SC/13438

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la Colombie

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet, M. Olof Skoog (Suède):

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur soutien unanime et sans réserve au processus de paix en Colombie et souscrit à l’évaluation faite par le Secrétaire général dans son rapport daté du 20 juillet 2018 concernant les activités de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie.

Les membres du Conseil ont une fois encore salué les étapes historiques qui ont jalonné le chemin vers la paix en Colombie au cours des deux dernières années, et rendu hommage au Président Juan Manuel Santos et à la Force alternative révolutionnaire du peuple (FARC) pour leur engagement et leur détermination à surmonter les séquelles de cinquante ans de conflit.

Les membres du Conseil se sont félicités de l’évolution positive de la situation lors des quatre derniers mois, notamment la tenue d’élections présidentielles les plus pacifiques et ouvertes qui aient été depuis des décennies; l’entrée en fonctions, le 20 juillet, du nouveau Congrès, où siégeaient des représentants de la FARC; les premières audiences publiques tenues par la Juridiction spéciale pour la paix; et les travaux de la commission chargée d’établir la vérité et de garantir la coexistence et la non-répétition du conflit.

Les membres du Conseil se sont dits gravement préoccupés par l’insécurité, le trafic de drogue et la violence qui continuent de sévir dans certaines zones touchées par le conflit, notamment par la multiplication des assassinats de responsables locaux et de figures de la société civile. Ils ont pris note de l’utilité des mécanismes mis en place comme suite au processus de paix pour surmonter ces fléaux, et prié instamment le Gouvernement colombien et toutes les institutions chargées des questions de sécurité et des affaires civiles de redoubler d’efforts pour étendre leur présence dans ces zones, renforcer les mesures de protection et traduire les responsables en justice, l’objectif étant de traiter efficacement ces sujets de préoccupation. À cet égard, ils se sont félicités du pacte national contre la violence signé le 9 juillet par le Président Santos et son successeur, Ivan Duque, ainsi que par les principaux partis politiques et institutions.

Les membres du Conseil ont réaffirmé l’importance de la réintégration des anciens membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée populaire (FARC-EP) dans les sphères politique, juridique et socioéconomique, notamment par la poursuite des activités menées par le Conseil national de réintégration pour leur garantir l’accès à la terre et mettre en place des projets productifs auxquels ils pourraient participer. Ils se sont félicités des progrès accomplis par le Conseil national de réintégration pour ce qui est de promouvoir une démarche tenant compte de l’égalité des sexes et ont, en outre, salué le dialogue que la Mission de vérification a ouvert avec les organisations de jeunes, en reconnaissance du rôle toujours plus actif joué par la jeunesse. Ils ont souligné l’importance de l’appui continu de la communauté internationale au processus de réintégration.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur volonté de continuer à œuvrer main dans la main avec la Colombie et de l’aider à appliquer l’Accord de paix afin de garantir une paix durable dans les mois et les années à venir. Ils ont souligné, en particulier, qu’il était urgent de rétablir la sécurité et l’état de droit et de relancer le développement dans les zones touchées par les conflits en renforçant la présence de l’État. Ils ont constaté avec satisfaction que le président Duque s’était engagé à promouvoir l’unité et à surmonter la polarisation et espéraient bien offrir leur plein appui à cet engagement et poursuivre le dialogue, qui était constructif, avec le nouveau Gouvernement. Ils ont exhorté les parties à saisir cette occasion, avec l’appui des institutions concernées et des forces de sécurité, ainsi que de la société civile, pour consolider les progrès déjà accomplis dans le pays, et à œuvrer de concert pour redonner de l’élan à l’application de l’Accord de paix.

Les membres du Conseil ont souligné que le processus de paix en Colombie continuait d’être une importante source d’inspiration pour les efforts déployés dans de nombreuses régions du monde afin de mettre fin aux conflits et de consolider la paix, et qu’il importait que la communauté internationale reste mobilisée pour appuyer la Colombie et l’encourager à appliquer l’Accord de paix.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur appui au Représentant spécial du Secrétaire général, M. Jean Arnault, et à la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, et les ont remerciés du travail accompli.

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