Soixante-douzième session,
38e séance – matin
AG/AB/4279

Cinquième Commission: légère baisse des budgets 2018-2019 des missions de l’ONU au Liban et en Iraq

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a examiné aujourd’hui les projets de budget 2018-2019 du Secrétaire général pour les missions au Liban et en Iraq, tous deux en baisse par rapport à l’exercice précédent, ce qui n’a pas empêché le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) de proposer d’autres réductions plus ou moins importantes.  Les projets de budget de la Force dans le Golan et de la Base de soutien logistique de Brindisi sont en revanche en hausse. 

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, le Secrétaire général demande de doter la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) d’un budget de 482,8 millions de dollars, soit une diminution de 160 400 dollars par rapport à l’exercice précédent.  Le CCQAB recommande d’aller plus loin et de réduire l’enveloppe de 1,9 million de dollars. 

S’agissant de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), le Secrétaire général propose un budget de 114,2 millions, soit une réduction de 3,3 millions ou 2,8%, par rapport à 2016-2017, un montant, à quelques réserves près, approuvé par le CCQAB.  Une telle baisse risque « d’hypothéquer » le travail de la Mission et ne répond ni aux aspirations du peuple ni aux besoins de reconstruction, a alerté l’Iraq. 

Quant à la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) des forces israéliennes et syriennes dans le plateau du Golan, l’enveloppe demandée est de 61,8 millions de dollars, soit une augmentation de 4,2 millions, ou 7,3%.  Ici, le CCQAB recommande une faible réduction de 52 500 dollars, ce qui a conduit la Syrie a affirmé, une nouvelle fois, que c’est à Israël, « Puissance occupante », de payer la facture.  La Syrie n’a pas oublié d’insister sur ce qui n’est plus « un secret » pour personne, à savoir que les groupes terroristes proches de Daech et du Front el-Nosra bénéficient de l’appui d’Israël dans leurs attaques contre la souveraineté de la Syrie et l’intégrité physique du personnel de la FNUOD.  Israël a dénoncé ces « accusations odieuses » et cette nouvelle tentative de politiser les débats de la Cinquième Commission, au détriment des questions administratives et budgétaires.

Justement, la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi devrait être dotée, selon le Secrétaire général, d’un budget de 87,3 millions, soit une augmentation de 6,3 millions, ou 7,8%, par rapport à l’exercice précédent.  Le CCQAB recommande une réduction de 1,8 million de dollars donc une enveloppe de 85,4 millions.  Dans ses remarques, le Groupe des 77 et de la Chine a, entre autres, appelé à plus de clarté dans la répartition des rôles entre le Centre stratégique des opérations aériennes, à Brindisi, et le Centre de contrôle intégré des transports et des mouvements, à Entebbe. 

La Cinquième Commission se réunira à nouveau demain, mardi 15 mai, à partir 10 heures, pour poursuivre l’examen des enveloppes budgétaires des opérations de maintien de la paix.

ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019 (A/72/789/Add.10)

Dans ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) donne la liste des rapports du Secrétaire général et autres qu’il a examinés.  Il recommande donc que le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, soit 633 300 dollars, ainsi que le montant des recettes et ajustements, soit 647 300 dollars, soient portés au crédit des États Membres.

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, le Secrétaire général demande un montant de 87 297 300 dollars (74 753 500 dollars pour Brindisi et 12 543 800 dollars pour Valence), soit une augmentation de 6 297 300 dollars (7,8%) par rapport aux crédits ouverts pour 2017/18.

Mais le CCQAB rejette la réaffectation du poste P-4 de spécialiste de la gestion des marchés du Groupe de l’appui à l’approvisionnement et son reclassement à un poste P-5 de logisticien hors classe.  Il recommande un taux de vacance de 16,7% pour le personnel recruté sur le plan international.

Le Comité recommande ensuite plusieurs réductions: 23 360 dollars pour les voyages à des fins autres que la formation; 348 000 dollars pour les installations et infrastructures; 24 100 dollars pour les transports terrestres; et 1 000 000 dollars pour les communications et l’informatique.

Le Comité recommande aussi de réduire de 63 200 dollars les dépenses prévues au titre des fournitures, des services et du matériel divers; de 25 051 dollars celles pour les installations et infrastructures; et de 5 222 dollars pour les transports terrestres. 

En conséquence, le Comité chiffre le budget à 85 448 900 dollars, soit une réduction de 1 848 400 dollars.  Il recommande également de répartir le montant susmentionné entre les budgets des opérations de maintien de la paix en activité en vue d’assurer le financement de la Base pendant l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019.

Financement des opérations de maintien de la paix

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019 (A/72/789/Add.2)

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, le CCQAB recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit additionnel de 8 166 300 dollars au compte spécial de la Force, représentant le montant des ressources supplémentaires ayant fait l’objet d’une autorisation d’engagement, qui a été utilisé et non mis en recouvrement au titre de l’exercice clos le 30 juin 2017.  L’Assemblée devrait tenir compte du montant de 47 714 100 dollars déjà mis en recouvrement auprès des États Membres et employer les recettes provenant d’autres sources, d’un montant total de 508 100 dollars.  Elle devrait également mettre en recouvrement un montant additionnel de 7 658 200 dollars, qui représente la différence entre les crédits additionnels à ouvrir (8 166 300 dollars) et les autres sources de revenus (508 100 dollars) pour l’exercice prenant fin au 30 juin 2017.

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, le Secrétaire général demande la somme de 61 847 600 dollars (montant net: 60 487 500 dollars), ce qui représente une augmentation de 4 193 900 dollars (7,3%) en chiffres bruts.  Mais le CCQAB recommande qu’un taux de vacance de postes de 6,8% soit appliqué pour le calcul des coûts relatifs aux agents des services généraux recrutés sur le plan national pour l’exercice 2018/19, au lieu du taux de 5% proposé. 

En conséquence, il réduit les crédits demandés de 52 500 dollars pour les ramener à 61 795 100 dollars. 

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019 /A/72/789/Add.5)

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, le CCQAB recommande que le solde inutilisé de 7 997 700 dollars, ainsi que les autres recettes et ajustements s’élevant au total à 4 531 000 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2017, soient portés au crédit des États Membres.

Le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019 s’élevant à 482 839 600 dollars, soit une diminution de 160 400 dollars (0,03%) par rapport à l’exercice 2017/18, le Comité rejette la transformation proposée d’un poste d’analyste de l’information, qui passerait de la catégorie des administrateurs recrutés sur le plan national à celle des administrateurs recrutés sur le plan international à la classe P-3.  Il rejette aussi la réaffectation proposée du spécialiste en chef des affaires civiles (D-1) en tant que chef de cabinet (D-1) et celle, de Beyrouth à Naqoura, du conseiller pour les questions de police (P-4) en tant que spécialiste des affaires politiques (P-4) ainsi que le transfert d’un spécialiste des affaires politiques (P-4) de Naqoura à Beyrouth.

Le Comité recommande d’autres réductions de 115 600 dollars, de 64 600 dollars puis de 43 500 dollars.  En conséquence, il réduit les crédits demandés à 480 906 700 dollars. 

Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2018-2019

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2018-2019 de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (A/72/7/Add.48)

Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné celui du Secrétaire général (A/72/371/Add.10) qui demande pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2018 la somme de 114 195 400 dollars, soit une diminution nette de 3 349 800 dollars (2,8%) par rapport au montant approuvé au titre de la Mission pour 2017.  Le Comité recommande de réduire de 68 580 dollars le montant des ressources demandées au titre des consultants et de 500 000 dollars celui pour les communications.

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. KARIM ISMAIL (Égypte) a pris note des recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes concernant la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (BSLB), s’agissant des sujets suivants: le transfert des ressources; les services de coordination des vols stratégiques offerts par le Centre stratégique des opérations aériennes de Brindisi;  des achats et dispositions relatives à la livraison au Centre de services régional d’Entebbe ou à la Base de soutien logistique; la mise hors service de Galileo, système auquel la Base a servi de « fabrique de données » pour coordonner et effectuer la conversion et la migration des données; et les questions d’environnement. 

Le représentant a dit vouloir examiner avec attention le projet de restructuration et de changement de nom du Service des technologies géospatiales, de l’informatique et des télécommunications, qui sera rebaptisé Service de l’informatique des missions, ainsi que son déploiement sur deux sites: Valence, en Espagne, et Brindisi, en Italie.  Il a insisté sur la nécessité de faire preuve de transparence dans la répartition des fonctions, des ressources financières et des personnels entre les deux sites.

Il a regretté que le dispositif de modulation des ressources présenté par le Secrétaire général soit limité au Service informatique des missions.  Il a appelé le Secrétaire général à fournir des renseignements plus détaillés sur les implications du modèle en termes de ressources.

Le représentant a fait écho à l’avis du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) au sujet du projet de concept d’opérations révisé concernant les stocks pour déploiement stratégique.  Il a estimé que le Secrétaire général aurait dû présenter des renseignements plus détaillés et une analyse plus approfondie.  Le représentant a aussi rappelé la recommandation du Bureau des services de contrôle interne d’envisager des sites alternatifs pour le déploiement stratégique des stocks.  Il a souhaité en savoir plus sur les obstacles anticipés par le Secrétariat concernant le déploiement stratégique des stocks sur des sites proches des opérations de maintien de la paix.

Le représentant s’est enfin dit conscient de la complémentarité entre le Centre de services régional d’Entebbe, en Ouganda, et la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi, en Italie.  Toutefois, il s’est plaint du manque de clarté dans la répartition des rôles entre le Centre stratégique des opérations aériennes, à Brindisi, et le Centre de contrôle intégré des transports et des mouvements, à Entebbe.  Il a appelé le Secrétaire général à fournir des informations supplémentaires sur la coordination entre les deux structures et la nécessité de transférer certaines fonctions vers le Centre de contrôle intégré des transports et des mouvements.

M. AMMAR AWAD (République arabe syrienne) a souligné que la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) n’est en aucun cas une alternative au règlement du conflit.  Le financement de la Force, a-t-il argué, doit être assumé par Israël, Puissance occupante, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Le représentant a aussi regretté que les deux rapports du Secrétaire général ne tiennent pas compte de la situation réelle sur le terrain et des agissements des groupes terroristes proches de Daech et du Front el-Nosra.  Ces groupes, a accusé le représentant, bénéficient de l’appui d’Israël dans leurs attaques contre la souveraineté de la Syrie et l’intégrité physique du personnel de la FNUOD.  La Force devrait d’ailleurs revenir dans les zones qu’elle a abandonnées, a ajouté le représentant qui a aussi voulu une distinction claire entre l’exécution du mandat et les activités humanitaires. 

M. YARON WAX (Israël) a déploré les propos de son homologue syrien et ses « tentatives répétées » de politiser les débats de la Cinquième Commission en proférant des « accusations odieuses ».  Ces accusations, a-t-il dit, sont d’autant moins acceptables qu’elles émanent d’un pays « qui attaque sa propre population avec des armes chimiques ».  Il a appelé la délégation syrienne à s’en tenir aux questions inscrites à l’ordre du jour de la Commission.

Mes commentaires portaient sur le rapport du Secrétaire général, a rectifié M. Awad (République arabe syrienne) qui a vu dans la déclaration d’Israël, une nouvelle tentative de « détourner l’attention » de la communauté internationale de ses crimes.  Mes commentaires, a-t-il dit, ne reflétaient pas la position de mon pays, mais bien celle de l’ONU, exprimée dans les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  S’agissant de « l’appui » d’Israël aux groupes terroristes, « ce n’est pas un secret », a affirmé le représentant, ajoutant que le soutien d’Israël à Daech est bien connu de tous ceux qui s’occupent du dossier de la FNUOD.

Ce n’est pas le lieu pour proférer de telles accusations, a une fois de plus martelé M. Wax (Israël).

Je ne souhaite pas politiser cette réunion, a répondu M. Awad (République arabe syrienne), soulignant que tout ce qu’il a dit sur les crimes perpétrés par Israël est déjà mentionné dans les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

M. MOHAMMED HUSSEIN BAHR ALULOOM (Iraq) s’est réjoui que la Mission d’assistance des Nations Unies ait continué d’appuyer la mise en œuvre de la résolution 2367 (2017) du Conseil de sécurité.  Le Programme national de relèvement, a-t-il souligné, a principalement pour objectif de renforcer la résilience et l’harmonie sociale en Iraq.  Le Gouvernement iraquien travaille à la création d’un environnement propice au travail de la Mission.  Le délégué a souligné l’importance d’un financement adéquat de la Mission et a relevé que les ressources demandées par le Secrétaire général représentent une réduction par rapport à l’exercice précédent.  Il a mis en garde contre un budget qui pourrait hypothéquer le travail de la Mission et qui, de toute façon, ne répond pas aux aspirations de la population et aux besoins de reconstruction.  Le représentant a aussi jugé qu’il est temps de convertir les postes internationaux en postes nationaux.  Il a enfin demandé au Secrétariat de s’en tenir aux aspects techniques et administratifs de la Mission et de ne pas verser dans la politique, un domaine qui n’est pas du ressort de la Cinquième Commission. 

 

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