Soixante-treizième session,
23e séance – matin
AG/EF/3508

Dans l’objectif d’éliminer la faim et la malnutrition, la Deuxième Commission adopte trois textes sur la sécurité alimentaire et les végétaux

« Faim Zéro ».  Tel est l’objectif numéro 2 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui a beaucoup retenu l’attention des délégations de la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, ce matin.  Après un mois de travaux et 22 séances de débats, elle a entendu la présentation de 33 projets de résolution, dont cinq qu’elle a adoptés.  L’Égypte a espéré, avant de présenter 29 projets au nom du Groupe des 77 et la Chine, que leur examen se ferait dans un esprit constructif.

Dans l’un des quatre projets de résolution présentés au titre du développement agricole, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, les délégations insistent sur la nécessité d’une volonté politique plus ferme d’éliminer la faim et la malnutrition sous toutes ses formes.  Elles ont adopté par consensus un texte qui proclamerait le 7 juin « Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments », notant que, dans un monde où les chaînes d’approvisionnement alimentaire se sont complexifiées, tout incident en matière de sécurité sanitaire des aliments peut produire des effets préjudiciables sur la santé, le commerce et l’économie.  Le Costa Rica, qui a présenté le texte, a fait valoir que, chaque année dans le monde, un être humain sur 10 tombe malade en raison de bactéries, de virus ou de substances chimiques nocives, et que trop d’entre eux en meurent.

Un autre texte proclamerait le 10 février « Journée internationale des légumineuses », suivant ainsi les organismes de santé qui recommandent de consommer des légumineuses dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré.  Ce régime permet aussi de prévenir et de mieux gérer des maladies chroniques comme l’obésité, le diabète, les maladies coronariennes et le cancer.  Quant au troisième texte sur ce sujet, il proclamerait 2020 « Année internationale de la santé des végétaux ».  Le projet constate que la préservation de la santé des végétaux permet de protéger l’environnement, les forêts et la diversité biologique contre les ennemis des végétaux, de lutter contre les effets des changements climatiques, de contribuer aux efforts visant à éliminer la faim, la malnutrition et la pauvreté, et de stimuler le développement économique.

Les deux autres projets de résolution, adoptés ce matin, ont été soumis à un vote.  Le premier, intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles », s’adresse à « Israël, Puissance occupante », pour qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril ces ressources.  Il reconnaît le droit du peuple palestinien de demander réparation par suite de mesures illégales prises par Israël.

Enfin, le projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » se préoccupe de l’augmentation du nombre de mesures protectionnistes et de politiques de repli qui nuisent au système commercial multilatéral et rendent les pays plus vulnérables.  Il demande la réforme du système financier international et d’amplifier la participation des pays en développement dans la prise des décisions, en vue de créer un environnement propice au développement durable, dans un esprit de partenariat planétaire.

Parmi les projets de résolution présentés, ce matin, qui seront examinés ultérieurement, un texte aborde la question du commerce international comme moteur de la croissance et moyen de réduire la pauvreté dans le cadre du Programme 2030.  Il vise à promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, transparent, inclusif, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce.  En le présentant au nom du Groupe des 77 et la Chine, l’Égypte a mis en exergue la nécessité de se pencher sur la situation des pays les plus vulnérables.  Le représentant s’est dit préoccupé par certaines rhétoriques liées au commerce, qui ont des conséquences négatives sur les exportations.  Concernant le projet de résolution sur le système financier international, qui traite du problème des flux financiers illicites, il a souligné que cette soixante-treizième session de l’Assemblée générale est à marquer d’une pierre blanche car elle offre l’occasion de prendre des mesures concrètes sur cette grave question.

En début de séance, les États-Unis ont voulu rappeler qu’à leurs yeux, le Programme 2030 n’a pas de valeur contraignante.  S’ils en appuient l’esprit, ils estiment qu’il revient à chaque pays de s’atteler à le mettre en œuvre en fonction de ses propres politiques et priorités nationales.  Par exemple, a dit la représentante, ce Programme n’implique pas d’engagement de donner un nouvel accès aux marchés pour les biens et les services.  La délégation a aussi fait valoir que l’Administration américaine a décidé de se retirer de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, même si elle a réaffirmé son appui à la croissance économique tout en protégeant l’environnement.  En ce qui concerne le Nouveau Programme pour les villes, elle a rappelé que chaque État a le droit de décider comment il commerce avec les autres, et que lorsque les États-Unis ont adopté des sanctions, c’était pour des raisons précises et comme outil approprié, légitime et efficace, meilleur que le recours à la force.  Le pays défend ses intérêts de manière souveraine et l’ONU ne doit pas s’impliquer, a asséné la délégation.  Elle a ajouté que les États-Unis ne respecteront pas les décisions incitant au transfert de technologie dans des conditions qui ne sont pas acceptables, estimant également que le terme de croissance inclusive figurant dans nombre de résolutions est vague.

Le Président de la Deuxième Commission, M. Jorge Skinner-Kleé Arenales, a rappelé aux délégations que la Commission doit achever ses travaux le 29 novembre.  La prochaine séance plénière aura lieu le jeudi 15 novembre, à 10 heures.  La Commission se prononcera sur les projets de résolution pour lesquels les négociations seront terminées.

PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

Les technologies de l’information et des communications au service du développement:

A/C.2/73/L.29

Questions de politique macroéconomique 

a) Commerce international et développement: A/C.2/73/L.21

b) Système financier international et développement: A/C.2/73/L.12

c) Soutenabilité de la dette extérieure et développement: A/C.2/73/L.11

d) Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable: A/C.2/73/L.19

Suivi et mise en œuvre des textes issus des Conférences internationales sur le financement du développement: A/C.2/73/L.17

Développement durable:

A/C.2/73/L.13

a) Examen approfondi à mi-parcours des activités relatives à la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable »: A/C.2/73/L.24

b) Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement: A/C.2/73/L.14 et A/C.2/73/L.27

c) Réduction des risques de catastrophe: A/C.2/73/L.6 et A/C.2/73/L.15

d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures: A/C.2/73/L.28

e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique: A/C.2/73/L.38

f) Convention sur la diversité biologique: A/C.2/73/L.33

g) Rapport de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement du PNUE: A/C.2/73/L.36

h) Harmonie avec la nature: A/C.2/73/L.39

i) Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable: A/C.2/73/L.40

j) Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière: A/C.2/73/L.16

Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains et la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable et renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)

A/C.2/73/L.4

Mondialisation et interdépendance

Vers un nouvel ordre économique international: A/C.2/73/L.23

Groupes de pays en situation particulière 

a) Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés: A/C.2/73/L.31

b) Suivi de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral: A/C.2/73/L.30

Élimination de la pauvreté et autres questions liées au développement

A/C.2/73/L.18

a) Activités relatives à la troisième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2018-2027): A/C.2/73/L.9

b) Coopération pour le développement industriel: A/C.2/73/L.10

Activités opérationnelles de développement 

a) Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies: A/C.2/73/L.8

b) Coopération Sud-Sud pour le développement: A/C.2/73/L.22

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

A/C.2/73/L.7

A/C.2/73/L.2/Rev.1

A/C.2/73/L.3/Rev.1

A/C.2/73/L.5/Rev.1

Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles

A/C.2/73/L.37

ADOPTION DE PROJETS DE RÉSOLUTION

Mondialisation et interdépendance

Par le projet de résolution intitulé « Vers un nouvel ordre économique international » (A/C.2/73/L.23), adopté par 114 voix pour, 47 contre et 4 abstentions (Arménie, Tonga, Turquie et République de Corée), l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut continuer de s’employer à instaurer un nouvel ordre économique international fondé sur les principes d’équité, d’égalité souveraine, d’interdépendance, d’intérêt commun, de coopération et de solidarité entre tous les États.

Elle rappellerait qu’il est demandé instamment aux États de s’abstenir d’adopter et d’appliquer des mesures économiques, financières ou commerciales unilatérales dérogeant au droit international ou à la Charte des Nations Unies, qui font obstacle à la pleine réalisation du développement économique et social, en particulier dans les pays en développement.

L’Assemblée réaffirmerait l’engagement pris d’élargir la participation des pays en développement –y compris les pays d’Afrique, les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et les pays à revenu intermédiaire, ainsi que les pays et peuples sous occupation étrangère– et de leur donner davantage voix au chapitre dans la prise de décisions économiques internationales et la définition de normes en la matière et dans la gouvernance économique mondiale.

Elle demanderait aux États de coopérer plus étroitement, notamment dans le cadre des organismes des Nations Unies concernés et des autres instances régionales ou internationales pertinentes, pour lutter contre les flux financiers illicites sous toutes leurs formes.

Consciente que le mouvement général de déréglementation financière a contribué à augmenter le volume net des sorties de capitaux des pays en développement vers les pays développés, elle déciderait de poursuivre l’examen de la situation économique internationale et de ses incidences sur le développement à sa soixante-quinzième session, et prierait le Secrétaire général de donner, dans le rapport qu’il lui présentera au titre de la question intitulée « Mondialisation et interdépendance », des moyens pour surmonter ces problèmes.

Pour l’Égypte, qui a présenté le projet de résolution au nom du Groupe des 77 et la Chine, cette résolution appelle la communauté internationale à mettre en priorité le renforcement de l’appui tous azimuts du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) et du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement.  Elle réaffirme aussi l’engagement du Programme d’action de Vienne à intégrer davantage les pays en développement sans littoral.

Avant le vote, les États-Unis, qui ont voté contre, ont déploré que l’Assemblée générale essaie d’imposer des mesures sur les institutions ne relevant pas des Nations Unies, notamment au sujet des transferts de technologies.  Ils ont demandé d’éviter toute politisation inutile des résolutions, qu’ils ont jugées comme une perte de temps. 

Après le vote, la délégation de l’Union européenne (UE) a expliqué qu’elle avait voté contre l’adoption de la résolution sous sa forme actuelle, car elle est convaincue que les résolutions 3201 et 3202, adoptées en 1974 et dont il est fait mention dans le texte, ne correspondent plus au cadre contemporain et font référence à des concepts des années 70.  Cet anachronisme risque de marginaliser le rôle de l’ONU dans la gouvernance économique mondiale, a estimé l’UE.

La délégation de l’UE faisait référence au deuxième paragraphe du préambule du projet de résolution adopté aujourd’hui, qui mentionne les principes énoncés dans la Déclaration concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique international et le Programme d’action concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique international, que l’Assemblée générale avait adopté lors de la sixième session extraordinaire, le 1er mai 1974.

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Par le projet de résolution intitulé « Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments » (A/C.2/73/L.2/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait de proclamer cette journée le 7 juin, notant que dans un monde où les chaînes d’approvisionnement alimentaire se sont complexifiées, tout incident en matière de sécurité sanitaire des aliments peut produire des effets préjudiciables dans le monde entier.

Par ce texte, l’Assemblée générale inviterait l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les organisations mères de la Commission du Codex Alimentarius, à faciliter la célébration de cette Journée internationale, en collaboration avec d’autres organismes des Nations Unies compétents.

Ce texte souligne qu’il faudrait renforcer d’urgence la sensibilisation à tous les niveaux, et promouvoir et faciliter les actions en faveur de la sécurité sanitaire des aliments, sur la base de principes scientifiques.  Il tient en outre compte du fait que la charge mondiale des maladies d’origine alimentaire est considérable et pèse sur les personnes de tous âges, en particulier sur les enfants de moins de 5 ans et les habitants des régions du monde où le revenu est faible.

Le Costa Rica, qui a présenté le projet de résolution, a souligné l’importance de l’innocuité des aliments pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a fait valoir que chaque année dans le monde, un être humain sur 10 tombait malade en raison de bactéries, de virus ou de substances chimiques nocives, et que trop d’entre eux en mouraient.  Il a exhorté à sensibiliser le grand public sur les conséquences des aliments contaminés.

Après le vote, les États-Unis se sont dit préoccupés par un paragraphe du projet « élargissant le mandat de l’OMS de manière indue ».

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Par le projet de résolution intitulé « Journée internationale des légumineuses » (A/C.2/73/L.3/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale déciderait de proclamer cette journée le 10 février et inviterait tous les États Membres, les organismes des Nations Unies, les autres organisations internationales et régionales, ainsi que le secteur privé et la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, les particuliers et les autres parties prenantes concernées, à la célébrer.

L’Assemblée noterait les possibilités qu’offrent les légumineuses pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030: lentilles, haricots, pois et pois chiches constituant pour les populations du monde une des sources de protéines végétales et d’acides aminés nécessaires à un régime alimentaire équilibré, et par leur haute teneur en fer, les légumineuses mélangées à des aliments riches en vitamine C permettent de lutter contre les carences, en particulier chez les femmes en âge de procréer.

En outre, par ce texte, l’Assemblée se dirait consciente que les légumineuses sont des plantes dont les propriétés de fixation de l’azote dans le sol contribuent à améliorer la fertilité des sols; et que dans de nombreux pays, ce sont les femmes qui sont responsables de la culture des légumineuses et qu’il importe de les autonomiser.

Le Burkina Faso, qui a présenté le projet, a relevé que celui-ci visait à maintenir l’élan créé par l’Année internationale des légumineuses en 2016, à mettre en valeur leur rôle dans la réalisation de huit objectifs de développement durable, et à stimuler la recherche scientifique quant à leurs « qualités nutritives exceptionnelles, mais pas toujours bien connues ».

Développement agricole, sécurité alimentaire et nutrition

Par le projet de résolution intitulé « Année internationale de la santé des végétaux (2020) » (A/C.2/73/L.5/Rev.1), adopté sans vote, l’Assemblée générale, notant que des végétaux en bonne santé constituent la base de toute vie sur terre et qu’ils sont indispensables au maintien de la vie, déciderait de proclamer 2020 Année internationale de la santé des végétaux, et inviterait toutes les parties prenantes concernées à contribuer et à s’associer à la célébration de cette année internationale.

Elle soulignerait que toutes les activités qui pourraient découler de l’application de la présente résolution devraient être financées au moyen de contributions volontaires.

La Finlande, qui a présenté le projet de résolution, a annoncé qu’elle visait à sensibiliser le monde à la santé des végétaux et à ses effets positifs sur la santé, l’économie et le développement durable.  Une meilleure santé des végétaux est une composante essentielle de la réalisation de nombreux objectifs de développement durable du Programme 2030, a-t-elle précisé.  

Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles 

Par le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/73/L.37), adopté par 150 voix pour, 6 contre (Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël et Nauru) et 12 abstentions, l’Assemblée générale réaffirmerait que la Convention de Genève de 1949, relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, est applicable au Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et aux autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967.  Elle rappellerait que les droits de l’homme doivent y être respectés, ainsi que dans le Golan syrien occupé.

L’Assemblée exigerait d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.

Elle reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation par suite de mesures illégales prises par Israël, et demanderait à ce dernier de s’acquitter scrupuleusement des obligations que lui impose le droit international, notamment humanitaire.

Rappelant également l’avis sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé que la Cour internationale de Justice a donné en 2004, l’Assemblée serait gravement préoccupée par le fait qu’Israël, Puissance occupante, détruise dans le Territoire palestinien occupé des terres agricoles et des équipements essentiels, notamment des réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et d’alimentation en électricité, en particulier durant des opérations militaires, et des profondes répercussions de ces destructions sur l’environnement et l’économie.

Se disant gravement préoccupée par les conséquences néfastes pour l’environnement et les efforts de reconstruction et de développement des munitions non explosées qui restent dans la bande de Gaza, et de la pénurie d’énergie récurrente dans cette région, l’Assemblée demanderait à Israël de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et d’alimentation en électricité.  Elle insisterait sur la nécessité de faire avancer d’urgence les projets de reconstruction et de développement à cet égard, notamment dans la bande de Gaza.

En outre, elle demanderait à Israël, Puissance occupante, de lever tous les obstacles à l’exécution des projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des eaux usées dans la bande de Gaza et la reconstruction et l’amélioration des infrastructures d’approvisionnement en eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza.

L’Égypte, qui a présenté le projet de résolution au nom du Groupe des 77 et la Chine, a informé que cette résolution était identique à celle de l’an dernier, à part deux mises à jour techniques sur les dates dans le préambule du projet et dans le dernier paragraphe.  Elle a espéré que ce projet de résolution permette de soulager les pressions économiques et sociales exercées sur les Palestiniens et la population syrienne civile.

Avant le vote, l’Arabie saoudite a estimé que la résolution confirmait la souveraineté permanente des États sur leurs ressources naturelles dans des conditions d’occupation.  Elle a estimé que la souffrance du peuple palestinien avait assez duré, et que l’occupation israélienne constituait une violation flagrante des violations internationales.

De son côté, Israël a estimé que ce projet de résolution était basé sur un rapport de l’ONU « sans lien avec la réalité », fondé sur « des données sélectives et peu fiables ».  Le rapport ignore aussi le Hamas, dont la vision du monde s’exprime dans des actes terroristes tragiques, a estimé Israël.  Estimant que cette résolution n’avait pas sa place en Deuxième Commission, Israël a exhorté toutes les délégations qui « se soucient du professionnalisme de cette enceinte et rejettent les manigances politiques biaisées » à voter contre.

Après le vote, l’Autriche, au nom de l’Union européenne, a tenu à consigner que, dans le contexte de son appui au projet de résolution, l’emploi du terme « Palestine » ne saurait être interprété comme la reconnaissance de l’État de Palestine. 

L’État observateur de Palestine a estimé que ce projet de résolution réaffirmait avec force la souveraineté du peuple palestinien sur les ressources naturelles de son sol.  Rappelant les destructions de ressources naturelles, il a exhorté Israël à respecter le droit international pour « atteindre une paix juste et durable » et que « l’occupation prenne fin ».

Enfin, la République arabe syrienne a réaffirmé son droit inaliénable sur le Golan, et rappelé que des dizaines de résolutions des Nations Unies condamnant les actes d’Israël devaient encore être appliquées.

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