donc fait d’importants progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable, a déclaré le représentant, qui a expliqué que cela avait été rendu possible grâce au rétablissement de la souveraineté de son pays sur ses ressources économiques, notamment le gaz et le pétrole.  « La Bolivie est un pays qui peut servir d’exemple social », a conclu le représentant. 

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a expliqué que son gouvernement se préoccupait du sort de toutes les tranches de la population, appelant à assurer l’équilibre entre la vision du développement des sociétés et les besoins de chaque individu.  Il a souligné que l’amélioration des méthodes de travail de la Commission lui permettra de mieux contribuer au développement durable.  Le délégué a appelé à mettre en place des politiques à l’intention des jeunes, dans le domaine de l’éducation notamment, pour leur permettre de devenir de véritables contributeurs dans leurs sociétés.  L’Italie s’attache notamment à veiller à ce qu’ils aient les connaissances nécessaires en matière de droit et de dialogue interculturel.  M. Cardi a indiqué que son pays célèbre cette année le quarantième anniversaire de l’adoption de la loi Basaglia, qui a fait de l’Italie le premier pays au monde à interdire les hôpitaux psychiatriques.  Le représentant a par ailleurs fait savoir que l’Italie s’était portée candidate pour siéger au sein du Conseil des droits de l’homme pour la période 2019-2021

« Sans éducation pour les filles, il n’y aura pas de développement durable », a prévenu Mme ISABELLE PICCO (Monaco), avant d’expliquer ce que fait son gouvernement dans ce domaine: Monaco offre une éducation primaire et secondaire gratuite, ainsi que des contrats d’apprentissage et de formation.  Monaco s’engage aussi en faveur de la préscolarisation et de l’appui à la formation professionnelle dans le cadre de la coopération internationale, a-t-elle dit, mentionnant la signature d’un accord avec le Bureau du Haut-Commissaire aux réfugiés pour soutenir un programme de scolarisation d’enfants syriens.  Elle a ajouté que son gouvernement avait mis en place le premier incubateur accélérateur de « start-up » Monaco Tech qui vise à soutenir de jeunes entreprises et des projets innovants.  « Aux fins de tirer parti des nouvelles technologies au service du développement durable, Monaco a adopté le Pacte national pour la transition énergétique. » Enfin, Mme Picco a évoqué, s’agissant des personnes âgées, les services de gériatrie de moyen et long séjour offerts par la Principauté, en vue notamment d’accueillir des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. 

Mme GEORGINA GALANIS, Soroptimist International, au nom de la Coalition pour une citoyenneté globale, a vu les objectifs de développement durable comme la voie vers une « citoyenneté mondiale ».  Elle a fait remarquer que les systèmes mis en place avaient une influence sur la vie des personnes, et que les citoyens mondiaux cherchaient à s’émanciper.  Elle a appelé à prendre davantage conscience de la manière dont nos actions influent sur le monde, soulignant par ailleurs que les programmes superficiels de lutte contre la pauvreté ne suffisent pas.  Il faut, a-t-elle souligné, s’attaquer à ses causes profondes.  La représentante a invité à se départir des paradigmes actuels et à ne pas suivre des démarches qui privilégient le succès individualiste.  « Il faut éduquer les citoyens du monde, reconnaître la valeur intrinsèque de chaque individu et rompre les cercles vicieux où le bonheur est associé aux gains personnels. »  Au lieu de perpétuer l’individualisme, elle appelé à favoriser la créativité et une citoyenneté mondiale.

M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives) a qualifié la pauvreté d’« ennemie de toutes les sociétés civilisées », qui doit donc être éliminée.  Les Maldives, a-t-il indiqué, cherchent à promouvoir une politique de développement qui bénéficie à tous et à autonomiser chaque membre de la société, notamment en créant des emplois.  Tandis que le pays a mis en place un système de logement abordable, il a mentionné les investissements des Maldives dans une éducation gratuite pour tous et dans les filets de sécurité sociale.  Les personnes handicapées reçoivent ainsi un soutien à la fois financier et en termes d’emploi.  Les personnes âgées reçoivent, elles, un soutien affectif et financier. 

Le représentant a ensuite mis en avant la nécessaire émancipation des femmes, qui doit rester la principale stratégie d’éradication de la pauvreté, selon lui.  Il a d’ailleurs expliqué que les Maldives avaient fait de l’égalité hommes-femmes une de leurs priorités.  La tâche titanesque de l’élimination de la pauvreté implique que l’on investisse dans les personnes, y compris dans les plus vulnérables, a rappelé le représentant, qui a affirmé en conclusion que cette méthode avait fonctionné pour son pays.

Mme PAULINE IRÈNE NGUENE, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a vu dans la pauvreté une « bombe à retardement ».  Son gouvernement, a-t-elle indiqué, s’emploie à améliorer la situation socioéconomique des personnes vulnérables.  Elle a expliqué que son pays s’était inscrit dans une approche transversale qui tient compte du respect des droits, du développement et de la promotion de l’entrepreneuriat.  Le Cameroun, a-t-elle poursuivi, ambitionne de faire de la population l’acteur principal de son propre développement, par une politique volontariste de création d’emplois décents et en veillant à la protection sociale des couches les plus vulnérables, entre autres.  Le Gouvernement compte aussi sur le dynamisme du secteur privé, a-t-elle ajouté en signalant les programmes mis sur pied dans le secteur agroalimentaire et de l’industrie extractive, parmi d’autres.

La Ministre a par ailleurs fait savoir que, depuis 2015, la multiplication des attaques commises par Boko Haram avait entraîné des vagues de réfugiés vers le Cameroun, tandis que les aléas climatiques ont causé une crise alimentaire dans le nord du pays.  Pour pouvoir véritablement réduire la pauvreté, elle a jugé souhaitable que les pays développés tiennent les engagements pris envers les pays pauvres.

Mme ZELMA YOLLANDE NOBRE FASSINOU (Bénin) a estimé que l’élimination de l’extrême pauvreté passait nécessairement par la promotion de la transformation structurelle des économies, la création d’emplois décents et adéquats, le renforcement de la sécurité alimentaire et celui des partenariats.  La représentante a ensuite présenté le Programme d’action gouvernemental lancé fin 2016, intitulé « le Bénin révélé », qui vise à relancer la croissance économique tout en luttant contre les facteurs structurels de marginalisation des couches les plus vulnérables de la société dans un pays où 40,1% de la population vit toujours sous le seuil de la pauvreté.  Elle a d’ailleurs signalé que l’indice de développement humain plaçait le Bénin au 167e rang mondial. 

La déléguée a ainsi expliqué que les nombreux filets sociaux déjà existants avaient été renforcés et que des moyens conséquents avaient été alloués à l’éducation, notamment pour la scolarisation des filles, le fonctionnement des écoles ou encore l’organisation de cantines scolaires.  Elle a également présenté le projet d’assurance pour le renforcement du capital humain, qui vise à accorder des soins de qualité à tous, ainsi qu’un projet visant à assurer l’accès de toute la population à l’eau potable à l’horizon 2021.  La représentante a conclu en soulignant que le Bénin souscrivait pleinement aux principales recommandations du rapport du Secrétaire général.

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a indiqué qu’une meilleure collecte de données avait permis d’améliorer l’octroi des services sociaux à la population du pays, précisant que ces services ciblent en premier lieu les familles vulnérables.  Le programme Bolsa Família a ainsi permis de fournir une aide à 13,8 millions de familles, contribuant de ce fait à l’autonomie des femmes.  Un salaire minimum est aussi octroyé aux personnes handicapées et il existe un programme spécial pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.  M. Vieira a jugé nécessaire d’améliorer la coopération sur le plan du vieillissement et a appelé à adopter un instrument juridiquement contraignant pour assurer le respect des droits des personnes âgées.  Il a aussi appelé à protéger les droits de la famille, précisant que le Brésil reconnaît différents types de structures familiales.  Outre les jeunes, le Gouvernement se préoccupe des discriminations auxquelles font face les jeunes hommes d’ascendance africaine.

M. FERIDUN HADI SINIRIOĞLU (Turquie) a déclaré que l’accès des personnes handicapées aux services de base ainsi que leur accès à des systèmes d’aide sociale et juridique est d’une importance suprême.  Il a aussi jugé nécessaire de sensibiliser davantage aux droits des personnes âgées.  Le représentant a aussi fait observer que le développement social demeurera inachevé à moins de faire avancer l’autonomisation des femmes, et a par ailleurs appelé à prêter une attention particulière à l’Afrique et au pays les moins avancés (PMA) pour pouvoir éliminer le fléau de la pauvreté.

Il a souligné que la science, la recherche et l’innovation, ainsi que le transfert de technologies sont essentiels pour le développement des PMA.  La Banque de technologies pour les PMA, qui doit être inaugurée au printemps et qui aura son siège en Turquie, jouera un rôle important pour accélérer la transformation structurelle de ces pays et marquera un jalon dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, a-t-il indiqué.  Cette institution, a-t-il précisé, permettra aussi de promouvoir la recherche scientifique et de renforcer les infrastructures de propriété intellectuelle des PMA. 

Après avoir indiqué que son gouvernement accordait une attention particulière à l’éducation et à la santé pour briser le cycle de la pauvreté, M. Sinirioğlu a rappelé que la Turquie accueille actuellement 3,4 millions de réfugiés syriens à qui elle octroie des vivres, des services de santé et d’éducation ainsi qu’un appui psychologique et des possibilités de formation professionnelle.  Il a aussi indiqué que depuis 2016, certains Syriens sous protection temporaire peuvent accéder au marché du travail et que plus de 26 000 d’entre eux ont pu obtenir un permis de travail.  À ce jour, a-t-il poursuivi, la Turquie a déboursé 30 milliards de dollars pour aider les Syriens.  Alors que les contributions de la communauté internationale demeurent bien en deçà des besoins, cette situation a un impact direct sur le développement social de la Turquie, a-t-il fait remarquer.

M. WU HAITO (Chine) a indiqué que la Chine souhaitait construire un mode de développement qui profite à tous, invitant tous les États à inclure les concepts d’inclusivité et de partage des bénéfices dans leurs stratégies de développement et à rechercher l’équilibre entre l’efficacité et l’équité.  Il a préconisé la mise en place de politiques bien ciblées de réduction de la pauvreté, fondées sur les conditions nationales propres à chaque pays et une bonne connaissance de l’état de pauvreté de leur population.  Il a aussi plaidé pour un renforcement de la coopération internationale pour éradiquer la pauvreté, appelant la communauté internationale à accroître son assistance aux pays africains et aux PMA, et les pays développés à honorer leurs engagements en matière de soutien financier et technique, sans y adjoindre de conditions politiques.

Le représentant a ensuite rappelé que, depuis 1978, son pays avait permis à 700 millions de Chinois de sortir de la pauvreté, dont 10 millions de ruraux chaque année entre 2013 et 2016.  La Chine, a rappelé M. Wu, s’est d’ailleurs engagée à éradiquer la pauvreté rurale d’ici à 2020.  Elle est en outre venue en aide à 166 pays et organisations internationales et a envoyé 600 000 personnes sur le terrain, qui ont apporté une assistance médicale dans 69 États et aidé plus de 120 pays à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.  Le représentant a insisté sur le fait que son pays mettait en œuvre une stratégie de développement axée sur l’innovation et avait accompli des progrès majeurs dans les domaines de la science et de la technologie.

M. Wu a soutenu le projet de la Commission du développement social de tenir un symposium sur les personnes handicapées afin d’assurer le suivi des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui leur sont liés.  La Chine considère en outre que tout doit être fait pour assurer une vie décente aux personnes âgées en mobilisant la société et en veillant au respect des personnes âgées.  Le représentant a également invité à aider les jeunes à bénéficier du développement social et à y contribuer.  Enfin, la Chine considère la famille comme une unité de base essentielle de la société et un socle pour le développement harmonieux de la société, a conclu le délégué. 

Mme CHRISTINE KALAMWINA (Zambie) a relevé qu’en matière de pauvreté, la situation de la Zambie n’était pas différente de celle du reste du monde, avec une pauvreté rurale estimée à 76,6% et une pauvreté urbaine se chiffrant à 23,4%.  Les effets néfastes des changements climatiques, notamment la sécheresse, ainsi que les températures élevées et des cycles de pluie imprévisibles ont eu un impact négatif sur la vie des groupes vulnérables tels que les femmes chefs de familles, les personnes handicapées et les personnes âgées, a-t-elle expliqué. 

Pour protéger les couches sociales les plus défavorisées, le Gouvernement a mis en place des programmes de transferts de fonds et d’autres mesures de protection sociale tels que les programmes d’assistance alimentaire, y compris dans les écoles, a poursuivi la déléguée.  Elle a précisé que les transferts de fonds avaient bénéficié à 590 000 familles, soit près de 3,5 millions de personnes, tandis que 900 000 enfants reçoivent des repas scolaires gratuits au primaire.  La Zambie accorde du prix à la situation des personnes handicapées, a-t-elle ajouté en indiquant que leurs préoccupations sont désormais traduites, de manière transversale, dans toutes les politiques et stratégies nationales de développement durable.

Mme KIRA CHRISTIANNE DANGANAN AZUCENA (Philippines) a expliqué que le plan de développement des Philippines se situait dans le cadre de la vision 2040 dont le pays s’est doté, c’est-à-dire dans l’objectif d’élimination de la pauvreté et de garantie de la santé et de la sûreté pour tous.  Le Gouvernement a ainsi mis en place un programme de transfert de fonds en direction des plus démunis, le « Pantawid Pamilya Program » qui vise à éradiquer la faim, réaliser l’éducation primaire universelle, promouvoir l’égalité entre les sexes, réduire la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle.  Le programme couvre 42 029 communautés dans 144 villes et 1 490 municipalités, touchant un total de 4,4 millions de personnes.

En outre, 80 000 personnes bénéficient également de transferts d’argent dans le cadre d’un programme de soutien à l’emploi par le développement de petites entreprises ou par le biais de l’assistance à la recherche d’emplois.  La représentante a aussi vanté les mérites d’un programme gouvernemental qui permet d’apporter un soutien aux toxicomanes, à leur famille et communauté, avec pour but de les transformer en volontaires communautaires, en militants et en membres productifs de la société. 

M. PARK CHULL-JOO (République de Corée) a indiqué que pour mettre fin à la pauvreté, son gouvernement avait décidé de s’attaquer aux racines du problème.  Pour ce faire, le salaire minimum a été augmenté de 17% et des mesures ont été prises pour éviter tout problème vis-à-vis des travailleurs étrangers qui, a expliqué le représentant, font souvent face à des conditions de travail instables, voire « exécrables ».  Des programmes spéciaux sont adaptés aux différentes situations de vulnérabilité sociale, a-t-il ajouté en prenant comme exemple les soins de santé prodigués à tous les enfants jusqu’à l’âge de 5 ans, ou encore l’augmentation prévue des pensions de retraite.  Au final, la République de Corée espère réduire la pauvreté de 10% d’ici à 2030.  Le représentant a aussi indiqué que les entreprises d’une certaine taille étaient obligées d’employer des personnes handicapées.

Le délégué a ensuite passé en revue les initiatives menées par son gouvernement en matière d’aide au développement.  Il a notamment indiqué que la République de Corée avait établi le Fonds mondial pour les maladies non transmissibles.  Le pays collecte par ailleurs 150 millions de dollars par an pour combattre les maladies partout dans le monde, a-t-il ajouté.

Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a indiqué que le Viet Nam avait lancé en mai 2017 le Programme national d’action sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable, avec des orientations pour la mise en œuvre et le suivi du programme de développement international.  Par ailleurs, les programmes nationaux de réduction durable de la pauvreté et de développement rural pour la période 2016-2020 ambitionnent d’améliorer le bien-être social des groupes les plus vulnérables, a-t-elle ajouté.

La proportion de ménages vivant dans la pauvreté au Viet Nam est passée de 14,2% en 2010 à 6,9% en 2017, a-t-elle signalé.  De 2015 à 2017 notamment, le Gouvernement a offert un soutien financier et une assurance médicale à plus de 2,6 millions de personnes vivant dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté.  Cependant, a tempéré la représentante, les efforts du pays sont sapés par les changements climatiques, ce fléau faisant courir le risque de voir les populations des zones les plus affectées retomber dans la pauvreté.

Mme HMWAY HMWAY KHYNE (Myanmar) a déclaré qu’il fallait, pour réaliser les objectifs de développement durable, éradiquer complétement la pauvreté.  Rappelant que son pays avait connu des décennies de conflits qui avaient freiné son développement et n’était pas encore complètement sorti de cette période, elle a affirmé que le Gouvernement mettait en place un plan national de santé visant à apporter des services de base à toute la population d’ici à 2020.  Le pays a en outre créé un système d’éducation primaire pour les populations les plus pauvres et a révisé sa législation sur le droit de l’enfant.  La représentante a aussi parlé des projets de modernisation du secteur agricole et des efforts menés pour assurer l’accès de 100% de la population à l’électricité en 2030 et lutter contre les effets des changements climatiques. 

Le Gouvernement est déterminé à faire avancer tout le pays, a assuré la représentante.  Elle a reconnu que la situation était particulièrement difficile dans l’État Rakhine, très en retard, mais assuré que le Gouvernement était engagé à fournir des services sociaux vitaux à la population de cet État, y compris avec l’assistance des agences des Nations Unie.  À ce propos, la représentante a affirmé que le Gouvernement avait tenu compte des recommandations de la « Commission Annan », publiées à l’automne dernier.  Le Gouvernement travaille aussi avec différents partenaires pour assurer le retour des résidents du Myanmar déplacés à la suite des événements survenus dans l’État Rakhine, a-t-elle également affirmé.

Mme IRMA ALEJANDRINA ROSA SUAZO (Honduras) a expliqué que la vision 2010-2038 de son pays visait en premier lieu l’éradication de la pauvreté extrême.  Elle a estimé que la classification des pays selon leur niveau de revenu ne permettait pas de subvenir au problème de la pauvreté et notamment à la pauvreté extrême qui existe dans les pays à revenu intermédiaire.  Le Gouvernement du Honduras vise également à combattre la corruption dans le cadre de sa politique de lutte contre la pauvreté, a-t-elle ajouté.  Parmi les projets sociaux lancé dans le pays, elle a parlé de la construction de logements dignes, des programmes de cantine scolaire et de l’octroi de titres de propriété.  La représentante a ensuite annoncé que le Honduras avait signé, le 29 mars 2017, le Traité de Marrakech pour faciliter l’accès des personnes souffrant d’une forme ou autre de cécité aux textes écrits.  Une politique publique pour la jeunesse adoptée dans son pays espère par ailleurs faciliter la coordination des politiques et programmes dans ce domaine, a-t-elle dit avant de signaler aussi l’existence de programmes d’accès à l’emploi et d’octroi de bourses scolaires. 

M. MOHAMED SAHIB MEJID MARZOOQ (Iraq) a expliqué que son pays avait adopté trois grands programmes pour réaliser les objectifs de développement durable mais a rappelé les multiples obstacles auxquels il était confronté, y compris les coûts de trois années de guerre contre le terrorisme, les problèmes de pollution environnementale liés au conflit ou encore la baisse des cours du pétrole.  En dépit de ces conditions difficiles, le pays a adopté une stratégie nationale qui vise à faire baisser la pauvreté de 20% d’ici à 2022 et de 75% d’ici à 2030, a-t-il indiqué.  Ce programme vise à créer les moyens de réinsérer les pauvres dans l’activité économique et à mettre en place un réseau efficace de sécurité sociale, a expliqué le représentant.  Il a remercié le Koweït pour organiser la conférence internationale visant à aider les pays victimes du terrorisme, qui doit avoir lieu en février.  En revanche il a souhaité davantage de coopération, d’appui et d’accompagnement des efforts du Gouvernement de la part de la communauté internationale. 

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a salué les progrès substantiels réalisés au niveau mondial en matière d’élimination de la pauvreté, se préoccupant toutefois des importantes inégalités qui persistent et même de la détérioration de la situation dans certaines parties du monde.  Il a aussi constaté que les conflits armés contribuaient à exacerber la situation, de même que les visées territoriales indues.  Le représentant a ensuite indiqué que le sixième plan de développement national de l’Iran accordait la priorité à l’autonomisation des femmes et des foyers menés par les femmes.  Une aide est aussi prévue pour les provinces sous-développées du pays, a-t-il ajouté avant de parler de certaines organisations qui fournissent une aide financière en liquide pour aider des foyers où vivent des personnes handicapées ou qui sont dirigés par des femmes.  Il a ensuite parlé du travail de la Fondation Baraka, une ONG nationale.

M. PHILIP CHARWATH (Autriche) a indiqué qu’un travail décent pour tous était essentiel pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale, précisant que son pays œuvrait pour renforcer la participation des femmes, des jeunes, des personnes âgées et des personnes handicapées au marché du travail.  La réforme de la loi sur la tutelle tient compte de la liberté, pour les personnes ayant un handicap intellectuel ou psychosocial, de prendre leurs propres décisions, a-t-il ajouté, avant de dire que l’Autriche s’attache aussi à encourager une vie active plus longue et à assurer la participation active des personnes âgées à la société.  Une stratégie nationale sur la démence a été élaborée en 2015, laquelle privilégie la coopération entre les pharmaciens ainsi que la formation des forces de l’ordre et des aides-soignants.  Il est en outre désormais possible de prendre un congé pour s’occuper d’un parent âgé, et les soins palliatifs et les hospices bénéficient de fonds supplémentaires.  Une campagne est par ailleurs en cours pour lever le tabou sur la violence au sein des organismes de santé, a signalé le représentant.

Pour ce qui est des jeunes, M. Charwath a indiqué que les efforts de l’Autriche portaient en premier lieu sur l’emploi et l’éducation.  En outre, pour améliorer la participation politique des jeunes, l’Autriche a abaissé à 16 ans l’âge minimum pour voter, le seul pays européen et un des rares dans le monde à l’avoir fait, a-t-il précisé.  De nombreuses études ont démontré qu’une participation institutionnalisée précoce débouche souvent sur un désir plus marqué de participer aux processus de prise de décisions, a-t-il expliqué.  Il a enfin indiqué que l’Autriche garantit l’octroi d’un stage aux jeunes âgés de 18 à 25 ans issus de milieux défavorisés, ainsi qu’aux jeunes qui ont un apprentissage plus lent que les autres ou qui ont quitté l’école avant l’heure.

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a jugé très insatisfaisants les progrès dans le domaine du développement social et donc très nécessaire de mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté, qui exige de la volonté politique et la pleine participation de toutes les parties prenantes.  Pour sa part, le Népal a réduit son taux de pauvreté qui est tombé à 31% en 2015 dans le cadre d’un programme qui établit un véritable partenariat avec toutes les personnes concernées et les différents gouvernements provinciaux du pays.  L’inclusivité reste un axe fondamental de toutes les activités de développement, a poursuivi le représentant, qui a insisté sur les efforts de son gouvernement en faveur des enfants et notamment des fillettes, ainsi que des femmes, des personnes handicapées ou âgées, ainsi que des communautés autochtones.  Pays enclavé, le Népal fait face à des difficultés géographiques particulières et a besoin de l’assistance internationale, a rappelé le représentant, qui a demandé un appui technologique de la part de la communauté internationale et a rappelé la nécessité de mettre pleinement en œuvre plusieurs plans d’actions mondiaux. 

Mme HELENA DEL CARMEN YÁNEZ LOZA (Équateur) a réclamé une transformation structurelle des politiques économiques et sociales de manière à y faire figurer l’être humain au centre.  Elle a indiqué que son gouvernement privilégiait une politique de développement axée sur le « Sumak Kawsay » (le « bien-vivre »).  Grâce au plan national de développement 2017-2021 intitulé « Toute une vie », l’accent est porté sur la lutte contre la pauvreté et la garantie des droits de l’homme et de la nature, ainsi que sur la création d’emplois dignes, la redistribution équitable des richesses, la participation citoyenne et la construction d’une nouvelle éthique sociale.  Sur le plan international, la représentante a réclamé l’adoption de stratégies capables d’opérer les changements structurels nécessaires pour pouvoir véritablement combattre la pauvreté.

Mme CARONA POPOVICI (Moldova) a estimé que la protection sociale était un aspect clef du développement durable.  C’est un défi pressant pour son pays, confronté à une forte baisse démographique.  La protection de l’enfance et de la famille est la priorité numéro 1 du pays, a poursuivi la représentante, expliquant que le Gouvernement revoyait régulièrement les aides à l’enfance et essayait de mettre sur pied un programme pour l’enfance 2020-2040.  Le nombre des personnes âgées devrait quant à lui passer de 17,2% actuellement à plus de 35% en 2050, a par ailleurs fait observer la représentante, qui a toutefois fait observer qu’une société vieillissante n’était pas forcément une société inactive.  Le Gouvernement essaie ainsi d’assurer la participation des personnes âgées à la vie de la société tout en assurant leur niveau de vie et leur santé.  La représentante a également rappelé l’importance des migrations, expliquant que le pays veillait à réintégrer ses migrants rapatriés. 

M. CORREAL (Colombie) a appelé à adopter des stratégies novatrices pour éliminer la pauvreté dans le monde soulignant qu’il n’existe pas de modèle qui s’applique à tous.  Il a aussi jugé souhaitable de fournir suffisamment d’aide aux pays qui en ont besoin.  Le représentant a ensuite indiqué que la Colombie traversait une période historique de transformation sociale.  Il a aussi fait savoir que son gouvernement s’attachait à promouvoir un vieillissement actif, tout en reconnaissant la nécessité de disposer de statistiques dans ce domaine.  Un plan d’action pour la famille est en cours d’élaboration, a-t-il indiqué en précisant que les politiques dans ce domaine tiennent compte de l’existence de divers types de famille.  Il a souligné que les groupes vulnérables ont besoin d’une attention toute particulière, évoquant notamment la situation des personnes handicapées.  Le délégué a par ailleurs espéré que les travaux de cette session puissent déboucher sur l’élaboration de solutions innovantes pour faire face au fléau de la pauvreté.

Mme IRINA SHOULGIN NYONI (Suède) s’est félicitée que le rapport du Secrétaire général mette l’accent sur l’accès à l’emploi comme moyen de lutter contre la pauvreté.  Elle a demandé de réaliser la pleine égalité hommes-femmes, y compris dans l’accès à l’emploi, insistant aussi sur l’importance des systèmes de protection sociale à grande échelle.  L’allongement de la durée de vie entraîne de nouveaux défis, a fait observer la représentante, qui a rappelé que la Suède avait mis en place dès les années 1950 un système de protection sociale pour les personnes âgées.  Elle a également rappelé que les structures familiales suédoises étaient en pleine évolution.  Ainsi, la plupart des enfants bénéficient, en cas de séparation des parents, d’un système de garde alternée.  Enfin, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue également une pierre angulaire du programme suédois de lutte contre le handicap et le pays accorde une grande importance à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a ajouté la déléguée. 

M. YOSHIAKI KATAYAMA (Japon) a estimé que le principe de base des objectifs de développement durable, ne laisser personne sur le bord de la route, reflétait le concept de sécurité humaine dont le Japon a toujours été un fervent partisan.  Par la promotion de ces objectifs, le Japon entend faire preuve de leadership pour garantir à chacun la possibilité de réaliser un avenir brillant, en mettant en commun les efforts non seulement des gouvernements, mais aussi du secteur privé, de la société civile, des autorités locales et de nombreux autres acteurs.

Le représentant a cité ensuite différents efforts concrets déployés par son gouvernement.  Concernant les personnes handicapées, il a expliqué que, dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo de 2020, le pays avait consenti des efforts au plan national pour réformer ses infrastructures et les rendre accessibles à tous.  Concernant le vieillissement, le Japon promet sa coopération au sein du système des Nations Unies, a-t-il poursuivi.  Le pays a organisé une série d’événements parallèles à la session en cours, dont l’un sur le rôle des compétences numériques pour les personnes âgées.  Une Japonaise de 82 ans y a été invitée, car elle met au point des applications pour téléphone mobile, afin d’expliquer comment les technologies peuvent aider à améliorer le sort des personnes âgées. 

M. Katayama a également cité un projet réalisé par le Japon à Dehli en Inde pour créer un métro dont l’accès est rendu plus facile pour les femmes et les personnes âgées et handicapées.  Enfin, il a mis en avant la dimension sociale de l’aide publique au développement en rappelant l’engagement de son pays en faveur non seulement de la croissance économique de l’Afrique mais aussi du développement de ses infrastructures sociales, comme le système de couverture sanitaire universelle dans les pays africains. 

M. TANMAYA LAL (Inde) a souligné que les processus de développement durable sont intrinsèquement liés au contexte de chaque pays.  Il a expliqué que le programme de lutte contre la pauvreté mené par son gouvernement était calqué sur les objectifs de développement durable.  L’inclusion financière et la création d’emploi pour les pauvres figurent parmi les objectifs, a-t-il dit en citant la loi Mahatma Gandhi sur l’emploi garanti pendant un minimum de 100 jours par famille et par an dans les zones rurales.  Il a aussi parlé d’une loi qui facilite l’accès aux services financiers, comme les comptes en banque et les microcrédits.  En outre, des millions de toilettes ont été construites et le gouvernement espère aussi assurer l’accès à l’eau potable dans le pays.  La situation des veuves est également prise en compte en Inde, a assuré le représentant.

M. AHAMED LEBBE SABARULLAH KHAN (Sri Lanka) a indiqué que depuis la fin du conflit dans son pays, en 2009, la croissance économique nationale augmentait en moyenne de 6,2% par an.  Il a aussi indiqué que l’économie, jusqu’à présent rurale, était en train de se transformer en une économie urbaine axée sur la manufacture et le secteur des services.  Des progrès ont également été réalisés en matière de développement humain, le niveau de pauvreté ayant baissé, mais de nouveaux défis se profilent à l’avenir du fait du vieillissement de la population, a-t-il relevé.

Le représentant s’est ensuite inquiété que les plus pauvres parmi les pauvres soient piégés par la pauvreté intergénérationnelle, une situation exacerbée par le décalage entre les aptitudes professionnelles et les emplois disponibles.  Depuis la fin du conflit au Sri Lanka, le Gouvernement s’attache à briser ce cycle en accordant une attention particulière aux jeunes et aux enfants, a-t-il assuré, avant de mentionner des programmes sociaux à l’intention des familles sans emploi.  Sri Lanka connaît par ailleurs des défis en ce qui concerne la collecte de données sur la migration interne et l’accès aux infrastructures.  Le délégué a aussi fait savoir que les évènements climatiques extrêmes qu’avait connus Sri Lanka ces trois dernières années étaient les principaux facteurs qui contribuent à perpétuer les cycles de pauvreté.  Aussi le Gouvernement est-il en train de mettre sur pied un programme pour aider les pauvres à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles.

Mme INASS A. T. ELMARMURI (Libye) a estimé que la pauvreté restait le plus grand défi auquel l’humanité fait face, notamment en Afrique où, a-t-elle rappelé, vit la moitié des 800 millions de pauvres.  Cette situation pousse les personnes à migrer dans des conditions dangereuses, ce qui représente une véritable catastrophe humaine, a affirmé la représentante.  Elle a rappelé que l’Agenda 2063 de l’Union africaine représentait, avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, un ensemble cohérent.  Elle a invité la communauté internationale à respecter ses engagements en matière d’aide au développement, avant d’appeler aussi au renforcement de la coopération Sud-Sud. 

Malgré l’instabilité politique et institutionnelle, le Gouvernement libyen tente d’aller de l’avant en essayant notamment de mobiliser les ressources locales et en recouvrant les fonds détournés vers l’étranger, a déclaré la représentante.  En outre, le Gouvernement cherche à améliorer les droits de diverses catégories de personnes vulnérables, y compris les personnes âgées.  La Libye espère en outre le retour des agences onusiennes à Tripoli afin de bénéficier de leur assistance, a-t-elle dit en conclusion.

M. ALEXANDER TEMITOPE ADEYEMI AJAYI (Nigéria) a parlé du lancement du plan de croissance et de reprise économique récemment mis sur pied par son gouvernement.  Une loi sur les personnes âgées a été signée en début d’année, laquelle engage à ouvrir des centres de soin pour ces dernières.  Pour appuyer l’emploi des jeunes, 200 000 diplômés ont été déployés dans les secteurs agricoles et d’autres dans le cadre d’un programme de développement des capacités entrepreneuriales.  Pour l’an prochain, ce sont 300 000 volontaires qui ont été sélectionnés pour participer à ce programme, a-t-il ajouté.  Un programme pour l’alimentation scolaire en milieu rural a en outre permis de nourrir plus de six millions d’écoliers.  Le représentant a également cité un programme d’entreprise qui vise à financer des commerces et coopératives dirigées par les femmes en leur octroyant des prêts à des conditions souples et en les aidant à ouvrir des comptes en banque.  Il a aussi vu dans l’octroi de pensions un moyen de combattre la pauvreté.

M. HECTOR BROWN (États-Unis) a estimé que les voix des personnes âgées, des jeunes, des personnes handicapées et autres membres de groupes vulnérables devraient pouvoir être entendues aux Nations Unies.  Il a ensuite formulé des observations quant aux méthodes de travail de la Commission du développement social.  Rappelant la volonté du Secrétaire général d’éliminer tout doublon dans le travail des Nations Unies, il a souhaité des sessions plus courtes ainsi des négociations portant sur un document unique.  Il a ajouté que les États-Unis aimeraient voir la Commission traiter d’un thème annuel, dans la ligne des travaux de l’ECOSOC et avec une plus grande souplesse.

M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a rappelé que la pauvreté ne touchait pas que les pays en développement et que la pauvreté relative avait augmenté ces dernières années dans les pays développés.  Pour la réduire et l’éliminer, les pays doivent stimuler une croissance économique durable et inclusive, promouvoir l’agriculture et le développement rural, créer des emplois décents, développer les infrastructures, renforcer la protection sociale, a poursuivi le représentant.  Mais il faut aussi redoubler les efforts pour prévenir ou régler les conflits armés, car il ne peut y avoir de développement durable sans paix et réciproquement, a-t-il argué.

Le délégué a expliqué que son gouvernement avait mis en place plusieurs stratégies de lutte contre la pauvreté en élevant le niveau de vie de la population et a affirmé que les fruits des bonnes performances économiques du pays avaient été partagés parmi toutes les couches de la population.  Ainsi, le chômage a été ramené à 5% avec la création de 200 000 emplois l’an dernier, a-t-il indiqué, signalant aussi la construction de 3 000 écoles et 600 hôpitaux durant la dernière décennie, ainsi que la construction de logements pour 265 000 personnes déplacées alors que 100 000 familles bénéficient d’une assistance sociale ciblée.  Le Gouvernement accorde en outre une grande importance à la diversification de l’économie et met l’accent sur le développement des infrastructures afin d’assurer le développement socioéconomique des différentes régions. 

Ces différents accomplissements ont été reflétés dans le rapport remis l’an dernier au Forum politique de haut niveau pour le développement durable, a rappelé le représentant, qui s’est félicité que l’étude publiée récemment par le Forum économique mondial ait placé l’Azerbaïdjan parmi les trois économies les plus inclusives.

Mme TYESHA O’LISA TURNER (Jamaïque) a appelé à investir davantage dans le capital humain afin de faire avancer le développement national.  Elle a indiqué que le Fonds jamaïcain pour l’investissement social, créé en 1996, visait désormais une croissance économique qui privilégie les pauvres.  Il soutient les efforts pour créer une force de travail productive et stimuler la création d’emplois ainsi que l’augmentation des revenus.  La Jamaïque s’est dotée en 2014 d’une stratégie nationale de protection sociale, a-t-elle indiqué en citant un programme de promotion de la santé et de l’éducation qui fournit des allocations à 70% des familles vivant en dessous du seuil national de pauvreté.  Au final, le pays espère avoir moins de 10% de prévalence de la pauvreté d’ici à 2030.

La représentante a ensuite indiqué qu’à compter du mois de juin 2016, plus de 30 000 personnes avaient été inscrites au registre des personnes handicapées.  Il existe un code de conduite pour combattre la discrimination à leur égard et 340 personnes handicapées ont pu suivre une formation professionnelle, a-t-elle ajouté.  En outre, elle a signalé que la loi sur les personnes âgées était en cours de révision en vue de renforcer la protection de ces personnes et de souligner leur contribution aux efforts de développement du pays.  La création d’un registre des personnes âgées est également prévue afin de faciliter l’assistance sociale.  Mme Turner a par ailleurs appelé à accorder une attention particulière à la situation des pays à revenu intermédiaire hautement endettés qui, a-t-elle indiqué, n’ont pas la capacité fiscale nécessaire pour préserver les gains réalisés sur le plan social.

Mme FRANCES ZAINOEDDIN, Fédération internationale du vieillissement (FIV), a estimé que la reconnaissance du caractère multidimensionnel de la pauvreté dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 offrait de nouvelles perspectives dans la quête de solutions à la pauvreté des personnes âgées.  Elle a souhaité que le troisième examen du Plan d’action international de Madrid sur le vieillissement soit pris en compte dans le contexte de la mise en œuvre du Programme 2030, afin de ne laisser personne de côté. 

Les personnes âgées sont plus exposées que les autres à la pauvreté, a relevé la déléguée, notant aussi que la pauvreté à cette période de la vie est généralement plus grave, étant donné que les discriminations d’accès aux opportunités économiques s’accumulent avec le temps et accroissent la vulnérabilité.  Si la pension de retraite permet de réduire la pauvreté, 80% de personnes âgées n’en bénéficient pas et comptent sur un emploi ou sur le soutien familial, a-t-elle aussi constaté.  Or, « les personnes âgées ne peuvent dépendre de la famille comme source de revenus », s’est-elle indignée, soulignant aussi l’aspect sexiste de cette pauvreté des personnes âgées, puisque les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes.  Les veuves les plus âgées et les femmes sans enfant sont particulièrement vulnérables économiquement et socialement.  Mme Zainoeddin a appelé le système onusien à œuvrer pour l’amélioration de la disponibilité des données concernant les personnes âgées.  Elle a enfin plaidé pour que les systèmes de sécurité sociale et les services de santé soient adaptés aux besoins des personnes âgées dont le nombre ne cesse de croître. 

Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a affirmé que le développement durable ne devait pas s’entendre comme la préservation sur le long terme de gains au bénéfice de pays déjà développés, mais comme un partage avec les plus pauvres.  Loin d’être une entrave au développement durable, « les pauvres sont des ressources de grande valeur », a-t-il dit.  Il a dénoncé une « économie de l’exclusion » basée sur des pratiques discriminatoires qui empêchent la pleine participation des pauvres.  Les personnes sans emploi, sans éducation, sans domicile, handicapées ou malades, sont souvent stigmatisées et exclues, a-t-il déploré, en appelant à mettre un terme à ce cycle d’exclusion.

Le nonce a aussi dénoncé l’exclusion des migrants et leur relégation aux marges de la société, regrettant qu’ils soient privés de la protection de la loi.  Usant des mots du pape François, il a dénoncé les trafiquants sans scrupules qui exploitent les migrants.  Une exploitation, a-t-il observé, qui s’est insérée dans notre économie globalisée de la demande, puisque nous consommons tous, régulièrement ou sans le savoir, des articles produits par le travail forcé.  « Nous devons tous devenir des abolitionnistes convaincus de cette forme brutale d’esclavage moderne et de ces économies de l’exclusion », a conclu Mgr Auza. 

 

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