Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 mai 2017
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général est arrivé à Paris, il y a quelques heures, en provenance de Beijing. Il a prévu de s’entretenir avec le nouveau Président français, M. Emmanuel Macron, avant de partir pour Strasbourg, où il doit prononcer un discours à la plénière du Parlement européen demain matin et donner une conférence de presse avec le Président du Parlement M. Antonio Tajani. Ces deux interventions seront diffusées en direct sur le site Internet du Parlement et archivées pour plus tard.
Avant de quitter la Chine, le Secrétaire général a fait quelques observations lors d’une table ronde du Forum « Ceinture et Route » dans lesquelles il a souligné l’importance qu’il y a à reconnaître le lien crucial entre le développement durable et la paix durable. Si la pauvreté, les inégalités extrêmes ou encore le déni des droits fondamentaux ne sont pas forcément la cause directe des guerres et du terrorisme, a-t-il dit, ils contribuent tous au sentiment d’injustice sociale et aggravant considérablement les risques d’instabilité et de violence.
République centrafricaine
Le Chef de la Mission de l’ONU en République centrafricaine, M. Parfait Onanga-Anyanga, a rencontré, aujourd’hui, à Bangui les leaders des partis politiques pour discuter des attaques en cours contre les civils, principalement la communauté musulmane, mais aussi contre le personnel et les locaux de l’ONU. M. Onanga-Anyanga a souligné que les attaques aveugles et à l’arme lourde à Bangassou, semblent être bien planifiées puisque leurs auteurs ont rendu très difficile l’accès à la ville, en détruisant des ponts et en bloquant toutes les routes. La Mission a aussi informé les leaders politiques des efforts en cours pour mettre un terme à la violence et stabiliser la situation dans la ville, y compris en renforçant sa présence grâce au déploiement d’autres troupes pour neutraliser les assaillants, protéger les civils et faciliter une aide humanitaire cruciale à la population.
Hier, les soldats de la paix ont mené des opérations de recherche des combattants anti-balaka avec lesquels ils ont eu un échange de tirs dans certaines parties de la ville. Par ailleurs, la Mission a escorté quelque 250 civils qui cherchaient à quitter la mosquée pour se réfugier dans la cathédrale, protégée par les Casques bleus. Les agents humanitaires ont signalé que les premières estimations indiquent que 35 000 habitants de Bangassou sur 25 000 auront besoin d’une aide humanitaire.
Des affrontements ont aussi éclaté hier à Bria en Haute Kotto à cause des déplacements d’environ 1 000 personnes près de la base de la Mission de l’ONU, alors que plus 500 autres cherchaient à se réfugier dans la base du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). À Alidao en Basse Hotto, c’est quelque 8 500 personnes qui ont fui après les affrontements. Quoi que non confirmés, les chiffres montrent que 100 personnes auraient perdu la vie. OCHA a l’intention d’y organiser une mission d’évaluation interinstitutions.
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, s’est dit aujourd’hui extrêmement alarmé par la généralisation des attaques des groupes armés contre les civils dans plusieurs parties de la République centrafricaine ainsi que par les attaques contre les Casques bleus. Le Haut-Commissaire a prévenu que la violence et les tensions croissantes se répandent dans des zones qui avaient été jusqu’ici été épargnées par le type de violence terrifiante vu dans d’autres parties du pays.
Mali
La Mission de l’ONU au Mali a signalé que son camp de Tombouctou a été la cible d’un tir de mortier hier. Selon les premières informations, quatre soldats de la paix et trois membres des Forces armées maliennes ont été blessés. Huit obus auraient été tirés en direction de l’aéroport, près du camp de l’ONU. La Mission condamne cette attaque et dénonce la violence croissante dans les régions du Nord-Mali. La Mission appelle aussi tous les signataires de l’accord de paix à intensifier leurs efforts pour la mise en œuvre de l’accord qui est le seul moyen d’instaurer la stabilité dans le pays.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a poursuivi sa visite au Mali. Plus tôt dans la journée, il était à Tombouctou avec le Chef de la Mission, M. Mahamat Annadif. Les deux hommes sont allés auprès du contingent libérien sur le site de l’attaque du 3 mai lors de laquelle un Casque bleu du Libéria avait été tué et neuf autres blessés. M. Lacroix a rendu homme à la mémoire du soldat et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a aussi exprimé sa solidarité lorsqu’il s’est entretenu avec les civils et les hommes en uniforme et les a remerciés pour leur dévouement et les sacrifices auxquels ils consentent dans un environnement très difficile. À Bamako, M. Lacroix s’est entretenu avec le Président du Mali, M. Ibrahim Boubacar Keïta, et lui a remis en main propre une lettre du Secrétaire général, appelant à des progrès sur l’accord et exprimant l’appui de l’Initiative régionale G5.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a tenu aujourd’hui une réunion avec le Représentant spécial du Secrétaire général au Kosovo, M. Zahir Tanin, qui a parlé d’une situation généralement stable mais aussi de la baisse du niveau de confiance nécessaire entre Pristina et Belgrade à cause des déclarations irresponsables et incendiaires. (Voir communiqué de presse CS/12824)
Le Conseil va ensuite tenir une réunion sur sa dernière mission en Colombie (Voir communiqué de presse CS/12825), suivie par des consultations sur la République populaire démocratique de Corée.
Syrie
L’ONU et ses partenaires humanitaires continuent leur action à grande échelle pour venir en aide aux personnes affectées par les combats et les opérations militaires à Raqqa.
Depuis le mois de mars, les agences de l’ONU ont, par le biais de leurs partenaires locaux, continué de fournir une aide humanitaire à près de 300 000 personnes, y compris des tentes à des milliers de gens dans les camps de déplacés. L’aide est principalement composée d’articles alimentaires et non alimentaires, comme des kits d’hygiène, des produits nutritifs, des soins médicaux et des vaccins.
La communauté humanitaire actualise ses plans régulièrement et est prête à répondre aux besoins qui pourraient résulter des opérations militaires en cours contre Daech.
L’ONU appelle à un accès inconditionnel, illimité et constant aux personnes affectées par les combats à Raqqa et plus généralement au 4,5 millions de gens qui sont toujours dans les régions isolées de Syrie.
L’ONU continue aussi de recevoir des informations troublantes sur la poursuite des combats et des opérations militaires qui mettent en danger la vie des civils dans la province de Deir Ezzour. Hier, les bombardements aériens sur la ville de Kamal dans le rif de Deir Ezzour auraient tués des dizaines de personnes, y compris des femmes et des enfants.
À ce stade, l’ONU n’est pas en mesure de confirmer par des sources indépendantes l’existence de crématoires dans la prison de Sednaya. Le Gouvernement syrien a systématiquement rejeté les demandes répétées d’accès aux centres de détention et aux prisons.
Toutefois, plusieurs entités de l’ONU ont régulièrement recueilli des informations et fait état de violations des droits de l’homme en Syrie, y compris des cas de torture en détention.
L’ONU est extrêmement préoccupée par les milliers de civils qui sont toujours détenus par le Gouvernement et a toutes les raisons de croire qu’ils font systématiquement l’objet de traitements cruels, inhumains et dégradants, y compris de torture et de violence sexuelle.
Yémen
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué que les combats se poursuivent à Taïz, provoquant la fuite de près de 50 000 personnes depuis le début de l’année.
Ces personnes viennent s’ajouter aux trois millions d’autres qui sont déjà déracinées depuis le début du conflit, dont deux millions sont déplacés et un million, rapatrié dans des conditions précaires.
L’année dernière, le HCR a été en mesure d’entrer trois fois à Mokha, une des zones les plus affectées de Taïz. La semaine dernière, il a pu distribuer de l’aide à 6 200 personnes, en plus des presque 70 000 qu’il aide depuis le début de l’année.
À Hudaydah, les équipes du HCR ont vu un énorme pic dans les besoins humanitaires, avec des déplacés qui vivent dans la rue. L’agence déploie des efforts pour répondre aux besoins qui pourraient naître des conséquences des hostilités dans la région.
Toujours au Yémen, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué qu’à ce jour, le nombre des cas suspects de choléra dépasse les 14 000 dont 186 morts.
L’ONU et ses partenaires fournissent des produits à 33 centres de traitement de la diarrhée et infrastructures de santé dans le pays. OCHA va débloquer des fonds de toute urgence pour contenir l’irruption du choléra.
Mexique
La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Irina Bokova, a lancé une enquête sur le meurtre du journaliste mexicain, Javier Arturo Valdez Cardenas.
Fondateur et éditeur de l’hebdomadaire « Riodoce » dans l’État de Sinaloa au Mexique, le journaliste avait reçu le prix de la liberté de la presse du Comité pour la protection des journalistes pour ses reportages sur la criminalité et le trafic de drogues.
La Directrice générale de l’UNESCO a dit que la mort de Javier Arturo Vadez Cardenas nous rappelle les conditions dangereuses dans lesquelles de nombreux journalistes exercent leur profession et le fait que les attaques dont ils sont victimes compromettent le droit fondamental à la liberté d’expression.
Toujours au Mexique, le Chef du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, M. Jan Jarab, a indiqué que la sécurité des journalistes et des activistes des droits de l’homme au Mexique est devenue « un cauchemar sans fin »; au moins six journalistes et activités ayant trouvé la mort au premier trimestre de cette année.
HCR
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a signalé que le week-end dernier, 500 personnes ont été sauvées dans la Méditerranée entre l’Italie et la Libye. Toutefois, une vingtaine d’homme, de femmes et d’enfants sont portés disparus et l’on craint qu’ils aient perdu la vie.
On estime désormais à plus de 1 350, le nombre des personnes portées disparues ou mortes dans la Méditerranée.
Tableau d’honneur
L’Iraq est devenu le quatre-vingt-dix-neuvième État Membre à avoir payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2017.