Soixante-treizième session,
3e séance plénière – après-midi
AG/12058

L’Assemblée générale adopte son thème annuel et inscrit à son ordre du jour « la situation dans les territoires ukrainiens occupés » et « la responsabilité de protéger »

« Faire de l’ONU une organisation pour tous: une force mondiale fondée sur des responsabilités partagées, au service de sociétés pacifiques, équitables et durables » est le thème* choisi par l’Assemblée générale pour le débat général de sa soixante-treizième session.  Ce débat se tiendra de mardi 25 septembre au lundi 1er octobre 2018, a décidé l’Assemblée générale qui a finalisé son ordre du jour, dont les points relatifs à « la situation dans les territoires ukrainiens temporairement occupés » et à « la responsabilité de protéger et la prévention du génocide » ont été inscrits après un vote.

C’est par 68 voix pour, 13 contre et 48 abstentions que « la situation dans les territoires ukrainiens occupés » a été inscrite à l’ordre du jour.  La Fédération de Russie, qui a demandé ce vote, a expliqué sa démarche par le fait qu’aux Nations Unies le terme « territoires ukrainiens occupés » n’existe pas.  Elle a reproché à l’Ukraine d’avoir insisté sur l’inscription de ce point sans s’inquiéter du consensus.  Cette « aventure ukrainienne » créera une atmosphère négative à l’Assemblée et dans son Bureau, a prédit la Fédération de Russie.  En demandant le vote, a rétorqué l’Ukraine, la Fédération de Russie a tout simplement piétiné une décision du Bureau.  « Ami des deux pays » le Soudan, qui a voté contre, a dit craindre que ce débat n’aggrave la polarisation à l’Assemblée générale.  Bien au contraire, a argué l’Ukraine, l’examen de ce point ne peut que revitaliser les travaux de l’Assemblée et faire émerger de nouvelles initiatives.  

La Hongrie, qui a voté pour, en défendant la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a attiré l’attention sur la situation alarmante des minorités en Ukraine.  Ayant également voté pour, l’Indonésie a jugé nécessaire de poursuivre les discussions, dans « une atmosphère sereine ».  Singapour s’est abstenu et a estimé qu’il y a d’autres endroits et d’autres points qui auraient permis d’aborder cette question.

L’Assemblée générale a aussi inscrit à son ordre du jour par 93 voix pour, 16 contre et 17 abstentions, le point relatif à « la responsabilité de protéger et la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité ».  C’est donc la deuxième année consécutive que l’Assemblée se penchera sur ce principe qui ne fait pas l’unanimité, a rappelé la Fédération de Russie, initiatrice du vote.  La Syrie et la Chine, qui ont aussi voté contre, ont dénoncé le « forcing » de certains pays et le Soudan, autre tenant du non, a professé que le principe de la responsabilité de protéger répond à une situation politique « temporaire et provisoire ».  Pris comme certains le voudraient, il ne peut que menacer l’intégrité territoriale, encourager le terrorisme et la lutte armée.  Avant de vouloir protéger les civils, entendons-nous au moins sur le principe, a argué l’Égypte, après son vote négatif.       

Ayant dit oui, le Danemark a invoqué la disposition de la majorité des pays à partager, en toute transparence, succès et lacunes dans la mise en œuvre du principe, « un élément clef de la stratégie de prévention du Secrétaire général ».  L’Uruguay a acquiescé, après que les Pays-Bas, qui ont également voté pour, eurent estimé qu’un débat ouvert est la seule façon de gommer les divergences de vues.  L’Inde s’est abstenue devant le caractère inédit d’un vote sur l’inscription d’un point à l’ordre du jour.  C’est encore plus rare de voir le Bureau et l’Assemblée générale voter, a-t-elle fait observer. 

Le concept de « responsabilité de protéger » a été agréé dans le Document final du Sommet mondial de 2005** et précisé dans le rapport de mise en œuvre du Secrétaire général***.  Selon les trois piliers du concept, il incombe à l’État de protéger les populations et à la communauté internationale d’encourager et d’aider les États à s’acquitter de cette responsabilité et de mettre en œuvre les moyens diplomatiques, humanitaires et autres de protéger les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité.  Si un État n’assure pas la protection de ses populations, la communauté internationale doit être prête à mener une action collective. 

L’Arménie s’est dissociée de la décision d’inscrire « la situation dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan », avant que l’Assemblée générale ne salue la mémoire du Président du Viet Nam, Tran Dai Quang, décédé ce matin.  Elle lui rendra un hommage solennel à une date ultérieure.  Le Viet Nam a déploré une grande perte et a remercié les États Membres pour leur sympathie et leurs condoléances.

L’Assemblée a décidé que cette première partie de session se terminera le 17 décembre 2018.  La Première Commission chargée du désarmement et de la sécurité internationale achèvera ses travaux le vendredi 9 novembre; la Deuxième Commission chargée des questions économiques et financières, le jeudi 29 novembre; la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, le 21 novembre; la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, le 16 novembre; la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, le 14 décembre; et la Sixième Commission chargées des questions juridiques, le 13 novembre 2018.

Le débat général de la soixante-treizième session se tiendra du mardi 25 septembre 2018 à partir de 9 heures jusqu’au lundi 1er octobre, y compris samedi 29 septembre.

*A/73/250
**A/RES/60/1
***A/63/677

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