Soixante-treizième session,
47e séance plénière – après-midi
AG/12101

L’Assemblée générale rejette le texte américain sur le Hamas mais en adopte un autre pour « que soit mis fin à l’occupation israélienne »

Après des consultations intenses qui ont retardé d’une heure le début de la réunion, l’Assemblée générale a adopté, cet après-midi, une résolution* proposée par l’Irlande par laquelle elle demande que « soit mis fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967, y compris à Jérusalem-Est ».  Elle avait auparavant rejeté un texte présenté par les États-Unis sur le Hamas qui, selon l’Observateur palestinien, voulait réduire la question de Palestine à une question de violence alors que l’on parle du rétablissement d’un peuple dans ses droits. 

La résolution américaine sur les « activités du Hamas et d’autres groupes militants à Gaza », a été rejetée par 87 voix pour 57 voix contre et 33 abstentions, après qu’à l’issue d’un vote le Koweït a obtenu la majorité des deux tiers.  Si l’Assemblée l’avait adoptée, elle aurait condamné le Hamas pour ses tirs de roquettes répétés sur Israël et ses incitations à la violence, et exiger de lui et des autres militants, dont le Jihad islamique palestinien, qu’ils cessent tout acte de provocation et de violence, notamment au moyen d’engins incendiaires aéroportés.  L’Assemblée aurait aussi condamné l’utilisation des ressources que fait le Hamas à Gaza en vue de construire des infrastructures militaires, y compris des tunnels pour s’infiltrer en Israël et des installations permettant de tirer des roquettes vers des secteurs civils, « alors que ces ressources pourraient être utilisées pour répondre aux besoins vitaux de la population civile ».

« Vous devriez avoir honte! Attendez d’être à votre tour confrontés au terrorisme », s’est emporté Israël.  « Votre silence vous place du côté opposé de ceux qui subissent le terrorisme, et même des Palestiniens qui en subissent les conséquences meurtrières. »  « Nous pensons à vous », a dit Israël aux Gazaouis.  « Vous méritez mieux qu’un régime de terreur. »  « La haine d’Israël est-elle si forte que vous êtes prêts à appuyer coûte que coûte le Hamas? se sont également demandé les États-Unis.  Le texte américain, a commenté l’Observateur de l’État de Palestine, visait à réduire la question de la Palestine à une question de violence alors que l’on parle du rétablissement des Palestiniens dans leurs droits à la terre, à l’autodétermination et à l’indépendance, sans occupation étrangère.  La communauté internationale ne saurait accepter que l’ordre international fondé sur des règles agréées soit aussi facilement perturbé.

Le texte américain n’offrait rien pour résoudre la situation, et les mesures punitives visant à saper nos droits et à humilier notre peuple resteront vaines, a prévenu l’Observateur.  Quel honneur pourrait d’ailleurs tirer une grande puissance du fait de peser de tout son poids pour faire courber l’échine au peuple palestinien.  Nous sommes un peuple fier et résilient, a conclu l’Observateur qui a en revanche, remercié l’Irlande, la Bolivie, et toutes les délégations qui ont voté pour la dernière résolution et confirmé leur attachement au droit international et aux résolutions de l’ONU, refusant que des critères agréés de longue date soient balayés d’un revers de main.  

Adopté par 156 voix pour, 6 voix contre et 12 abstentions, le texte intitulé « Pour une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient » demande à nouveau qu’une paix globale, juste et durable soit instaurée sans délai au Moyen-Orient sur le fondement des résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies, notamment la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité en date du 23 décembre 2016, du mandat de la Conférence de Madrid, y compris le principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la Feuille de route du Quatuor.  L’Assemblée demande aussi que soit mis fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967, y compris à Jérusalem‑Est et, à cet égard, réaffirme son appui indéfectible, conforme au droit international, au règlement prévoyant deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues sur la base de celles d’avant 1967.  L’Assemblée a raté l’occasion de condamner le Hamas mais elle n’a pas hésité à adopter une autre résolution qui s’ajoute à « une pile » chaque fois plus haute, a taclé Israël.

L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain le vendredi 7 décembre à 10 heures avec l’examen des recommandations de sa Quatrième Commission chargée de la décolonisation et des questions politiques spéciales.

*A/73/L.49

**A/73/L.42

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

Examen du projet de résolution sur les « Activités du Hamas et d’autres groupes militants à Gaza (A/73/L.42)

En présentant le projet de résolution, la représentante des États-Unis a déclaré que cette journée pourrait être une journée « extraordinaire et historique » au cours de laquelle les Nations Unies s’exprimeraient « avec clarté » sur un des cas « les plus grotesques » de terrorisme.  Chaque année, a-t-elle dénoncé, l’Assemblée générale adopte des résolutions, 20 ou 500 fois contre Israël, « un record affligeant ».  Interrogeons-nous, a voulu la représentante, sur cette hostilité contre Israël.  Demandons-nous si le terrorisme est acceptable quand il ne vise qu’Israël.

La résolution, a-t-elle précisé, ne parle pas des spécificités d’un accord de paix, car nous savons qu’il n’y aura pas de paix sans accord mutuel.  Elle défend plutôt un élément fondamental de la paix, à savoir, le rejet du terrorisme.  Parlons en effet du Hamas, dont la Charte appelle ouvertement à la destruction d’Israël.  Parlons du Hamas qui se livre à des attentats terroristes et à des attentats-suicide.  Parlons de ses tirs de missiles aveugles, attaques contre des quartiers, des maisons et des bus.  Le Hamas, a accusé la représentante, lance des cerfs-volants par dizaines, souvent avec des symboles nazis.  C’est un cas d’école du terrorisme.  Le Hamas, a-t-elle souligné, condamne même l’ONU.

Le Secrétaire général et plusieurs chefs d’État se sont exprimés sur l’antisémitisme, lequel est à son comble lorsque l’on prétend que le terrorisme contre Israël n’est pas vraiment du terrorisme, a poursuivi la représentante.  Elle a appelé à la mobilisation d’une « force morale pour la paix » comme le voulaient les pères fondateurs de cette Organisation.  Après les 11 ans de son régime à Gaza, le Hamas a appauvri Gaza, qui est devenu un État policier où la torture règne en maître.  Ceux qui en souffrent le plus, et de loin, ce sont les Palestiniens eux-mêmes.  Or, la résolution présentée aujourd’hui peut rectifier « un tort historique » et permettrait à l’Assemblée générale d’apporter un équilibre dans ses décisions.  Se tournant vers les pays arabes, la représentante a dit: « la haine d’Israël est-elle si forte que vous êtes prêts à appuyer coûte que coûte le Hamas?  Ne faut-il pas changer d’attitude?

Après cette intervention, le représentant de la Bolivie a retiré l’amendement figurant au document A/73/L/46, réitérant son attachement à un règlement pacifique du conflit dont souffrent les Palestiniens.  Il a condamné tous les actes de violence et toutes les actions qui mettent en péril la vie des simples citoyens.  Il a espéré que le retrait de son amendement conduira l’Assemblée générale à assumer le rôle qui lui revient.

 Au nom du Groupe des États arabes, le représentante du Koweït a fait valoir que si l’occupation israélienne avait cessé, on n’en serait pas là aujourd’hui.  Vu son importance et son lien direct avec la paix et la sécurité, cette question nécessite un vote à la majorité des deux tiers. 

La majorité simple suffit, a rétorqué la représentante des États-Unis.  Depuis que je suis arrivée aux Nations Unies, s’est-elle impatientée, j’entends tout le monde dénoncer les deux poids deux mesures.  Or, l’Assemblée générale n’a jamais rien dit sur le Hamas.  Elle ne s’est jamais exprimée alors que nous sommes tous d’accord pour dire que le Hamas mine les efforts et les espoirs de paix, a insisté la représentante.  Comment peut-on exiger la majorité des deux tiers, d’un côté, et dénoncer les deux poids deux mesures de l’autre? s’est-elle étonnée, voyant là une tentative de barrer la route au projet de résolution, et « le Koweït et le Groupe des États arabes le savent très bien ».  La représentante a exhorté tous les États Membres à voter contre la proposition koweïtienne, insistant sur la majorité simple.

Ayant mis aux voix la proposition koweïtienne, conformément aux articles 83 et 84 du Règlement intérieur, l’Assemblée générale l’a adoptée par 75 voix pour, 72 voix contre et 26 abstentions.

Nos pays, a dit le représentant de l’Arabie saoudite, au nom du Bahreïn, des Émirats arabes unis et du Yémen, accordent une attention toute particulière à une paix durable au Moyen-Orient, d’où l’Initiative de paix arabe qui vise à mettre fin au conflit israélo-arabe par des moyens pacifiques fondés sur le droit international.  Israël, a martelé le représentant, doit mettre fin à toutes ses pratiques illégales dans le Territoire palestinien occupé.  Nous condamnons, a-t-il précisé, tous les États, groupes et individus qui pratiquent et prônent le terrorisme.  Nous dénonçons tout acte susceptible de mettre en danger la vie de civils innocents, a poursuivi le représentant, en appelant toutes les parties prenantes à respecter les manifestations pacifiques et à s’engager dans un cessez-le-feu.  Hélas, s’est-il lamenté, Israël n’a jamais respecté aucune résolution des nombreuses résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  C’est la raison pour laquelle, a souligné le représentant, nous votons contre le texte américain car, a-t-il insisté, le problème de fond, c’est l’occupation, les colonies de peuplement et le blocus.  La communauté internationale ne devrait pas détourner son attention de ces trois éléments « fondamentaux », a insisté le représentant.

Ce texte est fondé sur une tromperie, a commenté le représentant de l’Iran.  L’occupation israélienne, a-t-il argué, à son tour, est au cœur de tous les conflits au Moyen-Orient.  Elle est la cause principale des violences contre les Palestiniens, des souffrances et des injustices, du déplacement forcé de six millions de réfugiés, des conditions suffocantes dans lesquelles vivent près de deux millions de Gazaouis, dans « leur prison à ciel ouvert ».  C’est un crime, s’est emporté le représentant, rappelant les 160 palestiniens tombés sous les balles des soldats israéliens pendant la Marche du retour, sans compter les plus de 1 000 blessés.  Le texte américain ignore à dessein les colonies de peuplement et les violations du droit à l’autodétermination des Palestiniens.  Si le Conseil de sécurité n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités face à cette « tragédie », c’est à cause du soutien « direct et sans équivoque » des États-Unis au régime israélien qui peut ainsi continuer de violer le droit international, le droit humanitaire, la Charte des Nations Unies et le principe même d’humanité.  Le texte américain, a tranché le représentant, est un prétexte fallacieux pour détourner l’attention internationale de la situation palestinienne.  C’est un projet contre le multilatéralisme et contre l’appui que les Nations Unies et la communauté internationale ont toujours manifesté aux Palestiniens.  Nous votons « NON », a dit l’Iran, et nous exhortons tous les États Membres à faire de même car le Hamas est un mouvement légitime qui lutte pour la libération du territoire palestinien.  Adopter une décision contre lui, c’est servir les intérêts de la Puissance occupante et c’est encourager le régime israélien à pérenniser son occupation, a-t-il affirmé.

Au nom du Groupe des États arabes, le représentant du Koweït a aussi appelé tous les États Membres à voter contre le projet de résolution américain qui veut détourner l’attention des causes profondes du conflit et de la question de Palestine.  La paix durable au Moyen-Orient passe par le respect des résolutions pertinentes des Nations Unies, dont la résolution 2334 du Conseil de sécurité et la Feuille de route du Quatuor.  Le représentant a dit son attachement à la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967.

Mis aux voix, le texte américain a été rejeté avec 87 voix pour, 57 voix contre et 33 abstentions, échouant à remporter la majorité des deux tiers. 

Le représentant d’Israël a regretté que « la résolution de la rédemption », appuyée par « une coalition », ait été rejetée.  Il a remercié les États qui « étaient du côté de la réalité » et qui ont condamné le Hamas.  Il a dénoncé un vote « pris en otage » par un mouvement politique.  « Vous devriez avoir honte! Attendez d’être à votre tour confrontés au terrorisme », s’est-il emporté.  « Votre silence vous place du côté opposé de ceux qui subissent le terrorisme, et même des Palestiniens qui en subissent les conséquences meurtrière. »  « Nous pensons à vous », a dit le représentant aux Gazaouis.  « Vous méritez mieux qu’un régime de terreur. »

La roue tourne, a-t-il prévenu en se tournant vers les délégations.  « Que vous l’admettiez ou pas, tout le monde sait que le Hamas est une organisation terroriste radicale. »  Il lance des missiles à partir des quartiers civils à Gaza sur des quartiers civils en Israël.  Il a creusé 15 tunnels qui ont été neutralisés cette année.  Ses actes violents ne se comptent plus: attaques au couteau, vols de cerfs-volants enflammés, boucliers humains, usurpation de millions de dollars d’aide internationale versés par les mêmes États qui viennent de voter contre le texte américain.  L’ONU, a poursuivi le représentant, a l’obligation « juridique et morale » de s’assurer du retour de « nos garçons », a-t-il lancé en référence aux jeunes israéliens enlevés.  Le représentant a dit ne voir aucune différence entre le Hamas, Boko Haram, Daech et Al-Qaida.  Évoquant la célébration d’Hanukkah par le peuple juif, il a dit: il faut être clair et admettre que la neutralité n’existe pas.  Nous sommes devant un État qui protège sa population contre une organisation terroriste et rejeter la résolution, comme on l’a fait aujourd’hui, c’est tourner le dos aux millions d’Israéliens mais aussi de Palestiniens qui subissent le Hamas.

Ayant voté pour le texte américain, le représentant du Royaume-Uni a trouvé « juste » que le Hamas soit condamné pour ses actes, dont les tirs de missiles contre des civils.  Tous les actes de violence contre les civils sont « inacceptables »: les Palestiniens ont le droit de manifester pacifiquement et Israël, de se défendre par une force, en évitant le recours à une force disproportionnée.  Le Hamas, s’est demandé le représentant, est-il prêt à accepter des négociations ou va-t-il continuer de recourir à la force avec toutes les conséquences que l’on sait?  La priorité, a-t-il estimé, est de réduire les tensions et de s’attaquer aux racines profondes du conflit pour garantir aux peuples leur droit de vivre en paix.

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Autriche, a prévenu que tout plan de paix qui ne reconnaît pas les paramètres définis au niveau international est condamné à l’échec.  Le plan, a-t-il précisé, c’est deux États indépendants dans les frontières de 1967.  Voilà le seul moyen « réaliste et fiable » de mettre fin au conflit.  Préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, le représentant a jugé que la priorité est d’apaiser les tensions et d’empêcher un nouveau conflit.  Il a appelé les parties à prévenir toute escalade et à s’abstenir d’exploiter les manifestations pacifiques.  Il n’a pas oublié de rappeler à Israël son obligation de respecter le principe de proportionnalité dans le recours à la force.   

Son homologue du Bahreïn a insisté sur l’Initiative de paix arabe et la solution des deux États, avant de condamner toutes les formes de violence, quel qu’en soit le motif.

Ayant voté en faveur du texte américain, le représentant de la Norvège a pourtant regretté que le libellé n’ait été pas assez fort sur la solution des deux États.  Il a appuyé les efforts de l’Égypte pour une réconciliation interpalestinienne et le renforcement de l’Autorité palestinienne.

Le délégué du Mexique a dit avoir voté en faveur du texte pour condamner toutes les formes de violence contre les populations civiles et les agents humanitaires.  Il s’est dit favorable à une reprise du dialogue et à la protection du droit d’Israël et de la Palestine à la paix, conformément aux résolutions des Nations Unies

Son homologue du Viet Nam a salué tous les efforts internationaux et régionaux pour la paix, la sécurité et la stabilité, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a milité pour le droit des deux parties de vivre côte à côte et a condamné tous les actes de terrorisme.

Le représentant du Chili a réitéré son appui sans conditions à la résolution par laquelle l’Assemblée générale a entériné la solution des deux États.  Il a parlé des relations de son pays avec les deux parties « qui ont le droit de vivre dans des États démocratiques et indépendants ».  Rien ne saurait justifier le terrorisme, a martelé le représentant, appelant à redoubler d’efforts pour parvenir à une paix pérenne.  Il a demandé à Israël de lever le blocus de Gaza et déploré l’utilisation disproportionnée de la force.  Il a rejeté tout lien systématique entre terrorisme et peuple palestinien.

 Le délégué de l’Équateur a dit s’être abstenu car la seule voie, c’est la solution des deux États.  La question de Palestine et la situation au Moyen-Orient ne se limitent pas à un appel au Hamas pour qu’il mette fin à la violence, a-t-il tranché.

Son homologue du Canada a aussi argué que les votes et les résolutions ne sont pas la clef du conflit.  Il faut encourager les deux parties à travailler à une paix juste, globale et durable, avec la création d’un État de Palestine coexistant avec Israël dans la paix et la sécurité et dans des frontières internationalement reconnues.

Examen du projet de résolution sur « Pour une paix globale juste et durable au Moyen-Orient » (A/73/L.49)

En présentant le projet de résolution, le représentant de l’Irlande a relevé que les activités de colonisation, la violence et la terreur éloignent le monde de tout progrès dans la solution des deux États.  Cette solution doit se fonder sur des éléments durables et agréés, y compris la fin de l’occupation en cours depuis 1967.  Le règlement du conflit doit garantir les besoins sécuritaires des Palestiniens et des Israéliens et surtout l’aspiration des Palestiniens à un État indépendant et souverain et à un statut de membre à part entière des Nations Unies.  Une paix globale et durable au Moyen-Orient est possible, a jugé l’Irlande, pour autant qu’elle se fonde sur des paramètres agréés reconnaissant les aspirations légitimes des Palestiniens et des Israéliens et leur offrant des garanties de sécurité.

La représentante des États-Unis a demandé un vote enregistré qui a conduit à une adoption par 156 voix pour, 6 voix contre (Australie, États-Unis, Israël, Libéria, Îles Marshall, Nauru) et 12 abstentions.

Ayant voté pour les textes américain et irlandais, le représentant de Singapour a vu un lien entre eux.  Les deux principes clefs qui ont présidé notre décision, a-t-il confié, c’est le droit d’Israël de se défendre et de prendre des mesures proportionnées pour protéger sa population civile, et l’attachement à un règlement pacifique du conflit.  Il a exhorté les deux parties à prendre de toute urgence des mesures de désescalade et à travailler à une paix juste, globale et durable.

Une nouvelle fois, a dénoncé le représentant d’Israël, l’Assemblée vient d’adopter une résolution qui s’ajoute à « une pile » chaque fois plus haute.  L’Assemblée, a-t-il estimé, a raté l’occasion de condamner le Hamas.  Rien n’a changé et pour que ça change, il faut condamner la politique des deux poids deux mesures contre Israël.

L’Observateur de l’État de Palestine a salué la façon dont la Présidente de l’Assemblée générale a dirigé les travaux sur cette question « fondamentale ».  Il a remercié les États qui ont appuyé les critères agréés pour arriver à une résolution sur cette « injustice » contre les Palestiniens.  La résolution, a-t-il commenté, réaffirme l’attachement de l’Assemblée générale à un règlement pacifique du conflit.  Elle insiste sur la solution des deux États, vivant côte-à-côte dans les frontières d’avant 1967 et dans la paix et la sécurité.  L’Observateur a remercié l’Irlande, la Bolivie, et toutes les délégations qui ont voté pour et confirmé leur attachement au droit international, aux résolutions de l’ONU, refusant que des critères agréés de longue date soient balayés d’un revers de main.  Les pourparlers de paix ne seront jamais crédibles s’ils s’écartent de ces principes, a prévenu l’Observateur qui a condamné « les moqueries et les insultes » lancées ici à des États qui ont tout simplement et à juste titre défendu leurs principes.

Cette résolution évoque, sans provocation, tous les aspects concrets et équilibrés sur la question, a poursuivi l’Observateur, qui a rejeté le postulat selon lequel il faut « rétablir l’équilibre », alors que certains n’ont pas hésité à déménager leur ambassade, il y a exactement un an, jour pour jour.  Le rôle de l’Assemblée générale, a-t-il professé, est de promouvoir le règlement pacifique des problèmes internationaux.  Or, le texte américain visait à réduire la question de la Palestine à une question de violence alors que l’on parle du rétablissement des Palestiniens dans leurs droits à la terre, à l’autodétermination et à l’indépendance, sans occupation étrangère.  La communauté internationale ne saurait accepter que l’ordre international fondé sur des règles agréées soit aussi facilement perturbé.

Le texte américain n’offrait rien pour résoudre la situation alors que l’Égypte travaille à la réconciliation interpalestinienne, laquelle est une priorité pour arriver à un gouvernement de consensus et finir avec l’hypocrisie qui consiste à lancer des appels pour que l’on aide les Palestiniens, tout en n’hésitant pas à les condamner.  Les mesures punitives visant à saper nos droits et à humilier notre peuple resteront vaines, a prévenu l’Observateur.  Quel honneur pourrait d’ailleurs tirer une grande puissance du fait de peser de tout son poids pour faire courber l’échine au peuple palestinien.  Nous sommes un peuple fier et résilient, a conclu l’Observateur.  

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