SC/13650

Déclaration faite à la presse par le Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, Kacou Houadja Léon Adom (Côte d’Ivoire):

Le 21 décembre 2018, le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, Taye-Brook Zerihoun, et le Représentant permanent du Brésil auprès de l’Organisation des Nations Unies, l’Ambassadeur Maruo Vieira, en sa capacité de Président de la formation Guinée-Bissau de la Commission de consolidation de la paix, ont présenté aux membres du Conseil de sécurité un exposé sur le rapport spécial du Secrétaire général consacré à l’évaluation du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) et sur l’évolution récente de la vie politique en Guinée-Bissau.

Les membres du Conseil ont pris note avec intérêt du rapport spécial du Secrétaire général sur l’évaluation du BINUGBIS ainsi que de la recommandation de reconfigurer la présence des Nations Unies en Guinée-Bissau en faisant du BINUGBIS une mission de bons offices axée sur la facilitation du processus politique, compte tenu des résultats du cycle électoral.  Ils ont annoncé qu’ils comptaient examiner ces conclusions et recommandations lorsqu’ils négocieraient la prochaine résolution relative au BINUGBIS, en février 2019.

Les membres du Conseil se sont dit profondément préoccupés par l’état des préparatifs des élections législatives et ont déploré que le Gouvernement bissau-guinéen n’ait pas tenu d’élections législatives le 18 novembre 2018.  Ils ont souligné que les élections législatives représentaient une étape indispensable pour relancer des réformes durables dirigées au niveau national et qu’elles devaient être tenues avant les élections présidentielles prévues en 2019.  Les membres du Conseil ont noté que le processus d’inscription des électeurs avait été mené à bien et qu’une nouvelle date avait été annoncée pour les élections législatives, qui devraient se tenir le 10 mars 2019.

Les membres du Conseil ont réaffirmé l’importance du rôle joué par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’appui de la consolidation et de la pérennisation de la paix en Guinée-Bissau.  Ils ont pris note de l’évaluation de la situation du pays faite par la CEDEAO le 12 décembre et dit partager les préoccupations formulées dans le communiqué final du 23 décembre, dans lequel la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO a souligné les problèmes que posaient certains acteurs politiques, qui retardaient l’inscription des électeurs.  Les membres du Conseil ont félicité la CEDEAO pour sa détermination à amener ces acteurs politiques, ainsi que d’autres personnes perturbant le bon déroulement des opérations électorales, à répondre de leurs actes.

Les membres du Conseil ont affirmé avec préoccupation que si les acteurs politiques ne renouvelaient pas leur bonne foi et leur volonté politique de tenir des élections véritablement libres et équitables, la Guinée-Bissau demeurerait inéluctablement en proie à un cycle continu d’instabilité.

Les membres du Conseil ont par conséquent exhorté toutes les parties prenantes du pays à préserver les acquis encore fragiles sur la voie de la stabilité et réaffirmé qu’il importait que des élections législatives véritablement libres et équitables, auxquelles participeraient pleinement les femmes, soient tenues le 10 mars 2019 au plus tard.  Ils ont souligné que toutes les parties prenantes du pays devaient surmonter leurs différends, parvenir à un consensus et, avant tout autre objectif, chercher à protéger les intérêts et assurer le bien-être de la population.  Aussi, ils ont instamment demandé à toutes les parties prenantes de redoubler d’efforts pour que l’organisation des élections se déroule sans heurts, conformément à la Constitution bissau-guinéenne.

Les membres du Conseil ont rappelé que l’application des Accords de Conakry du 14 octobre 2016, sur la base de la feuille de route en six points établie par la CEDEAO, était le cadre prioritaire du règlement pacifique de la crise politique, car il offrait aux autorités nationales, aux dirigeants politiques et à la société civile la possibilité de veiller conjointement à la stabilité politique et à l’instauration d’une paix durable.  À cet égard, ils ont exhorté les parties prenantes à poursuivre les pourparlers et le dialogue inclusif en vue de la signature du Pacte de stabilité.

Les membres du Conseil se sont félicités de la non-ingérence des forces de défense et de sécurité dans la situation politique en Guinée-Bissau et les ont exhortées à maintenir cette attitude.  Ils ont également engagé la Mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau à poursuivre ses opérations jusqu’à la fin du cycle électoral de 2019 afin de maintenir la stabilité dans le pays et ont invité les partenaires internationaux à soutenir la CEDEAO à cet égard.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Guinée-Bissau, conformément à la Charte des Nations Unies, et se sont félicités de l’appui apporté par les partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et l’Union européenne (UE).  Les membres du Conseil les encouragent à continuer de jouer un rôle constructif dans la consolidation et la pérennisation de la paix en Guinée-Bissau.

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