Session de 2017, Débat de haut niveau,
43e & 44e séances – matin & après-midi
ECOSOC/6860

L’ECOSOC se penche sur « l’état paradoxal » du monde: un PNB de 127 000 milliards de dollars et un milliard de pauvres

Le Conseil économique et social (ECOSOC), qui poursuit son Forum politique de haut niveau, entamé la semaine dernière, a ouvert aujourd’hui son débat ministériel sur le thème de « l’éradication de la pauvreté par la promotion du développement durable, la multiplication des opportunités et le règlement des défis » et s’est attardé, ce faisant, sur « l’état paradoxal » de notre planète: un PNB de 127 000 milliards de dollars et un milliard de pauvres plongés dans « une crise de confiance ».

Le Directeur de l’« Earth Institute » de l’Université Columbia n’a pas mâché ses mots: « nous vivons un paradoxe ».  Malgré un PNB mondial qui représente 17 000 dollars par habitant, donc suffisamment pour éradiquer la pauvreté, assurer un accès universel à la santé et à une éducation de qualité, et mobiliser les investissements nécessaires à la viabilité de l’environnement, nous peinons à mobiliser les 3 000 milliards de dollars nécessaires à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Sur cette même planète, les conflits, les dépenses militaires et les pertes en vies humaines coûtent au monde près de 13 000 milliards de dollars par an et les paradis fiscaux abritent toujours plus de 20 000 milliards de dollars.  « La planète est riche, elle a les ressources nécessaires », a martelé M. Jeffrey Sachs qui, avec son « United Nations Millenium Project », a été un des acteurs majeurs de l’élaboration du prédécesseur du Programme 2030, les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). 

Nous avons les moyens, les technologies et les richesses pour atteindre tous les 17 objectifs de développement durable, a insisté le Directeur de l’« Earth Institute » qui a dénoncé les lobbies de l’industrie du charbon et du pétrole, la réticence des plus riches à la transparence et à la responsabilité fiscale, le caractère belliqueux de certains dirigeants, les guerres par procuration des grandes puissances et l’absence de stratégies courageuses. 

« On a laissé de côté des millions de personnes et ces laissés-pour-compte sont tombés dans la défiance: défiance envers les gouvernements et défiance envers les organisations internationales, y compris l’ONU », a reconnu le Secrétaire général de l’ONU.  Pour régler cette « crise de confiance », M. António Guterres a plaidé pour des réponses mondiales liant les programmes de développement à ceux du maintien de la paix. 

Le Secrétaire général a réclamé une pleine mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, « la chose plus intelligente à faire, car l’économie verte c’est l’économie de l’avenir ».  La question du financement est cruciale, a-t-il poursuivi, en demandant le respect des engagements en faveur de l’aide publique au développement (APD), l’élargissement de l’assiette fiscale dans les pays en développement et le renforcement de la lutte contre les flux financiers illicites.  Nous devons faire en sorte que les institutions financières internationales financent les objectifs de développement durable et que tous les pays accèdent aux financements, y compris les fonds privés.

La « quatrième révolution industrielle », celle de la robotisation des tâches, s’ajoutant aux défis actuels, le Secrétaire général a reconnu: « Non, l’ONU n’est pas véritablement prête à relever les défis du développement durable ».  Il a donc attiré, une nouvelle fois, l’attention sur les 38 mesures qu’il a proposées pour adapter le système de développement de l’Organisation à la nouvelle donne, dont « un pacte sur le financement ».  « Ce n’est qu’en travaillant main dans la main que la communauté internationale pourra reconquérir la confiance des gens et faire en sorte que la mondialisation soit plus juste. »

« Le multilatéralisme est là pour nous rappeler que nous ne pouvons relever les défis seuls », a renchéri le Président de l’ECOSOC.  Pour respecter la promesse du Programme 2030 d’éradiquer la pauvreté et de ne laisser personne de côté, nous devons nous rappeler, a dit M. Frederick Musiiwa Makamure Shava, que ce Programme « historique » exige une action innovante de grande envergure, l’intégration des efforts, une forte coordination et une collaboration renforcée entre les pays et les régions.

Le fait que 44 États viennent se soumettre volontairement à l’examen du Forum politique de haut niveau pour le développement durable témoigne de la détermination de tous à mettre en œuvre le Programme 2030, s’est réjoui le Président de l’Assemblée générale.  M. Peter Thomson a estimé que pour atteindre la vitesse et l’échelle nécessaires, il faudra accorder la priorité à la mise en œuvre sur le terrain.  Le Programme 2030 est la voie qui nous guidera sur le chemin de la viabilité de la planète, a assuré le Président de l’Assemblée générale, convaincu qu’avec les ambitions dudit Programme et de l’Accord de Paris, nous pourrons tenir la promesse faite à nos petits-enfants de garantir un meilleur équilibre entre l’humanité et la Terre nourricière.

Avant d’ouvrir son débat général, l’ECOSOC a entendu le Maroc, le Mexique, les Philippines, le Togo et la France faire le point de leur dernier Forum régional sur le développement durable.

L’ECOSOC poursuivra son débat général demain mardi 18 juillet à partir de 10 heures, parallèlement à l’examen volontaire des pays qu’il organise dans son Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

SEGMENT MINISTÉRIEL DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Nous vivons des temps difficiles et turbulents, a diagnostiqué M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA, Président du Conseil économique et social (ECOSOC).  Même si l’extrême pauvreté a fortement décliné pendant les dernières décennies, le nombre total de gens vivant dans ces conditions, soit plus de 767 millions de personnes en 2013, demeure « élevé et inacceptable ».

Les inégalités entre pays et en leur sein sont profondes.  Les conflits, les tensions et le terrorisme menacent l’humanité.  Les températures mondiales continuent d’augmenter et beaucoup de régions du monde sont touchées par les changements climatiques.  Face à ces défis, la solidarité et le travail commun sont plus que jamais importants.  Le multilatéralisme est là pour nous rappeler que nous ne pouvons relever ces défis seuls.

Un appui collectif aux pauvres et aux plus vulnérables est dans notre intérêt à tous, une solidarité et une responsabilité commune qu’incarne le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Programme est un plan d’action pour les peuples, la planète, la prospérité et le partenariat.  Pour respecter sa promesse de mettre fin à la pauvreté et de ne laisser personne de côté, nous devons nous rappeler que ce Programme « historique » exige une action innovante de grande envergure aux niveaux local, national, régional et international.  Il exige aussi l’intégration des efforts, une forte coordination et une collaboration renforcée entre les pays et les régions.

Éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et ses dimensions, et particulièrement l’extrême pauvreté, est toujours le plus important défi.  Gardant cela à l’esprit, nous avons choisi pour thème cette année « Éliminer la pauvreté et promouvoir la prospérité dans un monde en mutation », en rapport avec le thème de la session de fond de l’ECOSOC qui est « Éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et ses dimensions par la promotion du développement durable, élargir les opportunités et relever les défis ».

Le message clef de ces thèmes est que l’éradication de la pauvreté est un impératif « incontournable » pour le développement durable, dans un monde où une personne sur huit vit avec moins de deux dollars par jour et où ceux qui ont échappé à l’extrême pauvreté vivent souvent dans la précarité, en tutoyant le seuil de pauvreté.  Éradiquer la pauvreté exige des synergies dans toutes les dimensions du développement durable.  Cela exige également de donner la priorité aux populations et aux communautés  marginalisées et vulnérables pour que personne ne soit laissé de côté. 

M. PETER THOMSON (Fidji), Président de l’Assemblée générale, a dit que le nombre important -44- des États qui participent cette année à l’examen volontaire du Forum de haut niveau, témoigne de la détermination des pays à mettre en œuvre les objectifs de développement durable.   Le Président a mis l’accent sur les efforts de cette session de l’Assemblée générale pour avancer dans la matérialisation de la transformation mondiale envisagée par le Programme 2030, l’Accord de Paris sur les changements climatiques et le Plan d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  Cette session a en effet été l’occasion d’organiser toute une série de manifestations de haut niveau avec les gouvernements, la société civile, les universités et le secteur privé. 

Le Président s’est dit heureux du niveau d’enthousiasme et s’est dit impressionné par les efforts des pays, petits et grands, pour intégrer les objectifs de développement durable dans leur plan national de développement.  Pour réaliser les objectifs de développement durable, a-t-il prévenu, « nous devrons tous élever nos engagements en matière de ressources, de volonté politique et de partenariat », et pour atteindre la vitesse et l’échelle nécessaires, il faudra accorder la priorité à la mise en œuvre sur le terrain, a-t-il insisté.                           

Le Président a estimé que la Conférence sur les océans, qui s’est tenue à New York il y a un mois, a témoigné de l’esprit de partenariat qui prévaut désormais puisque 6 000 acteurs ont répondu présent, entre le 5 et le 9 juin 2017.  Il s’est félicité des nombreuses solutions proposées à la diversité des problèmes qui frappent les océans et précisé que toutes les idées seront examinées, analysées et modélisées pour être mises en œuvre dans les années à venir.  Soulignant l’importance de la mobilisation des ressources, le Président de l’Assemblée générale a dit qu’il appartenait maintenant à la communauté internationale de faire la connexion entre l’aide publique au développement (APD) et le financement privé des infrastructures durables.  Il a mis l’accent sur les opportunités qu’offrent la technologie, l’innovation et la connectivité pour accélérer la mise en œuvre du développement durable.

Tout en insistant sur le fait que beaucoup reste à faire pour promouvoir les droits des femmes et des filles, l’égalité des chances, l’autonomisation économique et la participation politique, le Président de l’Assemblée générale s’est dit convaincu que le changement en cours sera porteur d’égalité, de croissance et de durabilité.  Il a aussi mis l’accent sur l’importance de la paix et de la prévention des conflits, en rappelant le lien intrinsèque entre paix et développement.  Enfin, il a voulu que l’on soutienne les efforts du Secrétaire général pour réformer le système de développement des Nations Unies pour le rendre mieux à même d’aider les États Membres à mettre en œuvre les objectifs de développement durable. 

Le Président a insisté sur le fait que le Programme 2030 est la voie qui guidera l’humanité sur le chemin de la vie durable sur la planète.  Il s’est dit persuadé qu’avec les ambitions dudit Programme et de l’Accord de Paris, nous pourrons tenir la promesse faite à nos petits-enfants d’assurer un meilleur équilibre entre l’humanité et la Terre nourricière.

La mondialisation et les progrès technologiques ont permis de résoudre de nombreux problèmes dans le monde, mais ils ont, dans le même temps, créé de graves inégalités, a constaté le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. ANTÓNIO GUTERRES.  On a laissé de côté de nombreuses personnes et leur désespoir fait qu’elles sont vulnérables aux appels des groupes terroristes, a-t-il relevé, en expliquant que cette situation a conduit ces laissés-pour-compte à la défiance: défiance contre les gouvernements et défiance contre les organisations internationales, y compris l’ONU. 

Face à ces problèmes qui sont de plus en plus généralisés, le Secrétaire général a plaidé pour des réponses mondiales afin de résoudre cette crise de confiance.  C’est pourquoi le Programme 2030 vise une mondialisation plus juste et un développement pour tous.  L’économie mondiale évoluant plus lentement que nous ne le souhaiterions, les fragilités politiques et sociétales viennent nourrir les conflits et le terrorisme mondial, a-t-il estimé, en arguant de la nécessité de lier les programmes de développement à ceux relatifs à la paix.  Mais, a-t-il averti, il ne faut pas s’en servir comme prétexte pour orienter les ressources dévolues au développement vers les initiatives de paix.

Le Secrétaire général a parlé des « mégatendances mondiales » qui se nourrissent mutuellement.  Il a par exemple expliqué que les changements climatiques contribuent à exacerber d’autres problèmes majeurs.  Il a donc appelé à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, « la plus intelligente à faire, car l’économie verte c’est l’économie de l’avenir ».  Il a averti que ceux qui ne se tourneront pas vers les technologies vertes ne pourront pas jouir du leadership économique dans les années à venir.  Il a aussi plaidé pour le respect des droits de l’homme, y compris pour ceux des migrants et les réfugiés qui ne doivent pas être laissés de côté.

La question du financement est cruciale, a souligné M. Guterres en invitant les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’APD mais comme elle ne suffira pas à financer les objectifs de développement durable, les pays en développement à élargir leur assiette fiscale et renforcer la lutte contre les flux financiers illicites.  Nous devons aussi, a poursuivi le Secrétaire général, veiller à ce que les institutions financières internationales soient en mesure de financer les objectifs de développement durable, et que tous les pays soient en mesure d’accéder aux financements, y compris les fonds privés.

« Nous sommes confrontés à une quatrième révolution industrielle qui va avoir un impact considérable sur la plupart des États, développés ou en développement », a en outre noté le Secrétaire général en soulignant que la robotisation des tâches n’est plus une vue de l’esprit.  Les voitures sans conducteur sont désormais du domaine du possible, a-t-il noté, en appelant à des investissements dans de nouveaux domaines, tant au sein des pays qu’au niveau des organisations internationales, y compris à l’ONU.  Oui, nous ne sommes pas véritablement prêts à relever les défis des objectifs de développement durable à l’ONU, a-t-il reconnu, en rappelant qu’il vient de présenter 38 mesures en vue d’adapter le système de développement de l’ONU à la nouvelle donne. 

Parmi ces mesures, il a évoqué le renforcement de la coordination des équipes pays de l’ONU, en les rendant plus aptes à aider les gouvernements et plus comptables de leurs actes au niveau des pays.  L’égalité hommes-femmes aux Nations Unies doit aussi pouvoir s’étendre à tous les secteurs, et les financements doivent pouvoir s’adapter aux objectifs de développement durable.  Le Secrétaire général a donc proposé « un pacte de financement » adapté aux objectifs de développement durable.  Il a terminé son propos en rappelant que ce n’est qu’en travaillant main dans la main que la communauté internationale pourrait reconquérir la confiance des gens et faire en sorte que la mondialisation soit plus juste et plus profitable pour tous.

Dans son exposé sur l’« État du monde », M. JEFFREY SACHS, Directeur de l’« Earth Institute » de l’Université Columbia, a dit: « nous vivons un paradoxe ».  Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PNB mondial est de 127 000 milliards de dollars, soit une moyenne de 17 000 dollars par tête d’habitant, donc suffisamment pour mettre fin à toute la pauvreté dans le monde, assurer l’accès universel à la santé et à une éducation de qualité, et mobiliser les investissements nécessaires à la viabilité de l’environnement.  La planète est riche, elle a les ressources nécessaires.

D’un côté, il faut 3 000 milliards de dollars pour réaliser le développement durable et, de l’autre, la violence, les conflits, les dépenses militaires et les pertes en vie coûtent au monde près de 13 000 milliards de dollars par an.  Les paradis fiscaux abritent plus de 20 000 milliards de dollars, au nez et à la barbe de nos propres gouvernements, en particulier les plus puissants et les plus riches au monde.  « C’est notre paradoxe. »

M. Sachs a proposé à ces gouvernements, cinq grands axes de travail et d’abord assurer l’accès universel à une santé et à une éducation de qualité.  Le deuxième axe est la gestion durable de la terre, le troisième, la création d’emplois décents pour tous, le quatrième, la promotion d’une énergie sans carbone et le cinquième axe, la bonne gouvernance.

Nous avons les moyens, les technologies et la richesse pour atteindre tous les objectifs.  Nous avons des opportunités énormes et nous sommes au milieu de l’une des plus grandes révolutions scientifiques et technologiques de l’histoire de l’humanité.  Les technologies de l’information et de la communication sont nos amies car elles rendent possibles de nouvelles voies pour la santé, l’éducation, la finance, la gouvernance et même dans les coins les plus reculés de la planète.

Les obstacles?  Il y en a plusieurs, a reconnu M. Sachs, citant les lobbies de l’industrie du charbon, la réticence des plus riches à la transparence et à la responsabilité fiscale, le caractère belliqueux de certains dirigeants, l’implication des puissants dans des guerres à distance et l’absence de stratégies courageuses.  Tout cela, a insisté M. Sachs, dans un monde où un milliard d’individus luttent pour leur survie quotidienne.

Il faut, a-t-il insisté, une stratégie pour faire face aux lobbies de l’industrie du charbon et du pétrole car on ne peut pas mettre en péril la planète à cause d’une poignée d’individus.  Les combustibles fossiles n’ont pas d’avenir et l’Accord de Paris a signé leur mort. 

Deuxièmement, il faut investir dans l’environnement, le développement social et la bonne gouvernance.  Et troisièmement, nous devons mobiliser des fonds pour les pays en développement.  Trop de pays ont été affaiblis par leurs dettes et il faut les en sortir.  Il faut aussi taxer les placements offshores, les dépôts dans les paradis fiscaux. 

M. Sachs a suggéré au Conseil de sécurité d’assumer plus de responsabilité dans la réalisation des objectifs de développement durable car les puissances continuent de se livrer des guerres par procuration.  C’est de la responsabilité de ce Conseil de mettre fin à cette situation, a estimé M. Sachs, en prenant en exemple le succès de l’Accord sur le nucléaire iranien.

Les pollueurs doivent payer, a-t-il poursuivi.  Ils doivent fournir des compensations aux pays qui souffrent des sécheresses, des tempêtes et autres catastrophes naturelles.  En la matière, les plus responsables sont les États-Unis et l’Europe, a martelé M. Sachs.  Il a enfin demandé une feuille de route technologique car nous avons la possibilité de créer en un temps record un monde durable fondé sur la connaissance et la technologie.  Après tout, nous sommes passés en très peu temps de 20 000 téléphones portables en 1980 à 7,5 milliards aujourd’hui.  Nous pouvons très vite transformer le monde.

M. LAHCEN DAOUDI, Ministre délégué auprès du Premier Ministre en charge des affaires générales et de la gouvernance du Maroc, a présenté les recommandations adoptées lors du Forum des pays arabes, tenu à Rabah du 3 au 5 mai 2017.  Le Forum a insisté pour que l’accent soit mis sur la paix et la sécurité, notant que cela passe notamment par la fin de l’occupation de la Palestine par Israël et la lutte contre le terrorisme.  Le Forum a également indiqué qu’il est important qu’il y ait une appropriation nationale du Programme 2030.  La bonne gouvernance et l’éradication de la pauvreté sont des priorités des États arabes.  Au sujet de l’élimination de la pauvreté, il va falloir inclure la dimension environnementale dans tous les projets de développement.  Les ministres des pays arabes ont en outre mis l’accent sur l’égalité entre les sexes, et les mesures visant à lutter contre la violence faite aux femmes.  Ils ont aussi décidé de mettre l’accent sur l’agriculture pour se défaire de la dépendance aux importations.  Les préoccupations de santé publique et les questions de droits de l’homme et de développement social ont également marqué les travaux du Forum de Rabah.

M. FRANCISCO GUZMÁN ORTIZ (Mexique) a présenté le document final du Forum régional pour le développement durable de l’Amérique latine et des Caraïbes et fait part de ses 10 recommandations.  L’élimination de la pauvreté restant le défi le plus important, le Forum a souligné l’importance des accords multilatéraux sur le financement du développement.  Il a réaffirmé le fait que les gouvernements sont les premiers responsables de la mise en œuvre des objectifs de développement durable et mis en avant l’importance de la participation de la société civile, tout en soulignant le potentiel du secteur privé, en particulier pour la modification des modes de consommation et de production.  Le Forum n’a pas manqué d’insister sur le partenariat au développement et sur la lutte contre l’évasion fiscale.  Il a rejeté toute mesure économique, fiscale et financière unilatérale et demandé à l’ONU d’élaborer de nouveaux critères pour évaluer le niveau le développement.

Mme ROSEMARIE EDILLON, Sous-Secrétaire à la planification et à la politique des Philippines, a résumé les travaux du Forum d’Asie et du Pacifique dont le thème était « l’élimination de la pauvreté dans une région d’Asie et du Pacifique en pleine mutation ».  Le Forum a permis aux États de présenter leurs réalisations et leurs défis.  La région, s’est enorgueillie Mme Edillon, est la première à avoir développé une feuille de route régionale avec des processus de suivi.  La feuille de route envisage de renforcer les actions régionales sur des questions prioritaires tout en promouvant un soutien plus coordonné aux États et le partage d’expériences.  Le Forum régional a ainsi permis de consolider les réponses régionales aux défis transversaux, tout en mettant l’accent sur l’éradication de la pauvreté.

M. GERVAIS T. MEATCHI, Directeur de la planification et du développement du Togo, a fait le compte-rendu des travaux du troisième Forum régional africain pour le développement durable qui a eu lieu à Addis-Abeba, du 17 au 19 mai 2017 sur le thème « Assurer une croissance inclusive, durable et la prospérité pour tous ».  Les pays africains ont souhaité que soit adoptée une approche intégrée entre les objectifs de développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ces deux documents devant faire l’objet d’une véritable appropriation nationale.

Le Forum a invité à des changements structurels pour parvenir à l’éradication de la pauvreté, appelant également à une augmentation de l’APD.  Pour lutter contre la faim, les États ont choisi d’accroître la productivité agricole et augmenter le pouvoir d’achat des populations.  En matière de santé, les États ont noté être loin des objectifs internationaux, alors qu’ils ont appelé à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles.  Les ministres africains ont en outre appelé à combler les lacunes en matière d’infrastructures et souligné l’importance d’une gestion durable des ressources marines.  Les partenariats mondiaux et la coopération Sud-Sud ont été reconnus comme des moyens par lesquels l’Afrique peut arriver à des résultats probants dans la réalisation des objectifs de développement durable.

Mme LAURENCE MONNOYER-SMITH (France) qui présentait les recommandations du Forum régional pour le développement durable de la région de la « Communauté économique européenne (CEE) », a déclaré que la mise en œuvre des objectifs de développement durable est complémentaire avec les engagements de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Elle a noté que le tiers des 44 pays qui feront des présentations volontaires nationales viennent de sa région.  Le Forum régional a servi de plateforme ouverte pour accueillir des partenariats multiformes et a vu la mobilisation de nombreuses personnalités, y compris la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohamed.  Le Forum a également consacré l’engagement de la société civile dont une centaine d’ONG qui ont organisé une réunion préparatoire au Forum avec le soutien des nombreux États de la région. 

Le Forum a été l’occasion pour les entreprises de réaffirmer leurs engagements à faire avancer les objectifs de développement durable.  Le Forum fut aussi le moment de souligner l’importance du partenariat pour le financement des objectifs de développement durable.  Mme Monnoyer-Smith a indiqué que de nombreux pays de la région mettent à jour actuellement leurs cadres pour tenir compte du Programme 2030, y compris les politiques et les partenariats de coopération pour le développement.  Sur les trois tables rondes organisées en marge du Forum, une réunion a été consacrée à l’inventaire des cadres existants afin d’éviter les doublons et une autre sur la coopération internationale.  La représentante a souligné l’importance des données désagrégées pour le suivi de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Elle a annoncé que la région CEE a décidé de rendre formel le Forum régional et a convoqué d’ores et déjà les forums pour les années 2018 et 2019.

Débat de haut niveau (E/2017/33 et E/2017/64)

Déclarations liminaires

M. HU WONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le thème « Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions en promouvant le développement durable, en créant des débouchés et en s’attaquant aux problèmes connexes ».  Le rapport dit que même si la prévalence de la pauvreté extrême a diminué régulièrement au cours des dernières décennies, le nombre total de personnes vivant dans l’extrême pauvreté reste excessivement élevé.  Les dimensions non économiques de la pauvreté et des privations, les conséquences de la pauvreté laborieuse et du manque d’accès à un travail décent, à des services de santé de base et aux ressources naturelles, restent très présentes.  Nombre de ceux qui ont échappé à la pauvreté au cours des 15 dernières années vivent dans la précarité à la limite du seuil de pauvreté, et les inégalités se sont accrues dans de nombreux pays.

Le rapport examine ces questions dans le contexte du Programme 2030.  Il identifie les tendances actuelles liées à la réalisation de l’objectif n1 -éliminer la pauvreté-, tout en analysant les liens entre ce dernier et d’autres objectifs et cibles, conformément à une approche intégrée de la pauvreté multidimensionnelle.  Il explore aussi les possibilités de créer des synergies pour éliminer la pauvreté dans ses dimensions économique, sociale et environnementale, tout en prenant en considération la nécessité d’adopter des stratégies diverses pour les adapter aux différents problèmes auxquels les pays sont confrontés.

Les initiatives nationales devront être renforcées par un système multilatéral robuste capable d’orienter la coopération internationale vers des problèmes et débouchés systémiques.  Le système du Conseil économique et social, grâce aux compétences normatives et analytiques de tous ses organes subsidiaires et organes d’experts, à ses débats et à ses forums ainsi qu’à son statut multipartite solide, est le cadre qui permet une telle coordination internationale.

Le Président du Comité des politiques de développement, M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, a présenté le rapport de la dix-neuvième session qui s’est tenue du 20 au 24 mars 2017.  Le Comité a conclu que le renforcement des capacités de production des pays les moins avancés (PMA) est indispensable pour progresser vers le développement durable, notamment l’élimination de la pauvreté.  Il appelle une approche intégrée dans cinq domaines: la gouvernance du développement; les politiques sociales; les politiques macroéconomiques et financières; les politiques industrielles et sectorielles; et les mesures du soutien international.  Il ressort des enseignements tirés de l’expérience qu’au moins trois parcours peuvent conduire au reclassement: une croissance du revenu rapide mais instable parce que fondée sur l’exploitation des ressources naturelles; association de la croissance du revenu à des investissements dans le capital humain; et investissements dans le capital humain et transformation structurelle au profit des activités manufacturières et des services à forte productivité.

Dans tous ces parcours, la paix et la sécurité sont des facteurs indispensables au renforcement de la capacité productive et au développement durable.  Une forte appropriation nationale du programme de développement et la consolidation des institutions œuvrant au développement permettent la mise au point et l’adoption de politiques sociales et macroéconomiques non orthodoxes, habilitant ainsi les pays pauvres en ressources à élargir rapidement l’accès à la santé et à l’éducation et à créer des possibilités d’emploi, en particulier pour les femmes.

Pendant plus de 45 ans, la catégorie des PMA a été un outil important pour promouvoir le développement mondial.  Conscient de la nécessité de préserver la cohérence et la stabilité entre les périodes, le Comité a confirmé la validité des critères actuels pour l’identification de ces pays et des procédures appliquées en vue de l’examen triennal de 2018.  Toutefois, pour veiller à ce que les critères d’identification et leur application tiennent compte de tous les aspects du contexte en évolution du développement international, y compris les programmes pertinents, le Comité a décidé de mettre en œuvre un programme de travail pluriannuel pour procéder à un examen exhaustif des critères, y compris la structure de base, les procédures appliquées et les indicateurs.

Les pays les moins avancés devant avoir un accès plus large aux informations et analyses sur le reclassement, le secrétariat du Comité des politiques de développement est en train de mettre en place une plateforme Web pour faciliter l’échange de ces informations et analyses.  Une fois le projet achevé, le Comité recommande que les pays, les organismes compétents et les partenaires bilatéraux tirent pleinement parti de cette plateforme.

Le Comité a examiné les incidences d’un nouveau concept de financement du développement mis au point par le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques et provisoirement dénommé soutien public total au développement durable.  Ce concept vise à suivre et à mesurer les flux qui pourraient être considérés comme des contributions au développement mais ne sont pas actuellement pris en compte dans l’aide publique au développement.  Le Comité a souligné à cet égard qu’un processus transparent et ouvert est indispensable et qu’un organe représentatif, tel que le Conseil économique et social, pourrait jouer un rôle de premier plan.

Plusieurs questions critiques doivent être clarifiées; comment s’assurer que les flux contribuent bien au développement; comment mesurer l’additionnalité des financements publics utiles au développement, qui ont pour support des flux privés; à quelle catégorie appartiennent les financements destinés à relever les défis mondiaux; la superposition des concepts de soutien public total au développement durable et d’APD est-elle préférable à la séparation claire de l’APD des autres flux de développement; les bénéficiaires devraient-ils avoir l’ascendant sur les bailleurs de fonds.

Déclarations

M. ANDRÉS MIDEROS (Équateur), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a jugé déplorable le rythme avec lequel le Programme 2030 est mis en œuvre, soulignant que les pays en développement continuent de rencontrer des défis « uniques ».  Il a rappelé le principe de la souveraineté nationale, déclarant que les États doivent se garder de promulguer des mesures économiques unilatérales ou toute mesure financière ou commerciale qui saperait la réalisation du développement économique et social des pays en développement notamment.  Il a invité la communauté internationale à considérer les défis auxquels font face les pays en développement, surtout les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays à revenu intermédiaire, sans oublier les pays en conflit ou ceux qui en sortent et les pays vivant sous occupation étrangère.

Le représentant a rappelé que l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et filles sont fondamentalement liées au développement durable.  Il a rappelé par ailleurs que les infrastructures sont un puissant catalyseur de la croissance économique.  Dans le même temps, la science, la technologie et l’innovation représentent l’un des moyens les plus transformateurs de réaliser le développement durable.  Il a insisté sur l’importance d’offrir des opportunités aux pays en développement afin de combler le fossé technologique et numérique qui les caractérise.  Pour lui, il est urgent de canaliser l’assistance technique et de renforcer des capacités adaptées aux besoins des pays en développement.  Il a aussi prôné de développer, vulgariser et transférer des technologies écologiquement viables. 

Pour le délégué, la réalisation des objectifs de développement durable dépend d’un environnement international propice au développement et qui facilite les moyens de mise en œuvre, notamment dans les domaines de la finance, du commerce international, des technologies et du renforcement des capacités des pays en développement.  À cet égard, le Groupe des 77 appelle, une fois encore, au respect effectif des engagements de tous les acteurs, en particulier les pays développés, s’agissant en particulier de l’APD.  Le représentant n’a pas manqué de souligner l’importance de la coopération Sud-Sud, un complément de la coopération Nord-Sud.  Il a aussi plaidé pour un système commercial multilatéral ouvert, équitable, fondé sur le droit, prévisible et non discriminatoire.  Saluant les 44 pays qui se sont engagés à se soumettre à l’examen du Forum politique de haut niveau, le représentant a souligné l’importance de renforcer les capacités nationales en matière de suivi des objectifs de développement durable et de fournir une assistance aux pays en développement, en la matière. 

Au sujet de la déclaration ministérielle qui va sanctionner les travaux, le Groupe des 77, a-t-il dit, a toujours fait montre d’une attitude positive mais le texte de compromis qui a été rendu public le 10 juillet dernier n’est pas à la hauteur des attentes.  Le Groupe des 77, qui a tout de même accepté le texte dans un élan de flexibilité, encourage tous les États à faire de même.  Le Groupe rejette toute idée de renégocier le texte, craignant un effet de boule de neige qui serait un recul par rapport à l’esprit de consensus qui a prévalu lors de l’adoption du Programme 2030.

M. ABDULLAHI MAJEED (Maldives), s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a souhaité que le Forum politique de haut niveau pour le développement durable offre plus d’opportunités de discuter des problèmes des petits États insulaires en développement (PEID).  Il a évoqué quelques défis auxquels sont confrontés ces pays, notamment la montée du niveau des mers, les catastrophes naturelles qui reviennent plus régulièrement, les sécheresses, les inondations, la dégradation des environnements naturels, en partie du fait des changements climatiques, ainsi que la petitesse de leur territoire.  Pour ce groupe d’États, la coopération internationale reste la clef de la réalisation des objectifs de développement durable, selon lui.

Le représentant a noté que la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques était vitale pour l’atténuation des conséquences de ce phénomène, ainsi que pour l’adoption de mesures d’adaptation.  « C’est toujours une question existentielle pour les PEID car notre survie est en jeu », a-t-il plaidé.  De ce fait, le développement ne saurait être durable si on ne tient pas compte de l’importance des services et infrastructures énergétiques résilientes, durables et efficaces.  Il faut aussi arriver à une production et une consommation durables, tout en préparant des systèmes d’alerte précoce pour faire face aux catastrophes. 

Le délégué a ensuite dit qu’en plus des effets des changements climatiques, le déclin rapide des océans et mers causé par l’acidification, la surpêche et la pollution marine, entre autres, sapent l’objectif de protéger les océans.  Il a souhaité que l’élan politique né de la Conférence sur les océans contribue à restaurer et préserver durablement les écosystèmes marins.

Pour y parvenir, les PEID ont besoin de mobilisation de fonds, a-t-il relevé.  Or, comme les ressources nationales sont limitées et les fonds privés peu accessibles dans ces pays, il a insisté sur les financements publics internationaux qui, à son avis, demeurent le moyen adéquat de soutenir leur développement.  Vu que l’allocation de ces fonds est soumise à des règles strictes, notamment leur lien avec le produit intérieur brut (PIB) par habitant, l’AOSIS estime qu’il est opportun de reconsidérer le mode de classement des pays.  Il a recommandé de tenir compte, dans ce classement, des diverses vulnérabilités propres aux PEID.  Ces pays sont en outre engagés à mettre en œuvre leur propre développement, en s’appuyant sur les Orientations de Samoa.  Il a encore insisté sur l’importance d’une initiative spécifique sur la sécurité alimentaire dans les PEID, sous la direction de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Au nom des pays en développement sans littoral, M. LUCKY MULUSA, Ministre du plan de la Zambie, a rappelé que les pays de sa catégorie étaient confrontés à des défis spécifiques liés à leur isolement ou à leur éloignement des marchés. Les pays en développement sans littoral font des efforts pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable mais les progrès sont lents et restent en deçà de la moyenne des autres pays en développement.  Il faut donc des mesures volontaristes pour leur permettre de relever ces défis.

Le Ministre a passé en revue les différents objectifs de développement durable, estimant qu’ils reflètent bien les difficultés des pays en développement sans littoral.  Ainsi, l’éradication de la pauvreté et la prospérité socio-économique sont au cœur de leur programme de développement et l’Indice de développement humain reconnaît les progrès réalisés.  Il n’en reste pas moins que 16 des 44 pays qui ont l’Indice de développement humain le plus bas sont des pays en développement sans littoral.  De même, la malnutrition a considérablement baissé durant les 15 années écoulées mais l’agriculture, qui est souvent le secteur dominant dans les pays en développement sans littoral, est affectée par les changements climatiques, la désertification et la dégradation des sols.  Ces pays auront donc besoin d’un soutien pour augmenter leur productivité agricole et mettre en place des pratiques agricoles résilientes.

En matière de santé, les pays en développement sans littoral ont réduit la mortalité infantile et fait des progrès dans la lutte contre le VIH/sida, le paludisme ou la tuberculose, mais ils restent à la traîne et ont besoin de l’assistance de la communauté internationale pour consolider les acquis. L’égalité des sexes et la promotion des femmes ont également fait de gros progrès, illustrés par la part des femmes parlementaires, passée de 8% en 2000 à 26% en 2017, soit plus que la moyenne mondiale.  Néanmoins, là encore, il faut poursuivre les efforts, a noté le Ministre.

M. Mulusa s’est attardé sur l’objectif 9 en rappelant que les pays en développement sans littoral souffrent des coûts élevés du transport.  Leurs économies souffrent  de contraintes liées à la transformation structurelle de l’économie et à la désindustrialisation, que tente de résoudre le Programme d’action de Vienne adopté en 2014.  Pour le Ministre, il est particulièrement important de traiter de la question du financement des infrastructures et des transferts de technologies.  Ainsi, il faut qu’en 2030, les pays en développement sans littoral soient capables d’apporter de la valeur ajoutée à leurs exportations. 

Le Ministre a rappelé que l’aide publique au développement (APD) reste une source principale de financement pour des pays comme le sien.  Il s’est félicité de l’entrée en application, le 22 février dernier, de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui doit permettre de simplifier les procédures douanières.  Il a toutefois ajouté que les pays en développement sans littoral avaient également besoin d’une aide pour créer un environnement intérieur plus favorable aux investissements étrangers directs tout en évitant l’évasion fiscale.

Au nom de l’Union européenne, M. NEVEN MIMICA, Commissaire européen à la coopération internationale et au développement, a déclaré que dans la réalisation du développement durable, nous sommes tous des pays en développement.  Depuis le dernier Forum politique de haut niveau, l’Union européenne a réaffirmé son engagement en faveur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et adopté le « Plan d’action pour la nature » et réorienter le monde de la finance vers le financement durable.  

Au plan extérieur, la Stratégie 2016 pour la politique étrangère et de sécurité place le développement durable en son centre.  Le 7 juin dernier, l’Union européenne a signé le Consensus européen qui est un cadre pour la politique de développement, obligeant tous les États européens à s’aligner sur le Programme 2030.  C’est notre engagement en faveur d’un monde fondé sur le multilatéralisme avec comme socle, les Nations Unies.  L’Union européenne continuera donc à aider avec tous ses partenaires à toutes les étapes du développement, réservant la priorité aux PMA et aux pays touchés par les conflits.  Elle souhaite aussi renforcer ses partenariats avec les pays à revenu intermédiaire.  Grâce à un nouveau plan d’investissement, l’Union européenne compte apporter un appui financier, technique et politique pour réduire les risques et accroître le flux d’investissement, en particulier du secteur privé, dans les régions où il n’irait pas autrement.  En septembre prochain, elle lancera une importante initiative avec l’ONU contre toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles.

Au nom du Groupe des 15, M. GAMINI JAYAWICKRAMA PERERA, Ministre du développement durable et des espèces sauvages de Sri Lanka, a indiqué que son Groupe compte beaucoup sur la coopération Sud-Sud, l’élimination de la pauvreté restant l’élément central.  Pour que les pays en développement et les pays les moins avancés dont les ressources sont limitées puissent mettre en œuvre les politiques nécessaires, il faut un partenariat fort et l’engagement renouvelé des pays développés à respecter leur promesse d’aide publique au développement.  Le Ministre a aussi insisté sur le transfert des technologies surtout celles qui peuvent contribuer à un développement économique rapide et à l’accès à des énergies renouvelables.  

Au nom des 14 pays de la Communauté des Caraïbes, Mme KEISHA MCGUIRE (Grenade) a dit l’importance de l’objectif 17 du Programme 2030 sur les partenariats.  Pour éliminer la pauvreté, la représentante a d’abord prôné des modes de consommation et de production durables et la protection des ressources naturelles.   Elle a jugé urgent de trouver les moyens d’aligner les marchés financiers avec les attentes du Programme 2030.  En dépit de leur statut de pays à revenu intermédiaire, les pays des Caraïbes restent avant tout caractérisés par des économies vulnérables aux chocs externes, les catastrophes naturelles et les conséquences négatives des changements climatiques.  Il faut donc leur accorder tout le temps et toute l’attention voulus et, entre autres, les aider à améliorer leurs capacités statistiques. 

Au nom des 53 pays membres du Groupe des Amis des enfants et des objectifs de développement durable, Mme CAROLE DIESCHBOURG, Ministre de l’environnement du Luxembourg, a rappelé que, sur les 44 pays qui se soumettent, cette année, à l’examen du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, 20 font partie de son Groupe.  Les examens volontaires de ces 20 pays, dont le sien, a-t-elle poursuivi, témoignent de leur engagement en faveur des droits de l’enfant.  Par exemple, a précisé la Ministre, les rapports de ces pays ont mis en évidence de nombreux efforts pour sensibiliser les enfants aux objectifs de développement durable dans les écoles, à accroître la participation des jeunes dans le domaine public et investir davantage dans la jeunesse.

« Les enfants vivent de manière disproportionnée dans l’extrême pauvreté », a rappelé Mme Dieschbourg.  Les enfants qui grandissent sans un accès suffisant à la nourriture, à des soins de santé, à l’éducation, à l’eau ou à l’assainissement accumulent des retards et sont susceptibles de reproduire le cycle de la pauvreté.  La Ministre a estimé que mettre fin à la pauvreté des enfants est l’une des clefs pour stopper la pauvreté et bâtir un avenir prospère.

Au nom du Groupe de pays de même sensibilité pour la promotion des pays à revenu intermédiaire, Mme ROSEMARIE EDILLON, Secrétaire adjointe de l’Office national de l’économie et du développement des Philippines, a exhorté la communauté internationale à prendre en compte les difficultés rencontrées par les pays à revenu intermédiaire pour les aider à parvenir au développement durable.  « La cohérence doit être le mot clef d’une nouvelle coopération en faveur des pays à revenu intermédiaire », a-t-elle donné comme directive, avant de préciser que 70% des pauvres du monde vivent dans ces pays.  Cette cohérence exige un dialogue ouvert sur les questions de développement.

Mme Edillon a exhorté l’ONU à continuer de soutenir les pays qui en ont besoin dans la voie qui les conduira à la réalisation des objectifs de développement durable.  Elle a invité les fonds, programmes et agences de l’ONU à se pencher sur les difficultés particulières que rencontrent les pays les plus vulnérables.  La communauté internationale doit rester pleinement saisie des problèmes des pays à revenu intermédiaire, a-t-elle insisté, arguant que l’on ne pourra pas atteindre les objectifs de développement durable dans leurs trois dimensions sans s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques spécifiques de ces pays.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MOUSTAPHA ALI ALIFEI (Tchad) a noté que des efforts accrus sont nécessaires en Afrique pour augmenter les revenus et renforcer la résilience de ceux qui vivent toujours dans l’extrême pauvreté.  L’Afrique a déclaré l’année 2016 « Année africaine des droits de l’homme avec un accent particulier sur les droits des femmes », dans le cadre de la Décennie des femmes africaines 2010-2020, a-t-il rappelé.  En outre, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine des 3 et 4 juillet 2017 a décidé de mettre en place un Fonds africain de la jeunesse qui recevra une affectation d’un montant au moins égal à 1% du budget du programme de la Commission de l’Union africaine.  Cela a également été l’occasion de proclamer la « Décennie africaine pour la formation et l’emploi des jeunes dans les domaines technique, professionnel et entrepreneurial » (2018-2027). 

Le représentant a relevé qu’il fallait des efforts supplémentaires en Afrique pour améliorer la santé reproductive, maternelle et infantile, mettre fin aux maladies, instaurer une couverture santé universelle et assurer l’accès universel à des médicaments et des vaccins sûrs, abordables et efficaces.  L’infrastructure, l’industrialisation et l’innovation constituent la clef de la croissance économique et de l’élimination de la pauvreté en Afrique, selon lui.  La gestion durable de vastes ressources océaniques, maritimes et marines du continent est en outre essentielle à l’élimination de la pauvreté, étant donné l’importance des ressources naturelles pour les moyens de subsistance des pauvres et les stratégies de réduction de la pauvreté.  Le représentant a cependant regretté les multiples défis qui compromettent ces objectifs, notamment l’impact des changements climatiques qui entraînent des pertes économiques majeures et la dégradation des ressources dont le continent dépend.

Il est important d’assister les pays africains à domestiquer les deux programmes (le Programme 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine) et à assurer leur convergence avec les plans nationaux de développement à toutes les étapes du cycle de la planification, a posé comme principe M. Alifei.  Il a aussi jugé essentiel de favoriser un financement extérieur concessionnel, l’aide publique au développement, l’investissement direct étranger, le renforcement des capacités et le transfert de technologies, pour aider les pays africains à mettre en œuvre les deux programmes de manière intégrée.

Mme GRATIELA-LEOCADIA GAVRILESCU, Vice-Premier Ministre et Ministre de l’environnement de la Roumanie, a déclaré que le succès de la mise en œuvre d’un programme aussi complexe que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 supposait une approche holistique à tous les niveaux, qui se concentre sur les synergies.  Pour la Roumanie, l’Accord de Paris et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe complètent le Programme 2030.

Après avoir rappelé l’importance du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, Mme Gavrilescu a souligné le rôle de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE) dans la promotion de la dimension écologique du Programme 2030.  Elle a rappelé que la prochaine session annuelle de l’ANUE traitera de la pollution, jugeant de la plus haute importance l’adoption de la future déclaration politique sur la pollution, liée aux objectifs de développement durable, qui doit montrer que le monde peut travailler ensemble à l’élimination de la menace que la pollution représente pour la planète.

La Ministre a ensuite expliqué comment son pays prépare la mise en œuvre des objectifs de développement durable en donnant la priorité à des plans nationaux qui couvrent les trois dimensions du développement durable.  Elle a rappelé que la Roumanie œuvre également avec les pays de l’Union européenne à la mise en œuvre d’un nouveau Consensus européen sur le développement.  À cet égard, insistant sur l’importance de la dimension régionale de la mise en œuvre du Programme 2030, elle a rappelé que la région paneuropéenne avait mis en place cette année à Genève, sous les auspices de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, un forum annuel pour le développement durable. 

M. SERGE TELLE, Ministre d’État et Chef du Gouvernement de Monaco, a rappelé que la Principauté de Monaco avait depuis longtemps choisi la voie d’une croissance responsable et solidaire.  Elle a fait de son territoire un très haut niveau de développement humain.  Elle l’a fait à travers le monde par son engagement dans les enceintes multilatérales, par sa politique d’aide au développement et par les initiatives de sa société civile, a-t-il précisé en assurant que cette action serait poursuivie et amplifiée.  Le Chef du Gouvernement a cependant constaté que la solidarité internationale était insuffisante eu égard à l’environnement et aux générations futures.  Le XXIe siècle a donc la tâche d’assumer pleinement cette responsabilité, a-t-il dit en souhaitant que le monde soit capable de le faire en évitant pendant qu’il en est encore temps les tragédies des siècles précédents.

M. WILLIAM MARLIN, Premier Ministre de Saint-Martin, l’une des quatre régions autonomes des Pays-Bas, a déclaré que ce territoire embrassait pleinement le Programme de développement durable à l'horizon 2030.  Saint-Martin est cependant confronté à des défis qui lui sont propres, a-t-il dit, avant toutefois d’assurer partager la volonté de former des partenariats aux plans national, régional et international en faveur du développement durable.  Ainsi, Saint-Martin vient de présenter son examen national volontaire aux Nations Unies dans lequel il énonce les mesures prises pour réaliser les objectifs de développement durable.

M. Marlin a précisé que le territoire de Saint-Martin, qui partage une île de 93 km2 avec une collectivité territoriale de la France, est à l’évidence confronté à de grandes difficultés pour mettre en œuvre les 17 objectifs de développement durable.  Le développement durable, pour Saint-Martin, ça signifie l’amélioration de la qualité de vie de la population et le respect des principes de bonne gouvernance.  Le territoire vit du secteur du tourisme, puisque celui-ci représente 80% de l’activité économique, a rappelé le représentant avant d’indiquer avoir utilisé le mécanisme du Cadre d’accélération de la réalisation des OMD pour lutter contre la pauvreté et la faim.  Saint-Martin a ainsi pu doubler le revenu moyen des ménages en 10 ans et faire des progrès en matière de santé et d’éducation.

M. MIGUEL VARGAS MALDONADO, Ministre des affaires étrangères de la République dominicaine, a salué les 44 pays qui se soumettent, cette année, à l’examen du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, dont 11, a-t-il rappelé, sont des pays d’Amérique latine.  À ses yeux, l’engagement de la région en faveur des objectifs de développement durable s’est manifesté par la création de pas moins de 15 mécanismes interagences dédiés à leur mise en œuvre.  C’est notamment le cas, a souligné le Ministre, en République dominicaine, où une Commission interagences de haut niveau pour le développement durable a été créée en 2016.  De plus, a-t-il précisé, le Bureau national des statistiques réalise actuellement un suivi des indicateurs de mise en œuvre des objectifs de développement durable, en utilisant les données nationales disponibles ou en tentant d’en produire dans les domaines où elles sont inexistantes.

M. FRANCISCO GUZMAN ORTIZ, Chef de Cabinet du Président du Mexique, a rappelé que, au mois d’avril dernier, M. Enrique Peña Nieto, le Chef de l’État mexicain, avait entrepris de nommer un Conseil national pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  De plus, a-t-il ajouté, le Sénat du pays a d’ores et déjà mis en place une Commission de suivi de la mise en œuvre du Programme 2030.  Parallèlement, a précisé le Chef de cabinet, des mécanismes de coordination ont été créés dans les 32 entités fédératives de l’État mexicain, sans parler du secteur privé du pays, qui s’est également engagé à mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Au vu de ces efforts, M. Guzman Ortiz a déclaré que le Mexique souhaitait se soumettre, en 2018, à un second examen national volontaire du Forum politique de haut niveau pour le développement durable.

Mme BOMO EDITH EDNA MOLEWA, Ministre des affaires environnementales de l’Afrique du Sud, a dit que les priorités dans la voie vers le développement durable, pour cette économie en transition, étaient la lutte contre le chômage et les inégalités, ainsi que la promotion de la durabilité.  Elle a reconnu l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en gardant à l’esprit l’Agenda 2063 pour l’Afrique, le Programme de développement des infrastructures en Afrique et les contributions des commissions économiques régionales.  L’aide publique au développement (APD) est pour elle une priorité si l’on veut arriver à éradiquer la pauvreté en Afrique.  La Ministre a aussi mentionné la lutte contre les flux illicites en Afrique en souhaitant qu’elle figure au premier rang des efforts dans le cadre de l’aide au développement.  Elle a aussi appelé à tenir compte des incidences des changements climatiques sur la production de denrées alimentaires en Afrique. 

M. KESTUTIS NAVICKAS (Lituanie) a déclaré que son pays avait mené, l’an dernier, une évaluation de ses politiques.  Cela a permis de constater que la plupart étaient en conformité avec les objectifs de développement durable.  Le grand défi reste la mise en œuvre du Programme 2030, a-t-il cependant reconnu.  Le représentant a indiqué que la Lituanie avait adopté, dans le cadre de ses efforts de développement, un « nouveau modèle social » censé contribuer à la modernisation de l’industrie, de la sécurité sociale et du système des pensions.

En outre, un Programme intitulé « Lituanie 2030 » est en cours d’élaboration afin de tenir compte de tous les objectifs de développement durable.  Le pays étant également engagé dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, il envisage de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.  M. Navickas a enfin fait valoir que la Lituanie assure l’égalité des sexes, citant comme exemple les entrepreneurs du monde rural qui sont à 60% des femmes.

M. DON PRAMUDWINAI, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, s’est félicité de la baisse des indicateurs de pauvreté dans son pays.  Il a notamment fait valoir que la Thaïlande avait été le premier pays d’Asie, et le deuxième au monde, à avoir pu éliminer la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.  La philosophie thaïlandaise du développement, a-t-il expliqué, repose sur la résilience, la prudence, la tempérance, la connaissance, la vertu et la gestion des risques dans tous les exercices de développement.  « Lutter contre la pauvreté exige des partenariats », a-t-il ajouté en notant que 20 personnes perdent leur domicile chaque minute parce qu’elles n’ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins.

M. MIGUEL ÁNGEL MOIR SANDOVAL, Ministre de la planification du Guatemala, a indiqué que son pays va présenter cette année son premier rapport volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le Guatemala, a-t-il d’abord expliqué, a corrigé les erreurs commises dans la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dans le but de mettre pleinement en œuvre le Programme 2030 et pour favoriser ainsi le développement à long terme du pays.  Ainsi, le Gouvernement a donné plus de responsabilité à l’État dans son plan national de développement et les présidents des trois branches du pouvoir (exécutif, législatif et judiciaire) ont souscrit à une déclaration en faveur de ce plan et au Programme 2030.

Le Gouvernement a en outre mis en place une alliance stratégique avec tous les acteurs du développement pour faire face aux nombreux défis que rencontre le pays, a poursuivi le Ministre.  Comme exemple de mesures prises, il a cité notamment la mise en conformité du Plan national de développement par rapport au Programme 2030.  L’un des principaux objectifs de ce plan est la réduction du taux de pauvreté extrême, de la malnutrition et du taux de chômage. 

Mme ALENKA SMERKOLJ, Ministre sans portefeuille chargée du développement, des projets stratégiques et de la cohésion de la Slovénie, a perçu le Programme 2030 comme « une lueur d’espoir pour le monde ».  La Slovénie, a-t-elle indiqué, accorde la priorité aux femmes et aux sociétés stables.   Elle préconise de mettre en place des partenariats entre toutes les parties prenantes et en particulier avec les femmes.

La Slovénie souhaite en outre devenir un « pays vert » de référence en Europe.  À cet égard, le Gouvernement a mis en place une coopération solide pour que les services publics bénéficient à tous.  La Ministre a aussi indiqué que le Gouvernement slovène allait lancer un projet de mobilité verte de masse qui reposera sur un système numérique innovant, l’énergie renouvelable et l’accès aux véhicules verts.  La Slovénie veut être le pôle du développement vert dans cette partie centrale de l’Europe, a-t-elle expliqué.

M. BAMBANG P. S. BRODJONEGORO, Ministre du développement national de l’Indonésie, a souligné que la lutte contre la pauvreté exige des stratégies allant au-delà de l’objectif de simple croissance économique.  Il a mis en avant les initiatives lancées dans son pays pour lutter contre la pêche illégale, en rappelant l’importance cruciale d’une gestion durable des ressources halieutiques pour lutter contre la pauvreté.  « Il faut agir de façon cohérente aux niveaux national, régional et international pour s’assurer de la meilleure mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a-t-il conclu.

Indiquant que son pays présente cette année son premier rapport national, M. KRISTIAN JENSEN, Ministre des Finances du Danemark, a parlé de son plan national de développement, publié en mars 2017, qui prévoit la démarche à suivre pour mettre en œuvre 13 objectifs de développement durable.  Il a estimé que le monde devait accélérer le rythme de ses efforts et faire preuve de courage pour obtenir des résultats concrets.  En dépit de nouveau défis géopolitiques, le Ministre danois des finances a exhorté les États Membres à rester attachés à l’Accord de Paris.  Il a insisté sur le cinquième objectif de développement durable, relatif à l’égalité des sexes, le jugeant essentiel pour avancer sur la voie du développement.  « Nous ne pouvons pas gagner en laissant la moitié de l’équipe sur le banc de touche », a-t-il expliqué.   

M. MOMODU L.KARGBO (Sierre Leone) a souligné que la pauvreté reste une menace à la paix et la sécurité de son pays, même si le taux de pauvreté a baissé.  Le Gouvernement sierra-léonais a fourni une aide à plus de 20 000 familles pauvres l’année dernière et, dans un avenir proche, il compte donner un emploi à 10 000 jeunes.  En outre, il continue de soutenir les victimes du conflit, en particulier les 600 000 veuves de guerre que compte le pays.  Par ailleurs, une loi sur la gestion des ressources financières a été adoptée il y a quelques mois.  De plus, une autoroute à péage sera inaugurée très prochainement, a annoncé le représentant qui a souligné l’importance de la lutte contre les flux financiers illicites qui saignent l’économie sierra-léonaise et africaine en général.

M. GEORGE GYAN-BAFFOUR (Ghana) a dit que l’adoption du Programme 2030 avait coïncidé avec le deuxième Plan quadriennal 2013-2017 et avec l’intégration de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dans le plan de développement national ghanéen.  Cela a conduit à plusieurs adaptations du plan national, ainsi qu’à l’intégration dans ce plan de 70% des cibles concernant les PMA.  Il reste à financer la mise en œuvre de ce programme de développement, a averti le représentant en prévoyant aussi qu’il faudrait un mécanisme d’évaluation pour s’assurer que le processus ne déraille pas.  Il a aussi parlé d’une feuille de route de collecte de données qui a été élaborée pour accompagner le processus.  Le représentant a aussi précisé que la société civile avait été impliquée dans ce processus, dont 120 ONG qui font partie de la plateforme de mise en place des plans de développement.

M. LILIAN DARII (Moldova) s’est engagé à participer à une démarche conjointe pour aider le monde à répondre aux besoins particuliers des 700 millions de personnes vivant dans des conditions de pauvreté extrême.  Au niveau national, il a indiqué que son pays avait mis au point, en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un nouveau cadre national de développement couvrant la période 2018-2022.  Ce cadre est destiné à appuyer les réformes visant à moderniser le pays et notamment ses outils de production.  Il s’agit avant tout de parvenir à des modes de consommation et de production durables, a-t-il expliqué.  

M. ALEXANDER DE CROO, Vice-Premier Ministre et Ministre de la coopération au développement, de l’agenda numérique, de la poste et des télécommunications de la Belgique, a dit que son pays s’était engagé à affecter, d’ici à 2019, la moitié de son aide publique au développement (APD) aux pays les moins avancés (PMA) ou aux pays les plus fragiles.  Il a souhaité que l’APD soit mieux utilisée, de sorte qu’elle attire d’autres sources de financement et notamment les sources privées.  « Il faut se concentrer sur la qualité de l’aide plutôt que sur la quantité », a insisté le Ministre belge de la coopération au développement avant de se féliciter de l’initiative « numérique pour le développement » lancée par son pays.      

M. AMY AMBATOBE NYONGOLO, Ministre de l’environnement de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré que son gouvernement était en train d’élaborer et d’adopter son plan stratégique de développement qui intégrera tous les objectifs de développement durable.  La mise en œuvre des objectifs de développement durable étant évaluée à 31 milliards de dollars, il faudra, pour le financement, établir un partenariat effectif entre les pays en développement et les pays développés.  Le Ministre a demandé à cet égard aux partenaires internationaux de respecter leurs promesses en termes d’aide au développement, pour que son pays puisse effectivement réaliser son objectif de développement.

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