SC/13281-PKO/719

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’attaque perpétrée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, M. Gustavo Meza-Cuadra (Pérou):

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque qui a visé le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Aguelhoc, le 5 avril 2018, dans laquelle 2 soldats de la paix tchadiens ont été tués et 10 autres blessés.

Ils ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances aux familles des victimes, au Gouvernement tchadien et à la MINUSMA.  Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés.  Ils ont rendu hommage aux soldats de la paix, qui risquaient leur vie.

Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque et d’en traduire les auteurs en justice.  Ils ont souligné que, selon le droit international, les attaques dirigées contre des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre.  Ils ont également souligné que le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre des attaques contre les soldats de la paix de la MINUSMA donnait lieu à désignation aux fins de sanctions, en application des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales.  Ils ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs et les organisateurs de ces actes de terrorisme odieux, ainsi que ceux qui finançaient et commanditaient ces actes.  Ils ont fait valoir que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations qui leur incombaient en vertu du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs, et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés.  Ils ont réaffirmé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies et aux autres obligations que leur imposait le droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces à la paix et à la sécurité internationales que constituaient les actes terroristes.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient sans réserve la MINUSMA et les forces françaises qui l’appuyaient.  Ils ont de nouveau assuré de leur ferme soutien le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et la MINUSMA dans les efforts qu’ils faisaient pour aider les autorités et le peuple maliens à parvenir à une paix durable et à la stabilité dans leur pays, notamment dans le cadre de l’appui fourni par la Mission à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (l’Accord).  Ils ont pris acte de la détermination des gouvernements des pays du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) et de leur volonté de prendre en main la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment en menant des opérations militaires conjointes transfrontalières de lutte contre le terrorisme.

Les membres du Conseil ont fait part de leur inquiétude face à l’insécurité qui régnait au Mali et à la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel.  Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre en œuvre sans plus tarder l’Accord dans son intégralité.  Ils ont noté que la mise en œuvre intégrale de l’Accord et l’intensification des efforts visant à lutter contre les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer les conditions de sécurité dans tout le pays.  Ils ont par ailleurs souligné que les mesures prises par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et d’autres groupes criminels organisés contribueraient à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel.

Les membres du Conseil ont en outre souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des capacités nécessaires, y compris de compagnies spécialisées en convois de combat, pour être en mesure de s’acquitter de son mandat et de promouvoir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, en application des dispositions de la résolution 2364 (2017) du Conseil de sécurité.

 

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