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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 décembre 2017

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacement du Secrétaire général en France 

Le Secrétaire général, M. António Guterres, se rendra à Paris, en France, la semaine prochaine afin d’assister au One Planet Summit, qui se tiendra mardi 12 décembre, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’adoption de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Organisé par le Gouvernement français, les Nations Unies et la Banque mondiale, ce Sommet vise à accélérer les actions relatives au climat et la mise en œuvre de l’Accord en trouvant des moyens innovants pour mobiliser le public, les financements privés et l’investissement.

Le Secrétaire général quittera Paris mardi soir pour se rendre à Tokyo, comme précédemment annoncé.  Il sera de retour au Siège de l’ONU jeudi après-midi.

Maintien de la paix

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, sera à Washington demain.  Il s’exprimera devant l’US Institute for Peace (USIP) et participera à une table ronde sur l’importance des activités de maintien de la paix des Nations Unies et de leur réforme.  Cette manifestation débutera à 10 heures et devrait être diffusée sur le site Web de l’USIP.

Yémen

Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, des consultations sur le Yémen.  Les États Membres ont été informés par l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed, et par le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock.

L’Envoyé spécial a averti le Conseil du niveau alarmant des violences dans ce pays et de leurs effets dévastateurs sur la population civile.  Il a appelé les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de tout acte de provocation. 

L’assassinat de l´ancien Président Ali Abdullah Saleh et d’autres responsables constitue un développement défavorable qui pourrait entraîner une modification considérable de la dynamique politique au Yémen, a-t-il mis en garde.

L’Envoyé spécial a souligné que la nécessité d’un règlement négocié se fait sentir de façon plus aiguë que jamais.  Dans ce contexte, a-t-il dit, seul un processus de paix inclusif peut apporter une solution pacifique, viable et durable au peuple yéménite.

M. Lowcock a, pour sa part, indiqué au Conseil que la situation humanitaire reste grave, plusieurs millions de Yéménites étant à présent menacés par la pire famine de l’ère moderne.  Selon le personnel humanitaire sur place, près de 8,5 millions de personnes risquent aujourd’hui de sombrer dans la famine au Yémen, contre moins de 7 millions en juin dernier.

En dépit des appels lancés hier en faveur d’une trêve humanitaire ce mardi, les personnels humanitaires sur le terrain indiquent que les bombardements aériens se poursuivent.  Les combats au sol et les tirs d’artillerie ont en revanche baissé en intensité.  Hier, deux frappes de la coalition ont fini leur course à moins de mille mètres du Centre de l’ONU à Sanaa.

Les Nations Unies rappellent, une nouvelle fois, que les attaques visant ses installations, les locaux humanitaires ou des infrastructures civiles sont strictement interdites, conformément au droit international.

S’agissant de la fourniture de l’aide humanitaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) dispose de 136 000 tonnes de provisions au Yémen.  À cet égard, si les importations de produits alimentaires ont repris, elles restent encore limitées et évidemment insuffisantes.

Sept cargos transportant l’équivalent de 15 jours d’approvisionnement alimentaire pour le pays se trouvent actuellement au large des côtes du Yémen.  Ils attendent l’autorisation de la coalition pour entrer dans les ports de Hodeidah et Salif.  Sept autres navires chargés de carburants dont le Yémen a désespérément besoin font, quant à eux, route vers le pays. 

Des vols humanitaires, en particulier ceux de l’ONU et de la Croix-Rouge, ont repris sur Sanaa ce matin.  Un avion affrété par une autre ONG y est attendu demain.

Syrie

Le huitième cycle des pourparlers intrasyriens a repris cet après-midi, à Genève en Suisse, par une réunion entre l’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Staffan de Mistura, et la délégation du Conseil national syrien.

En attendant, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) continue d’exprimer sa profonde préoccupation quant au bien-être et à la protection des populations civiles dans la ville de Raqqa et ses environs, où 34 000 personnes seraient rentrées.

De nombreux rapports indiquent que des restes d’explosifs de guerre et d’engins explosifs improvisés font quotidiennement des victimes.  Les 1er et 2 décembre dernier, 11 personnes auraient été tuées et de nombreuses autres blessées par des mines terrestres.

Les habitants de Raqqa ont besoin d’urgence de nourriture, d’eau et d’autres secours, et l’ONU s’inquiète aussi des risques de propagation de maladies en raison de la présence de corps non enterrés.  Les partenaires humanitaires demeurent dans l’impossibilité d’accéder à la ville jusqu’à ce que le nettoyage des mines et autres munitions non explosées soit terminé.

République centrafricaine

Selon la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), les affrontements se sont intensifiés la semaine dernière dans l’est et le centre du pays, forçant plus de 15 000 personnes à fuir.  Dans la ville de Bria, les tensions restent élevées et l’aide humanitaire a été suspendue en raison des menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires dans la région.  On a enregistré 32 incidents de protection rien que la semaine dernière.

Une série d’affrontements qui ont commencé le 23 novembre à Pendé, dans la préfecture de Ouham-Pendé, et dans 11 autres villages de la région ont déplacé quelque 5 000 personnes autour de la localité de Paoua.  Une mission d’évaluation humanitaire a constaté que la plupart des maisons avaient été pillées et que les établissements de santé avaient besoin de soutien.  L’enregistrement des personnes déplacées a commencé le 3 décembre et l’assistance sera fournie dans la ville de Paoua.

Des affrontements récents dans la ville de Dembia et dans la préfecture de Mbomou ont par ailleurs provoqué l’incendie de 75% des maisons et le déplacement forcé de plus de 10 000 personnes vers la localité de Rafaï.  Une recrudescence de la violence a également été enregistrée à Ippy, dans la préfecture de Ouaka, forçant la population à se réfugier à Bambari, à environ 111 km de cette ville.

Dans une déclaration, le Secrétaire général a fermement condamné le meurtre d’un soldat de la paix mauritanien et les blessures infligées à trois autres Casques bleus à Bria, dans l’est de la République centrafricaine. 

Cinquième Commission

Le Secrétaire général s’est adressé à la Cinquième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions administratives et budgétaires hier après-midi.  Il y a déclaré que la réforme de l’ONU n’est pas une fin en soi.  Le but de la réforme est simple et clair: positionner au mieux l’ONU pour effectuer le travail que les États Membres demandent de faire.

Il a noté qu’au cours des sept derniers mois, son équipe et lui ont mené des consultations élargies avec les États Membres.  Il a défini quatre domaines clefs où il a l’intention de faire des changements concrets.

Tout d’abord, permettre aux responsables de l’Organisation de mieux s’acquitter des mandats confiés par les États Membres.  Ensuite, accroître la transparence et mieux démontrer le lien entre les ressources et la prestation des programmes, avec des dispositifs de gestion des risques renforcés.

Pour pouvoir agir rapidement et avec efficacité, le Secrétaire général souhaite enfin que les responsables aient l’autorité, dans des conditions clairement définies, de prendre des décisions au plus près des lieux d’exécution des projets.

Enfin il veut réorganiser les structures de gestion au Siège pour fournir un meilleur soutien aux gestionnaires et assurer la responsabilisation.

Après sept mois de consultations élargies avec les États Membres, le Secrétaire général a exprimé son intention d’apporter des changements concrets dans quatre domaines clefs.

Grèce

En Grèce, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé aujourd’hui qu’en collaboration avec Médecins du monde, elle a pu fournir à 1 200 migrants et réfugiés des soins de santé primaires sur une période de deux mois grâce à son programme d’unités médicales mobiles.

Ce programme, financé par l’Union européenne, a permis à des équipes médicales de mener plus de 3 400 consultations de soins de santé primaires -une moyenne de près de 80 consultations par jour- depuis le début de septembre.

Myanmar

Au cours de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, qui s’est tenue aujourd’hui à Genève, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a condamné dans une déclaration les attaques généralisées, systématiques et brutales contre les musulmans rohingya.

VIH/sida

Plus de quatre décennies après le début de l’épidémie de VIH, quatre enfants sur cinq vivant avec le virus en Afrique de l’Ouest et du Centre ne reçoivent toujours pas de traitement antirétroviral qui puisse leur sauver la vie.  C’est ce qu’indique un rapport conjoint de l’UNICEF et de l’ONUSIDA, qui constate également que les décès liés au sida chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans sont en augmentation.

Le rapport est disponible en ligne.

Journée mondiale des sols

On célèbre aujourd’hui la Journée mondiale des sols, dont le thème, cette année, est « Prendre soin de la planète commence à partir du sol ».

Pour marquer cette Journée, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé une carte mondiale montrant la quantité de stocks de carbone présents dans le sol.

En tant que système majeur de stockage du carbone, les sols sont essentiels pour l’agriculture durable et l’atténuation des changements climatiques.  La Carte mondiale du carbone organique du sol apporte des informations sur où trouver des régions naturelles contenant des stocks de carbone susceptibles d’être conservés, ainsi que les régions où le phénomène de séquestration du carbone pourrait être davantage exploité.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.