SC/13019

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Mali

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. François Delattre (France):

Les membres du Conseil de sécurité ont entendu, le 5 octobre 2017, un exposé sur la situation au Mali, présenté par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Mahamat Saleh Annadif.

Les membres du Conseil se sont félicités de la signature, le 20 septembre 2017, par les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination, avec l’appui du Gouvernement malien, de l’équipe de médiation internationale et du Représentant spécial du Secrétaire général, d’une série d’engagements, dont la cessation immédiate, complète et définitive des hostilités, à la suite des violations répétées du cessez-le-feu commises depuis le début de juin 2017.  Ils ont demandé aux groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination de respecter strictement cet engagement.

Les membres du Conseil ont souligné qu’il fallait de toute urgence distribuer des dividendes de la paix qui soient concrets et visibles à la population dans le nord et dans d’autres régions, afin de maintenir l’élan suscité par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (ci-après dénommé « l’Accord ») et d’éviter que les progrès réalisés jusqu’ici ne soient réduits à néant.  Ils ont exprimé leur profonde préoccupation face à la persistance des retards observés dans la mise en œuvre intégrale des principales dispositions de l’Accord et exhorté le Gouvernement malien et les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination à adopter sans tarder un calendrier convenu pour l’application intégrale de l’Accord, et à prendre d’urgence des mesures concrètes pour s’acquitter rapidement de toutes les obligations que leur impose l’Accord et qu’ils n’ont pas encore honorées, en particulier la mise en place des administrations intérimaires dans le nord du Mali, la création du mécanisme opérationnel de coordination à Kidal et à Tombouctou, les progrès dans le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, notamment la définition de critères d’admissibilité appropriés et la présentation de listes définitives de candidats, les progrès dans la réforme du secteur de la sécurité et dans le processus de décentralisation, les mesures visant à assurer la participation des femmes ainsi que la nomination dans les meilleurs délais de l’Observateur indépendant.  Ils ont exhorté toutes les parties à se conformer aux obligations qui leur incombent conformément au droit international applicable et à mettre un terme à toutes les violations des droits de l’homme et à toutes les atteintes à ces droits.  Ils ont encouragé le Gouvernement malien à poursuivre ses efforts pour lutter contre l’impunité, avec l’appui de la MINUSMA.

Les membres du Conseil ont souligné qu’ils étaient disposés à envisager des sanctions ciblées contre ceux qui reprenaient les hostilités en violation de l’Accord ou s’employaient à empêcher, à retarder indéfiniment ou à compromettre la mise en œuvre de l’Accord, conformément à la résolution 2374 (2017) adoptée le 5 septembre 2017, entre autres critères de désignation.  Ils ont demandé à tous les acteurs de veiller à coopérer pleinement avec le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2374 (2017) concernant le Mali.

Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur plein soutien au Représentant spécial du Secrétaire général, à l’équipe internationale de médiation dirigée par l’Algérie, à la MINUSMA et aux forces françaises qui la soutiennent.  Ils ont souligné le rôle central que le Représentant spécial devait continuer de jouer en vue de soutenir et de superviser la mise en œuvre de l’Accord par le Gouvernement malien et les groupes armés des coalitions Plateforme et Coordination.  Ils ont demandé aux membres du Comité de suivi de l’Accord et aux autres partenaires internationaux de continuer à soutenir la mise en œuvre de l’Accord.

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les conditions de sécurité au Mali et la dimension transnationale de la menace que représentent, dans la région du Sahel, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic d’armes et de stupéfiants, le trafic de migrants et la traite d’êtres humains.  Ils ont salué la détermination des gouvernements du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) à prendre les choses en main en vue de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, y compris en menant des opérations militaires conjointes transfrontalières de lutte contre le terrorisme.  Ils ont souligné que l’action menée par la Force conjointe du G5 Sahel pour contrer les activités des groupes terroristes et d’autres groupes criminels contribuerait à sécuriser la région du Sahel en vue d’appuyer la MINUSMA dans l’exécution de son mandat visant à stabiliser le Mali.  Ils ont déclaré que pour installer durablement la paix et la stabilité dans leur pays, il fallait une mise en œuvre pleine et effective de l’Accord, n’excluant personne, et souligné qu’il incombait au premier chef aux parties de progresser rapidement en vue de sa mise en œuvre.

Les membres du Conseil ont déclaré leur intention de consacrer une partie de leur prochaine visite dans la région du Sahel à la mise en œuvre de l’Accord.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégralité territoriale du Mali.

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