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Le Secrétaire général dénonce les attaques contre le multilatéralisme et annonce trois réunions sur les jeunes, le financement du Programme 2030 et le maintien de la paix

Avant d’annoncer les trois réunions qu’il entend convoquer dès l’ouverture du débat de haut niveau de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale, le 25 septembre, le Secrétaire général de l’ONU a appelé, aujourd’hui, à la pleine mise en œuvre de l’accord signé entre la Fédération de Russie et la Turquie sur la création d’une zone tampon démilitarisée dans la région d’Edleb, en Syrie, qui pourrait sauver de la catastrophe trois millions de civils, dont un million d’enfants.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse qui marque l’ouverture d’une nouvelle session de l’Assemblée générale, M. António Guterres a dénoncé les attaques contre le multilatéralisme, « précisément au moment où nous en avons le plus besoin ».  Il a fait savoir qu’il profitera des réunions prévues la semaine prochaine pour appeler à un engagement renouvelé en faveur d’un ordre mondial régi par l’état de droit mais aussi en faveur des Nations Unies qui, a-t-il souligné, demeurent le forum indispensable de la coopération internationale.

Le Secrétaire général a annoncé qu’il démarrera la semaine avec le lancement, lundi 24 septembre, de la stratégie « Jeunesse 2030 » et de l’initiative « Génération illimitée » qui visent à répondre aux aspirations des jeunes gens s’agissant d’une éducation de qualité et d’un travail décent, et à leur garantir une voix dans les processus de prise de décisions à tous les niveaux.

Toujours ce lundi 24 septembre, le Secrétaire général a parlé du lancement d’une stratégie pour mobiliser des financements en faveur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Je parle souvent de la « montée de la diplomatie », a rappelé le Secrétaire général, mais notre monde a également besoin d’une « montée des investissements dans les objectifs de développement durable ».

Mardi 25 septembre, le Secrétaire général a dit avoir prévu une réunion spéciale sur l’« Action pour le maintien de la paix » pour exploiter les succès du passé et aider les missions à réussir dans les conflits prolongés et volatiles actuels.  La Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix, qui a déjà été endossée par 128 États Membres et par des organisations internationales et régionales, représente un agenda « clair et urgent », a souligné le Secrétaire général.

M. António Guterres a rappelé que la semaine dernière, il a rejoint les leaders de l’Éthiopie et de l’Érythrée pour célébrer leur Déclaration de paix.  Peu après, s’est-il réjoui, Djibouti et l’Érythrée ont lancé un dialogue sur la paix à Djeddah, alors que la signature, la semaine dernière, d’un accord de paix sur le Soudan du Sud a été un autre pas dans la bonne direction pour la région et au-delà.

Le Secrétaire général a reconnu que, s’agissant du Yémen, son Envoyé spécial rencontre des difficultés.  Il a appelé les parties à s’engager sérieusement dans le dialogue et le processus politique et leurs partisans à s’abstenir de toute action qui pourrait mettre le feu aux poudres.  

Qu’en est-il de la réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération nucléaire que le Président américain, M. Donald Trump, doit présider, mercredi 26 septembre? ont demandé les journalistes.  Le Secrétaire général a répondu que, pour lui, l’Accord sur le nucléaire iranien reste « une avancée positive ».  Il a en revanche estimé essentiel, s’agissant de la Syrie, de mettre en place un système d’établissement des responsabilités pour l’utilisation des armes chimiques.  Il a donc regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas pu s’entendre.

Quant à la dernière rencontre entre les Présidents de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et leur accord pour faire avancer la dénucléarisation de la péninsule coréenne, le Secrétaire général a prévenu que le succès dépend, dans une large mesure, de l’issue des négociations entre la RPDC et les États-Unis.  Il s’est d’ailleurs félicité de ce que le Secrétaire d’État américain, M. Mike Pompeo, se soit dit prêt à relancer les discussions.

Le Secrétaire général a aussi répondu à des questions sur la crise migratoire au Venezuela et en Europe, la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, le renvoi de la situation au Myanmar à la Cour pénale internationale (CPI) et le référendum sur l’accord entre la Grèce et l’ex-République yougoslave de Macédoine sur la question du nom.

M. António Guterres n’a pas manqué de parler de l’action menée par l’ONU pour promouvoir la parité, qui, depuis la stratégie lancée l’année dernière, est devenue une réalité au Conseil de direction et dans le système des coordonnateurs résidents, alors que le Secrétariat de l’ONU a battu un record historique dans la représentation des femmes aux postes de direction.

Des mesures d’urgence sont toutefois nécessaires s’agissant des situations de crise et des opérations de maintien de la paix, a avoué le Secrétaire général qui a dit avoir mis sur pied un groupe de travail.  Mais ce n’est pas seulement une question de chiffres, c’est aussi une question d’inclusivité et d’efficacité, a précisé le Secrétaire général.  « Notre objectif est de surmonter les déséquilibres qui ont empêché l’ONU d’avancer et de mobiliser les meilleures contributions de tout le personnel. »

S’agissant de la lutte contre le harcèlement sexuel, l’équipe spécialisée du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) compte cinq femmes sur six.  Toutes les enquêtes sont lancées et la ligne ouverte 24 heures sur 24 reçoit et répond aux plaintes depuis le mois de février.  À ce jour, plus de 16 000 fonctionnaires ont assisté au cours obligatoire sur le harcèlement sexuel et le mois prochain, un sondage sera effectué pour mieux comprendre la prévalence et la nature du problème.  Le sondage se fera auprès du personnel du Secrétariat mais aussi de celui de plus 20 entités de l’Organisation. 

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