Soixante-treizième session,
13e & 14e séances – matin & après-midi
AG/SHC/4232

Troisième Commission: les délégations décrivent des progrès contrastés dans les droits de l’enfant

Après une journée consacrée aux interventions de mandataires et spécialistes des droits de l’enfant, la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a entendu aujourd’hui plus de 75 délégations sur le sujet.  Les intervenants ont orienté la discussion autour de divers sujets de préoccupation, comme le sort des enfants en temps de conflit armé, la traite et l’exploitation sexuelle ainsi que le harcèlement et les mariages précoces et forcés, sans oublier le chemin restant à parcourir, 29 ans après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant et en présence du nouveau cadre que constitue le Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Cuba a dépeint une situation très contrastée.  Malgré les progrès réalisés aux niveaux national et international en matière de santé ou de protection des enfants contre la discrimination, l’exclusion et l’inégalité, la représentante de ce pays a fait valoir que, si l’ordre économique international dominant reste inchangé, 167 millions d’enfants vivront en 2030 dans l’extrême pauvreté, 69 millions d’enfants de moins de 5 ans mourront encore de maladies guérissables, 60 millions d’enfants en âge d’être scolarisés resteront privés d’éducation, 3,6 millions d’enfants de moins de 5 ans mourront en cette seule année et, au total, 69 millions seront morts entre 2016 et 2030.

S’agissant du sort des enfants en situation de conflit, les délégations n’ont pas dressé un tableau plus reluisant.  Au contraire, pour le Pakistan les enfants vivant dans les zones de conflit ou sous occupation étrangère n’ont jamais été autant en danger, otages de la spirale de violence malgré eux et en dépit de l’adoption en 2002 par l’Assemblée générale de la Déclaration « Un monde digne des enfants » et de son plan d’action.

Même déception pour Monaco, qui a relevé que l’objectif fixé il y a 16 ans était d’« édifier un monde digne pour les enfants ».  Or le nombre de ceux vivant dans les zones de conflit a augmenté de 74% au cours des 10 dernières années, ce qui met à mal la protection offerte par la famille, la société et le droit.  Un enfant sur six vit encore dans une zone de conflit, a résumé Sri Lanka, non sans rappeler que le pays avait traversé une guerre civile d’une trentaine d’années.

La République islamique d’Iran a, pour sa part, voulu attirer l’attention de la communauté internationale sur l’agression que subissent les enfants au Yémen.  Ce pays, a martelé la délégation, est le siège d’une des plus graves catastrophes humaines et humanitaires, eu égard notamment aux violations des droits de l’enfant.  Outre les tueries de masse, la frange la plus jeune de la population yéménite est victime de la famine et de maladies résultant d’un blocus inhumain, a-t-elle souligné, appelant les États Membres à accroître leur vigilance.  De son côté, la République arabe syrienne a plaidé pour une sortie de conflit en assurant avoir pris des mesures pour la scolarisation des enfants dans les zones libérées des terroristes, telles que la Ghouta orientale.

Autres sujets récurrents, la traite des enfants et leur exploitation à des fins sexuelles a donné lieu à des interventions marquantes.  Le Guatemala s’est ainsi déclaré particulièrement vulnérable à ces fléaux aux effets dévastateurs pour les victimes, souvent très jeunes.  « La traite est une sorte d’esclavage moderne et la communauté internationale doit s’employer à l’éradiquer », a plaidé la délégation, non sans rappeler son engagement sur ces questions lors la dernière session du Comité sur les droits de l’enfant.  La République dominicaine et les Philippines ont, elles, fait état d’efforts impliquant la société civile pour lutter contre l’exploitation sexuelle des jeunes en ligne. 

La Jamaïque s’est, quant à elle, déclaré préoccupée par le phénomène du harcèlement, qui affecte sur l’île un jeune sur trois entre 13 et 15 ans.  Facilité par Internet, le fléau préoccupe les États partout dans le monde.  De la Roumanie à la Libye, d’Andorre à la Namibie, les délégations ont exposé les mesures institutionnelles prises ou les campagnes de sensibilisation lancées pour y faire face.

Les intervenants ont également débattu de la question du mariage précoce et forcé des enfants, dont plusieurs ont rappelé les conséquences dévastatrices, en particulier sur les filles, privées d’éducation et du plein épanouissement personnel qui leur permettrait aussi de contribuer au bien-être de leur famille et de leur communauté.  Les États-Unis ont cité leur action de coopération dans ce domaine en Gambie ou encore au Kenya, afin de modifier les mentalités ou d’aider à identifier les filles les plus menacées.  Tout aussi sensible à ce problème de société, l’Afghanistan a précisé avoir réhaussé à 18 ans l’âge légal du mariage, ce qui a permis de constater une baisse de 10% des mariages d’enfants.

Par ailleurs, la Troisième Commission a décidé, par 91 voix pour, une contre (États-Unis) et 66 abstentions, de demander au Bureau des affaires juridiques sur quelle base juridique le Président de la Commission d’enquête sur le Burundi avait été inclus dans la liste des titulaires de mandats de procédures spéciales appelés à présenter leur rapport à la Commission et à dialoguer avec ses membres.  La question avait été soulevée dès le 2 octobre par le représentant du Burundi.  La Commission avait alors reporté l’adoption de la liste jusqu’à l’avis du Bureau.  Les États-Unis avaient ensuite rappelé, le 8 octobre, que seul un organe des Nations Unies, et non un État Membre, pouvait saisir le Bureau.  Opposés à ce que la Commission effectue cette demande, ils avaient demandé un vote, reporté à aujourd’hui après un vote d’ajournement.

À la suite du vote de ce jour, la Troisième Commission attendra l’avis du Bureau avant de valider, ou non, la liste des titulaires de mandats qu’elle doit entendre à partir du 15 octobre.

La Troisième Commission se réunira de nouveau demain, jeudi 11 octobre, à 10 heures, pour achever l’examen de la question des droits de l’enfant.  Elle entendra aussi les dernières délégations souhaitant s’exprimer sur la question de la promotion de la femme.

PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Suite donnée aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants

Suite de la discussion générale

Mme ALMUDAYHIM (Arabie saoudite) a indiqué que 2014 avait vu le lancement du programme national d’enquête et de dépistage des cas d’enfants victimes de mauvais traitements et de négligence, assorti d’une série de cycles de formation au profit de 30 000 fonctionnaires, issus notamment du secteur de l’éducation.  D’autre part, une commission d’urgence a été mise sur pied pour analyser les questions liées aux méfaits des jeux électroniques, certains ayant parfois conduit au suicide d’enfants.  L’Autorité saoudienne de l’information audiovisuelle et électronique a répertorié les films et jeux vidéos destinés aux enfants pour établir un régime de visualisation en fonction de l’âge et doter le pays d’un système de lutte contre les délits sur Internet.

Par ailleurs, le programme sur la sécurité familiale, amorcé en 2005, enregistre les situations d’abus pour les analyser et informer les organismes compétents, ainsi que pour mener des actions de sensibilisation.  Le programme est aussi doté d’un répertoire national central des cas d’abus et de négligence dans le secteur de la santé.

À l’échelle internationale, l’Arabie saoudite a fourni à l’UNICEF plus de 260 millions de dollars pour venir en aide aux enfants dans le monde entier.  Le Royaume a aussi été parmi les premiers à répondre à l’appel de fonds d’urgence pour lutter contre l’épidémie de choléra au Yémen pour un montant de plus de 36 millions de dollars afin que l’UNICEF mène une campagne de vaccination des enfants de moins de 5 ans, a encore affirmé le représentant.  Une assistance a été aussi apportée en vue de la réinsertion des enfants soldats au Yémen recrutés par les milices houthistes.

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a reconnu que des progrès significatifs avaient été réalisés aux niveaux national et international en matière de protection des enfants contre la discrimination, l’exclusion et l’inégalité.  Toutefois, a-t-elle relevé, si l’ordre économique international dominant devait rester inchangé en 2030, 167 millions d’enfants vivraient dans l’extrême pauvreté, 69 millions d’enfants de moins de 5 ans mourraient de maladies guérissables, 60 millions d’enfants en âge d’être scolarisés seraient privés d’éducation, 3,6 millions d’enfants de moins de 5 ans mourraient en cette seule année et, au total, 69 millions seraient morts entre 2016 et 2030.

Selon la représentante, Cuba a fait des progrès importants dans le domaine des soins et du développement des enfants, lesquels sont reconnus au niveau international, y compris par les agences; les fonds et les programmes de l’ONU portant sur des questions sociales.  En tant qu’État partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, Cuba a élaboré des plans nationaux à destination de cette catégorie de la population en tenant compte de ses obligations internationales.  Le Gouvernement cubain travaille sur ces questions depuis le triomphe de la révolution de 1959, soit 30 ans avant l’adoption de la Convention, a fait valoir Mme Rodríguez Camejo, qui a rappelé que son pays était doté d’un système de santé gratuit et universel.  Cuba consacre plus de 50% du budget national à la santé, l’éducation et l’assistance sociale, a poursuivi la représentante.  De plus, le taux de mortalité infantile du pays est désormais de 3,9 pour 1 000, soit le plus bas de son histoire, et tous les enfants cubains sont vaccinés contre 13 maladies transmissibles.  Ces résultats, a-t-elle conclu, ont été obtenus par le peuple cubain en dépit du blocus économique imposé par les États-Unis depuis plus d’un demi-siècle, une mesure « génocidaire » qui affecte particulièrement nos garçons, filles et adolescents.

Mme AKANE MIYAZAKI (Japon) a estimé que l’une des missions les plus importantes pour la communauté internationale consistait à mettre en place un monde où les enfants peuvent grandir sans peur ni menace.  C’est pourquoi le Japon a pris des mesures pour créer une société sûre pour ses enfants.  La représentante a détaillé une série de mesures adoptées sur le plan national pour préserver les enfants contre la violence et s’est félicitée de la contribution de son pays, à hauteur de 5,9 millions de dollars, au fonds du Partenariat mondial pour mettre fin à la violence envers les enfants.  L’objectif de cette contribution, qui fait du Japon le premier donateur, est de lutter, à travers 12 projets, contre les violences faites aux enfants dans les zones de crise ou de conflit.  Ces projets concernent le Nigéria et l’Ouganda.  Mme Miyazaki a également souligné la disponibilité de son pays pour partager les bonnes pratiques avec les autres États Membres, les organisations onusiennes ou la société civile. 

M. FRANCISCO TENYA (Pérou) a réaffirmé l’engagement de son pays à l’égard de la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que ses principes directeurs, notamment ceux relatifs à l’intérêt supérieur de l’enfant.  Il s’est félicité, à cet égard, des progrès réalisés par le Pérou pour la protection et la promotion des droits des enfants et adolescents.  En effet, a-t-il poursuivi, le plan d’action national pour l’enfance contient des objectifs concrets et les lignes directrices pour agir.  Il a cité notamment la stratégie nationale pour l’éradication du travail des enfants, la protection de l’enfant contre tout type de violence ainsi que la promotion des droits des filles pour une meilleure parité avec les garçons.  Il a aussi encouragé la communauté internationale à relever les nombreux défis qui guettent cette tranche d’âge à chaque étape de sa croissance.

M. LAFTA (Iraq) a déclaré que les enfants d’Iraq avaient subi des violations répétées de leurs droits aux mains de l’organisation terroriste Daech.  Il a rappelé qu’une commission nationale de haut niveau avait été mise en place pour assurer le suivi des violations perpétrées contre les enfants du fait du conflit armé.  Cette instance a tenu, cette année, deux réunions avec l’équipe onusienne relevant du Bureau de la Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés et d’autres réunions sont prévues.  Par ailleurs, et pour garantir aux enfants iraquiens la sécurité et le bien-être nécessaires, le Gouvernement a mis en œuvre, en collaboration avec la société civile, des programmes spécifiques, notamment la création du Parlement des enfants qui permettra de renforcer la liberté d’expression et l’esprit de participation dans la chose publique. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a regretté que les promesses faites, il y trois décennies, pour « un avenir meilleur » pour les enfants ne sont toujours pas tenues et pire, qu’elles demeurent un « rêve lointain ».  Aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, les enfants vivant dans les zones affectées par les conflits et l’occupation étrangère n’ont jamais été autant en danger.  De la Syrie à la Palestine, en passant par le Jammu-et-Cachemire occupé, les enfants continuent d’être otages de la spirale de violence malgré eux.  Néanmoins, l’adoption en 2002 par l’Assemblée générale de la Déclaration « Un monde digne pour les enfants » et de son plan d’action représentait un pas dans la bonne direction.  De même, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît les enfants et les adolescents en tant qu’acteurs clefs du changement.  Au Pakistan, une commission nationale pour le bien-être de l’enfant a été mise en œuvre et travaille étroitement avec l’UNICEF pour l’évaluation et la promotion des droits de l’enfant, a précisé Mme Lodhi, qui a fait sienne la déclaration de Graca Machel, championne des droits de l’enfant et auteure du rapport sur l’Impact des conflits armés sur les enfants à l’origine de la création du poste de Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé: « Les enfants doivent vivre en zone de paix ». 

M. CHERNENKO (Fédération de Russie) a regretté que la Convention relative aux droits de l’enfant ne soit toujours pas universelle, à la veille du trentième anniversaire de son adoption.  Le représentant a ensuite précisé les mesures mises en place par la Fédération de Russie, et notamment la Stratégie nationale 2012-2017 et le plan d’action dans l’intérêt des enfants.  Reconnaissant la nécessité de perfectionner encore la politique de l’État dans ce domaine, il a cité le Décret présidentiel faisant de cette décennie la décennie de la protection de l’enfance.

M. Chernenko s’est déclaré préoccupé par ce que l’on voit dans certains pays européens, où l’on remplace le qualificatif de mère et de père par celui de « parent numéro 1 » et « parent numéro 2 », jugeant qu’une telle mesure contraire aux valeurs historiques traditionnelles et culturelles de son pays risque de causer « des dommages irréversibles aux enfants ».

M. VILATSONE VISONNAVONG (République démocratique populaire lao) a constaté que les efforts de la communauté internationale et des gouvernements nationaux en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant avaient débouché sur d’indéniables progrès.  Beaucoup reste néanmoins à accomplir pour faire reculer la pauvreté, la faim, les maladies, les catastrophes naturelles, le travail des enfants et les conflits qui sont autant de défis pour les droits fondamentaux de l’enfant. 

Pour le Gouvernement lao, la protection de ces droits représente l’avenir et l’espoir d’une nation.  C’est pourquoi il a intégré les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant dans la législation nationale. En tant qu’État partie à cette Convention et à ses Protocoles facultatifs, le Gouvernement lao prend le processus d’examen de ladite Convention très au sérieux.  Il a ainsi présenté, le mois dernier, à Genève son rapport périodique lors de la soixante-dix-neuvième session du Comité sur les droits de l’enfant, afin d’informer la communauté internationale sur l’avancée de ses politiques, actions et réalisations.

Au niveau régional, a encore précisé M. Visonnavong, la République démocratique populaire lao a activement participé à la Commission de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) en charge de la promotion et de la protection des droits des femmes et des enfants.  Le pays applique également la Déclaration sur l’élimination des violences à l’égard des enfants et la Convention contre la traite des personnes de l’organisation régionale, a conclu le représentant, qui a confirmé l’engagement de son pays à œuvrer à la « construction d’une vie meilleure pour nos enfants ».

Mme NGUYEN LIEN HUONG (Viet Nam) a noté les efforts et les progrès qui ont été réaliss en matière des droits de l’enfant mais a déploré que cette réalité soit encore très inégalitaire dans le monde.  Le représentant a notamment dénoncé le mariage des enfants qui persiste partout dans le monde comme une barrière au développement physique et mental des filles, ainsi qu’aux progrès socioéconomiques.  Il a reconnu qu’au Viet Nam le mariage des enfants restait un problème, en particulier au sein des minorités ethniques, avant de préciser qu’en 2015, son pays avait adopté un programme pour lutter contre ce phénomène.

Insistant sur le fait que le Viet Nam était l’un des premiers pays à avoir ratifié la Convention relative aux droits des enfants, Mme Nguyen a expliqué que la législation nationale sur les enfants, adoptée en 2016, constituait une étape importante.  Cette loi, a-t-il précisé, s’applique aussi aux enfants non vietnamiens résidant dans le pays.

Mme ZEBIB GEBREKIDAN (Érythrée) a constaté que la pauvreté, les inégalités, le sous-développement et les conflits continuaient d’avoir des incidences importantes sur les droits des enfants et des adolescents dans le monde.  En effet, 160 millions d’enfants vivent dans la pauvreté extrême et 15 millions de jeunes filles vont être mariées alors qu’elles sont encore des enfants.  Observant que cette catégorie de la population reste parmi les plus vulnérables, la représentante a affirmé que la protection des droits de ces jeunes personnes constituait une priorité de son pays, l’objectif étant de leur permettre de parvenir au bien-être et au développement. 

Un plan d’action national a ainsi été adopté en Érythrée afin de protéger les droits et la dignité des enfants dès la naissance et leur donner un accès à l’éducation et aux services de santé, a expliqué Mme Gebrekidan.  Le pays travaille également sur la question des orphelins et des enfants handicapés et la représentante a mis en avant l’action menée contre la criminalité des jeunes et le travail des enfants.  Les autorités érythréennes veillent ainsi à ce qu’aucun enfant âgé de moins de 18 ans ne participe à une activité ayant un effet négatif sur son développement.  Les enfants ne seront plus perçus comme vulnérables si on laisse leur créativité et leur personnalité s’exprimer dans un environnement favorable, a conclu la représentante. 

M. BAROR (Israël) a déclaré que les enfants aiment explorer, ajoutant que, si nous voulons que le monde de demain soit un monde meilleur, il fallait défendre le droit des enfants à mener à bien cette exploration.  En Israël, 30% des écoliers font partie de mouvements de jeunesse, « une source de fierté » pour le représentant, car ces mouvements jouent « un rôle vital dans l’apprentissage démocratique ».

M. MIZRAIM BELMAN GUERRERO (Mexique), en sa qualité de délégué de la jeunesse de son pays, a estimé que plus de 40 millions d’enfants et d’adolescents mexicains méritaient de profiter de leur vie dans un environnement respectant leurs droits.  À cet égard, il s’est félicité que la Convention relative aux droits de l’enfant soit le traité des droits de l’homme le plus ratifié au monde, ce qui, selon lui, atteste de l’intérêt de la communauté internationale.  Beaucoup reste pourtant à faire, a ajouté le représentant.

Pour sa part, le Mexique a adopté une loi sur les droits de l’enfant et des adolescents, assorti d’une feuille de route pour mettre fin aux violences affectant ce pan majeur de la population.  Nous essayons aussi de garantir une éducation de qualité en reproduisant les meilleures pratiques au niveau international, a poursuivi M. Belman Guerrero.  Il a encore indiqué que sa délégation appuierait la résolution omnibus sur la promotion et la protection des enfants présentée à la Troisième Commission et a appelé tous les États Membres à s’y associer.  Par ailleurs, le Mexique soumettra un projet de résolution sur le harcèlement scolaire.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a souligné que les enfants et les adolescents étaient des agents déterminants du développement durable.  Mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des enfants est donc crucial pour sauvegarder les droits de ces derniers et atteindre les objectifs de développement durable, a-t-il soutenu, assurant que ces questions figuraient parmi les priorités du Gouvernement de son pays.  Celui-ci a ainsi élaboré un programme d’action pour la période 2016-2020 afin de mettre en œuvre sa Vision 2030 en matière de développement, conformément aux dispositions des traités et conventions auxquels le pays est partie.

Au cours des deux dernières années, un grand nombre de lois nationales sont entrées en vigueur, a précisé le représentant, notamment une loi révisée sur les droits des enfants et la nouvelle loi sur le développement et la protection des enfants.  En outre, le Gouvernement a donné son feu vert à un programme national sur le développement et la protection des enfants pour la période 2017-2021. M. Sukhee a encore cité la loi de 2015 sur les services de soins à l’enfance, qui vise à accroître les opportunités d’emploi pour les femmes, lesquelles représentent 46% de la population active du pays.

M. PAULOMI TRIPATHI (Inde) a estimé que faire de l’intérêt des enfants la priorité est bien plus qu’une obligation légale, c’est une responsabilité morale.  Avec 472 millions de personnes de moins de 18 ans, l’Inde abrite un enfant sur cinq; près du tiers de cette population a moins de 5 ans. Dans sa Constitution, l’Inde consacre de multiples dispositions visant le développement et le bien-être des enfants, a-t-il indiqué.  De fait, a poursuivi le représentant, son pays a mis en œuvre une approche en cinq points en faveur de l’enfant: survie, santé et nutrition, éducation, protection et participation.  De plus, l’Inde dispose d’un cadre robuste pour la protection des enfants contre les abus sexuels, le harcèlement, la pornographie et la traite des personnes.  Pour finir, il a fait part de l’engagement de son pays à continuer à œuvrer de concert avec les États Membres et les agences de l’ONU pour un avenir prospère et sûr pour « nos enfants ».

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil), qui a vu dans la Convention relative aux droits de l’enfant la norme la plus élevée pour la protection des enfants et des adolescents, a rappelé que la violence contre les enfants laissait des traces qui duraient toute la vie et limitent les possibilités de réussir.  Pour le Brésil, les partenariats régionaux et internationaux sont essentiels pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).  Le pays s’est doté, depuis 2012, d’un nouveau cadre législatif pour la protection des enfants qui permet de protéger les enfants victimes de violence en leur donnant le droit de grandir sans punition corporelle.  Le représentant a souligné le rôle du pays pour lutter au plan mondial contre le travail des enfants, ajoutant que cette participation était hautement appréciée.

M. FRANCISCO ALBERTO GONZALEZ (Colombie) a réaffirmé l’importance de la Convention relative aux droits de l’enfant et confirmé l’engagement de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de ses répercussions pour la protection des droits de l’enfant.  Les enfants et les adolescents ont besoin pour leur développement de grandir dans des environnements qui leur apportent une protection et la possibilité de se développer, a rappelé le représentant.

Depuis le 12 juillet 2018, la Colombie s’est dotée d’une politique nationale pour le développement de l’enfance allant jusqu’en 2030.  Il a également mis en place une politique de soutien et de renforcement des familles afin d’en faire des acteurs du changement social.  Pour la Colombie, les investissements en faveur de l’enfance au cours des six premières années de vie sont les plus rentables car ils ont des incidences socioéconomiques sur le long terme, a expliqué le représentant.  S’agissant des enfants dans les conflits armés, la Colombie entend éviter que des mineurs soient utilisés par des groupes armés et, à des fins préventives, s’efforce de venir en aide aux enfants indigènes ou vivant dans des zones marginalisées.

M. PABLO EMILIO GUTIÉRREZ SEGÚ BERDULLAS (Espagne) a réaffirmé l’engagement ferme du pays en matière des droits de l’enfant, comme l’atteste sa ratification de la Convention et de ses trois Protocoles facultatifs.  Le représentant a expliqué que le Comité sur les droits enfants avait évalué le niveau de la mise en œuvre de la Convention par l’Espagne et que le pays avait présenté son sixième rapport sur le sujet, rapport à l’élaboration duquel tous les acteurs concernés du pays avaient participé.

L’Espagne dispose actuellement d’un avant-projet de loi pour faire face à la violence contre les enfants, dont l’objectif est de consolider les instruments de protection de l’enfant de manière globale, ainsi que d’un troisième plan stratégique pour l’enfant couvrant la période 2019-2022.

Le représentant a également mentionné les liens entre les droits de l’enfant et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et précisé que le pays avait mis en place deux commissariats chargés respectivement de lutter contre la pauvreté des enfants et de la mise en œuvre du Programme 2030.

Mme TYESHA O’LISA TURNER (Jamaïque) a indiqué que son pays restait engagé dans la protection des droits de l’enfant et la recherche d’un avenir durable pour les générations à venir, au travers de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.  La Jamaïque, par exemple, continue de travailler activement à la réalisation de l’objectif 16 et de la cible 16.2 en lien avec l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des enfants.  À cette fin, le pays a participé, au niveau ministériel, au sommet pour des solutions en faveur de l’abolition des violences contre les enfants, organisé en février dernier en Suède.  Le Gouvernement jamaïcain a par ailleurs développé sa législation en adoptant une loi pour la protection de l’enfance ainsi qu’un plan national d’action dans le domaine de la violence faite aux enfants.

À cet égard, la représentante s’est dite très préoccupée par le phénomène du harcèlement, qui affecte un jeune jamaïcain sur trois entre 13 et 15 ans.  Un système de protection efficace est essentiel, a-t-elle souligné.  C’est pourquoi le Gouvernement jamaïcain a renforcé le cadre institutionnel dans ce domaine en faisant fusionner, en 2017, l’agence nationale de développement de l’enfance et le bureau de registre des enfants, désormais réunis dans une agence de services de protection de l’enfant et de la famille.  En conclusion, Mme Turner a réaffirmé l’engagement de la Jamaïque en faveur de la Convention relative aux droits de l’enfant, ajoutant que le pays organiserait en décembre sur son sol la première conférence régionale caribéenne de la Société internationale pour la prévention des mauvais traitements et négligences envers les enfants (ISPCAN).

Pour Mme BOGNA RUMINOWICZ (Pologne), « il n’y a pas d’enfants, il n’y a que des êtres humains » et trop d’enfants connaissaient la violence.  Face au défi que représente le sort des enfants migrants, « qui sont les plus vulnérables », la représentante a expliqué que la Pologne avait une responsabilité morale et légale envers les enfants et qu’il fallait faire au mieux pour respecter leurs droits.  La représentante a également mentionné le fait qu’en droit polonais les migrants non accompagnés se voient offrir une représentation légale et des conditions de vie décentes ainsi qu’une aide à la réunification avec leur famille.

La promotion et la protection des droits des enfants est un principe directeur de la législation de la Pologne, a affirmé Mme Ruminowicz, qui a cité comme exemple l’institution du Défenseur des enfants, lequel s’est vu confié la protection des droits des enfants dans le pays.  La représentante a rappelé que les punitions corporelles étaient interdites en Pologne, depuis 2010, et que le pays avait récemment lancé plusieurs programmes en faveur des enfants, en particulier, en 2016, le programme « famille 500+ » qui offre un appui financier, et le programme « bon départ » pour l’éducation des enfants.

M. EDGAR ANDRÉS MOLINA LINARES (Guatemala) a mis l’accent sur les 70 millions d’enfants qui risquent de ne jamais atteindre l’âge de 5 ans d’ici à 2030.  De même, a-t-il poursuivi, un enfant sans éducation ne pourra peut-être jamais réussir et participer à la vie de sa communauté.  Évoquant les fléaux que constituent la violence, les conflits, la discrimination et les mariages précoces, le représentant a relevé que tous avaient des conséquences sur la protection des droits de l’enfant, ajoutant que, dans le monde actuel, des millions de filles se trouvaient dans des situations de grande vulnérabilité.  Il nous faut casser ces cycles pour permettre à nos enfants de contribuer au développement durable, a affirmé le représentant, qui a plaidé pour la fourniture systématique d’un accès aux médicaments et à l’assainissement, afin de permettre aux plus jeunes d’améliorer leur vie et de contribuer à l’avenir de nos pays.  

Le Guatemala est très vulnérable au trafic d’êtres humains à des fins sexuelles, a aussi fait observer le représentant.  Or, ce type de violence a des effets dévastateurs pour les victimes, souvent très jeunes.  La traite est une sorte d’esclavage moderne et la communauté internationale doit s’employer à l’éradiquer, a-t-il souligné, non sans rappeler que son pays avait participé à la dernière session du Comité sur les droits de l’enfant et manifesté son intérêt pour ces questions.

M. ARMAN ISSETOV (Kazakhstan) a cité le Plan Kazakhstan 2050 et expliqué que les objectifs de développement durable étaient une priorité pour le Gouvernement, qui s’efforce de garantir le développement moral et spirituel des enfants.  Le Kazakhstan, qui a adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant signé en 1994, a adopté depuis lors de nombreuses lois sur les droits de l’enfant, le mariage, la famille et les centres pour les enfants adoptés.  Il existe également un service chargé de lutter contre le travail des enfants, conformément au règlement de l’Organisation internationale du Travail.

Le Kazakhstan a aussi créé un poste de Médiateur pour les enfants et garantit leur participation dans les domaines qui les concernent.  Malgré la crise économique mondiale, le pays continue son appui financier en faveur des enfants et a réduit le taux de mortalité infantile et maternelle.  De même, la couverture vaccinale et la nutrition ont été améliorées.

Mme HASAN (Indonésie) a déclaré que les enfants, qui représentent un quart de la population mondiale, doivent bénéficier d’une protection, parce qu’ils sont membres de la communauté internationale et vont œuvrer avec le temps pour le développement durable et la paix de notre monde.  Grâce à la coopération internationale, le Gouvernement de l’Indonésie a pu investir dans des programmes destinés à l’enfance, notamment en faveur de l’éducation, de la vaccination et de l’alimentation.  Pour Mme Hasan, le trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant devrait permettre aux États Membres de faire le point sur la mise en œuvre de ce texte majeur.  Il reviendra à la Troisième Commission de permettre la consolidation des acquis et la préparation des actions à venir.  Pour sa part, l’Indonésie a un écosystème démocratique qui a déjà permis notamment de faire reculer la pauvreté et de lutter contre les retards de croissance des enfants défavorisés.  En outre, elle fait partie du Partenariat mondial pour lutter contre la violence visant les enfants. 

M. MARIO A. ZAMBRANO ORTIZ (Équateur) a insisté sur la nécessité pour l’ensemble des États Membres de protéger l’ensemble des droits de l’enfant, en particulier dans le cadre de la réalisation des objectifs de développement durable.  Rappelant que les enfants représentent 36% de la population de l’Équateur, le représentant a fait observer que la Constitution du pays reconnaît les enfants comme un groupe prioritaire et que leurs droits l’emportent sur ceux des autres personnes.  À la veille du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, l’Équateur est engagé en faveur de la consolidation et du respect des droits des enfants, quels qu’ils soient, a ajouté M. Zambrano Ortiz.

Mme SHANGE-BUTHANE (Afrique du Sud) a rappelé que les femmes et les enfants avaient historiquement été les victimes de formes de discrimination.  Conscient de ce fait, le Gouvernement d’Afrique du Sud veut faire de la lutte contre ce fléau une priorité, surtout pour les filles et les handicapés.  Il revoie également son cadre législatif en ce qui concerne la promotion et la protection des droits de l’enfant, faisant en sorte que la frange la plus jeune de la population puisse participer aux prises de décisions la concernant.

En 2018, les autorités sud-africaines ont présenté leurs réponses aux questions posées par le Comité de l’Union africaine sur les droits de l’enfant, a poursuivi la représentante.  Elles ont aussi répondu au questionnaire de l’Expert indépendant des Nations Unies sur les enfants privés de liberté.  Le Gouvernement a entrepris ces examens au travers d’un processus consultatif inclusif, a fait valoir Mme Shange-Buthane, qui a toutefois reconnu qu’en dépit de ses efforts, les enfants restent confrontés à d’importants défis, notamment les enfants marginalisés, plus sujets que les autres à la pauvreté, à une mauvaise alimentation, à la déscolarisation et à la toxicomanie.  Pour y remédier, le pays a mis en place des programmes pour l’enfance désavantagée, a indiqué la représentante, ajoutant qu’un accent particulier est également mis sur le travail des enfants que le Gouvernement entend éradiquer.

Mme EKA KIPIANI (Géorgie) a expliqué qu’en 2016 le Gouvernement avait créé une commission inter-agences chargée de la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs, ajoutant que, depuis lors, le pays avait adopté plusieurs lois et règlements, en particulier le Code de justice juvénile de 2016.  Elle a insisté sur l’accès donné aux enfants de rue aux documents d’identité, afin de leur offrir un accès à la santé et aux services sociaux, ainsi que sur l’élaboration du projet de code du droit des enfants, qui comblera les lacunes existantes dans la législation.

Rappelant qu’une partie du territoire du pays est occupé par des séparatistes pro-russes, Mme Kipiani a déploré que les droits des enfants qui y vivent soient discriminés, et notamment qu’ils soient privés de leur droit à l’éducation dans leur langue maternelle.  La représentante a également démenti ce qui a pu être dit sur la situation humanitaire en Abkhazie du sud, affirmant que les populations de cette partie du pays avaient accès à l’éducation dans leur langue.

Mme AISHATH FAREENA (Maldives) s’est félicitée que son pays ait travaillé sur une approche holistique des droits de l’enfant, ce qui a permis d’obtenir une scolarisation universelle dans le primaire et à peu près le même résultat dans le secondaire.  Le taux d’alphabétisation est passé de 70% en 1977 à près de 98% en 2015.  Aujourd’hui, a-t-elle rappelé, les filles dépassent les garçons en termes de fréquentation scolaire dans l’enseignement secondaire et le supérieur.  À ce rythme, les femmes vont dépasser les hommes dans la qualification tertiaire.  Le Gouvernement des Maldives a, par ailleurs, pris de nombreuses mesures pour renforcer les structures et le processus de protection des enfants.  Déterminées à enraciner les principes et valeurs de tolérance ainsi que de contribuer à l’édification de sociétés pacifiques, les Maldives œuvrent en outre, et de façon continue, à favoriser la culture du respect dans « nos écoles avec pour objectif de prévenir le harcèlement ».

M. AMIR HAMZAH BIN MOHD NASIR (Malaisie) a souligné que son pays faisait face à une urbanisation massive en raison du développement économique, ce qui a donné naissance à des quartiers vulnérables où les enfants vivent dans des conditions difficiles.  Ces enfants, a-t-il poursuivi, sont exposés à des conditions sanitaires déplorables et une absence d’éducation qui font d’eux des proies facilement exploitables tout en les privant d’opportunités.  C’est pourquoi la Malaisie accorde une attention particulière à l’accès à l’éducation.  En dehors de la zone urbaine, le Gouvernement a veillé à mettre en œuvre diverses stratégies pour faciliter un accès à l’éducation aux enfants autochtones, aux élèves ayant des besoins spécifiques, aux détenus, aux jeunes délinquants ainsi qu’aux enfants sans papiers.  Grâce à ces actions, les taux de scolarisation dans l’enseignement primaire et secondaire ont atteint, respectivement, 98% et 91% car « l’éducation devrait et doit être pour tous! », a conclu le représentant.

Mme INANC-ORNEKOL (Turquie) a souligné que son pays attachait une attention particulière aux droits des filles en leur offrant toutes les opportunités pour un accès égal à l’éducation, l’objectif prioritaire étant de combler l’écart dans toutes les phases de la vie de la fille.  La représentante a annoncé que son pays coorganiserait, demain 11 octobre, avec le Canada et le Pérou, les célébrations annuelles de « la Journée internationale de la fille » qui auront lieu au Siège des Nations Unies.

Évoquant le sort des enfants migrants, la représentante a souligné que quelque 50 millions d’enfants avaient traversé les frontières, parfois contraints de le faire.  C’est pourquoi, elle a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour répondre aux besoins des enfants déplacés.  Il s’agit là, a-t-elle insisté, de la plus grande crise humanitaire auquel le monde fait face depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mme ZUHAL SALIM (Afghanistan) a rappelé les violences que le conflit « par procuration », mené dans son pays, cause aux enfants, illustrées par une récente attaque contre un centre éducatif à Kaboul.  L’an passé, 3 179 enfants ont été tués ou mutilés du fait du conflit, a rappelé la représentante.  Dans un tel contexte, préserver les droits des enfants représente un défi, alors que des terroristes exploitent l’innocence des enfants pour les enlever, les conditionner et les amener à commettre des attaques suicide.

Le Gouvernement a pris toute une série de mesures, a déclaré la représentante, qui en a cité plusieurs, comme la mise au point d’une politique de la protection des enfants au sein du Ministère de la défense, la révision de la loi sur la traite des êtres humains ou encore l’adoption d’une stratégie pour mettre fin au travail des enfants, entre autres.  De même, le Gouvernement a réhaussé à 18 ans l’âge légal du mariage, ce qui a permis de constater une baisse de 10% des mariages d’enfants.  Par ailleurs, des écoles spéciales ont été mises en place au profit des enfants handicapés et les efforts du Ministère des réfugiés rapatriés ont permis en quatre ans de rescolariser plus de deux millions d’enfants déplacés.

Les défis demeurent toutefois nombreux, a reconnu Mme Salim, qui a rappelé les chiffres de l’UNICEF concernant son pays, notamment le fait que 75% des 3,5 millions d’enfants déscolarisés sont des filles.  La représentante a néanmoins mis en avant les progrès réalisés en matière de santé, faisant état en particulier d’une chute de 25,7% à 2,2% de la mortalité infantile en 10 ans.  Le Gouvernement afghan s’est engagé dans le cadre d’un plan-cadre de sauvegarde des droits de l’enfant, a-t-elle ajouté, avant d’affirmer que le Gouvernement continuerait de mettre en œuvre le nouveau Code pénal qui criminalise les abus sexuels à l’encontre des enfants, de superviser des centres de réhabilitation juvénile et d’augmenter le nombre des unités de protection de l’enfance au sein de la police nationale.

Mme LUZ DEL CARMEN ANDÚJAR (République dominicaine) a rappelé que son pays avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1991, ajoutant que cette mesure avait facilité le développement de sa politique nationale en faveur des droits des garçons et des filles, s’est-elle félicitée, assurant que les enfants de la République dominicaine étaient aujourd’hui dans une meilleure situation qu’il y a 10 ans.  Sur le plan international, a ajouté la représentante, nous devons adopter des plans spécifiques pour que les enfants aient accès à une éducation de qualité, soient épargnés par les conflits et puissent grandir sans discrimination.

Sur le plan intérieur, le Gouvernement dominicain s’emploie à protéger la jeune enfance.  Ainsi, 128 000 enfants de moins de 5 ans ont reçu une assistance dans des institutions nationales.  De même, le pays a instauré un système d’aide aux personnes handicapées, avec un accent particulier pour les enfants de la naissance à l’âge de 5 ans.  Une loi interdisant les mariages des mineurs a par ailleurs été adoptée en 2017.  Mme Andújar a également fait état d’efforts particuliers consentis pour lutter contre l’exploitation sexuelle des jeunes, notamment en ligne.  À cet égard, la société civile du pays est très active et crée des synergies pour faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte, surtout parmi les plus vulnérables, a assuré Mme Andújar.

Mme ALMAWLAWI (Qatar) a exprimé sa préoccupation concernant les enfants dans les conflits armés et annoncé l’ouverture prochaine, à Doha, d’un centre dédié à cette problématique.  Elle a salué les rapports qui contiennent de nombreuses recommandations, notamment ceux relatifs à la violence contre les enfants.

Le Qatar veille à la promotion et la protection des enfants, évoquant la vision du Qatar à l’horizon 2030, ainsi que la première et la deuxième visions de la stratégie nationale, et ce, en conformité avec les conventions internationales.  Le Qatar a également mis en place un système permettant de détecter les actes de violence à l’encontre des enfants, tels que des assistants sociaux et un système de sensibilisation à l’école fournissant une assistance aux enfants maltraités et négligés.

L’éducation est la clef du développement, a insisté la représentante.  Mme Almawlawi a rappelé que l’éducation est un droit qui doit être protégé partout, citant, à cet égard, le mouvement l’« Éducation pour tous » créé avec l’UNICEF et plus de 80 partenaires internationaux, qui a bénéficié à des dizaines de milliers d’enfants dans plus de 50 pays.  Elle a également souligné l’appui du Qatar au secteur de l’eau et de l’assainissement au Yémen, appui qui permet de sauver des enfants.  Le Qatar consacre d’énormes efforts et moyens à la paix et à la sécurité des enfants, a-t-elle conclu.

R. P. CHARTERS, Secrétaire du Saint-Siège, a insisté sur l’importance de la reconnaissance du rôle « irremplaçable » de la famille, première cellule vitale de la société.  Il a également parlé de « la dimension gratuite de l’amour qui existe au sein des familles » et qui « transforme les êtres, surtout lorsqu’ils sont malades ».  Jugeant toujours trop élevée la mortalité des enfants, il a ajouté que les 5,6 millions enfants morts en 2016 étaient liés à des causes qui pouvaient être évitées.  Le délégué a également rappelé le rôle des États pour garantir une éducation adéquate pour tous les enfants et a insisté sur la reconnaissance du droit inaliénable des parents à assurer l’éducation de leurs enfants dans tous les domaines.

M. JOHN ZULU (Zambie) a estimé important de traiter les violences à l’égard des filles à l’école pour éviter l’abandon scolaire.  Par ailleurs, conscient du danger du mariage précoce sur le bien-être des enfants, le Gouvernement zambien entreprend actuellement un processus d’harmonisation de l’âge du mariage en vue de renforcer la protection des enfants.  Bien plus, un processus de consultations a été lancé à travers le pays avec pour objectifs de criminaliser le mariage des enfants et une réduction de ceux-ci de 40% à l’horizon 2021.  À ce jour, et grâce à ces efforts, s’est félicité M. Zulu, le taux de ces mariages est passé de 42% à 31%.  Le représentant a enfin assuré de la volonté de la Zambie de garantir à chaque enfant, quels que soient sa race, son sexe, son ethnicité, son état physique ou le statut de sa famille, une chance égale de réaliser son plein potentiel.

Mme JO FELDMAN (Australie) a exhorté tous les États Membres à continuer de travailler pour assurer le bien-être de « nos enfants » pour leur offrir une opportunité de réussite égale.  En Australie, nous nous efforçons de travailler pour qu’aucun enfant ne reste sur le bord de la route, a poursuivi la représentante.  L’objectif est notamment de réduire l’écart dans l’accès à l’éducation entre enfants autochtones et non autochtones.  L’Australie œuvre également à l’autonomisation de la femme et à protéger les filles des mariages forcés, des mutilations génitales et d’autres formes de violence, ainsi que de l’éradication de la traite de personnes, que ce soit en Australie ou ailleurs.  Cette année, l’Australie a lancé le National Redress Scheme, un programme qui vise à permettre aux enfants victimes d’abus sexuels d’avoir accès aux conseils, aux soins psychologiques ainsi qu’à des indemnités.

M. ZHU HUILAN (Chine) a constaté que les nouvelles technologies comme Internet présentaient à la fois des opportunités et des défis pour la protection des enfants.  D’un côté, les avancées de la technologie de l’information permettent une plus grande diffusion d’informations utiles.  En conséquence, les groupes d’enfants vulnérables comme les filles et les enfants handicapés peuvent accéder à la connaissance et comprendre le monde sur Internet.  De l’autre côté, la dépendance à Internet et les informations nuisibles en ligne font du mal physiquement et psychiquement aux enfants.

Internet n’est pas un domaine sans loi, a rappelé le représentant.  Les États ont le droit et la responsabilité de prendre des mesures pour améliorer la surveillance d’Internet et pour prévenir et combattre efficacement les abus de ces technologies qui viennent violer les droits des enfants.  Le Gouvernement chinois attache la plus grande importance au renforcement de la surveillance d’Internet et a adopté des lois et des mesures pour lutter contre la cybercriminalité afin de protéger efficacement les enfants du contenu nuisible en ligne, a déclaré le représentant.

Mme BERGDIS ELLERTSDOTTIR (Islande) s’est déclarée très préoccupée par la situation des enfants en temps de conflit.  Plus de la moitié des 25 millions de réfugiés dans le monde sont des enfants et environ 30 millions d’enfants ont été déplacés par les conflits, a-t-elle souligné.  Ces enfants, a insisté la représentante, courent des risques importants d’atteinte à leurs droits fondamentaux, de trafic et de recrutement forcés dans les rangs de groupes militaires.  De plus, ils peuvent être les témoins d’expériences violentes et ont souvent été arrachés de force à leur famille.

Si beaucoup a été réalisé depuis l’entrée en vigueur de la Convention relative aux droits de l’enfant, ces derniers restent ignorés dans de nombreux endroits du monde, a regretté la représentante.  Selon elle, les États devraient être aidés pour s’acquitter de la défense de ces droits que l’Islande, quant à elle, place au centre de toutes ses politiques.  Le pays a ainsi créé, entre autres exemples, le système « Children’s House », au travers duquel des services de protection de l’enfance, des médecins et des procureurs collaborent sur les dossiers d’abus sexuels sur des enfants.

Devant le Conseil des droits de l’homme, l’Islande s’est par ailleurs engagée à soutenir des initiatives visant à éradiquer toutes les formes de violence à l’égard des enfants, notamment l’exploitation sexuelle et des pratiques comme les mutilations génitales féminines.  La représentante a en outre plaidé pour une amélioration de l’accès à une éducation de qualité et aux services de santé.  Pour Mme Ellertsdottir, l’éducation est un des investissements les plus importants qu’un pays puisse faire.  L’Islande préconise à cet égard une éducation gratuite et universelle, mais aussi inclusive et de qualité, comme le prévoit l’objectif 4.1 du Programme 2030.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a expliqué que la législation sur la protection des enfants en Namibie était conforme aux accords internationaux et devait permettre au pays de réagir à l’exploitation des enfants.  À propos du harcèlement, le représentant a noté qu’en septembre 2018, la Namibie avait lancé le cadre national pour des écoles sûres, afin d’assurer le bien-être des étudiants comme celui des enseignants.  Rappelant que les femmes représentent plus de la moitié des adultes analphabètes, ce qui contribue à leur pauvreté, le représentant a expliqué que son pays avait introduit la gratuité dans l’éducation primaire et secondaire, afin de briser le cycle de la pauvreté dans le pays.  Enfin, M. Gertze a déclaré que le pays était confronté à une « épidémie » de grossesses chez les adolescentes, précisant que plus d’une infection sur cinq au VIH/sida intervenait chez les adolescentes.

Mme BANG (République de Corée) a noté qu’en dépit des progrès réalisés en matière de protection de l’enfance, de nombreux enfants continuent de vivre en situation de conflit, de pauvreté extrême ou de discrimination.  Pour la République de Corée, une éducation inclusive et de qualité devrait être la priorité des priorités de tous les États, car c’est là un fondement de la paix et de la sécurité, mais aussi pour le développement de sociétés inclusives, pacifiques et durables.

L’éducation à la citoyenneté mondiale doit permettre d’atteindre cet objectif, a assuré Mme Bang.  En tant que défenseur de l’éducation dans ce domaine, la République de Corée a organisé une conférence internationale sur le sujet et reste particulièrement engagée en faveur de sa diffusion.  L’éducation a également été mise en avant avec le lancement, le 24 septembre dernier, de l’initiative Generation Unlimited de l’UNICEF, qui vise à s’assurer que tous les jeunes aient accès à l’enseignement d’ici à 2030, s’est félicitée la représentante.  À cet égard, elle a jugé que les enfants marginalisés, comme les filles et les handicapés, avaient besoin d’une attention particulière, en termes notamment d’accès aux services sociaux.

M. TUN LIN SWAI (Myanmar) a déclaré que l’investissement dans l’éducation était le meilleur investissement dans les droits de l’enfant, ajoutant que le nouveau système d’écoles secondaires gratuites avait permis de réduire de manière significative la déscolarisation dans le pays.  Le représentant a ajouté que la paix durable était le seul moyen de lutter contre le fléau des enfants dans les conflits armés et que la paix et la réconciliation nationale étaient la plus grande priorité au niveau national.

Le Myanmar fait des progrès dans sa lutte contre les violences faites aux enfants, dans un travail conjoint avec le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, a affirmé le représentant, qui a rappelé que 900 enfants soldats avaient été libérés et réintroduits dans leurs communautés.  Il a ajouté qu’il n’y avait eu aucun nouveau recrutement d’enfants soldats en 2018.

M. Swai a en outre rappelé que le Myanmar avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, ajoutant qu’il étudiait la possibilité d’adhérer à ceux des Protocoles facultatifs auxquels il n’est pas encore partie.  Le Myanmar a également adhéré à la Convention (n° 182) de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les pires formes de travail des enfants.  Enfin, le Myanmar a signé les Principes directeurs relatifs aux enfants associes aux forces armées ou aux groupes armes de 2017 (les Principes de Paris).

M. MARKAR (Sri Lanka) a rappelé que les enfants représentent 30% de la population de son pays.  En tant que pays figurant parmi les premiers signataires de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs, Sri Lanka a pris ses responsabilités, a assuré le représentant.  Des mesures positives sont toutefois nécessaires pour les communautés les plus vulnérables, a-t-il observé, notant qu’un enfant sur six vit dans une zone de conflit.  S’agissant du Sri Lanka, M. Markar a rappelé que le pays avait traversé un conflit interne d’une trentaine d’années.

M. Markar a déclaré qu’en tant que délégué de la jeunesse sri-lankaise, il s’était rendu au Mémorial du 11 Septembre à l’occasion de séjour à New York et avait vu les noms des personnes tuées.  Que pouvons-nous retirer de ces expériences qui nous parlent en tant qu’enfant? s’est-il interrogé, en plaidant pour un monde plus sûr et plus juste.  Au Sri Lanka, a poursuivi le représentant, les enfants sont protégés par un réseau important impliquant l’État, les familles et les institutions.  Cela leur permet notamment d’avoir un accès gratuit aux soins de santé et aux manuels scolaires.  Enfin, le représentant a exprimé le vœu que les enfants soient habilités à participer aux processus ayant une incidence sur leur vie.

Pour Mme FATMAALZAHRAA HASSAN ABDELAZIZ ABDELKAWY (Égypte), une famille avec deux parents est indispensable à l’éducation des enfants, afin de développer leur potentiel dans le respect de leurs valeurs culturelles et religieuses, et ce, conformément à la Convention relative aux droits de l’enfant.  La représentante a ensuite expliqué que les mariages précoces avaient « provoqué beaucoup de problèmes » en Égypte, avançant le chiffre de 15% dans les zones rurales.  La politique nationale de lutte contre les mariages précoces est destinée à protéger les enfants.  Concernant le harcèlement, Mme Abdelkawy a précisé que le Ministère de l’éducation avait lancé une initiative sociale sur le harcèlement, qui inclut une campagne de sensibilisation dans les rues et les écoles contre le harcèlement.

La représentante a également noté que l’année 2019 avait été déclarée Année internationale de l’éducation en Égypte et qu’une nouvelle stratégie de l’éducation avait été lancée pour améliorer la qualité de l’éducation, notamment grâce à de nouveaux outils technologiques.

M. TEODORO LOPEZ LOCSIN JR. (Philippines) a mis l’accent sur la vulnérabilité des enfants.  L’État doit assurer leur survie mais aussi leur bien-être, a souligné le représentant, estimant que les enfants incarnent la justification de l’existence même des États, à savoir la protection des éléments les plus vulnérables.  Dans cet esprit, a-t-il poursuivi, le Gouvernement des Philippines prend son rôle au sérieux.  La Constitution lui impose de défendre le droit des enfants à l’assistance, aux soins appropriés et à la nutrition, à la protection contre toute forme de négligence, contre l’exploitation et autres formes de violence.  Le Gouvernement se doit d’intervenir lorsque des parents livrent leur progéniture à l’exploitation sexuelle en ligne, a aussi fait observer le représentant, pour qui ces perversions contraires à l’esprit et à la lettre de la Constitution nationale méritent une sanction exemplaire.

M. Locsin Jr. a par ailleurs indiqué que le Président de son pays avait étendu à l’enseignement tertiaire dans les établissements publics le droit de chaque enfant et jeune à avoir une éducation de base gratuite pour réaliser son plein potentiel.  Les enfants ne sauraient faire l’objet de violences, a ajouté le représentant, qui a rappelé que les châtiments corporels étaient désormais pénalisés aux Philippines, tout comme les menaces, les agressions et la torture.  

Mme WADIBIA-ANYANWU (Nigéria) a déclaré que son pays avait toujours fait preuve d’un engagement infaillible en faveur de la protection des droits de toutes les personnes, y compris des enfants.  Et de mentionner l’intégration en droit interne de la Convention relative aux droits de l’enfant par le biais de la législation de 2003, adoptée par la majorité des États de la Fédération.

La représentante a ajouté qu’un groupe national pour la prévention de l’exploitation sexuelle des enfants avait été chargé de protéger et de soutenir les enfants qui auraient été victimes de mauvais traitements.  De même, dans chaque État, une unité a été dédiée au travail des enfants pour mettre en place cette politique.  Quant à la traite des enfants et à leur exploitation sexuelle, la représentante a expliqué que le Nigéria avait adopté une loi pénalisant toutes les formes de crime dans le cyberespace.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a souligné que son gouvernement avait mis en place de nombreuses instances pour la promotion de la question des enfants en plus des unités de protection des enfants et de la famille créées au sein des centres de police et des forces armées dans les régions qui ont souffert de la crise au Darfour.  Le Parlement soudanais assume pour sa part son rôle de contrôle législatif à travers ses cellules chargées des questions de l’enfance.  Le représentant a également évoqué la mise en place d’une ligne d’assistance téléphonique qui fonctionne 24 heures sur 24.

Par ailleurs, a rappelé le représentant, le Soudan a signé en 2014 un accord avec les pays voisins pour lutter contre la traite des personnes.  Il s’est réjoui de voir son pays retiré de la liste des pays ne garantissant pas les droits de l’enfant, avant de remercier la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé pour son « excellente coopération » avec son pays, notamment à travers la fourniture de logements et d’une assistance psychologique aux anciens enfants soldats libérés.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a expliqué que les droits de l’enfant étaient garantis par la Constitution, et ce, notamment par le biais du droit à l’éducation et la santé.  Pour le représentant, la plus grande réussite du pays a été la fourniture de manuels scolaires dans toutes les écoles à plus de 44 millions d’élèves.  Il a également mentionné comme des succès la garantie absolue à une inscription dans l’enseignement primaire et des traitements spécifiques pour les étudiants aveugles, qui reçoivent des livres en braille.  Il a aussi mis en avant la fourniture de services scolaires étendus aux enfants rohingya des camps de réfugiés.

M. RUMONGI (Rwanda) a indiqué que la manière dont « nous traitons nos enfants devrait nous permettre de percevoir la qualité des sociétés que nous construisons ».  Le Rwanda fait de la participation des enfants une priorité et ses plans locaux et nationaux en témoignent, a affirmé le représentant.  Il a évoqué, à cet égard, la stratégie de soins en faveur des enfants adoptés.  De même, le Gouvernement veille à la mise en place d’un système éducatif inclusif et équitable.

Le représentant a aussi mis l’accent sur les enfants dans les conflits, les violations dont ils sont victimes ainsi que sur l’état de mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Il a enfin indiqué que le Rwanda était déterminé à garantir l’autonomisation des enfants de son pays pour en faire des citoyens dignes et actifs.

Mme RENNE YARBORKOR ABBEY (Ghana) a constaté avec satisfaction que l’attention croissante accordée par la communauté internationale à la question du mariage des enfants avait entraîné une baisse de sa prévalence au niveau mondial, particulièrement au cours de la dernière décennie.  Toutefois, a-t-elle fait remarquer, cette pratique reste très répandue et son impact sur les enfants demeure un sujet de préoccupation, notamment sur le continent africain.  Consciente de la gravité du problème, l’Union africaine a organisé, en mars à Kigali, son deuxième sommet sur les filles en mettant l’accent sur les efforts visant à l’éradication des mariages d’enfants, a poursuivi la représentante, qui a précisé que 22 États s’étaient engagés à accélérer leurs efforts dans ce sens.

Sur le plan intérieur, les gouvernements successifs du Ghana ont fait adopter des lois destinées à réduire la prévalence de ce type d’unions, avec plus ou moins de succès, a tempéré Mme Abbey.  Le Président actuel a renouvelé cet engagement national, un cadre stratégique de 10 ans ayant été mis en place par son Ministre de la protection sociale pour venir à bout des mariages d’enfants d’ici à 2026.  La représentante a enfin appelé les États Membres à davantage de sévérité à l’égard de ceux qui abusent des enfants ou les exploitent en situation de conflits armés.

M. LUIS HOMERO BERMÚDEZ ÁLVAREZ (Uruguay) s’est félicité que son pays soit un chef de file aux plans régional et mondial en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant.  Cela fait de nombreuses années que l’Uruguay travaille sur la réalisation des droits de l’enfant, a affirmé le représentant.  Pour lui, la promotion et la protection des droits des personnes, notamment les groupes vulnérables comme les enfants, sont une priorité de la politique étrangère et intérieure de l’Uruguay.  M. Bermúdez Álvarez a en outre réitéré son appel à tous les pays pour parvenir à la ratification universelle et la pleine application de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs.

Mme NORA IMANE BELLOUT (Algérie) a déclaré que l’objectif 4 (droit à une éducation de qualité) fournissait un cadre pour promouvoir les droits de l’enfant.  La paix et la sécurité étant un préalable à la protection des droits, les enfants devraient se retrouver dans tous les objectifs de développement, a ajouté la représentante.  Elle a également déclaré que l’Algérie avait multiplié par dix le budget alloué aux enfants et que l’éducation était gratuite quelle que soit la nationalité des enfants.  La représentante a également rappelé l’importance du droit international humanitaire et des droits de l’homme pour la protection des enfants, le « groupe le plus vulnérable dans toutes sociétés ».

Appelant à l’éradication de toutes les formes de violence, Mme Bellout a insisté sur la nécessité de créer un monde de paix pour tous les enfants.  À cette fin, elle a demandé des mesures concrètes pour protéger les enfants dans les conflits.  « Les enfants recrutés dans les conflits armés devraient être traités comme des victimes » a-t-elle enfin rappelé.

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a rappelé que son pays s’est engagé en faveur des divers Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, ainsi qu’aux Principes de Paris.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 souligne les droits fondamentaux dont la mise en œuvre est essentielle pour des sociétés inclusives, a-t-il aussi rappelé, en exhortant à la prise de mesures pour aider les jeunes et les enfants à grandir dans un univers protégé.  Insistant sur le lourd tribut payé par les enfants se trouvant dans les zones de conflit, il a attiré l’attention sur la sécurité des écoles et des hôpitaux dans ces zones, sécurité sans laquelle les enfants sont privés de leurs droits les plus élémentaires.

Mme ERSHADI (Iran) a fait observer que son pays avait été soumis à toutes sortes de pressions extérieures ces 40 dernières années.  Les Iraniens, y compris les enfants, se sont ainsi vu imposer des sanctions unilatérales à la fois illégales et inhumaines, a souligné la représentante, citant les sanctions « génocidaires » des États-Unis à l’encontre de son pays, qui affectent sans discernement les plus vulnérables, notamment les enfants, et en particulier ceux souffrant de maladies comme la leucémie et d’autres formes de cancer.

La représentante a également cité comme sujet de grave préoccupation l’agression contre les droits de l’enfant du Yémen.  Ce pays est le siège d’une des plus graves catastrophes humanitaires, eu égard aux violations que subissent les droits de l’enfant, a-t-elle accusé.  Outre les tueries de masse, les enfants y sont victimes de la famine et de maladies résultant d’un blocus inhumain, a poursuivi Mme Ershadi, qui a appelé la communauté internationale à accorder plus d’attention à ce conflit.

Sur le plan intérieur, les droits de l’enfant ont été incorporés au sixième plan national de développement quinquennal et dans la Charte pour les droits de citoyenneté, dont l’article 54 prévoit une protection des enfants contre le harcèlement et les violences verbales et comportementales dans tous les contextes, a par ailleurs expliqué Mme Ershadi.  L’article 109 de cette Charte dispose par ailleurs que les enfants ont le droit d’être entendus et de faire connaître leurs idées.  L’accès des enfants à l’éducation, aux services de santé et à la nutrition constitue une priorité absolue du Gouvernement, a conclu la représentante. 

M. Koussay Aldahhak (République arabe syrienne) a déclaré qu’avant la crise, son pays avait réalisé des progrès considérables en matière de développement durable, notamment en permettant un bon accès au service de santé des enfants syriens, grâce à des campagnes de vaccination.  Dans le contexte actuel, les institutions de l’État s’emploient à préserver ces acquis, en dépit des défis auxquels elles font face, a expliqué le représentant.  Il a en particulier précisé que la gratuité des soins et les campagnes de vaccination continuaient d’être assurées.  En outre, a-t-il ajouté, l’État syrien a pris des mesures pour la scolarisation des enfants dans les zones libérées des terroristes, telle que la Ghouta orientale, et pour leur assurer des séances de rattrapage.

Mme AHMED (Bahreïn) a affirmé l’importance des droits de l’enfant dans son pays, lequel veille à l’harmonisation de sa juridiction avec le droit international.  Elle a cité les efforts accomplis par Bahreïn en matière d’éducation et de santé et évoqué la stratégie nationale du pays de protection des enfants contre les abus et toutes formes d’exploitation.  Elle a ainsi cité les programmes de formation à l’égard des enseignants dans les établissements publics, dans le cas de campagne de sensibilisation, et la création d’un centre d’appui psychologique.  De même, elle a évoqué un plan de secours et d’assistance aux victimes de mauvais traitements ou de menaces, plan qui prévoit des poursuites en cas de nécessité et une politique de réhabilitation.

M. McELWAIN (États-Unis) a mis l’accent sur les activités d’assistance des États-Unis en rapport avec les atteintes aux droits des enfants mentionnées dans les différents rapports, et notamment sur la question des mariages précoces qui menacent le potentiel de croissance des filles et exacerbent les violences, notamment domestiques.  Ces dernières ont des conséquences dévastatrices sur les filles, a ajouté le représentant, puisqu’elles les empêchent de pleinement s’épanouir et de contribuer au bien-être de leur famille et à celui de leur communauté  Détaillant ces activités d’assistance, le représentant a fait état d’une retraite organisée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en Gambie pour sensibiliser les autorités à ces questions.  De même, l’USAID lutte dans le nord du Kenya contre les mariages précoces, en tentant de modifier les mentalités sur la question.  L’Agence aide les autorités kenyanes à identifier les filles risquant d’être mariées de manière précoce.

M. ERIC Y. TIARE (Burkina Faso) a déclaré que la question de la promotion et de la protection des droits de l’enfant n’était pas pour son pays une option mais un impératif.  Depuis la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant par le Burkina Faso, d’« énormes progrès ont été consentis » par le pays pour donner suite à ses obligations internationales, a-t-il assuré, et le Burkina Faso dispose aujourd’hui d’un corpus juridique et institutionnel solide en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant.  Tout en pointant du doigt les défis à relever par son pays, notamment la vulnérabilité des enfants de certaines régions du pays provoquée par l’insécurité grandissante dans l’est du Sahel, M. Tiare s’est dit confiant quant à la capacité de son pays à les relever avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers et l’accompagnement de l’UNICEF.

Mme CYNTHIA CHIDIAC (Liban) a noté qu’à l’approche du trentième anniversaire de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, beaucoup restait à faire pour réaliser les objectifs de ce texte majeur et assurer une protection effective aux enfants à travers le monde.  Une protection contre les guerres, la faim, la maladie, l’exploitation économique et sexuelle, le manque d’éducation, la discrimination, le harcèlement, la criminalité, les abus, la torture et l’indifférence, a-t-elle énuméré.

Le Liban a placé l’enfant au cœur de sa politique de développement, a souligné la représentante, assurant que les récentes élections parlementaires permettront l’adoption des mesures législatives destinées progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Dans cette optique, le pays reste fermement engagé en faveur d’une éducation libre et obligatoire dans les écoles publiques, de services de santé offrant des vaccinations gratuites, d’une protection sociale et judiciaire et de mesures de luttes contre la cybercriminalité, le harcèlement sexuel et la violence.  Le Liban s’investit également dans une campagne nationale visant à protéger les filles mineures contre les mariages précoces.  Dans ce cadre, la commission nationale pour les femmes libanaises contribue à l’élaboration d’une loi visant à réguler cette pratique.  En guise de conclusion, Mme Chidiac a cité une chanson de Charles Aznavour, chanteur français d’origine arménienne récemment décédé: « Ils referont le monde, les enfants/A condition qu’ils aient le temps/Qu’ils aient assez de chances/Et c’est une évidence (…) ».

M. VILIAMI VA’INGA TŌNĒ (Tonga) a salué les rapports du Secrétaire général sur les droits de l’enfant, affirmant qu’ils traitent d’une question chère à son pays.  L’intégration des mesures de protection des enfants au cadre juridique national demeure une priorité des Tonga, qui procèdent actuellement à la révision de la loi sur la protection des familles, a expliqué le représentant.  En outre, le Gouvernement a mis à jour son système pénal afin de l’harmoniser avec la Convention sur la cybercriminalité du Conseil de l’Europe, notamment pour les affaires impliquant des mineurs. 

M. Tōnē exprimé sa gratitude pour les partenariats qui ont permis aux Tonga d’assurer l’éducation obligatoire des enfants, un meilleur accès à la justice et la protection contre la violence familiale.  Les Tonga étant un petit État insulaire en développement, les droits de l’homme y sont fortement liés à la protection de l’environnement, a expliqué le représentant, tout en se félicitant de la décision de la Commission du droit international d’examiner le lien entre la montée du niveau de la mer et le droit international.  Il a réaffirmé en terminant sa conviction que la protection des droits de l’enfant va de pair avec la préservation d’un environnement sain.

Mme ABDALLA (Émirats arabes unis) a plaidé pour que l’on garantisse aux enfants, la jeunesse de demain, une vie digne.  Elle a évoqué la mise en place en 2016, sur le plan national, d’une législation pour assurer une protection générale des enfants, ainsi que leur protection contre les attaques en ligne.  Elle a annoncé, à cet égard, la tenue d’une conférence internationale en novembre prochain sur la protection contre les crimes en ligne.  Il est nécessaire, a-t-elle dit, de permettre une vision unifiée au-delà des frontières.  Elle a indiqué, par ailleurs, que des projets de loi sont en cours d’examen aux Émirats arabes unis pour combattre les violences au sein des foyers.

Mme MARIA-IULIANA NICULAE (Roumanie) a déclaré que, depuis 2018, le pays avait mis en place un Médiateur pour les enfants, précisant que l’institution vise à promouvoir et protéger leurs droits.  Concernant l’éducation, elle a déclaré qu’une importance particulière était accordée à l’éducation de tous les enfants dans un environnement sûr, sans harcèlement.  À cette fin, le Ministère de l’éducation met actuellement en œuvre une série de stratégies de protection des droits de l’enfant dans l’environnement scolaire.

Concernant les atteintes au droit des enfants en ligne, Mme Niculae a cité la publication, conjointement avec l’organisation non gouvernementale Save the Children, d’un guide d’utilisation sécurisé, ainsi que le lancement d’une campagne pour lutter contre les discours de haine à l’école.  Enfin, le Ministère de l’Éducation nationale a promulgué une stratégie dite de seconde chance pour lutter contre l’abandon scolaire.

Mme MOHAMMED (Éthiopie) a affirmé que l’intégration systématique des questions liées à la protection et à la promotion des droits de l’enfant dans les politiques publiques socioéconomiques de son pays constituait l’une des plus grandes réussites de son gouvernement.  L’Éthiopie reconnaît qu’investir suffisamment dans le potentiel des enfants est essentiel pour parvenir au développement durable, notamment en matière de lutte contre les mariages précoces et les pratiques traditionnelles néfastes.  Tout cela a conduit à une réduction importante des mutilations génitales féminines, passées de 56% à 23%, ainsi que des mariages d’enfants, qui ont chuté de 21% à 8%, s’est félicitée la représentante. 

Pour lutter contre le trafic d’enfants, l’Éthiopie a adhéré au Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  De plus, a précisé Mme Mohammed, le travail des enfants de moins de 14 ans est interdit en Éthiopie depuis 2003.  Enfin, pour faire face au problème des abus commis à l’encontre les enfants, la représentante a indiqué que son pays avait adopté le Code de conduite relatif à la prévention de la violence liée au genre en milieu scolaire.

Mme BANASEN (Cameroun) a qualifié de « souci majeur » pour son pays la question des enfants en temps de conflit armé.  Elle a notamment fait référence au rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général qui pointe du doigt des groupes armés comme Boko Haram, lesquels ont eu « souvent recours à l’enlèvement comme mode opératoire, forçant les enfants à prendre part aux hostilités ».  Afin de juguler l’évolution de cette pratique, des mesures ont été prises par les autorités camerounaises.  Il s’agit, entre autres, du renforcement de la promotion de l’éducation des enfants, de l’organisation de causeries éducatives associant les parents, ainsi que de la sensibilisation des imams.

Mme ELISENDA VIVES BALMAÑA (Andorre) a jugé impossible d’ignorer les chiffres sur la violence envers les enfants contenus dans le rapport de la Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la question de la violence contre les enfants.  De même, face aux souffrances que subissent les enfants dans les conflits armés, la Représentante spéciale a soutenu la nécessité d’un changement.  C’est pourquoi Andorre contribue chaque année au Fonds d’affectation spéciale pour les enfants dans les conflits armés.

De même, Andorre adhère aux Principes de Paris relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés et aux Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats.  Le pays a en outre souscrit à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et estime qu’aucun centre éducatif ne devrait être utilisé comme objectif militaire.

Face au harcèlement scolaire, le Gouvernement d’Andorre a mis en marche, en 2016, un plan d’action pour la prévention et la résolution des conflits par le dialogue.  Le pays a en outre créé un Conseil national de l’enfance et de l’adolescence, organe de représentation et de participation des enfants et adolescents du pays qui établira un registre national sur la maltraitance des enfants pour traiter tous les cas. 

Mme VERONIKA TARADAI (Ukraine) a souligné que son pays s’engageait à réduire les inégalités et à accélérer les progrès en matière de prévention et d’élimination de toutes les formes de violence à l’encontre des enfants.  En mai dernier, l’Ukraine a ainsi adopté un plan d’action pour la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.  La représentante a également évoqué l’harmonisation de la législation nationale sur Internet avec la résolution de l’Assemblée générale relative à la protection des enfants contre le harcèlement.

La représentante a, en outre, évoqué la situation des enfants dans les territoires occupés de Crimée et du Donbass, affirmant que son gouvernement avait introduit des programmes spéciaux pour qu’ils puissent rejoindre les universités en Ukraine.  Elle a de même regretté que, pour la cinquième année consécutive, plus de 220 000 enfants dans les régions de Donetsk et Louhansk affectés par l’agression de la Russie vivent à 30 km de la ligne de contact, où des hostilités armées se produisent quotidiennement.

M. MELAD (Libye) a souligné que son pays respectait tous les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne et de l’enfant.  La Libye travaille à l’harmonisation de sa législation sur les conventions internationales en la matière.  À cet égard, le Parlement vient de publier une loi repoussant l’âge du mariage et l’âge de la majorité.  Le représentant a également parlé des actions menées par le Département de l’éducation de son pays pour la promotion de l’enfant, ajoutant que les organisations internationales avaient salué cette approche et s’étaient montré prêtes à fournir une assistance pour leur mise en œuvre.  Parmi les mesures prises, M. Melad a cité la lutte contre le harcèlement à travers des activités socioculturelles pour sensibiliser les enfants.  Avec ces différentes mesures, il s’agit pour la Libye de mettre en œuvre une culture de la paix et de protéger les enfants, qui sont des proies faciles pour les réseaux terroristes, a conclu le représentant.

Mme VERÓNICA CORDOVA SORIA (Bolivie) a expliqué que, dans le contexte actuel de crises migratoires, des changements climatiques, du taux de chômage des jeunes important, des problèmes d’intolérance et d’inégalité, il fallait tout de même noter certains progrès concernant les droits de l’enfant.  Ainsi, une grande partie des enfants du monde est protégée par la Convention relative aux droits de l’enfant, qui a représenté un « consensus entre différentes cultures », s’est félicitée la représentante.  La Bolivie est partie à la Convention depuis 1990 et œuvre à sa mise en application à travers le Plan de développement économique et social de 2016-2020, ainsi que le Programme patriotique 2025.  Enfin, en 2014 un nouveau code pour les enfants et les adolescents a été mis en œuvre dans le respect des instruments internationaux ratifiés par l’État bolivien, dans le cadre de la culture du pays et de ses valeurs ancestrales.

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) a expliqué que son pays travaillait à l’amélioration du droit des enfants sur le plan national, conformément à la Charte africaine du droit des enfants et en appliquant ses 11 engagements nationaux en faveur des droits de l’enfant.  L’Angola a ainsi récemment approuvé un plan de développement national contenant des politiques concrètes avec pour objectif de faire progresser la protection des enfants angolais.  Le représentant a ainsi mentionné un programme pour l’emploi et la génération de revenus, ainsi qu’un programme d’appui dans les secteurs de la santé et de l’éducation.  De plus, a-t-il ajouté, une loi sur le développement intégral de l’enfant a permis de mettre en place un système de protection sociale sain.

M. Gimolieca a insisté sur la réduction de la mortalité infantile, qui est passée de 157 à 68 pour 1 000 naissances.  Il a enfin mentionné la législation nationale interdisant toutes les formes de violence contre les enfants et a condamné les pratiques traditionnelles qui mettent en péril la dignité humaine.

M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a indiqué que son pays accordait beaucoup d’importance à la question du développement social, qui est la pierre angulaire du développement durable.  Pour mettre en œuvre ce programme, le Mozambique compte sur le soutien de ses partenaires internationaux et des organisations internationales.

La protection des droits de l’enfant émane de la Constitution du pays qui établit un cadre juridique qui impose une conformité de la législation aux conventions internationales en matière des droits de l’enfant et avec la Charte de l’Union africaine.  Au Mozambique, les enfants disposent de leur propre Parlement et débattent des questions qui les préoccupent, a encore affirmé la représentant.  Celui-ci a toutefois reconnu les nombreux défis encore à relever pour son pays, notamment la pauvreté et son incidence sur l’accès des enfants à l’éducation, aux services de santé et à l’eau, qui les empêchent de jouir de l’ensemble de leurs droits.

M. NARCISO SIPACO RIBALA (Guinée équatoriale) s’est déclaré préoccupé par les défis que rencontrent les enfants, notamment dans les situations de conflit armé.  Le représentant a expliqué que son pays avait mis au point une stratégie nationale pour protéger les droits de l’enfant, notamment grâce à l’amélioration et la modernisation de la législation et des politiques pour l’égalité des sexes et la protection des enfants.

M. Sipaco Ribala a aussi fait mis en avant l’augmentation constante du nombre d’enfants dans l’enseignement préscolaire et primaire, faisant en outre état d’une parfaite égalité des sexes en matière d’éducation.  Il a également affirmé que le Gouvernement entendait garantir à tous les enfants une éducation secondaire et primaire gratuite. 

M. Jaime Hermida Castillo (Nicaragua) a souligné que, dans son pays, la famille constitue le noyau naturel et fondamental pour le bien-être et le développement des enfants.  C’est pourquoi le Gouvernement développe des programmes qui bénéficient à l’ensemble des familles du pays.  Le représentant a ensuite fait référence aux documents des Nations Unies et de l’UNICEF qui soulignent les progrès accomplis par le Nicaragua grâce à ses politiques socioéconomiques.  Le pays a atteint les objectifs de développement durable en matière de mortalité infantile et de santé maternelle, s’est-il félicité, avant de souligner que le Nicaragua œuvrait à une société fondée sur des valeurs, des principes et des responsabilités.

Mme CLOTILDE A. FERRY (Monaco) a déclaré qu’alors que l’objectif que s’était fixé la communauté internationale il y a 16 ans était « d’édifier un monde digne pour les enfants », le nombre d’entre eux vivant dans les zones de conflits avait augmenté de 74% au cours des 10 dernières années.  Les conflits armés mettent à mal la protection offerte par la famille, la société et le droit, a-t-elle rappelé.  C’est pourquoi Monaco coparraine les résolutions du Conseil de sécurité portant sur le sort des enfants dans les conflits armés.  Par ailleurs Son Altesse royale Caroline de Hanovre préside l’Association mondiale des amis de l’enfance (AMADE), qui participe à un programme ayant pour objectif de réintégrer les enfants démobilisés dans les zones de conflit, a fait valoir la représentante.

Alors que l’éducation est un droit essentiel qui permet à chaque enfant de recevoir une instruction et de s’épanouir dans la vie, Monaco a soutenu, en juillet dernier, la Déclaration sur la sécurité des enfants dans les écoles et a accueilli, en juin de cette année, un colloque de haut niveau intitulé « La violence à l’encontre des enfants dans le contexte familial et à l’école », a également indiqué Mme Ferry.

Mme BAH-CHANG (Sierra Leone) a déclaré que son pays était engagé dans la protection des enfants face à toute forme d’abus et de violence.  Plusieurs domaines critiques nécessitant une législation ont été identifiés à ce sujet et une loi sur les droits de l’enfant, conforme à la Convention relative aux droits de l’enfant a été adoptée.

La Sierra Leone est également déterminée à garantir à chaque enfant une éducation de qualité, car la marginalisation est source d’inégalités et de barrière à l’accès à l’éducation, a poursuivi la représentante.  C’est pourquoi une éducation gratuite et de qualité est proposée à chaque enfant vivant dans le pays, depuis l’école primaire jusqu’à la fin du secondaire.

Pourtant, en dépit de tous ces efforts, la Sierra Leone reste confrontée à un certain nombre de contraintes et de manques de capacités, qui l’empêchent de mettre en œuvre toutes ses obligations relatives à la Convention et aux autres instruments qui s’y rapportent, a reconnu la représentante.

M. EDGAR SISA (Botswana) a déclaré que son pays avait adopté des lois et programmes visant à promouvoir, garantir, protéger les droits de l’enfant, et à assurer leur bien-être.  Avec les agences des Nations Unies, les autorités ont également signé des accords de coopération visant à renforcer les efforts dans la lutte contre toutes les formes de violence, dans toutes les sphères de la société.

À titre d’exemple, le Botswana et les Nations Unies ont adopté le 10 juillet de cette année, un programme conjoint de lutte contre la violence basée sur le genre, couvrant la période 2018-2020, a expliqué M. Sisa.  Ce programme vise à éliminer toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et des filles, dont l’exploitation sexuelle, les pratiques néfastes et le mariage précoce.  Le 13 avril dernier, le Parlement a en outre adopté un amendement au Code pénal qui relève l’âge du consentement sexuel de 16 à 18 ans, afin de l’aligner sur les dispositions de la loi de 2009 sur la protection de l’enfance, a encore indiqué le représentant. 

Mme DOMA TSHERING (Bhoutan) a souligné que son pays fut parmi ceux qui ont ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en août 1990.  Depuis lors, de nombreux progrès pour le bien-être de l’enfant ont été relevés dans le pays.  Avec plus de la moitié de sa population âgée de moins de 25 ans, le Gouvernement du Bhoutan a toujours privilégié le bien-être des enfants et des jeunes quand il établit le budget national, a affirmé la représentante.  Sur les 16 objectifs stratégiques du plan national de développement, 4 ont ainsi un lien avec les enfants.  Des points focaux sur les questions de l’enfance sont également nommés dans toutes les agences gouvernementales, et le pays a même établi un Parlement des enfants, en 2015, afin de promouvoir leur participation à la vie publique et à l’élaboration des politiques.

M. GUILAVOGUI (Guinée) a déclaré que pour faire de l’État une entité respectueuse des droits humains, ce dernier avait souscrit à tous les engagements régionaux et sous-régionaux.  Le représentant a ensuite présenté les réformes institutionnelles qui ont abouti à la révision de la politique nationale de promotion du bien-être et des droits de l’enfant.  Il a de plus expliqué que les 10 aspirations de l’Agenda 2040 pour les enfants d’Afrique, adopté en 2017 par l’Union Africaine, avaient été déclinées en action concrètes.

Mme AL-ABRI (Oman) a souligné l’importance accordée par son pays à l’enfant, présentant celui-ci comme le noyau de la société.  Les enfants et les jeunes d’Oman bénéficient de tous leurs droits, sans discrimination, a affirmé la représentante, qui a cité en particulier le droit à l’éducation et le droit à la participation à la vie publique.  Les enfants ont en outre accès aux soins médicaux gratuits.  Le Sultanat accord une importance particulière aux enfants handicapés et les aide à jouir d’une vie saine, à l’instar des autres enfants.  Une loi a été promulguée en 2008, à leur intention, qui leur garantit la réhabilitation.

Mme MEHDIYEVA (Azerbaïdjan) a déclaré qu’afin de se conformer aux dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant, son pays avait adopté une série de mesures dans les domaines de la protection sociale, de l’éducation et des services de santé.  Parmi ces initiatives figurent la loi sur l’éducation préscolaire, l’amendement à la loi sur la protection sociale des enfants privés de parents ou de soins parentaux et un décret présidentiel sur les allocations aux mères de plus de cinq enfants.

Les enfants ayant des besoins spécifiques, comme les enfants déplacés, bénéficient de la gratuité de l’éducation et des soins de santé dans les institutions publiques, a encore précisé la représentante.  Au cours des cinq dernières années, le Ministère du Travail et de la protection de la population a en outre mis en place des programmes de réhabilitation et d’insertion pour les enfants handicapés.

Droit de réponse

Le représentant de la République arabe syrienne a exercé son droit de réponse à la suite des interventions de la Turquie, de l’Arabie saoudite et des États-Unis concernant l’aide qu’ils apportent aux enfants syriens réfugiés.  « Si tant est que cette assistante existe, ce sont les Gouvernements de ces pays qui sont responsables des souffrances du peuple syrien et c’est à cause d’eux que les enfants syriens ont perdu la sécurité, la stabilité et la vie avec leurs parents » a-t-il affirmé.  Pour le représentant, la crise se prolonge parce qu’on « met des obstacles sur la voie d’une solution politique ».  « Sans l’intervention de ces mêmes États nous n’aurions pas besoin de l’assistance de ces pays », a-t-il conclu.

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