8393e séance – après-midi
CS/13568

Police des Nations Unies: le débat du Conseil de sécurité montre les besoins de capacités locales fortes, de femmes plus nombreuses et de multilinguisme

Alors que l’on célèbre cette année le soixante-dixième anniversaire des opérations de maintien de la paix, comment améliorer l’efficacité des unités de police déployées dans ces opérations?  Tel aurait pu être le thème du débat annuel du Conseil de sécurité avec les chefs des composantes Police, cet après-midi, qui a réuni les commissaires de trois opérations de maintien de la paix.  Plusieurs pistes ont été évoquées: élaborer des mandats plus clairs, qui soient conformes aux principes des opérations de maintien de la paix; tenir compte des avis des pays hôtes et des États contributeurs, tout en évitant les chevauchements de compétences. 

Le soutien accordé aux États par les composantes Police doit être guidé par le principe d’appropriation nationale, afin de favoriser le développement des capacités locales de police, a par exemple plaidé l’Éthiopie, appuyée par la délégation chinoise qui a souligné la nécessité pour la police nationale d’un pays hôte de se préparer à prendre le relais après le retrait de la mission de la paix.  « Il ne faut pas oublier que c’est à la police locale qu’incombe la responsabilité première de protéger les civils », a rappelé le représentant de la Fédération de Russie.

« Le principal avantage comparatif de la Police des Nations Unies est qu’elle confère une légitimité internationale aux efforts visant à développer la police locale », a fait valoir le Chef de la composante Police de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti, M. Serge Therriault, qui a fait remarquer que la MINUJUSTH est la seule mission des Nations Unies à ne pas avoir de personnel militaire.

Concrètement, son homologue de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Awale Abdounasir, a indiqué avoir reçu mandat d’accompagner la Police nationale congolaise dans la lutte contre l’activisme des groupes armés et le crime organisé.  À ce titre, environ 2 711 officiers de police congolais ont reçu des formations techniques et scientifiques en 2017 et 2018.  Ils ont, par exemple, appris à manier des drones sur les scènes de crime pour la collecte des indices et la préservation des preuves, a-t-il illustré. 

Même son de cloche auprès de la police de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS): en plus de son mandat de protection des populations civiles et en particulier des personnes déplacées, elle contribue au renforcement des capacités des autorités locales.  La Commissaire de police qui est à sa tête, Mme Unaisi Lutu Vuniwaqa, a précisé avoir mis sur pied un groupe de travail composé de divers services sud-soudanais et d’une équipe opérationnelle.  Ces entités ont été formées en matière de collecte de preuves et d’enquête concernant les violences sexuelles, qui sont un problème prégnant dans ce pays.

Autre piste évoquée, notamment par le Royaume-Uni et la Suède: les composantes Police devraient davantage tisser des relations de confiance avec les communautés locales.  Pour cela, elles doivent refléter la diversité de l’ONU, c’est-à-dire comprendre plus de femmes et encourager le multilinguisme.  

« Il faut donner aux populations les services de police dont elles ont besoin.  C’est une condition essentielle à une transmission réussie et, à terme, au départ ordonné des opérations de maintien de la paix », a jugé la délégation française, ajoutant, s’agissant de la représentativité des femmes, que « les objectifs fixés par le Secrétaire général sont ambitieux, mais sont atteignables ».

En effet, et même si les femmes restent sous-représentées à des postes de commandement, « la féminisation avance et continuera », a assuré le Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, M. Alexander Zouev, en soulignant que ce recrutement doit permettre une approche différente.  Il doit être une source d’inspiration et permettre une plus grande justice.  Il doit aussi conduire à une meilleure collecte des données auprès des communautés vulnérables. 

À ce jour, le nombre de femmes à la tête des composantes Police dans les missions de maintien de la paix a atteint 40%, s’est félicité M. Zouev.  Cela s’inscrit dans la droite ligne de la Stratégie du Secrétaire général sur la parité des sexes applicable à l’ensemble du système des Nations Unies, de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, et de la Stratégie de parité entre les genres du Département des opérations de maintien de la paix.

À ce débat, la représentante de l’organisation « Initiative mondiale contre le crime organisé transnational » a apporté un éclairage sur le rôle que peut jouer la Police des Nations Unies dans la lutte contre la criminalité organisée.  Si Mme Tuesday Reitano a reconnu que ce combat n’est pas la mission première de cette police, elle a estimé que celle-ci devrait s’assurer que les groupes criminels ne menacent pas la sécurité de la mission de maintien de la paix, ou ne deviennent des « saboteurs de la paix ».  Ce n’est pas pour rien que 35% des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité entre 2000 et 2017 font référence au crime organisé, a-t-elle relevé, y voyant une nécessité, vu que 31,5 milliards de dollars sont générés annuellement dans les zones de conflit.

Enfin, les États-Unis ont exigé une meilleure évaluation des résultats et de la performance des membres de la Police des Nations Unies.  Cet État Membre souhaite que le Secrétaire général inclue plus délibérément la police dans le processus d’élaboration d’une politique de performance intégrée, dans le cadre de son initiative « Action pour le maintien de la paix ». 

OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

Déclarations

M. ALEXANDER ZOUEV, Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité, a déclaré que le soixante-dixième anniversaire des opérations de maintien de la paix offre une occasion de réaffirmer le rôle vital de la Police des Nations Unies dans la prévention, le maintien et la consolidation de la paix.  Il a signalé qu’en accord avec la vision du Secrétaire général concernant la police, des efforts ont été déployés pour le recrutement des femmes dans les composantes Police des Nations Unies.  Ce recrutement peut permettre une approche différente et inspirer les femmes dirigeantes.  Il peut accroître la justice pour les femmes et les enfants à risques.  Cela permet même d’améliorer la collecte des données auprès des communautés vulnérables, a fait observer M. Zouev, ajoutant que pour atteindre ce plein potentiel, il faut déployer plus de femmes policières sur le terrain. 

C’est pour cette raison que, dans la droite ligne de la Stratégie globale sur la parité des sexes applicable à l’ensemble du système des Nations Unies, de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur « les femmes, la paix et la sécurité », et de la Stratégie de parité entre les genres du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), la Police des Nations Unies a commencé à recruter plus de femmes.  Aujourd’hui, le nombre de femmes à la tête des composantes Police dans les missions de maintien de la paix a atteint 40%, a-t-il dit.

Mais en dépit de ces actions, la sous-représentation des femmes à des postes de haut niveau persiste.  Pour y remédier, la Division de la police a organisé des cours visant à former des femmes officiers.  Ainsi, plus de 140 femmes officiers à mi-carrière pourront bientôt occuper de hautes fonctions dirigeantes.  Cette initiative complète le travail de la Division de la police pour établir un vivier d’hommes et de femmes qualifiés pour occuper des postes de commandement dans la police.  Une approche linguistique est en outre adoptée, afin de permettre que les personnels de police puissent communiquer avec les populations, a assuré M. Zouev.

Le Sous-Secrétaire général a également indiqué que la Police des Nations Unies était de plus en plus sollicitée pour assister les pays hôtes dans la lutte contre le crime organisé, reconnu comme étant une véritable menace par nombre de résolutions du Conseil de sécurité et de rapports du Secrétaire général.  S’attaquer à ce défi exige une approche globale et une cohérence, a-t-il dit.  À titre d’exemple, les composantes Police en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC) et au Mali assistent et appuient ces États hôtes en matière de renseignements, de technologies modernes et d’enquêtes sur les crimes organisés les plus graves.

M. Zouev a poursuivi en soulignant que, si l’on en demande beaucoup aux personnels de police, il faut également assurer leur bien-être, leur sureté et leur sécurité, en particulier dans les environnements de plus en plus difficiles dans lesquels ils travaillent.  À cet égard, la Division de la police a continué de prendre des mesures visant à normaliser les évaluations des unités de police et à améliorer la préparation aux opérations et, de ce fait, les résultats.

La Division cherche en outre à renforcer l’état de droit.  Des étapes positives ont été franchies dans ce domaine en Bosnie-Herzégovine, à El Salvador, au Rwanda et en Sierra Leone.  Il y un an, lorsque l’ancienne Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) a été transformée en Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), les 1 300 membres du personnel en uniforme ont été transférés à la nouvelle mission pour travailler au renforcement de l’état de droit, à l’appui aux institutions et à la promotion des droits de l’homme.

Concluant sa déclaration, le Sous-Secrétaire général a estimé qu’avec l’Action pour le maintien de la paix (A4P), il est désormais reconnu que politique et maintien de la paix sont des domaines interconnectés.  La déclaration, signée le 5 octobre dernier et soutenue par 150 États Membres, a montré que ces derniers souhaitent plus d’unité dans le maintien de la paix.  La Police des Nations Unies est déterminée à atteindre cet objectif, a-t-il assuré. 

Mme UNAISI LUTU VUNIWAQA, Commissaire de police à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), a déclaré que la composante Police de la Mission avait adopté une approche sensible au genre dans ses actions de protection de la population civile.  Cette approche intègre non seulement les questions transversales, mais prévoit également une protection différenciée, qui tient compte des besoins des filles, femmes, garçons et hommes.  Cela permet une meilleure efficacité dans les tâches opérationnelles, a assuré la Commissaire.  

Depuis qu’elle a reçu le mandat de protéger les civils, et que des sites civils accueillant les personnes déplacées ont été établis en 2013, la Mission a adopté diverses approches ayant permis d’améliorer la protection de plus 200 000 déplacés.  Sur les sites en question, la Police des Nations Unies a conduit des recherches pour débusquer les armes, qu’elle a confisquées ou détruites.  Elle a aussi emprisonné des criminels et expulsé des personnes soupçonnées d’être des combattants.  Ces mesures visaient à maintenir et garantir le caractère civil de ces sites.

Afin d’assister les populations déplacées restées hors des sites, la Police des Nations Unies mène des opérations de patrouilles et soutient les acteurs de la protection de l’enfance, a poursuivi la Commissaire.  Des équipes composées de femmes officiers ont également été déployées, de même que des conseillers en matière de genre, afin de mener des enquêtes et renforcer les capacités des acteurs de terrain.

En dépit de ces efforts, la violence sexuelle persiste, y compris celle basée sur le genre, a signalé Mme Vuniwaqa.  En effet, le dernier rapport du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans le contexte des conflits armés montre que 196 cas ont été recensés au Soudan du Sud en 2017.  Les chiffres donnés par la Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud montre également que la violence contre les enfants reste préoccupante.

Pour répondre à ces problèmes, la composante Police de la MINUSS travaille en étroite coopération avec la Division de la police afin de restructurer l’actuelle équipe spécialisée, afin qu’elle soit à même de couvrir de manière adéquate les sites de déplacés de Malakal, Bor, Wau et Bentiu, ainsi que dans d’autres régions et sites concernés.  Par ailleurs, un groupe de travail technique a été mis en place, composé des services d’immigration sud-soudanais, ainsi que des services pénitenciers et judiciaires.  Enfin, une unité formée aux questions de genre et composée pour moitié de femmes a été opérationnalisée, a indiqué la Commissaire.

M. AWALÉ ABDOUNASIR, Chef de la composante Police de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a déclaré que c’est pour venir en aide aux pays victimes du crime organisé que le Conseil de sécurité avait adopté 1 100 résolutions, entre 2000 et 2017, incitant les États Membres et les structures onusiennes concernées à développer, puis mettre en œuvre, des stratégies et plans d’action pertinents pour appuyer les États dans la lutte contre le crime organisé. 

Le Commissaire Abdounasir a souligné que la RDC partage 10 292 km de frontières avec neuf pays africains: la porosité de ces frontières favorise la circulation et le trafic d’armes au profit des groupes criminels.  C’est dans ce contexte que la composante Police de la MONUSCO a reçu mandat d’accompagner la Police nationale congolaise et les populations locales dans la lutte contre le crime organisé et l’activisme des groupes armés, en développant des stratégies.  En termes de prévention, la MONUSCO, à travers sa composante Police, a développé une stratégie tripartite d’appui à la police locale.  Il s’agit d’abord de colocation avec les unités de la police locale par la mise à disposition d’officiers de police des Nations Unies spécialisés en Police Technique et Scientifique et en techniques d’enquête criminelle.  Les deux autres volets de la stratégie sont le renforcement des capacités opérationnelles par la formation des services de police judiciaire, et la mise en place d’un mécanisme de suivi de la procédure et du procès pour crimes organisés et/ou crimes graves. 

Dans le cadre de la prévention, la police de la MONUSCO a procédé, en 2017 et 2018, au renforcement des capacités de 2 711 officiers de la police nationale en les formant en matière de Police Technique et Scientifique et sur les questions de crime organisé.  Ces officiers ont notamment appris à manier des drones sur les scènes de crime pour la collecte des indices et la préservation des preuves.  En appui à la justice militaire et au Département de la police judiciaire, la MONUSCO a mis en place une « TASK FORCE Criminal Network », dirigée par la composante Police.  Ses membres sont des enquêteurs et des analystes qui assistent constamment la police locale dans les enquêtes sur le financement des groupes armés et leur implication dans l’exploitation et le trafic illicite de ressources naturelles.  Cet appui a abouti à l’identification de réseaux criminels et à l’arrestation de criminels.  Dans cette même dynamique, la MONUSCO, à travers sa police, a créé depuis 2016, l’Unité de soutien aux structures qui luttent contre le crime organisé (SOCSU), qui réunit experts et enquêteurs spécialisés de la Police des Nations Unies.  SOCSU a par exemple fourni un appui technique et opérationnel à la police nationale dans la conduite de neuf enquêtes majeures sur le crime organisé.

Le Commissaire a remarqué que, pour surmonter l’instabilité, les gouvernements de la plupart des pays fragilisés par des crises multiformes -dont le crime organisé- cherchent systématiquement à militariser la lutte contre ce phénomène, alors qu’il serait à son avis plus approprié de renforcer le système judiciaire par une chaîne pénale plus transparente et rigoureuse dans l’application des lois.  Enfin, M. Abdounasir a salué le fait que les objectifs prioritaires des différents mandats prévus par le Conseil de sécurité comprennent l’appui aux structures étatiques de lutte contre le crime organisé.  Il a souligné l’engagement de la police de la MONUSCO à continuer d’œuvrer pour la mise en œuvre du mandat de celle-ci, en mettant en place des indicateurs de performance non seulement pour les unités, mais également pour les officiers pris individuellement.

M. SERGE THERRIAULT, Chef de la composante Police de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), a indiqué que le principal avantage comparatif de la Police des Nations Unies réside peut-être dans le fait qu’elle confère une légitimité internationale aux efforts visant à développer la police locale.  Par son indépendance, son impartialité, son attachement aux valeurs de l’ONU et son respect des normes internationales en matière de droits de l’homme, elle contribue à renforcer la confiance de la population locale dans la police, à travers toutes les sphères de la société, afin de promouvoir l’état de droit.  De ce fait, la MINUJUSTH, qui est la seule mission de maintien de la paix des Nations Unies sans la présence de l’armée, est un exemple parfait.  Elle s’appuie sur ses 295 officiers de police et sur 7 unités de police constituées déployées dans tout le pays afin de promouvoir la sécurité par le biais d’opérations conjointes avec la Police nationale d’Haïti.

L’avantage de la Police des Nations Unies, a relevé le Commissaire Therriault, c’est qu’elle agit dans le cadre d’une mission plus vaste: elle bénéficie d’une influence politique et a accès à des services spécialisés supplémentaires offerts par d’autres composantes de la Mission.  La composante Police de la MINUJUSTH promeut l’état de droit en Haïti, en consultation avec d’autres acteurs des secteurs des droits de l’homme, de la réduction de la violence communautaire, du genre et des mécanismes de contrôle interne.  En effet, en continuant de soutenir le développement de l’Inspection générale de la Police nationale d’Haït, la Police des Nations Unies envisage ainsi son remplacement par un mécanisme de surveillance solide qui permettra de maintenir des contrôles internes, d’enquêter sur les violations des droits de l’homme, de mener des audits et de formuler des recommandations pour l’amélioration et la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti.  En plus, a fait valoir M. Therriault, la réforme de la police a un effet multiplicateur: elle est un vecteur de stabilité dans toute société et joue un rôle central dans la prévention des conflits. 

Pour la Police nationale d’Haïti, d’importants progrès ont été constatés, a-t-il poursuivi.  Alors qu’en 2004, à l’instauration de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), la Police nationale d’Haïti comptait environ 6 000 officiers, son effectif est désormais de 15 735 agents, dont 1 568 femmes, soit plus du double, s’est félicité le Commissaire en soulignant l’appui des Nations Unies au fil du temps.  Des générations de policiers des Nations Unies ont servi dans différentes missions à travers le monde, a rappelé le Commissaire en concluant son exposé.  Il a fait remarquer que ces hommes et femmes, travaillant en synergie, avaient relevé le défi de soutenir la réforme de la police dans les États fragiles et en déroute, afin de donner aux autorités nationales les moyens de protéger leurs populations et de créer les conditions propices à la primauté du droit, et d’assumer la responsabilité de la sécurité et de la stabilité.

Mme TUESDAY REITANO, de l’organisation « Initiative mondiale contre le crime transnational organisé », a parlé de l’expérience acquise par ce réseau de 350 experts.  Par le biais d’un projet en collaboration avec INTERPOL et l’ONG norvégienne RHIPTO, l’Initiative mondiale a analysé 1 000 routes majeures de trafic lié aux crimes sur l’environnement, aux stupéfiants et aux personnes, en en tirant trois conclusions majeures.

En premier lieu, le réseau a noté que le crime organisé est un phénomène mondial croissant et une menace à la paix et la sécurité internationales. 

Non seulement les routes de trafic analysées traversent des zones de conflit en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et dans les Amériques, mais en plus elles ont souvent un lien avec le terrorisme international.  Mme Reitano a indiqué que, selon les recherches menées sur le terrain, des bénéfices de 31,5 milliards de dollars sont générés annuellement dans les zones de conflit.  En outre, les sources de revenu des groupes armés non étatiques et des groupes terroristes se diversifient et sont de plus en plus basés sur des activités criminelles comme l’exploitation et la taxation illicite de l’or, du pétrole et d’autres ressources naturelles.  Les revenus qu’en tirent les groupes terroristes surpassent même leurs sources traditionnelles de revenus comme les enlèvements et le trafic de drogue.

La deuxième conclusion de l’Initiative mondiale est que ces groupes armés non étatiques et leurs combattants ne reçoivent qu’une petite fraction des fonds générés par des activités de crime organisé autour des zones de conflit.  Ainsi, les 31,5 milliards mentionnés vont en priorité aux acteurs politiques de tous les niveaux et aux réseaux criminels transnationaux.  Dans certains cas, ces réseaux criminels essayent de prendre le contrôle des points de transports clefs comme les ports et les zones d’atterrissage, alors que d’autres tirent des revenus d’impôts levés sur des territoires sous leur contrôle dans ce qu’on peut appeler une « gouvernance criminelle ».

La troisième conclusion de l’Initiative mondiale est la suivante: même si le Conseil de sécurité a souligné la croissance de ces activités criminelles autour des zones de conflit, la réponse apportée à travers le cycle de consolidation de la paix n’a pas tenu compte de cette réalité.  Si 35% des 1 113 résolutions adoptées par le Conseil entre l’an 2000 et 2017 font référence à une forme de crime organisé ou de commerce illicite, on note cependant une différence entre la conscience croissante du Conseil sur ces questions et les réponses sur le terrain.  Une étude de l’Université d’Edimbourg laisse voir que sur 1 500 accords de paix couvrant 120 pays entre 1990 et 2016, seulement 21 mentionnent le crime organisé.  Sur les 35 missions de la paix et missions politiques spéciales actuellement à pied d’œuvre au sein des Nations Unies, seulement 8 ont des fonctions opérationnelles de lutte contre le crime organisé, soit une proportion de 23%. 

De tout ce qui précède, Mme Reitano a déduit que la fonction de police est essentielle et doit faire partie de la réponse intégrée.  Malheureusement, à l’exception de quelques misions récemment créées, la Police des Nations Unies est souvent perçue comme étant le fondement de la stratégie de sortie d’une mission, au lieu d’avoir un rôle central de planification et de maintien de la paix.  Même si le rôle central des missions n’est pas de lutter contre les crimes, Mme Reitano a suggéré qu’elles soient sensibles aux crimes et veillent à ce que les groupes criminels ne menacent pas la sécurité de la mission ou ne deviennent des « saboteurs de la paix ».  Dans ce contexte, elle a prôné des approches régionales impliquant des pays voisins pour une réponse aux menaces transfrontières que posent les États fragiles ou en proie aux conflits.  

La militante a aussi regretté qu’il n’y ait pas de règlement écrit pour le rôle des soldats de la paix face au crime organisé, et encore moins de module sur la question au sein de tout le système dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), même si ce module serait envisagé.  En outre, il n’existe pas de lien entre les missions de la paix et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Mme Reitano a estimé que la lutte contre le crime organisé dans les zones de conflit fait partie de l’effort pour lutter contre le crime organisé au niveau mondial.  Elle a donc exhorté le Conseil de sécurité à placer ce problème au centre du travail de l’ONU, de manière transversale et notamment dans le cadre de son travail sur le terrain. 

M. GBOLIÉ DESIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a estimé que le mérite des commandants des forces que le Conseil vient d’écouter réside avant tout dans leurs efforts quotidiens pour maintenir un niveau suffisant de cohésion et d’unité d’action des forces de police, afin qu’elles continuent à être un instrument efficace au service de la paix.  Le représentant a, à ce propos, demandé au Commissaire Serge Therriault, de la MINUJUSTH, d’informer le Conseil de l’état de la collaboration avec les autorités haïtiennes concernant le mandat sur le renforcement des capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH) afin de l’aider à s’approprier la sécurité nationale.  À quelle étape se trouve le processus de professionnalisation de la PNH dans la réalisation des objectifs de la stratégie de sortie de la MINUJUSTH sur deux ans? a demandé le délégué.  Les délais de transfert des tâches et des responsabilités seront-ils respectés?  Il est impératif, a souligné le représentant, que les Haïtiens s’approprient les réformes fondamentales proposées et les concrétisent afin d’assurer le succès de la transition.  S’agissant de la politique de tolérance zéro contre les violences sexuelles, il a voulu des éclairages sur les actions menées dans le cadre des trois missions de maintien de la paix, au centre des échanges d’aujourd’hui. 

M. PEDRO LUIS INCHAUSTE JORDÁN (Bolivie) a fait observer que si le rôle de la Police des Nations Unies est bien établi s’agissant de la sécurité interne, il n’en va pas de même pour la protection physique des civils.  Dans le cadre de la consolidation de la paix, il a jugé important de renforcer le travail de la Police de l’ONU dans les périodes de transition.  La Police des Nations Unies doit assurer le transfert sans heurt des responsabilités à la police de l’État hôte.  Il a donc salué le travail de la composante Police de la MINUJUSTH qui fournit un appui opérationnel à la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre la criminalité et dans l’application de la loi.  Il s’est également félicité des efforts de promotion et d’intégration de la perspective « genre » dans les différentes composantes des missions des Nations Unies pour garantir et renforcer la participation égale des femmes.

M. FRANCISCO TENYA (Pérou) a jugé que la Police des Nations Unies doit être capable de développer une relation étroite avec la population locale, afin de contribuer à la prévention des conflits, notamment par la médiation, comme elle l’a fait au Soudan du Sud.  La police doit pouvoir susciter la confiance de la population, laquelle confiance se renforce d’ailleurs avec la présence de policières.  Cette confiance, a insisté le représentant, est essentielle pour consolider l’état de droit et assurer des systèmes efficaces d’alerte précoce, de surveillance et de renseignements.  Aussi, le représentant a-t-il souligné la nécessité de recruter et de former davantage de femmes policières, relevant les efforts de la MINUJUSTH à cet égard. 

Mme LISE GREGOIRE VAN HAAREN (Pays-Bas) a voulu se focaliser sur trois aspects: la nécessité de renforcer l’état de droit, le rôle de la Police des Nations Unies dans la prévention et la lutte contre la criminalité organisée et la perspective « genre ».  Renforcer l’état de droit à travers la réforme des polices nationales est un des rôles de la Police des Nations Unies qui a un impact positif sur la confiance, l’inclusion et la pérennisation de la paix, au profit de la souveraineté nationale.  La Police des Nations Unies, a-t-elle insisté, a un rôle vital à jouer pendant les transitions et les stratégies de sortie des opérations de maintien de la paix.  La représentante s’est, en conséquence, dite convaincue que le Conseil de sécurité doit augmenter le pourcentage des effectifs de police dans les opérations.  Les Pays-Bas et la Côte d’Ivoire ont d’ailleurs l’intention de travailler ensemble, a dit la représentante, sur une résolution relative à la police, à la justice et à l’administration pénitentiaire.

S’agissant de la lutte contre la criminalité organisée en période de conflit, la représentante a estimé que l’une des solutions est de renforcer les capacités de lutte de l’État hôte.  Elle a insisté sur la formation des effectifs de police avant leur déploiement. Il faut déployer les bonnes personnes, au bon endroit et au bon moment, en tirant parti de leur spécialisation policière. 

La représentante a conclu sur la perspective « genre », arguant à son tour de la nécessité de susciter la confiance des populations.  Avoir autant de policiers que de policières est essentiel pour s’attaquer à la violence sexuelle et sexiste, soutenir les victimes et faire en sorte que les auteurs soient traduits en justice.  Ceci est particulièrement pertinent au Soudan du Sud où il faut plus de policières pour atténuer le risque de violence sexuelle dans et autour des camps de déplacés.  Les besoins en matière de police doivent être intégrés dans tout le système des Nations Unies, a conclu la représentante, qui a plaidé à son tour pour que la Division de la police et le conseiller pour les questions de police soient bien équipés pour pouvoir jouer leur rôle « important » de prévention et de pérennisation de la paix.

M. DIDAR TEMENOV (Kazakhstan) a dit que la Police des Nations Unies doit d’abord et avant tout appuyer les efforts nationaux, en tenant compte des priorités et des traditions juridiques locales.  Le représentant a voulu que l’on profite des réformes en cours à l’ONU pour assurer à la composante Police des opérations de maintien de la paix, des mandats clairs, en appui à la stabilité des pays.  Il a prôné des actions collectives et une collaboration étroite, entre cette composante et la composante militaire.  Il a demandé à l’ONU de faire davantage de place aux femmes policières pour renforcer la confiance des populations locales, surtout pour le cas des crimes à caractère sexuel. 

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a estimé que le rôle de la police dans les opérations de maintien de la paix est de détecter le crime, de maintenir l’ordre et la sécurité publiques, de protéger les personnes et les biens, mais aussi de renforcer les capacités de la police nationale qui en a tant besoin.  Cependant, ces objectifs ne peuvent pas être atteints sans une analyse efficace des conflits.  Mme Wronecka a particulièrement insisté sur les efforts à déployer en matière d’alerte rapide, ce qui exige un dialogue renforcé avec les populations locales pour identifier précisément et de manière graduelle les risques d’aggravation des tensions.  Encourageant, à son tour, une présence accrue des femmes au sein des forces de maintien de la paix, la représentante a aussi mis l’accent sur la question des ressources, dont la Police des Nations Unies a besoin pour fournir un bon travail.  Elle a d’ailleurs renvoyé les pays contributeurs à leurs responsabilités financières.  Mme Wronecka a en outre souligné le rôle indispensable de la Police des Nations Unies dans les processus de transition, en particulier les équipes spécialisées dans l’appui au renforcement des capacités de l’État hôte.  Le déploiement actuel de cinq équipes de police spécialisées suscite un grand intérêt, a remarqué Mme Wronecka, qui a encouragé la Division de la police à informer le Conseil de l’évolution de ces unités, à la lumière de cette première expérience.

M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis) a expliqué que « lorsque les États-Unis parlent d’institutionnaliser une culture de la performance dans le maintien de la paix des Nations Unies, nous ne parlons pas uniquement de troupes; nous parlons aussi de la police », en saluant la résolution 2436 qui demande que les échecs des soldats de la paix soient signalés de manière transparente au Conseil de sécurité et aux États Membres concernés.  Le représentant a donc exhorté le Secrétaire général à utiliser les données de performance pour éclairer les décisions prises en matière de déploiement de la police, et à fournir ces données aux pays donateurs qui offrent une formation et du matériel, afin de mieux canaliser leur assistance.  M. Cohen a également prié le Secrétaire général d’inclure plus délibérément la police dans le processus d’élaboration d’un cadre de politique de performance intégrée fondé sur des normes claires, dans le cadre de son initiative « Action pour le maintien de la paix ». 

Soulignant que la Police des Nations Unies opère souvent dans des environnements complexes, il a salué le travail de plus de 1 350 policiers affectés à la MONUSCO et souligné le soutien important qu’ils apportent pour sécuriser les prochaines élections en RDC.  Il a aussi constaté le succès de la MINUJUSTH, qui a permis de former la Police nationale d’Haïti malgré un environnement difficile.  Enfin, il a plaidé pour que l’expertise de la police soit systématiquement prise en compte et intégrée aux mandats et aux structures décisionnelles des opérations de paix des Nations Unies.

Mme IRINA SCHOULGIN NYONI (Suède) a relevé que là où les gouvernements et les institutions sont faibles, la criminalité organisée prospère plus facilement et peut ainsi financer et alimenter les conflits, renforcer la corruption et compromettre les institutions, en érodant la confiance dans la société et en permettant à ses groupes de défier la faculté de l’État à contrôler son propre territoire.  La rupture de la loi et de l’ordre, les violations des droits de l’homme et l’absence d’état de droit caractérisent souvent les pays dans lesquels les Nations Unies opèrent.  C’est la raison pour laquelle, a dit la représentante, la Suède est depuis des décennies un contributeur constant de la Police des Nations Unies.  Elle s’est en effet dite convaincue que si l’ONU veut assurer une réponse plus efficace dans les endroits où elle travaille, elle doit renforcer encore le rôle de la police.  La protection des droits de l’homme, la lutte contre la criminalité organisée, les violences sexuelles et l’impunité, la promotion de la loi et de l’ordre et l’édification de l’état de droit ne peuvent se faire sans une police efficace.  La centralité de la police dans la réponse de l’ONU doit donc être affirmée et il faut des plateformes mieux dessinées pour pouvoir recevoir des conseils sur les capacités policières qu’il faut à telle ou telle mission.  La Division de la police doit trouver sa place dans les structures des Nations Unies et le conseiller pour les questions de police doit avoir le bon rang pour pouvoir contribuer au processus de prise de décisions.

Pour avoir des opérations inclusives et réactives, il faut aussi assurer une perspective sexospécifique, a poursuivi la représentante.  Les femmes, s’est-elle enorgueillie, constituent plus du tiers des effectifs de police déployés par la Suède dans les missions de l’ONU.  Tous les officiers, a insisté la représentante, doivent être bien formés et respectueux du code de conduite.  Il est grand temps, a-t-elle insisté, que nous fassions tout pour tenir mieux compte de l’expertise policière dans les processus de prise de décisions des Nations Unies.

M. DAVID CLAY (Royaume-Uni) a admis que l’efficacité de la Police des Nations Unies dépend de la faculté du Conseil de sécurité et des pays contributeurs de troupes à écouter les analyses faites sur le terrain.  Il faut également mieux tenir compte de l’expertise policière, y compris dans le façonnage des opérations de maintien de la paix.  Enfin, pour que la Police des Nations Unies puisse tisser des relations de confiance avec les populations locales, elle doit refléter la diversité de l’ONU et comprendre davantage de femmes.

M. NARCISO SIPACO RIBALA (Guinée équatoriale) a voulu savoir si la Police des Nations Unies ne rencontre pas de problèmes de compétence chez leurs collègues locaux.  Il a aussi voulu savoir comment les effectifs de police des opérations de maintien de la paix collaborent avec les polices des États en proie aux groupes terroristes transfrontaliers comme Boko Haram.

Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a reconnu le grand rôle joué par la Police des Nations Unies dans les périodes de transition, du maintien à la consolidation de la paix, comme on l’a vu au Libéria.  Pour l’Éthiopie, le principe d’appropriation nationale doit guider l’action de cette police, afin de favoriser le renforcement des capacités locales.  La police étant vitale dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, il faut, a estimé à son tour la représentante, recruter davantage de femmes policières, lesquelles suscitent plus facilement la confiance des communautés.  Elle s’est félicitée du rôle de chef de file joué par son pays et plaidé pour que le Secrétariat de l’ONU renforce la composante Police de ses opérations de maintien de la paix, laquelle composante doit avoir l’expertise adéquate, les capacités opérationnelles qu’il faut et la maîtrise des langues parlées dans les théâtres d’opérations.  Pour ce faire, la représentante a prôné une meilleure coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs d’effectifs de police et le Secrétariat.

M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a déclaré que, si dans de nombreux cas les composantes Police sont souvent le « chaînon manquant entre les missions et la population, ou même parfois entre le gouvernement du pays hôte et la population », elles doivent cependant respecter les principes directeurs des opérations de maintien de la paix.  Il ne faut pas oublier que c’est à la police locale qu’incombe la responsabilité première de protéger les civils, a dit le représentant, ajoutant que, par conséquent, les mandats des composantes Police doivent être clairs et éviter les chevauchements dans les missions.  Il faut donc tenir compte à la fois de l’avis des pays hôtes et de celui des pays contributeurs de troupes, a estimé le représentant.

M. FAWAZ A. S. M. BOURISLY (Koweït) a dit qu’en matière de protection des civils, l’action de la Police des Nations Unies est cruciale, tout comme elle l’est dans la consolidation de l’état de droit.  Cette action, a-t-il souligné, doit se faire dans le respect de la souveraineté nationale et dans le strict respect du mandat reçu du Conseil de sécurité.  La Police des Nations Unies ayant un véritable impact dans la transition du maintien à la consolidation de la paix, le représentant a espéré que les réformes entamées au Secrétariat de l’ONU conduiront au renforcement de la composante Police dans les opérations de maintien de la paix.  Il a dit attendre avec intérêt le rapport du Secrétaire général.

Mme ANNE GUEGUEN (France) a déclaré que les nouveaux défis du maintien de la paix amènent à s’interroger sur le rôle et l’action de la Police des Nations Unies.  En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, contributeur financier, de policiers et de gendarmes, la France, a dit la représentante, appuie avec conviction l’amélioration de la performance de la composante Police.  Il faut donner aux populations les services de police dont elles ont besoin car c’est une condition essentielle à une transmission réussie et, à terme, au départ ordonné des opérations de maintien de la paix.  La représentante a aussi estimé qu’il faut encourager le multilinguisme pour que les policiers puissent communiquer plus facilement avec les communautés locales.  Elle a également plaidé pour une plus grande représentativité dans la Police des Nations Unies.  Il faut, s’est-elle expliquée, continuer de progresser vers la féminisation des contingents et des personnels de police.  « Les objectifs fixés par le Secrétaire général sont ambitieux, ils sont atteignables », a-t-elle estimé. 

M. MA ZHAOXU (Chine) a appelé la Police des Nations Unies au strict respect des principes de la Charte des Nations Unies et de ceux qui régissent les opérations de maintien de la paix, dont le consentement préalable du pays hôte et l’utilisation de la force seulement en cas de légitime défense.  La mission principale de la Police des Nations Unies doit être et rester le renforcement des capacités des polices nationales pour qu’elles puissent prendre le relais après le retrait des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a insisté sur le professionnalisme de la Police des Nations Unies afin de sauvegarder sa réputation et garantir son efficacité.  En tant qu’important contributeur de troupes et d’effectifs de police depuis l’année 2000, la Chine, a conclu le représentant, a déployé pas moins de 2 600 policiers dans différentes missions, sans oublier la formation de plus de 400 agents de police d’autres pays.   

Répondant à quelques questions posées par les délégations, le Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions de sécurité a assuré que les chefs des composantes Police des opérations de maintien de la paix se réunissent régulièrement pour faire le bilan de leurs activités et des défis.  La féminisation des personnels de police va continuer, a-t-il aussi assuré, affirmant également que les composantes Police ont toujours respecté leurs mandats et la souveraineté des pays hôtes, et coopéré avec le Siège de l’ONU et les pays contributeurs. 

Sur des questions plus spécifiques, la Commissaire de police de la MINUSS a avoué que beaucoup reste à faire pour renforcer les capacités de la police sud-soudanaise.  C’est d’ailleurs ce à quoi s’emploie la composante Police de la MINUSS, en particulier en matière d’enquête.  Son homologue de la MONUSCO a expliqué qu’à défaut d’avoir des policières et des policiers polyglottes, la Mission a recours à la population locale.  Le Commissaire de police de la MINUJUSTH a, pour sa part, expliqué que la Police nationale d’Haïti est prête à prendre le relais, même si une forme d’assistance internationale sera toujours nécessaire.  Le soutien à l’Inspection générale de la police est l’un des héritages les plus importants, car elle se chargera du contrôle interne de la Police nationale d’Haïti après le retrait de la Mission.  S’agissant de la féminisation des effectifs, il a affirmé que les femmes représentent 10% de la Police nationale d’Haïti et probablement 11% l’année prochaine, avec les nouveaux recrutements. 

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