Soixante-treizième session,
Réunion de haut niveau - matin & après-midi
AG/12069

Maladies non transmissibles: les États adoptent une Déclaration politique « ambitieuse et équilibrée » sur ces maux responsables de 71% des décès au monde

À l’occasion de la troisième réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles, tenue aujourd’hui en marge du débat général, les chefs d’État et de gouvernement ont promis de renforcer leur leadership stratégique pour la prévention et le contrôle de ces maladies, sachant que ces affections causent la mort de 41 millions de personnes chaque année, soit 71% du total des décès au monde.

« Multiplier les initiatives multipartites et multisectorielles nationales pour prévenir et éliminer les maladies non transmissibles dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 »: c’est sur ce thème que les participants ont échangé leurs points de vues après l’adoption, à l’ouverture, d’une Déclaration ministérielle qui réitère les précédents engagements pris en 2011 et 2014, en assurant vouloir les mettre en œuvre à la lumière des objectifs de développement durable fixés en 2015.

Par ce texte, que la Présidente de l’Assemblée générale a jugé « ambitieux et bien équilibré », les dirigeants du monde expriment leur volonté de partager les informations avec les partenaires régionaux et mondiaux, notamment sur les succès et défis de la lutte contre les maladies non transmissibles.  Ils se disent également décidés à investir dans la recherche et à renforcer les efforts en vue de l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) et d’autres « solutions innovantes » dans le domaine de la santé. 

« Ces maladies sont devenues notre principal défi sanitaire », a relevé d’emblée Mme María Fernanda Espinosa Garcés avant de réclamer une action urgente des États pour réaliser d’ici à 2030 la cible 3.4 du Programme de développement durable: la réduction d’un tiers, par la prévention et le traitement, du taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et la promotion de la santé mentale et le bien-être. 

Dans la Déclaration, les États Membres invitent l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à poursuivre ses efforts en vue de promouvoir et suivre l’action mondiale contre ces maladies.  Les gouvernements ont pour leur part, entre autres missions, d’autonomiser les individus afin qu’ils fassent des choix éclairés, notamment en mettant à leur disposition des informations par le biais de l’éducation, des campagnes médiatiques, y compris à travers les médias sociaux, sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles.  Chaque pays se doit également de renforcer son système de santé afin de le préparer à l’avènement de la couverture santé universelle. 

« Ce sont les femmes et les pauvres qui sont les plus touchés par les maladies non transmissibles », a tenu à souligner la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.  Mme Amina J.  Mohammed a donc engagé les dirigeants à intégrer les efforts de gestion du problème des maladies non transmissibles dans leurs initiatives visant à atteindre tous les objectifs de développement durable. 

Pour les guider dans cette perspective, le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a attiré l’attention sur les « Meilleurs choix » recommandés l’an dernier par son institution pour lutter contre les maladies non transmissibles.  Il s’agit, a-t-il expliqué, de 16 mesures pratiques rentables et applicables par tous les pays, y compris ceux à revenu faible ou intermédiaire.  Elles vont de l’imposition de l’industrie du tabac à la restriction des publicités pour l’alcool, en passant par la vaccination contre le cancer du col de l’utérus.  Ces mesures simples pourraient par exemple sauver la vie de 10 millions de personne d’ici à 2025, a-t-il fait observer. 

« Les gens meurent aujourd’hui et on va devoir attendre sept ans? », s’est malgré tout impatienté M. Michael Bloomberg, philanthrope et ancien maire de New York, qui est intervenu à la première table ronde en sa qualité d’Ambassadeur mondial de l’OMS chargé des maladies non transmissibles.  En attendant, il a promis de poursuivre ses efforts de mobilisation des villes du monde en faveur des initiatives de lutte contre les maladies non transmissibles, une cause pour laquelle il a déjà investi un milliard de dollars.

À propos de financement, les mesures préconisées par les « Meilleurs choix » de l’OMS pourraient générer 350 milliards de dollars pour les pays les moins avancés d’ici à 2030.  Car chaque dollar investi sera multiplié par sept, a expliqué M. Ghebreyesus.

Outre l’action des gouvernements, les orateurs ont misé sur les partenariats et la mobilisation de tous les acteurs, qui étaient le sujet de la table ronde de l’après-midi, alors que celle du matin était consacrée au renforcement des systèmes de santé.  La Déclaration ministérielle précise d’ailleurs que « d’autres parties prenantes » partagent également la responsabilité et peuvent contribuer à créer un environnement propice à la prévention et au contrôle de ces maladies, en soulignant la nécessité de réunir la société civile et le secteur privé pour mobiliser leurs ressources. 

« Tout sauf l’industrie du tabac », a objecté le président de l’Uruguay qui a présenté le rapport de la Commission mondiale indépendante de haut niveau de l’OMS sur les maladies non transmissibles.  Pour M. Tabaré Vázquez en effet, il n’est pas question de pactiser avec « la seule industrie qui tue ses propres clients ».  Il faut « taxer les industries qui nous brisent », a même suggéré la Princesse Dina Mired de Jordanie qui est également Présidente de l’Union internationale contre le cancer.  « Le sucre, le sucre, le sucre », a-t-elle martelé, ainsi que « le sel, l’alcool et le tabac ».  Elle a également plaidé pour que la communauté internationale accorde de l’attention aux réfugiés qui nécessitent plus que des services d’urgence; ils sont comme tout le monde victimes de cancer ou de diabète.

Comme autre moyen de prévention de ces maladies, l’activité physique a été plébiscitée.  Les participants ont joint le geste à la parole en début d’après-midi en s’adonnant pendant quelques minutes à une danse rythmique sur l’incitation du Ministre de la santé de la Jamaïque.  « C’est exactement ce dont nous avions besoin », a appuyé la Ministre de la santé du Canada.

Rendez-vous est pris pour 2025 pour la quatrième édition de cette réunion de haut niveau.  Auparavant, un rapport de mise en œuvre de la Déclaration ministérielle sera présenté à l’Assemblée générale, avant la fin de l’année 2024.

TROISIÈME RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA PRÉVENTION ET LA MAÎTRISE DES MALADIES NON TRANSMISSIBLES

Déclarations d’ouverture

Mme MARÍA FERNANDA ESPINOSA GARCÉS, Présidente de l’Assemblée générale, après avoir rappelé le thème de cette réunion - « multiplier les initiatives multipartites et multisectorielles nationales pour prévenir et éliminer les maladies non transmissibles dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a salué l’adoption de la Déclaration politique qu’elle a jugée « ambitieuse et bien équilibrée ».

Mme Espinosa Garcés a planté le décor en avertissant que, cette année, 1,5 million de personnes âgées entre 30 et 70 ans mourront des suites d’une maladie non transmissible, dont 80% dans les pays en développement.  Outre le fait que ce sont les plus pauvres qui sont les plus susceptibles de succomber à une maladie comme le cancer, le diabète ou une maladie cardiovasculaire, elle a alerté sur le fait que les maladies non transmissibles entraînent des pertes sur le plan économique, jusqu’à 6% du PIB.  Les maladies non transmissibles sont devenues notre principal défi sanitaire, a-t-elle déclaré, en plaidant pour une action à tous les niveaux, ce qui exige une volonté politique ferme et un financement soutenu. 

La Présidente a réclamé une action immédiate, urgente et rapide des États pour réaliser la cible 3.4 des objectifs du développement durable, ajoutant que le secteur privé doit lui aussi redoubler d’efforts à cette fin.  Il est également capital de mettre en œuvre les engagements pris en matière de réduction de la consommation de tabac, de régimes malsains et de l’inactivité physique.

Mme AMINA J. MOHAMMED, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, a averti que les maladies non transmissibles sont la cause de 70% des décès dans le monde.  Dans un monde où l’espérance de vie et l’urbanisation augmentent, l’incidence de ces maladies est à la hausse, a-t-elle ajouté.  Chaque année, a-t-elle déploré, ces maladies sont la cause de millions de morts prématurés.  Elles enlèvent aux gens la capacité de gagner leur vie et alimentent le cycle de pauvreté.  De plus, les coûts qui y sont associés sont énormes, tant pour les individus que pour les budgets et systèmes de santé nationaux.

Mme Mohammed a également relevé que la pollution de l’air est la cause de 25% des décès chez les adultes et de 30% des décès liés au cancer du poumon.  Il faut, a-t-elle insisté, répondre de toute urgence aux effets des émissions de carbone sur la santé.  Par ailleurs, un adulte sur quatre, et un adolescent sur cinq, fera face à un problème de santé mentale cette année, et 800 000 personnes se suicideront.  Le problème de l’abus de drogue et d’alcool nécessite plus d’attention et il faut aussi garder à l’esprit le fait que d’une manière générale, ce sont les femmes et les pauvres qui sont les plus touchés par les maladies non transmissibles.  Elle a aussi fait observer que 810 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde, pendant que les taux d’obésité montent en flèche, y compris chez les enfants.

Après ce constat, la Vice-Secrétaire générale a appelé à faire preuve d’un engagement ferme et à augmenter les investissements, ainsi que les politiques, programmes et partenariats.  Il faut aussi repenser la prévention et mettre sur pied des systèmes de santé primaire holistiques capables de fournir une couverture complète.  Nos efforts, a-t-elle poursuivi, doivent faire partie d’un écosystème plus large pour gérer au mieux la santé physique et mentale et aller au-delà du secteur de la santé afin de promouvoir la propreté de l’air et la salubrité des villes.  Elle a aussi engagé les dirigeants à intégrer les efforts de gestion du problème des maladies non transmissibles dans leurs initiatives visant à atteindre les objectifs de développement durable.

M. TEDROS ADHANOM GHEBREYESUS, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a indiqué que des millions de personnes souffrent de maladies non transmissibles et que 41 millions en meurent chaque année.  Il a averti que les gouvernements sont « dangereusement » loin d’atteindre la cible 3.4 qui vise à réduire la mortalité prématurée liée à ces maladies: seulement la moitié des pays pourront atteindre cette cible dans les délais prévus.

Il a ensuite attiré l’attention sur les « Meilleurs choix » recommandés l’an dernier par l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles.  Il s’agit, a-t-il expliqué, de 16 mesures pratiques rentables et applicables par tous les pays, y compris ceux à revenu faible ou intermédiaire.  Elles vont de l’imposition de l’industrie du tabac à la restriction des publicités pour l’alcool, en passant par la vaccination contre le cancer du col de l’utérus.  Ces simples mesures pourraient sauver la vie de 10 millions de personnes d’ici à 2025, et éviter 17 millions d’accidents cardio-vasculaires (AVC) et de crises cardiaques d’ici à 2030.  Ces mesures sont aussi un puissant outil économique, a-t-il ajouté, et leur mise en œuvre pourrait générer 350 milliards de dollars en croissance économique pour les pays les plus pauvres d’ici à 2030.  Chaque dollar investi sera multiplié par sept, a expliqué M. Ghebreyesus.  « Mais comme pour toute boîte à outil, les outils ne sont utiles qu’à condition qu’on les en sorte. »

M. Ghebreyesus a ensuite préconisé la création d’une catégorie de champions pour inciter à prendre des mesures audacieuses dans la lutte contre les maladies non transmissibles.  Il a également invité les États Membres à tenir leurs efforts pendant 3 à 5 ans, dans la mise en œuvre des « Meilleurs choix ».  « Avec un engagement politique, tout devient possible. » 

Le Directeur général de l’OMS a également vu dans la couverture sanitaire universelle la meilleure façon de prévenir et traiter les maladies non transmissibles et a espéré que la réunion de haut niveau prévue l’an prochain sur ce thème connaîtra un franc succès.

M. Ghebreyesus a ensuite demandé aux personnes dans la salle dont au moins un proche est mort des suites d’une maladie non transmissible de se lever.  « Je ne vois personne qui reste assis, a-t-il commenté.  Imaginez maintenant cela multiplié à l’échelle mondiale.  Voilà l’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés et nous nous tenons debout pour honorer la mémoire de ceux que nous avons perdus et pour s’engager en faveur d’un monde plus sûr et plus sain. »

M. TABARÉ VÁZQUEZ, Président de l’Uruguay, qui intervenait aussi en tant que coprésident de la Commission mondiale indépendante de haut niveau de l’OMS sur les maladies non transmissibles, a fait un résumé du rapport publié par cette commission le 1er juin dernier et intitulé « il est temps d’agir ».  Le Président a expliqué que ce rapport est le fruit du travail de la Commission, créée le 16 février 2018.  Celle-ci y fait des recommandations aux chefs d’État et de gouvernement et aux responsables politiques de tous les secteurs gouvernementaux, ainsi qu’aux autres parties concernées.  Mais, a-t-il précisé, « l’industrie du tabac n’est pas la bienvenue dans cette lutte contre les maladies non transmissibles, puisque c’est la seule industrie qui tue ses propres clients ». 

Fort de ces recommandations, le Président Vazquez a insisté sur l’engagement politique au plus haut niveau.  Il a donc lancé un appel à tous les chefs d’État et de gouvernement afin qu’ils s’investissent dans les politiques de santé.  Et comme chaque pays est différent des autres, le coprésident de la Commission a conseillé de bien prendre en compte les priorités nationales.  Selon lui, le coût de l’inaction serait beaucoup plus élevé que celui de l’engagement de la communauté internationale.  De toutes les façons, a-t-il conclu, « si la maladie est l’affaire du médecin, la santé publique est celle de tous ». 

La Princesse DINA MIRED, Présidente de l’Union internationale contre le cancer, s’est remémorée qu’il y a sept ans, lors de la première réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles, son discours « semblait s’écrire tout seul ».  « Mais cette année, contrairement à mon habitude, j’ai peiné.  Pourquoi?  Parce que les progrès ont été tout simplement trop lents. »

Non seulement plus de la moitié des États ne sont pas en bonne voie pour réaliser la cible 3.4 du développement durable, mais en outre, depuis 2010, la situation a stagné ou s’est aggravée dans 15 pays, en ce qui concerne les femmes, et dans 24 pays, pour les hommes.  Pourtant, la société civile et l’OMS ont fait tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les pays dans leur lutte contre les maladies non transmissibles, a relevé la Princesse Dina.  Ces efforts ont porté sur la prise de conscience que ces maladies sont aussi une question de développement et sur la sensibilisation des ministres des finances sur le fait que la prévention, les traitements et les soins sont un placement à haut rendement.  Un investissement aujourd’hui de 1,27 dollars dans la prévention aura un rendement de 7 dollars par an jusqu’en 2030, soit 350 milliards de dollars à l’échelle mondiale.

À ces efforts s’ajoutent aussi l’Initiative mondiale pour les registres du cancer, ainsi que l’initiative RESOLVE ou encore le Partenariat Bloomberg pour des villes saines.  Tout cela montre, selon la Princesse Dina, que nous pouvons oublier l’objection selon laquelle « nous ne savons pas quoi faire ».  Nous avons aussi dépassé l’argument qu’« il n’y a pas d’argent » et supprimé la notion d’impossible.  Et pourtant, il y a toujours 15 millions de personnes qui meurent prématurément chaque année.  « Nous nous dirigeons tout droit vers un avenir malsain et préjudiciable », a averti la Princesse Dina.  « Mais voulons-nous vraiment être la génération qui est restée les bras ballants pendant que les maladies non transmissibles détruisaient la vie de nos enfants et des générations à venir? »

La panéliste a en même temps reconnu les défis auxquels font face les États Membres, évoquant notamment la situation des ministres de la santé de pays à revenu intermédiaire, contraints de trouver des fonds pour acheter, par exemple, un accélérateur linéaire au prix de plusieurs millions de dollars tout combattant des épidémies de paludisme et de tuberculose, sans le moindre appui d’un fonds mondial.  « Et que dire de la situation des patients contraints de choisir entre nourrir leur famille ou suivre le traitement de chimiothérapie qui leur sauvera la vie? »  Il est essentiel de bien comprendre ce qui nous paralyse et nous empêche d’agir:  le potentiel mortel de ces maladies est amplifié par notre approche fragmentée, indécise et inactive, a-t-elle souligné.

L’experte a ensuite appelé à faire des maladies non transmissibles la priorité des agendas des gouvernements.  Il faut aussi investir de manière sérieuse dans la prévention et le traitement, mettre en œuvre les « Meilleurs choix » de l’OMS, et assurer un accès à la vaccination dans tous les pays pour limiter les cancers de l’âge adulte, notamment le cancer du col de l’utérus.  Sur le plan du financement, elle a conseillé de taxer les industries « qui nous brisent », à commencer par, a-t-elle martelé, « le sucre, le sucre, le sucre », ainsi que « le sel, l’alcool et le tabac ».  Outre la collecte de données, il faut adopter des lois contre les industries qui cherchent à faire du profit aux dépends de notre santé, en premier lieu l’industrie du tabac.  « Pour l’amour de Dieu, a-t-elle supplié, il faut pleinement mettre en œuvre la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac pour empêcher ces industries de posséder le meilleur parc immobilier du monde: les milliards et milliards de jeunes poumons qui consomment déjà leur produit mortel. »

Se félicitant de la présence de 59 chefs d’État, Mme Mired les a enjoints à envoyer un message puissant aux patients atteints de maladies non transmissibles: « on ne veut plus de jambes amputées en raison d’une rupture de stock d’insuline; plus d’enfants souffrant de leucémie dans un pays en développement avec seulement 10% de chance de pouvoir suivre un traitement ».  Et aussi, il ne doit plus y avoir de réfugiés malades du cancer ou du diabète, ayant échappé à la violence de la guerre pour se retrouver face à la violence de l’inaction en matière de maladies non transmissibles.  « Mais qui donc a décidé que les réfugiés étaient une nouvelle race de super humains nécessitant uniquement des services d’urgence? » s’est-elle emportée.

Alors que des millions de personnes atteintes du diabète, du cancer, de maladies cardiaques ou encore d’Alzheimer nous regardent, a-t-elle enchaîné, chaque mot approuvé dans cette Déclaration politique représente quelque chose de concret.  « Vous pouvez fournir de l’insuline, des soins palliatifs ou des médicaments essentiels contre le cancer à des millions de personnes à un prix abordables.  Ou vous pouvez tout retirer à ceux qui en ont le plus besoin avec le simple trait d’un stylo.  Nous comptons sur vous, les dirigeants pour agir. »  Comme le disait Nelson Mandela, « tout semble impossible avant qu’on le fasse ».

Table ronde 1: renforcer les systèmes de santé et le financement de la prévention et de la maîtrise des maladies non transmissibles pour permettre à chaque pays d’instaurer une couverture sanitaire universelle, notamment en mutualisant les pratiques de référence éprouvées, les connaissances scientifiques et les enseignements tirés de l’expérience

M. MICHAEL BLOOMBERG, philanthrope et ancien maire de New York, qui est intervenu en sa qualité d’Ambassadeur mondial de l’OMS chargé des maladies non transmissibles, a ouvert la table ronde en se demandant pourquoi l’OMS avait arrêté la date de 2025 pour évaluer sa feuille de route visant à réduire de 25% la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles.  « Les gens meurent aujourd’hui et on va devoir attendre sept ans? » s’est-il impatienté en rappelant avoir créé dès 2006 la fondation Bloomberg Philanthropies, dont l’une des premières priorités est d’éviter les décès dus aux effets nocifs du tabac.  Et depuis 2007, Bloomberg Philanthropies a consacré près d’un milliard de dollars à la lutte antitabac dans le monde.  « L’industrie du tabac a rendu coup pour coup », a-t-il témoigné.

Alors que les maladies non transmissibles sont la cause de plus de 70% des décès à travers le monde, il a regretté qu’à peine 2% des fonds du secteur santé y soient consacrés.  Selon M. Bloomberg, « nous pouvons agir car des politiques intelligentes peuvent permettre de sauver des vies ».  C’est pourquoi sa fondation travaille avec de nombreux pays pour aider les gens à vivre le plus longtemps possible, a—t-il expliqué en évoquant plusieurs succès, fruits de ces partenariats. 

L’Inde, par exemple, a vu le tabagisme diminuer de 70% depuis 2010.  De son côté, l’Uruguay a remporté une bataille: une décision de justice a obligé les cigarettiers à apposer sur les emballages de leurs produits des messages de prévention attirant l’attention sur les risques du tabagisme.  L’Ambassadeur de l’OMS s’est en outre réjoui de voir que la politique des « zones sans fumée » avait permis de sauver pas moins de 35 millions de vies à travers le monde.

L’autre problème majeur, c’est la surconsommation de produits riches en sucre, s’est alarmé M. Bloomberg.  Là encore, des exemples d’avancées positives sont à signaler.  Ainsi, le Chili a décidé d’imposer des taxes spéciales sur des aliments à forte teneur en sucre et en matières grasses, a-t-il mentionné.  Il a aussi parlé de l’initiative de sa fondation qui a créé un réseau de 54 villes du monde qui mettent en œuvre des initiatives de lutte contre les maladies non transmissibles, de lutte contre le tabagisme, de politique alimentaire, d’environnement sain et de lutte contre les accidents de la route.  M. Bloomberg a terminé son propos en expliquant l’importance des politiques publiques contre ces maladies.  Et c’est la raison d’être de son engagement en tant qu’Ambassadeur auprès de l’OMS, a-t-il expliqué.

Après l’intervention de M. Bloomberg, les participants à la discussion ont relevé eux aussi le besoin d’engagement politique pour lutter contre les maladies non transmissibles qui sont responsables de 71% des décès dans le monde, soit 41 millions de morts par an selon les chiffres de l’OMS.  Cette organisation a identifié les cinq principaux facteurs de risque, à savoir les habitudes alimentaires peu saines; l’usage du tabac; la pollution de l’air; le mauvais usage de l’alcool et le manque d’activité physique.

Devant les coprésidents de séance, le Président de la Zambie, M. EDGAR CHAGWA LUNGU, et le Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, M. TIMOTHY S.  HARRIS, les intervenants ont présenté leurs expériences respectives dans la lutte contre ces maladies. 

Survivante du cancer du sein, la petite fille de Nelson Mandela, Mme ZOLEKA MANDELA, écrivain et fondatrice de la Fondation Zoleka Mandela, a raconté qu’elle avait été informée de son état pathologique à l’âge de 32 ans.  C’est après une double mastectomie et un dur combat qu’elle a été définitivement déclarée guérie en 2016.  « J’ai été privilégiée d’avoir accès aux meilleurs spécialistes », a-t-elle admis, avant d’attirer l’attention sur le sort des milliers de gens, issus de pays en développement, qui n’ont pas cette chance.  Elle a ainsi plaidé pour des systèmes de santé plus appropriés, capables de prendre en charge les plus démunis. 

Précisément, la couverture santé universelle est cruciale en ce XXIe siècle, a plaidé Mme SANIA NISHTAR, fondatrice et Présidente de « Heartfile », une organisation non gouvernementale pakistanaise.  Elle s’est imaginé un système de santé utilisant les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) pour prendre en charge toutes les populations, y compris les femmes démunies des zones rurales.  Ces dernières pourraient envoyer leur bilan de santé à l’aide d’un téléphone portable et recevoir leurs médicaments par le biais d’un drone, a-t-elle auguré.

À ceux qui estiment qu’un tel système de santé est très coûteux, elle a rétorqué que la taxation des produits nocifs -le tabac et les boissons sucrées par exemple- pourrait être une source de revenus utiles pour les pays en développement.  Il ne faut pas le voir comme des dépenses, mais plutôt comme des investissements, a appuyé M. YOSHITAKE YOKOKURA, Président de l’Association médicale mondiale

Pour ce médecin, qui a présenté l’expérience du Japon, c’est avec de bonnes politiques prospectives que l’on peut réduire les conséquences des maladies non transmissibles sur la société.  Il a cité le cas de la démence, touchant des millions de Japonais, qui fait désormais l’objet d’une spécialisation dans les études de médecine.  De même, les villes japonaises ont commencé à faire des modifications du paysage urbain afin de l’adapter à ces malades.  Par ailleurs, les pouvoirs publics nippons ont lancé une campagne nationale de sensibilisation des jeunes contre l’obésité, tandis que les modes d’alimentation saines sont vulgarisées dans tout le pays. 

De même à Trinité-et-Tobago, a dit son Premier Ministre, l’interdiction des produits sucrées et sodas dans les cantines scolaires a permis de réduire l’obésité chez les jeunes.  Pour ce qui est du Brésil, la délégation s’est félicitée de la diminution des affections cardiovasculaires, ce qui a fait augmenter l’espérance de vie de deux ans.  Elle a attribué ce progrès notamment aux effets positifs d’un programme national ciblant les maladies non transmissibles, commencé en 2012, qui a permis de réduire la consommation de tabac de 35%.  Malheureusement, la lutte contre l’alcoolisme n’a pas eu le même succès, a-t-elle déploré. 

La publicité est un des outils qui permet de décourager la consommation de produits nocifs, ont fait remarquer plusieurs intervenants.  Ainsi, la Ministre de la santé de l’Ukraine a indiqué que les annonces publicitaires pour des produits contenant du tabac sont interdites dans son pays, tandis qu’au Mexique, il est interdit de diffuser aux heures de grande écoute des publicités télévisuelles pour des produits à forte teneur en sucre. 

La Ministre de la santé de l’Ouganda a indiqué que fumer dans un lieu public est désormais une infraction pénale dans son pays où, en outre, une loi sur l’alcoolisme est en cours d’élaboration.  Sa collègue de l’Arménie a prôné des lois antitabac plus fermes pour faire face à la montée de l’utilisation de cigarettes électroniques.

Face à cette nouvelle donne et au vu des réalités mondiales, la représentante du Comité permanent de la nutrition a souhaité que les cibles internationales en matière de santé soient réalisées, tout en rappelant que les enfants et les jeunes sont également affectés par ces maladies.

Alors que le Vice-Ministre de la santé de la Malaisie a déploré une réaction lente de la communauté internationale, le représentant du Maroc a rappelé que la prévention de ces maladies ne coûte pourtant pas cher.  Il faut juste, a-t-il préconisé, que les différentes parties prenantes travaillent en synergie.  C’est le même message qu’a transmis le représentant des firmes pharmaceutiques qui a déploré un « manque de collaboration » des acteurs du secteur de la santé et prôné, par exemple, l’adoption de politiques de remboursement des frais de médicaments afin de soutenir les plus démunis.  « Mon pays subventionne l’achat de l’insuline pour réduire la mortalité due au diabète », a témoigné le délégué du Sénégal en ajoutant que son gouvernement entend même subventionner les médicaments contre le cancer.

Le Président de la Zambie a conclu cette table ronde en appelant tout le monde à l’action.  « Il faut une couverture santé universelle et mettre la santé tout en haut des priorités », a-t-il plaidé.

Table ronde 2: Opportunité et défis à relever pour engager les gouvernements, la société civile et le secteur privé aux niveaux mondial, régional et national à promouvoir des partenariats multisectoriels pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles et la promotion de modes de vie saines

Déclarations des coprésidents

Pour lancer la discussion, M. CHRISTOPHER TUFTON, Ministre de la santé de la Jamaïque, a invité les délégations à se lever pour visionner la vidéo « Jamaica Moves » et suivre les pas d’une danse rythmique sur fond de musique endiablée, un exercice auquel s’est livré dans la bonne humeur l’ensemble des participants.

 « C’est exactement ce dont nous avions besoin », a commenté après cet intermède d’exercice physique et musical Mme GINETTE PETITPAS TAYLOR, Ministre de la santé du Canada.  On dit souvent qu’il faut un village pour élever un enfant; donc tout le monde doit travailler ensemble pour promouvoir la santé publique.  Elle a parlé à cet égard des différents partenariats multisectoriels et projets lancés dans son pays.  « Notre époque recèle d’opportunités », a-t-elle affirmé, évoquant l’adoption dans la matinée de la Déclaration politique.

Il faut réduire le tabagisme, les abus d’alcool et promouvoir des modes de vie saines, a prescrit, le Ministre de la santé de la Jamaïque, avant d’indiquer que 80% des maladies non transmissibles affectent la population des pays à revenu faible ou intermédiaire, ces maladies représentant la menace numéro un dans la Caraïbes.  Son pays en sait quelque chose puisqu’un Jamaïcain sur huit souffre de diabète, et un sur trois d’hypertension.  Comme ligne directrice, le Ministre a appelé à travailler avec la société civile et le secteur privé pour aider les populations à choisir des modes de vie saines.

Intervention liminaire

Mme NATALIA KANEM, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), s’est préoccupée des problèmes liés aux cancers qui frappent les organes reproductifs, ainsi que des conséquences du surpoids et du tabagisme, entre autres, sur la fertilité.  Elle a recommandé de sensibiliser les jeunes pour qu’ils prennent mieux en charge leur santé et puissent ainsi mieux vieillir.  Il faut, a-t-elle dit, s’attaquer aux problèmes de la consommation de drogue et de l’abus d’alcool, et en même temps tenir compte de la sexualité, pour qu’ils puissent s’épanouir et fonder ensuite des familles heureuses.

En matière de santé reproductive et génétique des femmes et des filles, elle a espéré en finir avec le cancer du col de l’utérus d’ici à 2050.  Tous les outils sont là pour y arriver, alors pourquoi 500 000 femmes continuent-elles d’être touchées chaque année par cette maladie pourtant évitable? a-t-elle interrogé.  Elle s’est inquiétée notamment du problème de la stigmatisation qui empêche certaines personnes de se faire dépister ou traiter.  Elle a appelé à étendre les programmes de vaccination par l’intermédiaire des systèmes de santé génésique et à faire de la détection du virus du papillome humain partie intégrante des services de santé reproductive et génésique.  Elle a aussi reconnu la difficulté, pour certains, de parler de la santé de leurs organes les plus intimes.

Mme Kanem a ensuite préconisé d’adopter des politiques fondées sur des faits scientifiques avérés, jugeant par ailleurs « inadmissible » que l’espoir qu’offre l’augmentation de l’espérance de vie soit détruit par les maladies non transmissibles.  Enfin, elle a souligné le rôle que jouent les systèmes de santé universel, revenant sur l’importance des programmes de dépistage précoces qui peuvent permettre à tant de femmes et de filles d’avoir la vie sauve et de s’épanouir pleinement.

Interventions des panélistes

L’importance d’avoir une alimentation saine a été au cœur de l’intervention de Mme MARIA HELENA SEMEDO, Directrice générale adjointe de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est inquiétée à la fois de l’augmentation de la faim dans le monde et du fait qu’un adulte sur huit souffre d’obésité.  L’obésité est un problème mondial qui frappe actuellement en premier lieu l’Afrique, a-t-elle indiqué en avertissant du risque que cela représente pour le développement.  Or, il sera impossible de faire face aux maladies non transmissibles si on n’améliore pas les régimes alimentaires, a-t-elle affirmé.

La panéliste s’est préoccupée du fait que les produits alimentaires sains sont de plus en plus coûteux et même inabordables pour les pauvres.  Elle a appelé à adopter des politiques intégrées pour promouvoir une alimentation saine, et à lancer une action nationale et internationale pour combattre l’obésité.  Évoquant la Conférence internationale sur la nutrition qui s’est tenue en 2014, elle a insisté sur la nécessité pour les États Membres d’être tous sur la même longueur d’onde: il faut inciter à limiter la consommation de nourriture grasses ou à forte teneur en sucre ou en sel; établir des centres de recherche, recueillir des données pour orienter les politiques; tout cela accompagné de mécanismes de financement novateur.  « Faisons de cette Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition (2016-2025) un tremplin pour notre succès », a-t-elle lancé.

Les États Membres doivent s’impliquer en même temps que le secteur privé, a dit en substance M. TREVOR HASSELL, Président de la Healthy Caribbean Coalition, en donnant l’exemple des alliances contre les maladies non transmissibles qui ont mobilisé la société civile dans plusieurs pays et connu un franc succès.  Il n’en a pas moins reconnu que des défis persistent, à commencer par le financement durable des organisations de la société civile qui, a-t-il indiqué, sont nombreuses à manquer de ressources et à souffrir d’une mauvaise gestion.  Souvent, en outre, elles travaillent de manière cloisonnée en axant leurs activités sur une seule maladie.  Autre obstacle à l’efficacité du secteur privé: les conflits d’intérêts, notamment pour les industries du tabac et de l’alcool.  Aussi M. Hassell a-t-il recommandé de mettre en place des systèmes de gestion stricte pour limiter ces conflits.

En outre, a-t-il poursuivi, il faut toujours garder à l’esprit le fait que les maladies non transmissibles sont une question de justice sociale majeure.  Le secteur privé a certes son rôle à jouer, mais il incombe en premier lieu aux gouvernements de mettre en œuvre leurs engagements pour réduire le tabagisme, l’abus d’alcool, la mauvaise alimentation et l’inactivité physique.  Le panéliste a ensuite indiqué que dans les Caraïbes, les appels se multiplient pour créer une zone exempte de tabagisme, et qu’il y existe aussi des projets pour éliminer le cancer du col de l’utérus, et améliorer les systèmes de détection de l’hypertension.

Faisant revenir la discussion sur le terrain de l’alimentation, Mme GERDA VERBURG, Coordinatrice du Scaling-Up Nutrition Movement, a insisté sur l’importance cruciale, pour les enfants, d’avoir une bonne alimentation durant les 1 000 premiers jours de leur vie, et notamment grâce à l’allaitement maternelle.  Elle a regretté que les gouvernements ne disposent pas d’un ministère de l’alimentation, d’où l’importance, selon elle, pour les ministères concernés de développer des politiques communes pour promouvoir une bonne alimentation.  Cela est d’autant plus important que l’élaboration de lois est une activité multisectorielle, a-t-elle ajouté.  La panéliste a aussi parlé du rôle important que joue la société civile mais déploré que celle-ci tourne actuellement le dos au dialogue avec le secteur privé.  Elle a appelé ces deux acteurs à enclencher ce dialogue important.

Ensuite, Mme Verburg a appelé à ne pas traiter les petits agriculteurs et autres producteurs d’aliments à petite échelle de la même manière que les grandes industries agroalimentaires.  « Si on ignore les petits producteurs, notre action est vouée à l’échec. »  Ils font partie de la solution et il ne faut pas se limiter à la seule dimension législative du problème, a-t-elle martelé.  L’experte a aussi recommandé de fixer des agendas très clairs en ce qui concerne la responsabilité des entreprises qui, a-t-elle averti, risquent de faire face aux pressions de leurs conseils de direction désireux de faire des profits.  Les aliments sains sont d’ailleurs plus coûteux et plus difficiles à trouver que les nourritures moins saines ou malsaines, a-t-elle remarqué en invitant à trouver les moyens de les rendre abordables. 

Débat interactif

L’ampleur du problème a été mise en lumière par le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS) qui a averti que la prévalence des maladies non transmissibles a atteint des niveaux de crise dans plusieurs de ces États.

Pour faire face à la situation, les États-Unis ont invité à mieux exploiter le potentiel des partenariats multisectoriels, qui doivent permettre notamment de lancer des campagnes de prévention efficace, ou encore de fournir des médicaments.  Certes, a reconnu la délégation des Pays-Bas, mais les gouvernements doivent demeurer dans une position de chef de file et rester vigilants quant à la participation des industriels qui produisent des produits malsains.

« Sans oublier que le secteur privé va sans doute vouloir mettre l’accent sur la productivité », a ajouté le Ministre de la santé de la Barbade, qui a aussi mis en garde contre le problème de conflit d’intérêt.  En la matière, le Représentant de la Convention-cadre de lOMS pour la lutte antitabac a demandé d’exclure l’industrie du tabac dans ces partenariats « étant donné la contradiction inhérente entre son activité et la santé publique », tandis que l’Alliance des maladies non transmissibles a jugé que les parties qui s’opposent aux « Meilleurs choix » de l’OMS n’ont pas leur place à la table.

L’Alliance pour l’alimentation et les boissons a plaidé sa cause en expliquant qu’elle représente des producteurs désireux de limiter l’utilisation de graisses transformées et de sucres et que la nutrition figure au cœur des préoccupations de leurs conseils de direction.

Le secteur industriel se soucie peu de la santé, n’en a pas moins estimé l’Ordre souverain de Malte avant d’appeler à impliquer davantage la jeunesse dans les prises de décisions.  L’Italie a, pour sa part, appelé à tenir compte des comportements alimentaires des enfants et des jeunes.

Plusieurs délégations ont aussi profité de cet échange pour partager certaines de leurs expériences pour promouvoir une alimentation plus saine et lutter contre les maladies non transmissibles.

Il faut déjà des bonnes lois, a plaidé l’Union interparlementaire qui a dit inciter les parlements à cela.  Mais n’oublions pas de placer l’être humain au cœur de toutes les initiatives, a ajouté le représentant de Young Professionals Chronic Disease Network.

Face à l’obésité, Monaco a lancé plusieurs initiatives, à commencer par l’obligation d’offrir dans les distributeurs alimentaires uniquement des produits sains, ou encore l’implication de nutritionnistes dans l’élaboration de repas scolaires.  De plus, dans un avenir proche, la valeur calorifique de tous les plats présentés en restaurant figurera sur les menus.

À Singapour, nous avons lancé des démarches pour réduire la teneur en sucre des boissons sucrées, a indiqué le Ministre de la santé.  Les producteurs d’aliments plus sains reçoivent des subventions, tandis que leurs produits bénéficient d’un étiquetage spécial, a-t-il ajouté.

Le Mexique a parlé de la création, en 2015, de l’Observatoire national des maladies non transmissibles, tandis que le Portugal a expliqué avoir misé sur la promotion de l’activité physique et d’une alimentation saine.

De son côté, la République tchèque a appelé à coopérer avec les entités locales et à intervenir à ce niveau, ayant relevé que le lieu de naissance a une influence notable sur la vie d’une personne.

À ce propos, dans l’est de l’Ukraine, les agriculteurs ne peuvent plus cultiver leur champ car le pays est l’un des endroits les plus minés au monde.  Ils ont autre chose à faire que de se préoccuper de la teneur en sucre de leurs boissons, a expliqué la Ministre de la santé ukrainienne. 

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