Douzième session,
2e et 3e séances – matin & après-midi
ENV/DEV/1781

Le Forum des Nations Unies sur les forêts s’ouvre sur l’espoir généré par l’adoption du Plan stratégique des Nations Unies

Le Forum des Nations Unies sur les forêts a ouvert, aujourd’hui, au Siège de l’ONU, sa douzième session, quatre jours après que l’Assemblée générale a adopté le tout premier Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030).

Pendant cette session d’une semaine, le Forum examinera, à titre prioritaire, la mise en œuvre du Plan stratégique qui offre un cadre global d’action pour assurer une gestion durable de tous les types de forêts et d’arbres en général, et pour mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des forêts.  La planète perd en moyenne 13 millions d’hectares de couvert forestier par an. 

Le Plan stratégique avait déjà été adopté, le 20 janvier dernier, par le Conseil économique et social (ECOSOC), sur recommandation du Forum des Nations Unies sur les forêts*, avant d’être approuvé par l’Assemblée générale, le 27 avril.  Il repose sur six objectifs et 26 cibles, qui sont, comme l’a rappelé le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, directement liés à ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Les objectifs sont de mettre fin à la réduction du couvert forestier par une gestion forestière durable; de renforcer les avantages économiques, sociaux et écologiques dérivés des forêts; d’accroître sensiblement la superficie des forêts protégées et celle des forêts gérées de façon durable; de mobiliser des ressources financières sensiblement plus importantes; de promouvoir des cadres de gouvernance pour une gestion forestière durable; et de renforcer la coopération, la coordination, la cohérence et les synergies en ce qui concerne les questions touchant aux forêts.

La santé des forêts est fondamentale pour l’humanité, a insisté le Président de l’Assemblée générale.  Les forêts couvrent plus de 30% de la surface terrestre et environ 1,6 milliard de personnes, soit 25% de la population mondiale, dont 70 millions d’autochtones, en dépendent pour vivre.  « Nous devons mettre fin à la nature destructrice du comportement humain », a plaidé le Président.

Nous disposons maintenant d’un accord « historique » qui traduit les ambitions de l’arrangement international sur les forêts et établit un plan de travail concret pour les 13 prochaines années, s’est félicité le Président du Forum, M. Peter Besseau, du Canada, secondé à la vice-présidence par M. Baudelaire Ndong Ella, du Gabon.  Au-delà de l’adoption du Plan stratégique, c’est la mise en œuvre qui sera « cruciale », a prévenu le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo.

Avec ce Plan, le Forum et les Nations Unies ont clairement indiqué que les besoins des générations actuelles et futures ne pourront être satisfaits que si l’on agit rapidement pour assurer une gestion durable de tous les types de forêts, naturelles, semi-naturelles ou plantées, a rassuré le Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, M. Manoel Sobral-Filho. 

La mise en œuvre efficace d’une gestion durable des forêts dépend de ressources adéquates, a-t-il insisté, devançant ainsi les préoccupations d’une majorité de délégations qui ont salué le Réseau mondial de facilitation du financement forestier comme un « pont » entre les besoins financiers des pays et les sources de financement mondiales, telles que le Fonds mondial pour l’environnement et le Fonds vert pour le climat.

La pleine mise en œuvre de l’objectif 4 sur la mobilisation des ressources et de ses cinq cibles traduirait l’aspiration commune à faire une véritable différence sur le terrain, y compris grâce à l’aide publique au développement (APD), a commenté le Directeur du Bureau de l’afforestation nationale de l’Équateur, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine. 

Après les interventions d’une trentaine de délégations, le Forum a tenu la première d’une série de cinq tables rondes.  Il poursuivra ses travaux demain, mardi 2 mai, à partir de 10 heures.

* E/2017/10

MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATÉGIQUE DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS (2017-2030) (E/CN.18/2017/2)

Discussions techniques et échanges de données d’expérience sur les domaines thématiques et opérationnels prioritaires, les actions prioritaires et les ressources nécessaires pour la période 2017-2018, tenant compte du cycle d’examen du Forum politique de haut niveau pour le développement durable pendant cette période et du thème de la Journée internationale des forêts

Annonces de contributions nationales volontaires, le cas échéant

Contributions, à l’échelle du système des Nations Unies, à la mise en œuvre des objectifs et cibles forestiers mondiaux

Déclarations liminaires

Nous disposons maintenant d’un accord historique sur les forêts, s’est félicité M. PETER BESSEAU, Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, en se référant au Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts adopté la semaine dernière par l’Assemblée générale.  Cet accord traduit les ambitions de l’arrangement international sur les forêts et établit un plan de travail concret pour les 13 prochaines années.

Le Plan stratégique repose sur six objectifs et 26 cibles, a expliqué M. Besseau.  Ces objectifs mondiaux montrent que le Forum évolue et que sa tâche est de relever les défis liés aux forêts et aux personnes tributaires des forêts de façon plus efficace.

La mise en œuvre de cette feuille de route, la coordination, les ressources et l’appui aux politiques nécessiteront une action concertée, a averti le Président, en appelant à agir de manière plus déterminée.

Le Forum va devoir se concentrer sur la mise en œuvre du Plan.  Cinq tables rondes sont prévues, a-t-il notamment indiqué en évoquant le programme de travail, et le Forum va devoir réfléchir à la contribution de ses travaux au Forum politique de haut niveau sur le développement durable.

La contribution du Forum à cet égard est d’autant plus importante que c’est le seul organe intergouvernemental à composition universelle qui traite de toutes les questions socioéconomiques et environnementales liées à tous les types de forêts, a précisé le Président.

De plus, le Forum travaille cette année dans le cadre d’un format inédit qui se fonde sur des consultations qui ont eu lieu par le biais du Bureau avec les membres du Forum.  Comparé aux sessions précédentes, il y a moins de points inscrits à l’ordre du jour, afin de se concentrer en profondeur sur les questions techniques et examiner les lacunes et les meilleures pratiques pour la mise en œuvre du Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts.

M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a relevé que la santé des forêts est fondamentale pour l’humanité.  Les forêts, a-t-il rappelé, régulent notre climat, empêchent la dégradation des terres et réduisent les risques d’inondation, de glissement de terrain et d’avalanche tout en nous protégeant des sécheresses et des tempêtes de sable.  Les forêts jouent un rôle crucial contre l’impact des changements climatiques, car elles servent de deuxième réservoir mondial de carbone.  Les forêts tropicales elles seules retiennent 250 milliards de tonnes de dioxyde de carbone en biomasse. 

M. Thomson a aussi rappelé que 1,6 milliard de personnes, soit 25% de la population mondiale, dépendent des forêts pour se nourrir et pour leurs moyens de subsistance.  Dans ces 25%, on compte 70 millions d’autochtones qui ont pris soin de leurs terres et pour qui les forêts représentent un moyen de subsistance, un abri, une tradition spirituelle et une identité culturelle.  Aux Fidji, a indiqué le Président, en parlant ainsi de son pays, 50% des terres sont recouvertes de forêts et près de la moitié de la population dépend largement de ces forêts pour se nourrir, se soigner et construire sa maison.

Le Président a donc déploré que 13 millions d’hectares de forêts continuent d’être perdus chaque année.  Si ce phénomène a plusieurs origines, l’une d’elles est sans aucun doute l’activité humaine.  Le Président a pointé le doigt sur la croissance démographique et ses pressions dont la consommation qui augmente la concurrence pour les terres arables laquelle pousse à l’exode rural dans des villes qui, à leur tour, s’élargissent en rognant sur les forêts.  Le Président n’a pas oublié de dénoncer les activités minières mais aussi les fléaux comme le bois de chauffe et les palmeraies.  Cette économie a un impact sur la qualité de l’air, des terres et de l’eau, le moindre n’étant pas les changements climatiques. 

Face au niveau actuel de déforestation, l’Assemblée générale, a rappelé son Président, vient d’adopter, la semaine dernière, le tout premier Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030).  Il a invité la communauté internationale à veiller à ce que la protection et la gestion durable des forêts soient intégrées dans tous les éléments transversaux des 17 objectifs de développement durable.  Il faut, a-t-il insisté, promouvoir des efforts aux niveaux local, national, régional et international, y compris en investissant dans des campagnes d’éducation et de sensibilisation.  « Nous devons mettre fin à la nature destructrice du comportement humain », a plaidé le Président. 

Il a appelé à l’intégration de la gestion durable des forêts et des terres dans les processus nationaux de planification et de budgétisation.  Il a aussi plaidé pour le renforcement des partenariats innovants mettant ensemble gouvernements, organisations internationales, société civile, propriétaires terriens, secteur privé, communautés locales et institutions environnementales, scientifiques et académiques.  De tels partenariats pourraient permettre de développer des plans mutuellement bénéfiques qui promeuvent à la fois la croissance économique et la protection de l’environnement.  Ce faisant, il faut faire veiller à l’émancipation des populations autochtones, des femmes et des jeunes de communautés dépendant des forêts pour qu’ils puissent prendre part à ces processus.  Il faut leur ouvrir des opportunités économiques et sociales en dehors des forêts et exploiter le pouvoir de la science, de l’innovation et des technologies pour promouvoir une transformation contre la déforestation.

M. Thomson a également salué le travail déjà engagé par la communauté internationale pour lutter contre la déforestation dans le monde, notamment à travers le Programme de collaboration des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement, le Partenariat de collaboration sur les forêts, et la Déclaration de New York sur les forêts qui compte 400 entreprises privées et 700 engagements à ralentir la déforestation.

Mme MARIE CHATARDOVÁ, Vice-Présidente du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné que le Forum des Nations Unies sur les forêts est le seul organe politique des Nations Unies qui traite de toutes les questions liées aux forêts.  « Il est à l’avant-garde du dialogue sur les forêts et renforce l’engagement politique à long terme des États », a-t-elle reconnu.  Pour sa part, a fait remarquer Mme Chatardová, l’ECOSOC a entrepris des réformes importantes.  Il aligne son travail sur le système au sens large pour tisser des liens entre les organes, dont le Forum sur les forêts, et faire respecter la volonté du Forum politique de haut niveau.

Cette année, a-t-elle rappelé, le Forum politique se concentre sur l’appui aux efforts mondiaux visant à éliminer la pauvreté et à promouvoir la prospérité dans un monde en mutation.  « Je compte sur le Forum pour galvaniser un engagement fort en faveur de la bonne gestion des forêts », a-t-elle conclu.

M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que les forêts jouent un rôle important dans la réduction des catastrophes naturelles et noté que trois quarts de l’eau potable vient des forêts.  Il a affirmé que le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et l’Accord de Paris sur les changements climatiques sont tous deux liés aux forêts, ainsi qu’un certain nombre d’objectifs de développement durable.  Au cours des deux dernières années, s’est-il félicité, le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a prouvé son rôle de chef de file, comme en témoigne, entre autres, la première étape décisive que fut l’adoption, en 2015, de la résolution sur l’arrangement international sur les forêts. 

Il a aussi salué le premier Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030).  Ce Plan, a-t-il estimé, constitue un cadre mondial efficace pour gérer de façon durable tous les types de forêts et les arbres en général.  Le Plan, a-t-il souligné, est « un guide » pour la gestion des forêts.  M. Wu a en outre salué le fait que le Forum joue un rôle proactif en contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable et au travail du Forum politique de haut niveau sur le développement durable.  Au-delà du Plan, c’est la mise en œuvre qui sera « cruciale », a-t-il prévenu, tout en promettant que le Département des affaires économiques et social (DAES) apportera tout l’appui nécessaire.

Depuis des temps immémoriaux, les forêts fournissent des ressources vitales pour appuyer le développement et la prospérité des populations, a déclaré M. MANOEL SOBRAL-FILHO, Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts.  Les forêts sont des écosystèmes dynamiques et, quand elles sont gérées de manière durable, elles donnent des biens et des services au monde entier.  Pour des millions de personnes vivant dans la pauvreté, elles servent de filet de sécurité en cas de crise et offrent souvent une voie de sortie.

Comment les forêts peuvent-elles contribuer aux efforts internationaux visant à éliminer la pauvreté et à ne laisser personne sur le côté?  a demandé M. Sobral-Filho.  En adoptant le premier Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030), le Forum et les Nations Unies ont clairement indiqué que les besoins des générations actuelles et futures ne pourront être satisfaits que si l’on agit rapidement pour assurer une gestion durable de tous les types de forêts, naturelles, semi-naturelles ou plantées.

Le Plan stratégique se fonde sur la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et repose sur six objectifs mondiaux ambitieux et 26 cibles à atteindre, a expliqué le Directeur.  Il est ainsi prévu d’accroître la zone forestière mondiale de 3%, soit 120 millions d’hectares, et d’éliminer l’extrême pauvreté pour toutes les populations tributaires des forêts d’ici à 2030.

Les objectifs et les cibles du Plan visent aussi à combattre les changements climatiques, à augmenter les zones forestières protégées, à mobiliser les financements, à inspirer l’innovation, à promouvoir la gouvernance et à renforcer la coopération entre les secteurs et les parties prenantes, a-t-il poursuivi.  Inscrit dans le Plan, le concept des contributions volontaires nationales sert de cadre aux pays pour communiquer au Forum leurs engagements en la matière.  La semaine dernière, a-t-il relevé, à l’occasion de l’adoption par l’Assemblée générale du Plan, la Chine a indiqué son intention d’annoncer sa contribution.

Pour créer un futur plus vert, nous avons besoin de systèmes de gouvernance qui combattent la déforestation illégale et de politiques qui assurent une répartition équitable des bénéfices tirés des forêts, a fait valoir M. Sobral-Filho.  La mise en œuvre efficace d’une gestion durable des forêts dépend de ressources adéquates, a-t-il insisté.  À cette fin, le lancement du Réseau mondial de facilitation du financement forestier sert de pont entre les besoins financiers des pays et les sources de financement mondiales, telles que le Fonds mondial pour l’environnement et le Fonds vert pour le climat.

Débat général

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. SANTIAGO GARCÍA, Directeur du Bureau de l’afforestation nationale de l’Équateur, a rappelé que les forêts forment en effet un écosystème inestimable pour le bien-être de l’humanité.  C’est la raison pour laquelle mon Groupe, a-t-il dit, s’est félicité de l’adoption, par l’Assemblée générale, du Plan stratégique et du Programme quadriennal de travail du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF).  Le représentant a tout particulièrement salué l’accent mis sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a, à cet égard, estimé que l’ambitieux Plan stratégique représente à la fois un défi et un engagement pour tous les États Membres et les autres parties prenantes.  Pour son Groupe, la pleine mise en œuvre de l’objectif 4 sur la mobilisation des ressources et de ses cinq cibles traduirait en réalité l’aspiration commune à faire une véritable différence sur le terrain, y compris grâce à l’aide publique au développement (APD).  Dans ce contexte, le renforcement du Réseau mondial de facilitation du financement forestier revêt une importance particulière pour le Groupe, qui a également considéré le transfert et la diffusion des technologies aux pays en développement comme faisant partie des ressources sur lesquelles ces derniers doivent pouvoir compter.

M. WIJARN SIMACHAYA (Thaïlande) a expliqué que dans le cadre d’une réforme, son gouvernement avait défini une politique concrète de protection et d’exploitation viable des ressources forestières.  Son pays, a-t-il assuré, reconnaît le rôle et la responsabilité individuels comme principe fondateur de la conservation et de la protection de l’environnement, des ressources naturelles, de la biodiversité et des écosystèmes.  Notre objectif en 2030 est de parvenir à sécuriser 40% de surfaces forestières et de mettre fin à la déforestation, ce qui contribuerait à la réalisation à la fois des objectifs de développement durable et de l’objectif 1 du Plan stratégique qui vise à élargir le couvert forestier dans le monde entier.  Soucieuse de traduire les principes en actions, la Thaïlande a activement mis en œuvre son plan stratégique sur 20 ans pour réaliser les objectifs de développement durable, a ajouté le représentant qui a en outre encouragé les communautés locales à gérer les forêts collectivement.  Il s’agit d’un programme qui a permis à plus de 10 000 communautés de s’établir sur plus de 785 000 hectares de forêts, a précisé M. Simachaya.

M. JOHN LEIGH VETTER, Directeur exécutif du service national des forêts et de la faune du Pérou, a indiqué que la gestion durable des forêts peut avoir un impact sur la qualité de vie des populations et conduire, à terme, à l’éradication de la pauvreté.  Il a relevé que les efforts en matière de gestion durable des forêts au Pérou ont été reconnus et appréciés par tous, dont l’Allemagne.  Les efforts nationaux œuvrent à contribuer à l’atténuation des effets des changements climatiques.  Le délégué a insisté sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, soulignant le lien existant entre les changements climatiques et la gestion durable des forêts.  Il a, dans ce contexte, annoncé l’intention du Pérou de réduire de 22% ses émissions de gaz à effet de serre, précisant aussi que le pays entend coopérer avec ses voisins dans le cadre de la gestion conjointe des zones forestières transnationales.

M. JOHANNES GUANIN (Israël) a déclaré que son pays est fier de ses forêts, qui se heurtent pourtant à de nombreux défis, comme les faibles précipitations, les ressources naturelles limitées, l’érosion des sols et la désertification.  Depuis la création de l’État d’Israël, l’administration nationale chargée de l’afforestation a planté plus de 240 millions d’arbres couvrant plus de 100 000 hectares et fait entrer en vigueur d’importantes règlementations destinées à contrôler les pâturages et à garantir une irrigation efficace.  En raison de ces efforts, s’est enorgueilli le représentant, Israël est devenu l’un des seuls pays à entrer dans le XXIe siècle avec un accroissement du nombre de ses arbres.  C’est la raison pour laquelle MASHAV, l’agence israélienne de coopération internationale au développement, a fait bénéficier de nombreux autres pays de son expertise dans les domaines de l’agriculture, de l’afforestation et de la sécurité alimentaire face aux défis posés par les changements climatiques.  Le représentant a souligné l’accent particulier mis sur la lutte contre la désertification, l’aménagement des bassins versants et la lutte intégrée contre les parasites.

Le Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts offre un cadre global d’action à tous les niveaux, s’est félicité M. ESHAGH AL HABIB (Iran).  Des opportunités sans précédent se présentent pour renforcer l’engagement de tous les acteurs, à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies, et pour sauvegarder les valeurs, les fonctions et les avantages des forêts.  L’Iran, a-t-il assuré, se tient prête à mettre en œuvre le Plan et son programme de travail au niveau national. 

M. JUSTIANO (Indonésie) a salué le Mécanisme de contribution volontaire nationale qui va, a-t-il assuré, contribuer à la mise en œuvre du nouveau Plan stratégique.  Il a affirmé que son pays va engager le processus d’élaboration du document relatif à sa contribution nationale volontaire et a appelé à des partenariats mondiaux forts, plaidant notamment pour des moyens financiers conséquents, et à des transferts technologiques adéquats pour assurer la mise en œuvre du Plan stratégique.  Il a aussi souhaité que les rapports demandés aux pays soient moins contraignants et plus espacés.  Il faut améliorer la coordination entre les instances internationales en charge des questions forestières, a-t-il ajouté.

Cette semaine marque un réel tournant pour le Forum des Nations Unies sur les forêts avec l’adoption du Plan stratégique, a reconnu M. MARC-ANDRÉ BLANCHARD (Canada).  « Bien que cette stratégie soit un outil important afin de guider les travaux du Forum, elle l’est encore plus, considérant qu’elle a été élaborée afin d’assurer un véritable dialogue sur les forêts à travers le système des Nations Unies », a-t-il ajouté.  Si tous les acteurs coordonnent et alignent leurs efforts, on pourra trouver de véritables solutions à long terme, a estimé M. Blanchard.  Il a salué le changement survenu dans l’ordre du jour de la présente session du Forum et appuyé les débats qui mettent l’accent sur la façon dont les forêts peuvent contribuer à des questions essentielles, telles que l’élimination de la pauvreté, l’égalité des sexes et la sécurité alimentaire.  Il a recommandé une nouvelle approche en matière de suivi et de rapports sur les contributions au dialogue mondial sur les forêts et aux objectifs de développement durable.

M. DATO’ SRI AZIZAN BIN AHMAD, Secrétaire général du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, a dit qu’en tant que pays en développement, la Malaisie a du mal à trouver l’équilibre nécessaire entre les besoins économiques et les exigences de conservation.  En tant que membre de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), le pays s’est engagé à la gestion durable de ses forêts.  La politique nationale de diversité biologique à l’horizon 2025 vise à assurer la conservation d’au moins 20% des zones terrestres et des eaux intérieures.  Dans le cadre de la gestion durable des forêts, le pays a également pris des initiatives telles que la certification forestière, le renforcement de la loi forestière et de la gouvernance, ainsi que la promotion des meilleures pratiques agricoles.  Le Gouvernement a par ailleurs impliqué les communautés locales, les ONG et la société civile dans des programmes relatifs à la conservation de l’environnement et de la biodiversité.

Le représentant a voulu que le Forum s’attèle désormais, après 11 sessions, à aider les pays, notamment ceux en développement, à mettre en œuvre des mesures de gestion durable des forêts pour contrer le rythme alarmant de la déforestation et de la dégradation forestière.  Quant au Plan stratégique des Nations Unies, il a prévenu que la mise en œuvre de ses objectifs et cibles sera un véritable fardeau pour les pays en développement si de nouveaux fonds ne sont pas mis à leur disposition.  Il a également jugé essentiel que les États aient l’indépendance voulue pour décider de leurs propres priorités dans la mise en œuvre du Plan stratégique.  Le succès du Plan, a-t-il souligné, dépendra d’une volonté politique solide de la part de tous les États Membres, du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) et des grands groupes.

M. ISTRATE STETCO, Ministre des eaux et des forêts de la Roumanie, a mis l’accent sur l’importance économique et écologique des forêts pour la préservation de la planète.  Il affirmé son plein appui au Plan stratégique qui représente une opportunité de renforcer les synergies entre les pays.  Vantant l’expertise de son pays en matière de biodiversité, il a noté que l’ancienne Ministre roumaine de l’environnement, Mme Cristiana Pasca Palmer, avait été nommée, en mars dernier, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique.  La Roumanie, qui a ratifié l’Accord de Paris sur les changements climatiques le 10 avril 2017, a créé des mécanismes de financement pour l’afforestation, a précisé le Ministre.  D’autres efforts sont en cours pour ralentir, arrêter ou inverser la déforestation et la dégradation des forêts.  Du fait de la restitution, depuis 1991, de terres forestières à leurs anciens propriétaires, le pays a été confronté à divers défis, comme l’abattage illégal du bois.  Un système a été mis en place en 2008 pour le traçage du bois, complété depuis lors par un « radar des forêts » et une plateforme en ligne pour signaler les activités illégales.

M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a invité le Forum à jouer son rôle dans l’allocation des ressources pour assurer la mise en place du Plan stratégique.  Il a rappelé que son pays a abrité un atelier en février dernier grâce à des fonds du Forum et s’est aussi félicité du cadre d’assistance mis en œuvre avec les pays, d’autant plus que ce cadre tient compte des priorités de chaque pays.  Il a aussi remercié les partenaires au développement, tels que le Japon, l’Australie et l’Union européenne, pour leur appui dans la gestion durable des forêts en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

M. ADAM VAN OPZEELAND (Nouvelle-Zélande) a salué le Plan stratégique qui arrive à point nommé pour la communauté forestière internationale.  C’est un Plan avant-gardiste qui propose des approches intégrées et une collaboration au niveau mondial.  Le Plan reconnaît l’importance de la gestion durable de tous les types de forêts pour la santé économique, sociale, environnementale et spirituelle des populations dans le monde entier.  Les objectifs et les cibles contenus dans le Plan, a résumé le représentant, peuvent contribuer à transformer l’ambition en action véritable. 

M. CHERKI DRAIS (Maroc) a souhaité que la mise en place du Plan stratégique tienne compte de ce qui se passe déjà dans les pays en matière de gestion durable des forêts.  Il faut d’abord identifier les besoins des États et leur apporter un soutien adéquat en fonction des six objectifs du Plan.

Mme CARVAJAL (Colombie) a estimé que les forêts reflètent les trois dimensions du développement durable car leur gestion est inséparable du bien-être de l’humanité, du développement économique et social et de la santé de la planète et des espèces vivantes.  La Colombie fait partie des 17 pays ayant le plus fort indice de biodiversité au monde, s’est-elle enorgueillie.  Elle abrite plus de 10% de toutes les espèces connues.  Plus de la moitié de sa superficie est recouverte de forêts.  Autant dire que la Colombie est un pays à vocation forestière. 

Le Gouvernement met donc au point des activités aux niveaux local, national et régional pour la gestion durable des écosystèmes, a expliqué la représentante.  C’est ainsi qu’il a défini sept grandes réserves forestières qui couvrent plus de 51 millions d’hectares.  De plus, le système national des parcs naturels protège une superficie de plus de 10 millions d’hectares de forêts.  Il est aussi envisagé de délivrer des titres fonciers à des communautés afro-colombiennes et autochtones représentant un total de 26,6 millions d’hectares de forêts.  Plus de 52% des forêts naturelles se trouvent en effet sur des territoires autochtones.  La Colombie lance en outre un appel à des sources sûres de coopération et de financement pour contribuer à la gestion durable des forêts. 

Mme EMMA HATCHER (Australie) a indiqué que son pays a une longue histoire de gestion durable des forêts grâce aux peuples autochtones qui habitent sur le territoire depuis plus de 15 000 ans.  Aujourd’hui le pays compte 39 millions d’hectares de forêts protégées et peut se targuer d’avoir une gestion forestière à la fois durable et productive pour l’économie.  La déléguée a néanmoins reconnu l’abatage illégal des arbres et le commerce illicite du bois dans son pays.

Mme NANCY CESPEDES (Chili) a salué le Plan stratégique comme l’opportunité de traiter de façon efficace de la gestion durable des ressources forestières en tenant compte de la spécificité des pays.  Le Pacte a besoin d’un engagement politique et financier, a-t-elle souligné.  Au Chili, le secteur forestier est en cours de restructuration avec la création du Service national forestier.  Cette restructuration se situe dans le droit fil de la politique forestière du pays pour la période 2015-2035 reprenant les demandes de la population qui veut l’aide de l’État pour combattre les incendies de forêt et les changements climatiques et pour protéger la nature.

M. MA GUANGREN (Chine) a souhaité que tous les États Membres prennent des engagements concrets et sans délai pour la mise en œuvre du Plan stratégique et la gestion durable des forêts dans le monde.  Il a appelé au renforcement du Mécanisme de financement mondial en faveur de la gestion durable des forêts, souhaitant notamment que des fonds supplémentaires soient alloués aux pays en développement.  Le délégué a ensuite voulu que le Plan stratégique contribue aux travaux du Forum politique de haut niveau de 2018.  Il a souhaité que son mécanisme d’examen soit souple afin que les rapports ne deviennent pas une nouvelle contrainte pour les États.  La contribution nationale de la Chine sera annoncée ultérieurement, mais, a dit le représentant, mon pays va contribuer à hauteur de 350 000 dollars en 2017 au Fonds d’affectation spéciale à l’appui du Forum des Nations Unies sur les forêts.

Le Pacte stratégique permet d’envisager un monde où tous les types de forêts seront gérés de manière durable et contribueront au développement durable pour les générations présentes et à venir, s’est félicité M. NGUYEN BA NGAI (Viet Nam).  Entre autres qualités, les forêts contribuent à la stabilité des sociétés et à la sécurité nationale.  Elles aident à combattre les changements climatiques et représentent des opportunités d’écotourisme.

Le Viet Nam exporte du bois sur les marchés mondiaux, une industrie qui représente plus de 7 milliards de dollars par an, a précisé le représentant.  Depuis 2009, le Gouvernement met en œuvre des politiques pour les services forestiers et des cadres pour assurer des revenus pérennes dans les communautés.  Mon pays, a-t-il fait remarquer, a été chef de file pour le Programme des Nations Unies sur la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts et sur le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts et de l’augmentation des stocks de carbone forestier dans les pays en développement (REDD-plus).  La gestion des forêts relève de la responsabilité commune de l’humanité, a-t-il fait valoir, en encourageant le Réseau mondial de facilitation du financement forestier à développer de nouvelles ressources.

Mme JOANNE ADAMSON, de l’Union européenne, a estimé que le Plan stratégique est une opportunité importante pour faire avancer la gestion durable des forêts.  Elle a rappelé l’importance de le mettre en place en synergie avec d’autres processus pertinents à l’échelle internationale.  Elle a encouragé tous les participants à ce Forum à contribuer de manière efficace aux travaux afin que les recommandations puissent alimenter les travaux du Forum politique de haut niveau sur le développement durable.  Elle a également souhaité que les rapports inhérents à ce Plan stratégique ne fassent pas doublons à d’autres rapports auxquels sont déjà astreints les États Membres.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. SOUSATH SAYAKOUMMANE a salué l’engagement en faveur de la gestion durable et de la conservation des forêts ainsi que des ressources dont dépendent des millions de personnes dans la région.  Il a souhaité davantage de coordination entre les différents forums qui traitent des forêts.  Les objectifs post-2015, a-t-il rappelé, sont de parvenir à une gestion durable pour pouvoir continuer à fournir des biens et des services tout en protégeant la biodiversité.  L’ASEAN s’efforce de renforcer la capacité de ses États membres en la matière, a poursuivi le représentant.  La bonne gouvernance est essentielle pour en finir avec les activités illégales et la répartition inéquitable des richesses.  Les Plans d’action 2016-2025 et 2017-2030 de l’ASEAN permettront de travailler en faveur des objectifs et des cibles du Plan stratégique, tout en facilitant le commerce, la prise conscience du public et la lutte contre l’impact des changements climatiques.  Quatre pays, a précisé le représentant, ont soumis leurs documents au titre du mécanisme de réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD). 

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a indiqué que son pays a adopté une loi de conservation des forêts primaires qui a permis de déterminer un budget annuel et de diminuer ainsi de 50% le taux annuel de perte du couvert forestier.  L’Argentine a aussi mis en place un système d’alerte précoce à la déforestation mais elle a besoin d’un appui renforcé de la communauté internationale pour améliorer les capacités nationales et avoir accès aux technologies.

M. SOLIS (Panama) a rappelé que son pays avait lancé avec succès en 2015 une opération destinée à récupérer des tonnes de bois illégalement abattu dans les régions de Panama Este et Darién.  En décembre 2015, la Coalition des pays exploitants de bois tropicaux, alors coprésidée par le Panama, est parvenue à ce que l’Accord de Paris reconnaisse le rôle important des forêts pour atténuer l’impact des changements climatiques.  En mars dernier, après une vaste consultation avec toutes les parties prenantes, la Ministre de l’environnement a présenté à l’Assemblée nationale un projet de loi sur des mesures d’incitation pour financer divers projets forestiers.  De plus, elle a signé avec le Président un décret qui réglemente « la reconnaissance de la personnalité juridique des organisations communautaires de base ».  

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. OSAKUADE (Nigéria) a salué l’adoption du Plan stratégique et noté l’importance des politiques forestières pour les économies nationales, notamment dans le cadre de l’éradication de la pauvreté et de la sécurité alimentaire.  Il a également souligné la place centrale de la gestion durable des forêts pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.  Le délégué a en outre indiqué la nécessité, pour les pays africains, de bénéficier de facilités de financement en vue de renforcer leur gestion durable des forêts. 

Le Forum des Nations Unies sur les forêts devient la voix de l’autorité s’agissant de la gestion durable des forêts, s’est félicitée Mme SYBILLE VERMONT (Suisse).  Mais, a-t-elle ajouté, « une voix, ce n’est toujours pas un chœur et il va falloir accélérer les discussions ».  Relevant que 2017 est une année budgétaire, elle a demandé au Secrétariat de fournir au Forum des informations budgétaires avant mercredi.

M. YOUSSOUPH DIALLO (Sénégal) a indiqué que son pays avait bénéficié d’une assistance technique pour tester le Réseau mondial de facilitation du financement forestier.  La Direction des eaux et forêts du Sénégal s’attache à protéger les mangroves et les palmeraies, entre autres, et à assurer une gestion durable des systèmes forestiers.  Il s’agit aussi de lutter contre la désertification et la dégradation des terres et d’améliorer la vie des populations locales.  Tout en se félicitant des progrès déjà accomplis avec le Réseau mondial, un pilier de la mise en œuvre du Plan stratégique sur les forêts, le représentant a souhaité le renforcement des capacités des pays et un transfert accru de technologies.

Dans la perspective de l’évaluation, en 2020, des avancées réalisées dans le cadre des objectifs sur les forêts et des objectifs de développement durable, le représentant a demandé que soit accordée une attention particulière aux pays en développement avec des écosystèmes fragiles, de même qu’à l’abattage illégal de bois et au commerce frauduleux des produits forestiers.  Pour sa part, a-t-il expliqué, le Sénégal est parvenu à protéger sa biodiversité, y compris des espèces particulières de forêt tropicale.  Le Sénégal, a-t-il assuré, fera les efforts nécessaires au niveau national pour une véritable promotion de la gestion durable des forêts, des énergies traditionnelles et de substitution, et pour une gestion équilibrée des ressources par les populations elles-mêmes.

M. SOUMANA ADAMOU (Niger) a affirmé que la question de la gestion durable des forêts et des arbres hors forêt est pleinement intégrée dans la législation nationale nigérienne.  Il a insisté sur l’importance du Réseau mondial de facilitation du financement forestier pour la mobilisation des ressources et a salué la contribution du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF).

Mme MOSHIBUDI RAMPEDI (Afrique du Sud) a rappelé que son pays avait participé activement aux différents processus de conception des objectifs de développement durable.  Elle a mis l’accent sur l’élimination de la pauvreté et la sécurité alimentaire « par le biais d’une gestion participative des forêts ».  Le Forum devra prendre en compte le cycle d’examen du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, a-t-elle relevé.  À son tour, elle a insisté sur la prise en compte des circonstances et des priorités nationales et sur le « caractère volontaire » de la reddition des comptes au Forum sur les forêts.  Elle a encouragé les organes et les agences spécialisés du système des Nations Unies à constituer des synergies entre les objectifs. 

M. KANDEL (Népal) a relevé que la dernière politique forestière du Népal, adoptée en 2015, tient compte de nombreuses exigences contenues dans le Plan stratégique des Nations Unies.  Plus de 3 000 communautés gèrent les forêts au Népal où la foresterie communautaire est devenue un modèle de gestion durable.  Il a émis le vœu de voir la communauté internationale apporter de l’aide aux pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA), afin de les accompagner dans la gestion durable de leurs forêts.  Il a aussi souhaité que le Plan stratégique soit désormais mis en œuvre sur le terrain.

M. YUREVICH (Bélarus) a indiqué que la moitié des terres de son pays sont couvertes de forêts, de marais et de lacs.  Le secteur forestier y est le deuxième plus important après l’agriculture. Les programmes forestiers sont élaborés en tenant compte des intérêts économiques, écologiques et sociaux, et dans le respect des principes de bonne utilisation des forêts et de préservation des forêts naturelles.  Plus de la moitié des forêts, qui recouvrent un million d’hectares, fournissent « une protection écosociale » et sont certifiées, s’est félicité le représentant.  Grâce aux programmes de développement quinquennaux du secteur forestier (2015-2020), le pourcentage de forêts au Bélarus a augmenté de 5%.

M. PEDRO SOUST (Uruguay) a affirmé que son pays a avancé dans le cadre de l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques grâce à une bonne gestion de ses forêts.  Il s’est enorgueilli qu’une loi ait notamment permis de protéger les forêts primaires, tout en faisant passer les revenus annuels tirés des forêts de 15 millions de dollars à 1,6 milliard de dollars.  Il a en outre salué le soutien de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a contribué au renforcement de la structure nationale de gestion des forêts.

M. OSEA NAIQAMU (Fidji) a reconnu que les forêts jouent un rôle crucial dans la préservation des écosystèmes des petits États insulaires en développement et la conservation des puits de carbone.  « Il faut sans cesse lutter contre la dégradation des mangroves », s’est-il plaint.  Pour renforcer la résilience des communautés côtières, combattre les changements climatiques et s’adapter, un plan d’action a été annoncé en avril dernier à Bali.  De bons moyens de mise en œuvre du Plan stratégique permettront de surmonter les grands défis auxquels se heurtent de petits pays comme le mien, a estimé le représentant.  Les Fidji ont achevé leur plan d’action national pour l’Instrument forestier et souhaite maintenant parachever le processus avec les parties concernées, a-t-il précisé.  Le Gouvernement a conçu des programmes de plantation pour garantir une expansion des forêts d’environ 500 hectares par an et des mécanismes pour réduire les émissions de CO2 à partir de 2020 dans le cadre d’un Programme REDD-plus Fidji.  Enfin, il a fait remarquer que la capacité des Fidji à accéder à des moyens financiers et technologiques était limitée.

Au nom des pays membres du Processus de Montréal -Argentine, Australie, Canada, Chili, Chine, États-Unis, Fédération de Russie, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, République de Corée et Uruguay-, M. ZHANG SONGDAN (Chine) a rappelé que le Groupe de travail du Processus de Montréal a été formé en 1994 afin de répondre à l’impératif d’une gestion durable des forêts.  L’une de ses tâches première est d’élaborer et de mettre en œuvre des critères et des indicateurs convenus au niveau international pour la conservation et la gestion durable des forêts tempérées et boréales. C’est dans ce cadre, a indiqué le représentant, qu’une session de travail du Groupe a eu lieu en août 2016 en Chine, sanctionnée par une Déclaration qui a été ratifiée par les pays membres.  Ces pays ont consenti à des efforts pour la bonne gestion des forêts des zones tempérées du globe et entendent mettre en place un cadre flexible qui permettrait de gérer les nouveaux défis, a souligné le délégué avant de plaider pour une plus grande collaboration entre les différents acteurs de la conservation forestière dans le monde.

Tout en se félicitant de l’adoption du Plan stratégique, M. BANOENG-YAKUBO (Ghana) a indiqué que l’engagement de son pays pour combattre le déboisement et la dégradation des forêts s’est traduit par le lancement d’un ensemble d’initiatives nationales, y compris l’adoption d’une politique de gestion des forêts et de la faune sauvage, d’un plan-cadre d’exploitation forestière (2016-2036), d’une stratégie de plantation forestière et d’un programme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (Ghana REDD+).  Ce dernier, a-t-il précisé, est financé par le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier (FPCF) de la Banque mondiale. 

En outre, a poursuivi le représentant, le Ghana a instauré une période de célébration d’une durée annuelle de cinq mois, à compter de la Journée internationale des forêts, chaque 21 mars, pour sensibiliser l’opinion publique au rôle des forêts.  Le délégué a salué la création du Réseau mondial de facilitation du financement forestier, qui permet aux États Membres de s’approprier les ressources nécessaires à la mise en œuvre du Plan stratégique.

M. BOUNSOUANE PHONGPHICHITH, Directeur de la planification et de la coopération au Ministère de l’agriculture et de la foresterie de la République démocratique populaire lao, a indiqué que son pays a adopté une stratégie forestière à l’horizon 2020, et qu’une loi datant de 2007 classe les forêts en trois catégories principales: les forêts de production, les forêts de conservation et les forêts de protection.  Il a appelé toutes les parties prenantes, y compris le système des Nations Unies, les partenaires au développement et les organisations internationales pertinentes, à continuer d’apporter leur appui technique et financier à la gestion des forêts dans son pays.

M. LI ZHIYONG, Réseau INBAR, organisation intergouvernementale spécialisée dans l’amélioration des fonctions sociales, économiques et environnementales du bambou et du rotin, a assuré que ses 32 États Membres souhaitaient réaliser le Programme 2030 et coopérer avec les membres de Forum pour lutter contre la pauvreté et les changements climatiques, promouvoir une économie verte et restaurer les paysages.  Il a espéré qu’INBAR jouera un rôle inédit pour la bonne mise en œuvre du Plan stratégique. 

Au nom de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE), du Bureau régional pour l’Europe et l’Asie centrale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de Forest Europe, Mme DEDA a salué l’adoption du Plan stratégique, lequel permettra de mieux inclure les organisations régionales, qui assurent la liaison entre les mesures internationales et les initiatives nationales.  Réaffirmant l’importance des partenariats régionaux dans la lutte contre le déboisement et la dégradation des forêts, la déléguée s’est dite fière de célébrer cette année le soixante-dixième anniversaire du partenariat entre la CEE et la FAO pour la préservation des forêts paneuropéennes.  Elle s’est également dite fière de ce que ce partenariat paneuropéen ait été élargi, au cours des 25 dernières années, à la coopération avec Forest Europe, dont la contribution au concept de gestion durable des forêts n’est plus à démontrer.

M. ACUZELL, Grand groupe des agriculteurs, a souligné la place « indispensable » de son Groupe pour le succès du Plan stratégique.  Les agriculteurs et les petits propriétaires forestiers peuvent contribuer à la mise en œuvre des accords politiques comme l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Il faut les aider à investir dans la gestion durable des ressources forestières et à lutter contre les changements climatiques, notamment à travers la séquestration du carbone dans les arbres en croissance et la promotion de produits du bois.  Nos organisations, a-t-il ajouté, permettent le commerce équitable et il faut leur donner l’autorisation de planter deux arbres là où elles n’en collectent qu’un.  

Table ronde sur les contributions des membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, partenaires des Nations Unies et les parties prenantes de la mise en application du Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030)

Mme EVA MULLER, Directrice de la Division des politiques et des ressources forestières à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a noté que les organisations internationales telles que la FAO ont déjà aligné leurs stratégies et programmes sur les objectifs de développement durable et elles comptent bien faire de même avec le Plan stratégique.  Le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) s’est doté d’un nouveau plan de travail qui souligne les contributions collectives de 14 membres à la mise en œuvre du Plan stratégique.  Ces contributions visent à faciliter les progrès dans chacun des objectifs du Plan et compte tenu de la nature intégrée de ces objectifs, il est évident qu’elles seront aussi des contributions aux objectifs de développement durable, à l’Accord de Paris sur les changements climatiques, aux objectifs de biodiversité d’Aichi, au Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, aux objectifs contre la dégradation des terres et autres.  S’agissant de la FAO en tant que telle, elle a fait de la lutte contre les changements climatiques une haute priorité et a donné pour thème à la prochaine conférence de ses membres « les changements climatiques et leur impact sur le travail de la FAO ».  L’Organisation a créé le Département des changements climatiques, de la biodiversité, des terres et de l’eau pour illustrer l’attention qu’elle accorde désormais à ces questions. 

La FAO a aussi développé un cadre commun pour appuyer le dialogue sur l’identification des actions possibles pour la mise en œuvre du Programme 2030.  Les cinq principes de ce cadre sont directement liés aux objectifs du Plan stratégique.  La FAO doit aussi aider les pays à intégrer la gestion durable des forêts dans les plans de développement et à identifier de nouveaux modes de financement.  L’Organisation doit faire de même pour l’intégration de la foresterie et entend poursuivre la réflexion sur les moyens de renforcer la contribution de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche à la mise en œuvre du Programme 2030 et d’intégrer la biodiversité dans toutes ces activités.  La Directrice a annoncé des rapports qui viendront montrer l’ampleur de cette intégration. 

Mme CAROLE SAINT-LAURENT, Directrice adjointe du Programme mondial pour les forêts et les changements climatiques à l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (UICN), a rappelé que l’UICN a été à l’origine de la Déclaration de New York sur les forêts, un engagement à restaurer 350 millions d’hectares de forêts à l’horizon 2030.  Elle a aussi présenté certains programmes de restauration soutenus par l’UICN à travers le monde. 

Mme MILENA SOSA-SCHMIDT, Spécialiste des questions scientifiques au Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a assuré que la CITES entend contribuer à certains des objectifs de développement durable, notamment les objectifs 15 et 17 portant respectivement sur « la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres » et sur « les partenariats pour la réalisation des objectifs ».  Elle a aussi expliqué que la CITES a permis de faire des avancées notables en matière de préservation, par exemple en mettant l’accent sur la préservation de certaines espèces d’arbres qui sont protégés quand ils apparaissent sur les listes des espèces en danger de la Convention.  Elle a aussi présenté les actions de la CITES en rapport avec les six objectifs du Plan stratégique des Nations Unies sur les forêts (2017-2030).

M. XIA JUN, Directeur exécutif adjoint du Réseau de la région Asie-Pacifique pour la gestion durable et la remise en état des forêts, a relevé que ce Réseau comptant 31 membres, dont 26 États, a pour objectif principal de contribuer à l’augmentation de la couverture forestière dans la région, conformément aux vœux qui ont prévalu à sa création en 2007.  Il s’est réjoui du fait que 77% de cet objectif a déjà été atteint.  Il a dit que les organisations régionales comme la sienne peuvent aider à atteindre les objectifs mondiaux en matière de gestion durable des forêts en mettant sur pied des programmes à l’échelle régionale.

Que devons-nous faire pour mettre en œuvre le Plan stratégique?  Qui va faire quoi?  a demandé l’animateur de la table ronde, M. HOSNY EL-LAKANY, Professeur émérite à l’Université d’Alexandrie et Directeur du programme international de foresterie à la faculté de foresterie de l’Université de la Colombie britannique au Canada.

Ce qu’il faut faire?  Demandons au Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) de continuer à collaborer avec toutes les parties prenantes dans le monde entier, a suggéré le délégué de la Malaisie qui a aussi invité le Forum des Nations Unies sur les forêts à éviter de faire doublon à d’autres initiatives du même genre.  Le Forum doit continuer de jouer un rôle de premier plan dans la mobilisation des fonds en faveur des programmes de gestion durable des forêts dans les pays en développement.

Qui va faire quoi?  En Amérique centrale, a affirmé le représentant du Mexique, nous avons instauré un dialogue qui permet de travailler en synergie.  Les initiatives en matière de forêts sont parfois si diverses qu’il est difficile de faire la part des choses, d’où l’importance d’organes comme le Forum.  Il faut une plus grande participation des organisations de la société civile, a ajouté son homologue de l’Indonésie, en parlant en particulier du PCF.  Cet avis a été partagé par le délégué de la République islamique d’Iran.  D’ailleurs, s’est-il inquiété, comment compte faire le PCF pour veiller à ce que toutes les cibles des objectifs de développement durable en matière de forêts soient atteintes d’ici à 2030? 

Le PCF ne ménagera aucun effort pour apporter sa contribution, a promis la Directrice de la Division des politiques et des ressources forestières de la FAO.  Mais, a-t-elle tenu à souligner, ce sont les États eux-mêmes qui ont adopté ces objectifs et cibles.  Ils en sont donc tous solidairement comptables.  Ne refusant aucunement sa responsabilité, le représentant de l’Union européenne a jugé important que le Plan stratégique tienne dûment compte des 17 objectifs de développement durable.  Il faut partager les meilleures pratiques et les enseignements tirés de l’expérience.  Le Secrétariat de l’ONU doit sensibiliser la communauté internationale et faciliter la contribution des organisations et des États qui ne sont pas membres du PCF.

Justement, le représentant de l’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) a souligné la contribution que pourrait apporter la science à la gestion durable des forêts et rappelé que son institution compte pas moins de 15 000 chercheurs à travers le monde.  Il a par exemple évoqué un nouveau groupe d’experts sur les forêts et l’eau qui prépare un rapport pour les décideurs et le Forum politique de haut niveau sur le développement.  À l’instar de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, beaucoup d’intervenants ont insisté sur le soutien à apporter aux pays en développement.  

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