Soixante et unième session,
2e & 3e séances – matin & après-midi
FEM/2106

Ouverture de la session annuelle de la Commission de la condition de la femme sur des appels à mieux intégrer les femmes dans le monde du travail

À l’ouverture, ce matin, de la soixante et unième session* de la Commission de la condition de la femme, le Secrétaire général de l’ONU et les participants se sont montrés très clairs sur la nécessité urgente de renverser les obstacles à l’égalité hommes-femmes et de s’appuyer sur le potentiel des femmes, notamment sur le plan économique, pour assurer la réalisation de tous les aspects du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

« Dans un monde dominé par les hommes, l’autonomisation des femmes doit être une première priorité », a déclaré M. António Guterres, un message largement relayé aujourd’hui, au cours de débats au niveau ministériel, au regard de l’hypothèse suivante: la réalisation de l’égalité des sexes ferait augmenter le PIB mondial de 28 000 milliards de dollars d’ici à 2025.  Il faut arriver à « l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution », ce qui n’est autre que le thème prioritaire de la session.

Réunis à New York pour deux semaines, les membres de la Commission et les nombreux représentants et représentantes d’organisations de la société civile et d'entités des Nations Unies vont faire le point sur la réalité vécue par les femmes du monde entier, en examinant les écarts à combler dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing de 1995, avant de proposer des mesures pour accélérer les progrès.

Comme l’autonomisation économique des femmes n’avance pas au rythme souhaité, la Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive chargée d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, a appelé à l’aide le monde du travail en lui demandant une action rapide et décisive. 

Un des objectifs à atteindre est de réduire les écarts de salaire entre sexes car, actuellement, la différence de salaire est de 23% à l’échelle mondiale.  En Suisse, par exemple, les femmes ont un salaire inférieur à celui des hommes de 18,1%, tandis que l’écart est de 15% en Lituanie.  Mais les données sont rares dans les pays en développement.  Cette inégalité a conduit à prévoir une plateforme des « Champions pour l’égalité de rémunérations », qui sera lancée ce soir par ONU-Femmes, en partenariat avec l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Les travaux de la Commission seront focalisés sur les femmes « laissées pour compte », notamment les jeunes, les refugiées, les migrantes, les femmes qui n’ont pas droit à la santé sexuelle et reproductive, ainsi que les femmes faisant face à la discrimination à cause de leur orientation sexuelle, handicap, âge, race ou appartenance à une communauté autochtone.  On peut ajouter à cette liste les femmes travaillant dans le secteur informel dominé largement par les femmes.

Une autre catégorie de femme vulnérable aux inégalités attire toute l’attention de la Commission.  Ce sont les femmes qui exercent un travail à domicile non rémunéré et qui, de ce fait, n’ont pas accès à d’autres opportunités.  Des appels ont dès lors été lancés pour que le travail domestique soit valorisé.  Plaidant en ce sens, Mme Mlambo-Ngcuka a indiqué que si seulement sept pays investissaient 2% de leur produit intérieur brut (PIB) dans le secteur des soins en milieu de vie, ils pourraient créer un total de 21 millions d’emplois.

L’une des quatre tables rondes organisées dans l’après-midi a donné l’occasion à de nombreux ministres venus spécialement pour la session de débattre de la transition à faire entre l’économie informelle et l’économie formelle, et entre le travail non payé et l’emploi rémunéré. La Ministre de l’égalité des sexes et du bien-être des enfants de la Namibie a reconnu que 60% du secteur informel namibien est contrôlé par des femmes entrepreneurs dans son pays, mais a expliqué que celles-ci se voient accorder des microfinancements.  La Présidente de l’Institut national des femmes du Mexique a signalé des mesures similaires dans ce pays.

Des efforts pour valoriser le travail non rémunéré ont également été soulignés, tels ceux d’El Salvador où des politiques ont été adoptées en faveur du travail non payé, notamment celui des femmes qui prodiguent des soins dans leur foyer, comme en a témoigné la Ministre des femmes.  Le fossé qui sépare les sexes se retrouve également dans la différence d’accès aux technologies, ont noté les intervenants, en constatant que cela se répercute sur les chances de trouver un emploi.  Sachant qu’il y a 200 millions de femmes en moins que d’hommes qui sont connectées à Internet, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes s’en est inquiétée, d’autant plus que 90% des futurs emplois devront demander un minimum de connaissances numériques.

Dans le domaine du maintien de la paix, un autre secteur où le monde gagnerait beaucoup s’il embauchait plus de femmes, le Secrétaire général a invité les États Membres à aller au-delà des 3% des femmes parmi les contingents de Casques bleus, car il a l’ambition de s’appuyer davantage sur les talents des femmes pour œuvrer en faveur de la paix.  Pour stimuler les travaux des deux prochaines semaines, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes a demandé à la Commission de ne pas devenir la commission du statu quo.  Elle a aussi annoncé la sortie, cette semaine, du rapport du Groupe de haut niveau sur l’autonomisation économique des femmes.

Dans la matinée, la Commission a adopté son ordre du jour provisoire*.  Elle a aussi entériné la nomination de la Belgique comme représentant du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États au sein du Groupe de travail chargé des communications relatives à la condition de la femme pour la présente session.  Le représentant belge siégera aux côtés de ceux du Bélarus, de la République islamique d’Iran, du Libéria et de l’Uruguay.

En raison de la sévère tempête de neige prévue sur New York dans les heures qui viennent et, conséquemment, de la fermeture du Siège de l’ONU, la Commission de la condition de la femme ne se réunira pas demain mais mercredi 15 mars, à partir de 10 heures. 

Pour consulter les principaux rapports soumis à la Commission: E/CN.6/2017/3 et E/CN.6/2017/4.

* E/CN.6/2017/1 et E/CN.6/2017/1/Add.1/Rev.2

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE  « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE » (E/CN.6/2017/2, E/CN.6/2017/5, E/CN.6/2017/NGO/3 à E/CN.6/2017/131, E/CN.6/2017/NGO/220 et E/CN.6/2017/NGO/221)

Déclarations liminaires

« Votre participation est l’expression d’un engagement fort en faveur de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes », a déclaré M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil), Président de la Commission de la condition de la femme, en s’adressant aux nombreux dirigeants politiques, experts et chefs de file réunis pour la soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme.  Cela confirme le rôle essentiel que joue la Commission pour donner de l’élan au mouvement pour l’autonomisation des femmes et des filles, consolider l’égalité entre les sexes, galvaniser les actions qui font une différence dans la vie de toutes les femmes et toutes les filles, et s’assurer que les dirigeants sont tenus responsables de leurs engagements.

En se référant à l’examen, 20 ans après leur adoption, de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, M. Patriota a expliqué que les travaux de la présente session devraient s’appuyer sur les progrès réalisés au cours de ces dernières années, en vue de les renforcer.  D’après lui, la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles est « une tâche véritablement universelle, un défi commun qui doit être relevé partout dans le monde, et par toutes les parties prenantes ».

L’appel lancé par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui vise à ne laisser personne de côté trouve un écho dans la Commission de la condition de la femme, a poursuivi le Président.  Il a souligné que le thème prioritaire de cette session, à savoir « L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution », revêt une importance particulière dans ce cadre.  Il appartient à la Commission, a-t-il rappelé, de donner des directives claires pour éliminer les barrières structurelles persistantes dans le monde du travail. 

Les femmes sont globalement moins payées que les hommes, a-t-il fait remarquer.  Elles portent le fardeau des soins et des travaux domestiques non rémunérés.  Elles travaillent en majorité dans l’économie informelle où elles manquent de protection, d’avantages sociaux et d’opportunités pour progresser.

Or la voix des femmes, leur leadership et leur participation à tous les niveaux du processus de décision économique, que ce soit au sein des gouvernements, dans le secteur privé comme dans les syndicats, sont un facteur de changement essentiel, a reconnu M. Patriota.  L’élimination des normes discriminatoires et des stéréotypes devrait être une priorité, selon lui.  Il faut également, a-t-il suggéré, établir de solides cadres législatifs et des mécanismes adéquats pour assurer le respect des engagements. 

En plus du thème prioritaire, la Commission va se pencher cette année sur la question de l’autonomisation des femmes et des filles autochtones.  Ces femmes, a fait remarquer le Président, sont souvent à la traîne, alors qu’elles sont des moteurs du changement.  « Leur voix va enrichir notre session », a-t-il ajouté.

 La Commission va, en outre, évaluer la mise en œuvre des conclusions concertées de sa cinquante-huitième session relatives à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement pour les femmes et les filles. 

Saluant la présence marquée des organisations de la société civile et des représentants de la jeunesse, le Président a espéré que cette session, « inspirante et interactive », serait l’occasion de partager les leçons apprises et les bonnes pratiques.

L’égalité des sexes, a-t-il conclu, ne peut être réalisée que si les hommes et les garçons s’engagent à être pleinement responsables, travaillant aux côtés des femmes et des filles.  « En tant qu’homme, je suis convaincu que les hommes doivent devenir des défenseurs de l’égalité des sexes », a-t-il insisté.  Cela implique de défier les notions rigides de la masculinité et les perceptions traditionnelles de la virilité, tandis que l’on remet aussi en question les dynamiques du pouvoir. 

Le Secrétaire général de l’ONU, M. ANTÓNIO GUTERRES, a d’emblée fait part de sa gratitude à ces militants de la cause féminine à travers le monde qui ont « fait entendre leur voix pour l’égalité et la dignité des femmes partout dans le monde ».  « En défendant l’égalité, vous rendez le monde meilleur pour tous », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général a aussi affirmé, comme deuxième message, que dans un monde dominé par les hommes, l’autonomisation des femmes devait être une première priorité.  Il s’agit de briser les obstacles structurels, car les hommes dominent encore, même dans les pays qui se considèrent comme progressistes, a-t-il noté en expliquant que le chauvinisme masculin bloquait les femmes.  Cela fait du mal à tout le monde, a-t-il observé.  De l’avis du Secrétaire général, tout le monde gagne à ouvrir des portes aux femmes et aux filles, que ce soit à l’école, dans les conseils d’administration, dans l’armée, dans les pourparlers de paix, ou dans tous les aspects de la vie productive.

Le Secrétaire général a expliqué que si les pays s’attaquent à la question des inégalités entre sexes dans le milieu du travail, alors les femmes pourront générer suffisamment de fonds pour contribuer au succès du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  À ce propos, une étude a révélé que l’égalité entre genres pourrait permettre d’ajouter 12 000 milliards de dollars à la croissance mondiale au cours de la prochaine décennie.

De même, améliorer la santé reproductive et l’éducation des femmes et des filles donnera à celles-ci de meilleures chances dans la vie.  En effet, dans ce cas, elles peuvent gagner des salaires plus élevés et investir davantage dans la santé de leurs enfants.  Les investissements d’aujourd’hui produisent des dividendes sur plusieurs générations, a-t-il assuré.  En outre, l’autonomisation est également la meilleure façon de prévenir les problèmes de protection qui découlent de l’extrémisme violent, des violations des droits de l’homme, de la xénophobie et d’autres menaces.

M. Guterres a, par ailleurs, relevé que les extrémistes avaient développé leurs idéologies autour de l’assujettissement des femmes et des filles et du déni de leurs droits.  La violence sexuelle, le mariage forcé, la traite des êtres humains et l’asservissement virtuel sont parmi les armes de guerre physique et psychologique dans le monde d’aujourd’hui, a observé le Secrétaire général.  Il a noté que certains gouvernements adoptent des lois qui limitent les libertés des femmes, tandis que d’autres font reculer la protection juridique contre la violence conjugale.  La discrimination à l’égard des femmes fait penser que nos valeurs communes sont menacées, a-t-il craint.  « Les droits des femmes sont des droits de l’homme, et des attaques contre les femmes sont des attaques contre nous tous », a—t-il martelé en expliquant ainsi pourquoi il fallait réagir ensemble.  L’autonomisation libérera le potentiel de toutes les femmes et jeunes filles, et elles vont nous guider vers un nouvel avenir, a-t-il encore justifié.

Comme troisième message, le Secrétaire général a estimé que le monde actuel avait besoin de femmes dirigeantes plus nombreuses, et de davantage d’hommes qui défendent l’égalité des sexes.  Il a annoncé qu’il rejoignait aujourd’hui le cercle des Champions internationaux du genre, encourageant d’autres hauts dirigeants à participer à cette campagne pour l’égalité.  « Nous avons besoin d’un changement culturel, dans le monde et aux Nations Unies », a—t-il prévenu en précisant que, pour l’ONU, l’égalité entre les sexes n’était pas seulement une question d’équilibre au sein du personnel, mais une question concernant tout ce que l’Organisation fait.  Ce dont l’ONU a besoin, a-t-il expliqué, c’est d’avoir à la fois des femmes et des hommes compétents ayant des chances égales au sein de l’Organisation.

M. Guterres a également plaidé pour l’élimination de l’exploitation et des atteintes sexuelles commises sous couvert du drapeau de l’ONU.  Une grande partie de la solution à ce problème est de déployer davantage de femmes en uniforme, et d’avoir plus de femmes exerçant des hautes fonctions au sein de l’Organisation.  « Ce n’est pas seulement une question d’égalité, mais il s’agit aussi de résultats », a-t-il plaidé.  Il a donc invité les États Membres à aller au-delà des 3% des femmes Casques bleus.  Il a également exprimé son ambition de s’appuyer davantage sur les talents des femmes pour œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde.

M. FREDERICK MUSIIWA MAKAMURE SHAVA, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que la Commission de la condition de la femme était « un bras indispensable de l’ECOSOC ».  Elle étudie des questions essentielles au progrès et au bien-être de la moitié de l’humanité.  La soixante et unième session de la Commission se tient à un moment crucial, a-t-il remarqué, un an et demi après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. Shava a espéré que les délibérations autour du thème prioritaire de cette session contribueraient à faire progresser l’autonomisation économique des femmes et des filles dans le monde du travail.  Le Programme 2030 confirme la nature intersectorielle de l’objectif d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles, a-t-il souligné en faisant valoir qu’une véritable autonomisation est indispensable pour le développement et l’élimination de la pauvreté. 

L’année dernière, a rappelé le Président, la Commission « a placé la barre haut » en formulant une feuille de route complète sur une mise en œuvre du Programme 2030 qui tienne compte de la problématique hommes-femmes.  Cette feuille de route doit continuer de guider et d’inspirer les États Membres et toutes les parties prenantes, pour faire en sorte que l’ensemble du Programme 2030 produise un changement réel sur le terrain pour les femmes et les filles, dans tous les domaines qu’il couvre.

De même, le thème principal de l’ECOSOC, cette année, « Éliminer la pauvreté sous tous ses formes et dans toutes ses dimensions à travers la promotion du développement durable », implique la participation active des femmes dans le monde du travail.  En juillet prochain, a indiqué M. Shava, le Forum politique de haut niveau sur le développement durable, organisé sous l’égide de l’ECOSOC, se penchera sur le thème de l’élimination de la pauvreté et de la promotion de la prospérité dans un monde en pleine évolution.  À cette occasion, le Forum étudiera plusieurs objectifs du Programme 2030, dont celui consacré spécifiquement à l’égalité des sexes. 

Les femmes et la pauvreté, ainsi que la féminisation de la pauvreté, sont des sujets importants pour la Commission, a insisté le Président avant d’assurer que l’ECOSOC continuerait d’appuyer ces travaux et de contribuer au progrès des femmes et des filles.  Cette approche est essentielle pour réaliser la vision du Programme 2030, à savoir ne laisser personne de côté.

M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que les progrès en faveur des droits des femmes et des filles avaient été lents et inégaux depuis la création de l’Organisation des Nations Unies il y a 71 ans.  Notant que tous ses petits-enfants étaient des filles, M. Thomson a déclaré qu’il ne pouvait s’empêcher de penser, en les voyant grandir, qu’elles ne pourraient jouir de leurs droits de manière égale par rapport à leurs homologues masculins.  C’est pourquoi, il s’est engagé, en tant que Président de l’Assemblée générale, à tout mettre en œuvre afin que ses petites-filles puissent, une fois adultes, vivre dans un monde où dominera l’égalité entre hommes et femmes.  Il a rappelé que le paragraphe 20 du Programme de développement durable à l’horizon 2030 mentionne que la réalisation du plein potentiel humain et du développement durable ne sera pas possible si la moitié de l’humanité se voit refuser des droits et des opportunités. 

M. Thomson a aussi rappelé que le cinquième objectif de développement durable appelle à réaliser l’égalité entre les sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles.  Il a précisé que c’est la Commission de la condition de la femme qui avait appelé à faire du Programme de développement durable une approche transformative et exhaustive de l’égalité entre les sexes, en intégrant cet objectif à tous les objectifs et cibles du Programme.  Il a indiqué que 28 000 milliards de dollars supplémentaires de croissance économique pourraient être générés d’ici à 2025 si les femmes sont traitées de manière égale aux hommes partout dans le monde.

Le Président a ensuite appelé à utiliser les outils cruciaux que représentent l’innovation et la technologie pour promouvoir cette égalité.  En effet, a-t-il expliqué, la technologie peut changer la manière dont l’éducation est dispensée dans les zones rurales, les zones enclavées et celles qui ne sont pas sûres, et ainsi permettre aux filles d’acquérir des compétences.  La technologie peut aussi aider les femmes à accéder aux marchés, aux économies formelles, aux microcrédits et aux prêts, ainsi qu’aux institutions financières, juridiques et bancaires, a-t-il insisté avant de souligner, en outre, l’importance des technologies pour lutter contre la violence faite aux femmes.  Il a souhaité que l’innovation scientifique et technologique ne soit plus entravée par des barrages de conformisme politiques et sociaux.  Il a appelé à réaliser des progrès qui permettront d’avancer vers un monde dans lequel nous percevrons le manque d’égalité entre les sexes comme une absurdité.

La Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive chargée de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA, a présenté les rapports du Secrétaire général sur la question de la condition de la femme dans le monde.  Elle a d’emblée salué le fait que les États Membres aient associé les membres de la société civile dans leur délégation, se félicitant aussi que 750 participants aient pris part à la session des jeunes de la Commission de la condition de la femme samedi dernier.  Faisant référence au thème de cette soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme, « L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution », elle a souligné que les avancées les plus significatives ne se produisent pas au rythme souhaité.  « Nous avons besoin d’action rapide et décisive de la part du monde du travail, afin que les femmes ne soient pas laissées encore plus en arrière », a-t-elle plaidé.

Elle a noté que les travaux de la Commission allaient être focalisés sur les femmes laissées pour compte, notamment les jeunes, les refugiées, les migrantes, les femmes qui n’ont pas droit à la santé sexuelle et reproductive et aux services y afférents, ainsi que les femmes faisant face à la discrimination sur plusieurs plans comme leur orientation sexuelle, leur handicap, leur âge, leur race ou leur appartenance à une communauté autochtone.  Elle a également cité les femmes travaillant dans le secteur informel ou non structuré, en particulier celles qui n’ont pas accès à d’autres opportunités à cause de leur travail à domicile non rémunéré.  Chaque femme travaille d’une manière ou d’une autre, a-t-elle ajouté en expliquant que toutes les économies dépendent virtuellement des soins non rémunérés et du travail domestique qui sont largement l’apanage des femmes et filles.

Mme Mlambo-Ngcuka a souhaité voir des changements positifs dans le monde du travail, pour aboutir à une valorisation du travail domestique et pour que celui-ci soit partagé par tous les parents et tous les membres de la famille en général.  Un investissement de 2% du produit intérieur brut (PIB) dans le secteur des soins en milieu de vie, dans sept pays, pourrait entraîner la création de plus de 21 millions d’emplois, a-t-elle indiqué.  Elle a, en outre, appelé à augmenter la présence des femmes dans des secteurs économiques à forte dominance masculine et à fort impact économique.

La Secrétaire générale adjointe a donc invité la Commission à s’intéresser sérieusement au secteur informel dominé largement par les femmes.  Elle a noté que ces travailleuses du secteur informel étaient partout autour de nous et se retrouvaient « sous les radars et dans l’engrenage sous-évalué des grands rouages de l’économie structurée ».  Comme exemple à suivre, elle a cité une nouvelle loi pakistanaise qui reconnaît les travailleurs domestiques et leur offre une protection sociale.

Néanmoins, a affirmé la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, les femmes sont sous-représentées dans les structures de prise de décisions et d’élaboration des politiques, ce qui fait qu’elles ont peu d’influence sur les changements souhaités.  Elle a souligné qu’il existait toujours une pléiade de lois discriminatoires pour les femmes, dans plus de 150 pays, avant d’appeler à faire face aux stéréotypes, normes et pratiques qui discriminent les femmes et filles, et qui ont, depuis des générations, dénié aux femmes des possibilités de carrières sur un pied d’égalité avec les hommes.  Elle a noté par exemple que la différence de salaire entre sexes est de 23% à l’échelle mondiale.  « Les femmes considèrent cette situation comme un vol en plein jour », a-t-elle dénoncé en ajoutant que chaque année, les femmes travaillent en moyenne trois mois de plus que les hommes pour un salaire égal.

Dans cette période du numérique, nous cherchons des solutions technologiques en faveur des femmes, a continué Mme Mlambo-Ngcuka.  Pour cela, il faudrait résoudre le fossé qui sépare les sexes en ce qui concerne l’accès aux technologies, car il y a 200 millions de femmes de moins que d’hommes qui sont connectées à Internet.  Elle a fait part de son inquiétude face à cette situation, d’autant plus que 90% des futurs emplois devront demander un minimum de connaissances numériques.

La Secrétaire générale adjointe a poursuivi son propos en faisant valoir que la réalisation de l’égalité des sexes ferait augmenter le PIB mondial de 28 000 milliards de dollars d’ici à 2025.  Elle a également expliqué que l’organisation du secteur informel aurait un impact sur 80% des femmes travaillant hors de leur domicile en Afrique subsaharienne, diminuant de fait la menace de l’extrême pauvreté.

Par ailleurs, des modifications des lois de 150 pays et plus pourraient affecter plus de trois milliards de femmes et filles dans le monde.  Ce sont des changements cruciaux, a-t-elle argué en ajoutant que l’implication des filles dans des disciplines scolaires telles que la science, les technologies, l’ingénierie, les arts et les mathématiques, pourrait faire augmenter de 25% la participation des femmes dans l’industrie du numérique, tout en formant des futurs cadres pour les emplois liés à la quatrième révolution industrielle et à l’économie verte.

Malheureusement, l’accès aux marchés est très difficile pour les femmes, a rappelé Mme Mlambo-Ngcuka en observant que les gouvernements et le secteur privé pouvaient davantage agir dans ce domaine.  Par exemple, si seulement 1% des dépenses publiques annuelles consacrées à l’équipement dans le monde était dirigé vers des entreprises de femmes, ces dernières gagneraient alors entre 60 et 70 milliards de dollars de plus.

Elle a aussi rappelé que la communauté internationale s’était engagée à éliminer la violence contre les femmes, y compris le harcèlement sur leur lieu de travail, dans les prochaines 13 années menant à 2030.  Lorsque les entreprises promeuvent les femmes, investissent dans leur carrière, et tiennent compte de leur voix dans la prise de décisions, alors on peut entrevoir un avenir meilleur pour nous tous, a-t-elle insisté.  Elle a relevé l’important rôle joué par les syndicats et autres réseaux tels que la Fédération internationale des travailleurs à domicile.

Il faudrait, en outre, assurer la protection des droits de la santé sexuelle et reproductive des femmes, a déclaré la Directrice exécutive d’ONU-Femmes en expliquant que cela permettrait d’éviter des grossesses non désirées.  Elle a estimé que les recommandations de la présente session pourraient s’apparenter à des accélérateurs de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Nous pouvons et devons faire en sorte que le monde du travail œuvre davantage en faveur des femmes », a-t-elle lancé.  La Commission de la condition de la femme ne doit pas devenir la commission du statu quo, a-t-elle averti, tout en annonçant la sortie, cette semaine, du rapport du Groupe de haut niveau sur l’autonomisation économique des femmes.

La culture des affaires, les normes et les valeurs doivent changer afin de permettre à la justice économique de se réaliser pour les femmes, a-t-elle conclu, en soulignant la nécessité de partager les expériences des pays qui connaissent des changements positifs.  Elle a également souhaité que les progrès en matière de genre soient signalés dans les rapports que les pays soumettront en juillet prochain au Forum politique de haut niveau sur le développement durable.  Pour garantir des avancées notables, elle a prôné des partenariats qui renforcent les tendances positives en faveur des femmes dans le monde de l’emploi.  C’est dans cette ordre d’idées qu’ONU-Femmes, en partenariat avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), va procéder ce soir au lancement de la plateforme des « Champions pour l’égalité de rémunérations ».

Mme DALIA LEINARTE, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a indiqué que son comité avait commencé, cette année, à faire référence à des objectifs de développement durable précis dans les recommandations formulées aux États Membres.  Ainsi, la plupart des 27 recommandations adoptées par le Comité depuis juillet 2016 font le lien entre des objectifs de développement durable spécifiques et des articles pertinents de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Mme Leinarte a ensuite mis l’accent sur l’importance de l’éducation pour faire avancer l’autonomisation économique des femmes et permettre leur pleine participation à la vie économique, sociale et politique.  Elle a également souligné la nécessité de lutter contre la violence sexuelle et sexiste en notant le frein que constitue cette violence sur la voie de l’autonomisation des femmes.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est presque universelle, s’est-elle réjouie en signalant l’adhésion de 189 États parties.  C’est aussi, a-t-elle ajouté, le seul instrument international ayant vocation à garantir le plein respect des droits humains de la femme.  Enfin, elle a réaffirmé combien il était important de faire le lien entre la Convention et les objectifs de développement durable pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes et pour permettre au Comité d’aider les États Membres à mettre en œuvre ces objectifs.

Mme DUBRAVKA ŠIMONOVIĆ, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, a indiqué que son prochain rapport thématique, prévu pour le mois de juin, porterait sur l’obligation faite aux États de mettre à disposition des victimes un nombre suffisant d’abris, de centres de crise, de lignes d’appel, ainsi qu’une protection juridique.  Elle a constaté le long chemin parcouru dans ce domaine, avant de qualifier la violence contre les femmes comme étant une violation des droits de l’homme et une forme de discrimination.  Elle a, d’ailleurs, insisté sur la responsabilité des États de lutter contre les violences commises à cause du genre.  Mais, a-t-elle observé, « si nous avons désormais une compréhension fine des actions à mener, nous n’utilisons toujours pas les programmes et outils à notre disposition pour remédier aux conditions de vie des femmes et des filles confrontées à une violence banalisée sur leurs lieux de travail ou dans leur foyer ».

Mme Šimonović a indiqué que, selon les statistiques, entre 40% et 50% des femmes subissaient sur leur lieu de travail des avances sexuelles non voulues, des contacts physiques et d’autres formes de harcèlement sexuel.  Évoquant le cas particulier des femmes parlementaires, la Rapporteuse a déclaré que la violence psychologique affectait 81,8% d’entre elles de par le monde, 65,5% de ces femmes étant en butte à des remarques sexistes humiliantes pendant leur mandat.  Selon une récente étude de l’Union interparlementaire, ces violences ont pour but de dissuader les femmes de s’engager ou de devenir active en politique, a-t-elle dit, ajoutant que ces violences étaient répandues, à des degrés divers, dans tous les pays.

La Rapporteuse spéciale a souligné que son premier rapport appelait à une coopération renforcée entre les mécanismes internationaux et régionaux de lutte contre les violences faites aux femmes.  « Pendant ma première année de mandat, j’ai recherché des synergies entre mon mandat et celui de la Commission », a soutenu Mme Šimonović en précisant avoir reçu 292 contributions de la société civile pour l’évaluation du bien-fondé du cadre international sur la violence contre les femmes.

Rappelant que la majorité des meurtres dont les femmes sont victimes étaient commis par leur partenaire masculin et d’autres membres de leur famille, elle a déclaré que l’une de ses priorités était la prévention des « féminicides ».  Mme Šimonović a proposé, à cette fin, un modèle flexible pour créer une cellule de veille nationale sur les féminicides.  Cette cellule, qui pourrait être un organe indépendant interdisciplinaire ou une entité intégrée au sein des observatoires existants, se concentrerait sur les lacunes systématiques des systèmes judiciaires dans ce domaine, a-t-elle expliqué.  Cet organe pourrait examiner les rôles respectifs de la police et des procureurs, l’efficacité des mesures de protection et la disponibilité des abris.  En conclusion, la Rapporteuse spéciale a appelé les gouvernements et les organisations de la société civile à entamer le processus de préparation à la cinquième Conférence mondiale de l’ONU sur les femmes en mettant un accent sur la violence contre les femmes.

Mme MANUELA TOMEI, représentante du Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné que le thème prioritaire de la session, « L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution », faisait écho au mandat de l’OIT.  Le monde du travail connaît des évolutions rapides et profondes, a-t-elle constaté, même si on ne sait pas encore où mènera ce changement pour ce qui est de l’autonomisation des femmes.  Il est certain, a-t-elle ajouté, que de bonnes politiques et des mesures efficaces doivent être adoptées.

En 2018, l’OIT célèbrera ses 100 ans.  Or, le manque de progrès se fait sentir dans le domaine de l’égalité des femmes au travail, a regretté la représentante.  L’OIT a pourtant fait de cette question l’une de ses initiatives principales.  Elle a cité, à cet égard, le rapport conjoint sur le thème d’un meilleur avenir pour les femmes au travail, lancé le 8 mars dernier par l’OIT, qui met l’accent sur la perception des femmes et des hommes dans le monde du travail.  Ce rapport, qui se fonde sur des sondages menés dans 142 pays auprès de 149 000 personnes, révèle que la plupart des femmes et des hommes préfèrent que les femmes aient un travail rémunéré, a-t-elle expliqué. 

En outre, la représentante a souligné que l’équilibre entre le travail et la famille est vu comme un des principaux défis à relever.  Le travail rémunéré des femmes implique que les hommes assument leur part de travaux non rémunérés, a-t-elle fait valoir.  Résumant l’action de l’OIT dans trois grands domaines, elle a dit qu’il fallait mettre l’accent sur l’économie domestique, assurer une rémunération égale pour travail égal, et combattre la violence et le harcèlement dans le monde du travail.  Elle a indiqué que l’OIT était favorable à l’adoption de nouvelles normes internationales en la matière.

Trois jeunes femmes, représentantes de la jeunesse, ayant pris part au Forum des jeunes de la Commission de la condition de la femme, samedi dernier, ont plaidé en faveur de la mise en place de programmes et de politiques visant l’autonomisation de toutes les jeunes filles.  Elles ont souhaité que la mise en œuvre des objectifs de développement durable se fasse de manière à offrir les mêmes opportunités aux jeunes femmes qu’aux jeunes hommes, notamment en ce qui concerne le secteur de l’emploi.

Ces représentantes ont, en outre, appelé à encourager toujours plus de leadership chez les jeunes femmes, souhaitant pour cela que les gouvernements adoptent des politiques et des programmes d’autonomisation des femmes.  Elles ont également demandé que les militantes des droits des femmes soient protégées.  Il faut, en outre, rendre plus visible les femmes qui ont réussi, pour qu’elles puissent être prises comme modèles par leurs congénères, ont-elles souhaité.

Poursuivant leur plaidoyer, les représentantes des jeunes ont appelé à briser les obstacles sociaux qui bloquent l’accès des femmes au monde de l’emploi, tout en invitant le secteur privé à mobiliser des fonds pour financer des formations destinées aux femmes marginalisées.  Il faut que le principe de la rémunération égale pour un travail équivalent soit appliqué, ont-elles aussi martelé.

Pour le Forum des jeunes, la communauté internationale doit promouvoir en particulier la participation des femmes autochtones dans tous les secteurs de la société.  De plus, les jeunes femmes doivent avoir le contrôle sur leur corps et avoir accès aux services de santé reproductive et sexuelle.  Les représentantes ont aussi plaidé pour une plus grande implication des jeunes femmes dans les initiatives de lutte contre les changements climatiques, notamment les programmes de recherche sur des sujets tels que les énergies renouvelables.  En achevant leur discours, elles ont invité l’audience à se lever afin de démontrer un fort engagement en faveur de l’épanouissement des jeunes femmes. 

Réalisation des objectifs stratégiques, mesures à prendre dans les domaines critiques et autres mesures et initiatives

Thème prioritaire: autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution (E/CN.6/2017/3)

Table ronde A: Les écarts de rémunération entre les sexes dans les secteurs public et privé: comment parvenir à l’égalité de salaire pour un travail de valeur égale dans un monde du travail en pleine évolution?

Les participants à cette table ronde, animée par la Secrétaire parlementaire au Ministère fédéral de la famille, des personnes âgées, des femmes et des jeunes de l’Allemagne, ont pu débattre de la question de l’égalité des salaires entre hommes et femmes, en droite ligne du thème de cette soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme: « L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution ». 

L’écart salarial entre les sexes est estimé à 23% au niveau mondial et même si cette réalité varie d’un pays à un autre, la question est inhérente à toutes les sociétés, d’où des mesures prises par les gouvernements pour remédier à une réalité que la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a désigné ce matin comme « un vol en plein jour ».

Un état des lieux laisse voir que les écarts de salaire sont une réalité commune à tous les États.  En Suisse, les femmes ont globalement un salaire inférieur à celui des hommes de 18,1%, a indiqué le Secrétaire général du Département fédéral des affaires étrangères.  Chez nous, a précisé la Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande, l’écart est de 17 % alors qu’en Lituanie, a dit le Vice-Ministre de la protection sociale et du travail, il est de 15% ou encore de 16% au Portugal, selon la Secrétaire d’État à la citoyenneté et à l’égalité.

Les chiffres sont rares dans les pays en développement, même si la Ministre de la condition de la femme et des populations vulnérables du Pérou a affirmé que les fonctionnaires de son pays ne connaissent pas de discrimination de traitement salarial.

Au vu de ces constats, les autorités ont pris des mesures correctives.  En Suisse, par exemple, les entreprises de plus de 50 employés seront désormais obligés de faire, tous les cinq ans, une analyse de leur masse salarial et d’en rendre compte aux employés. 

Une mesure similaire a été prise en Finlande où tous les employeurs qui ont plus de 30 salariés doivent créer un plan d’égalité salariale qui est partagé avec les employés en vue de résorber d’éventuels écarts.  

En République dominicaine, a dit sa représentante, le Code du travail interdit la discrimination liée au genre dans les recrutements des travailleurs, tandis qu’au Soudan, a affirmé la Ministre du bien-être et de la sécurité sociales, l’État s’attèle à protéger les femmes de certaines tâches qui demandent un déploiement de force physique extrême.  De nombreuses mesures prises par les gouvernements s’appliquent également au secteur privé.

Le Vice-Ministre des services sociaux et de l’égalité de l’Espagne a synthétisé la question des écarts de salaires entre les sexes dans le secteur privé en parlant d’une sorte de plafond de verre que ne peuvent dépasser les femmes.  En effet, de nombreux intervenants ont déploré le fait que les conseils d’administration du secteur privé comptent très peu de femmes, et les écarts de salaire y sont encore plus grands, ont relevé les délégations.

Dans le secteur privé au Pérou, les écarts de salaire sont de 32% entre les femmes et les hommes.  Au Maroc, a indiqué la Ministre de la solidarité, de la condition de la femme, de la famille et du développement social, les femmes ne représentent que 12% des chefs d’entreprises, et les hommes sont donc aux commandes et fixent les salaires des femmes selon leur convenance.  Ils préfèrent souvent recruter en priorité les femmes célibataires et sans enfants qui seront a priori plus disponibles pour l’entreprise.

Au Brésil, a dit la Ministre des politiques féminines, les femmes du secteur privé sont encouragées par les autorités à s’organiser en syndicats afin de faire pression sur le patronat, tandis qu’au Luxembourg, selon la Ministre de l’égalité des chances, la nouvelle loi adoptée en décembre dernier consacre désormais une amende de 25 000 euros à toute entreprise prise en flagrant délit de discrimination salariale, et la peine peut même doubler en cas de récidive. 

L’Espagne veut aller plus loin en instituant des curriculum vitae où aucune référence n’est faite au genre.  

En plus des discriminations sur le plan de la rémunération, les femmes sont également victimes d’abus quand elles sont enceintes, a souligné la Ministre des enfants et de l’égalité de la Norvège

Très souvent, ont noté des orateurs, il est difficile pour les femmes de concilier vie professionnelle et vie familiale.  Une situation globale de discrimination qui a fait dire à la Ministre de la famille, de l’enfance et des droits des femmes de la France qu’il n’y a pas de compétence féminine par nature, ni de métiers attribués aux femmes.  De ce fait, il n’y a pas de raison que les femmes aient une rétribution inférieure à celle des hommes.  Elle a également dénoncé le fait que le salaire des femmes est souvent perçu comme un salaire d’appoint dans le foyer.

Table ronde B: La technologie et l’évolution du monde du travail: comment tirer parti de la technologie et de l’innovation pour accélérer l’émancipation économique des femmes?

Les participants à cette table ronde, animée par M. VALENTIN RYBAKOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, ont relevé les obstacles technologiques à l’émancipation économique des femmes tout en présentant des solutions prises par leurs États.  

Dans cette période du numérique, le monde compte malheureusement 200 millions de femmes de moins que d’hommes qui sont connectées à Internet.  Cette situation est fort préoccupante pour les femmes, d’autant plus que 90% des futurs emplois devront demander un minimum de connaissances numériques.

Les femmes représentent entre 25% et 30% des étudiants dans les secteurs technologiques en République Tchèque, s’est inquiété le Ministre des droits de l’homme, de l’égalité des chances et de la législation.  Les femmes de nombreux pays sont dans la même situation car elles sont technologiquement peu à même de faire le poids face à leur vis-à-vis de sexe masculin. 

Au Japon, par exemple, a indiqué le Vice-Ministre des affaires étrangères, il n’y a pas beaucoup de femmes qui s’engagent dans le domaine technologique à l’université.  Les modèles de japonaises scientifiques manquent cruellement pour susciter les vocations chez les jeunes femmes, a regretté le représentant.

Les gouvernements, conscients de ces inégalités ont pris des mesures idoines.  Que ce soit au Niger, au Burkina Faso, aux Émirats arabes unis ou encore en Estonie, ont indiqué les Ministres de ces pays, les femmes bénéficient de programmes spécifiques afin de mieux maitriser les rouages de l’économie numérique. 

En Chine, les femmes reçoivent même un appui substantiel afin de créer des entreprises dans des secteurs innovants.  En Zambie, a indiqué sa Ministre du genre, on le Gouvernement offre également des appuis financiers pour que les femmes mettent sur pied des entreprises dans des domaines liés aux technologies de l’information et des communications.

Le Ministre de l’égalité des sexes, du développement de l’enfant et de la protection sociale de Maurice a indiqué que les programmes d’autonomisation des femmes ont conduit à la création de 250 clubs Internet où elles peuvent accéder gratuitement au réseau mondial, une initiative qui permet de réduire la fracture numérique entre les sexes dans le pays. 

Au Népal, a dit le Ministre de la condition de la femme, de l’enfance et de la protection sociale, les services de téléphonie mobile ont permis « l’alphabétisation financière des femmes » qui sont désormais à même de prendre des décisions éclairées dans la gestion quotidienne de leurs petites et moyennes entreprises (PME). 

De nombreux intervenants ont relevé que la réduction du fossé numérique entre les genres passe d’abord et surtout par une éducation appropriée.  C’est pour cette raison qu’en République Tchèque, les cours de mathématiques sont désormais obligatoires pour tous dans l’enseignement secondaire. 

En Italie, le Directeur général du Département pour l’égalité des chances s’est vanté des programmes gouvernementaux qui ambitionnent de renforcer l’intérêt des élèves du primaire pour les carrières scientifiques, notamment les jeunes filles. 

Ces initiatives en faveur des femmes sont valorisées dans les rapports du Secrétaire général sur la question.  Celui-ci souligne notamment que l’implication des filles dans des domaines scolaires tels que la science, les technologies, l’ingénierie, les arts et les mathématiques pourrait augmenter de 25% la participation des femmes dans l’industrie du numérique, tout en formant des cadres pour les emplois liés à la quatrième révolution industrielle et à l’économie verte, a noté la Directrice exécutive d’ONU-Femmes dans son discours à l’ouverture de la session.

Des initiatives de travail à distance ont également été encensées, car elles permettent aux femmes de concilier davantage leurs vies professionnelle et familiale. 

Néanmoins, des voix ont mis en garde contre les effets pervers des technologies de l’information et des communications sur la vie des femmes.  Elles sont nombreuses, en effet, ces femmes qui ont été victimes de harcèlement au point d’avoir de l’aversion pour le monde cybernétique.

Table ronde C: Le travail informel et l’emploi atypique: quelles sont les politiques à même de favoriser véritablement l’émancipation économique des femmes?

À l’ouverture de la table ronde, M. Motome Takisawa, Vice-Ministre parlementaire pour les affaires étrangères du Japon, a constaté peu de progrès dans la participation des femmes au marché du travail rémunéré.  Pour y remédier, il a proposé de modifier les pratiques en matière de travail et d’adopter une approche polyvalente.  Au Japon, l’objectif est de prendre en compte le fardeau que représente le travail à domicile et de promouvoir la transition de l’économie informelle à l’économie formelle.

Le Vice-Ministre des affaires étrangères du Belarus, a expliqué que son pays avait, en février 2016, entériné son cinquième plan national quinquennal d’action pour réaliser l’égalité hommes-femmes, notamment pour renforcer la compétitivité des femmes sur le marché du travail.  Au Bélarus, la famille n’est pas considérée comme un fardeau qui empêche les femmes de progresser.

Dans son pays, 60% du secteur informel est contrôlé par des femmes entrepreneurs, a fait remarquer le Ministre de l’égalité des sexes et du bien-être des enfants de la Namibie.  Des microfinancements y sont accordés aux petites et moyennes entreprises. 

De son côté, l’État indonésien a renforcé les protections pour les femmes travaillant dans le secteur informel et atypique, s’est félicitée la Ministre des femmes, de l’autonomisation et de la protection des enfants de l’Indonésie.  L’Indonésie a lancé un programme qui vise à mettre un terme au cloisonnement, à obtenir une justice économique pour les femmes, et à encourager l’entreprenariat des travailleurs migrants revenant dans le pays.

La Ministre des femmes, des enfants et de la réduction de la pauvreté des Fidji, a présenté son cadre juridique et politique fort en faveur des femmes, notamment une loi contre la violence conjugale et des directives nationales contre le harcèlement sexuel, y compris sur le lieu de travail.  Les partenariats avec le secteur privé y sont essentiels pour l’autonomisation économique des femmes, a-t-elle ajouté.   

À Sri Lanka, la Ministre des femmes et des affaires des enfants, a indiqué avoir plaidé en faveur de l’exigence de salaires égaux dans le programme gouvernemental de l’emploi.  Elle a conseillé d’établir la valeur du travail non rémunéré des femmes qui consacrent entre 15 et 18 heures par jour à leur foyer. 

La Présidente de l’Institut national des femmes du Mexique, a indiqué que son gouvernement avait déployé d’importants efforts pour réduire le secteur informel, via notamment un programme de financement de la microentreprise et la création d’un système national de garde d’enfants.

L’autonomisation économique des femmes est une priorité pour son pays, a assuré la Ministre de l’égalité des sexes, des enfants et des affaires sociales du Mozambique.  Ainsi le Gouvernement a-t-il fait de l’accès au microfinancement pour les femmes et de la promotion d’activités visant à fournir un complément de revenus « une stratégie pour réduire la pauvreté ».

Soulignant l’importance de concilier famille et emploi, la Ministre d’État de la famille, de la jeunesse et des affaires internationales de la Hongrie, a dit que son Gouvernement s’attachait à faciliter le retour des femmes sur le marché du travail après leur grossesse, avec la présence de crèches sur le lieu de travail et des subventions jusqu’à ce que l’enfant ait 3 ans. 

La Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, mettre un terme au déséquilibre entre les hommes et les femmes dans le secteur socioéconomique est une priorité.  Elle a évoqué des programmes dédiés aux femmes en zone rurale.

La Présidente de l’Union nationale des femmes érythréennes, reconnaissant l’importance de la contribution du secteur informel et atypique au progrès national, a souligné la nécessité de garantir la sécurité des femmes et de régulariser leur travail pour réduire la pauvreté. 

Au Chili, on vise en priorité l’intégration des femmes dans le secteur formel, a indiqué la Ministre des femmes du Chili, où un programme de renforcement des capacités a été lancé, en renforçant l’appui à l’entreprenariat féminin et aux prestataires de soins.

La Ministre de la promotion et de l’intégration des femmes dans le développement du Congo, a cité les mesures prises pour améliorer les conditions de travail des femmes du secteur informel, qu’il s’agisse de l’artisanat, de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche.  Les salariés du secteur formel étant protégés par un système d’assurance obligatoire et privée, l’État encourage des cotisations ciblées et individuelles dans le secteur informel et espère arriver à une réglementation formelle du travail à temps partiel et à un système de garderie alternée dans les communautés. 

Le Guatemala a conçu une feuille de route pour le développement, alignée sur le Programme 2030, qui veut faire de l’autonomisation des femmes, notamment rurales, une question prioritaire, a dit la Présidente du Secrétariat pour les femmes du Guatemala.

Pour ce qui est de la Roumanie, le Gouvernement s’efforce de promouvoir une perspective d’égalité entre les sexes dans le processus éducatif, a expliqué Mme Lia-Olguta Vasilescu, Ministre du travail et de la justice sociale.  S’il faut investir dans des mécanismes permettant aux femmes de s’occuper des jeunes enfants, il faut aussi veiller au partage des responsabilités au foyer et lutter contre les stéréotypes, a-t-elle fait remarquer.

« Misons sur l’autonomisation économique des femmes qui constitue un véritable levier pour les femmes et les populations vulnérables », a déclaré la Ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion des femmes de Madagascar.  Dans ce pays, un concours de projets a été lancé à l’occasion de la Journée internationale des femmes auquel ont participé plus de 6 000 personnes. 

La Ministre des affaires des femmes de la Palestine, a indiqué que 60% des femmes travaillaient dans le secteur informel, dans des conditions rendues difficiles par l’état de siège dont sont victimes la Cisjordanie et Gaza. 

Par ailleurs, la Ministre des femmes d’El Salvador, a dit qu’il fallait adopter des politiques publiques favorisant le travail non rémunéré, notamment celui des femmes qui prodiguent des soins dans leur foyer. Il faut aider les femmes avec le VIH/Sida, a-t-elle ajouté à titre d’exemple. 

La Ministre du service public, de la jeunesse et de l’égalité des sexes du Kenya, a indiqué que la Constitution kényane garantit un traitement égal des femmes dans le secteur formel.  L’État investit dans les secteurs de l’éduction, de la santé et de l’infrastructure pour aider les femmes du secteur informel

Table ronde D: Le plein emploi productif et un travail décent pour tous: comment réaliser l’objectif de développement durable no 8 pour les femmes d’ici à 2030?

La modératrice de la table ronde, Mme Fatma Al Zahraa Hassan (Égypte), a salué les ministres pour leur volonté de renforcer leur engagement politique en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles lesquelles continuent d’être confrontées à des inégalités et à des discriminations persistantes.  Plus de 600 millions d’emplois doivent être créés d’ici à 2030 pour suivre le rythme de la croissance démographique mondiale, a-t-elle rappelé.  Il s’agit d’examiner ici quelles mesures les gouvernements prennent pour stimuler l’offre d’emplois décents pour tous et encourager l’entreprenariat des femmes.

La Ministre de la condition de la femme du Costa Rica, a évoqué la création dans son pays d’un centre pour l’égalité des sexes dans les secteurs public et privé, ce qui favorise « une citoyenneté plus responsable ».  Elle a plaidé pour la fin des disparités dans les domaines des sciences et de la technologie et vanté les programmes d’accompagnement interinstitutionnel des femmes en milieu rural.

« Nous avons adopté les congés parentaux à conditions égales pour les hommes et les femmes », s’est enorgueillie la Ministre des enfants, des personnes âgées et de l’égalité des sexes de la Suède. L’éducation sexuelle est obligatoire dans les écoles et les droits à la santé génésique et à l’avortement sont garantis.  Mais des défis subsistent avec les écarts salariaux et la nécessité d’intégrer davantage de femmes immigrées dans le marché du travail.

Préoccupée par la faible activité économique des femmes, l’Ukraine s’efforce d’accroître leur autonomisation et de concilier vie professionnelle et familiale, a expliqué la Ministre ukrainienne de la politique sociale.

La Ministre des femmes, de la protection des enfants et de la solidarité de la Côte d’Ivoire, a, après avoir précisé que la nouvelle Constitution de 2016 tient compte de l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, cité la mise en œuvre de projets d’insertion par l’Agence emploi-jeunes et la loi qui consacre un chapitre entier à la situation des personnes handicapées.  Le fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire se chiffre à environ 16 millions de dollars, a-t-elle ajouté, avant d’attirer l’attention sur les stratégies en faveur de l’entreprenariat féminin et de la réduction du taux d’analphabétisme chez les femmes que son pays a mises en place.

 

La Commissaire européen à la coopération internationale et au développement a insisté sur les efforts entrepris en Europe pour augmenter la participation des femmes au marché du travail, lutter contre les violences sexistes et réduire les écarts salariaux.  Il faut s’attaquer aux obstacles structurels en modernisant les cadres politiques et juridiques, a-t-il préconisé, en soulignant l’importance d’accroître la transparence.

Chez nous, l’accent a été mis sur la nomination de femmes à des postes stratégiques et au Parlement, a assuré la Ministre de l’action sociale, de la promotion des femmes et des enfants de la Guinée. Conformément à l’engagement politique du Président vis-à-vis de la cause de la femme, des stratégies favorisent la promotion des femmes du secteur informel et l’accès des filles à l’éducation dans les milieux défavorisés et ruraux.

Une des priorités nationales consiste à créer les conditions pour pouvoir concilier la vie familiale et professionnelle, a expliqué, à son tour, le Premier Ministre adjoint du travail et de la protection sociale de la Fédération de Russie. Une autre direction consiste à augmenter les salaires dans les domaines de l’éducation et des services sociaux qui emploient le plus de femmes et à encourager l’entreprenariat au féminin, en subventionnant des start-up et incubateurs d’entreprises. 

Une représentante des femmes handicapées de l’Égypte, rappelant que celles-ci comptaient parmi les plus marginalisées et les plus pauvres, a demandé leur participation au processus de prise de décisions.  Dans son pays, un comité a été créé pour revoir la législation à ce sujet.  Mon pays, a indiqué l’Adjointe du Premier Ministre pour les droits de l’homme et l’égalité des sexes de la Géorgie, s’est donné pour objectif d’éliminer d’ici à 2030 les inégalités entre les hommes et les femmes dans l’enseignement et d’augmenter leur formation dans le domaine des technologies.  Il faut améliorer l’accès aux services à la petite enfance, mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles et accroître la participation des femmes au processus de prise de décisions, notamment au Parlement.

Les femmes représentent jusqu’à 75% des emplois non structurés, a fait remarquer la représentante du Maroc qui a évoqué les mesures d’incitation fiscale à l’entreprenariat.  Deux conditions de base permettront d’arriver au développent durable: l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes.

Plus de 20 000 femmes entrepreneurs sont enregistrées chez nous, a noté la représentante des Emirats arabes Unis.  Les femmes sont présentes dans de nombreux domaines et « leurs perspectives sont excellentes ». Le pays ambitionne ainsi de faire partie des 25 premiers pays pour l’égalité hommes-femmes d’ici à 2020.

D’après le Vice-Ministre de la famille et des politiques sociales de la Turquie, la promotion économique des femmes est l’une des priorités nationales.  Il a dressé un tableau positif qui s’explique par des programmes d’appui contre les obstacles structurels et sociaux à l’emploi des femmes.  Les Philippines ont adopté la « magna carta des femmes », une loi globale visant à éliminer les discriminations en protégeant les droits de toutes les femmes, dont celles des secteurs marginalisés, s’est félicitée la Sous-Secrétaire et Présidente de la Commission sur les femmes des Philippines.    

« Les femmes continuent à travailler presque deux fois plus que les hommes pour le même salaire », a regretté la Ministre d’État pour la diaspora et le développement international de l’Irlande.  Ce pays est en train d’élaborer sa deuxième stratégie juridique pour les femmes, y compris les femmes entrepreneurs, les migrantes, les agricultrices.

Le représentant de l’Afghanistan a indiqué que son pays avait élaboré un programme national sur l’autonomisation économique des femmes qui vise à renforcer leurs capacités, notamment dans le secteur informel, afin de renforcer le pouvoir économique des foyers et des communautés.  De plus, la « Charte des citoyens » vise à créer un environnement propice pour l’autonomisation économique des femmes.

L’Afrique du Sud a, pour sa part, réussi à introduire l’égalité dans l’emploi, créant un ministère des petites et moyennes entreprises, a expliqué la représentante sud-africaine.  Un revenu minimum vient d’être adopté.  La représentante de l’Ouzbékistan a insisté sur les établissements scolaires qui contribuent à la promotion des femmes et des filles.  Chaque année un concours du meilleur projet d’entreprenariat féminin est organisé.  Sa collègue de l’Azerbaïdjan a salué la création d’un système national d’information sur l’emploi.  Déplorant les migrations forcées et le problème des réfugiés, elle a évoqué les efforts entrepris pour réduire le niveau de pauvreté et appuyer l’entreprenariat des femmes dans les différentes régions.  Les représentants de Cuba et de l’Ouganda ont également présenté les efforts entrepris dans leurs pays respectifs pour stimuler le plein emploi et un travail décent pour tous.

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