Soixante-treizième session,
13e séance – après-midi
CPSD/673

Quatrième Commission: les délégations insistent sur l’importance de l’espace pour le développement durable

La Quatrième Commission (questions de politiques spéciales et décolonisation), a entamé, cet après-midi, l’examen de la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace, l’occasion pour de nombreuses délégations d’attirer l’attention sur le succès d’UNISPACE+50, mais aussi d’insister sur le potentiel que recèle l’espace pour le développement durable

En ouverture du débat, les délégations ont également entendu la Présidente du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), souligner que le Programme 2030 est étroitement lié à la perspective plus large de la sécurité de l’espace.  « Le développement mondial continue de dépendre de l’utilisation d’outils spatiaux, ce qui suppose la viabilité à long terme des activités spatiales et de l’environnement spatial lui-même », a notamment expliqué Mme Rosa María Ramírez de Arellano y Haro.

De nombreuses délégations, dont la Suisse, ont rendu hommage au Cinquantenaire de la Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE +50) qui s’est tenue en juin dernier.  La Chine a notamment estimé que celle-ci avait constitué une étape cruciale pour la coopération internationale sur un usage pacifique de l’espace, tandis que la Présidente du COPUOS s’est félicitée du fait que cette Conférence avait fait avancer les discussions sur la formulation de nouvelles orientations concernant la gouvernance mondiale des activités spatiales. 

La Suisse a rappelé que le projet de résolution adopté à l’issue d’UNISPACCE+50 sera présenté, ce vendredi, à l’Assemblée générale, un texte qui, a expliqué la délégation, met en exergue l’importante contribution des technologies spatiales à la résolution des défis globaux et promeut le renforcement de la coopération internationale.  Il donne également au Comité des Nations Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique le mandat de développer un programme « Espace 2030 ».

La Chine a toutefois regretté qu’aucun accord n’a pu aboutir à l’issue des activités du Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales qui a achevé son mandat en juin en arrêtant un préambule et 21 recommandations.  Même son de cloche du côté de la Fédération de Russie qui a de plus déploré que certaines parties se sont opposées à la proposition russe de proroger d’un an le mandat du Groupe afin de lui permettre d’établir un éventail complet de lignes directrices.

De son côté, l’Union européenne a mis l’accent sur le fait que les activités spatiales et les technologies liées à l’espace permettent de faire face aux défis majeurs tels que les changements climatiques, la gestion des catastrophes, la sécurité alimentaire, le développement des transports et la protection des ressources environnementales.  Elles sont aussi un accélérateur de compétitivité industrielle qui va bien au-delà du secteur de l’espace, et, en conséquence, contribuent à développer l’emploi.

Vantant les capacités de l’Union européenne dans ce domaine, le représentant a insisté sur le système de satellite Galileo et du système Copernic, capables de libérer le potentiel de l’espace en tant que vecteur de croissance.

L’utilité des technologies spatiales pour réduire les risques de catastrophes naturelles a été mise en exergue par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) qui, par la voix de la Thaïlande, a d’ailleurs jugé nécessaire d’accroître le rôle du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) en tant que plateforme pour promouvoir l’assistance technique aux pays en développement.

Convaincue que l’espace extra-atmosphérique ne doit être utilisé qu’à des fins pacifiques, la délégation a par ailleurs demandé qu’une délimitation claire soit définie, pas seulement pour clarifier la limite entre l’espace aérien et l’espace extra-atmosphérique, mais surtout dans la perspective de bénéficier d’un solide cadre juridique spatial.  Elle a aussi souhaité qu’un accès égalitaire à l’orbite géostationnaire soit accordé aux satellites, spécialement pour les pays en développement.

Lui emboitant le pas, l’Afrique du Sud a d’ailleurs souligné que les bénéfices de l’espace extra-atmosphérique devaient être partagés entre tous les États, quel que soit leur niveau de développement scientifique, technique et économique, et pas seulement entre puissances spatiales.

Pour la Chine, l’exploration spatiale et l’utilisation des ressources constituant des activités nouvelles, les règles internationales méritent d’ailleurs d’être progressivement ajustées dans le cadre du Traité sur l’espace extra-atmosphérique et doivent faire la part entre les progrès technique et scientifique et le besoin de réguler toute exploitation commerciale, dont le partage des bénéfices. 

L’Argentine a aussi demandé que soient pris en compte les risques inhérents à l’exploitation spatiale comme la saturation de l’orbite géostationnaire, les débris, l’emploi de l’énergie nucléaire et l’envoi d’armes dans l’espace extra-atmosphérique.  La Fédération de Russie a regretté que la discussion sur la gestion de la circulation dans l’espace soit politisée et a jugé urgent de procéder à des évaluations convergentes de ces engins, mettant toutefois en garde contre les solutions imparfaites qui pourraient rompre l’équilibre dans l’espace.

La République populaire démocratique de Corée est également intervenue pour vivement dénoncer le fait qu’aucun de ses experts n’aient pu assister aux conférences organisées par le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies en raison du « comportement immoral et outrageant » du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1718 (2006) qui a par ailleurs « obstinément refusé nos lancements de satellites pacifiques ».

La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 24 octobre, à partir de 15 heures.

COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE

Déclaration liminaire

La Présidente du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), Mme ROSA MARÍA RAMÍREZ DE ARELLANO Y HARO (Mexique), a indiqué que le rapport COPUOS sur les travaux de sa soixante et unième session, contenu dans le document A/73/20, donne un aperçu complet des travaux du Comité et de ses organes subsidiaires au cours de cette année.  Au sein du Groupe de travail plénier de la Quatrième Commission, elle présentera le projet de résolution générale concernant les travaux du Comité et de ses deux sous-comités.

Elle a souhaité la bienvenue au Bahreïn, au Danemark et à la Norvège au sein du Comité, qui compte désormais 87 États membres, ainsi qu’à la Fondation européenne de la science, représentée par le Comité européen pour la science spatiale, et à UNISEC-Global, l’observateur permanent le plus récent.  L’augmentation du nombre de membres du Comité témoigne, selon elle, de l’importance que la communauté internationale attache à la coopération internationale dans le domaine des activités spatiales.  Elle montre également clairement le rôle essentiel que joue le Comité en tant que plateforme unique pour la gouvernance mondiale des activités spatiales et le maintien de l’espace à des fins pacifiques.

Le Comité et ses sous-comités poursuivent leurs travaux en vue de parvenir à un consensus sur un certain nombre de sujets importants et délicats relatifs à la gouvernance mondiale des activités spatiales, ainsi qu’à la sûreté, la sécurité et la durabilité des activités spatiales, y compris les activités spatiales actuelles et émergentes qui, a-t-elle souligné, revêtent une importance fondamentale pour les pays émergents, les puissances spatiales et les pays en développement.  

Elle a rappelé que cette année marque le cinquantième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, aussi appelée UNISPACE+50.  Cette Conférence, a-t-elle indiqué, a fait avancer les discussions sur la formulation de nouvelles orientations concernant la gouvernance mondiale des activités spatiales.  UNISPACE+50 appuie également les efforts plus larges du Secrétaire général visant à engager le dialogue avec les États Membres afin de renforcer l’action de l’ONU.  Il vise notamment à renforcer la contribution de l’espace à la réalisation des buts et objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030 par le biais d’une approche intersectorielle unique des sciences spatiales, de la technologie, des politiques et du droit, ainsi que l’élaboration du programme « Espace 2030 ».  

En effet, a-t-elle fait observer, le Programme 2030 est étroitement lié à la perspective plus large de la sécurité de l’espace.  Le développement mondial continue de dépendre de l’utilisation d’outils spatiaux, ce qui suppose la durabilité à long terme des activités spatiales et de l’environnement spatial lui-même, a expliqué l’intervenante.  Elle a affirmé que les travaux à venir visant à établir le programme « Espace 2030 » sont essentiels pour réaliser le Programme 2030 et pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Les relations réciproques et le dialogue entre les grandes puissances spatiales et les puissances émergentes constituent des conditions préalables fondamentales à la satisfaction de ces exigences, a-t-elle conclu.   

Débat général

Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souhaité que la coopération internationale soit renforcée pour ce qui a trait à l’exploration spatiale et les usages pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  Elle a aussi jugé nécessaire d’accroître le rôle du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) en tant que plateforme pour promouvoir l’assistance technique aux pays de développement.  Concernant le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER), elle a également demandé qu’il soit renforcé en même temps que les centres régionaux pour la science et les technologies spatiales.  Plus globalement, la déléguée a finalement appelé à réduire le fossé technologique entre les pays.

Mme Krisnamurthi a ajouté qu’en raison des catastrophes naturelles qui frappent l’Asie du Sud-Est, l’ASEAN prend très au sérieux l’utilité des technologies spatiales pour réduire les risques et mieux se préparer.  Ces technologies, a-t-il précisé, permettent d’améliorer les systèmes d’alerte et les opérations de secours et donc de sauver plus de vies.  L’ASEAN compte aussi forger des coopérations régionales plus étroites en matière de technologies spatiales, notamment au travers de son Centre de recherche pour les technologies et les applications spatiales (ARTSA) qui servira de plaque tournante au niveau régional.

Convaincue que l’espace extra-atmosphérique ne doit être utilisé qu’à des fins pacifiques, elle a demandé qu’une délimitation claire soit définie, pas seulement pour clarifier la limite entre l’espace aérien et l’espace extra-atmosphérique, mais surtout dans la perspective de bénéficier d’un solide cadre juridique spatial.  Elle a aussi souhaité qu’un accès égalitaire à l’orbite géostationnaire soit accordé aux satellites de ce type, spécialement pour les pays en développement.

M. GUILLAUME DABOUIS, délégué de l'Union européenne, a estimé que les activités spatiales et les technologiques liées à l’espace continuent d’aider à faire face aux défis majeurs tels que les changements climatiques, la gestion des catastrophes, la sécurité alimentaire, le développement des transports et la protection des ressources environnementales.  Elles sont aussi un accélérateur de compétitivité industrielle qui va bien au-delà du secteur de l’espace et, en conséquence, contribuent à développer l’emploi.  Les États membres de l’Union européenne soutiennent avec force le travail du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, a-t-il déclaré.  « Nous soulignons aussi l’importance du cinquantenaire de la Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE+50).  « L’Union européenne a développé une unique et puissante capacité industrielle liée à l’espace, ce qui nous permet de prendre une part majeure dans les initiatives concernant l’espace », a-t-il déclaré.  Il a rappelé que l’Union européenne dispose du deuxième budget le plus important pour les activités dans l’espace extra-atmosphérique dans le monde.  Notre technologie fait de nous un poids lourd sur le marché mondial de l’espace et notre objectif est d’être une puissance autonome.  Nos programmes ont fait des progrès impressionnants ces dernières années, s’est-il enorgueilli.  Quand le système de satellite Galileo sera pleinement opérationnel en 2020, il offrira des services qui permettront de gérer les transports maritimes et terrestres avec précision, des transactions bancaires plus fiables, et des systèmes de sauvetage performants.  Il fournira également des opportunités commerciales dans une large variété de services, a-t-il déclaré.

Le représentant a également vanté les mérites du système Copernic et du programme de suivi de la terre de l’UE, « sans doute le plus rapide système de collecte de données climatiques », qui permet d’organiser des opérations de sauvetage.  Pour apporter les bénéfices de l’espace aux citoyens et pour libérer le potentiel de l’espace en tant que vecteur de croissance, il est nécessaire de stimuler l’intégration de l’espace dans la société pour encourager la compétitivité et assurer l’accès et l’utilisation de l’espace dans un environnement sécurisé, a-t-il ajouté.

Le représentant a relevé qu’un défi important consiste à mener des opérations novatrices dans le domaine de la recherche, et à exploiter les opportunités de données et de signaux applicationnels grâce aux systèmes Galileo et Copernic.  Il a, en outre, souligné le rôle clef de l’Agence spatiale européenne pour la science fondamentale.

L’exploration est inhérente à la nature humaine.  Et l’exploration de l’espace présente un intérêt mondial et doit être ouverte aux partenariats.  UNISPACE+50 a été une occasion unique de souligner que l’espace contribue à atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il souligné.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a reconnu l’intérêt commun à l’humanité et le droit souverain de chaque État à participer à l’exploration spatiale à des fins exclusivement pacifiques selon les règles du droit international, en toute équité et sans discrimination. 

Les technologies spatiales et les informations qu’elles collecteront permettront des applications dans le domaine du développement durable et d’élaborer des plans d’action plus efficaces, a-t-il espéré, notamment s’agissant des changements climatiques, de la biodiversité et des risques sismiques.  Mais il demande que soient pris en compte les risques inhérents à l’exploration spatiale comme la saturation de l’orbite géostationnaire, les débris, l’emploi de l’énergie nucléaire et l’envoi d’armes dans l’espace extra-atmosphérique.

M. KITTITHEP DEVAHASTIN NA AYUTHAI (Thaïlande) a indiqué que le Gouvernement de son pays est déterminé à faire en sorte que l’espace extra-atmosphérique soit utilisé de manière pacifique pour le bénéfice de tous, tout en soulignant que le défi croissant que posent les débris spatiaux renforce la nécessité d’une utilisation responsable, pacifique et sûre de l’espace.  Il a ajouté que la Thaïlande préparait une législation relative à l’espace qui couvrirait l’observation de la Terre, les communications spatiales et l’exploration spatiale.  Puissance spatiale émergente, la Thaïlande souhaite utiliser pleinement les avantages de la technologie spatiale pour contribuer au développement durable, a-t-il déclaré, ajoutant que la technologie spatiale renforçait déjà les activités de son pays en matière de réduction des risques de catastrophe.  Appelant au partage des connaissances et au transfert non discriminatoire de technologies afin de combler les lacunes technologiques existantes entre les pays développés et les pays en développement, il a annoncé que le satellite Thaïlande, Système d’observation de la Terre, phase 2 », devrait être lancé en 2020 et facilitera la gestion des catastrophes et de l'eau, ainsi que des programmes de sécurité nationale.

M. DEEPAK MISRA (Inde) a souligné que la coopération permettait de réduire substantiellement les coûts et les risques induits par les programmes spatiaux.  Mais si cette activité s’est largement construite sur cette coopération, il faut bien noter qu’un certain nombre d’acteurs privés opèrent désormais à des fins commerciales, que ce soit pour faire du tourisme spatial ou de l’extraction de ressources, a-t-il noté. Pourtant, notre dépendance aux systèmes en orbite nous expose à des risques variés - collision, météo spatiale, ou cyberattaques- qui nécessitent des normes internationales de collaboration, a-t-il expliqué.  « Spécialement dans le contexte des ponts étroits qui connectent l’usage pacifique de l’espace et les menaces sur la sécurité nationale. »

À propos du programme spatial indien, il a rappelé qu’il était non seulement « bien établi » et « hautement rentable », mais aussi qu’il se focalisait davantage sur les besoins de développement que sur l’exploration proprement dite.  Si elle a effectivement lancé avec succès des missions vers la Lune et Mars ces dernières années, ce sont les missions à base de satellite qui ont été le pilier de l’activité spatiale de l’Inde afin de couvrir ses besoins de communications.  On parle ici de besoins cartographiques, météorologiques, de surveillance des ressources naturelles, mais aussi de télémédecine et de télééducation, a-t-il précisé.  Il a assuré que l’Inde avait établi 200 accords de coopération avec 50 pays, dont, pour citer les plus récents, l’Algérie, le Brunei, l’Indonésie, Oman et l’Afrique du Sud.  Elle a aussi fourni de l’aide à ses pays voisins pour faire de l’inventaire horticole, de la cartographie forestière et de la visualisation d’étalement urbain.

Le programme spatial indien demeure enfin focalisé sur des usages pacifiques de l’extra-atmosphérique et très impliqué dans les forums de discussions, a expliqué son délégué.

M. DOMINIQUE MICHEL FAVRE (Suisse) a rappelé que le projet de résolution adopté à l’issue d’UNISPACCE+50 sera présenté ce vendredi à l’Assemblée générale.  Ce texte, a-t-il indiqué, met en exergue l’importante contribution des technologies spatiales à la résolution des défis globaux et promeut le renforcement de la coopération internationale.  Il donne également au Comité des Nations Unies pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique le mandat de développer un programme « Espace 2030 », a souligné le représentant, avant de préciser que ce mandat sera présenté à l’Assemblée générale en 2020.  La Suisse se félicite de cet effort qui devrait permettre de renforcer la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ainsi que la gouvernance globale des activités spatiales.

Un sujet qui suscite l’engagement actif de la Suisse est le renforcement de la santé globale à travers l’utilisation des technologies digitales et en particulier des technologies satellitaires, a poursuivi le délégué.  Il s’agit par exemple de l’observation par satellite des facteurs environnementaux propices à la propagation des épidémies ou de l’utilisation des communications satellitaires pour le diagnostic médical à distance. 

Le représentant a rappelé que cette année marque la fin du Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales.  Le Groupe a finalisé neuf lignes de conduite qui s’ajoutent aux 12 lignes approuvées en 2016, a-t-il précisé, ajoutant que pour la Suisse il s’agit d’un succès majeur qui couronne 10 années d’intenses négociations au sein du Comité.

En conclusion, il a soutenu la tenue, en 2019, d’une nouvelle réunion conjointe entre la Première et la Quatrième Commissions sur les questions de sécurité dans l’espace et de viabilité à long terme des activités spatiales.  La Suisse part du principe qu’il est nécessaire que la communauté spatiale et celle du désarmement poursuivent le dialogue sur ces questions.  En outre, elle approuve l’adhésion des cinq États qui ont déposé leur candidature au statut d’États membres du COPUOS.

M. WOUTER HOFMEYR ZAAYMAN (Afrique du Sud) a souligné que les bénéfices de l’espace extra-atmosphérique devaient être partagés entre tous et non seulement entre puissances spatiales.  Tous les États doivent pouvoir y accéder quel que soit leur niveau de développement scientifique, technique et économique, a-t-il souligné.  Il a rappelé que le Document final adopté lors de la Conférence UNISPACE+50, à Vienne, proposait un programme « Espace 2030 » destiné à combler le fossé entre les États et à faciliter la coopération internationale.

Le Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales extra-atmosphérique s’est mis d’accord sur un préambule et 21 recommandations que les puissances spatiales sont désormais libres de mettre en œuvre et qui représentent un ensemble significatif de règles.  Aussi, a-t-il appelé les États à les appliquer.  Quant aux questions qui n’ont pu être résolues, elles pourront être discutées dans le cadre du COPUOS, a-t-il indiqué, en rappelant que son pays préside l’un des sous-comités du COPUOS sur la science et la technologie.

M. KIM SONG (République populaire démocratique de Corée) a souligné que le développement de l’espace extra-atmosphérique était désormais d’une grande importance pour les pays en développement.  À ce titre, a-t-il prolongé, la coopération transnationale et interrégionale est devenue essentielle.  « L’infini de l’espace extra-atmosphérique n’est plus le monopole de quelques pays développés et la porte de la science spatiale de pointe est ouverte à tous les États Membres des Nations Unies », s’est-il réjoui.  À ce titre, la RPDC maintient son indépendance quant à son usage de l’espace et s’assure que son développement en la matière est destiné à améliorer l’économie du pays et la vie de ses habitants.  En tant qu’État partie au Traité sur l'espace extra-atmosphérique, a-t-il rappelé, la RPDC remplit toutes ses obligations de sécurité et de transparence.

C’est pourquoi, il s’est ému qu’aucun de ses experts n’ait pu assister aux conférences organisées par le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies.  En cause, a-t-il souligné, le Comité 1718 du Conseil de sécurité qui les en a empêché.  « C’est une violation flagrante de notre droit légitime et un dédain des lois relatives à l’espace et de la Charte des Nations Unies. »  La délégation a protesté dans les termes les plus forts contre « ce comportement immoral et outrageant » de ce Comité, qui a par ailleurs « obstinément refusé nos lancements de satellites pacifiques ».  Il a aussi regretté que le Bureau des affaires spatiales n’ait pris aucune mesure pour résoudre cette situation.  Aux yeux du délégué, le rôle des Nations Unies devrait être d’encourager les échanges et la coopération internationale pour promouvoir l’utilisation de l’espace sur un pied d’égalité par les États qui se conforme aux principes de sa Charte.

M. LIO GANGQUIANG (Chine) a estimé que la Conférence UNISPACE+50, qui s’est tenue en juin dernier, avait constitué une étape cruciale pour la coopération internationale sur un usage pacifique de l’espace.  La Chine soutient le projet de résolution transmis à l’Assemblée générale à l’issue de ce rendez-vous, car il reflète les aspirations de la communauté internationale, et se tient prête à se joindre aux efforts pour sa mise en œuvre.  Quant au programme « Espace 2030 » développé à cette occasion, il doit représenter des pays aux capacités spatiales différentes d’une façon équilibrée.  Le Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales a achevé son mandat en juin en arrêtant un préambule et 21 recommandations, mais aucun accord n’a pu aboutir.  La Chine se tient donc prête à poursuivre ses consultations sous les auspices du COPUOS.

L’exploration spatiale et l’utilisation des ressources constituant des activités nouvelles, les règles internationales devraient être progressivement ajustées dans le cadre du Traité sur l’espace extra-atmosphérique afin de faire la part entre les progrès technique et scientifique et le besoin de réguler toute exploitation commerciale, dont le partage des bénéfices. 

De son côté, la Chine a déjà avancé en signant plus de 100 accords de coopération spatiale avec plus de 30 pays et organisations internationales notamment dans le cadre de son initiative « Une Ceinture et une Route » en Asie centrale.  La Chine a aussi lancé des invitations aux pays qui souhaitent participer aux activités à bord de la future station spatiale chinoise et accueillera bientôt la conférence des Nations Unies sur la gestion spatiale et la réduction du risque.

M. BOREN BAR-EL (Israël) a expliqué que depuis des millénaires, le peuple juif a toujours trouvé espoir et inspiration dans l’espace, et, avec la création de l’État d’Israël, l’innovation et les progrès technologiques sont devenus une partie centrale et tangible de son identité.  La nation ancienne d’Israël est aujourd’hui la start-up nation, a affirmé son représentant, indiquant qu’Israël est devenu un leader mondial en high-tech, cyber-science et médecine alors que sa nouvelle frontière est l’innovation dans l’espace.

Dès 1988, Israël a placé son premier satellite sur orbite (Ofek 1), et, 15 ans plus tard, Israël a envoyé son premier astronaute dans l’espace, Ilan Ramon.  Les jeunes israéliens souhaitent être impliqués dans le domaine de l’innovation spatiale, comme en témoigne le dernier projet israélien de nano-satellite, a remarqué le représentant, expliquant que ce projet était celui de deux étudiantes spécialisées dans les satellites et passionnées par la découverte. L’Agence spatiale israélienne (ISA), son personnel hautement qualifié et ses technologies avancées, sont « prêts et souhaitent contribuer à l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, a assuré M. Bar-El. 

Remarquant que l’espace extra-atmosphérique n’a pas de frontières, il a mis en exergue le potentiel énorme que cela représente pour la coopération bilatérale et multilatérale, soulignant au passage le soutien d’Israël au Bureau des affaires spatiales de l’ONU.  C’est à travers les travaux de ce Bureau qu’Israël cherche à améliorer sa coopération avec d’autres nations sur des questions allant des systèmes satellitaires à orbite de hauteur moyenne, à l’exploration de l’espace et l’observation de la terre, en passant par le suivi environnemental et la navigation à distance.  Israël appuie d’ailleurs une plateforme au sein du Bureau des affaires spatiales pour favoriser l’implication des femmes et des filles dans les études STEM et sur les questions spatiales, a indiqué le représentant.  Il a également rappelé qu’en 2017, la France et Israël ont lancé un microsatellite exceptionnel, capable de faire des observations très précises de la terre et de la mer.  Le représentant a également évoqué des projets conjoints avec la NASA, notamment dans les nanosciences, et sa coopération avec le Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence.

M. ELTON KHOETAGE HOESEB (Namibie) a indiqué que le Rapport sur l’utilisation pacifique de l’espace extraatmosphérique nous rappelle que l’humanité a réussi à surmonter ses différences sur terre pour mettre en place des projets dans l’espace, ce qui signifie que l’on peut construire un monde meilleur.

Il a indiqué que l’Université de Namibie a reçu le Centre de données sur l’espace et offre des programmes de troisième cycle en études spatiales.  Le représentant a aussi souligné la nécessité de fournir des soutiens techniques à travers la coopération internationale pour améliorer l’accès aux bases de données, aux infrastructures liées à l’espace, au renforcement des capacités, et au transfert de technologies.  Il a parlé de l’importance d’assurer une participation équitable des hommes et des femmes dans le domaine des activités dans l’espace extra-atmosphérique.  La science et la technologie de l’espace sont fondamentales pour atteindre les objectifs de développement durable, et honorer les engagements pris dans le Cadre de Sendai, et en vertu de l’Accord de Paris.  Enfin, il a fait part de ses préoccupations concernant les possibilités de développement de technologies malignes et d’une course aux armements dans l’espace.

M. TAREK AHMED MAHFOUZ AHMED MAHFOUZ (Égypte) a souligné l’importance d’un travail commun pour que l’espace extra-atmosphérique ne soit utilisé qu’à des fins pacifiques et que les intérêts de tous les peuples soient pris en compte indépendamment de leurs niveaux de développement.  Il n’est plus possible de considérer le Traité sur l’espace de 1967 comme un instrument suffisant, a estimé le représentant avant d’appeler la communauté internationale à développer des instruments juridiquement contraignants pour combler ses lacunes et éviter une militarisation de l’espace.

« Le système juridique international actuel ne permet pas de le faire », a-t-il constaté, d’où l’impératif de le consolider.  C’est dans cet esprit que l’Égypte est favorable à des négociations sur un instrument juridiquement contraignant pour éviter la course aux armements dans l’espace. 

Récemment, l’Égypte a créé l’agence spatiale égyptienne en vue de contribuer à son développement durable, a expliqué le représentant.  Cette agence est chargée de la formation dans le domaine spatial et coopère avec différentes universités et centres de recherches dans le but de mettre au point des technologies spatiales favorables au développement, a-t-il précisé.

Mme OLGA MOZOLINA (Fédération de Russie) a souligné que les activités dans l’espace extra-atmosphérique sont importantes pour les activités humaines, saluant au passage le « bel accomplissement » de la Conférence UNISPACE+50.  Elle a insisté sur la sécurité de l’espace extra-atmosphérique lors des situations de conflit, ainsi que de la conservation de l’espace extra-atmosphérique.

La représentante a regretté que certaines parties se sont opposées à la proposition russe de proroger d’un an le mandat de Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales, afin d’établir un éventail complet de lignes directrices.

Elle s’est inquiétée du manque de compréhension qui entoure les 21 recommandations et le préambule qui ont été agréés jusqu’à présent, jugeant par ailleurs nécessaire de trouver une issue à l’impasse qu’a dû affronter le Groupe de travail et d’enclencher un nouveau cycle.

La représentante a aussi proposé qu’à la prochaine session du Sous-Comité scientifique et technique, il soit demandé de se mettre d’accord sur le nouveau Groupe de travail concernant ses pouvoirs de négociation.  En outre, les négociations sur la durabilité des activités dans l’espace extra-atmosphérique ne devraient pas être règlementées.

Un autre problème d’actualité est la gestion de la circulation dans l’espace et la politisation des discussions à ce sujet.  À cet égard, « un des stéréotypes véhiculés est que la circulation dans l’espace relève de manœuvres d’engins spatiaux qui pourraient se diriger vers d’autres engins et que l’on n’aurait pas suffisamment de données pour les prévoir ».  Or le vrai problème, selon elle, est la constellation d’engins et de débris spatiaux.  Elle a jugé urgent de procéder à des évaluations convergentes de ces engins, mettant toutefois en garde contre des solutions imparfaites qui pourraient rompre l’équilibre dans l’espace.

M. DILIP KUMAR PAUDEL (Népal) a estimé que tous les pays, quels que soient leur taille, leur niveau de développement économique ou scientifique, devraient avoir un accès à la technologie liée à l’espace.  De plus, les pays les moins avancés et les pays les moins avancés sans littoral devraient pouvoir bénéficier proportionnellement des accomplissements remarquables de la technologie de l’espace.  « Leur accès à ces technologies devrait être pris en considération », a-t-il déclaré, convaincu par ailleurs que les activités dans l’espace extra-atmosphérique devraient rester exemptes d’armes et de course à l’armement.

Le représentant a estimé que les applications de la science de l’espace, comme les communications par satellites, la télédétection, la cartographie de la terre ou encore la gestion des catastrophes naturelles, entre autres, sont des instruments indispensables pour l’amélioration de la vie de peuples, et la protection des ressources naturelles, et ce, dans la perspective de la réalisation des objectifs de développement durable.  Il a noté qu’UNISPACE+50 a été un moment important qui a permis de souligner le rôle significatif de l’espace extra-atmosphérique dans le domaine des objectifs de développement durable, du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015–2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Le représentant a conclu en appelant urgemment la communauté internationale à travailler avec tous les acteurs, afin d’utiliser l’espace de façon vraiment pacifique, en conformité avec le droit international pertinent.

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