Soixante-treizième session,
44e séance plénière – matin
AG/12097

L’Assemblée proclame la journée de l’éducation, adopte un texte sur le sport et le développement et s’informe des progrès dans l’enquête sur la mort de Dag Hammarskjöld

Après avoir proclamé le 24 janvier, « Journée internationale de l’éducation », et adopté sa résolution annuelle sur « le sport, facteur de développement durable », l’Assemblée générale a entendu aujourd’hui, le Conseiller juridique des Nations Unies, M. João Miguel Ferreira De Serpa Soares, rendre compte des progrès dans l’enquête sur les circonstances de la mort du deuxième Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, décédé le 17 septembre 1961 dans un accident d’avion à Ndola en Zambie.

Il est de notre « devoir solennel » de faire toute la lumière sur les conditions et circonstances ayant entraîné la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient, dit le Secrétaire général dans le message transmis aujourd’hui à l’Assemblée par son adjoint aux affaires juridiques.  Avant la sortie, au premier semestre de l’année prochaine, de son rapport final, le juge Mohamed Othman chargé de coordonner l’enquête, vient de déposer un rapport préliminaire qui indique que sur les 14 pays à qui il a demandé de nommer un responsable indépendant de haut niveau pour évaluer les archives de renseignement, de sécurité et de défense et identifier des informations pouvant présenter un intérêt pour l’enquête*, cinq n’ont toujours pas réagi, à savoir l’Afrique du Sud, l’Angola, le Portugal, le Royaume-Uni et la Zambie.  Les informations, qui ont été reçues de certains des hauts responsables et d’autres sources, seront évaluées pour établir leur valeur probante. 

Pays d’origine de Dag Hammarskjöld, la Suède a déclaré: « Nous devons établir sans l’ombre d’un doute, que nous avons examiné tous les documents existants.  Nous le devons aux familles de ceux qui ont péri il y a 57 ans et même à cette Organisation ».  Un examen préliminaire montre que les nouvelles informations reçues jusqu’ici ont une valeur probante, compte tenu de ce que l’on sait du contexte et des événements de 1961, de la présence de personnels paramilitaires et des services de renseignement étrangers au Congo et alentours, et de la capacité des forces armées présentes dans et aux alentours de la région.  Dag Hammarskjöld et les personnes qui l’accompagnaient ont perdu la vie alors qu’ils se rendaient au Congo pour négocier un cessez-le-feu pendant la crise qui secouait le pays après son accession à l’indépendance.

L’Assemblée générale a par ailleurs proclamé, le 24 janvier, « Journée internationale de l’éducation »**, une commémoration « qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a justifié le Nigéria, qui a également rendu un bref hommage à l’ancien Président américain, George H. W. Bush, décédé le 30 novembre.  Ce texte place ni plus ni moins l’éducation au cœur des objectifs de développement durable, a insisté le Nigéria, en faisant observer que l’éducation est présente partout: dans la lutte contre les changements climatiques, dans la protection de l’environnement, dans le développement humain et social.  D’où l’importance, a-t-il souligné, d’assurer à chacun la chance d’apprendre, en particulier les femmes, les filles et les groupes vulnérables.  Les États-Unis ont souligné que pour eux, le Programme 2030 n’est pas juridiquement contraignant et ne crée aucune nouvelle obligation pour les États.  Sa mise en œuvre doit se faire dans le respect des priorités et programmes de chacun d’entre eux.

L’Assemblée générale a aussi adopté sa résolution annuelle*** sur « le sport, facteur de développement durable ».  Par ce texte, elle se félicite que la communauté internationale étudie et exploite, avec un intérêt croissant, le rôle que jouent le sport et l’activité physique dans la réalisation des objectifs de développement et l’exercice des droits de l’homme et, à cet égard, note que l’UNESCO considère que le Plan d’action de Kazan et son Cadre de suivi des politiques du sport comme des outils pour harmoniser les politiques internationales et nationales.  L’Assemblée note aussi que l’Assemblée mondiale de la Santé souscrit au Plan d’action mondial 2018-2030 pour l’activité physique.  Elle demande aux organismes compétents des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales d’intensifier la collaboration, conformément au Plan d’action actualisé des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix, pour optimiser la contribution que le sport et l’activité physique peuvent apporter à la réalisation des objectifs de développement.  Elle demande aussi aux États Membres de redoubler d’efforts pour combattre la corruption dans le sport.

La résolution met en exergue l’importance du sport en tant que vecteur crucial de développement, de cohésion sociale, de paix et de solidarité entre les peuples, a souligné la Tunisie, en la présentant.  Quel meilleur exemple que les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang pour illustrer ce que le dialogue autour du sport permet de réaliser?, a fait observer Monaco.  Voir les athlètes de ces deux pays défiler sous un même drapeau fut extrêmement fort pour tout amoureux du sport et défenseur de la paix, s’est-il ému.  Les États-Unis ont réitéré leur réserve sur le Programme 2030, précisant que ce dernier ne crée aucune nouvelle facilité commerciale en concurrence avec les accords antérieurs de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

L’Assemblée générale tiendra demain mardi 4 décembre à partir de 9 heures une réunion de haut niveau sur la faculté des pays à revenu intermédiaire à réaliser le Programme 2030.

*A/RES/72/252

** A/73/L.39

***A/73/L.36

LE SPORT AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ET DE LA PAIX         

Pour l’examen de cette question, l’Assemblée générale était saisie du rapport du Secrétaire général sur le renforcement du cadre mondial de promotion du sport au service du développement et de la paix (A/73/325).  M. António Guterres y fait le point sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix, qu’il propose d’actualiser en se fondant sur les contributions apportées par les États Membres, les organismes des Nations Unies et d’autres parties prenantes.  Il y formule également des recommandations concernant les mesures à prendre par les États Membres et les organismes des Nations Unies pour renforcer les liens entre les politiques et pratiques existantes en matière de sport à l’échelle internationale, de façon à parvenir à une meilleure collaboration et à améliorer la cohérence de l’action visant à mettre le sport, en tant que facteur du développement durable, au service de l’humain.

Pour que la pratique du sport et les manifestations sportives de tous niveaux favorisent le développement et la paix et s’inscrivent dans la durée, il faut impérativement, dit le Secrétaire général, que les activités de planification et de mise en œuvre correspondantes soient menées de manière résolue et participative, et se fondent sur des recherches, un suivi et une évaluation adaptés tenant compte non, seulement des résultats des initiatives déjà lancées, mais aussi des processus ayant mené à ces résultats.  Il importe également de disposer de cadres généraux bien définis régissant le déroulement des initiatives axées sur le sport.  Ces cadres doivent non seulement préciser à quel moment et de quelle manière de telles initiatives peuvent apporter le plus de changements positifs dans le contexte du développement, mais également prévoir des mécanismes permettant d’effectuer un suivi efficace de cette contribution.  Ils doivent s’inscrire dans une structure institutionnelle qui permette de systématiser l’échange d’informations et de promouvoir des stratégies cohérentes et intégrées à tous les niveaux.

Pour faire avancer les travaux menés sur le sport au service du développement et de la paix à tous les niveaux et promouvoir la cohérence des mesures prises à cet égard, l’Assemblée générale devrait, estime le Secrétaire général, considérer le Plan d’action de Kazan et son Cadre de suivi comme un cadre directeur contribuant à maximiser la contribution du sport au développement durable, et saluer la mise à jour du Plan d’action des Nations Unies sur le sport au service du développement et de la paix (2018-2020) comme étant un moyen de renforcer la cohérence de l’action du système dans ce domaine.

L’Assemblée devrait aussi encourager l’intégration effective de la réflexion sur la contribution du sport aux divers objectifs de développement dans l’examen et le suivi des cadres et programmes de développement pertinents, y compris la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social, le suivi de l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, le suivi du Programme d’action mondial pour la jeunesse et les mécanismes de suivi du Programme 2030, notamment le Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

L’Assemblée devrait également reconnaître l’importance du rôle de plaidoyer que jouent les fédérations sportives internationales s’agissant de faire le lien entre les priorités des administrateurs sportifs, de l’Organisation des Nations Unies et des gouvernements et administrations municipales en matière d’élaboration des politiques, et prendre acte du renforcement des relations entre le Comité international olympique et l’Organisation des Nations Unies à cet égard.

Déclarations

M. PETER JAMES STONE (Australie) a indiqué que son pays a promu l’inclusivité dans les principales manifestations sportives qu’il a organisées telles que l’édition 2018 des Jeux du Commonwealth, reconnus comme les plus inclusifs et les plus accessibles de toute l’histoire du sport international.  Les para-athlètes australiens sont parmi les sportifs les plus célébrés et les plus reconnaissables et ont une capacité particulière à motiver et à inspirer la nation.  Pour la première fois de leur histoire, les Jeux du Commonwealth ont assuré la pleine intégration des para-sports dans toutes les compétitions et donné lieu à un nombre égal de médailles remportées par les hommes et les femmes.  L’Australie travaille d’ailleurs avec les principales ligues sportives pour briser les barrières et intégrer les migrants, en mettant en place des programmes communautaires dans tout le territoire.  L’Australie, a poursuivi le représentant, est en train de renouveler sa stratégie de la diplomatie des sports et maintiendra « le sport au service du développement » dans ses priorités stratégiques.  L’Australie, a ajouté le représentant, est très fière de mettre le sport au service du développement socioéconomique des pays de la région.  Elle s’active aussi dans le cadre du Programme du sport au service du développement du Pacifique et du Programme des liens sportifs Australie-Pacifique, lesquels mettent un accent particulier sur les femmes.

En tant que membre du Conseil consultatif du Commonwealth sur le sport, l’Australie a identifié des domaines clefs dans lesquels le sport peut contribuer à faire avancer les objectifs de développement durable, à savoir la santé, l’éducation, l’intégration sociale, l’entreprenariat et le leadership dans le développement.  L’Australie a d’ailleurs présenté son tout premier plan « Sport 2030 » qui comprend plusieurs initiatives pour rendre les Australiens plus actifs.  L’initiative « Respectez les règles » fournit des informations, des ressources et une formation gratuite en ligne aux coaches, aux autorités, aux joueurs et aux spectateurs pour les aider à combattre la discrimination et le harcèlement dans le sport et à promouvoir la sécurité des enfants, l’intégration et l’intégrité. 

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) a dit s’être porté coauteur du projet de résolution sur le sport au service du développement parce que le rôle de l’éducation et du sport pour favoriser un mode de vie sain est de plus en plus reconnu.  Le sport peut contribuer à accélérer la réalisation des objectifs de développement durable liés à l’éducation ou à la santé, et promouvoir les valeurs universelles.  C’est un outil de « diplomatie populaire » et un moyen de défendre l’image des pays sur la scène internationale, a ajouté le représentant.  Il a toutefois estimé qu’alors qu’il devrait être neutre, le sport devient de plus en plus un lieu de compétition sans pitié comme on le voit avec les cas de dopage, d’enrichissement éhonté, de « m’as-tu vu » voire de corruption.  Il a aussi dénoncé les cas où l’on voit les athlètes devenir la proie des intérêts politiques.  Le représentant a appelé au retour du caractère « pacifique et unificateur » des associations et fédérations sportives.  Il a rappelé que la deuxième édition des Jeux européens aura lieu en juin prochain à Minsk et souligné le pouvoir qu’a le sport de renforcer la compréhension entre les peuples et les États et donc l’amitié, la paix et la justice. 

M. AHMED NASIR (Maldives) a indiqué que son gouvernement a fait du sport un instrument du développement de la jeunesse et de promotion de la santé parmi la population.  Les Maldives ont promulgué leur première loi sur le sport en septembre 2015.  C’est la raison pour laquelle le pays milite pour la mise en œuvre de la résolution 2250 du Conseil de sécurité, qui a d’ailleurs fait l’objet d’une cérémonie inédite dans la région Asie-Pacifique, en août 2016.  Depuis 2017, a indiqué le représentant, des conseillers sportifs ont été nommés dans toutes les îles du pays.  Des mesures ont aussi été prises pour éliminer les différences salariales entre les sportifs et les sportives, pour encourager une plus forte participation des femmes dans les activités sportives et lutter ainsi contre les stéréotypes.  Les investissements dans le sport ne peuvent que développer les compétences des jeunes en matière de leadership et leur fournir un réseau de soutiens en dehors de chez eux.  Il est donc impératif d’émanciper la population grandissante des jeunes et en faire des citoyens actifs dans leur communauté.  C’est le seul moyen, a estimé le représentant, de promouvoir le progrès socioéconomique.  Les succès sportifs des Maldives ont d’ailleurs permis de galvaniser la jeunesse, lui donnant l’occasion « de libérer sa créativité, de viser plus haut et de rêver plus grand ».

M. AL BRAIKI (Émirats arabes unis) a annoncé qu’en mars 2019, Abou Dhabi accueillera les Jeux spéciaux d’été, les premiers organisés au Moyen-Orient depuis 50 ans.  Quelque 7 000 athlètes, y compris des para-athlètes, de plus de 170 nations sont attendus.  Les arts martiaux, auxquels s’adonnent d’ailleurs de plus en plus de femmes, seront à l’honneur.  Les Émirats arabes unis ont mis en place une vraie politique sportive en faveur des jeunes, sans oublier ceux qui vivent dans les camps de réfugiés. 

M. JIE MING JEREMY CHUA (Singapour) a expliqué que son pays a lancé en 2016, l’initiative « Soyez actifs », un festival sportif d’une semaine pour encourager la population à bouger et à adopter un style de vie sain.  Mais le sport ne se traduit pas seulement en termes de santé.  Il a un impact positif sur toute la société.  Il peut contribuer à créer un capital social et humain et promouvoir l’intégration, l’inclusion et la cohésion sociales.  C’est un facteur de rapprochement entre individus et communautés, qui encourage le développement social, en changeant la perception que l’on a des autres.  Par l’esprit d’équipe et le respect, le sport peut renforcer la compréhension mutuelle.  « L’esprit de corps » du sport renforce aussi un sentiment de fierté et de solidarité.  C’est la raison pour laquelle, a dit le représentant, Singapour a intégré le sport à ses programmes d’éducation nationale. 

Le sport encourage aussi l’acceptance des personnes handicapées, a-t-il poursuivi.  En 2016, Singapour a lancé son Plan-cadre qui offre aux personnes handicapées plus de chances de participer à des activités sportives et forme des éducateurs spécialisés.  Par ailleurs, le Festival inclusif du sport permet chaque année aux Singapouriens de se familiariser avec le para-sport.  Le Gouvernement a lancé un Plan-cadre sur le para-sport qui vise surtout à augmenter le nombre des centres sportifs accessibles.  Les efforts ont déjà porté des fruits.  Aux Jeux paralympiques asiatiques en 2018, Singapour a déployé 44 athlètes dans 10 disciplines sportives, récoltant la meilleure moisson de son histoire avec trois médailles d’or, deux médailles d’argent et cinq médailles de bronze, après les cinq médailles d’or des Jeux du Commonwealth remportées par une équipe composée de deux tiers de débutants.  Ce n’est pas seulement une histoire de résultats.  Ces manifestations ont donné aux para-athlètes singapouriens une meilleure estime de soi, une foi dans leurs capacités et un degré certain de confiance.

Quel meilleur exemple que les Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang pour illustrer ce que le dialogue autour du sport permet de réaliser? a fait observer Mme ISABELLE PICCO (Monaco).  Le succès des efforts du Président du Comité international olympique (CIO) visant à établir un dialogue entre les deux Corées a offert au monde un message d’espoir.  Voir les athlètes de ces deux pays défiler sous un même drapeau fut extrêmement fort pour tout amoureux du sport et défenseur de la paix, s’est émue la représentante.  Elle a aussi parlé du tout premier Forum « Olympisme en action » qui s’est tenu à la veille de l’ouverture des Jeux olympiques de la Jeunesse à Buenos Aires.  Elle a dit y avoir vu combien le travail réalisé à l’ONU est pertinent pour les ONG et les associations sur le terrain, en particulier en matière de développement social et de droits de l’homme, en cette année du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Le grand succès de ce premier Forum, a estimé la représentante, a prouvé le pouvoir unificateur du CIO et sa contribution effective aux actions de l’ONU.  Les discussions ont aussi confirmé le rôle du sport comme moyen de sensibiliser à des sujets de société et comme contribution à la cohésion sociale. 

Les sportifs sont des modèles et les jeunes en particulier, s’identifient aux plus grands champions, a poursuivi la représentante.  Tout comme les équipes de renommée internationale, les sportifs peuvent relayer des messages positifs et contribuer à soutenir des actions de coopération internationale.  La représentante a souligné la pertinence du Plan d’action de Kazan, endossé par l’UNESCO en 2017, et le Cadre de suivi des politiques du sport qu’il fixe.  Elle a parlé de l’importance du sport pour les filles, les personnes handicapées, les jeunes des milieux défavorisés et la santé.  Les partenariats, a-t-elle dit, sont la clef de voûte d’une meilleure utilisation du sport pour la promotion et la réalisation des objectifs de développement durable.  La représentante est ainsi revenue sur les manifestations que son pays a promues durant l’année écoulé en collaboration avec de nombreuses missions permanentes et organisations.  La riche collaboration avec la Mission de la Tunisie, l’autre coprésidente du Groupe des Amis du sport, s’est amplifiée cette année, avec l’ouverture du Groupe à tout Etat Membre intéressé, a souligné la représentante.

ENQUÊTE SUR LES CONDITIONS ET LES CIRCONSTANCES DE LA MORT TRAGIQUE DE DAG HAMMARSKJÖLD ET DES PERSONNES QUI L’ACCOMPAGNAIENT

Déclarations

M. JOÃO MIGUEL FERREIRA DE SERPA SOARES, Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et Conseiller juridique des Nations Unies, a rappelé que, conformément à la résolution 72/252, le Secrétaire général a reconduit en mars 2018 M Mohamed Othman dans ses fonctions d’« Éminente Personnalité » pour poursuivre l’enquête sur les conditions et les circonstances de la mort de Dag Hammarskjöld.  L’Éminente Personnalité vient d’ailleurs de soumettre au Secrétaire général un rapport intérimaire sur ses progrès.

M. Othman avait d’abord demandé à neuf États Membres de nommer un haut responsable indépendant chargé de mener une mission interne d’examen de leurs archives de renseignement, de sécurité et de défense pour identifier des informations pouvant présenter un intérêt pour l’enquête.  Ces pays sont: l’Allemagne; l’Afrique du Sud; la Belgique; le Canada; les États-Unis; la Fédération de Russie; la France; le Royaume-Uni et la Suède.  De ces pays, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et la Suède ont pris des mesures en vertu de la résolution 72/252 et en réponse à la demande de l’Éminente Personnalité.  Les informations, qui ont été reçues de certains des hauts-responsables et d’autres sources, seront évaluées par l’Éminente Personnalité pour établir leur valeur probante, conformément à son mandat. 

Un examen préliminaire indique que ces nouvelles informations, y compris celles provenant d’archives du renseignement, de la sécurité et de la défense, ont une valeur probante, compte tenu de la connaissance du contexte et des événements de 1961, de la présence de personnels paramilitaires et des services de renseignement étrangers au Congo et alentours, et de la capacité des forces armées présentes dans et aux alentours de la région.

Ces derniers mois, l’Éminente Personnalité a en outre demandé à cinq autres États Membres de nommer des hauts responsables indépendants.  Il s’agit de l’Angola; du Portugal; de la République démocratique du Congo (RDC); de la Zambie et du Zimbabwe.  Elle a déjà reçu une notification de la RDC et du Zimbabwe et assure le suivi de ses autres demandes.

Dans son rapport de l’année dernière (A/71/1042) l’Éminente Personnalité avait relevé que « la charge de la preuve incombe désormais aux États Membres, qui doivent, à présent, démontrer qu’ils ont procédé à un examen complet des dossiers et archives en leur possession, y compris ceux des archives du renseignement, de la sécurité et de la défense ».  Le Conseiller juridique a en outre souligné que la participation active des États Membres est de la plus haute importance dans notre recherche commune de la vérité.  Le Secrétaire général a aussi réitéré son engagement personnel total et a rappelé qu’il est de notre devoir solennel de faire toute la lumière sur les conditions et circonstances ayant entraîné la mort tragique de l’ancien Secrétaire général.  Il devrait recevoir le rapport final de l’Éminente Personnalité au premier semestre de l’année prochaine.

Mme IRINA SCHOULGIN NYONI (Suède) s’est félicitée des progrès accomplis dans l’enquête depuis la reconduction du juge Othman dans ses fonctions.  Elle s’est dite impatiente d’étudier le rapport intérimaire et a salué les États qui ont nommé des hauts responsables.  Après avoir rappelé que son pays a lui-même nommé M. Mathias Mossberg, elle a exhorté les autres États qui ne l’ont pas encore fait à faire de même sans plus tarder.  Nous devons établir sans l’ombre d’un doute que nous avons examiné tous les documents existants.  Nous le devons aux familles de ceux qui ont péri il y a 57 ans, et même à cette Organisation, a souligné la représentante. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.