7905e séance – matin
CS/12760

Appels au Conseil de sécurité pour lutter contre la famine et préserver l’espoir en Somalie

Le Président nouvellement élu de la Somalie, M. Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo », et le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Michael Keating, ont salué, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le bon déroulement du récent processus électoral, avant d’aussitôt insister sur la nécessité de remédier à la crise humanitaire liée à la sécheresse qui submerge le pays, « avec un risque imminent de famine ».  « La Somalie vit un moment d’espoir et de tragédie », a résumé M. Keating.

Lors de cette séance, présidée par le Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, M. Boris Johnson, les États membres du Conseil ont aussi, en adoptant à l’unanimité la résolution 2346 (2017), renouvelé jusqu’au 16 juin 2017 le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM).  

Dans leurs interventions, les membres du Conseil ont également condamné l’attaque terroriste perpétrée hier à Londres, rendant hommage aux victimes.

« La joie née de l’élection de M. Farmajo a transcendé les appartenances claniques et régionales », s’est félicité, au début de son exposé, M. Keating, qui est également Chef de la MANUSOM, saluant la transition du pouvoir qui a eu lieu sans heurts et l’avènement d’un Parlement « divers, rajeuni et féminisé ».  Les Chabab, qui restent une menace, n’ont pas réussi à faire dérailler ces élections, a-t-il dit.  

M. Farmajo a, pour sa part, noté que près de 50% de femmes siégeaient désormais au Parlement, alors qu’elles n’étaient que 14% en 2012.

Tous deux ont ensuite souligné l’acuité de la crise humanitaire dans le pays, près de six millions de Somaliens, soit la moitié de la population, ayant, selon M. Keating, besoin d’une assistance humanitaire.

Environ 15% de la population fait face à la famine, a précisé le Président somalien.  M. Keating a rappelé que le plan pour la prévention de la famine de 825 millions de dollars était financé à seulement 32%, tandis que M. Farmajo a exhorté la communauté internationale à faire montre de « générosité ».

Un appel entendu par les délégations, en particulier par M. Johnson, qui a insisté sur l’engagement du Royaume-Uni pour éviter une troisième famine en quelques années.  

Le délégué du Japon a indiqué que son pays allait ajouter 26 millions de dollars à son aide à la Somalie, répondant, ce faisant, à l’appel du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, qui s’est récemment rendu en Somalie. 

La Ministre d’État des affaires étrangères de l’Éthiopie, Mme Hirut Zemene, a, elle, précisé que l’Éthiopie facilitait l’accès à des couloirs humanitaires vers la Somalie.

M. Johnson a en outre plaidé pour la création d’un « pacte sécuritaire » lors de la Conférence sur la Somalie qui doit se tenir à Londres, en mai prochain, et au cours de laquelle, a annoncé M. Farmajo, la stratégie de développement de la Somalie pour les années à venir sera présentée.  

Se faisant l’écho des mots de M. Johnson, M. Keating a demandé la signature d’un accord sur l’architecture de sécurité entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés et la création de forces de sécurité somaliennes professionnelles, ce qui permettrait l’apport d’un « appui international plus cohérent ».

À l’instar du représentant de la France, M. Keating a rappelé que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), présente depuis 2007, et qui est en première ligne dans la lutte contre les Chabab, ne resterait pas indéfiniment.  « Un retrait précipité de la Mission serait néanmoins un désastre. »

Le Représentant spécial a exhorté le Conseil à trouver les fonds permettant le maintien de la Mission et un niveau de sécurité suffisant d’ici à la tenue des élections de 2020.  Même son de cloche du côté du Chef de l’AMISOM, M. Francisco Caetano Jose Madeira, qui a plaidé « pour des sources de financement plus prévisibles ».

La Ministre des affaires étrangères de la Suède, Mme Margot Wallström, a, elle, rappelé que le retrait de l’AMISOM devait correspondre au renforcement des forces de sécurité somaliennes et souhaité une « approche globale de la sécurité, telle qu’adoptée par la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie ».

L’AMISOM est en particulier chargée de réduire la menace posée par les Chabab, tandis que la MANUSOM, dont le mandat a été renouvelé aujourd’hui, apporte son appui au processus de paix et de réconciliation mené par le Gouvernement somalien.

Le Secrétaire permanent du Ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, M. Mame Baba Cissé, a souligné l’importance de la pleine coopération des États de la région pour apporter une « réponse coordonnée et durable » au défi des Chabab et des groupes terroristes. 

Enfin, le Président de la Somalie a demandé la levée de l’embargo sur les armes qui frappe son pays.  « La pratique d’une levée partielle de l’embargo sur les armes a fait ses preuves », a estimé, à ce propos, le représentant de la Fédération de Russie.

LA SITUATION EN SOMALIE

Texte du projet de résolution (S/2017/226)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation en Somalie, en particulier la résolution 2275 (2016),

Notant que, du fait des retards intervenus dans le processus électoral, l’examen de la présence de l’Organisation des Nations Unies en Somalie demandé au paragraphe 6 de la résolution 2275 (2016) a été reporté à l’issue des opérations électorales,

Attendant avec intérêt de prendre connaissance du rapport portant sur cet examen, conscient du fait qu’il importe de disposer de suffisamment de temps pour en examiner les conclusions et, à cet égard, conscient également de la nécessité de proroger pour une courte période le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM),

1.    Décide de proroger jusqu’au 16 juin 2017 le mandat de la MANUSOM, tel qu’il est défini au paragraphe 1 de sa résolution 2158 (2014);

2.    Décide de rester activement saisi de la question.

Déclarations

M. MICHAEL KEATING, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a indiqué que la Somalie vivait un moment à la fois de tragédie et d’espoir.  « Tragédie, parce qu’une crise humanitaire découlant de la sécheresse est en train de submerger le pays, avec un risque imminent de famine.  Espoir, parce que le récent processus électoral a créé un élan pour un engagement politique renouvelé parmi les Somaliens. »

M. Keating a précisé que près de six millions de Somaliens, soit la moitié de la population, avaient besoin d’une assistance humanitaire.  Près de trois millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, ont besoin d’un appui vital, a-t-il continué, rappelant que le Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » utilisait toutes les plateformes à sa disposition pour mobiliser un soutien national et international.

M. Keating a également indiqué qu’une épidémie de choléra touchait désormais 11 des 18 régions en Somalie.  Le plan opérationnel pour la prévention de la famine doit récolter 825 millions de dollars pour bénéficier à 5,5 millions de personnes d’ici à juin, a dit le Représentant spécial, précisant que seulement 32% de ce plan était financé.

« Si les élections parlementaires et présidentielle récentes n’avaient pas abouti à des résultats considérés comme légitimes, les efforts de lutte contre la sécheresse auraient été beaucoup plus difficiles. »

Insistant sur l’espoir suscité par le processus politique, M. Keating a noté que le Parlement était divers, rajeuni et féminisé et que les Chabab n’avaient pas réussi à faire dérailler les élections.  L’élection présidentielle s’est déroulée dans la transparence et la transition du pouvoir a eu lieu sans heurts, a-t-il dit, relevant que la joie née de l’élection de M. Farmajo avait transcendé les appartenances claniques et régionales.

Quant au processus visant à parvenir au système « un vote, une personne » en 2020, permettant notamment aux femmes de participer sur un pied d’égalité avec les hommes, il doit débuter immédiatement, a-t-il assuré.

Le Représentant spécial a souligné la nécessité pour la Somalie de moins dépendre de l’aide extérieure et de miser davantage sur ses propres ressources, sous peine de compromettre l’édification de l’État et de rester vulnérable aux chocs climatiques.  

Le Président et le Premier Ministre se sont engagés à améliorer la gouvernance et la transparence et à lutter contre la corruption, a-t-il noté.  M. Keating a affirmé que l’un des défis les plus urgents était l’éradication du fléau du terrorisme, jugeant que seule une approche multisectorielle, basée sur une stratégie politique mise en œuvre par le Gouvernement somalien, permettrait de vaincre les Chabab.

L’appui aux opérations de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), la réforme du secteur de la sécurité somalien, la résolution des conflits locaux et l’extension de l’autorité de l’État permettront de priver les Chabab d’oxygène, a-t-il estimé.

Rappelant le vœu des Somaliens d’assumer leur propre sécurité, M. Keating a affirmé que les forces somaliennes étaient fragmentées, sous-financées et peu responsables.  Un accord sur l’architecture de sécurité entre le Gouvernement fédéral et les États fédérés serait une première étape essentielle vers la création de forces de sécurité bénéficiant de la confiance des Somaliens, a-t-il dit.

Le Représentant spécial a précisé qu’un tel accord permettrait en outre l’apport d’un « appui international plus cohérent », avant de rappeler que l’AMISOM et les troupes des pays contributeurs ne resteront pas indéfiniment dans le pays.  

Un retrait précipité de la Mission serait néanmoins un désastre, a-t-il dit, en exhortant le Conseil à trouver les fonds permettant le maintien de la Mission et un retrait obéissant à certaines conditions.  L’objectif est d’assurer un niveau de sécurité suffisant d’ici à la tenue des élections de 2020, a-t-il dit.  M. Keating a précisé que les résultats de l’examen conjoint ONU-Union africaine de l’AMISOM ne seraient pas prêts d’ici au 15 avril.

Le Représentant spécial a estimé que beaucoup restait encore à faire pour remédier à la situation « consternante » dans le domaine des droits de l’homme, marquée notamment par des attaques contre des journalistes et une augmentation de la violence sexuelle.

« J’espère que le remarquable consensus au sein de ce Conseil s’agissant de la situation en Somalie sera utilisé, non seulement pour remédier à la crise humanitaire immédiate, mais pour appuyer les dirigeants somaliens dans leurs efforts visant à remédier aux causes profondes », a conclu M. Keating.

M. FRANCISCO CAETANO JOSE MADEIRA, Représentant spécial du Secrétaire général de la Commission de l’Union africaine pour la Somalie et Chef de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a rappelé que mars marquait le dixième anniversaire de l’arrivée des premiers soldats de l’AMISOM en Somalie, « 10 ans d’efforts constants pour restaurer la paix et la sécurité dans ce pays et dans la Corne de l’Afrique », a-t-il dit. 

Se désolant de la situation humanitaire catastrophique en Somalie, avec 6,2 millions de personnes « au bord de la famine », M. Madeira a déclaré que l’AMISOM ferait tout son possible pour prêter assistance à la population civile somalienne.

Depuis 2007, les conditions de sécurité en Somalie se sont considérablement améliorées, a-t-il toutefois observé, se félicitant de constater que le Gouvernement fédéral est resté en fonctions et a continué d’améliorer ses capacités et son efficacité.  La vie économique reprend, notamment à Mogadiscio, a-t-il encore noté, prenant acte du processus de réconciliation en cours, du dialogue politique, et de la révision constitutionnelle.  

L’AMISOM joue son rôle dans les efforts conjugués visant à améliorer la réforme du secteur de la sécurité, a assuré le haut fonctionnaire.  Il a expliqué que la fourniture de services de base, la reddition des comptes, la lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance constituaient des « fondations » d’un redressement durable. 

Satisfait de voir la dynamique enclenchée à l’approche de la Conférence de Londres en mai 2017, M. Madeira a toutefois souligné la nécessité de s’engager à accomplir un plan « réaliste » pour répondre aux défis immédiats, « sous peine de mettre à mal nos efforts et de rendre difficile la mise en œuvre de nos projets sur le long terme ».

Alors que le Gouvernement somalien s’efforce de consolider les gains contre les Chabab, il faut lui donner les moyens de rétablir l’état de droit dans l’ensemble du pays et de lutter contre ce groupe terroriste, a préconisé le Représentant spécial. 

« Aujourd’hui, empêcher ce groupe implique de construire des casernes pour les soldats somaliens, qui doivent en outre recevoir une formation adéquate et dépendre d’une chaîne de commandement claire et efficace. »

Dans ce contexte, des sources de financement plus prévisibles pour l’AMISOM sont nécessaires, pour lui donner les moyens de faire une différence avant 2018, notamment grâce aux contributions mises en recouvrement, a plaidé le Représentant spécial.

M. MOHAMED ABDULLAHI MOHAMED « FARMAJO », Président de la Somalie, s’exprimant par visioconférence depuis Nairobi, a souligné les progrès tangibles récemment accomplis par son pays, avant de rappeler la gravité de la sécheresse frappant la Somalie.  « Nous ne pouvons pas céder au pessimisme », a-t-il dit.  Il a fait part de sa conviction selon laquelle les progrès socioéconomiques et la bonne gouvernance devaient aller de pair pour assurer le développement durable.

Le Président a insisté sur le bon déroulement du processus politique en Somalie, marqué notamment par l’acceptation des résultats de l’élection présidentielle par l’ancien Président.  Près de 50% de femmes siègent au Parlement, alors qu’elles n’étaient que 14% en 2012, a-t-il noté.  L’une des priorités les plus urgentes est de répondre à la crise alimentaire, 15% de la population faisant face à la famine, a-t-il poursuivi.

Le Président a indiqué que les Somaliens, « peuple fier », auraient été les derniers à demander de l’aide s’ils avaient pu subvenir à leurs besoins.  Il a rappelé qu’il avait déclaré la sécheresse comme catastrophe nationale et qu’un ministère chargé spécifiquement de la lutte contre les catastrophes avait été créé. 

Il a demandé à la communauté internationale de faire montre de « générosité » pour faire face à cette situation.  Il faudrait aider la région en son entier et renforcer la résilience des communautés concernées, a-t-il déclaré, avant d’exhorter les pays voisins à partager leurs expériences dans le domaine de la lutte contre la sécheresse.  

Le Président somalien a expliqué que les Chabab entravaient la réponse apportée à la sécheresse, avant de se dire déterminé à les vaincre.  Les Chabab sont aujourd’hui très affaiblis, a-t-il déclaré.  

Reconnaissant pour les efforts consentis par l’AMISOM, le Président a souligné la nécessité d’établir des forces de sécurité somaliennes robustes.  « Nous allons atteindre cet objectif avec votre soutien », a-t-il assuré.  Il a fait part de la détermination de son gouvernement à œuvrer à un renforcement qualitatif et quantitatif des forces somaliennes, dans un contexte de réduction de l’AMISOM.  Il a en outre demandé la levée de l’embargo sur les armes frappant la Somalie.

Le Président a ensuite présenté les grands axes de sa stratégie de développement, laquelle sera présentée en mai lors de la Conférence de Londres.  Parmi ces axes, il a cité des investissements dans les infrastructures vitales et le secteur des télécommunications et une normalisation des relations avec les institutions financières internationales.  « Nous travaillons à une constitution qui unisse tous les Somaliens », a-t-il dit.

Enfin, le Président a indiqué que la « guérison sociale » et la tenue d’élections selon le principe « un vote, une personne » figuraient parmi ses priorités.

M. BORIS JOHNSON, Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, a déclaré que « nous nous retrouvons au moment où la Somalie affronte sa troisième famine en quelques années », la dernière remontant à 2011.  Aujourd’hui, plus de six millions de personnes ont besoin d’aide dans un contexte où une telle crise humanitaire pourrait entraîner des revers pour le Gouvernement somalien. 

M. Johnson a toutefois estimé qu’il était encore possible d’éviter la catastrophe, en fournissant une aide humanitaire aux personnes dans le besoin, comme le Royaume-Uni s’est tout récemment engagé à le faire.  « Nous devons aussi travailler ensemble pour nous mettre d’accord pour sceller un “pacte sécuritaire” » lors de la prochaine Conférence de Londres, qui se tiendra en mai, a-t-il dit. 

En outre, le chef de la diplomatie britannique a souligné la nécessité de se mettre d’accord sur la forme que devait prendre la « transition », et notamment le transfert des responsabilités sur le plan sécuritaire à l’Armée nationale somalienne.

M. Johnson a saisi l’occasion de remercier les partenaires de l’AMISOM pour leurs efforts et leurs sacrifices, demandant aux États Membres de faire preuve d’« ouverture d’esprit » en matière de financement, pour veiller à ce que les progrès obtenus dans le domaine sécuritaire ne soient pas dilapidés. 

Selon le Ministre, les autorités somaliennes auront également besoin de se mettre d’accord sur le « partage des pouvoirs et des ressources ».  Il a dit par ailleurs attendre d’ici quatre ans la mise en place du système électoral « un vote, une personne », avant de se féliciter de l’accent mis par le Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » sur la reprise économique et sur l’importance de tenir compte du chômage des jeunes. 

Pour y parvenir, son gouvernement devra respecter les engagements qu’il a pris vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI) et améliorer le cadre économique.  C’est la raison pour laquelle le Gouvernement britannique organisera en mai une nouvelle conférence à Londres pour revitaliser le partenariat international avec la Somalie, a-t-il annoncé.

Encouragée par les récentes élections en Somalie, Mme MARGOT WALLSTRÖM, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a salué la représentation accrue des jeunes et des femmes au Parlement.  Elle s’est aussi félicitée que le nouveau cabinet soit composé à 23% de femmes.  Selon elle, la priorité doit être maintenant donnée aux accords entre le Gouvernement central et les États fédéraux, pour renforcer la gouvernance locale et l’accès de tous les Somaliens aux services sociaux de base.  

Les préparatifs pour les élections de 2020 doivent commencer le plus tôt possible, a poursuivi la Ministre.  Une feuille de route claire pour « un vote, une personne » doit être élaborée en tenant compte des enseignements tirés du dernier processus électoral.  

L’amélioration de la situation sécuritaire en Somalie représente une autre priorité.  À cet égard, elle a jugé indispensable de fournir à l’AMISOM tout l’appui dont elle a besoin, y compris un financement prévisible et durable. 

Quant au retrait de l’AMISOM, il doit correspondre au renforcement des forces de sécurité somaliennes.  Mme Wallström a souhaité « un leadership fort de l’ONU en Somalie », ainsi qu’une approche globale de la sécurité, telle qu’adoptée par la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM).  

Elle a espéré que la Conférence de haut niveau de Londres, en mai prochain, permettra d’identifier une voie claire pour une réforme durable du secteur sécuritaire.

Préoccupée par la sécheresse en Somalie et dans la région, la Ministre a assuré que son pays était déterminé à tout faire pour éviter une répétition de la famine catastrophique de 2011.

Mme HIRUT ZEMENE, Ministre d’État des affaires étrangères de l’Éthiopie, a déclaré qu’il était urgent d’agir vite afin d’éviter une catastrophe humanitaire en Somalie, notamment du fait de la sécheresse grave qui touche le pays et toute la région.  Elle a relevé que l’Éthiopie facilitait l’accès à des couloirs humanitaires vers la Somalie.

Elle a affirmé qu’il n’y avait pas meilleure indication des progrès en Somalie que la dernière élection présidentielle.  Elle a souligné qu’en dépit des défis sécuritaires auxquels le pays fait face, il ne faudrait pas que cela occulte les progrès accomplis. 

Malgré les récentes attaques perpétrées à Mogadiscio et d’autres zones du pays par les Chabab, il ne faut pas oublier, a-t-elle rappelé, que ce mouvement apparaît affaibli et ne contrôle plus de vastes parties du territoire somalien. 

Elle a, dans ce contexte, salué la détermination du Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » à vaincre les Chabab, ajoutant qu’avec un soutien adéquat de la communauté internationale, l’élimination totale de la milice n’était plus une éventualité lointaine.  Elle a de ce fait invité la communauté internationale à assurer un soutien prévisible et adéquat à l’AMISOM afin qu’elle puisse finir le travail entamé et tracer la voie vers son retrait progressif.  Elle a précisé que la solution durable dans ce contexte serait de renforcer les capacités de l’Armée nationale somalienne.

Mme Zemene a également dit qu’il y a désormais une lueur d’espoir pour l’avenir de la Somalie, et qu’il était temps de renforcer le soutien à la reconstruction et aux efforts de développement postconflit.  Elle a ainsi souhaité que les promesses faites aux Conférences de Bruxelles et d’Istanbul sur la Somalie soient tenues. 

Elle a aussi promis de prendre part à la Conférence de Londres de mai prochain, tout en annonçant qu’un Sommet spécial de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) aura lieu à Nairobi samedi prochain afin de trouver des solutions durables à la situation des réfugiés somaliens.

M. VADYM PRYSTAIKO, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, s’est déclaré encouragé par les progrès significatifs engrangés sur les plans sécuritaire et politique par la Somalie depuis 2012, en particulier dans le champ électoral, marqué par le scrutin « le plus pacifique et inclusif » qu’ait connu ce pays depuis des décennies. 

Toutefois, ce pays de la Corne de l’Afrique continue de faire face à trois défis d’importance, a observé le chef de la diplomatie ukrainienne, en faisant tout d’abord état d’une crise humanitaire aiguë.  Il s’est dit encouragé par l’engagement « personnel » du Secrétaire général en faveur de la lutte contre la famine à laquelle fait face la population somalienne et afin d’éviter que ne se répète la famine de 2011.

S’agissant de la sécurité et de la lutte antiterroriste, le Premier Vice-Ministre des affaires étrangères a constaté qu’en dépit des progrès, les dangers posés par le groupe des Chabab persistaient.  Aussi a-t-il encouragé le Gouvernement somalien à accélérer la réforme du secteur de la sécurité, en coopération avec l’ONU et les partenaires internationaux.  

Enfin, dans le domaine politique, mener à bien le processus de révision de la Constitution et conclure un accord autour du système administratif fédéral du pays sont des tâches prioritaires pour les autorités somaliennes, a affirmé M. Prystaiko, avant de mettre l’accent sur la lutte contre les actes de piraterie dans le golfe d’Aden, alors que, la semaine dernière, le tout premier détournement d’un cargo de marchandises depuis 2012 a été signalé.

M. MAME BABA CISSÉ, Secrétaire permanent du Ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur du Sénégal, a indiqué que les Chabab restaient une menace, en occupant des parties du territoire et en perpétrant des attaques asymétriques.  Il a également insisté sur « l’implantation grandissante » de Daech dans la région.  Pour faire face à ces défis, il a jugé « urgente » une réforme substantielle du secteur somalien de la sécurité.

M. Cissé a encouragé les États Membres à prêter leur concours à l’AMISOM, en apportant l’assistance nécessaire à l’Union africaine et aux pays fournisseurs de contingents, « à travers un appui financier pour le paiement de la solde des troupes, la formation, l’assistance technique et la fourniture de munitions ».

Il a également demandé le versement de contributions financières non liées au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de l’AMISOM.  Il a insisté sur l’importance de la pleine coopération des États de la région pour apporter une réponse coordonnée et durable au défi des Chabab et des groupes terroristes.  « Nous lançons un appel à la solidarité internationale pour aider la Somalie à faire face à la famine. »

Enfin, M. Cissé a invité les autorités somaliennes à prêter une attention particulière à la lutte contre la corruption.

M. VINCENZO AMENDOLA, Secrétaire général adjoint aux affaires étrangères et à la coopération internationale de l’Italie, a jugé primordial de prêter assistance à la Somalie dans le respect de l’appropriation nationale de ses priorités, déterminante dans son relèvement.  Selon lui, la stratégie de sortie de l’AMISOM doit être graduelle pour permettre un transfert sans heurt des responsabilités aux forces de sécurité somaliennes, M. Amendola appuyant les efforts conjoints de l’ONU et de l’AMISOM à cet égard. 

L’élection de M. Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » montre ce qu’il a été possible de réussir ces dernières années, s’est-il félicité.  Mais il faut en faire davantage pour s’attaquer aux « causes profondes de la radicalisation » dans le pays, a-t-il insisté. 

L’Italie a par ailleurs appelé les institutions financières internationales et les bailleurs de fonds à aider la Somalie en vue de lui permettre d’assurer son redressement économique, soulignant aussi la nécessité d’agir sans attendre face à la crise humanitaire. 

Le Secrétaire général adjoint a annoncé que son gouvernement comptait renforcer son aide en ce sens, avant d’évoquer le sort « terrible » de 40 réfugiés somaliens tués au large du Yémen.  « L’insécurité et les défis humanitaires sont liés », a-t-il déclaré, estimant qu’il était indispensable de prendre des mesures.

M. YERLIK ALI (Kazakhstan) a estimé que la formation d’un nouveau gouvernement en Somalie était une étape importante pour faire face aux défis qui interpellent ce pays.  Il a ajouté que des mesures d’urgence devraient être prises afin de former des institutions stables, et une coordination interministérielle devrait établir des stratégies nationales de développement. 

Il a expliqué que ces actions devraient constituer la fondation pour l’état de droit, la bonne gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité.  À ce propos, il a souligné l’importance d’assurer le paiement régulier des salaires dans l’armée, avec l’assistance du système des Nations Unies et des organisations régionales et internationales, ainsi que des institutions financières. 

Il a dit attendre avec impatience la tenue prochaine de la Conférence de Londres sur la Somalie, une conférence qui devra préparer la feuille de route pour la future structure fédérale de sécurité afin de consolider les présents efforts.

Le délégué a par ailleurs invité la communauté internationale à soutenir la Somalie dans le cadre de la feuille de route politique visant à atteindre l’objectif « un vote, une personne » au cours des élections générales prévues en 2020.  Il a rappelé que les avancées électorales que le pays a connues sont dues aux efforts héroïques de la MANUSOM, de l’Union africaine, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de l’AMISOM qui combat le Mouvement des Chabab avec bravoure.  

En tant que Président du Comité des sanctions portant sur la Somalie et l’Érythrée, le Kazakhstan est déterminé à promouvoir la paix et la sécurité dans la Corne de l’Afrique, a déclaré son représentant.  Il a aussi souligné l’importance d’assurer des ressources suffisantes pour la mise en œuvre du premier plan national de développement de la Somalie. 

Il a enfin parlé de la situation humanitaire en Somalie, avertissant que l’incapacité à apporter l’assistance requise au pays allait saper la poursuite des initiatives clefs portant sur le renforcement de l’État et la consolidation de la paix. 

Il a en outre souhaité que les actions de lutte antiterroriste en Somalie tiennent compte des droits et des besoins spécifiques et la protection de tous les segments de la population touchés par le conflit armé.

M. LIU JIEYI (Chine) a estimé que la Somalie était entrée dans une phase cruciale de son histoire et a salué les actions entreprises jusqu’à présent par le Président somalien.  La Somalie a encore un long chemin à parcourir pour parvenir à la paix et à la prospérité, a-t-il dit.  

Insistant sur la nécessité d’une aide internationale, il a indiqué que celle-ci devait être « ciblée » et répondre aux priorités du Gouvernement.  Le délégué a affirmé que le récent déplacement du Secrétaire général était un signal fort de la solidarité des Nations Unies avec la Somalie, avant de louer l’excellence de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine dans ce pays.

Le délégué chinois a encouragé des solutions africaines à des défis africains, avant d’insister sur l’importance de la prévention des conflits.  

Enfin, le représentant a mentionné les principes guidant l’importante coopération entre la Chine et l’Afrique, parmi lesquels la « sincérité, la bonne foi, l’amitié, la justice et les intérêts mutuels ».  

Se félicitant de la nouvelle étape qui a été franchie avec les élections, M. LUIS BERMÚDEZ (Uruguay) a jugé indispensable de déterminer de quelle façon le Conseil de sécurité et la MANUSOM peuvent renforcer leur appui au pays dans sa phase d’édification de l’État, y compris la révision constitutionnelle et le système fédéral.  La prorogation du mandat de la MANUSOM devrait selon lui donner au Conseil le temps d’élaborer « un mandat efficace qui bénéficie au peuple somalien ».

S’attachant à la participation politique des femmes, le représentant a salué les efforts entrepris pour leur réserver 30% des sièges, même si cet objectif n’a pas encore été atteint.  Il a encouragé le Gouvernement à redoubler d’efforts pour les prochaines élections, en 2020.

Face à la menace constante du groupe terroriste des Chabab, M. Bermúdez a rappelé l’importance de la réforme du secteur sécuritaire et du renforcement de l’Armée nationale somalienne.  Préoccupé par la crise humanitaire et la famine, il a souligné la nécessité de protéger les populations civiles, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Après avoir appelé le Gouvernement somalien à rechercher la stabilité et à faciliter l’accès de l’aide humanitaire, il l’a également exhorté à traiter les enfants liés aux Chabab « comme des victimes ».

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte) a estimé que l’élection de M. Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » constituait une avancée considérable pour la Somalie.  Il a ensuite réitéré le fait que le mandat de la MANUSOM devait être « en phase » avec les défis qui se posaient actuellement dans le pays, en mettant l’accent sur les concepts de consolidation d’une paix durable, de constitution d’une armée somalienne forte, ainsi que d’une autorité gouvernementale en mesure de fournir les services de base à la population et de faire respecter l’état de droit sur l’ensemble du territoire. 

Le représentant a salué les sacrifices consentis par l’AMISOM et les forces somaliennes depuis le déploiement de cette mission, il y a 10 ans, expliquant qu’une diminution graduelle de ses effectifs devrait en précéder le retrait.  

L’Égypte a par ailleurs appelé à intensifier les efforts régionaux et internationaux pour répondre à la crise humanitaire qui sévit en Somalie, en faisant aussi porter ces efforts dans le domaine de la prévention, afin d’empêcher la recrudescence de telles crises à l’avenir. 

M. Aboulatta a renouvelé, en conclusion, ses félicitations au peuple et au Gouvernement somaliens pour l’élection présidentielle réussie du mois dernier.

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a insisté sur la complexité des défis que le Président somalien devait relever, en premier lieu la grave crise humanitaire.  Seulement 32% du plan de prévention de la famine de 825 millions de dollars est financé, a-t-elle déploré.  Elle s’est dite vivement préoccupée par les attaques asymétriques perpétrées par les Chabab, avant de rappeler l’appui apporté par son pays à l’AMISOM, laquelle ne pourra pas rester indéfiniment en Somalie.

L’examen conjoint ONU-Union africaine de l’AMISOM sera l’occasion d’identifier les besoins sécuritaires de la Somalie et de planifier les tâches de la Mission, a-t-elle estimé.  Elle s’est dite opposée à une mission de maintien de la paix en Somalie, avant de souligner l’importance d’un accord sur une architecture de sécurité en Somalie.  « Soyons francs, nos efforts ne sont pas toujours traduits en acquis tangibles sur le terrain! »

Enfin, la déléguée a espéré que la Conférence sur la Somalie qui doit se tenir à Londres en mai prochain sera l’occasion pour la communauté internationale de parler d’une seule voix sur le développement du pays.

M. KORO BESSHO (Japon) a salué le leadership du Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » dans la recherche des solutions aux problèmes de la Somalie et a promis que son pays allait continuer d’apporter son soutien à cette fin.  Il a relevé que la présente famine menaçait les progrès qui avaient été faits en matière de renforcement de l’État depuis le Gouvernement formé en 2012. 

La semaine dernière, le Japon a décidé d’ajouter 26 millions de dollars à son aide au pays, afin d’appuyer l’assistance humanitaire d’urgence en réponse à l’appel du Secrétaire général.  De cette somme, 8,5 millions de dollars vont aller directement à la Somalie, a—t-il précisé. 

Le délégué a ensuite affirmé que l’amélioration de la situation sécuritaire en Somalie était une priorité majeure, estimant qu’en prévision de la réduction des effectifs de l’AMISOM l’année prochaine, il serait de bon aloi de renforcer les capacités de l’Armée nationale somalienne, de manière urgente et coordonnée. 

Il a déclaré que la Conférence de Londres de mai prochain sur la Somalie représentait une opportunité parfaite de discuter de ces problèmes de sécurité de la Somalie.  Il a aussi dit souhaiter que la réunion de Londres donne un élan en faveur d’une entente entre les dirigeants de chaque État du pays sur la question de la sécurité nationale, avec une démarcation claire des responsabilités entre le Gouvernement fédéral et les États.  

Pour M. Bessho, l’amélioration des conditions de sécurité dépend également du renforcement des capacités de la police somalienne, y compris par un soutien salarial ainsi que par le renforcement institutionnel et la disponibilité de services sociaux de base. 

Il a rappelé que le Japon avait dépensé plus de 400 millions de dollars depuis 2007 dans ces domaines et allait continuer d’apporter son appui aux efforts du Gouvernement.  Il a par ailleurs souligné l’importance de l’amélioration de la situation macroéconomique du pays et a noté que le premier détournement d’un navire depuis cinq ans au large des côtes du pays venait rappeler le besoin d’efforts continus de la lutte internationale contre la piraterie dans la région.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) s’est félicité du caractère pacifique et inclusif des élections présidentielle et législatives du mois de février dernier en Somalie, notant que 26% des sièges du Parlement étaient désormais occupés par des femmes. 

Il a encouragé le Gouvernement à prendre des initiatives de bonne gouvernance avec pour objectif le bien-être de sa population.  Le représentant s’est déclaré préoccupé par l’ampleur de la crise humanitaire dans le pays, l’absence de services de base et de protection sociale exacerbant une situation déjà très grave sur les plans humanitaire et sanitaire. 

M. Llorentty Solíz a ensuite jugé « impensable » cette crise humanitaire, soulignant ses liens avec des inégalités plus criantes que jamais et les changements climatiques.  Aussi a-t-il demandé aux institutions financières internationales de lever tous les obstacles qui se posent à la Somalie pour lui permettre d’assurer son redressement économique et son développement.

La délégation a souligné en conclusion l’importance que revêt la coopération entre l’AMISOM, l’ONU et les autorités gouvernementales somaliennes.  

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a salué les progrès récemment enregistrés en Somalie et a déploré le fait que la vie politique reste régie par une « logique clanique ».  Le délégué a insisté sur l’importance de la réforme du secteur de la sécurité, d’un renforcement du fédéralisme et d’une intensification des efforts de réconciliation.

Il a jugé crucial de continuer à renforcer les capacités des forces somaliennes et de l’AMISOM, qui sont en première ligne du combat contre les Chabab, et de verser la solde des soldats de la Mission.

Le délégué s’est dit en outre préoccupé par les attaques perpétrées par les Chabab à l’extérieur des frontières de la Somalie.  Il a souligné l’efficacité de l’embargo sur les armes qui frappe la Somalie pour empêcher l’approvisionnement des terroristes.  La pratique d’une levée partielle de l’embargo sur les armes a fait ses preuves, a-t-il déclaré.

En conclusion, le représentant a indiqué que son pays avait fourni 16 millions de dollars d’aide humanitaire à la Somalie depuis 2016.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a salué l’élection sans contestation du Président Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo » qui a suscité « une réelle vague d’enthousiasme populaire ».  Au-delà de l’urgence humanitaire, il a jugé essentiel que les autorités somaliennes s’engagent avec détermination dans la consolidation des institutions et de l’établissement d’un véritable état de droit, afin de favoriser un meilleur respect des droits de l’homme et une stabilisation durable du pays.

La sécurité est le grand chantier prioritaire des années à venir, a estimé le représentant.  « Le combat contre les Chabab ne peut être gagné par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) seule, et l’AMISOM n’a pas vocation à rester éternellement en Somalie », a-t-il averti.  À cet égard, il a regretté que le financement de l’AMISOM ne soit pas suffisamment prévisible et que la diversification géographique de ce financement ne soit pas produite. 

Ensuite, il a jugé important que le retrait de l’AMISOM ne soit pas uniquement soumis à des impératifs de calendrier, mais soit aussi lié au développement d’une solution somalienne de sécurité.

S’agissant de la capacité pour les Somaliens à assurer leur propre sécurité, M. Delattre a posé plusieurs questions.  Les personnels composant l’Armée nationale somalienne sont-ils bien identifiés et comment peut-on accélérer leur formation et leur opérationnalisation?  La Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM) peut-elle apporter une réponse plus cohérente à leurs besoins?  Comment peut-on davantage associer les forces de sécurité somaliennes aux opérations de sécurisation du territoire, voire aux offensives de l’AMISOM?

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