Soixante-douzième session,
104e séance plénière – après-midi
AG/12037

L’Assemblée générale poursuit ses négociations sur la réforme du Conseil de sécurité, une « stagnation » selon le G4

L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, par consensus, une décision orale dans laquelle elle exprime l’intention de poursuivre « immédiatement » les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité, dès sa prochaine session, soit le 17 septembre.  Le G4 -Allemagne, Brésil-Inde et Japon- a fustigé « cette stagnation ». 

La réforme du Conseil de sécurité porte sur cinq points: catégories de membres, représentation géographique, relation entre le Conseil et l’Assemblée générale, taille d’un Conseil élargi et méthodes de travail, et question du droit de veto.

Le processus est épineux, a reconnu le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák.  « Mais un processus fort donne un projet fort. »  Il ne faut pas perdre de vue, a-t-il ajouté, que ce sont les peuples qui tireront parti de nos efforts ou qui perdront tout si nous n’arrivons à rien dans ce processus.

Le « G4 », dont chacun des membres réclame un siège permanent dans un Conseil de sécurité réformé, a avoué que le dernier document sur les négociations intergouvernementales n’a pas répondu à ses attentes.  Nous aurions espéré plus de progrès cette année parce que les résultats sont attendus depuis longtemps et qu’on ne peut plus multiplier les retards.  Certaines de nos propositions, a-t-il affirmé, ont reçu un large appui des États Membres mais n’ont pas été prises en compte.  Le G4 a tout de même promis de continuer de faire avancer le processus et a dit attendre un document de travail « actualisé et harmonisé ». 

Réclamant deux sièges permanents avec droit de veto et un total de cinq sièges non permanents, le Groupe des États d’Afrique a eu les mêmes critiques face à un document qui ne reflète pas « avec précision » sa position commune.  Il a donc espéré que les documents qui seront transmis à la prochaine session seront élaborés de « manière transparente » dans le cadre d’un processus mené par les États Membres.  Le document, a-t-il martelé, doit reprendre avec exactitude notre position sur les cinq points de la réforme.

Avant d’être intégrées dans un document de travail, les propositions doivent d’abord avoir l’assentiment de tous, a prévenu le Groupe des États arabes qui réclame aussi une représentation au Conseil.  Le Groupe a vu dans la décision du Président de l’Assemblée générale le reflet des progrès réalisés, à savoir la clarification de la position des différents groupes.  Il faut en effet se baser sur les points de convergence, a poursuivi la Communauté des Caraïbes (CARICOM), défenseur d’une meilleure représentation des pays en développement au Conseil. 

« Uni pour le consensus » a aussi voulu que la réforme du Conseil de sécurité soit bâtie sur des éléments agréés pour assurer une base solide.  Il ne saurait y avoir de « raccourcis linguistiques et procéduraux », a averti le Groupe dont fait partie l’Argentine, l’Italie, le Mexique et le Pakistan, et qui s’oppose à la création de nouveaux sièges permanents, tenant plutôt à une solution de compromis avec des sièges non permanents aux mandats plus longs et la possibilité d’une réélection immédiate.  La meilleure solution, c’est le consensus, a renchéri la Fédération de Russie qui a dit non à tout calendrier « artificiel ».  Fixer une date pour la fin des négociations ne ferait qu’aggraver la situation et ralentir le processus, a acquiescé la Chine. 

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies

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