SC/13044-PKO/681

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité au sujet de l’attaque perpétrée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. François Delattre (France):

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque perpétrée contre un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur la route reliant Tessalit à Aguelhok, au Mali, le 26 octobre 2017, attaque dans laquelle trois soldats de la paix tchadiens ont été tués et deux ont été blessés.

Les membres du Conseil ont exprimé leurs sincères condoléances et toute leur sympathie aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement tchadien et à la MINUSMA.  Ils ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés, et rendu hommage aux Casques bleus, qui risquaient leur vie.

Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’enquêter rapidement sur cette attaque et d’en traduire les auteurs en justice.  Ils ont souligné que les attaques dirigées contre des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.  Ils ont également souligné que le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre des attaques contre des Casques bleus de la MINUSMA était un motif de désignation aux fins de l’application des sanctions prévues par les résolutions du Conseil.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales.  Ils ont souligné que les auteurs, organisateurs et commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les avaient financés devaient être traduits en justice.  Ils ont insisté pour que les responsables de ces meurtres répondent de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, comme ils y étaient tenus par le droit international et les résolutions du Conseil.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motifs, le lieu, l’époque et les auteurs. Ils ont répété que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations que leur impose le droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que faisaient peser les actes terroristes sur la paix et la sécurité internationales.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein appui à la MINUSMA et aux forces françaises qui la soutenaient.  Ils ont aussi réaffirmé qu’ils apportaient un soutien sans réserve au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, ainsi qu’à la MINUSMA, pour ce qui était d’aider les autorités et le peuple maliens à instaurer durablement la paix et la stabilité dans le pays, au moyen notamment du concours prêté par la Mission aux fins de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.  Ils ont pris acte de la détermination des gouvernements du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) et de leur implication dans la lutte contre les effets du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, qui se traduisait notamment par des opérations militaires antiterroristes menées conjointement de part et d’autre des frontières.

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par l’insécurité qui régnait au Mali et la dimension transnationale que revêtait la menace terroriste au Sahel.  Ils ont exhorté les parties maliennes à appliquer l’Accord dans son intégralité sans plus tarder.  Ils ont noté que l’application intégrale de l’Accord et l’intensification de la lutte contre les menaces asymétriques pouvaient contribuer à renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire.  Ils ont souligné que l’action menée par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et d’autres groupes criminels organisés concourra à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel.

Les membres du Conseil ont à nouveau souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des capacités – compagnies spécialisées en convois de combat, notamment – dont elle avait besoin pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2364 (2017) du Conseil de sécurité.

 

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