Soixante-douzième session,
1re & 2e séances – Matin et après-midi
AG/SHC/4195

La Troisième Commission entame ses travaux par un débat consensuel sur le développement social

Comment tendre vers le développement social sans tenir compte de la situation des personnes souvent exclues des mécanismes d’intégration sociale, telles que les jeunes, les personnes âgées et les handicapés?  C’est ce débat de fond qui a inauguré aujourd’hui, dans un climat consensuel, les travaux de la Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, sur la base de plusieurs rapports du Secrétaire général.

M. Einar Gunnarsson, Président de la Troisième Commission, a ouvert ce débat général après avoir présenté l’organisation des travaux et la planification des programmes.  Il a profité de sa prise de parole pour condamner les « actes de terreur aveugle » où qu’ils se déroulent, quelques heures après la tuerie perpétrée dimanche lors d’un concert à Las Vegas.

En préambule du débat, la Directrice de la Division du Département des affaires économiques et sociales pour la politique sociale et le développement, Mme Daniela Bas, a donné un aperçu des thèmes en présentant les rapports du Secrétaire général portant sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes atteintes d’albinisme et à la famille, ainsi qu’au rôle des coopératives dans le développement social.

Venu assurer la Troisième Commission du soutien de son département, le Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques et sociales, M. Liu Zhenmin, a averti que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne pourrait être réalisé que si chacun redoublait d’efforts pour s’assurer que les hommes et la planète sont placés au centre des préoccupations et que personne n’est laissé sur le bord du chemin.  Il a notamment rappelé l’objectif essentiel de l’éradication de la pauvreté, mais a aussi noté que l’économie mondiale ne créait pas assez d’emplois de qualité, notamment pour les jeunes, avant de mettre l’accent sur l’inclusion sociale, notamment celle des personnes handicapées, ainsi que sur la protection sociale.

D’une manière générale, la question des jeunes et de leur intégration dans la société a dominé cette première journée, une majorité de délégations faisant assaut de propositions pour promouvoir le lien entre l’épanouissement de la jeunesse et le développement social.  Toutefois, comme l’a relevé l’Autriche, représentée comme nombre de pays par un délégué de la jeunesse, l’implication des jeunes dans les systèmes de prise de décisions ne va nulle part de soi.  Pour remédier à cette marginalisation, il convient de contribuer à l’égalité intergénérationnelle et de tenir compte de l’apport des jeunes au processus politique, a plaidé la déléguée autrichienne, appelant à un vaste effort d’éducation civique en faveur du 1,8 milliard de jeunes de 20 à 24 ans que compte le monde.

Face à la complexité géopolitique actuelle, ont souligné les deux jeunes représentants de l’Italie, deux défis s’imposent à la jeunesse: le chômage et ceux que l’on appelle les non-engagés dans l’éducation, l’emploi et la formation, qui représentent environ 25% des 15-29 ans dans les pays développés. 

La déléguée de la jeunesse d’Israël a résumé cette problématique en rappelant qu’on présentait toujours la jeunesse comme l’avenir, alors qu’« elle est le présent ».  Quant au fait que l’on ne demande que rarement l’opinion des jeunes, « cela doit changer » a-t-elle martelé.  L’Union européenne s’est, elle, enorgueillie d’avoir mis en place la Garantie pour la jeunesse, un mécanisme qui aide les jeunes dans leurs démarches pour l’emploi et la formation.  Grâce à ce programme, a expliqué le représentant, on compte 1,5 million de jeunes sans emploi de moins aujourd’hui qu’en 2013.  

Les suites données à l’Année internationale des personnes âgées et à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement ont également été évoquées, plusieurs délégations jugeant essentiel de créer une société plus inclusive en favorisant la participation des personnes âgées.  Le représentant du Guatemala s’est dit conscient des conditions de vie difficiles « pour ne pas dire ingrates » souvent réservées à cette catégorie de la population.  « Pour cela, nous devons travailler à renforcer nos institutions et nos capacités pour mieux veiller aux libertés fondamentales et à la qualité de vie des personnes âgées », a-t-il professé. 

La question des objectifs de développement pour les personnes handicapées a, quant à elle, traduit une prise de conscience planétaire.  Le Japon a ainsi indiqué qu’à la faveur de l’élan suscité par les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, il travaillait à l’élimination des barrières sociales afin de garantir les droits de tous dans une société véritablement inclusive.

Seule ombre au concert positif de cette première séance de travail, le Mexique s’est élevé contre le caractère « anachronique et contre-productif » du débat sur le développement social dans sa configuration actuelle, déplorant que les discussions en Troisième Commission constituent des doublons de travaux menés dans d’autres instances.  Il a par conséquent appelé à une nécessaire coordination des travaux des organes intergouvernementaux des Nations Unies, a fortiori sur une question consubstantielle au Programme de développement durable à l’horizon 2030.   

Outre M. Einar Gunnarsson, Président, le Bureau de la Troisième Commission est composé cette année de Mmes Alanoud Qassim M. A. Al-Temimi (Qatar) et Dóra Kaszás (Hongrie) ainsi que M. Nebil Idris (Érythrée), Vice-Présidents, et de M.  Andrés Molina Linares (Guatemala), Rapporteur, lequel a été élu par acclamation ce matin.

La Troisième Commission poursuivra son débat général sur le développement social demain, mardi 3 octobre, à 10 heures.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL (A/72/169)

Mise en œuvre des conclusions du Sommet mondial pour le développement social et de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/72/158 et A/72/211)

Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille (A/72/159, A/72/161, A/72/166, A/72/189 et A/72/190)

Déclarations liminaires

Mme DANIELA BAS, Directrice de la Division pour la politique sociale et le développement au sein du Département des affaires économiques et sociales, a présenté les rapports du Secrétaire général relatifs au point 27 de l’ordre du jour.  Elle a indiqué que ces documents se concentrent essentiellement sur les efforts destinés à lutter contre les inégalités et la pauvreté, dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Si l’inégalité du revenu a diminué, beaucoup reste à faire, notamment dans le domaine de la santé, a-t-elle souligné.  Les recommandations clefs concernent les politiques universelles, les investissements et le besoin d’un appui des gouvernements nationaux aux politiques de développement.

Mme Bas a particulièrement mis l’accent sur le rapport relatif au rôle des coopératives dans le développement social, expliquant qu’il montre comment les entreprises de modèle coopératif ont été importantes pour stimuler la lutte contre la pauvreté et faciliter l’intégration des femmes et l’inclusion sociale.  Pour Mme Bas, la communauté internationale et le mouvement coopératif doivent continuer de travailler ensemble pour favoriser le développement et fournir un appui technique afin de développer la contribution des coopératives à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Mme Bas a présenté par ailleurs le rapport sur les personnes âgées, qui se concentre sur l’intégration de celles-ci dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable ainsi que sur le bien-être et le développement économique de ces personnes, et un rapport  sur la mise en œuvre des objectifs de l’Année internationale de la famille qui souligne l’importance des services de base et l’approche multigénérationnelle dans les relations sociales.

Le rapport sur la promotion de l’intégration sociale par l’inclusion sociale se concentre, quant à lui, sur les politiques civiles, notamment antidiscriminatoires, tandis que le rapport sur l’épanouissement des jeunes et son lien avec le développement durable prévoit de maintenir le Programme d’action pour les jeunes.

M. LIU ZHENMIN, Secrétaire général adjoint pour les affaires économiques et sociales, est venu assurer la Troisième Commission du soutien de son département.  Il a rappelé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ne pourrait être réalisé que si chacun redouble d’efforts pour s’assurer que les hommes et la planète sont placés au centre des préoccupations et que personne n’est laissé sur le bord du chemin.  La prospérité à long terme ne peut être garantie que si le développement est durable et inclusif et si les gains sont partagés par tous et non réservés à un petit nombre, a-t-il ajouté.

Rappelant les récents ouragans dévastateurs dans les Caraïbes, M. Liu a rappelé qu’ils avaient effacé les gains de plusieurs années en matière de développement de plusieurs États de la région.  Ces catastrophes naturelles, qui ont aussi touché les États-Unis, doivent rappeler à chacun que personne n’est à l’abri des calamités, y compris celles qui résultent des changements climatiques.  Ces pays ont besoin d’une aide d’urgence, a insisté le Secrétaire général adjoint, qui a rappelé que le Programme 2030 prévoyait notamment la mise en place de partenariats forts.

M. Liu a rappelé que l’économie mondiale ne créait pas assez d’emplois de qualité.  Il a relevé que l’Organisation internationale du Travail (OIT) avait fait état d’une augmentation du nombre des personnes au chômage de 3,4 millions dans le monde en 2017, les pays en développement étant les plus affectés.  Pour suivre le rythme de la croissance de la population en âge de travailler, nous devons créer, de par le monde, 40 millions d’emplois par an, soit 600 millions d’ici à 2030, a affirmé M. Liu, qui a rappelé que l’automation et autres changements techniques détruisaient une grande partie des emplois connus jusqu’à ce jour.

M. Liu a aussi mis l’accent sur l’emploi des jeunes, rappelant qu’ils étaient au moins 71 millions à ne pas avoir d’emploi dans le monde.  Les défis auxquels sont confrontés les jeunes requièrent toute notre attention et il faut trouver de nouvelles approches pour les traiter, a-t-il estimé. 

Le Secrétaire général adjoint a également rappelé que les inégalités croissaient dans de nombreux pays, ce qui contribue aux mouvements migratoires.

M. Liu a rappelé l’objectif essentiel de l’éradication de la pauvreté, sous toutes ses formes.  S’il s’est félicité de la forte baisse de la pauvreté extrême depuis les années 1990, il a rappelé qu’en 2013 elle affectait encore 766 millions de personnes.  Les efforts doivent donc être poursuivis et il est impératif d’associer ces personnes aux mesures qui les concernent, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, qui a aussi appelé à accorder davantage d’attention à la manière dont sont identifiés les pauvres, qui ils sont et où ils vivent, afin de rendre les politiques plus efficaces.  Il a notamment plaidé pour davantage de statistiques désagrégées.

Le temps est un facteur essentiel pour la réussite du Programme 2030, a encore rappelé M. Liu, qui a invité à accélérer sa mise en œuvre et à tenir compte des différentes expériences nationales, y compris celles que les 43 États Membres ont présentées lors d’un examen national volontaire à l’occasion du Forum de haut niveau sur le développement durable tenu en juillet dernier.

M. Liu s’est aussi intéressé au sort des personnes âgées, rappelant que leur nombre avait atteint 962 millions en 2017, soit deux fois plus qu’en 1980.  D’ici à 2030, le nombre des personnes âgées dépassera celui des enfants de moins de 10 ans et celui des jeunes de 15 à 24 ans.

Enfin, le Secrétaire général adjoint a mis l’accent sur l’inclusion sociale, et notamment celle des personnes handicapées, ainsi que sur la protection sociale. Citant le rapport sur la situation sociale en 2017 du Département des affaires économiques et sociales, il a rappelé que seule 45% de la population mondiale disposait réellement d’un système de protection sociale en 2015 et que, même dans les pays qui la garantissent dans la loi, cette protection varie de manière importante en fonction de l’âge, du sexe, de l’ethnicité ou encore du statut migratoire ou de personnes handicapées.  Un accès universel à la protection sociale est un droit fondamental nécessaire pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté et promouvoir l’inclusion sociale, a affirmé M. Liu.

Débat général

Mme HELENA YÁNEZ LOZA (Équateur), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a rappelé que, si nous avons bien avancé en matière de réduction de la pauvreté dans le monde, des millions de personnes restent prisonnières de la pauvreté extrême, et il existe de nombreuses disparités tant sociales qu’économiques au sein des pays et entre eux.  Elle a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions.

Après l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, commencent désormais la mise en œuvre et le suivi des mesures prises pour garantir un avenir durable, a noté la représentante.  « Deux années ont passé depuis l’adoption de ce Programme et des efforts significatifs ont été réalisés pour le mettre en place mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre le développement durable pour tous, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables » a-t-elle estimé.  Mme Yánez Loza a dit la profonde préoccupation du Groupe des 77 et de la Chine face aux résultats inégaux atteints dans l’exécution des différents engagements pris et au manque d’avancées satisfaisantes du développement social.

Pour le Groupe des 77 et la Chine, l’éradication de la pauvreté est le principal impératif moral de la planète et reste, malgré les avancées réalisées, un des défis majeurs de la communauté internationale.  La représentante a précisé que l’exclusion sociale restait un défi dans la plupart des régions du monde, en raison des inégalités croissantes et du manque d’emplois dignes, ce qui affecte négativement les jeunes, les jeunes adultes, les peuples autochtones, les handicapés et les migrants, entre autres personnes en situation de vulnérabilité.  « De nouvelles approches et de nouvelles stratégies politiques sont nécessaires pour combattre la pauvreté, qui nécessite une plus grande coopération internationale » a-t-elle insisté.

Le Groupe des 77 et la Chine se félicitent du continuel accent mis sur les thèmes en relation avec les jeunes et les personnes handicapées.  Il appelle la communauté internationale, y compris l’ONU et les agences de développement, à maintenir et augmenter leur soutien, tant technique que financier, dans l’éducation, l’augmentation de l’accessibilité et continuer à travailler pour garantir la non-discrimination à l’encontre des personnes handicapées.

Il faut nous préparer afin de mieux répondre aux nouvelles réalités du vieillissement de la population et inclure les changements de structures par âge des populations dans les efforts visant à éradiquer la pauvreté, a estimé la représentante.  « Nous reconnaissons la contribution essentielle des personnes âgées dans le développement de nos sociétés et appelons la communauté internationale à travailler de concert pour garantir les droits, la dignité et le bien-être des personnes âgées » a-t-elle conclu.

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte), au nom du Groupe des États d'Afrique, a affirmé que le continent africain continuait de faire des progrès dans les domaines de l’éducation, de la parité hommes-femmes, de la participation des femmes dans les processus de prise de décision ou dans la lutte contre la progression du VIH/sida.  Cependant, la qualité de l’enseignement demeure une préoccupation, tout autant que celle de la santé et de l’assainissement, a reconnu le représentant, ajoutant qu’à l’heure actuelle les efforts déployés restaient insuffisants pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et représentaient un défi pour nombre de pays. 

C’est pourquoi l’Union africaine a adopté un cadre pour s’attaquer aux questions relatives à l’inégalité touchant les familles, les jeunes, les personnes âgées ou les personnes handicapées.  L’Agenda 2063 de l’Union africaine souligne la nécessité d’autonomiser tous les peuples, y compris les femmes, les enfants, les jeunes, les personnes âgées ou les personnes handicapées, grâce à une croissance inclusive qui permette de créer des emplois décents, d’améliorer l’accès à la protection sociale et de prendre des mesures qui fassent en sorte que personne ne vive en dessous d’une ligne de pauvreté définie.  Dans le cadre de la Charte africaine de la Jeunesse, l’Union africaine a également adopté la Décennie africaine de la jeunesse, qui couvre la période 2009-2018, et un plan d’action dont le but est d’atteindre les objectifs définis dans ladite Charte, a notamment expliqué le représentant.

Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) s’exprimant au nom du Groupe des Amis des personnes âgées, a déclaré que l’augmentation du nombre de personnes âgées dans le monde et la tendance croissante au vieillissement des sociétés représentaient des changements significatifs pour les structures démographiques.  Ils imposent aussi des défis majeurs pour le développement.  Ces défis sont cependant aussi une opportunité pour élaborer des politiques qui promeuvent l’inclusion sociale et la solidarité intergénérationnelle, pour la pleine jouissance par tous des droits de l’homme et de la dignité, a estimé le représentant.   

Alors que les projections tablent sur un nombre de personnes âgées atteignant 1,4 milliard à l’horizon 2030, il est indéniable que ces personnes peuvent apporter une contribution significative au développement économique et social des communautés si des garanties adéquates sont en place, a poursuivi le représentant, jugeant capital que ces populations soient autonomisées.  La communauté internationale doit travailler de conserve pour atteindre cet objectif visant le bien-être des personnes âgées, a-t-il conclu. 

M. GARRETT O’BRIEN de l’Union européenne, a déclaré que l’Union européenne et ses États membres étaient résolus à mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 au sein de leurs frontières et au-delà, comme le montrent le nouveau Consensus sur le développement récemment adopté, qui se concentre sur les « 5 P » -peuples, planète, prospérité, paix et partenariats-, la nouvelle Politique de développement de l’Union européenne ou encore les divers partenariats signés avec les pays d’Afrique ou ceux du Moyen-Orient.  La délégation reconnaît toutefois qu’en dépit de l’amélioration de la situation économique en Europe, des divergences entre États persistent dans la région, de même que des divergences entre groupes sociaux, comme les jeunes.  C’est pourquoi renouveler le processus de convergence est une priorité en Europe.

S’agissant des jeunes, l’Union européenne a mis en place la Garantie pour la jeunesse, un mécanisme qui les aide dans leurs démarches pour l’emploi et la formation, a expliqué le représentant.  Grâce à ce programme, on compte 1,5 million de jeunes sans emplois de moins aujourd’hui qu’en 2013.  L’Union européenne s’attaque aussi à la question des personnes handicapées.  Après avoir ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, elle a adopté un texte européen sur l’accessibilité afin de faciliter l’accès des personnes handicapées aux biens et services, a expliqué M. O’Brien.

M. YAHYE (Pays-Bas), qui s’est présenté comme un représentant de la jeunesse du pays et fils d’un réfugié somalien musulman et d’une mère chrétienne hollandaise, a déclaré que, lorsque les dirigeants devenaient plus ouverts et se montraient plus désireux d’inclusivité, ils éliminaient les causes profondes de l’extrémisme, à savoir le sentiment d’être laissé de côté.  Or, les jeunes ne se sentent pas représentés s’ils ne sont pas consultés dans les processus de prise de décision qui les touchent, a-t-il poursuivi, appelant tout un chacun à mettre en œuvre la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité sur les jeunes, la paix et la sécurité. 

Mme FATMAALZAHRAA HASSAN ABDELAZIZ ABDELKAWY (Égypte) a insisté sur la mise en œuvre par son pays d’un plan national prévoyant une garantie d’assistance sociale pour les personnes les plus fragiles.  Dans ce cadre, le Ministère de la santé et de solidarité sociale a lancé plusieurs initiatives qui visent à atténuer les difficultés de la vie sur les strates vulnérables de la société, a-t-elle précisé.  De plus, dans la foulée de quatre cycles de réflexion sur le thème de la jeunesse, une conférence nationale aura lieu, en novembre prochain, en vue de parvenir à une plateforme commune.

Assurant que la famille constitue le noyau de la société égyptienne, la représentante a souligné que la responsabilité de son gouvernement était de la renforcer et de la protéger.  Sur le plan intérieur, a-t-elle souligné, le Gouvernement continue ainsi à mettre en œuvre des politiques sociales pour renforcer ce noyau, en luttant notamment contre l’emploi des enfants et en prévoyant des lieux sûrs pour les personnes âgées.  Le Président égyptien a prévu de faire de 2018 l’année des handicapés en Égypte, a ensuite déclaré Mme Abdelkawy, qui a vu dans cette mesure la preuve que son pays accorde une importance particulière au rôle que doivent jouer ces personnes, notamment dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a déclaré qu’avec le Programme 2030 les États cherchaient une vision plus globale du développement, qui comprend tous les aspects qui affectent la qualité de vie des personnes.  Depuis son entrée en vigueur, nous avons reconnu que nous ne pouvions atteindre des avancées de manière fragmentée: tous les objectifs doivent être atteints dans tous les pays et régions et pour toutes les personnes, sans quoi le développement ne saurait être durable, a-t-il insisté.

Au Paraguay, les trois piliers de l’État ont signé un engagement pour mettre en œuvre le Programme 2030 et le principal programme du Gouvernement, le plan national de développement 2030, a été aligné avec les objectifs de développement durable, a expliqué le représentant.  « Ces dernières années, la croissance économique du Paraguay s’est maintenue, de même que la diminution des indices de pauvreté, bien que nous continuions à faire face à de nombreux défis pour l’éradiquer complétement » a-t-il affirmé.  « Nous croyons fermement que toutes les personnes méritent de vivre une vie digne, une vie sans pauvreté, sans exclusion, mais nous sommes conscients qu’il existe des causes structurelles qui limitent les opportunités d’une importante partie de la population du pays et qui affectent plus les femmes, les enfants, les population autochtones et la population rurale », a ajouté le représentant. 

Le représentant a également mentionné que le pays avait intensifié l’octroi de bourses pour les étudiants et d’aides économiques pour les jeunes en situation de pauvreté et de vulnérabilité.  Il a enfin expliqué que le pays souhaitait construire une société cohérente et équitable, à la prospérité partagée, et réaffirmait à cette fin son engagement en faveur du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, « et particulièrement celui d’éradiquer la pauvreté ».  Nous continuerons de travailler pour que toutes les personnes sans discrimination aient une vie digne, puissent profiter de la réalisation pleine de leurs droits économiques, sociaux et culturels, a-t-il conclu.

Mme FANKHAUSER (Suisse) a reconnu qu’en dépit des signes d’amélioration, la pauvreté était loin d’être éradiquée, y compris dans les pays industrialisés.  Les femmes et les filles continuent en outre d’être victimes de discrimination, parfois très graves.  Or, nombre pays disposent de législations sociales sans pour autant que les bénéficiaires les réclament, a fait valoir la représentante, qui a estimé qu’il s’agissait d’une question d’accès.  En effet, il ne suffit pas de savoir qu’une prestation existe pour la réclamer, a-t-elle estimé, appelant les gouvernements non seulement à adopter des législations, mais aussi à assurer l’accès aux prestations ainsi mises en place.  Cela implique des institutions efficaces, responsables, ouvertes et accessibles à tous, comme le prévoit l’objectif 16 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a-t-elle dit, avant de passer la parole à une déléguée de la Jeunesse.

La représentante de cette institution suisse a expliqué que les activités telles que le scoutisme, les organisations de la jeunesse et les sections jeunes de partis politiques étaient essentielles pour faire de la cohésion et de l’inclusion sociale une réalité.  Les initiatives qui favorisent l’intégration sociale des minorités doivent donc être encouragées, a-t-elle dit, ajoutant qu’il fallait considérer les minorités comme des forces de changement au lieu de les marginaliser. 

Mme YASUE NUNOSHIBA (Japon) a déclaré que son pays accordait une grande importance au développement des personnes et singulièrement des femmes, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées.  Le Japon juge en particulier essentiel de créer une société plus inclusive en favorisant la participation des personnes âgées dans la société.  À la faveur de l’élan suscité par les Jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, le Japon travaille ainsi à l’élimination des barrières sociales afin de garantir les droits de tous dans une société véritablement inclusive.

Soulignant l’engagement de son pays en faveur d’un développement qui ne laisse personne sur le bord de la route, la représentante a rappelé que le Japon contribuait aussi au développement social dans le monde et tout particulièrement en Afrique.  C’est ainsi que, depuis 1993, le Japon conduit la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, dont la sixième édition s’est tenue en août 2016 à Nairobi, au Kenya.  À cette occasion, a-t-elle rappelé, le Japon s’est engagé à procéder à un investissement d’environ 30 milliards de dollars, de sources gouvernementales et privées, en faveur de l’industrialisation de l’économie, des systèmes de santé et de la stabilisation de la société.  Soucieux de promouvoir une croissance de haute qualité, il entend poursuivre sa contribution au développement social de l’Afrique.       

Mlle ANNA HOLZHACKER (Autriche) s’est exprimée en tant que déléguée de la jeunesse autrichienne, notant que ce rôle l’avait conduite à parcourir le monde et à multiplier les consultations avec d’autres jeunes.  Selon elle, une question est apparue lors de chacune de ces discussions: la participation des jeunes à la société.  Cette question, a-t-elle relevé, revêt une grande importance en Autriche puisque, depuis 10 ans, les jeunes ont le droit de voter au niveau national dès l’âge de 16 ans.

Il n’en reste pas moins que l’implication des jeunes dans les systèmes de prise de décision ne va nulle part de soi, au point qu’ils se retrouvent souvent marginalisés, a poursuivi la déléguée.  Pour remédier à ce déséquilibre, il convient de contribuer à l’égalité intergénérationnelle et de tenir compte de l’apport des jeunes au processus politique, a-t-elle plaidé, appelant à un vaste effort d’éducation civique et politique en faveur de la jeunesse.  Avant de conclure, la déléguée a exhorté le quelque 1,8 milliard de jeunes de 20 à 24 ans du monde entier à également agir par eux-mêmes s’ils veulent se faire entendre.

Mme SABINA CARLI (Slovénie) a rappelé que la Journée internationale des personnes âgées, qui s’est tenue hier, avait pour sujet principal la promotion et le renforcement de la participation de ces personnes à la vie sociale, culturelle, économique et politique.  La Slovénie, a-t-elle souligné, croit fermement que favoriser cette participation est un élément essentiel pour l’édification de sociétés réellement inclusives.

Faisant observer qu’au cours du premier semestre son pays avait engagé une vaste consultation publique sur un projet de stratégie nationale pour le bien-être des personnes âgées adopté en juillet, la représentante a expliqué que cet ensemble de dispositions s’appuyait sur le principe d’un vieillissement actif, de façon à élargir les possibilités dans les domaines de la santé et de la sécurité et à améliorer la qualité de vie à mesure que les personnes avancent en âge.  Ces mesures nationales seront renforcées par des normes internationales en la matière, a-t-elle noté, plaidant en conclusion pour une nécessaire solidarité intergénérationnelle.  Faute d’une telle approche, a-t-elle averti, nous risquons l’exclusion sociale. 

Mme ILMI SALMINEN (Finlande) est revenue sur trois points « hautement importants »: les jeunes, la paix et la sécurité; l’égalité entre les genres; et enfin les réfugiés et les migrants.

« Le Conseil de sécurité a adopté en 2015 une résolution sur les jeunes, la paix et la sécurité, soulignant le rôle des jeunes en tant que facteur positif de changement » a rappelé la représentante, avant d’appeler les États Membres à impliquer les jeunes dans les efforts de paix.  Elle est ainsi revenue sur les Conseils de jeunes mis en place, en Finlande, au niveau de la prise de décision politique locale.

Mme Salminen a ensuite déclaré que les droits des jeunes et des femmes étaient trop souvent négligés et violés.  « Trop de jeunes femmes n’ont pas le droit de choisir leur propre avenir en termes de famille ou de carrière », a-t-elle ajouté, avant de rappeler que « les droits des femmes sont des droits humains ».  Elle a en outre déploré que des personnes voient leurs droits niés à cause de leur orientation sexuelle.

Abordant les migrations, la représentante a insisté sur les droits des personnes en mouvement, la plupart d’entre elles étant des jeunes.  Revenant sur le cas de la Finlande, elle s’est dite attristée que, dans son pays aussi, les flux migratoires avaient entraîné une augmentation des discours de haine envers les migrants et les réfugiés.  « Nous devons dénoncer les discours de haine et les contrecarrer » a-t-elle insisté.

M. JUSTIN HOW (Singapour) a souhaité saluer en particulier le rapport du Secrétaire général sur l’épanouissement des jeunes et son lien avec le développement social, qui identifie les jeunes comme des facteurs de changement et comme la garantie d’un monde adapté aux futures générations.  Singapour, a-t-il souligné, est engagée dans l’édification d’une société plus inclusive et, dans ce cadre, reconnaît la nécessité de former la jeunesse et de lui fournir des outils pour l’avenir.

Singapour a ainsi développé des politiques et stratégies spécifiques, tout d’abord en investissant massivement dans son système éducatif et dans l’assistance aux jeunes dans le besoin, mais aussi en créant des institutions et des programmes tournés vers un développement holistique des jeunes, a expliqué M. How.  C’est ainsi que le Conseil national de la jeunesse de Singapour s’emploie à développer les qualités des jeunes tout en les incitant à en faire bénéficier leur communauté.  L’État singapourien a par ailleurs mis en place des programmes destinés à instiller un esprit entrepreneurial à la jeunesse du pays ainsi qu’une aptitude au volontariat.

M. RIOS (Mexique) s’est élevé contre le caractère « anachronique et contre-productif » du débat sur le développement social dans sa configuration actuelle.  Comme le Mexique le déplore depuis plus d’un an, a souligné le représentant, les discussions sur ce thème en Troisième Commission constituent des doublons de travaux menés dans d’autres instances, notamment la Deuxième Commission, le Conseil économique et social, le Forum politique de haut niveau et la Commission du développement social.  Il a par conséquent appelé à une nécessaire coordination des travaux des organes intergouvernementaux des Nations Unies, a fortiori sur une question consubstantielle au Programme de développement durable à l’horizon 2030.   

Soucieux de garantir un tel développement à toute sa population, le Mexique met l’accent sur l’inclusion économique et sociale afin d’intégrer des groupes comme les migrants, les peuples autochtones et les personnes handicapées, a poursuivi le représentant.  Sensible à la problématique de la maltraitance des personnes âgées, il entend dans le même temps favoriser la prise de mesures antidiscriminatoires en faveur des 37 millions de jeunes Mexicains, afin de faire de cette frange essentielle de la population un facteur de développement.    

M. WALTER HABICH MORALES (Pérou) a expliqué qu’en accord avec le Programme 2030, le Gouvernement du Président Pedro Pablo Kuczynski avait proposé une révolution sociale pour le Pérou.  En 2021, notre pays se sera consolidé comme une démocratie moderne, juste et équitable, garantissant à tous les citoyens, sans distinction aucune, l’accès à un service publique de qualité ainsi que l’accès aux mêmes opportunités pour développer son potentiel et atteindre ses rêves, a-t-il ajouté.

Le Pérou a mis en place un processus de mise à jour de la politique nationale de développement et d’inclusion sociale pour assurer le respect des objectifs en relation avec l’éradication de la pauvreté extrême, les grossesses adolescentes, la diminution de la malnutrition infantile chronique et l’anémie, entre autres problèmes qui impactent les inégalités, a expliqué M. Habich.  Quand nous réfléchissons au concept de développement social, il nous paraît évident qu’il n’est pas garanti par la seule croissance économique.  Pour cela, nous devons formuler et mettre en place des politiques publiques spécialement focalisées sur la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité, a-t-il précisé.

Le représentant a également déclaré que son pays allait continuer à concentrer tous ses efforts sur la réduction de toutes les formes de vulnérabilité, renforçant les capacités de tous les Péruviens et Péruviennes afin de garantir un environnement sûr et de confiance pour les générations à venir.  Il a conclu en expliquant que le Pérou présenterait pour la quatrième fois devant la Troisième Commission une résolution intitulée « promotion de l’intégration sociale par l’inclusion sociale » qui, précisément, reconnaît l’importance de l’intégration sociale et de la création d’une société inclusive pour tous.

Mme GIUSEPPINA DE MARCO et M. TOMMASO MURE (Italie) se sont déclarés honorés d’être les premiers jeunes délégués italiens auprès des Nations Unies.  Reconnaissant s’être interrogés sur la valeur ajoutée que les jeunes peuvent apporter aux travaux de la Troisième Commission, ils ont affirmé leur appartenance à cette jeunesse qui porte et donne leur sens aux objectifs de développement durable.  À cet égard, ils ont salué les efforts déployés par leur pays pour impliquer les jeunes dans la Stratégie nationale de développement durable et le Plan pour l’éducation de la durabilité.  Ils se sont également félicités de la transformation du Service civil italien, désormais universel et ouvert aux jeunes étrangers, ainsi que des engagements internationaux de l’Italie en faveur de la responsabilisation des jeunes.

Face à la complexité du monde actuel, ont souligné les deux jeunes représentants, deux défis s’imposent à la jeunesse: le chômage et ceux que l’on appelle les non-engagés dans l’éducation, l’emploi et la formation, qui représentent environ 25% des 15-29 ans dans les pays développés.  Pour y faire face, ils ont préconisé un effort en matière d’éducation, formelle ou informelle, ainsi qu’un engagement civique et une sensibilisation à l’importance d’un avenir durable et pacifique. 

Mme KEREN SUDRI (Israël), qui s’est présentée comme déléguée de la jeunesse d’Israël, a relevé qu’on présentait toujours la jeunesse comme l’avenir, alors qu’en fait « elle est le présent ».  Prenant en exemple l’entreprise Google qui, quand elle lance un nouveau produit, commence par le tester sur différents groupes de clients, Mme Sudri a déploré qu’on ne demande que rarement l’opinion des jeunes.  « Cela doit changer » a-t-elle lancé.

La représentante a ensuite pris en exemple un projet qu’elle avait elle-même lancé dans sa ville de Lod quand elle avait 16 ans avec un groupe d’amis, visant à connecter des enfants de famille à faible revenu avec de jeunes volontaires qui pouvaient jouer le rôle de grands frères ou grandes sœurs.  Ce projet existe aujourd’hui encore et est dirigé exclusivement par des jeunes.  Or, quand ces jeunes de Lod ont demandé à leur municipalité de les aider, on leur a répondu qu’ils perdaient leur temps et feraient mieux de travailler comme volontaires dans des structures existantes.  Nous n’avons pas accepté cette réponse négative, a-t-elle expliqué, précisant que, face au succès du projet, la municipalité avait changé de positions quelques mois plus tard.

Il existe des centaines de jeunes en Israël qui mettent en place des projets sociaux, a ajouté la jeune déléguée, précisant que 55% des jeunes israéliens faisaient du volontariat.  L’énergie des jeunes et leurs perspectives peuvent apporter des solutions aux problèmes du monde, a-t-elle poursuivi.  C’est l’avantage de la jeunesse: nous avons l’énergie et l’audace de défier les réalités existantes.  Ce qu’il lui faut, c’est la bonne orientation et l’accès aux opportunités.  Le changement social naît quand les jeunes se voient donner la chance de prendre des responsabilités, a encore ajouté Mme Sudri, qui a demandé qu’on dise aux jeunes: « nous vous faisons confiance.  Nous croyons en vous », et qu’on leur accorde un siège dans les organes de décision dans les villes et les États.  « Leurs idées feront du monde un bien meilleur endroit », a-t-elle affirmé en conclusion.

M. ODISHO (Iraq) a fait valoir les « efforts immenses » déployés par son gouvernement pour mettre en œuvre une stratégie nationale de développement sociable pour tous.  Toutes les parties de la société, y compris le Kurdistan iraqien, ont participé à la mise en place de ce plan, a-t-il souligné, rappelant que le pays avait déjà adopté, en 2014, une loi sur la protection sociale et examinait actuellement un projet de sécurité sociale, conformément aux lois internationales.  Ce projet, a-t-il précisé, apportera des garanties sociales à la population et des indemnités aux personnes qui souffrent du chômage.

Un fonds a par ailleurs été créé pour l’aide à la jeunesse, afin de favoriser les projets et protéger cette fraction de la population contre le chômage.  Les jeunes, a poursuivi le représentant, constituent une force considérable dans l’optique de la paix, de la lutte contre le terrorisme et du développement durable.  M. Odisho a conclu en rappelant que son pays était confronté au défi majeur du terrorisme et s’employait, dans le cadre de la libération des territoires tenus par Daech, à rapatrier les familles dans les régions qu’elles habitaient auparavant. 

Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a déclaré que le développement social inclusif et l’éradication de la pauvreté dans toutes ses dimensions devraient être les priorités centrales de l’Organisation en accord avec les objectifs de développement durable.  L’intégration, l’inclusion, la dignité et le renforcement des capacités des personnes sont des étapes essentielles pour générer des sociétés résilientes et inclusives, pacifiques et plus sûres, afin de faire face aux défis d’aujourd’hui.

Il est impossible de comprendre le développement en laissant de côté sa dimension sociale, a poursuivi la représentante.  Les politiques économiques ne peuvent à elles seules générer des changements profonds si elles n’ont pas comme composante essentielle l’inclusion sociale.  Il est donc nécessaire de concevoir le développement social comme un processus de transformation qui garantit la pleine réalisation des droits économiques, politiques, sociaux et civils et culturels de la personne.

Les politiques publiques de prévention, de protection globale et de promotion sociale doivent prendre en compte la complexité de la pauvreté, comprise non seulement dans sa dimension matérielle, mais aussi dans sa dimension humaine, en prenant en compte l’émergence de nouvelles et diverses formes de vulnérabilité » a poursuivi Mme Martinic.

La représentante a ensuite expliqué qu’un des grands défis du Gouvernement argentin était d’atteindre l’objectif de pauvreté zéro.  Pour cela, il est nécessaire de répondre aux besoins des personnes durant tout le cycle de la vie de la petite enfance jusqu’à la vieillesse.  Une protection spéciale des droits de l’enfant et le renforcement des capacités des jeunes, grâce à une éducation de qualité et l’accès à un travail décent, sont des facteurs fondamentaux pour atteindre un développement durable, a-t-elle conclu.

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a expliqué que, depuis le retour de la démocratie, son pays avait progressivement construit un système de protection sociale.  Le Chili est aussi en train de reformuler une partie de ce système de protection centrée sur les populations les plus vulnérables et un système d’insertion professionnelle a été mis en place.

Cette année, le Chili a présenté son examen volontaire national devant le Forum politique de haut niveau tenu sous les auspices de l’ECOSOC, où nous avons rendu des comptes sur les efforts et les défis du Chili en relation avec les objectifs de développement durable, a expliqué le représentant.  À cette fin, a-t-il expliqué, le Gouvernement chilien a lancé plusieurs réformes.  L’une d’elle est la réforme éducative qui vise à garantir une éducation inclusive et de qualité.  Une autre est une réforme fiscale destinée à collecter trois points du PIB pour financer de nouvelles dépenses permanentes, comme la reforme éducative et le renforcement du système de protection sociale ainsi que la réforme du travail.

M. Barros Melet a mentionné que la pauvreté avait diminué au Chili en 2015, le taux de pauvreté monétaire s’élevait à 11,7% alors que la pauvreté multidimensionnelle s’élevait à 20,9% de la population.  Il a ensuite expliqué que les enfants et les adolescents étaient toujours les plus touchés par ce fléau.  C’est pourquoi le Gouvernement chilien travaille à promouvoir leurs droits à travers des politiques de l’enfance en cohérence avec la Convention relative aux droits de l'enfant.  Le représentant a ensuite abordé le thème de la santé et de l’éducation en présentant les réformes mises en place par le pays. 

M. Barros Melet est également revenu sur l’égalité entre les genres, mentionnant le Plan national d’égalité entre les Hommes et les Femmes 2018-2030 ainsi que d’autres mesures de discriminations positives prises pour augmenter la participation des femmes en politique.  Il a précisé que les femmes représentaient actuellement 15,8% des membres de la Chambre des députés, 18,4% du Sénat et seulement 11,9% des maires. 

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) a déclaré que, pour répondre aux engagements contractés en matière de développent social, il est nécessaire d’identifier de manière précise les défis qui restent et qu’il est possible de résoudre.  La Colombie réitère, pour sa part, son engagement d’autant qu’il reconnaît la vulnérabilité de certaines personnes, dont les jeunes.  Il est nécessaire d’encourager l’inclusion de ce groupe de personnes, avec pour but de trouver des solutions novatrices, tenant compte du principe de non-régression des droits, a dit le représentant. 

Mme IRENE SUSAN BARREIRO NATIVIDAD (Philippines) a observé qu’en dépit d’une croissance économique sans précédent ces dernières années, son pays enregistrait un niveau de développement inégal.  Face à cette situation, le Gouvernement philippin s’emploie à garantir que le développement soit inclusif et que les secteurs marginalisés de la société se voient offrir des opportunités.  Il le fait notamment au travers du programme Pantawid Pamilyang Filipino, qui implique quatre millions de foyers, parmi lesquels 570 000 foyers de personnes autochtones et 217 000 autres comptant au moins une personne handicapée.

Grâce à ce programme, s’est félicitée la représentante, le nombre des Philippins vivant dans la pauvreté se réduit de 1,5 million de personnes par an, ce qui correspond à une baisse de 1,4% de la pauvreté dans le pays.  Les Philippines, dont 30% de la population est composée de jeunes, placent également de grands espoirs dans la responsabilisation et le développement de la jeunesse, notamment en matière de santé, d’éducation, d’inclusion sociale, de gouvernance, de citoyenneté, d’environnement et de mobilité.  Ces objectifs, a-t-il relevé, ont intentionnellement été couplés à ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030.    

M. MOHAMMAD ABDULRAHMAN S. ALKADI (Arabie saoudite) a déclaré que son pays appuyait les recommandations du Secrétaire général, mais estime aussi que la souveraineté et la spécificité des pays doivent être respectées.  Alors que l’Arabie saoudite a réalisé à quel point le développent social est important, son gouvernement a beaucoup investi dans l’être humain, a affirmé le représentant. 

Ainsi l’éducation est un des secteurs prioritaires du royaume et bénéficie de 22% du budget, soit 53 milliards de dollars des États-Unis.  L’Arabie saoudite compte 34 universités gratuites et 150 000 hommes et femmes ont été envoyés à l’étranger pour poursuivre leurs études.  La santé bénéfice pour sa part de 14% du budget, soit 32 milliards de dollars, a encore précisé le représentant, insistant sur le caractère gratuit des services de santé.  Les jeunes ne sont pas en reste de cette politique, car le royaume est convaincu de leur rôle dans le développent du pays.  Beaucoup sont ainsi nommés à des postes de responsabilité, a encore affirmé M. AlKadi.

Mme PAIGE BURTON, jeune déléguée de l’Australie, a tenu à rappeler d’emblée que même si l’on affirmé à satiété que les jeunes sont « la main d’œuvre du futur » ou « une ressource économique utile » pour confronter les défis du développement durable, il importe de mettre en avant le fait que les jeunes vont bien au-delà de l’économie.  Elle a fait observer que les jeunes avaient une vision complexe et plus nuancée des défis mondiaux qu’on ne l’imagine et qu’ils avaient des contributions intelligentes à faire alors même qu’ils n’ont pas leur place de plein droit aux tables où sont prises les décisions.  Mme Burton a dit également savoir que les jeunes avaient des solutions innovantes qu’il serait opportun de prendre en considération en cette période où le monde est confronté à des défis sans précédent que les jeunes seraient susceptibles d’aider à résoudre.

Pour M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée), il faut traiter des obstacles qui empêchent de parvenir aux objectifs de développent social.  Du point de vue de la délégation, le système international est un de ceux-là.  Il faut donc repenser les outils et politiques nationaux et internationaux, y compris le rôle des institutions financières et du commerce international.  Il faut également des solutions de paix durables, car on ne peut plus fermer les yeux sur la relation entre conflit et paix, a dit le représentant. 

Consciente de cette relation, l’Érythrée a, au plan national, pris une série de mesures, qui aujourd’hui font de ce pays l’un des rares en Afrique à avoir atteint les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la santé, a assuré le représentant.  La mortalité infantile a par exemple été réduite à 34 pour mille, alors que la moyenne africaine est autour de 105 pour mille.  L’éducation est également gratuite en Érythrée et touche aussi les communautés rurales.  L’objectif du Gouvernement actuel est de parvenir à un taux de scolarité de 100% d’ici à cinq ans.  Entre autres objectifs, la production agricole est une des priorités du Gouvernement, a encore assuré le représentant, et ce, compte tenu du fait que le pays a souvent connu des épisodes de famine. 

M. SHESHADRI KOTTEARACHCHI et M. SHEHAN KANNANGARA (Sri Lanka), jeunes délégués, ont souligné que, pendant de nombreuses années, il incombait à la génération des aînés de jeter les bases d’un environnement durable, propice au développement et à la réussite des jeunes.  Depuis l’adoption, en 2015, de la résolution 2250 du Conseil de sécurité ainsi que des objectifs de développement durable, il a été reconnu que les jeunes avaient un rôle plus central à jouer, ce qui leur fait endosser davantage de responsabilités en tant que parties prenantes et dans la prise de décisions.

Sri Lanka est un pays pionnier dans la région d’Asie-Pacifique à s’être doté d’un ministère consacré à la mise en œuvre desdits objectifs, ont expliqué les deux jeunes délégués.  Ils ont salué la nomination de leur compatriote Jayathma Wickramanayake en tant qu’Envoyée des Nations Unies pour les jeunes pour être la voix de milliards de jeunes, précisant qu’elle était également une jeune militante qui avait inspiré bien d’autres jeunes.  Rappelant que 49,7% de la population jeune sri-lankaise était des filles, souvent marginalisées au sein de la société, ils ont affirmé que la nomination de Wickramanayake symbolisait l’autonomisation de millions de jeunes filles de leur pays et de millions d’autres vivant dans les mêmes conditions, partout dans le monde.  Ils ont également fait valoir la question primordiale du renforcement des capacités des jeunes.

M. ESTRADA MEYER (Brésil) a expliqué qu’après avoir résisté à une profonde récession économique, le Brésil avait retrouvé le chemin de la croissance.  Malgré les difficultés des deux dernières années, nous avons préservé les politiques sociales qui garantissent un effort soutenu et réussi afin d’éliminer la pauvreté extrême et d’améliorer les standards sociaux, a-t-il ajouté.  Bolsa Familia, le programme phare du pays, complète les revenus de plus de 50 millions de Brésiliens vivant dans des conditions de pauvreté, a poursuivi le représentant.  Il a également mentionné le fait que l’inclusion sociale et la lutte contre toutes les formes de discrimination étaient les défis les plus importants du pays.

« J’aimerai insister sur l’importance de la lutte contre la pauvreté: même si la pauvreté extrême a diminué dans le monde, les progrès ont été inégalitaires de par le monde », a insisté le représentant, avant d’ajouter qu’au Brésil, les politiques publiques nationales en faveur des jeunes étaient prioritaires.  Le représentant a ainsi précisé que le Statut des Jeunes, loi de 2013, permettait de promouvoir des politiques qui s’adressent spécifiquement aux jeunes et encourageait leur participation.  En 2015, a été adoptée la loi brésilienne pour l’inclusion, qui facilite la mise en œuvre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, a également précisé le représentant.

Mme LIKINA (Fédération de Russie) a déclaré que la Commission du développement social était l’outil adéquat au sein des Nations Unies pour tenir les engagements pris lors du Sommet mondial sur le développement social.  En dépit des mesures coercitives qui pèsent sur la Fédération de Russie, des mesures prometteuses sont mises en œuvre, en particulier en ce qui concerne le travail et les revenus salariés.  Le taux de pauvreté en Russie n’est que de 5,2% de la population et le salaire de base est à hauteur de 72% du minimum vital, a affirmé la représentante, qui a précisé qu’une loi en préparation devrait porter ce taux à 100%.  En outre le Gouvernement a pris des mesures significatives pour accroître l’autonomie des personnes âgées, qui représentent 23% de la population.  Parmi les mesures, il y a le renforcement de la famille traditionnelle, considérée comme une des bases de la solidité sociale, a conclu la représentante. 

Mme SUSAN W. MWANGI (Kenya) a appelé à mettre les personnes au cœur des débats et à se concentrer sur l’objectif primordial visant à l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions.  En effet, a-t-elle fait valoir, la pauvreté et les inégalités demeurent des obstacles majeurs à la réalisation du développement social car elles engendrent une vulnérabilité aux problèmes les plus insurmontables de notre temps, notamment les changements climatiques, la migration irrégulière avec les périls qu’elle implique, la traite des personnes et le fait d’être les moteurs de conflit.

Notant que la pauvreté reste un défi à relever, notamment en Afrique, Mme Mwangi a fait observer que la persistance de l’exclusion socioéconomique, voire parfois son aggravation, donnait lieu à davantage d’inégalités.  Elle a salué dans ce contexte le thème de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale, estimant qu’il correspondait à l’approche du Gouvernement du Kenya, centrée sur un développement tendant à une inclusion socioéconomique effective.  Une telle approche repose notamment sur un cadre juridique et de politiques solides, y compris la Constitution de 2010 et la Vision 2030 pour le développement, accordant la priorité à l’autonomisation des femmes, des jeunes et de tous les groupes marginalisés, a précisé Mme Mwangi.  Ainsi, a-t-elle expliqué, depuis 2013, plus de 700 000 foyers ont bénéficié du Programme national de filet de sécurité pour les personnes âgées, celles souffrant de graves formes d’handicap, les orphelins ou encore les enfants vulnérables, ce qui a conduit à des améliorations appréciables de leurs conditions de vie.   

M. AMJAD QASSEM AGHA (République arabe syrienne) a expliqué que son pays œuvrait au renforcement du développement social avec pour objectif une société qui vit dans la paix et la dignité.  Malgré l’adoption des objectifs de développement durable, « il semble que les résultats ne sont pas à la hauteur, surtout aux vues des difficultés que rencontrent les pays en développement », a observé le représentant, qui a cité la famine qui menace dans certains pays et la faim qui règne encore dans beaucoup d’autres.  Concernant la République arabe syrienne, il a déclaré que le terrorisme qui continue de menacer la stabilité de son pays avait eu pour conséquence que le Gouvernement n’avait pas pu s’attacher à la réalisation des objectifs de développement durable dans toutes les régions, et notamment pas dans le Golan occupé.

Le représentant a expliqué que la République arabe syrienne continuait de déployer des efforts pour relever le niveau économique et humain du pays mais que cela était difficile « à cause du fondamentalisme et du wahhabisme que propagent des groupes terroristes soutenus par certains pays ».  Revenant sur les conséquences des actes terroristes qui « ont détruit les hôpitaux, les réservoirs de graines, les silos et les stations d’électricité » M. Qassem Agha a qualifié ces actes de violation du droit du développement.  Il a enfin dénoncé les mesures unilatérales imposées à son pays par les États-Unis et l’Union européenne, qu’il a accusées de « viser les populations sunnites et chiites en même temps », avec comme résultat la détérioration du niveau de vie de la population civile.

Mme HYEON GYO SUH (République de Corée) a estimé que, face à ce qui restait à faire, il fallait redoubler d’efforts pour remplir les objectifs de la Conférence de Copenhague.  En tant que jeune, voici les mesures qu’elle propose: les États doivent donner la priorité à la parité et à l’inclusion, en autonomisant les femmes, en luttant contre les discriminations qui les touchent.  Il faut également protéger les personnes handicapées et les personnes âgées.  La formation et l’inclusion des jeunes, en particulier dans les processus de prise de décisions, sont également primordiales, a estimé l’intervenante.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a déclaré que son pays s’inspirait du thème de l’Union africaine pour 2017: « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », et s’est félicité du partenariat entre la présidence de la Commission de l’Union africaine et du Secrétaire général s’agissant de la coopération en vue de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et du Programme de développement durable à l’horizon 2030, respectivement.

Le représentant a rappelé qu’en mai dernier, le Président namibien avait donné le coup d’envoi du cinquième Plan national de développement (2017-2022) qui guidera le programme de développement et qui a été adopté à l’issue d’une consultation avec les communautés dans 14 régions, afin de prendre en compte les réalités sur le terrain et les aspirations de tous les Namibiens.  La transformation sociale, incluant le développement du capital humain et le développement, fait partie des quatre piliers du programme, a expliqué M. Gertze.  D’autre part, les jeunes âgés de 16 à 35 ans constituant 37% de la population, le programme s’attache à leur donner une place de choix, notamment à travers des interventions dans les domaines de l’éducation, de la santé et du logement.

La Namibie continue en outre d’octroyer la priorité à des politiques en faveur des pauvres et des divers secteurs du développement social, qui reçoivent une large part budgétaire.  Ainsi, pour l’exercice 2017-2018, 24% du budget a été alloué au Ministère de l’éducation.  Le Ministère de la santé et des services sociaux reçoit, pour sa part, la deuxième allocation budgétaire la plus importante, suivi par le Ministère de l’élimination de la pauvreté et du bien-être social, qui est relativement nouveau, et fournit des filets de sécurité sociale et d’autres mesures de réduction de la pauvreté.  La Namibie a en outre reçu la visite de l’Experte indépendante pour la jouissance des droits de l’homme des personnes âgées, Mme Rosa Kornfeld-Matte. 

M. GHULAM SEDDIQ RASULI (Afghanistan) a déclaré que son gouvernement est engagé à respecter ses obligations en matière de développement social et a aligné ses priorités, programmes et politique en ce sens.  C’est par exemple le cas du Cadre national pour la paix et le développement, qui sert de feuille de route et reconnaît la réduction de la pauvreté et l’inclusion sociale comme finalité.  Il y a également l’autonomisation sociale, économique et politique des femmes, érigée en priorité et mise en œuvre dans un programme dédié.  Entre autres mesures, il est également prévu d’apporter une assistance technique et financière aux femmes entrepreneuses, a encore indiqué le représentant. 

Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a déclaré que l’inégalité restait une des questions les plus persistantes dans la réalisation du développement social, d’autant qu’elle ne cesse d’augmenter, touchant tous les pays et divers domaines comme l’inégalité entre les genres ou encore les inégalités économiques ou sociales.  Traiter de cette question pour la réduire est donc un impératif pour réaliser le développement social et la paix.  Cela exige des politiques et stratégies globales, y compris l’éducation et la diffusion de la connaissance, a dit la représentante.

Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a insisté sur les efforts restant à déployer pour réaliser le développement social dans un contexte où, selon les chiffres, 896 millions de personnes dans le monde vivaient en 2016 avec moins de deux dollars par jour.  L’Indonésie pense donc que, pour promouvoir le développement social dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les personnes vivant en dessous de la ligne de pauvreté doivent être autonomisées par le biais de politiques qui les rendent partenaires du développement.

La représentante a également plaidé pour la promotion de l’accès à une éducation de qualité, incluant des connaissances en matière économique et des capacités nécessaires aux services de santé.  Enfin, et même si le développement relève en premier lieu de la responsabilité des États, il ne peut pleinement se réaliser sans une coopération internationale, comme le stipule d’ailleurs le Programme 2030, a déclaré la représentante.

Mme MAYRA LISSETH SORTO ROSALES (El Salvador) a déclaré que pour atteindre les buts et objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la communauté internationale devrait aborder la question des inégalités entre pays, en respectant le principe de souveraineté et celui de responsabilité commune mais différenciée.  Elle doit aussi tenir compte de la vulnérabilité et des particularités nationales, tout en plaçant l’être humain au centre des actions de l’État, a-t-elle dit. 

El Salvador, pour sa part, reconnaît les multiples dimensions de la pauvreté et la nécessité d’en aborder les causes structurelles.  C’est ainsi que l’extrême pauvreté a pu y être réduite, passant de 16,1% en 2001, à 7,9% en 2016.  Partant de là, El Salvador est d’avis que la lutte contre la pauvreté menée dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit se faire de manière holistique et universelle, tenant cependant compte des besoins spécifiques des groupes vulnérables et défavorisés.  El Salvador, qui réaffirme son engagement à promouvoir les droits des personnes âgées, estime qu’il faut avancer sur un instrument international juridiquement contraignant qui promeuve non seulement la protection, mais aussi la sécurité et l’égalité sans discrimination pour les personnes âgées, a encore déclaré sa représentante. 

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a déploré que, deux décennies après la Déclaration de Copenhague, 700 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté, 758 millions d’adultes soient illettrés, 815 millions de personnes souffrent de faim chronique et des millions d’enfants meurent de maladies curables et évitables.  « L’éradication de la pauvreté, la promotion du plein emploi et de l’intégration sociale sont les trois piliers du développement social.  Nous soulignons l’importance de mettre en œuvre des politiques publiques qui favorisent ces piliers, au vu du rôle fondamental de l’État dans cette question en coordination avec d’autres acteurs », a déclaré la représentante.  Pour Cuba, « il est scandaleux que 1,7 milliard de dollars soient investis chaque année dans des dépenses militaires alors qu’il y existe un manque de conformité avec les engagements en matière d’aide publique au développement ».

Revenant sur les succès de son pays, Mme Rodríguez Camejo a indiqué que Cuba avait atteint un taux de mortalité infantile de 4,1 pour mille naissances vivantes à la fin du premier semestre de 2017.  Elle a ensuite détaillé divers progrès: une espérance de vie à la naissance de 78 ans ou encore le fait que Cuba ait été le premier pays à avoir validé l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH/sida ainsi que la syphilis congénitale.  « Dans notre pays, nous n’avons pas d’illettrés et nous avons un système de santé universel, accessible et gratuit pour toute la population » s’est enorgueilli la représentante, qui a cité en exemple les politiques nationales en faveur des jeunes, des personnes handicapées ou encore au renforcement de la famille.

Tout cela a été accompli malgré l’existence d’un blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba pour plus d’un demi-siècle et que l’actuelle Administration américaine a décidé de durcir, a encore fait observer la représentante, pour qui « ces politiques criminelles sont le principal obstacle au développement du pays ».

Mme ISABELLE F. PICCO (Monaco) a assuré que la protection et l’inclusion sociales constituaient l’un des axes prioritaires de la politique du Gouvernement monégasque.  Dans ce cadre, a-t-elle expliqué, aides et subventions pour le logement, les transports, les prestations médicales et l’accès au sport et à la culture ont pour but de permettre aux personnes handicapées de s’intégrer pleinement aux activités sociales.  Le statut d’aidant familial a ainsi été créé pour assurer une protection sociale aux familles, afin qu’elles puissent mieux prendre en charge leur enfant handicapé.

Malheureusement, a relevé la représentante, les personnes ont régulièrement confrontées à des obstacles qui entravent leur insertion économique ainsi que l’exercice de leurs droits.  Pour y faire face, Monaco a pris des dispositions juridiques et renforcé son cadre législatif, ce qui a permis à la Principauté de ratifier, le 19 septembre dernier, la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Enfin, l’insertion des handicapés nécessitant un engagement constant, Monaco s’associe, le 3 décembre de chaque année, à la Journée internationale des personnes handicapées pour sensibiliser sa population.

Mme MOE (Norvège) a rappelé que, selon les données disponibles, 42% de la population mondiale avait aujourd’hui moins de 25 ans.  Par conséquent, inclure les jeunes dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue une étape fondamentale dans la mise en œuvre dudit Programme.  Compte tenu que l’objectif 4 du Programme 2030 met l’accent sur l’accès à une éducation de qualité, il est crucial que les États assurent un accès égal à l’éducation pour tous, y compris aux minorités.  Ils doivent de même mettre en œuvre la résolution 2250 du Conseil de sécurité sur les jeunes, la paix et la sécurité, y compris en les incluant dans les processus de prise de décisions.  En outre, parmi les groupes minoritaires vulnérables, la Norvège compte les personnes LGBTI.  Elle estime que, selon le principe de l’universalité des droits de l’homme, leur pleine participation doit également être promue.

M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a insisté sur son implication pour faire avancer la justice sociale, l’égalité et l’inclusivité.  Cependant, malgré plusieurs interventions, les niveaux de pauvreté en Zambie demeurent inacceptables, a estimé le représentant: « 54,4% des gens vivent sous le seuil de pauvreté, spécialement dans les zones rurales, où ce taux est trois fois plus élevé qu’en ville », a-t-il déploré.  Le Gouvernement a pris de nombreuses initiatives pour favoriser le développement durable et la croissance, a néanmoins assuré le représentant.  Citant le septième Plan de développement national 2017-2021 en exemple, il a affirmé que son objectif était de réduire la pauvreté de 20% d’ici à la fin de la période.

Conscient du rôle des programmes de protection sociale pour améliorer la productivité agricole, stimuler le développement économique local ou encore promouvoir l’inclusion sociale, le Gouvernement de la Zambie a pris la décision de renforcer et étendre ces programmes, a poursuivi M. Kapambwe.  Les transferts monétaires à vocation sociale devraient ainsi passer de 242 000 foyers bénéficiaires à 590 000 en 2017, avec un objectif de 700 000 d’ici à la fin de 2018.  Les résultats de ces transferts montrent une amélioration des conditions de vie, a assuré M. Kapambwe, selon qui « la part des foyers bénéficiaires qui ne pouvaient s’offrir qu’un repas par jour est passée de 56,6% à 35,2% ».  Le Gouvernement a d’ailleurs augmenté la part du budget national consacrée à ce programme de 2,7% à 4,2%, a encore précisé le représentant.

M. MOHAMMAD HASSANI NEJAD PIRKOUHI (République islamique d’Iran) a dit accorder une haute priorité à ce que l’être humain soit placé au centre du développement, notamment en lui octroyant des services de santé et d’éducation gratuite, y compris pour les enfants immigrés ou réfugiés.  La République islamique d’Iran accorde en outre une attention à la famille traditionnelle en tant qu’unité de base de la société.  Les personnes âgées et les personnes handicapées sont également prises en compte, notamment par des quotas imposés aux entreprises pour recruter les personnes handicapées, ou encore par le biais de mécanismes chargés de conseiller le Gouvernement sur les politiques à adopter en leur faveur.

Mme AL-MANSORI (Qatar) a expliqué que le Qatar avait créé un environnement approprié pour les personnes marginalisées mais que le pays devait redoubler d’efforts pour surmonter les difficultés que rencontre la communauté internationale.  Le Qatar a adopté une approche fondée sur l’homme et les droits de la personne.  Nous sommes convaincus que l’éducation est la clef du développement, a ajouté la représentante, se disant en outre convaincue que l’éducation protège les enfants contre l’extrémisme violent.  La représentante a expliqué que, le 18 septembre, le pays avait signé une note d’accord avec l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme de l’ONU, de façon à aider à former les jeunes dans la région.

Revenant sur l’importance de la famille, Mme Al-Mansori a indiqué que cette dernière représentait l’unité essentielle de la société.  C’est pourquoi il est indispensable de relever les défis que connaissent les familles, a-t-elle insisté.  La représentante a conclu en mentionnant les « mesures unilatérales et inégales qui ont été prises contre le Qatar et qui affectent le développement humain dans le pays ainsi que le tissu social ».

M. KHIANE PHANSOURIVONG (République démocratique populaire lao) a estimé que le développement social était désormais placé au cœur du programme de transformation globale des nations.  « Il est du devoir des nations de trouver des moyens de mettre en œuvre efficacement les objectifs de développement durable pour relever les défis comme l’éradication de la pauvreté, l’éducation, la santé et l’inégalité », a notamment déclaré le représentant.

Estimant que le développement social est l’un des trois piliers sur lesquels le Gouvernement de la République démocratique populaire lao s’appuie -les deux autres étant le développement économique et la protection environnementale-, M. Phansourivong a assuré que la priorité numéro un de son pays demeurait le développement des ressources humaines.  « C’est la clef pour le développement d’une nation », a-t-il affirmé.

Les efforts consentis par la République démocratique populaire lao sur le front du développement durable ont d’ailleurs donné des résultats, a affirmé le représentant.  Ils ont conduit à « une baisse de la pauvreté, une meilleure prise en charge médicale, une meilleure éducation, plus d’opportunités d’emploi, et une meilleure sécurité sociale », a-t-il énuméré.  Citant également des mesures spécifiques ciblant les jeunes, l’égalité des sexes, mais aussi les handicapés, le représentant a estimé que son pays avait investi significativement dans le développement social, et ce, en dépit de ressources plus faibles que beaucoup d’autres États.

M. HENDRICKS (Afrique du Sud) a expliqué que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine étaient les cadres de référence de son pays pour la mise en œuvre du développement social, d’autant que des défis identifiés persistent en la matière.  Compte tenu qu’au plan international, ces obstacles sont également connus, la délégation a demandé que l’on redouble d’efforts pour inclure les jeunes et les personnes âgées dans les processus de prise de décisions et que l’on développe des politiques spécifiques à leur endroit.  L’Afrique du Sud réitère en outre son soutien à la famille, en tant que pilier de la société et demande de même qu’elle soit protégée.  

M. JORGE SKINNER-KLÉE (Guatemala) a déclaré que les personnes handicapées faisaient constamment face à des obstacles, que ce soit en matière d’accessibilité ou du fait d’attitudes qui limitent leurs opportunités.  Leurs droits devraient donc être renforcés.  Le représentant est également revenu sur le soutien aux jeunes, « conscient qu’ils sont le moteur du présent et du futur de nos sociétés, en tant que segment principal de nos sociétés qui est pourtant le moins représenté ».

Concernant le sort des personnes âgées, le représentant a expliqué être conscient du fait que leurs conditions de vie étaient difficiles, pour ne pas dire ingrates.  « Pour cela, nous devons travailler à renforcer nos institutions et nos capacités, pour mieux veiller aux libertés fondamentales et à la qualité de vie des personnes âgées » a-t-il ajouté.

En conclusion, M. Skinner-Klée a indiqué qu’il fallait savoir que la pauvreté n’était pas la seule conséquence des inégalités, mais également celle de l’absence de transferts de technologies, de la fuite des cerveaux, de la mauvaise mise en œuvre des traités de commerce international, de la corruption, de la discrimination et du manque de solidarité, le tout ayant un impact pernicieux sur les pays en développement comme sur les pays développés.

Mgr TOMASZ KRZYSZTOF GRYSA, Observateur du Saint-Siège, a déclaré que la raison principale des disparités galopantes que l’on observe dans le monde tenait au fait que la croissance économique ne garantit pas le développement social et ne s’attaque pas nécessairement aux causes profondes de l’inégalité et de l’exclusion.  Si accroître les investissements et l’emploi et diversifier l’économie sont indispensables pour sortir de la pauvreté, il faut aussi une meilleure compréhension du développement humain et un bénéfice tant matériel que spirituel pour tous, a déclaré l’Observateur. 

Or le modèle économique actuel semble miser davantage sur le bénéfice personnel au détriment du communautaire et apporte, de fait, une mauvaise réponse aux réalités globales, en particulier au regard des personnes vulnérables, marginalisées ou exclues, comme les personnes âgées ou handicapées, a fait remarquer l’Observateur du Saint-Siège.  Dans ce contexte, il a estimé que des investissements dans la sécurité sociale, dans la santé ou les pensions de retraite étaient essentiels pour réduire ces vulnérabilités.  Les politiques gouvernementales orientées vers la famille ont donc le potentiel, non seulement de réduire les dépenses publiques, mais aussi d’apporter aux personnes âgées ou handicapées le soutien que seuls ceux qui les aiment peuvent apporter, a-t-il conclu.

Mme DIKANSKA (Bulgarie), représentante des jeunes de son pays, a déploré qu’on ne reconnaisse pas assez ce que peut apporter le sport dans la formation des jeunes.  Le respect des autres et la discipline acquise dans le sport peuvent aider les jeunes à être des acteurs du développement, a-t-elle assuré.  Mme ANDZHAROVA, une autre représentante des jeunes de Bulgarie, a pour sa part insisté sur la participation des jeunes, notamment dans l’accueil et l’éducation des migrants et des réfugiés.  Les jeunes bulgares sont prêts à partager leur expérience lors de la présidence du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2018, ont assuré les jeunes déléguées.

Mme PRIYA (Inde), représentante de la jeunesse de son pays, a estimé que la formation des jeunes était un atout majeur pour leur participation au développement.  Cependant, la communauté internationale doit les écouter et respecter leurs spécificités, a-t-elle ajouté.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a appelé à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs de développement durable tels que définis dans le Programme 2030.  Cet effort est vital pour assurer le développement social, éradiquer la pauvreté, promouvoir l’emploi et favoriser l’intégration sociale, a-t-il estimé.

Sur le plan intérieur, M. Sukhee a affirmé que la Mongolie avait intégré tous ces horizons socioéconomiques dans ses propres objectifs nationaux: « Depuis février 2016, nous avons mis en œuvre notre propre programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il intègre des programmes efficaces pour s’attaquer aux problèmes de pauvreté, d’éducation, de santé, de protection sociale, d’emplois », a-t-il expliqué.  Par-dessus tout, la Mongolie insiste sur la nécessité d’une protection sociale pour tous.  C’est pourquoi sa Loi du droit au bien-être social a été amendée, en 2016, afin d’introduire la notion de critères d’éligibilité en fonction des besoins.  Les lois sur les personnes âgées et sur les personnes handicapées ont été modifiées pour assurer à ces deux catégories une meilleure intégration dans la société et améliorer leur bien-être social.  Sensible au rôle économique et social joué par les coopératives, le Gouvernement mongol a par ailleurs mis en œuvre un programme d’aide qui entre cette année dans sa dernière phase.

Le Gouvernement de Mongolie accorde une attention toute particulière à la jeunesse, a poursuivi le représentant.  Rappelant que « 65% de sa population a moins de 40 ans », il a estimé qu’investir dans la jeunesse est le meilleur raccourci pour réaliser ses objectifs de développement durable.  C’est pourquoi, afin que chaque enfant bénéficie des mêmes chances, le pays a décidé d’améliorer l’efficacité de son programme pour l’enfance en l’étendant à tous les enfants de la Mongolie.  Le Parlement a également adopté la loi pour le développement de la jeunesse, dans le but de réguler son rôle social et ses responsabilités, et a aussi créé le Fonds pour le développement de la jeunesse qui entrera en fonction le 1er janvier 2018.

M. GIORGI TUMASYAN (Géorgie) a lancé un vibrant plaidoyer pour la jeunesse géorgienne et mondiale.  Assurant qu’il est de sa responsabilité de mettre en œuvre les objectifs de développement durable, il a appelé à ce qu’on donne aux jeunes les outils et les opportunités pour qu’ils puissent agir et faire du Programme 2030 pour le développement durable une réalité.

« Seules des solutions globales peuvent régler les défis sans frontière auxquels nous faisons face aujourd’hui », a affirmé M. Tumasyan.  À ce titre, il a estimé qu’il faudrait investir le plus possible dans la meilleure ressource de cette planète: sa jeunesse.  Ainsi, tous les pays devraient avoir un jeune délégué aux Nations Unies.  Pour le représentant, l’éducation représente un pas décisif pour atteindre les objectifs de développement durable.  L’autre levier majeur sur lequel agir est la technologie, a ajouté M. Tumasyan.  « La technologie des énergies renouvelables peut nous aider à sauver notre planète des ravages des changements climatiques », a-t-il notamment justifié.

Sur le plan intérieur, le représentant de la Géorgie a rappelé que le plus grand défi pour son pays était justement d’atteindre les objectifs de développement durable pour le bien de ceux qui sont le plus exclus du Programme 2030, à « nos compatriotes vivant dans les régions de Géorgie occupées par la Russie ».  Les assurant que la Géorgie se soucie d’eux et tient à les faire bénéficier des bienfaits du développement durable, le représentant s’est dit persuadé qu’il y aura un jour à l’ONU, à côté du morceau du Mur de Berlin, « un morceau du mur barbelé dressé par la Russie pour séparer notre peuple ».

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a déclaré que son pays travaillait « sans relâche » à la mise en œuvre de la Politique nationale de développement social, qui vise essentiellement le renforcement de la solidarité et la lutte contre l’exclusion, la promotion de l’intégration socioéconomique des personnes âgées, des personnes handicapées, des femmes et enfants en situation difficile, le renforcement de l’action humanitaire et de l’aide sociale pour les indigents et personnes victimes de catastrophes.

Parallèlement, a ajouté le représentant, le Gouvernement assure la promotion de l’accès de certaines catégories sociales défavorisées à l’emploi, aux services sociaux de base comme l’eau potable, l’énergie, la santé, l’éducation, le logement.  Enfin, le Gouvernement du Mali accorde la priorité à la création d’emplois pour les jeunes, « qui constitue une opportunité immense de développement durable ».

M. Konfourou a ensuite rappelé qu’un système d’Assurance maladie obligatoire (AMO) et un Régime d’assistance médicale (RAMED) avaient été institué au Mali.  Ces deux mesures permettent à plus d’un million de Maliens de bénéficier d’une assurance maladie, a-t-il assuré.

M. DAMIANO BELEFFI (Saint-Marin) a déclaré que les liens qui existent entre les défis identifiés devaient obliger les États à prendre des mesures plus pertinentes.  Saint-Marin, un des premiers pays à avoir ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, est disposé à la mettre entièrement en œuvre.  Son gouvernement est également engagé à lutter contre les abus sexuels, en particulier dans les opérations du maintien de la paix.  Il souhaite également la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant et son Protocole additionnel, a assuré le représentant.  

Mme ROCZ (Hongrie), représentante des jeunes de son pays, a déclaré que, pour parvenir aux objectifs du développement durable, il faut créer des solutions durables.  Or, qui peut les créer dans la société et qui représente l’avenir? s’est demandée la représentante, répondant elle-même qu’il s’agit des jeunes.  Il faut donc les inclure dans les politiques, a-t-elle plaidé, insistant aussi sur la nécessité de parler leur langage et de se faire comprendre par eux. 

Mme CHODEN (Bhoutan) a déclaré qu’entre 2007 à 2012, le nombre de personnes prises dans l’étau de la pauvreté avait baissé de 12% à 7% dans son pays.  Le Royaume, qui compte 72% de jeunes, a également déployé des mesures pour cette catégorie de personnes, notamment des bourses de formation et des programmes de retour au Bhoutan pour ceux partis étudier à l’étranger.  Le Gouvernement a aussi des programmes pour l’autonomisation des femmes.  Il leur propose par exemple, des congés de maternité de six mois et l’accès à des centres d’accueil pour le développement de la petite enfance qui ont été ouverts dans tout le Royaume, a assuré la représentante.  

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