Soixante-douzième session,
Réunion conjointe avec l'ECOSOC - matin
AG/EF/3492-ECOSOC/6948

L’ECOSOC et la Deuxième Commission choisissent les thèmes des rapports 2019 et 2020 du Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement durable

Le Conseil économique et social (ECOSOC) et la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières ont débattu, ce matin, lors d’une réunion conjointe, des questions devant être abordées dans le chapitre thématique des rapports 2019 et 2020 du Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement durable. 

En 2019, le chapitre thématique devrait porter sur le « cadre de financement national pour les objectifs de développement durable » et, en 2020, sur « le financement durable à l’ère de la quatrième révolution industrielle ». 

Le rapport annuel du Groupe de réflexion interinstitutions sur le financement du développement durable est rédigé par des organismes de l’ONU et autres entités extérieures, les parties prenantes institutionnelles les plus importantes étant la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). 

Le rapport comprend trois sections: la première porte sur le contexte mondial et ses incidences pour le financement du développement, la seconde prévoit une présentation de chaque chapitre du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et la troisième aborde une question thématique. 

Dans ses observations liminaires, le Vice-Président du Conseil, M. Omar Hilale, a rappelé que, dans son dernier rapport, le Groupe de réflexion interinstitutions indique que la plupart des types de flux de financement du développement ont augmenté et que ces progrès ont été étayés par la reprise de l’économie mondiale. 

« Le Groupe avertit cependant que la présence de risques et d’obstacles structurels demeure problématique dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba », a déclaré M. Hilale.  Il a ensuite indiqué que les derniers rapports du Groupe ont été une base très utile pour les conclusions et recommandations du Forum de l’ECOSOC sur le suivi du financement du développement. 

Le Vice-Président a insisté sur les investissements considérables qu’il faudra pour financer l’ambitieux Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Programme d’action d’Addis-Abeba constitue certes un cadre de financement exhaustif mais son exécution demeure difficile, a-t-il concédé, en soulignant la nécessité de rassembler toutes les sources de financement, « y compris les ressources publiques internes, l’aide internationale et les investissements du secteur privé ».

Enfin, M. Hilale a jugé « très intéressant » le thème proposé pour 2019, à savoir « le cadre de financement national pour les objectifs de développement durable ».  Il serait utile, a-t-il estimé, que les pays reçoivent davantage de conseils sur l’élaboration d’une démarche stratégique et intégrée en matière de planification et de financement à l’échelle nationale. 

Compte tenu des immenses transformations découlant des technologies émergentes et de leur capacité disruptive, le Directeur du Bureau du financement du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, M. Navid Hanif, s’est félicité de la pertinence du thème proposé pour 2020: « le financement durable à l’ère de la quatrième révolution industrielle ».  De tels changements exigent que nous repensions nos approches du financement du développement, afin que les dividendes des nouvelles technologies l’emportent sur leurs conséquences négatives, a déclaré M. Hanif. 

Dans le débat qui a suivi, les délégations ont globalement jugé pertinents les deux thèmes proposés pour 2019 et 2020.  Le délégué de l’Égypte, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a souhaité que la question thématique pour 2019 ne mette pas un accent excessif sur la « mobilisation des ressources nationales au détriment d’autres ressources de financement ».  Il a également souligné l’imprécision de la notion de quatrième révolution industrielle, « dont on ne sait au juste ce qu’elle recouvre ».

Pointant le danger d’une « pseudo-science », le délégué des États-Unis a souhaité que le thème de 2020 s’articule autour de faits scientifiques rigoureux.  Il s’est félicité du thème proposé pour 2019, en insistant sur la mobilisation des ressources nationales.  Les États-Unis demeurent l’un des principaux contributeurs à l’aide publique au développement, a-t-il rappelé. 

Le représentant du Mexique a souligné l’importance de renforcer les synergies entre le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba, tandis que son homologue de l’Australie a espéré que la question thématique de 2019 fasse une large part à l’expérience des pays de l’Asie-Pacifique.  La déléguée australienne a par ailleurs mis en garde contre une inclusion systématique dans les rapports des objectifs de développement durable qui pourraient s’en trouver dès lors dilués.  Enfin, le représentant de l’OMC a plaidé pour le renforcement des capacités des États en vue de leur intégration harmonieuse au sein du système commercial international.

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