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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 avril 2018

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Arabie saoudite

Le Secrétaire général est arrivé à Riyad très tôt ce matin.  Il était resté à New York ce week-end pour prendre la parole, samedi, devant le Conseil de sécurité.  Le Secrétaire général adjoint du Bureau de lutte contre le terrorisme, M. Vladimir Voronkov, était au Sommet de la Ligue des États arabes pour représenter le Secrétaire général.

Cet après-midi, à Riyad, le Secrétaire général s’est rendu au Centre humanitaire Roi Salman et a rencontré l’équipe de pays des Nations Unies.

Demain, il participera à la seizième réunion du Conseil consultatif du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et il devrait également rencontrer Sa Majesté le Roi Salman ainsi que le Ministre des affaires étrangères Adel al-Jubeir.

Le Secrétaire général doit revenir à New York le 18.

Situation humanitaire en Syrie

Le week-end dernier, près de 3 800 personnes de la ville de Douma, en Syrie, sont arrivées dans le district d’Al-Bab, de la province d’Alep, lors d’un déplacement de la population de la ville qui devrait être le dernier.  Près de 63 000 personnes, pour la plupart des civils, ont été évacuées vers le nord-ouest de la Syrie ces dernières semaines.  Le récent mouvement de déplacement -en plus du déplacement de près de 400 000 personnes qui ont quitté le sud d’Edleb depuis le 15 décembre– pèse sur les capacités d’accueil des communautés locales, des Nations Unies et de ses partenaires humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie.

Au total, plus de 155 000 hommes, femmes et enfants auraient quitté la Ghouta orientale depuis le 9 mars.  Environ la moitié de plus de 92 000 personnes qui sont arrivées dans des sites accueillant des personnes déplacées dans la zone rurale de Damas restent sur ces sites.  Les sites, qui sont prévus pour accueillir un peu plus de 25 000 personnes, fonctionnent bien au-delà de leurs capacités.

L’ONU appelle toutes les parties au conflit à permettre un accès humanitaire sûr, constant et sans entrave pour fournir une aide vitale à tous ceux qui en ont besoin.

Le Secrétaire général a fait une déclaration vendredi soir sur la situation en Syrie et il a également pris la parole devant le Conseil samedi. 

Violence sexuelle

Un débat ouvert a commencé ce matin au Conseil de sécurité sur la violence sexuelle dans les conflits.  La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a déclaré que cette année, la menace et l’emploi généralisé de la violence sexuelle ont été une fois de plus utilisés comme tactique pour servir des objectifs militaires, économiques et idéologiques.

La Vice-Secrétaire générale a déclaré que la discrimination fondée sur le sexe est le facteur invisible de la plupart des crimes de violence sexuelle et que plus le statut d’une femme est faible, plus sa vulnérabilité et son exposition à ces crimes sont grandes.  Mme Mohammed a dit aux membres du Conseil que notre responsabilité doit être d’apporter la justice, la reconnaissance et les réparations aux survivants de ces crimes horribles.  Non seulement la justice dans les salles d’audience, mais aussi la justice sociale et l’autonomisation économique.

La Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Mme Pramila Patten, a également pris la parole.  Si des progrès significatifs aient été accomplis sur le plan normatif, a-t-elle déclaré, nous devons les consolider de toute urgence en garantissant la responsabilité, sinon, avec la fréquence et l’impunité avec lesquelles le viol est commis, on risque de revenir en arrière et de voir à nouveau « normaliser » ce crime.  Elle a dit que le viol en temps de guerre est évitable, et non inévitable, et qu’il est de notre responsabilité collective d’y répondre.

À 14 h 30, le Président du Conseil de sécurité, l’Ambassadeur Meza-Cuadra, du Pérou, et Mme Patten, faisaient un point avec la presse à la sortie de la salle du Conseil. 

Mali

Une nouvelle attaque a eu lieu contre la base des Nations Unies au Mali au cours du week-end.  Hier, le Secrétaire général, dans un communiqué, a condamné l’attaque contre les camps de l’ONU et de l’opération française Barkhane à Tombouctou, qui a eu lieu le 14 avril, au cours de laquelle un Casque bleu du Burkina Faso a été tué et qui a fait 7 blessés parmi les soldats de la paix, 7 chez les soldats français et 2 chez les civils maliens.  Ce fut la plus importante attaque perpétrée contre un camp de l’ONU au Mali depuis le déploiement de la mission de maintien de la paix et la troisième attaque ce mois-ci contre ladite mission.

Le Secrétaire général a transmis ses condoléances au Gouvernement du Burkina Faso, ainsi qu’à la famille et aux proches du Casque bleu décédé, et a souhaité un prompt rétablissement à tous les blessés.  Il a rendu hommage au courage des hommes et des femmes qui servent au sein de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali, ainsi qu’aux forces maliennes et internationales qui font un grand sacrifice et prennent des risques personnels importants.

Il a aussi appelé les autorités maliennes et les groupes armés signataires de l’accord de paix à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de cette attaque de sorte qu’ils soient traduits en justice le plus rapidement possible.  Le Secrétaire général a rappelé que les attaques visant les soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international et ceux qui essayent d’entraver le processus de paix peuvent faire l’objet de sanctions.  Ces actes n’entameront pas la détermination de la mission de maintien de la paix de l’ONU à soutenir le peuple malien dans sa quête de paix et de stabilité.

République centrafricaine (RCA)

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) indique que, après les violences de la semaine dernière, la situation générale dans le pays sur le plan de la sécurité est restée relativement calme pendant le week-end, même si les tensions persistent à Bangui et dans d’autres villes.  Des blocages routiers ont été retirés dans le quartier PK5 de Bangui ainsi qu’à Bria.  Au cours du week-end, la Mission a continué à engager les dirigeants communautaires à calmer la situation, pendant que les forces des Nations Unies renforçaient leurs positions à Bangui et au-delà.

Toujours au sujet de la République centrafricaine, quelques précisions sur l’'arrestation, vendredi, d’un Casque bleu du contingent gabonais par les gendarmes centrafricains.  Apparemment, quand il a été appréhendé, le Casque bleu était en possession de munitions.  La coopération est en cours avec les autorités gabonaises, tandis que la Mission indique que tant le Ministre gabonais des affaires étrangères que celui de la défense ont appelé le Représentant spécial de l’ONU en RCA à exprimer ses regrets et sa condamnation ferme de l’acte criminel perpétré par leur soldat.  Sur le terrain, la Mission progresse en vue d’achever l’enquête préliminaire sur ces allégations.

Soudan du Sud

Les agences humanitaires au Soudan du Sud indiquent que sept agents humanitaires d’une organisation humanitaire sud-soudanaise ont été relâchés 20 jours après leur détention par les Forces de l’Armée populaire de libération du Soudan -Dans l’opposition, dans le comté de Marobo de l’État de l’Équatoria central.  Les agents humanitaires étaient en bonne santé quand ils ont été remis à une organisation humanitaire internationale hier.  Les sept agents de l’Association sud-soudanaise de la santé, une organisation humanitaire du pays, distribuaient des produits à des centres de santé qui s’occupent de milliers de personnes dans la zone.

C’est la deuxième fois en six mois que des agents humanitaires sont tenus en captivité par des groupes armés au Soudan du Sud.  La sécurité dans la nation la plus jeune d’Afrique est une grande préoccupation pour des agents humanitaire qui sont harcelés, intimidés, battus et tués.  Depuis le début du conflit en 2013, au moins 99 agents ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions au Soudan du Sud, dont 2 en avril.

Népal

Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Miroslav Jenea, a terminé sa visite au Népal aujourd’hui.  Il y a rencontré le Président de la Chambre des représentants, le Ministre des affaires étrangères, le Chef d’état-major de l’Armée, des anciens Premiers Ministres, le Président de la Commission nationale des droits de l’homme et d’autres responsables du Gouvernement ainsi que des leaders des autres partis politiques, et des représentants des organisations de femmes et de la société civile.

Au cours de ses entretiens, M. Jenea a salué le Gouvernement et le peuple népalais pour le succès de leur propre processus de paix, tel que consacré dans l’Accord global de paix de 2006 et pour la transformation politique qu’a connue le pays ces deux dernières décennies.  Il a aussi félicité le Gouvernement pour la tenue des élections locales, au niveau des États fédérés et au niveau fédéral, l’année dernière, conformément à la nouvelle Constitution.

Équateur

La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Audrey Azoulay, a condamné aujourd’hui le meurtre de trois employés d’un journal équatorien, le journaliste Javier Ortega, le photographe Paul Rivas et leur chauffeur Efrain Segarra.

Elle a salué la décision des autorités d’enquêter sur ces meurtres et a dit qu’il ne faut épargner aucun effort pour traduire les coupables en justice.

Les trois personnes, qui travaillaient pour le journal El Comercio, avaient été kidnappés le 26 mars, près de la frontière entre l’Équateur et la Colombie.

Conférences de presse

Outre la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et la Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones ont donné une conférence de presse aujourd’hui.  Ils ont parlé des droits des peuples autochtones à leurs terres, territoires et ressources.

La Chef du Mécanisme international, impartial et indépendant chargé d’enquêter sur les crimes commis en Syrie, Mme Catherine Marchi-Uhel, et le Représentant permanent du Liechtenstein, M. Christian Wenaweser, ont aussi donné une conférence de presse sur le débat informel du Mécanisme, qui aura lieu demain 17 avril.

Toujours demain, la Sous-Secrétaire général aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, parlera à la presse de la visite qu’elle vient d’effectuer au Myanmar.

Tableau d’honneur

Le Kazakhstan est devenu le soixante-dix-neuvième État Membre à avoir payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2018.

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