Soixante-treizième session,
6e séance - matin
AG/DSI/3601

Première Commission: Appels à la coopération internationale pour contrer le commerce et la prolifération des armes légères

Très mobilisée, depuis l’ouverture de son débat général, lundi, par la question du désarmement nucléaire, la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a entendu, aujourd´hui, l’inquiétude de nombreux États, africains notamment, concernant la prolifération des armes légères et de petit calibre (ALPC).

Ces derniers se sont succédé pour tirer la sonnette d’alarme sur l’impact de ce phénomène qui déstabilise les pays, nourrit les conflits, encourage le crime, le terrorisme, les trafics et affecte principalement les populations, que ce soit au Sahel, dans la Corne de l’Afrique, en Amérique centrale, voir même dans la région du Pacifique et ailleurs.

« Une nation qui a connu plusieurs guerres ne considère jamais la paix comme un acquis », a souligné le Libéria en rappelant que, comme d’autres sur le continent et ailleurs, son pays ne produit pas de petites armes mais en est la victime. 

Il est apparu clairement à la majorité des orateurs que la coopération internationale est indispensable pour combattre la fabrication, le transfert et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  D’autant plus que ces armes sont relativement « peu chères, facilement accessibles et simples d’utilisation », a insisté l’Éthiopie.  Et donc facilement disponibles pour les acteurs non étatiques de la violence.

Outre les différents mécanismes sous l’égide de l’ONU tels le Traité sur le commerce des armes et le Programme d’action relatif aux armes légères, dont la troisième Conférence d’examen s’est tenue en juin à New York, l’importance des forums régionaux a été également relevée.  Le Mali a évoqué la Déclaration de Bamako qui arrête une position africaine commune sur la prolifération et la circulation des armes légères ainsi que la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les ALPC, leurs munitions et autres matériels connexes.

La République centrafricaine s’est félicitée de l’entrée en vigueur, en mars 2017, de la Convention de l’Afrique centrale - dite « Convention de Kinshasa »- pour le contrôle des armes légères et de petit calibre et de toutes les pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication.  La première Conférence des États parties s’est tenue en juin dernier à Yaoundé, au Cameroun, et cinq pays disposent désormais d’une commission nationale contre la circulation des ALPC, s’est félicitée la délégation.

Le soutien apporté par le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique a été cité à plusieurs reprises pour la mise en œuvre des traités internationaux et la déclinaison de stratégies nationales, le renforcement des arsenaux législatifs et des initiatives originales.

Dans le Pacifique, Samoa conduit actuellement son troisième armistice sur les armes, en trois ans, qui permet aux détenteurs d’armes à feu de les rendre sans risquer de poursuite.

Mais ces programmes sont coûteux et réclament une assistance internationale, « indispensable à leur succès », a insisté le Nicaragua, tandis que le Libéra, a lui aussi, réclamé un soutien financier et matériel.

Le Gouvernement de la RCA bénéficie, pour sa part, de l’appui de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dans le désarmement, la démobilisation, la réinsertion et la réintégration (DDRR) des groupes armés.  Mais elle mène parallèlement des programmes de collectes d’armes et de réduction de la violence communautaire dont ont déjà profité plus de 7 600 ex-combattants.

Le Soudan, qui a lui aussi lancé une campagne contre la prolifération des ALPC, a par ailleurs insisté sur la nécessité d’impliquer les États producteurs d’armes dans ces efforts et les a appelés à cesser de les exporter vers des groupes et des acteurs non étatiques.

Mais que restera-t-il de toutes ces discussions? a toutefois interjeté la Zambie, pour qui « les progrès de la civilisation humaine sont inversement proportionnels à ceux de la technologie des systèmes d’armes ».  Se moquant des « bonnes intentions et projets de résolution » dont accouche chaque année la Première Commission, son représentant a fait valoir que dans un monde où « 1% de la population possède 82% de la richesse mondiale, les puissants ne protègent pas les faibles ».

« Notre conscience est tranquille quand nos pays produisent, stockent ou utilisent des armes aussi longtemps qu’elles ne tuent que des personnes d’un autre pays, d’une autre couleur de peau, d’une autre religion ou d’une autre langue », a-t-il ironisé.  Pourtant, la guerre n’est pas une condition humaine inévitable, a-t-il insisté, en enjoignant la communauté internationale à « transformer les armes en soc de charrue ».

Comme au cours des sessions précédentes, plusieurs délégations, dont celle du Royaume-Uni, ont vivement dénoncé les recours récents à l’arme chimique, que ce soit en Syrie ou sur le sol britannique.  Le Pérou a, de son côté, appelé à interdire le développement et l’emploi de systèmes d'armes létales autonomes et a espéré un instrument juridiquement contraignant en la matière.  La Géorgie et le Moldova ont par ailleurs fait état été d’une recrudescence d’activités militaires russes sur « leur » territoire respectif.

La Première Commission poursuivra ses travaux lundi 15 octobre, à partir de 15 heures

DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR TOUCHANT LE DÉSARMEMENT ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE

Motion d’ordre de la République arabe syrienne

Le représentant de la République arabe syrienne a souhaité déposer une motion d’ordre à propos des déclarations prononcées, hier, par le délégué des États-Unis, lors des droits de réponse.  Après avoir pointé un « non-respect flagrant des traditions diplomatiques et de la politesse », il a fait le lien avec la politique des États-Unis qui, a-t-il affirmé, ne respecterait ni le droit, ni les normes internationales.  Le Président de la Commission l’a alors arrêté pour lui signifier que sa motion d’ordre est en réalité un droit de réponse et qu’il pourra l’exercer le moment venu.  Si le délégué syrien s’est plié à sa demande, il a insisté sur le fait que son intervention concernait toutes les délégations, et, qu’à cet égard, elle était davantage plus qu’un droit de réponse.

Déclarations (suite)

M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a indiqué que l’isolement géographique de Samoa ne protège plus son pays des menaces à sa sécurité, ce qui inclue la prolifération nucléaire et le trafic illégal d’armes classiques et légères. L’interconnectivité du monde a, renforcé la nécessité d’une collaboration et d’une coopération étroites entre les États et la société civile afin d’établir une plateforme qui garantira la paix, a-t-estimé.  Les puissances nucléaires des années 70 ont considéré que la région du Pacifique était le lieu idéal pour tester leurs arsenaux nucléaires, et ce, sans égard pour la sécurité et le bien être des peuples vivant dans la région, a dénoncé le délégué.  Les cicatrices causées par les essais nucléaires ont façonné le soutien de la région du Pacifique en faveur du désarmement nucléaire et vers un monde totalement exempt d’essais nucléaire.  Ceci a conduit à l’établissement du Traité sur la zone dénucléarisée du Pacifique Sud, dit Traité de Rarotonga, qui est entré en vigueur en 1986, a-t-il rappelé.

Le représentant a, par ailleurs, averti que le trafic illicite d’armes et de munitions déstabilise les économies et fait augmenter la pauvreté, tout en exacerbant et prolongeant les conflits armés.  En tant qu’État partie au Traité sur le commerce des armes, Samoa est engagé à jouer son rôle en appliquant les obligations issues du texte.  Sur le plan national, Samoa a mis à jour sa loi sur les armes classiques en 2017.  « Nous maintenons que la prolifération et les transferts illégaux d’armes de petit calibre sont une source de préoccupation majeure pour les petits pays comme Samoa.  D’ailleurs, en ces mois d’octobre et de novembre 2018, Samoa mène son troisième armistice sur les armes en trois ans, pour permettre aux détenteurs de ce type d’armes de les rendre sans risquer de poursuite, dans le but de réduire le nombre de possessions illégales d’armes à feu et de prévenir les accidents qu’elles pourraient causer.

Mme DIEDRE NICHOLE MILLS (Jamaïque) a salué le lancement en mai 2018, du Programme pour le désarmement du Secrétaire général.  Elle a toutefois souligné que pour réaliser de véritables progrès, il faut d’abord que la machine du désarmement fonctionne, d’où l’importance d’éviter de tomber à nouveau dans les divisions qui ont pesé sur les travaux de la Conférence du désarmement dans le passé.  Il faut aussi que l’ONU maintienne un rôle central, a-t-elle poursuivi, notamment par le relais de ses centres régionaux du désarmement.  La Jamaïque a d’ailleurs pu profiter de l’assistance technique et pratique du Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes (UNLIREC) dans sa lutte contre les flux illicites des armes légères et de petit calibre (APLC), a précisé la représentante.  Dans ce contexte, elle s’est félicitée du succès de la troisième Conférence d’examen du Programme d’action sur les ALPC et sur l’instrument international de traçage, qui a eu lieu en juillet 2018, saluant dans la foulée le fait que la question des munitions en fasse désormais partie. 

La Jamaïque souhaiterait en outre que l’on accorde une attention plus grande à la relation entre désarmement et développement ainsi qu’au rôle que peuvent jouer les femmes dans le désarmement.

M. ROBBERT J. GABRIËLSE (Pays Bas) a estimé que le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) était la pierre angulaire de l’architecture de la non-prolifération et du désarmement.  Il reflète notre objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, a-t-il déclaré, qui peut être atteint en poursuivant une approche progressive sur le désarmement.  Il a ensuite accueilli avec bienveillance l’évolution des rapports entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée, estimant toutefois que la RPDC doit honorer ses obligations internationales et franchir des étapes concrètes vers une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible avant que les sanctions ne soient levées.

Le représentant s’est déclaré préoccupé par l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, ainsi que par les incidents en Malaisie et au Royaume-Uni, où des armes chimiques ont été utilisées contre des individus.  Cette utilisation est non seulement une violation du droit international mais aussi de la dignité humaine, a-t-il dénoncé.  Il s’est aussi inquiété de l’accroissement de l’instabilité dans le cyberespace.  Il est grand temps d’en finir avec les réunions du Groupe d’experts gouvernementaux des Nations Unies pour passer à des actions concrètes, a-t-il déclaré.  Il est de la plus haute importance que le Groupe se focalise sur l’application et la mise en œuvre de textes normatifs.

M. MUHAMMAD. SHAHRUL IKRAM YAAKOB (Malaisie) a affirmé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) reste la pierre angulaire du désarmement nucléaire.  En tant que Présidente de la troisième session du Comité préparatoire Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2020, la Malaisie va s’assurer de progrès substantiels, a-t-il indiqué.  Il a fait observer que 122 États Membres ont voté en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ce qui reflète, selon lui, la détermination politique d’un nombre considérable d’États Membres à éliminer ces armes.  Cependant, l’efficacité du Traité est contingente à l’accession de toutes les parties concernées, a-t-il fait observer

Le représentant s’est ensuite félicité de la fin des tensions dans la péninsule coréenne, et de la tenue de trois sommets intercoréens cette année.  Il a appelé toutes les parties à travailler et coopérer en vue de la réconciliation et vers une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule.  Il a aussi appelé à appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Le délégué a par ailleurs fait savoir que, suite à l’utilisation de l’agent neurotoxique à l’aéroport de Kuala Lumpur en 2017, la Haute Cour de justice malaisienne avait annoncé au mois d’août, que les deux accusées, une ressortissante vietnamienne et une Indonésienne allaient comparaitre en justice le 1er novembre 2018.  Le procès devrait s’achever au courant du premier trimestre 2019.

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a indiqué que les foyers de tensions persistent et se déplacent souvent.  Qu’il s’agisse d’armes de destruction massive, chimiques, lourdes ou des armes légères et de petit calibre (ALPC), toutes concourent à infliger des souffrances indicibles aux populations surtout aux catégories les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants, a-t-il déploré.

Il a donc salué la mise en œuvre des divers mécanismes de désarmement sous l’égide de l’ONU et a réaffirmé le rôle crucial de la Conférence du désarmement. Pour lui le désarmement relève de la responsabilité des États mais doit être coiffé par le multilatéralisme qui offre la possibilité d’une démarche concertée et cohérente.

Sur les plans régional et sous-régional, il a salué, en particulier, la Déclaration de Bamako sur la position africaine commune sur la prolifération, la circulation et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre ainsi que la Convention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les armes légères et de petit calibre, leurs munitions et autres matériels connexes.  Il a jugé que le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique apportait une aide importante à la mise en œuvre de ces Traités.

Le Mali, pour sa part, a pris des mesures avec un secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des ALPC pour coordonner les différents services concernés.  Le pays est également partie à plusieurs instruments internationaux et soumet des rapports de mise en œuvre régulièrement, et a aussi adopté une législation sur ces armes.  Le représentant a aussi annoncé qu’il présentera, au nom de la CEDEAO, un projet de résolution sur l’assistance aux États pour l’arrêt de la circulation illicite et la collecte des APLC.

Le délégué a, par ailleurs, averti que les ALPC sont des instruments dont se servent les groupes terroristes pour entraver les efforts de la communauté internationale en faveur du bien-être des populations.  Le Sahel expérimente le terrorisme, la criminalité internationale organisée et les trafics en tous genres, dont celui des armes, a-t-il indiqué.  Pour le Mali, une réponse internationale en appui aux pays de la région contribuera à la résolution durable de la situation.

M. OSMOND AUGUSTIN GOUROU (République centrafricaine) a salué l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, en juillet 2017, que la RCA a signé en raison du risque de les voir utilisées contre des populations inoffensives.  Il a appelé à assurer l’entrée en vigueur du texte.

La République centrafricaine, a-t-il poursuivi, s’inquiète toujours de la fragilité de la situation sécuritaire en Afrique centrale due à la menace de Boko Haram et de nombreux autres foyers de tensions qui favorisent la circulation des armes légères et de toutes sortes de munitions.  Il a demandé à conjuguer les efforts et les moyens pour mettre fin à cette prolifération.

Il a salué les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre et de toutes les pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, dite Convention de Kinshasa, adoptée le 30 avril 2010 et entrée en vigueur le 8 mars 2017.  La première Conférence des États parties s’est tenue en juin dernier à Yaoundé et cinq pays disposent désormais d’une commission nationale contre la circulation de ces ALPC, s’est-il félicité.

Celle créée en RCA en février 2017, a-t-il expliqué, a déjà organisé, avec le soutien des Nations Unies, un atelier d’élaboration de la stratégie nationale sur les ALPC.  La RCA a aussi salué des activités du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique qui continue d’accompagner la mise en œuvre de la Convention de Kinshasa.

Il a jugé par ailleurs important d’intégrer le phénomène de transhumance qui se conjugue avec les conflits armés en Afrique centrale et exacerbe les tensions récurrentes entre agriculteurs et éleveurs, dans cette région du continent.  Ce sujet favorise la circulation des armes, a-t-il indiqué.

 Enfin, le Gouvernement de la RCA, appuyé par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), poursuit ses efforts pour désarmer les groupes armés.  Depuis la mise en place de la stratégie DDR –désarment, démobilisation, réinsertion et réintégration- en mars 2017, le Chef de l’État a lancé un projet pilote qui a été mis en œuvre à Bangui et dans huit sous-préfectures du pays.  Douze des 14 groupes armés y ont participé et 439 ex-combattants ont été désarmés, s’est-il félicité.

Par ailleurs, les programmes de réduction de la violence communautaire du pays, dont les activités incluent la collecte d’armes, ont déjà bénéficié à plus de 7 600 ex-combattants qui ne sont pas éligibles au DRR.  Ce programme vise en priorité les régions où les groupes armés et les milices d’autodéfense sont actifs.  Le représentant a souhaité continuer de bénéficier du soutien de la communauté internationale pour rétablir la paix et la sécurité dans son pays et la sous-région.

M. DEE MAXWELL SAAH KEMAYAH (Libéria) a cité en liminaire son Président: « Une nation qui a connu plusieurs guerres ne considère jamais la paix comme un acquis. »  C’est en vertu de cette maxime que le délégué s’est dit vivement préoccupé par les menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales, particulièrement celles qui sont liées au terrorisme mondial.  Considérant nécessaire de trouver de nouvelles approches multilatérales, « parce qu’elles sont le seul chemin vers la paix et sécurité », il a ajouté qu’il ne fallait pas pour autant perdre de vue les efforts bilatéraux et trilatéraux.

Sur les armes classiques, le Libéria reste préoccupé par la fabrication illicite, le transfert et le commerce illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).  « Nous n’en produisons pas mais nous en sommes victimes », a expliqué le délégué, qui a ensuite rappelé les conséquences économiques et sociales liées aux armes légères et de petit calibre.  Il a réitéré son attachement au Traité sur le commerce des armes et qualifié d’essentiels le Programme d’action relatif aux armes légères ainsi que de l’Instrument international de traçage de ces armes.

M. Kemayah s’est par ailleurs félicité des progrès du Libéria dans sa lutte contre le commerce des ALPC sous tous ses aspects.  Une commission est ainsi chargée d’assurer le suivi du Programme d’action des Nations Unies.  Il a cependant reconnu qu’il existe un certain nombre de défis, notamment en ce qui concerne la gestion des stocks d’armes mais aussi le renforcement des capacités des forces de police afin qu’elles puissent répondre aux menaces terroristes, si nécessaires.

Pour M. OMER AHMED MOHAMED AHMED (Soudan) les changements dans le monde démontrent que la seule façon de préserver la paix et la sécurité est de redynamiser le multilatéralisme.  À cette fin le Soudan appuie le projet de résolution du Groupe arabe appelant le Secrétaire général à organiser une conférence visant à l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Il a souligné, cependant, que la question des armes légères et de petit calibre (ALPC) constitue la priorité du Gouvernement du Soudan, le pays subissant de plein fouet les conséquences du commerce de ces armes qui encouragent certaines tribus et communautés à utiliser la force pour s’approprier le contrôle des ressources naturelles.

Le Soudan, plus conscient que jamais de la menace, participe donc à toutes les enceintes de négociations régionales et internationales sur cette question.  Au plan national, il a créé un bureau national pour le contrôle des ALPC qui mène des efforts importants pour faire face à leur impact.  Le représentant a aussi salué les initiatives régionales sur le contrôle frontalier des ALPC.

Le Gouvernement du Soudan a aussi lancé une campagne contre la prolifération des ALPC qui a recueilli un grand succès en termes de promotion de la paix et de la sécurité, y compris au Darfour comme l’a reconnu le Conseil de sécurité, s’est félicité le délégué. 

Mais la lutte contre les ALPC doit aussi venir des États producteurs et pas uniquement des pays qui en sont victimes.  Les producteurs devraient cesser de les exporter vers des groupes et des acteurs non étatiques, a-t-il insisté.

M. VICTOR MORARU (République de Moldova) a jugé essentiel de renforcer l’architecture de désarmement et de contrôle des armes, à commencer par la Conférence du désarmement, s’alarmant des conséquences possibles de l’impasse dans laquelle elle se trouve.  Certes des instruments juridiques multilatéraux peuvent être négociés en utilisant d’autres formats ad hoc, comme en témoigne l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Mais la Conférence du désarmement demeure cruciale, a-t-il souligné, notamment pour négocier un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes nucléaires, prévenir une course à l’armement dans l’espace ou en matière de garanties de sécurité négatives.

Le représentant a ensuite appelé à la pleine transparence et au contrôle de l’important potentiel militaire des structures des pouvoirs anticonstitutionnels qui se trouvent dans l’est du Moldova.  Il a averti que la capacité d’offensive militaire des Forces armées transnitréennes est continuellement renforcée, notamment en raison de la récurrence d’exercices militaires conjoints « illégaux » avec les forces militaires russes.  La fréquence et l’étendue de ces exercices ont récemment augmenté, ainsi que d’autres activités militaires illicites et déstabilisatrices qui visent à saper les efforts internationaux pour trouver une résolution pacifique au « problème transnitréen », a-t-il averti.  Et la situation sécuritaire interne et sous-régionale s’en est également trouvée aggravée.  Il a appelé au retrait complet et sans préconditions des troupes russes qui se trouvent sur le sol moldave.

Mme ELENE AGLADZE (Géorgie) s’est inquiétée du risque de voir tomber des armes nucléaires entre les mains d’acteurs non étatiques.  Lutter contre cette menace passe, selon elle, par le renforcement de la crédibilité et de l’efficacité des différents traités du régime de désarmement nucléaire.  Les récentes discussions de haut niveau, ainsi que la déclaration conjointe entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée sont des signaux diplomatiques encourageants qui peuvent conduire à une dénucléarisation de la péninsule, a ajouté la représentante, avant d’encourager la RPDC à prendre la voie vérifiable d’une dénucléarisation complète.  Elle a, par ailleurs, réaffirmé le soutien de son pays au Royaume-Uni dans le cadre de l’attaque chimique qu’il a subie à Salisbury.

Notant que les conflits militaires classiques sont en augmentation, notamment dans la région de la mer Noire, la déléguée s’est ensuite longuement étendue sur les tensions qui perdurent entre son pays et la Fédération de Russie.  Elle a estimé que l’agression militaire contre son pays et l’Ukraine met en danger la sécurité de toute l’Europe.  « La Russie continue à accumuler des forces militaires dans les territoires occupés de Géorgie en violation avec l’Accord de cessez-le-feu de 2008 », a-t-elle dénoncé.  Elle a aussi affirmé que les bases russes illégalement installées dans les régions d’Abkhazie et de Tskhinvali sont équipées d’armes sophistiquées. Pour elle, la structure et la posture de ces forces « vont au-delà de tout objectif défensif ».  Selon elle, l’an dernier, la Russie a installé des systèmes de missiles sol-air S-300 en Abkhazie, déployé de puissantes capacités aériennes qui couvrent l’intégralité du Caucase et de larges portions de la mer Noire, et organise également des manœuvres militaires dans ces régions.  « Cette année a été marquée par une activité militaire sans précédent, » a-t-elle averti.  À ses yeux, l’absence de mécanisme de contrôle international dans les régions occupées de Géorgie offre un terreau fertile pour les activités illégales, notamment de contrebande nucléaire.  « Ces lacunes font planer des menaces fondamentales qui n’affectent pas seulement la sécurité des pays concernés, mais l’ensemble du système de sécurité international », a-t-elle conclu.

M. GIANFRANCO INCARNATO (Italie) a affirmé que son pays partage la vision d’un monde débarrassé des armes nucléaires et souligné l’importance du multilatéralisme pour y parvenir, jugeant le forum des Nations Unies indispensable.  Il a salué l’établissement, en début d’année, des sous-commissions subsidiaires validées par la Conférence du désarmement et l’adoption de quatre rapports substantiels qui, a-t-il espéré, permettront de fournir une solide base de travail en 2019.  Il a regretté, en revanche, que le rapport final de la Conférence du désarmement ne reflète pas ces discussions de fond.

Le représentant, a ensuite, souligné que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) demeure l’instrument clef du désarmement nucléaire offrant un cadre réaliste.  Il a jugé crucial que les négociations s’ouvrent sans tarder concernant un traité sur les matières fissiles, sous l’égide de la Conférence du désarmement, et a salué les travaux du Groupe d’experts sur le sujet.  Il a également appuyé l’organisation d’une conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient à laquelle tous les pays pourraient participer.

Réaffirmant son soutien à la Convention sur les armes chimiques, le représentant s’est dit profondément préoccupé par l’usage répété des armes chimiques au cours des derniers mois.  Il a appelé la communauté internationale à exiger de leurs auteurs qu’ils rendent des comptes et à se prononcer clairement contre l’impunité pour de tels actes.

D’une manière générale, l’Italie s’inquiète du risque croissant lié aux armes de destruction massive qui pourraient tomber entre les mains d’acteurs non étatiques et seraient utilisées pour conduire des attentats terroristes.  Aussi a-t-il soutenu le renforcement du Comité créé par la résolution 1540 pour accroitre les capacités des États à mettre en œuvre des mesures de non- prolifération.

M. PERKS M. LIGOYA (Malawi) a estimé que l’utilisation des armes nucléaires serait catastrophique pour l’humanité.  C’est pourquoi le Malawi a signé le Traité d’interdiction des armes nucléaires en 2017, a-t-il déclaré.  Il a condamné toute utilisation illégale des armes nucléaires, leurs essais, et le développement de la modernisation des arsenaux nucléaires, ainsi que l’utilisation des armes chimiques, « contraire au droit international et à la conscience publique ».  Le Malawi condamne aussi l’utilisation des armes biologiques, à savoir les bactéries, virus ou toxines.  Le représentant a expliqué qu’au niveau national, un comité technique national a aussi été établi pour veiller à la conformité de ses engagements envers le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP); la Convention sur les armes chimiques et la Convention sur les armes biologiques.

Par ailleurs, le représentant du Malawi a constaté que les armes légères et de petit calibre continuent d’être les armes de choix pour commettre de nombreux actes de violence.  D’après le « Small Arms Survey »; en 2016, 560 000 personnes ont succombé à ces armes et 18% de ces morts sont le résultat direct des conflits, s’est-il inquiété.  Nous devons donc mettre l’accent sur les violences armées comme un tout, plutôt que de limiter nos efforts à la violence issue des conflits.  Actuellement, près de 12 000 Malawiens détiennent légalement des armes à feu et le Malawi n’est pas grandement affecté par la prolifération des armes légères et de petit calibre par rapport aux pays voisins, a-t-il indiqué.  Cependant, notre peuple souffre de façon significative de leur utilisation illicite.  À cet égard, le Malawi a signé le Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects dès 2001, et depuis 2006, le Malawi soumet des rapports aux Bureau des affaires de désarmement de l’ONU détaillant les progrès qui sont faits dans l’application du Programme.

M. TAYE ATSKE SELASSIE AMDE (Éthiopie) a plaidé pour une élimination complète des armes nucléaires, seule garantie absolue, selon lui, qu’elles ne tomberont pas dans les mains d’acteurs non étatiques.  Il a jugé urgent de prendre des mesures concrètes, à cette fin, et s’est félicité de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Il n’en a pas moins estimé que le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) restera toujours la pierre angulaire du désarmement avec ses trois piliers, car il offre un cadre sans pareil pour maintenir et renforcer la paix et la sécurité internationales.

Dans le domaine des armes chimiques, l’Éthiopie a signé la Convention et n’est dotée d’aucune industrie concernée. Aussi elle est préoccupée et condamne dans les termes les plus forts les usages répétés d’armes chimiques.

Le représentant a ensuite expliqué que la situation complexe dans sa région autorise de nombreux acteurs à utiliser tous les moyens de transfert illicite d’armes légères et de petit calibre (ALPC).  Dans cette région, ce commerce nourrit les conflits internes et entre États –ces armes sont relativement peu chères, facilement accessibles et simples d’utilisation- aussi le Programme d’action relatif aux armes légères reste essentiel pour éliminer ce commerce.  À cet égard, le représentant s’est félicité des travaux de la troisième Conférence d’examen du Plan d’action, soulignant que sa mise en œuvre restait essentielle.

M. FRANCISCO TENYA (Pérou) a espéré que le Traité sur le commerce des armes (TCA) permettra de répondre aux graves menaces liées au commerce illicite, considérant également nécessaire de continuer de travailler dans le cadre du Programme d’action relatif aux armes légères et de l’Instrument international de traçage.

Il a affirmé la nécessité de l’interdiction et de la destruction complète des armes chimiques.  « Nous observons avec préoccupation les violations des régimes de désarmement et de non-prolifération des armes de destruction massive », a-t-il ajouté, avant de rappeler l’implication du Pérou dans le régime de désarmement nucléaire et de la non-prolifération.  Soutenant tous les traités en la matière, y compris le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, auquel le Pérou fut l’un des premiers à adhérer, le délégué a assuré que son pays œuvrerait dans le cadre d’une Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2020.  Il a fait part de ses préoccupations concernant le programme nucléaire et balistique de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et a estimé que tant que le désarmement n’aura pas été réalisé, les sanctions doivent rester en place.

Le délégué a par ailleurs voulu en savoir plus sur les systèmes d’armes autonomes létales et leurs caractéristiques en vue d’interdire leur développement, leur emploi ou leur transfert.  Il a espéré un instrument juridiquement contraignant en la matière.  Il a finalement rappelé que son pays facilitera la résolution pour le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes.

M. AIDAN LIDDLE (ROYAUME-UNI), a estimé que l’architecture de l’ONU sur les armes de destruction massive était l’un des plus grands accomplissements du droit international.  Il s’est élevé en revanche contre le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, affirmant que son pays ne le signera, ni ne le ratifiera car il n’apporte rien dans le contexte sécuritaire mondial et n’améliore en rien la transparence et la confiance entre États détenteurs.

Il a souhaité une approche conforme au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) estimant qu’il fournit un cadre idoine qui a déjà apporté une énorme garantie à la sécurité mondiale.  Or celle-ci est menacée par des États qui ne partagent pas nos valeurs, ni notre respect pour le droit international, s’est-il inquiété.

Ainsi, concernant les armes chimiques, le représentant a dénoncé le régime syrien qui les a utilisées à plusieurs reprises contre son peuple, ainsi que la Russie qui a empêché le Conseil de sécurité d’exiger des comptes des responsables.  La Russie a également montré son mépris en utilisant des armes chimiques sur le sol britannique, a-t-il accusé.

Ne pas questionner de telles attaques reviendrait à encourager d’autres violations, a-t-il mis en garde.  Aussi la résolution de La Haye est un signal clair que la communauté internationale est décidée à respecter et à renforcer les normes, s’est-il félicité tout en enjoignant la communauté internationale à agir rapidement.

En adoptant des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le Conseil de sécurité a d’ailleurs démontré que celles-ci pouvaient fonctionner, a estimé le représentant qui a en outre appelé à les maintenir jusqu’à ce que des mesures concrètes et vérifiables de désarmement soient apportées.

Sur l’Iran, le délégué a jugé que les rapports successifs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont montré que le pays continue de respecter ses engagements aux termes du Plan d’action global commun, s’inquiétant toutefois du programme de missiles iranien qui représenterait, selon lui, une menace pour l’Union européenne et déstabilise la région du Moyen-Orient.  Ces actions, a-t-il souligné, ne sont pas conformes aux résolutions du Conseil de sécurité et prolongent les conflits régionaux.

Le représentant s’est par ailleurs inquiété de la situation financière de la Convention sur les armes chimiques et a appelé les États à verser leurs contributions.

Après avoir ironiquement salué les discussions, les discours de bonnes intentions et les projets de résolution dont accouche chaque année la Première Commission, M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a déclaré que les progrès de la civilisation humaine sont inversement proportionnels à ceux de la technologie des systèmes d’armes. « Notre conscience est tranquille quand nos pays produisent, stockent ou utilisent ces armes aussi longtemps qu’elles ne tuent que des personnes d’un autre pays, d’une autre couleur de peau, d’une autre religion ou d’une autre langue », s’est-il ému.

Notre conscience, a-t-il poursuivi, est également tranquille lorsque les millions de personnes qui crient famine ou sont atteintes de maladies qu’on sait guérir, meurent dans un autre endroit du monde alors que nous détruisons de la nourriture et stockons des médicaments pour maintenir des prix artificiellement élevés.

Pointant le fait que 1% de la population possède 82% de la richesse mondiale, que les puissants ne protègent pas les faibles, et que nous créons des machines pour accroître les bénéfices, il a qualifié notre monde de « déséquilibré ». Quelle différence font nos résolutions? s’est-il interrogé. La guerre n’est pas une condition humaine inévitable, a-t-il insisté.  « Nous pouvons transformer les armes en soc de charrue. »

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a rappelé que son pays a toujours souligné l’importance d’un désarmement complet, non seulement des armes nucléaires mais de toutes les armes de destruction massive dont l’usage contrevient au droit international.

Le meilleur moyen d’en prévenir l’usage est donc de les éliminer, a-t-il jugé, en saluant l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires de 2017, dont il a réclamé la ratification.  Il a aussi appuyé l’organisation d’une conférence pour l’établissement « urgent » d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

S’agissant des armes légères et de petit calibre (ALPC), le Nicaragua a pris un certain nombre de mesures pour contrer leur commerce et trafic illicite, a-t-il dit. Le pays a notamment incorporé dans sa législation nationale le Programme d’action relatif aux armes légères et adopté une loi spécifique sur le contrôle et la régulation des armes à feu et des munitions.

La sécurité des citoyens est une priorité du Gouvernement, a affirmé le représentant.  À cette fin, il a développé une série de politiques pour lutter contre les fléaux que sont le terrorisme, le crime, les narcotrafics, le trafic des armes à feu et celui des personnes.  Il a toutefois souligné que la mise en œuvre du Programme d’action relatif aux armes légères nécessite une assistance et une coopération internationales, « indispensables pour son succès ».

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a rappelé que son pays est engagé dans le désarmement nucléaire et partage les préoccupations et la frustration face à l’état du désarmement nucléaires.  À ses yeux, un processus graduel d’élimination des armes nucléaires est la meilleure manière de procéder.  Il a aussi estimé que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est la pierre angulaire du régime sur la non-prolifération et qu’il formait la base d’un monde sans armes nucléaires.  Par ailleurs, le Portugal a affirmé fermement que l’usage des armes chimiques est inacceptable et que les responsables doivent rendre des comptes.

Le délégué a toutefois relevé des signes d’espoir. Les efforts diplomatiques dans la péninsule coréenne sont positifs, selon lui.  Mais d’ici à la dénucléarisation complète et vérifiable de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il a demandé que les décisions du Conseil de sécurité soient maintenues et respectées.  Par ailleurs, un an après le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun, il a demandé de redoubler d’efforts pour bâtir la confiance.

Après avoir souhaité l’universalisation et la rapide mise en œuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), il a appelé à entamer les négociations pour un traité sur les matières fissiles et à établir une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Il a aussi appelé à relancer les travaux de la Conférence du désarmement, notamment en examinant le nombre de ses membres.

S’agissant des armes classiques, le représentant a souligné le danger persistant des armes légères et de petit calibre, mais a regretté qu’aucun consensus n’ait été trouvé sur les munitions lors de la troisième Conférence d’examen du Programme d’action relatif aux armes légères.

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a confirmé l’importance d’appuyer tous les efforts en faveur de la paix et de la sécurité des peuples au Moyen-Orient, région qui, selon lui, doit être exempte d’armes nucléaires.  À cet égard, le projet de décision du Groupe arabe qui demande une conférence sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient lui est apparue importante et nécessaire.

Le Bahreïn est pour la réalisation du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires tout en garantissant l’accès des États qui le souhaitent à l’énergie nucléaire à des fins civiles.  Pour le représentant, l’acquisition d’armes de destruction massive par des groupes terroristes constitue toujours une menace à la sécurité mondiale, et appelle à l’adoption de davantage de normes internationales.

Enfin le représentant a salué la décision des États-Unis de se retirer du Plan d’action global commun, relatif au nucléaire iranien, y voyant le signe de leur détermination à résister aux menaces iraniennes.

Droit de réponse

Le délégué de la Syrie a expliqué qu’il ne répondrait finalement pas au droit de réponse exprimé hier par les États-Unis.  Son pays a reçu un éclaircissement de la représentante sur ce qu’elle avait vraiment voulu dire, a-t-il indiqué.

Il a ensuite affirmé que la Géorgie est un lieu d’« exportation de terroristes » vers la Syrie, accusant par ailleurs ce pays de disposer prisons secrètes pour la CIA au sein desquelles se trouveraient des laboratoires pour l’élaboration d’armes biologiques.

En outre, le Royaume-Uni fait partie des pays de l’Union européenne qui exportent des terroristes et qui poursuivent en parallèle une campagne de diffamation contre la Syrie, a encore accusé le délégué syrien.  Selon lui, le Royaume-Uni n’est plus un acteur international, mais un outil aux mains d’autres grandes puissances qui soutiennent le terrorisme.

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