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L’Instance permanente demande des mesures en faveur des droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, territoires et ressources

La dix-septième session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones a adopté, le 27 avril 2018, des recommandations visant à promouvoir les droits des peuples autochtones dans le monde.  Les droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources non seulement améliorent le bien-être de ces derniers, mais également peuvent contribuer à relever certains des défis mondiaux les plus urgents, tels que les changements climatiques et la disparition de la biodiversité.

« En dépit de certains progrès, les peuples autochtones du monde entier continuent d’être à la traîne », a déclaré la Présidente de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, Mme Mariam Wallet Aboubakrine.  Elle a pointé notamment le niveau de pauvreté, l’accès limité aux soins de santé et à l’éducation, les écarts « considérables » en termes d’espérance de vie et les taux de suicide élevés, ainsi que la situation particulièrement inquiétante des jeunes.

Cette année, la session de l’Instance a porté sur les droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources, lesquels sont cœur des luttes des peuples autochtones dans le monde.  Les relations des peuples autochtones avec leurs terres ancestrales sont en effet la source de leur identité culturelle, spirituelle et sociale; la base de leurs systèmes de pensée traditionnelle et la pierre angulaire de leur bien-être physique et économique.

Le forum onusien a souligné certains développements positifs à cet égard, notamment la récente décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples concernant la communauté ogiek au Kenya, ainsi que la reconnaissance des droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, territoires et ressources par des pays tels que la Bolivie, le Canada, la République du Congo, le Danemark, l’Équateur, l’Indonésie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et les Philippines.  Dans d’autres pays, tels que l’Australie, la Colombie et les États-Unis, des étendues de terres et/ou de territoires ont été allouées aux peuples autochtones qui en ont le contrôle collectif. 

L’Instance a cependant exprimé des inquiétudes quant au large fossé qui existe encore entre la reconnaissance officielle des droits et la mise en œuvre concrète des lois et politiques, en soulignant la nécessité d’une action concrète aux niveaux national et local.  « J’appelle les États à redoubler d’efforts pour faire en sorte que la Déclaration sur les droits des peuples autochtones ne soit pas un simple document, mais une présentation réelle et précise des droits dont jouissent les peuples autochtones dans la vie de tous les jours », a souligné Mme Aboubakrine dans sa déclaration finale. 

L’Instance a exhorté les États à prendre des mesures pour mettre fin à l’aliénation des terres dans les territoires des peuples autochtones; aider ces peuples à cartographier les frontières de leurs terres communales; et rechercher le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones lorsque leurs territoires, leurs terres et leurs ressources naturelles sont en jeu.

L’Instance a également exhorté les fonds, agences et programmes des Nations Unies à intégrer, dans les programmes qu’ils mènent au niveau des pays, la reconnaissance des droits collectifs des peuples autochtones sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources. 

Les terres des peuples autochtones, si elles représentent environ 20% du territoire de la Terre, contiennent 80% de la biodiversité mondiale restante - un signe clair que les peuples autochtones sont les gardiens les plus efficaces de l’environnement.

L’Instance a d’ailleurs souligné que la réalisation des objectifs de développement durable dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne sera possible sans la concrétisation des droits des peuples autochtones sur leurs terres, leurs territoires et leurs ressources.

La session s’est tenue du 16 au 27 avril, au Siège des Nations Unies à New York, et a rassemblé plus de 1 000 représentants des peuples autochtones.

La version non éditée du rapport de la dix-septième session, telle que présentée par le rapporteur, est disponible sur www.un.org/indigenous, le document officiel étant attendu en juin.  Le rapport sera présenté au Conseil économique et social (ECOSOC) en juillet.

Pour plus d’informations, veuillez visiter: www.un.org/indigenous.

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