Session de 2017,
9e et 10e séances - matin & après-midi
ECOSOC/6817

Lancement du débat sur les activités de développement de l’ONU avec pour ambition de repositionner le développement durable au cœur des Nations Unies

« Réaliser les objectifs de développement durable n’est pas une option, c’est un impératif », déclare la Vice-Secrétaire générale de l’ONU

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohammed, a déclaré ce matin, à l’ouverture du débat consacré aux activités opérationnelles de développement du Conseil économique et social (ECOSOC), que le Secrétaire général de l’ONU était « déterminé à repositionner le développement durable et inclusif au cœur des Nations Unies ».  Ce repositionnement se fera en suivant trois principes: le renforcement du leadership, la gestion du déficit de confiance envers l’ONU et la focalisation sur les résultats au niveau des pays.

L’ECOSOC, qui a entamé aujourd’hui l’examen du rapport de mise en œuvre de la résolution* de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies portant notamment sur l’analyse du financement, a été la première tribune où s’exprimait Mme Mohammed qui a pris ses fonctions aujourd’hui même.

La Vice-Secrétaire générale a expliqué qu’il fallait établir des ponts entre l’action de l’ONU sur les plans de l’humanitaire, du développement et de la paix, tout en redéfinissant les modes de financement et de mise en œuvre des activités opérationnelles.  « Nous devons bâtir sur ce qui existe tout en étant prêts à introduire les changements nécessaires », a-t-elle estimé.

Comme l’a expliqué le Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Cristián Barros Melet, le débat de l’ECOSOC, qui durera sur trois jours, doit contribuer à lancer la mise en œuvre du nouvel examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, adopté il y a deux mois.  Cela se fera en trois étapes: examen des propositions demandées au Secrétaire général pour renforcer la cohérence et l’efficacité du système de développement de l’ONU; discussions sur les étapes concrètes immédiates; propositions quant aux ajustements nécessaires à apporter au système pour améliorer l’impact de l’aide offerte.

Le Ministre chilien du développement social, M. Marcos Barraza Gómez, a reconnu que les organismes des Nations Unies étaient appelés à se réformer pour pouvoir accompagner les pays dans leur transformation, notamment en renforçant la coordination et la cohérence de leurs travaux.  « Nous avons besoin de planifications adaptées au XXIe siècle », a-t-il dit. 

Les intervenants n’ont pas voulu une révolution du système, mais une simple évolution, afin qu’il soit en mesure d’accompagner au mieux la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La représentante du Brésil a, d’ailleurs, fait remarquer que la résolution sur l’examen quadriennal n’avait pas dit qu’il fallait changer cette architecture ou la remanier.  C’est surtout d’une « synergie au Siège » dont nous avons besoin, a expliqué le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

La Vice-Secrétaire générale a, en effet, relevé que les Nations Unies avaient besoin d’un degré plus élevé d’intégration, de coordination, de redevabilité et de transparence.  Pour elle, les efforts des Nations Unies doivent s’adapter aux besoins, aux priorités et aux capacités des pays.  Elle a aussi voulu que l’Afrique reste la priorité des Nations Unies du fait de sa vulnérabilité, en prédisant que « le succès de l’Afrique sera le succès du monde ».

Il faudrait donc, à son avis, renforcer les capacités de l’ONU aux niveaux régional et mondial, en réexaminant son rôle en tant que « centre mondial de connaissance et responsable de l’établissement des normes et standards ».

Parmi les critiques entendues aujourd’hui quant à l’efficacité du système, on a mentionné une certaine fragmentation des activités opérationnelles, la concurrence des financements entre les agences, la complexité des pratiques opérationnelles en vigueur au sein des organismes de l’ONU et le manque de transparence dans les procédures. 

« Nous devons bâtir sur ce qui existe tout en étant prêts à introduire les changements nécessaires », a annoncé Mme Mohammed avant de promettre de coordonner les rapports du Secrétaire général, en collaboration avec le Département des affaires économiques et sociales (DAES) et les entités du système de développement de l’ONU.  La tâche la plus urgente est de faire les recommandations attendues pour juin 2017, comme l’a demandé l’Assemblée générale au Secrétaire général.

Deux tables rondes ont aussi marqué cette première journée, l’une sur « l’établissement d’un système des Nations Unies pour le développement plus fort pour l’accomplissement du Programme 2030 », l’autre sur les « fonctions et capacités nécessaires pour améliorer le soutien collectif au système des Nations Unies pour le développement dans la mise en œuvre du Programme 2030 », avec les dirigeants des principales agences onusiennes.

L’ECOSOC poursuivra ses travaux demain, mercredi 1er mars, à partir de 10 heures, et tiendra un débat général dans l’après-midi.

* A/RES/71/243

DÉBAT CONSACRÉ AUX ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT

Déclarations liminaires

M. CRISTIÁN BARROS MELET, du Chili, Vice-Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a dit que l’objectif de ce débat était de contribuer à lancer la mise en œuvre du nouvel examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, adopté il y a deux mois.  Les bases de notre travail seront jetées, a-t-il dit, après avoir reçu les propositions demandées au Secrétaire général dans le cadre de l’examen quadriennal complet.  Il a expliqué qu’il faudrait ensuite débattre des étapes concrètes immédiates que le système de développement des Nations Unies pourrait prendre pour renforcer la cohérence et l’efficacité de tout le système.  Puis, a-t-il ajouté, nous réfléchirons aux ajustements nécessaires à apporter au système pour améliorer l’impact de l’aide offerte aux différents groupes de pays, afin que cette aide contribue à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Après deux années de discussions intergouvernementales sur l’avenir du système des Nations Unies pour le développement, les États Membres ont reconnu que ce système se trouvait à un moment critique où d’importantes décisions sont nécessaires pour soutenir les États Membres à réaliser le Programme 2030, a rappelé M. Barros Melet.  C’est pourquoi la résolution de l’Assemblée générale sur l’examen quadriennal complet a demandé au Secrétaire général de préparer des propositions sur le fonctionnement et les capacités de ce système.  Ces options pourront permettre aux États Membres de prendre des décisions sur les changements requis à plusieurs niveaux pour la transformation du système de développement de l’ONU, afin qu’il puisse se mettre au niveau de l’ambition du Programme 2030.  C’est un processus qui demande un leadership fort de la part des États Membres et du Secrétariat, a précisé le Vice-Président de l’ECOSOC.

M. Barros Melet a rappelé que le système de développement des Nations Unies avait connu plusieurs changements transformateurs par le passé, depuis que les activités opérationnelles pour le développement étaient devenues parties intégrantes du travail de l’Organisation à la fin des années 1940.  Le financement de ces activités, par exemple, a changé de manière fondamentale en s’écartant de la dépendance aux ressources de base pour aller davantage vers un financement par des contributions volontaires et arriver finalement à une majorité de financements très ciblés.  Étant donné les incidences importantes de ces modes de financement sur la gouvernance, les capacités et les partenariats du système de développement des Nations Unies, il a jugé nécessaire d’examiner si ces changements dans les règles et les pratiques de financement auraient affaibli le caractère multilatéral de ce système.

Le Vice-Président a également posé la question de savoir si les principes et le mode opératoire des activités opérationnelles des Nations Unies répondaient aux exigences d’intégration et de coordination du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme AMINA J. MOHAMMED, qui a pris ses fonctions ce matin même, a indiqué que, dans le cadre de sa précédente fonction de ministre au Nigéria, elle avait pu toucher du doigt l’importance et la complexité de la lourde tâche que représente la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Nous aurons besoin, a-t-elle estimé, d’« établir des priorités équilibrées, mobiliser de nouveaux investissements, construire de nouveaux partenariats dynamiques et persuader les décideurs politiques et tout le monde d’acquérir de nouvelles compétences et d’adopter de nouvelles perceptions ».  « Réaliser les objectifs de développement durable n’est pas une option, c’est un impératif pour un avenir de prospérité sûr et pour le respect des droits de l’homme pour tous », a-t-elle affirmé. 

Mme Mohammed a souligné les avancées notables de ces 20 dernières années, comme en Afrique où la pauvreté a diminué, l’espace démocratique s’est élargi et les gens sont davantage connectés aux nouvelles technologies de la communication.  Toutefois, du fait de sa vulnérabilité, l’Afrique doit rester la priorité des Nations Unies, a-t-elle plaidé, ajoutant qu’à plusieurs égards, « le succès de l’Afrique sera le succès du monde ».  Elle a aussi appelé à renforcer les efforts en direction des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral et des petits États insulaires en développement (PEID), afin de réduire leur vulnérabilité et de renforcer leur résilience.

« Il est important qu’à travers le monde, on accorde la priorité aux plus défavorisés », a-t-elle encore prescrit en faisant observer l’inégalité du partage des bénéfices de la mondialisation.  La moitié des richesses de la planète est contrôlée par une poignée d’hommes riches, alors que 200 millions de personnes sont sans emploi, a-t-elle noté.  Dans le même temps, a-t-elle expliqué, la discrimination liée au genre limite les opportunités et le potentiel des femmes et filles de tous les pays.  Elle a aussi évoqué des problèmes majeurs tels que les changements climatiques, l’urbanisation, la croissance démographique, la rareté de l’eau et les grands mouvements de population.  Elle a relevé que la peur et la méfiance guident de plus en plus le discours politique, appelant chacun à changer cet état de fait.

« Nous avons un plan, et il est ambitieux », a annoncé la Vice-Secrétaire générale en notant que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était « un plan pour tous, avec la promesse de ne laisser personne de côté ».  Rappelant que les 17 objectifs de développement durable sont « universels, interconnectés et indivisibles », elle a souligné leur caractère global et la nécessité de suivre une approche holistique en faveur de la paix, du développement et des droits de l’homme. 

En ce qui concerne le nord-est du Nigéria, elle a expliqué que toutes les parties prenantes devaient suivre une approche intégrée et adopter des mesures harmonisées, afin de résoudre les défis interconnectés de la dégradation de l’environnement, de la rareté des ressources, des inégalités, de la pauvreté persistante, des conflits et de l’extrémisme violent, des défis qui sont finalement ceux de toutes les régions du monde. 

Si la réalisation des objectifs de développement durable réduira les anxiétés, offrira une vie meilleure et posera une fondation solide pour la stabilité et la paix, ce succès, a averti Mme Mohammed, exige une approche plus audacieuse du financement et des partenariats.  Elle a ainsi invité tous les pays à repenser leurs systèmes, à redéfinir la planification traditionnelle, l’action et le suivi.  Invitant aussi les Nations Unies à s’adapter, elle a apprécié le caractère à la fois ambitieux et clair de la résolution sur l’examen quadriennal complet.

De l’avis de la Vice-Secrétaire générale, les Nations Unies ont besoin d’un degré plus élevé d’intégration, de coordination, de redevabilité et de transparence, et « nous devons être plus que la somme de nos parties ».  Les efforts des Nations Unies doivent, a-t-elle recommandé, s’adapter aux besoins, priorités et capacités des pays, ce qui implique de devenir plus efficace, plus cohérent et plus agile au niveau de chaque pays.  Il faudrait donc renforcer les capacités de l’ONU aux niveaux régional et mondial et réexaminer son rôle en tant que « centre mondial de connaissance et responsable de l’établissement des normes et standards ».

La Vice-Secrétaire générale a prévenu que les méthodes de coordination traditionnelles ne suffiraient plus, invitant dès lors à repenser la manière de travailler, en se focalisant moins sur les processus que sur les résultats.  Dans le même temps, elle a demandé d’autonomiser les jeunes afin qu’ils participent à la vie politique et économique de leurs pays et de leurs communautés.  Elle a également appelé à utiliser au mieux les données et les technologies, en faisant valoir le rôle des États Membres pour insuffler une gouvernance effective dans des espaces où il n’y en a pas, notamment dans les secteurs de l’ingénierie génétique et de l’intelligence artificielle.

Mme Mohammed a déclaré que « le Secrétaire général est déterminé à repositionner le développement durable et inclusif au cœur des Nations Unies ».  Cela va se faire en mettant en avant trois principes: le renforcement du leadership, la gestion du déficit de confiance envers l’ONU et la focalisation sur les résultats au niveau pays.  Au sujet du second point, elle a plaidé pour la transparence et la redevabilité à tous les niveaux, tout en rendant le système plus sensible aux priorités nationales.  Quant à l’accent à mettre sur les résultats dans les pays, elle a expliqué qu’il faudrait établir des ponts entre l’action humanitaire, le développement et la paix, tout en redéfinissant les modes de financement et de mise en œuvre des activités opérationnelles.  Nous devons bâtir sur ce qui existe tout en étant prêts à introduire les changements nécessaires, a prescrit la Vice-Secrétaire générale.

À ce propos, comme la résolution sur l’examen quadriennal complet a établi une approche pour examiner le système de développement onusien, la Vice-Secrétaire générale a promis de coordonner les rapports attendus du Secrétaire général, en collaboration avec le Département des affaires économiques et sociales (DAES) et les entités du système de développement des Nations Unies.  La tâche la plus urgente sera de faire des recommandations qui sont attendues pour juin prochain.  Elle a aussi expliqué que c’est la capacité de combiner à la fois des fonctions normatives et des capacités opérationnelles qui rend le système de développement des Nations Unies incomparable et unique.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 exige que l’ONU se réinvente afin de mieux servir les États Membres, a-t-elle conclu avant d’avertir que la tâche sera ardue, mais que rien n’est impossible quand on travaille ensemble.

ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT  (A/72/61–E/2017/4)

Table ronde interactive sur le thème « Établir un système des Nations Unies pour le développement plus fort pour l’accomplissement du Programme 2030 »

M. MARCOS BARRAZA GÓMEZ, Ministre du développement social du Chili, a souligné les réalisations de son gouvernement dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement qui ont conduit à une réduction significative de la pauvreté, avant de présenter les défis qui restent à relever pour son pays, notamment pour éliminer les inégalités entre les sexes, et réduire les écarts de développement entre le milieu rural et le reste du pays.  Reconnaissant la nécessité de parvenir à un développement plus inclusif et réellement durable, il a indiqué que le programme national de développement du Chili a été aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, avec un accent particulier sur la lutte contre les inégalités. 

Le Gouvernement a mis en place des réformes structurelles, notamment dans le secteur de l’éducation afin d’offrir à tous une éducation gratuite et de qualité.  En outre, le système budgétaire et fiscal a été amélioré, en se basant sur le principe selon lequel ceux qui gagnent le plus doivent contribuer davantage.  Ces efforts ont permis de gagner 3 points de produit intérieur brut, permettant ainsi de soutenir le financement de la réforme de l’éducation et d’autres aspects du développement social.  Le Gouvernement a également adopté une réforme de l’emploi pour qu’il y ait un meilleur équilibre entre les capacités de négociation des salariés et celles des employeurs et, en fin de compte, arriver à une meilleure distribution des revenus.

Parmi les autres projets en cours d’exécution, le Ministre a cité une analyse des stratégies existantes pour voir tout ce qui pourrait aider à réaliser les objectifs de développement durable.  Le Chili, a-t-il ajouté, prévoit de soumettre en 2017 un rapport volontaire sur son développement, qui sera axé sur la lutte contre les inégalités entre les sexes.

Il ne faut pas occulter les défis posés au développement durable par l’impact des changements climatiques, a ensuite souligné le Ministre en parlant des incendies forestiers conséquents qu’a connus son pays l’été dernier.  Il a aussi souligné la nécessité de procéder à la réforme du mécanisme démocratique de la gouvernance qui devrait être axée sur le développement local et national.   

Le Ministre a rappelé que les organismes des Nations Unies étaient appelés à se réformer pour pouvoir accompagner les pays dans leur transformation, notamment en renforçant la coordination et la cohérence de leurs travaux.  « Nous avons besoin de planifications adaptées au XXIe siècle », a-t-il précisé, plaidant pour un renforcement des capacités de production de statistiques dans les pays en développement.  Il a aussi appelé à réfléchir aux avantages de la coopération régionale, avant de recommander de suivre un objectif politique national pour chaque État.

Avant de terminer, le Ministre a indiqué que chaque État devait respecter l’engagement international qu’il a contracté.  Pour y parvenir, il devrait impliquer étroitement le secteur privé et la société civile.  

M. THOMAS SILBERHORN, Secrétaire d’État parlementaire au Ministère de la coopération économique et du développement de l’Allemagne, a estimé qu’il fallait désormais un système des Nations Unies robuste, guidé par un nouveau style de leadership.  Il a expliqué que les 1 432 bureaux de pays du système de développement des Nations Unies devaient avoir des fonctions clairement définies et que chaque agence devait avoir un rôle établi.  Il a également appelé à adopter de nouveaux modes de financement, arguant que le modèle des appels de contribution était devenu désuet.  M. Silberhorn a en outre plaidé pour plus de transparence et de reddition des comptes de la part du système de développement onusien.  Il faut également, a-t-il ajouté, un financement approprié du système de coordonnateur résident.

Mme SISOMBOUN OUNAVONG, Directrice générale du Département de la coopération internationale du Ministère de la planification et de l’investissement de la République démocratique populaire lao, a expliqué que le double objectif de cette discussion était de réfléchir aux ajustements nécessaires au sein du système de développement des Nations Unies pour améliorer l’impact de l’aide aux États Membres pour réaliser le Programme 2030, et de formuler des recommandations concrètes sur la manière dont ce système peut parvenir en commun à des résultats en se coordonnant aux niveaux mondial, régional et national.

Dans un monde qui change rapidement, et compte tenu de la complexité du processus permettant de parvenir à des résultats, il est important que le système de développement des Nations Unies se modernise et s’assouplisse, ce qui exige une harmonisation et une simplification de ses méthodes de travail, a conseillé Mme Ounavong.  Elle a également estimé que l’alignement ne concernait pas seulement les cadres stratégiques et politiques qui répondent aux besoins et priorités du pays, mais aussi l’utilisation des systèmes du pays lui-même.  Par ailleurs, l’investissement dans le perfectionnement du personnel et dans le recrutement d’un personnel hautement qualifié sont des éléments essentiels pour doter le système de développement des Nations Unies des capacités nécessaires à son travail.

Mme Ounavong a en outre expliqué que la performance du système de développement des Nations Unies dépendait de sa capacité à mobiliser un financement adéquat et de qualité, car cela lui permet de remplir ses fonctions essentielles et de maintenir son avantage comparatif.  L’ambition du Programme 2030 met le système de développement de l’ONU au défi de dépasser l’approche « année par année, secteur par secteur, projet par projet », pour viser plutôt un financement durable et prévisible.  Pour cela, il est important d’explorer les modalités de financements novateurs et de renforcer la transparence et la reddition des comptes des flux de financement.  Elle a aussi jugé vital, pour le système de développement des Nations Unies, de s’engager dans un partenariat stratégique de manière efficace et efficiente.

Le Gouvernement de la République démocratique populaire lao attend du système de développement des Nations Unies, pour être accompagné dans la réalisation des objectifs de développement, qu’il offre un soutien normatif intégré à la mise en œuvre et un suivi des objectifs.  Le système onusien doit aussi apporter des conseils stratégiques fondés sur des données probantes, intégrer les objectifs de développement durable au processus de planification national et provincial, renforcer les capacités par une assistance technique, optimiser les partenariats, faciliter le partage des connaissances et contribuer à la collecte et à l’analyse de données exhaustives et désagrégées.

M. CHARLES ASSAMBA ONGODO, Directeur général de la planification et du développement régional au Ministère de l’économie du Cameroun, a dit que son gouvernement mettait en œuvre le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) pour la période 2013-2017 avec l’appui du système des Nations Unies, conformément à la vision du pays de devenir une économie émergente d’ici à 2035.  Le nouveau « PNUAD » pour la période 2018-2020, qui a été signé en décembre dernier, est aligné sur les objectifs de développement durable de l’ONU, a-t-il ajouté.  Il a assuré que son ministère s’efforce d’intégrer ces objectifs dans les politiques, les stratégies et les programmes nationaux.

Le Gouvernement camerounais a cherché à identifier les sources possibles de mobilisation de ressources, ainsi que les mécanismes adéquats pour la mise en œuvre des objectifs de développement et leur suivi.  Le Gouvernement a élaboré avec l’équipe de pays des Nations Unies une feuille de route intitulée « En cours d’exécution » pour assurer un appui plus cohérent de l’ONU et une utilisation partagée de données et des analyses des politiques.  La planification et la mise en commun des ressources permettraient de remédier au manque de financement dans des domaines critiques tels que la nutrition, le chômage, la gestion des catastrophes, les changements climatiques et la sécurité, a ajouté M. Ongodo.

M. MUKHISA KITUYI, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), s’est montré optimiste quant à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui, à son avis, devrait permettre de soutenir les plus vulnérables.  C’est dans cette optique que la CNUCED a, par exemple, lancé un programme de promotion du commerce numérique, en partenariat avec une quinzaine d’institutions internationales et une vingtaine d’entreprises d’envergure mondiale.

Afin de s’assurer du succès du programme de développement international, M. Kituyi a également souhaité qu’un distinguo soit établi entre la coordination au sein du système de développement des Nations Unies et la coordination visant à garantir la bonne mise en œuvre du programme.  Il a en outre plaidé pour un financement plus efficace des efforts de développement, déplorant à cet égard que l’aide publique au développement (APD) soit aujourd’hui en perte de vitesse.  Il a également souhaité voir renforcer le rôle des cinq commissions économiques régionales des Nations Unies.

Pour lancer la discussion, M. JAMES COCKAYNE, modérateur de la table ronde, a demandé aux intervenants de réfléchir aux éléments clefs d’une architecture de financement améliorée, capable de stimuler une action transversale du système de développement des Nations Unies.

Avant toute chose, le représentant de l’Irlande a tenu à préciser que le Programme 2030 était clair sur la responsabilité qui incombe en premier lieu aux États Membres de mobiliser les ressources et de renforcer les capacités pour réaliser les objectifs de développement durable.

Le représentant du Japon a demandé des précisions au Secrétaire d’État allemand sur sa proposition de « remaniement du système de financement des Nations Unies » et a voulu savoir « comment on pouvait établir de bonnes relations entre l’ONU et les institutions financières internationales ».

Le Secrétaire d’État allemand pour la coopération économique et le développement a répondu qu’il fallait mettre l’accent sur la prévention, tant dans les activités opérationnelles de développement que dans leur financement.  Il a pris pour exemple les phénomènes climatiques prévisibles en préconisant la mise en place d’un fond de prévention, plutôt que d’attendre le passage d’une catastrophe naturelle pour y réagir.

En outre, il a jugé nécessaire de faire un bilan comptable de ce qui a été fait par l’ONU en matière de financement si on veut aller au-delà du financement direct.  Il a aussi proposé la mise en place de financements thématiques pour permettre une mise en commun des ressources.  À son avis, il faut réfléchir aux autres sources de financement disponibles et ne pas fermer les portes. 

S’agissant des relations entre l’ONU et les institutions financières internationales, le Secrétaire d’État a demandé de ne pas continuer avec le modèle de financement projet par projet.  Il a aussi posé le problème du manque de confiance dans le système des marchés financiers des pays en développement pour mieux souligner la nécessité de réformer ces marchés, étant donné qu’ils sont des pourvoyeurs potentiels de fonds pour le développement durable.  Il a enfin suggéré que le Secrétaire général de l’ONU organise une conférence internationale de donateurs.

La Directrice générale du Département de la coopération internationale de la République démocratique populaire lao a, pour sa part, répondu que si l’un des avantages du système de développement des Nations Unies est sa capacité à mobiliser des financements de qualité, il est tout aussi important qu’il sache mobiliser un financement par le secteur privé. 

À ce propos, le Directeur général de la Coopération et de l’intégration régionale du Cameroun a remarqué que le secteur privé était encore en voie de renforcement dans certains pays en développement.  Dans ce cas, l’État doit trouver la meilleure voie possible pour impliquer le secteur privé dans le développement durable, a-t-il estimé.  Il a aussi insisté sur l’importance de la coopération bilatérale en matière de financement et sur l’importance des financements novateurs comme cela existe déjà dans la lutte contre l’impact des changements climatiques.

Le représentant du Honduras a abordé la question de la qualité du financement qui, selon lui, dépend de la source et de la nature multilatérale de l’Organisation.  Il s’est interrogé sur le rôle du système de développement des Nations Unies pour les pays à revenu intermédiaire où vivent 70% des pauvres.  Le représentant du Burkina Faso, a renchéri en signalant que la baisse de financement était une source d’inquiétude pour les pays en développement.  « Comment réduire le déséquilibre entre les ressources propres et les ressources préaffectées? » a-t-il demandé.  De son côté, le représentant de l’Égypte a voulu savoir dans quelle mesure les pays avaient vécu cette expérience de la baisse de sources de financement.

C’est en examinant les résultats des opérations de développement menées que l’on peut évaluer les conséquences de la baisse des ressources de développement, a répondu la Directrice générale du Département de la coopération internationale de la République démocratique populaire lao.  Pour faire face à cette baisse, son homologue du Cameroun a suggéré d’établir un ordre de priorité allant des projets importants vers les moins importants.  

D’accord sur l’idée de mettre l’accent sur les meilleurs projets, le Secrétaire général de la CNUCED a dit qu’il fallait aussi partager les connaissances en matière notamment des règles commerciales et fiscales, au nombre de 3 500, des règles qui peuvent stimuler le commerce international et le commerce avec les pays en développement.  Il a également appelé à trouver des moyens efficaces d’aider les gouvernements des pays en développement pour qu’ils puissent résoudre le problème de soutenabilité de la dette, notamment en travaillant mieux avec les pays donateurs.  Pour la représentante de la Norvège, la question est plutôt de savoir comment utiliser au mieux les mécanismes de financement existants.

Le représentant de la Suisse a posé la question suivante: que faut-il faire collectivement en matière de financement? Qu’est-ce qui est essentiel?  L’experte de la République démocratique populaire lao a répondu que son pays attendait du système de développement des Nations Unies une aide dans la lutte contre la malnutrition.  Son collègue du Cameroun a pris l’exemple de la coopération entre le PNUD, la Banque mondiale et l’Union européenne pour répondre à la situation dans l’extrême nord du pays où sévit la secte Boko Haram et aux impacts des changements climatiques.   

L’expert de l’Allemagne a souligné la possibilité qui s’offre de mettre l’ECOSOC sur le même pied que le maintien de la paix et la sécurité, des domaines pour lesquels l’action de l’ONU est très connue.  Nous avons besoin d’une meilleure direction technique dans les pays et au Siège, a-t-il dit en recommandant d’abattre les cloisonnements.  Il n’a pas voulu une révolution du système, mais simplement une évolution, ce qu’a confirmé la représentante du Brésil en notant que si l’architecture de financement doit toujours être améliorée et examinée, l’examen quadriennal n’a pas dit qu’il fallait la changer ou la remanier.  Le Secrétaire général de la CNUCED a appelé, pour sa part, à trouver une synergie au Siège.

Rapports des conseils d’administration (E/2016/34/Rev.1, E/2016/35 et E/2017/36)

Mme HELEN CLARK, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), a jugé important que les intervenants dans le domaine du développement travaillent en partenariat avec leurs collègues humanitaires, les professionnels des droits de l’homme et les acteurs de la consolidation de la paix.  Elle a relevé que l’efficacité du système de développement des Nations Unies dépendait de sa capacité à travailler en synergie, ajoutant que le leadership au niveau pays devrait s’appuyer sur un coordonnateur résident solide et financé convenablement.  Elle a aussi recommandé que l’expertise et les connaissances mondiales du système soient mises à contribution au niveau pays, en suggérant que les expériences nationales viennent également éclairer tout ce qui se passe à l’échelle internationale.  C’est dans cette optique que les stratégies de simplification, d’accélération et de soutien aux politiques (MAPS) ont été mises en place dans les pays, soit neuf au total l’an dernier, afin de faciliter la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Au niveau mondial, le PNUD et le Département des affaires économiques et sociales (DAES) apportent un appui technique aux pays engagés à présenter des rapports volontaires nationaux de mise en œuvre de ces objectifs.

Mme Clark a en outre souligné que le GNUD explore différentes options pour assurer un financement davantage prévisible et multiannuel.  Le Groupe est au stade de la finalisation d’un fonds commun de financement du Programme de développement durable à l’horizon 2030 au niveau de l’équipe de pays des Nations Unies.  Elle a noté que le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP et ONU-Femmes élaboraient en ce moment leurs plans stratégiques 2018-2021 de manière coordonnée.  Elle a aussi prôné le renforcement du rôle du coordonnateur résident, déplorant que toutes les agences onusiennes ne contribuent pas équitablement à cette fonction centrale pour les activités opérationnelles de développement des Nations Unies. 

M. ANTHONY LAKE, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a plaidé pour une bonne collaboration entre les agences onusiennes, dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il a déclaré que le plan stratégique de l’UNICEF, qui sera présenté à son Conseil d’administration en juin prochain, respectait les orientations prescrites par le dernier examen quadriennal complet et obéissait aux préceptes du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le Directeur exécutif a aussi indiqué que l’UNICEF allait continuer à coopérer avec les autres agences onusiennes et avec les gouvernements, afin d’utiliser au mieux les avantages comparatifs de chacun sur le terrain.  Il a recommandé à toutes les agences de développement des Nations Unies de mener de façon conjointe la planification, l’action, le suivi et le compte rendu de leurs activités.  L’efficience et l’efficacité du système signifient également qu’il faut avoir le meilleur personnel possible, a—t-il relevé.  Enfin, il s’est félicité du fait que les économies, qui seront dégagées grâce à la mise en commun des activités entre les agences, permettront d’améliorer la vie de beaucoup d’enfants dans le besoin.

M. BABATUNDE OSOTIMEHIN, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a indiqué que la résolution sur l’examen quadriennal complet avait donné des orientations pour l’établissement, par les agences onusiennes de développement, de nouveaux plans stratégiques pour la période 2018-2021.  Ainsi, le prochain plan stratégique du FNUAP sera véritablement axé sur les priorités des États Membres, a-t-il assuré.  Le Directeur exécutif a ensuite déclaré que l’efficacité de toutes les activités de développement dépendait de l’implication des jeunes, une frange de la population capable de donner une réelle impulsion en faveur du développement.  C’est pour cette raison que le FNUAP travaille actuellement avec l’Union africaine pour promouvoir, dans les pays africains, le concept de dividende démographique.

Les milliards de dollars nécessaires pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable ne peuvent être réunis que par la mobilisation de fonds nationaux et internationaux, a-t-il relevé en précisant l’importance des fonds innovants.  Il faut également que le système de développement de l’ONU mette en commun ses ressources afin de gagner en compétitivité.  Sur la question des données, il a appelé à recenser les plus vulnérables, en veillant à améliorer la collecte des données afin de ne laisser personne de côté.  Une révolution des données est donc nécessaire et il faut tirer parti des métadonnées, a-t-il précisé avant de réclamer aussi des données de qualité.  Il a par ailleurs souligné l’importance du respect du droit à la santé génésique, notamment pour les jeunes femmes.

M. AMIR MAHMOUD ABDULLA, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a indiqué que quelque 20 millions de personnes au Soudan du Sud, en Somalie, au Nigéria et au Yémen sont au bord d’une catastrophe, avec une famine déclarée au Soudan du Sud et une famine imminente dans d’autres pays.  Les capacités du PAM ont déjà atteint des niveaux record dans les quatre pays à risque de famine, a-t-il dit en insistant sur le combat de cette agence contre la faim et pour soutenir la paix et la prévention de conflit grâce à la fourniture de nourriture aux familles.  « Cette sombre réalité confirme la nécessité de faire les choses différemment si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable et celui de la Faim Zéro », a-t-il dit.

M. Abdulla a rappelé que, en novembre dernier, le Conseil d’administration du PAM avait adopté sa « feuille de route intégrée ».  C’est un « paquet transformateur » destiné à optimiser les résultats du PAM sur le terrain, en plaçant l’aide humanitaire dans le contexte d’initiatives plus larges de développement.  Cette feuille de route comprend un plan stratégique pour la période 2017-2021, une politique sur les plans stratégiques nationaux, une structure budgétaire de pays, un examen du cadre financier et un cadre de résultats pour les entreprises.  Elle renforcera la contribution du PAM aux priorités nationales en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.  Elle assurera une allocation suffisante de ressources, un appui effectif et des partenariats novateurs aux niveaux national, régional et mondial.

Le Directeur exécutif a ajouté que le PAM devait passer d’une approche axée sur les projets, à des plans stratégiques pluriannuels et complets qui s’inscrivent dans le cadre du lien humanitaire-développement-paix.  Le plan stratégique actuel donne la priorité à deux objectifs de développement durable 2 et 17 sur la Faim zéro et le partenariat, a-t-il précisé.

M. YANNIC GLEMAREC, Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a apprécié l’occasion que donne l’examen quadriennal complet de veiller à ce que le système de développement de l’ONU soit un système intégré qui permette d’aller de l’avant.  Il a souligné la nécessité de veiller à ce que l’architecture de financement de ce système s’aligne sur les objectifs de développement durable, y compris celui qui vise l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

« Sur le terrain, nous avons constaté que, de plus en plus souvent, l’égalité entre les sexes fait partie des programmes de développement », a-t-il relevé en citant les 29% des 365 programmes communs qui se concentrent sur l’égalité des sexes.  Il a signalé qu’ONU-Femmes était en train de réviser le manuel sur les ressources du Groupe des Nations Unies pour le développement, pour élaborer la nouvelle génération de plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement. 

Le Sous-Secrétaire général s’est appuyé sur l’exemple du travail du système des Nations Unies dans le domaine humanitaire pour montrer que la coordination et l’intégration des travaux des Nations Unies s’intensifient, avec un accent particulier sur l’égalité des sexes.  Pour aller de l’avant, il a recommandé de devenir des investisseurs intelligents, d’accéder à de nouveaux flux de financement ou de les créer, et d’inciter des flux financiers beaucoup plus importants pour atteindre les objectifs de développement durable.

M. GREG VINES, Directeur général adjoint de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que son organisation et ses trois constituants considèrent le Programme 2030 comme une occasion importante de rendre opérationnelles les normes et les règles du système.  L’ancrage du Programme 2030 dans ces cadres, est la clef d’une plus grande cohérence et d’approches intégrées aux niveaux mondial et national, a-t-il ajouté.  De l’avis de l’OIT, en tant qu’institution spécialisée, la diversité est l’une des plus grandes forces du système des Nations Unies, car la complémentarité des mandats constitue un avantage important.

Il a décrit les activités essentielles de l’OIT qui consistent à élaborer et à contrôler les normes internationales du travail dans 187 pays membres, avant de souligner les atouts que représentent son expertise technique et son expérience de renforcement des capacités dans les domaines liés au travail.  C’est l’avantage comparatif que l’OIT apporte au système de développement des Nations Unies.  Compte tenu de son statut d’agence spécialisée, l’OIT doit demander l’avis de son conseil d’administration sur la mise en œuvre de la résolution sur l’examen quadriennal complet, a expliqué M. Vines avant d’indiquer que cette discussion aura lieu lors de la prochaine session du Conseil d’administration, le 20 mars 2017.

Dialogue interactif avec les chefs de secrétariat des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies sur le thème « Fonctions et capacités en vue d’améliorer le soutien à la mise en œuvre du Programme 2030 du système des Nations Unies pour le développement dans son ensemble »

Au cours de ce débat, animé par M. DOUGLAS LINDORES, ancien Vice-Président de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et ancien Président du Conseil d’administration du PNUD, les participants ont plaidé pour que le système de développement des Nations Unies soit plus cohérent et plus efficace, afin de s’assurer que la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 soit couronnée de succès.

Le 21 décembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté une résolution portant sur l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, afin de guider ce système dans l’appui qu’il fournit à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

La prochaine étape étant l’élaboration des plans stratégiques et des cadres de résultats intégrés des agences onusiennes pour 2018-2021, les États Membres ont voulu savoir comment cet exercice était mené.  Nous travaillons en synergie, a réagi Mme Helen Clark, du PNUD, en expliquant que certaines agences du système ont entamé une approche coordonnée dans l’élaboration de leurs nouveaux plans stratégiques.  

La représentante des Maldives, s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires en développement (PEID), a émis le vœu que ces plans stratégiques tiendraient dûment compte des priorités et difficultés de tous les pays, y compris les PEID. 

Il faut réduire la fragmentation, a rappelé la représentante des Pays-Bas avant d’inviter le système de développement onusien à tirer parti des partenariats locaux.  Justement, au niveau local, le système de coordonnateur résident ne marche pas, a déploré la déléguée de l’Afrique du Sud, avant que d’autres délégations ne plaident pour un renforcement du rôle dévolu à cette fonction, notamment dans un contexte marqué par la fragmentation des activités opérationnelles, la concurrence des financements entre les agences, la complexité des pratiques opérationnelles en vigueur au sein des organismes de l’ONU et le manque de transparence dans les procédures. 

Face à de nombreux appels à plus de collaboration sur le terrain, M. Lake, de l’UNICEF, a averti que bien que la collaboration permette de faire des économies de fonds, il fallait néanmoins se garder de « collaborer pour collaborer », sans tenir compte de la finalité et de l’efficience de ces collaborations.

Le représentant de la Suisse a, pour sa part, voulu savoir quels étaient les domaines où des efforts étaient nécessaires car, « en écoutant les chefs d’agences, on a l’impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ».  Il faut se focaliser sur les domaines à fort potentiel de résultats sur le terrain, a suggéré l’Administratrice du PNUD, tandis que son collègue du PAM, M. Abdulla, a expliqué que la fragmentation sur le terrain venait souvent du fait que les fonds sont alloués par silos, et qu’il serait judicieux que les donateurs regroupent les fonds dans des cagnottes communes afin que les agences les utilisent dans une perspective collaborative.

Pour le représentant du Royaume-Uni, la question des données est cruciale et elle exige un changement par rapport au statu quo.  Le Directeur exécutif du FNUAP, M. Babatunde, a effectivement argué que les données sont importantes et que des entreprises privées comme Google pourraient apporter leur contribution aux Nations Unies afin de créer un système de données efficaces et désagrégées.  

En rapport avec le thème de ce débat, rappelons que dans la résolution sur le QCPR, l’Assemblée générale a « prié le Secrétaire général de lui donner d’ici à juin 2017 un aperçu des fonctions actuellement assurées dans le système, et des capacités actuelles de toutes les entités des Nations Unies qui mènent des activités opérationnelles de développement à l’appui de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en vue de repérer les lacunes et les chevauchements d’activités et de formuler des recommandations visant à y remédier ».  Le représentant de l’Équateur, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a ainsi rappelé que, dans ce rapport du Secrétaire général très attendu, il faudrait que soient détaillés les apports de chaque agence onusienne. 

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